La Grèce antique Fiche culture générale : La littérature grecque.

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La Grèce antique Fiche culture générale : La littérature grecque.
Thème : La Grèce antique
Fiche culture générale : La littérature grecque.
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L’épopée
Homère : Son existence est discutée mais il aurait vécu vers le milieu du IX ème siècle avant
J-C. Ses œuvres sont deux poèmes épiques, divisés en 24 chants, l’Iliade et l’Odyssée.
Première œuvre occidentale, ces épopées souvent récitées jouaient un rôle essentiel dans la
culture et la formation grecques.
L’Iliade :
Ilion est le nom grec de la ville de Troie, autrefois réputée pour sa puissance sur les
rives de l’Asie mineure (Turquie actuelle). Les Achéens, les Grecs, partent en guerre contre
cette ville parce que Pâris, prince de Troie, a enlevé la belle Hélène, reine de Sparte. Hélène
ne semble d’ailleurs pas rester là-bas par contrainte, mais son époux, Ménélas, fait appel à ses
anciens prétendants pour lever une armée .
Cette armée est dirigée par le roi des rois, Agamemnon, frère aîné de Ménélas. Au
bout de dix ans de guerre, Agamemnon et Achille se disputent à propos de Briséis, jeune
captive troyenne prêtresse d’Apollon. Achille refuse de la rendre alors que cette délivrance est
la condition pour que la peste envoyée par Apollon sur l’armée grecque cesse de faire des
ravages. Achille, énervé, décide alors d’arrêter les combats.
Cependant, lorsque son ami Patrocle est tué par Hector, Achille, empli de colère,
reprend le combat. Armé du bouclier d’Héphaïstos, Achille rattrape Hector, le tue, et profane
sa dépouille avant de la rendre à son père, Priam, pour les cérémonies funéraires. Le livre se
termine sur les funérailles d’Hector, pleuré par sa veuve, la célèbre Andromaque.
Dans d’autres œuvres, on apprend que Achille sera lui-même tué par Pâris, d’une flèche au
talon, son seul point faible. (cf « le talon d’Achille ») Les Grecs remporteront la bataille en
pénétrant dans la ville dissimulés dans un cheval de bois. Les troyennes seront réduites en
esclavage et Hélène ramenée à Sparte.
L’Odyssée :
Odysseus est le nom grec d’Ulysse, un des héros de la guerre de Troie reconnu pour sa
ruse (il a eu l’idée du cheval de Troie). Ce héros, au retour de la guerre de Troie, a échoué sur
une île et est retenu par la nymphe Calypso. Sa femme, Pénélope, l’attend à Ithaque, leur
patrie, et résiste chaque jour à ses prétendants. Son fils, Télémaque, part à sa recherche.
Après avoir réussi à quitter l’île de Calypso, Ulysse, victime de la colère de Poséidon, échoue
chez la belle et jeune Nausicaa, fille du roi Alcinoos. Il raconte alors ses aventures
précédentes entre autres chez le cyclope Polyphème, chez la magicienne Circé et aux enfers
où il consulte le devin Tirésias pour connaître le moyen de rentrer chez lui. Il lui reste encore
à affonter Charybde et Scylla ainsi que les sirènes avant de rentrer chez lui, où seul son vieux
chien, Argos, le reconnaît. Après s’être fait connaître de Télémaque, Ulysse, déguisé en
mendiant, s’introduit dans son propre palais, massacre les prétendants et se fait reconnaître de
Pénélope en lui décrivant leur chambre nuptiale.
Ulysse est décrit comme ayant pour qualité principale la « métis », la perspicacité ou
la sagesse pratique et adaptée à la situation. Comprenant rapidement une situation, il sait faire
preuve de sang-froid et user de stratagèmes pour vaincre les difficultés. Tout cela sans faire
preuve d’ « hybris », d’orgueil.
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Informations supplémentaires :
- Dans l’Enéide, Virgile décrit la fondation de Rome par Enée, un héros troyen ayant
échappé à la guerre de Troie. Son oeuvre servira de référence à de nombreux auteurs
ultérieurs.
* Autres œuvres reprenant les héros d’Homère :
- Goethe : L’Achilléide, dépeignant le courage d’Achille devant la mort
- Giraudoux ; La guerre de Troie n’aura pas lieu.
- Shakespeare ; Troïlus et Cressida.
- James Joyce ; Ulysse.
La tragédie :
Les tragédies signifient étymologiquement « chants du bouc », et font référence à
Dionysos. C’est durant les fêtes de Dionysos que furent d’abord représentées les tragédies.
Ces tragédies sont un moment fort de la vie sociale et publique de la cité grecque. Un
concours public est organisé deux fois par an et couronne le meilleur auteur devant un public
très nombreux. Trois auteurs sont en compétition avec chacun quatre pièces.
La tragédie pose à sa façon des questions essentielles (la liberté, le destin, l’honneur, le
courage…) et mêlent les actions humaines et divines. Un chœur est toujours présenté : il
chante des hymnes aux dieux, et son chef, le choryphée a un rôle de personnage à part entière.
