Close-range photogrammetry for architecture
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Close-range photogrammetry for architecture
III. Aspects géométriques Ce paragraphe reprend des éléments du livre [De Ferrières, 2004]. III.1 Optique de Gauss III.1.1 Lois générales et termes Un objectif photographique est constitué de plusieurs lentilles et permet d’obtenir des images réelles sur la surface sensible de l’appareil photographique. L’axe optique* de l’objectif est l’axe de symétrie du système. En optique de Gauss (qui est simplificatrice), l’objectif est assimilé à une unique lentille mince convergente, représentée par une double flèche. Le centre optique de la lentille est l’intersection O de la lentille avec l’axe optique. De plus, tout rayon lumineux passant par le centre de la lentille n’est pas dévié (voir la ligne rouge du schéma cidessous). Axe optique Rayon lumineux Figure 34. O, Centre optique Surface sensible Objectif composé de 6 groupes de lentilles et sa représentation dans l’approximation de Gauss Photogrammétrie rapprochée 32/117 Le foyer image d’une lentille mince est le point de convergence des rayons parallèles à l’axe optique. La distance focale f est la distance entre la lentille (donc le centre optique O) et le foyer image (par raccourci, on dit souvent focale) infini f axe optique centre optique Figure 35. Fi foyer image Foyer image Le plan focal image est le plan sur lequel les rayons lumineux parallèles venant de l’infini convergent. Il contient le foyer image et est perpendiculaire à l’axe optique. infini Fi plan focal image Figure 36. Plan focal image Le foyer objet d’une lentille mince est le point dont l’image est située à l’infini (Figure 37). infini Fo foyer objet Figure 37. Foyer objet III.1.2 Angle de champ et distance focale L’angle de champ dépend de la distance focale et du format de la surface sensible Figure 38. Photogrammétrie rapprochée a. Focale longue (angle étroit) b. Courte focale (grand angle) 33/117 Objectif fisheye : 12mm Grands angles : 15mm, 22mm, 27mm et 36mm Objectif standard : 50mm Longues focales : 85mm, 105mm, 150mm et 450mm Figure 39. Images réalisées d’un même point de vue avec différentes focales Un zoom est un objectif permettant de faire varier la distance focale. Pour un appareil numérique, la distance focale peut être donnée en pixels. Ainsi, pour une taille du pixel élémentaire Px (en unité métrique), on a : f pixels f Px Exemple 1 : Pour le Canon EOS 5D, la taille du capteur est de l1=24 x l2=36mm (on parle alors de capteur « plein format ») avec 2912 x 4368 pixels. Par conséquent, si la caméra est équipée d’un objectif 24mm, la distance focale est de 2912 pixels. Certains appareils photo ont un capteur d’une taille inférieure au film 35mm. Les photographes utilisent alors la notion de distance focale équivalente en 35mm* : il s’agit de la distance focale qui permet d’obtenir un angle de champ équivalent à celui que l’on obtiendrait si le capteur était de même format qu’un film 35mm. Ainsi, pour les appareils compacts équipés de petits capteurs, le constructeur annonce la focale équivalente et non la focale réelle. Il est possible calculer cette focale réelle en utilisant le rapport entre la diagonale du capteur (Diag-capteur) et celle du film 35mm (Diag-24x36mm ≈ 43.3mm). Photogrammétrie rapprochée 34/117 f réelle Diag capteur Diag 24 x 36 f équivalente Exemple 2 : le Canon G9 a un capteur de l1=5.7 x l2=7.6 mm et un zoom minimal de 35mm. Sa focale réelle mesure 7.7mm. Taille: 24 x 36 mm, Diagonale: 43.3mm feq = 35mm Figure 40. Taille : 5.7 x 7.6 mm, Diagonale : 9.5mm fréelle = 7.7mm Focale équivalente Pour un reflex numérique avec un capteur plus petit que celui du 35mm, la notion de coefficient multiplicateur de focale* est utilisée. Ce coefficient correspond au rapport entre la diagonale d’un film 35mm et la diagonale du capteur et permet de calculer facilement la focale équivalente. Les appareils réflex sont souvent dotés de capteur de taille proche de 16x24 mm, connus sous le nom de APS-C, avec un coefficient multiplicateur de 1.5 ou 1.6 suivant les marques, ou de capteurs plein format 24x36 mm, dits aussi Full Frame, de coefficient égal à 1. Exemple 3 : le canon 1000D a un coefficient multiplicateur de 1.6 (format du capteur 14.8 x 22.2 mm). S’il est monté avec un objectif 24mm alors l’angle de champ obtenu correspond à une focale de 38mm d’un capteur plein format. III.1.3 Cas particulier des optiques fish-eye Pour répondre à des conditions de prise de vue particulières, on peut être amené à employer des objectifs spécifiques à très courte focale. C’est le cas par exemple lorsque le recul est très faible, ou si l’on veut prendre les deux côtés d’une rue dans une même image. Ces objectifs dits fish-eye ont un champ proche de 180° (parfois même supérieur), et ils produisent des images dont la résolution diminue du centre vers les bords. Ils sont donc favorables pour les sujets où le centre est plus éloigné que les bords (effet couloir). Focale eq. 15 mm perspective Figure 41. Focale eq. 12 mm fish-eye Images prises de la même station avec un très grand angle et un fish-eye Photogrammétrie rapprochée 35/117 Figure 42. Couples d’un couloir en grotte au fish-eye III.1.4 Objet à une distance finie L’image d’un objet à une distance finie se construit par le tracé de rayons lumineux particuliers (voir Figure 43). Elle se situe dans un plan image qui est en arrière du plan focal image. La distance principale* p est la distance entre le centre optique et le plan image. Quand la mise au point est faite à l’infini, alors la distance principale