le moulinet « bugatti - Big Game Fishing Club France
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le moulinet « bugatti - Big Game Fishing Club France
B I G G AM E F I S HI NG CL UB F RA NC E Fondé en 1965 – Loi du 1er juillet 1901 – Association déclarée au J.O. n°33 du 16-08-2003 Juin 2010 L ettr e n° 94 SOMMAIRE EDITO - Lettre du Président Page 2 L’ESTURGEON COMMUN Acipenser sturio Page 20 THON, OÙ EN EST -ON ? Page 3 LEURRES A MARLINS : les conseils de LA VIE DU CLUB Page 4 COMPTES BGFCF Page 8 LE SAVIEZ -VOUS Pa ge 11 NOUVELLES DE NOS MEMBRES Peter Bristow Pa ge 27 HEMINGWAY "PECHEUR" Pa ge 28 LE MOULINET « BUGATTI » Pa ge 30 HUMOUR Page 32 Page 12 ww w . b g fc f . or g Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -2 - UN NOUVEAU DEBUT OU LE DEBUT DE LA FIN ?... Où cela va-t-il s’arrêter ? De nouvelles technologies apparaissent en ce moment sur le marché, qui ouvrent de nouvelles formes de pêche et certainement facilitent la pêche sur les reliefs profonds. On avait déjà connu les perfectionnements des GPS et les repérages de plus en plus précis qui permettaient d’un coup, à n’importe quel marin d’eau douce, de retourner sans coup férir sur son spot de pêche favori. Plus besoin alors d’être fin navigateur pour trouver, et retrouver à coup sûr, les accidents de reliefs sous-marins déterminants pour quantité d’espèces recherchées. Les résultats ne se sont évidemment pas fait attendre : quantité d’endroits, autrefois qualifiés d’extraordinaires, sont rapidement devenus tout simplement quelconques tant il était devenu facile d’y accéder en rangs serrés… La recherche de poissons devenus ainsi de plus en plus rares et inaccessibles a alors conduit logiquement les pêcheurs à les rechercher de plus en plus profondément et à développer des techniques pour ce faire comme, par exemple, le « jigging vertical » très à la mode de nos jours. Restaient tout de même quelques contraintes et pas des moindres… Ceux qui s’essaient à ancrer profond savent combien il est difficile de réussir son coup et combien il est frustrant d’échouer après plusieurs drops fastidieux et infructueux… Difficile aussi sans mouillage de contrecarrer effectivement les dérives liées aux vents ou aux courants pour rester bien à l’aplomb de relief peuplé et prometteur… Fini tout cela ! Une simple pression sur un bouton et hop ! Les nouveaux systèmes de positionnement dynamique (Volvo Penta IPS, Mercruiser Zeus Pod Drives…) maintiennent automatiquement la position réelle du bateau. « Sky hook » comme ils l’appellent. La combinaison, « l’interfaçage » de la transmission contrôlée par électronique et du système GPS permettent d’ajuster en permanence les axes de propulsion et les régimes moteurs pour obtenir le but recherché… C’est sûr, ces nouvelles technologies du maintien de la position nous ouvrent de nouveaux horizons ! Prometteur certes mais aussi inquiétant pour une nouvelle couche de la faune piscicole devenue tout à coup très accessible… Pauvres poissons qui se croyaient bien à l’abri, profonds et protégés par leur milieu Pêche sportive et records de pêche - Intéressante diatribe récemment, dans les colonnes de l’excellente revue australienne « Blue Water », entre Dean Butler, pêcheur et guide de pêche mondialement connu et l’IGFA à propos de l’enregistrement des records du monde et de l’élargissement continu des espèces de poissons susceptibles d’être homologués. Dean se réfère aux fondements de la pêche dite sportive et à la naissance des règles pour la pratique de ce sport. Aux origines, le Tuna Club d’Avalon, en premier, édicta un règlement assez strict avec comme finalités de tester les talents du pêcheur mais aussi de donner au poisson des chances raisonnables de s’en sortir… et d’autres clubs de par le monde adoptèrent des règlements en poursuivant plus ou moins les mêmes objectifs. En 1939, l’IGFA fut fondé pour promouvoir la pêche sportive, reconnaître et unifier ces règlements. Dean Butler se dit perturbé à la lecture des listes de records homologués, publiées à chaque parution dans le bimensuel bien connu de l’IGFA. Plus de challenge pour les qualités du pêcheur dans la grande majorité des cas et encore moins, sans doute, de possibilité pour le pauvre poisson d’en réchapper ! Notre auteur de prendre pour exemple les records dont l’homologation paraissait dans un des numéros 2009 de « l’International Angler » et de s’interroger d’emblée sur les chances