Eschyle (525-456)
Ancien guerrier honoré pour son courage contre les Perses, il fût également un auteur
abondant. Il nous reste 7 pièces de lui sur les 90 qu’il aurait composées.
(Les Perses, Les Suppliantes, Les Sept contre Thèbes, Prométhée enchaîné et une trilogie
nommée l’Orestie, composée d’Agamemnon, des Choréphores et les Euménides.)
Les Perses, la plus ancienne tragédie que nous ayons, est originale parce qu’elle rend compte
de l’affrontement des guerres médiques du point de vue des vaincus. Le ton de cet auteur est
majestueux, noble, hiératique et il accorde davantage d’importance aux choeur qu’aux
dialogues.
Sophocle (496-406)
Jeune homme d’origine noble, il participe également à la politique de la cité et fut ami de
Périclès. Sur 133 tragédies écrites, il nous en reste 7 : Les trachiniennes, Antigone, Ajax,
Œdipe roi, Œdipe à Colone, Electre et Philoctète.
Aristote donnait à Oedipe roi le statut de meilleure tragédie grecque existante.
Antigone est celle qui est la plus représentative à nos yeux.
Antigone, fille d’Œdipe, veut, contre les ordres de Créon, roi de Thèbes, offrir une
sépulture à ses frères Polynice et Etéocle. Créon accepte une sépulture pour Etéocle qui s’est
battu pour sa patrie, mais la refuse à Polynice, qui a pris les armes contre cette même patrie.
Antigone, ne comptant que sur ses liens familiaux, cherche à recouvrir le cadavre de Polynice
de poussière. Elle est arrêtée et invoque pour sa défense les lois divines qui « ne datent ni
d’aujourd’hui, ni d’hier »mais qui commandent l’attachement aux membres de sa famille. Elle
se résout ensuite au suicide, suivie dans la mort par son fiancé, le fils de Créon, Hémon, et de
sa mère, la femme de Créon, Eurydice. Créon, qui revandiquait la primauté des lois civiques
et humaines se trouvent ainsi puni par les dieux pour sa rigueur excessive.
Tout l’intérêt de cette pièce est justement que les deux protagonistes principaux pensent avoir
de leur côté la justice.
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Euripide (480-406)
Euripide est un solitaire qui s’intéresse davantage à la pensée qu’à la vie publique. Il
nous reste de lui dix-huit pièces dont les principales sont Médée, Hippolyte, Andromaque, Les
Troyennes, Iphigénie en Tauride, Iphigénie à Aulis, Les Bacchantes, Ion et Les Suppliantes .
Il représente ses personnages en proie à des passions furieuses et destructrices et peint les
hommes tels qu’ils sont, et non tels qu’ils devraient être, comme le faisait Sophocle.
Ainsi Phèdre, dans Hippolyte, avoue-t-elle sur scène l’amour qu’elle a pour son beau-fils.
Selon Aristote, Euripide est le plus tragique des poètes parce que les malheurs des
personnages arrivent à la suite d’erreurs, et non de la méchanceté. Pour Nietzsche, à l’inverse,
Euripide a tué la tragédie en oubliant la majesté suprême des personnages, qui devinrent des
individus du quotidien. (cf La naissance de la Tragédie)
Informations supplémentaires :
- les tragédies classiques de Racine ou Corneille reprendront les thèmes antiques : un
exemple parmi d’autres est le Phèdre de Racine qui reprend l’Hippolyte d’Euripide en
le modifiant.
- Le poète comique Aristophane est également un des repères du génie littéraire grec de
l’époque. Il fut remarqué pour ses attaques contre Euripide et ses pièces ressemblent
souvent à des pamphlets de critique politique. Il nous reste 11 pièces de cet auteur.
L’Histoire :
« Istoria » signifie, en grec, « enquête » au sens large.
Cette discipline naît avec Hérodote (484-425) auteur des Histoires (446). Il raconte les
guerres médiques et leurs antécédents. La victoire des Grecs sur les Perses leur donne encore
une fois ce sentitment d’unité et de puissance qui caractérise cette époque.
Il s’agit, dit Hérodote, « d’empêcher que ce qu’ont fait les hommes, avec le temps, ne s’efface
de la mémoire et que les grands et merveilleux exploits, accomplis tant par les Barbares que
par les Grecs, ne cessent d’être renommés. ». Dans cette perspective, explications rationnelles
et références mythologiques sont unies : il s’agit de rechercher les causes de l’affrontement
entre Grecs et Perses.
Thucydide (471-395 ) est considéré comme le plus grand historien grec. Son Histoire de la
guerre du Péloponnèse recherche les causes du conflit entre Athènes et Sparte afin d’en tirer
un enseignement général pour l’avenir. Sa démarche est davantage critique et montre un
intérêt pour les aspects diplomatiques et stratégiques de la guerre. Des aspects philosophiques
se dégagent également de ses analyses.
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