est égale à la distance f, focale focale. plan image M O Fi m D, distance de mise au point Figure 43. p, distance principale Image d’un objet proche Si la distance de mise au point est faite sur M, les objets qui sont en avant et en arrière de M pourront être flous dans l’image (leurs plans images diffèrent). III.2 Notion de netteté La notion de netteté est très fortement liée à la perception humaine. Le pouvoir séparateur angulaire de l’œil ε rend compte de la capacité qu’a l’œil humain à séparer deux détails très proches l’un de l’autre. Pour une personne « standard » et pour des points très contrastés, le pouvoir séparateur est d’environ ε =1’. ≈ 1’ Figure 44. Pouvoir séparateur de l’œil et son effet à différentes distances d’observation Photogrammétrie rapprochée 36/117 L’image d’un objet ponctuel est une tache caractérisée par son diamètre. Pour s’assurer de la netteté d’une image, le cercle de confusion (diamètre de la tache) doit être inférieur au cercle de confusion acceptable C. Comment définit-on ce cercle de confusion acceptable ? Il dépend : - du pouvoir séparateur de l’œil ε ; - de la distance d’observation Do de l’image (imprimée ou sur écran) : généralement, on considère que Do doit être égal à la diagonale du format du support. C se calcule alors par la formule : C Do Pour une caméra numérique (pour laquelle le format du support d’observation change continuellement), une bonne règle est de prendre C = 2·Px. Afin de répercuter au niveau de l’image cette tolérance, on utilise la notion de profondeur de foyer (voir Figure 45). Il s’agit de l’intervalle entre la position limite antérieure et la position limite postérieure du plan image dans lequel l’objet apparaîtra net. Plus le diaphragme est ouvert, plus à un point lumineux correspond une tache d’un diamètre important et plus la profondeur de foyer est réduite. plan image M m1 m m2 diaphragme m, point parfaitement net profondeur de foyer Figure 45. Profondeur de foyer Par analogie et pour simplifier l’utilisation pratique de cette notion, on définit la profondeur de champ, PdC, portion de la scène qui apparaîtra nette dans l’image (Figure 46). profondeur de champ M2 cercle de confusion acceptable m1 m M m2 M1 distance de mise au point Figure 46. Photogrammétrie rapprochée Distance de mise au point et profondeur de champ 37/117 La mise au point est le déplacement relatif entre le plan image et le centre optique qui permet d’obtenir une image nette (changeant donc la distance principale). Un objectif est mis au point à une distance unique appelée distance de mise au point, notée D. Il est possible de calculer la profondeur de champ. On note DP la distance entre l’appareil photo et la limite proche de PdC et DL la distance avec la limite lointaine de PdC. M1 M2 PdC M DP DL Figure 47. Profondeur de champ PdC DL DP On appelle distance hyperfocale Hyp, la distance à laquelle il faut faire la mise au point pour que DL soit à l’infini. Elle peut être calculée grâce à la formule. Hyp Alors DP et DL s’écrivent : DP Figure 48. Photogrammétrie rapprochée f2 N C Hyp.D Hyp.D et DL Hyp D Hyp D Distance hyperfocale (calculée avec un cercle de confusion de 15µm) 38/117 Si la mise au point de l’objectif est faite à la distance hyperfocale alors DL = ∞ and DP = Hyp/2 : l’image sera nette depuis Hyp/2 jusqu’à l’infini. La profondeur de champ augmente lorsque : - le diaphragme est fermé (nombre d’ouverture N élevé) ; - la distance focale est petite ; - la distance de mise au point est grande ; - la taille du pixel est grande. Figure 49. Limite antérieure et postérieure de netteté pour différentes mises au point (objectif 50mm) Photogrammétrie rapprochée 39/117 IV. Conclusion Les paramètres de réglage de l’appareil photo à contrôler pour une prise de vue photogrammétrique sont synthétisés dans le tableau ci-dessous : Paramètre Valeurs typiques Remarques Mode d’exposition M Mesurer la lumière photogrammétrique. sur la zone d’intérêt F-number / Nombre d’ouverture 8 N 16 Plus l’ouverture est grande (N plus petite), plus l’image est susceptible d’être floue (à moduler selon la qualité de l’objectif utilisé). Temps d’exposition te<1/60s (sans pied photo) Si le temps d’exposition est long, sans pied photo, il y a un risqué de flou de bougé. Il est conseillé de choisir un temps de pose inférieur à l’inverse de la focale équivalente (1/100ème de seconde avec une focale de 100 mm). Sensibilité ISO ISO 400 De grandes valeurs de sensibilité ISO produisent du bruit dans les images. Balance des blancs Automatique En règle générale, la balance des blancs automatique permet d’obtenir des images correctement équilibrées colorimétriquement. Si nécessaire, il est possible d’utiliser les images RAW afin de corriger des éventuelles erreurs de ce calcul automatique. Format de l’image RAW + JPEG L’image RAW permet des traitements radiométriques fins. L’image JPEG offre une visualisation immédiate de l’image. Qualité de l’image Distance focale Distance de mise au point L Pour garder la pleine résolution du capteur. Selon l’objectif De façon à obtenir une image nette Tableau 1. La camera devra être étalonnée pour la focale et la distance de mise à point choisies (voir chapitre « Géométrie d’une image »). Résumé des paramètres photographiques Si l'on doit effectuer un contrôle a posteriori des paramètres effectivement utilisés lors de la prise de vue, la plupart d'entre eux sont enregistrés dans les fichiers image dans une structure dite EXIF* qui peut être lue par l'explorateur de fichiers, soit de façon plus complète par des logiciels spécialisés. Photogrammétrie rapprochée 40/117