du pauvre « guinean barracuda » de 8,85 kg homologué comme nouveau record sur ligne de 60kg… Sur les 26 nouveaux records, 12 d’entre eux seulement étaient plus lourds que la résistance de ligne dans la classe de laquelle ils étaient reconnus ! Le poids total de 25 de ces 26 poissons s’élevait, si on ose l’écrire, à 447,15 livres ! Bien loin des exploits et de l’esprit de Zane Grey, d’Hemingway ou de leurs semblables, écrivait-il. L’autre record dans cette liste, le 26ème, un marlin bleu de 114.56 kg sur ligne de 3 kg, un vrai record du monde selon Dean, s’en voyait déprécié, toujours selon lui, par le simple fait d’être « sandwiché » entre Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -3 - d’autres poissons records aussi peu significatifs ! Et de considérer que l’inclusion de familles aussi larges et aussi « ridicules » (sic !) ne pouvait que faire perdre sa grandeur au sport fabuleux tel que l’avait conçu les gentlemen de Catalina… Comme vous pouvez vous en doutez, L’IGFA se devait de répondre dans les mêmes colonnes. Ce qu’elle fit en cherchant à resituer les propos dans un contexte plus large. D’abord, en rappelant le caractère international d’une organisation qui prend en charge tant les pêcheurs en eau douce que les pêcheurs en eau salée, en matériel conventionnel comme en pêche à la mouche et, de ce fait, en insistant sur la diversité et les divergences d’opinion de par le monde quant à la notion même de poisson de sport et de pêche dite sportive. Ainsi, allant jusqu’à prendre le contre-pied de Dean, Jason Schratwieser, « IGFA Conservation Director », rappela la grande controverse à propos de la pêche au tout gros sur ligne fine concernant précisément, dans le cas qui nous occupe, le seul record qui trouvait grâce aux yeux de Dean Butler, ce marlin bleu sur ligne de 3 kg. Nombreux sont ceux qui considèrent en effet que la pêche au tout gros sur ligne extra-fine constituerait une pêche « truquée », sans véritable combat, dans laquelle l’essentiel du mérite reviendrait au capitaine, à l’équipage et à la maniabilité de bateaux surpuissants. (Lire aussi à ce sujet l’article de Pierre Affre dans la lettre 89 « Sur le podium des poissons de sport »). Et Jason de réaffirmer avec force deux vérités assez simples. Le fait est que l’IGFA est l’organisation unique de conservation des records pour tous les pêcheurs quel que soit le type de matériel et le milieu. Pour autant que le poisson soit suffisamment gros et que les règles aient été respectées, un poisson est homologué, point. Gageons que s’il est petit pour l’espèce dans sa catégorie de ligne, il ne restera pas longtemps poisson record. La considération essentielle à rappeler à propos des règles de pêche sportive est que la difficulté, la valeur de la performance qui se cache derrière la prise d’un nouveau record ne pourra précisément jamais s’apprécier au travers de l’établissement de règles… ainsi par exemple, si le poisson ne s’est pas battu ou s’il n’a pu se battre normalement. Seul, dans ce cas, le pêcheur pourra apprécier correctement le degré de performance, l’exploit accompli dans l’établissement du record. Balle au centre. Amitiés halieutiques, Michel Marchandise. P.S. : A la suite d’une décision récente du conseil, le BGFCF s’est inscrit en tant que club comme membre de soutien à L’International Game Fish Association (IGFA) que nous connaissons bien mais aussi à The Billfish Foundation (TBF). TBF fut crée en 1986 avec comme objectif premier de protéger les poissons à rostre de par le monde. Son travail essentiel aujourd’hui consiste à collecter et à présenter des données scientifiques pour éduquer et influencer les législateurs et les instances concernées dans le monde entier. Leurs témoignages et leurs plaidoiries ont déjà joué maintes fois un rôle décisif pour la protection et le futur des populations de poissons à rostre dans plusieurs pays. Comme partie intégrante de ces collectes de données, TBF conduit le plus large programme de marquage de billfish dans le monde. Au-delà des efforts que nous menons de notre côté comme le marquage des thons en Méditerranée, que nous avons également décidé de poursuivre cette année encore, nous pensons en effet que c’est en soutenant des organisations de ce genre, aux moyens considérables et aux staffs très professionnels, que nous pouvons le plus directement contribuer à la protection de ressources naturelles qui nous sont chères ainsi qu’à l’éducation du public en général mais aussi des administrations gouvernementales. Et ainsi Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -4 - lutter contre ce sentiment d’impuissance qui nous affecte face à la complexité et à la taille des problèmes posés. En ce qui concerne ledit marquage des thons, le Conseil a effectivement décidé de prolonger l’opération en s’engageant pour l’achat de trois nouveaux tags en 2010. Et cela, en sus des sept tags qui restent disponibles de l’exercice précédent, année au cours de laquelle neuf tags avaient été posés. Vous savez que ces tags sont coûteux (4.200$ pièce) et nous nous tournons à nouveau vers l’ensemble de nos membres pour le financement de cette opération. Merci à Pierluca Bullio-Dranzon, à Jean-Claude Léoncini, à Eric Logeais, à Luc Trasleglise et à Pierre Yzombard, ainsi qu’à ceux qui ont souhaité rester anonymes, pour leurs contributions de l’an dernier (4.900 euros tout de même ). Nous tâcherons de faire mieux cette année. A cet égard, la majorité des membres du Conseil a souhaité montrer l’exemple en participant selon les moyens des uns et des autres à l’achat des tags 2010. Merci d’avance pour votre contribution, aussi modeste soit-elle, pour soutenir cette belle et noble cause qui rentre on ne peut mieux dans la philosophie du Big Game Fishing Club France ! L A V I E D U C LU B www.bgfcf.org Le coup de gueule de F. Pouquet : les retardataires, Vava n’en peut plus ! A l’identique des années précédentes, encore et toujours, la même question se pose : que faire des vingt membres 2009, qui n’ont pas réglé leur cotisation 2010 et qui, alors que la moitié de l’année est déjà écoulée, n’ont même pas répondu à mes appels, relances, re-relances et re-re-relances. Sont-ils en retard, en « super-méga-retard » ? Ou se désintéressent-ils du BGFCF ? Pour la première fois, le Bureau du Club, à l’instigation de Vava Pic’sous, votre dévouée trésorière, prend la décision, tant que ces membres ne se sont pas mis à jour, de les considérer démissionnaires. C’est bien dommage d’en arriver là, mais que faire d’autre ? Dates à retenir pour le deuxième semestre 2010. Jeudi 30 Septembre - dîner de rentrée Jeudi 2 Décembre (ou jeudi 9 en fonction des dates du Salon Nautique de Paris) - dîner. Et surtout, n’oubliez pas quand vous recevez notre message d’y répondre le plus vite possible pour réserver, quand vous nous faites le plaisir de votre participation. Une ligne en bas d’un mail, ça ne prend que quelques secondes et ça nous rend grandement service. Par avance merci ! Un mail de Philippe PICCOLI – Juin 2010 Je cherche un transporteur entre Marseille, ou un port méditerranéen, pour Mayotte, afin de pouvoir vendre mon bateau. C’est un Arcoa 880 Fishing bi-moteur, longueur 8,80, largeur 2,94, hauteur 3,25, poids 3,5 tonnes. Si je trouve un transporteur à un prix correct (inférieur à 10000€), mon acheteur le prend. Merci de faire circuler ma demande auprès de nos amis pêcheurs BGFCF, notamment ceux qui sont dans le coin de Mayotte, Madagascar et la Réunion. Contact : Philippe PICCOLI [email protected] - 06.22.38.86.58 Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -5 - Assemblée Générale et Fête du Club du 29 Mai. Pour cette journée sympathique, nous avions choisi « Le Tir aux Pigeons », très chic établissement privé du Bois de Boulogne. Malheureusement le soleil, de mauvaise humeur, ne nous a pas gratifiés de ses sourires. Le temps grisouille, anormalement frisquet en cette fin de mois de mai, nous a empêché de profiter, comme nous l’avions prévu, de la grande terrasse, des pelouses au bord de l’eau, bref de cet endroit ravissant, en pleine nature à la porte de Paris ! Pour l’Assemblée Générale proprement dite nous avions à notre disposition une très belle et vaste salle, où la petite trentaine que nous étions était très confortablement installée dans cette pièce où nous aurions pu être cinq fois plus nombreux. Notre président, Michel Marchandise, a ouvert la séance. Vous trouverez ci-dessous rapport, comptes 2009 et P.V. Puis nous sommes passés à table, via un apéritif copieusement arrosé au champagne. Un grand merci à Jean-Claude VIBERT, pour sa tarification « spéciale BGFCF », qui a permis à ceux qui le désiraient de continuer le repas sans changer de boisson ! La salle de restaurant est très agréable, de grandes baies vitrées permettent de profiter de la verdure et du charmant spectacle des jeunes sportifs qui vont jouer au tennis. Elle est aussi très astucieusement organisée, les différentes zones sont délimitées par des grands bacs de plantes vertes créant un espace privé pour chaque groupe. Le repas, sous forme de buffet - ça permet de bavarder facilement les uns avec les autres - était très abondant et de bonne qualité, surtout une table de saumon « sous toutes ses formes » fumé, mariné, en terrine… un régal. Un bémol tout de même, nous n’étions pas nombreux, pas assez nombreux. Il est vrai que c’était une Assemblée Générale sans élection, mais nous pensions qu’en choisissant un samedi, en toute fin de matinée, avec un déjeuner, cela faciliterait le déplacement pour beaucoup d’entre nous et serait plus facile à gérer que l’après-midi, suivi d’un dîner, un soir en milieu de semaine. Et puis toujours le même sempiternel problème : le 17/18 mai, il n’y avait qu’une vingtaine de réservations, le 26 mai, date limite pour indiquer le nombre définitif et non modifiable au restaurant, il y en avait quarante et le 29 mai… nous n’étions plus qu’une petite trentaine ! Rapport sur la gestion de l’association BGFCF au titre de l’exercice clos le 31.12.2009 En février, le BGFCF a disposé gracieusement d’un stand magnifiquement situé lors du Salon International des Pêches Sportives grâce à la générosité des organisateurs, Charles-Vincent et Chantal Parachini. Nos dévouées hôtesses, Barbara et Vava y ont reçu de nombreuses visites amicales et ont pu y enregistrer de nouvelles adhésions et renouvellements de membership. Les dîners du club ont eu lieu le 6 février et le 1er avril. L’assemblée générale ordinaire s’est tenue le 27 mai 2009 dans les salons prestigieux du restaurant Maxim’s à Paris, sous la présidence de Michel Marchandise, assisté de Chantal Parachini et de Charles-Vincent Parachini comme scrutateurs et de Françoise Pouquet comme secrétaire. Les résolutions ont porté sur l’approbation du PV de l’assemblée du 22 mai 2008 et sur l’approbation du rapport de gestion et sur la situation morale et financière de l’association au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2008. Ces rapports ainsi que le report à nouveau et le quitus donné aux membres du conseil ont été adoptés à l’unanimité. S’en est suivi la réélection par vote à bulletin secret des membres du conseil dont les mandats étaient arrivés à échéance. De nouveaux candidats se sont également présentés et trois membres dont les mandats n’étaient pas encore arrivés à échéance ont accepté de les soumettre au vote pour repartir tous ensemble pour une même durée et éviter ainsi la multiplication fastidieuse des élections… Une réunion du Conseil s’est tenue dans la foulée et au même endroit. Réélection du bureau confirmé dans la même composition. Changement de siège social essentiellement motivé par des raisons d’économie. Réunion au cours de laquelle également ont été abordés le suivi budgétaire de l’exercice en cours, la campagne de marquage des thons ou encore le projet de site internet. La journée des jeunes, l’état des cotisations, l’agenda ont également fait l’objet Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -6 - de nombreux échanges. La soirée s’est terminée par un excellent dîner dans le cadre historique d’un des salons privés de cet établissement célèbre. La journée « Mouches Junior » si chère à Guy Amon et à Gilles Decatoire a connu sa sixième édition le samedi 6 juin dans le cadre toujours aussi enchanteur des Sources de l’Eclimont avec un accueil formidable de Pierre Barberot. Merci aux organisateurs dévoués et à nos généreux amis des boutiques de pêche pour la joie qu’ils ont procurée à ces jeunes. Le club est fier de promouvoir cet évènement et aussi de partager cette joie en donnant la possibilité à quelques jeunes moins favorisés d’y participer. Superbe soirée au Golf de La Boulie le 24 juin pour notre dîner d’été durant lequel nous fêtâmes dignement l’équipe du club autour du trophée Hemingway et en compagnie de représentants de l’ambassade de Cuba. Le 1er octobre dernier, nous avons également tenu une réunion du Conseil pour évoquer plusieurs sujets importants. Le projet de site internet (www.bgcfc.org) dans sa version définitive a été présenté par le président. Espace public, espace privé, informations sur le club accessibles à tous ou réservées aux membres (comme l’annuaire ou les archives), outil interactif, mise en évidence de nos membres professionnels… Le conseil valide le projet et autorise sa mise en ligne. Le président insiste sur la participation active du plus grand nombre d’entre nous pour rendre le site vivant, attrayant, notamment en contribuant à la richesse de ses galeries photos ou vidéos. L’agenda 2010, l’évolution (à la baisse) du nombre de membres, le point par Marcel Prot sur les opérations de marquage (9 marques posées sur 16 disponibles, bravo à Daniel Lopuszanski), la boutique du club et sa promotion sur le site ainsi que la réalisation d’un nouveau diplôme du club ont fait l’objet d’amples discussions. Un mot sur l’estimation des comptes 2009 qui laisse apparaître un léger déséquilibre, quelques 3000 euros entre les recettes (36465 euros) et les dépenses (39652 euros), dont 2450 euros pour l’opération marquage et ce, après avoir passé l’intégralité des achats vêtements (5271 euros) en charge en 2009… Pas de véritable déséquilibre donc, surtout au vu de la trésorerie du club dont la vocation n’est, au risque de nous répéter, ni de thésauriser ni de dilapider ! Notre soirée de gala s’est tenue le 7 décembre au cabaret « Don Camilo » de la rue des Saints-Pères… Humour décapant, gastronomie étonnante dans une excellente humeur. Nous manquions malheureusement de place (et de lumière…) pour allonger les échanges. Vous aurez lu dans la lettre 93 les récompenses pour les plus beaux poissons - deux records IGFA tout de même ! Un mot encore pour les quatre plateaux d’argent offerts en 2009 par le club pour des concours ; le vingtième et unième challenge de pêche sportive de Dhouala et Kribi au Cameroun, le Fishing Event de Saint-Martin, le Marlin Open Terrou-Bi et la deuxième Marlin Cup à N’Gor , deux tournois au Sénégal. D’autres plateaux d’argent ont été offerts aux membres de l’équipe Aprile, Munoz, Chassery qui a ramené le légendaire trophée Hemingway après avoir remporté pour la troisième fois la compétition cubaine. Je tiens une fois encore à remercier tout particulièrement les membres du bureau pour leur disponibilité et leur engagement remarquables, Françoise « Vava » Pouquet, trésorière et bien plus, Barbara Kjessler Prot, viceprésidente et Charles-Vincent Parachini, secrétaire général. Merci également à Chantal Parachini, à Pierre Affre et à Bernard Dufour pour les parutions dont l’aide fut également très précieuse. Michel Marchandise, Président, Le 20 mai 2010. Procès-verbal de l’Assemblée Générale Ordinaire du 29 mai 2010 Le 29 mai 2010 à 11h les membres de l’association « Big Game Fishing Club France » se sont réunis en Assemblée Générale ordinaire au restaurant du Club du Tir au Pigeon, route de l’Etoile, Bois de Boulogne, PARIS 75016, sur convocation de son président, effectuée par lettre, conformément aux dispositions de l’article 16 des statuts. Il a été dressé une feuille de présence qui a été émargée par tous les membres de l’association présents ou représentés en entrant en séance. - Michel Marchandise préside la séance en qualité de président de l’association, - Barbara KJESSLER PROT, Vice- Présidente et Charles-Vincent PARACHINI Secrétaire Général de l’association, qui acceptent, sont nommés scrutateurs, - Françoise POUQUET, Trésorière de l’association, assure le secrétariat de la séance. Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -7 - La feuille de présence certifiée exacte et sincère par les membres du bureau de l’assemblée permet de constater que les membres présents et représentés sont aux nombre de 50, représentant un total de 158 voix. La feuille de présence certifiée exacte par les membres du bureau de l’assemblée sera conservée à l’appui du présent procès-verbal ainsi que les pouvoirs des membres représentés. Le Président dépose sur le bureau de l’assemblée et met à la disposition des membres : - La feuille de présence, certifiée sincère et exacte, - un exemplaire des statuts, - une copie de la lettre de convocation, - les pouvoirs des membres représentés. Le Président rappelle que l’assemblée est appelée à statuer sur l’ordre du jour suivant : ORDRE DU JOUR - Approbation du procès verbal de l’Assemblée Générale ordinaire du 27 mai 2009. - Approbation du rapport du Conseil sur la gestion et sur la situation morale et financière au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2009. - Approbation des comptes de l’exercice clos le 31 décembre 2009. - Quitus de l’exécution de leur mandat aux membres du Conseil. - Questions diverses. Le Président rappelle que les décisions des Assemblées Générales ordinaires sont valables quelque soit le nombre de membres présents et représentés. Il rappelle que le vote a lieu à la majorité absolue (la moitié des voix plus une), la base de calcul étant la majorité des voix des membres présents et représentés. Il rappelle que, conformément à l’article 16 des statuts, les membres du Conseil ont droit à dix voix, les autres membres à une voix. Puis il donne lecture du rapport sur la gestion de l’association et sur sa situation financière au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2009. Le Président offre ensuite la parole aux membres de l’assemblée. Personne ne demandant plus la parole, le Président met successivement aux voix les délibérations suivantes : Première résolution Le Président donne lecture du procès-verbal de l’Assemblée Générale du 27 mai 2009 et le soumet à l’approbation de la dite assemblée. Aucune observation n’étant formulée, l’Assemblée Générale approuve à l’unanimité le procès-verbal de l’assemblée du 27 mai 2009. Deuxième résolution L’Assemblée Générale, après avoir entendu la lecture du rapport sur la gestion de l’association et sur sa situation morale et financière au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2009 approuve dans toutes ses parties ledit rapport ainsi que les comptes de l’exercice clos le 31 décembre 2009 tels qu’ils lui ont été présentés. En conséquence, l’Assemblée Générale approuve les opérations traduites par ces comptes, ou résumés dans ces rapports et donne quitus aux membres du Conseil de l’exécution de leur mandat au titre de l’exercice écoulé. Cette résolution est adoptée à l’unanimité. Troisième résolution L’Assemblée Générale décide d’affecter le déficit de l’exercice clos le 31 décembre 2009 sur l’exercice suivant. Cette résolution est adoptée à l’unanimité. Quatrième résolution L’Assemblée Générale donne tous pouvoirs au porteur d’une copie ou d’un extrait du procès-verbal de la présente assemblée à l’effet d’accomplir toutes formalités qu’il appartiendra. Cette résolution est adoptée à l’unanimité. L’ordre du jour étant épuisé et personne ne demandant plus la parole, la séance est levée à 12 h. De tout ce que dessus il a été dressé le présent procès-verbal qui a été signé par le Président, la secrétaire de séance et les scrutateurs. Michel MARCHANDISE, Président de séance et Président du BGFCF Barbara KJESSLER PROT , Vice-Présidente du BGFCF Françoise POUQUET, Secrétaire de séance et Trésorière du BGFCF Charles-Vincent PARACHINI, Scrutateur et Secrétaire Général du BGFCF Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -8 - C O M P T E S 2009 Solde créditeur comptes H.S.B.C. au 31/12/08 Recettes de l’année 2009 Dépenses de l’année 2009 50.218,59 € 36.465, 35 € 39.652,56 € SOLDE CREDITEUR AU 31 DECEMBRE 2008 Solde cpte courant H.S.B.C. 900000940 au 31/12/09 Solde cpte s/livret H.S.B.C. 906009337 au 31/12/09 Chèque non crédité 47.031,38 € 5.156,18 € 41 715,20 € 160,00 € 47 031,38 € Immobilisation : quelques timbres, papeterie, cartes de membres, stickers P.M. et G.M. et vêtements avec notre logo, pour un montant de 4740 €uros COMPTES 2009 - DEPENSES Frais bancaires (carte bleue, virements, prélèvement) 234,70€ La Poste (achat de timbres, envois de colis) 1 516,00 € Papeterie 2 064,29 € Imprimerie (lettres 90, 91, 92, A.G., tagging) 3 408,32 € - 1794,00 €, mise en page, Bernard Dufour - 1614,32 €imprimerie Copytime Vêtements personnalisés Assurances Domiciliation ABC-Liv Site Internet Dîners - A.G. Maxim’s = 3 5200 € - Juin, La Boulie = 2 390 € Soirée de Gala (Don Camilo Rive Gauche) Journée Juniors (Sources de l’Eclimont) Salon de la Pêche (boissons, électricité… ) Opération Tagging 2009 Divers - 813,28 €plateaux, 5 G.M., 3M.M 5 271,61 € 670,49 € 520,01 € 1 771,66 € 5 910,00 € 7 700,08 € 1 589,95 € 193,15 € 7 447,22 € 1 355,00 € - 31,00 €Journal Officiel - 128,00 €rembourst P. Affre abonnements - 382,72 €location projecteur gala 2008 TOTAL DES DEPENSES DE L’ANNEE 2009 39 652,56 € COMPTES 2009 - RECETTES Cotisations 2009 16.860,00 € Intérêts C.E.S.L. 2008, crédités en 2009 1.715,20 € Vente d’articles avec logo 1.698,00 € Dîners - Solde dîner gala 2008 = 160,00 € - Assemblée Générale, Maxim’s = 2.220,00 € - de Juin, La Boulie = 2.295,00 € - Gala Don Camilo = 5 920,00 € 10.595,00 € Journée Juniors 535,00 € Taggage Thon 4 900,00 € Divers - 151,65 €remboursement frais bancaires - 10,50 €remboursement envoi colis 162,15 € TOTAL DES RECETTES DE L’ANNEE 2009 36. 465,35 € Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 -9 - THON, OU EN EST-ON ? Pour comprendre où on en est aujourd’hui, il n’est peut-être pas inutile d’effectuer un petit retour en arrière. Jusqu’aux années 1970-80, les captures de thon rouge « européen » se faisaient surtout dans l’Atlantique, par des flottilles traditionnelles et artisanales de thoniers canneurs et de fileyeurs originaires des ports basques et vendéens. A l’époque, les captures méditerranéennes ne représentaient que 20% du total. L’essentiel des prises était réalisé là aussi par des « petits métiers » : les thonailleurs. A partir du début des années 1990, tout a changé avec la mise à l’eau d’une flottille moderne de thoniers senneurs financée en grande partie par l’Europe et les Etats respectifs. Les captures de thon rouge ont alors littéralement explosé en Méditerranée, quand des professionnels ont découvert (certains disent avec l’aide de l’Ifremer qui les aurait renseignés sur les zones de fraye, nouvellement découvertes au large des Baléares tout d’abord) qu’il était relativement facile, avec des grosses unités de bateaux senneurs et très peu d’hommes à bord, de capturer d’un seul coup de filet des centaines de tonnes de gros thons occupés à se reproduire… Très vite, une dizaine de grands senneurs ultramodernes, et basés pour la plupart à Sète, vont capturer 90% des tonnages débarqués ou « transvasés » dans des cages, quand des milliers de petits métiers ne vont plus se partager que 10% de la ressource. C’est cette industrialisation de l'activité thonière « monospécifique », qui en moins de quinze ans a amené l’espèce au bord de l’extinction, que dénoncent Greenpeace, le WWF et nous même au BGFCF. Les thoniers senneurs de plus de 40 mètres du port de Sète, qui ne ciblent que le thon rouge, ont permis à deux ou trois armateurs de s’enrichir de façon réellement indécente et de ruiner par contrecoup (interdiction des thonailles) des milliers de petits artisans côtiers polyvalents dont le thon constituait une ressource complémentaire et accessoire mais vitale en Méditerranée. La récente action de Greenpeace au large de Malte (4 juin 2010) semble de ce point de vue, pour l’instant et de façon totalement paradoxale, aller à l’encontre du but recherché en solidarisant les petits métiers de la pêche avec les quelques gros industriels. Car l’accrochage avec les bateaux de la flottille sétoise avait pour but de libérer des thons apparemment capturés « légalement » selon les lois françaises et européennes. Ce que Jean-Marie Avallone, l’armateur sétois du Jean Marie Christian VI, le thonier pris pour cible par les écologistes, n’a certainement pas fini de mettre en avant en appelant tous les pêcheurs méditerranéens au secours et à la solidarité. Y compris ceux qu’il avait contribué à ruiner au cours des années précédentes. Néanmoins, l’action de Greenpeace aura mis en évidence toute l’hypocrisie de la réglementation européenne qui autorise la pêche en période de reproduction d’une espèce menacée d’extinction. "Tout ce qui est légal n'est pas forcément légitime. Par cette action, nous voulons d'abord interroger le gouvernement français, l'Union Européenne et l'ICCAT, qui a failli à sa mission. Et nous comprenons que les pêcheurs sont aussi les victimes dans cette affaire." déclare par ailleurs Greenpeace Le scandale des subventions. Après l’échec de l’inscription du thon rouge à la CITES en mars dernier, le port de Sète a obtenu la moitié du quota national : 1 700 tonnes. Soit 100 tonnes en moyenne par bateau, puisque seulement 17 thoniers sur 30 ont décidé de partir en campagne cette année. Plusieurs armements ont préféré laisser des navires à quai en profitant du plan de sortie de flotte pour se défaire des bateaux, coûtant pour certains plusieurs millions d'euros. Interrogé par le « Midi Libre » Antoine di Rocco, thonier à Sète, se souvient : « Avant, on était polyvalents. On avait des bateaux de 15 mètres, puis des chalutiers, puis on s'est mis au thon rouge, encouragés par la Direction des Pêches. Moi, j'ai fait Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 10- construire à Port-Vendres un bateau de 38 mètres, rallongé de 6 mètres avec une rampe. Le tout a coûté 3,5 millions d'euros, mais on avait des subventions de l'Etat et de l'Europe. Malgré cela, je ne l'ai toujours pas amorti. » Pour une quarantaine de thoniers senneurs en Méditerranée, d'une valeur de trois à cinq millions pièce, subventionnés à hauteur d'environ 40%… la France et l'Europe auraient dépensé 50 millions d'euros et maintenant que la ressource est tarie, on subventionne la casse, explique Roberto Mielgo, expert indépendant. Depuis l'an dernier, les armateurs propriétaires peuvent demander la mise à la casse de thoniers senneurs tout juste sortis des chantiers : ce qu’en langage administratif, on appelle un « plan de sortie de flotte ». Les services du ministère confirment 15 à 20 millions d'euros déjà dépensés par la France et l'Europe depuis l'an dernier. De l'aveu du ministère de la Pêche, la prime à la casse peut s'élever de 2 à 2,5 millions d'euros selon la taille du navire. Si la France devait indemniser les pêcheurs sur la base du montant des quotas, cela pourrait encore alourdir la facture de 10 millions d'euros… C'est pourquoi le gouvernement espère bien partager la note avec Bruxelles ou reporter le quota sur les artisans. Tout cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Quand les Goldman Sachs et autres grandes banques gagnaient des milliards de dollars, on privatisait les bénéfices. Quand tout le système s’est écroulé, on a socialisé les pertes. Le bureau du BGFCF BIG GAM E F I SH H II N NG CL UB FR RANC CE Fondé en 1965 – Loi du 1er juillet 1901- association déclarée au J.O. n°33 du 16-08-2003 Président : Michel MARCHANDISE - E-mail : [email protected] Vice -Présidente : Barbara KJESSLER PROT - Etang de Montiacre - 36300 Rosnay - Tél / Fax : 02 54 28 72 96 - E-mail : [email protected] Trésorière : Françoise POUQUET - 10, rue de Billancourt - 92100 Boulogne - Tél /fax : 01 48 25 62 52 - E-mail: [email protected] Secrétaire Général : Charles -Vincent PARACHINI - 10, rue Brémontier - 75017 Paris - E-mail: [email protected] Salut l’ami ! Thierry Hauser nous a quittés le 25 mai dernier. Il aura vaillamment lutté, et avec un moral d’acier, quatre ans contre cette saloperie de maladie, encaissé les chirurgies lourdes et les chimios à répétition, mais jamais il n’a arrêté le rosé et l’armagnac de Laberdolive, une autre forme de chimio sympathique au moins celle-là ! Et il a bien eu raison… Il n’ a jamais arrêté non plus de sortir sur son « Balou » pour pêcher puis observer les thons… bien sûr ces dernières années, il ne pouvait plus « être à la canne » sur les gros bestiaux, et de toutes façons, son grand plaisir était de skipper pour les copains et ses beaux fils qui l’accompagnaient dans toutes ses sorties… Membre du BGFCF depuis une dizaine d’années, Thierry avait généreusement participé à nos campagnes de marquage de thons et était vice Président du Thon Club des Saintes Marie de la mer. Il y a deux ans, lors du championnat « broumé » des Saintes, alors qu’il y avait très peu de poissons devant l’embouchure du Rhône et que presque tous les bateaux étaient bredouilles à l’issue de la première journée, Thierry décida alors que nous rentrions, de nous arrêter pour une dernière heure de pêche sur un coin qui lui « plaisait » … comme ça, sur une intuition…90 mètres de fond au sondeur, si je me souviens bien… et où personne ne mouillait jamais… Cinq minutes avant la fin de cette première journée, nous enregistrions un vrai gros départ. Et deux heures plus tard, nous avons perdu (par casse) une seconde avant le coup de gaffe, un thon estimé à plus de 150 kg. Patrick Bermanne que beaucoup de nos membres connaissent depuis Sherbro, était au bas de ligne, tenant le thon en surface le long de la coque… Un dernier coup de tête eut raison du fluorocarbone… Le lendemain nous sommes retourné à notre coin secret que Patrick avait dénommé « le trou à rats » de Thierry, et là ce fut un festival de petits thons entre 25 et 80 kg… Une dizaine si je me souviens bien, alors que la plupart des autres bateaux étaient bredouilles… Le « trou à rats » était devenu du jour au lendemain, un des « hot spots » de la Méditerranée provençale et le coin fétiche de Thierry. C’est là, qu’à bord du Balou, nous disperserons ses cendres cet été, quand ses copains seront réunis et que le mistral le permettra. Pierre AFFRE Juin 2010 Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 11- LE SAVIEZ-V OUS ? Pierre AFFRE La marée noire (ou plutôt brune) de BP pourrait atteindre les côtes britanniques… D’après certains scientifiques, si la fuite du puit BP du Golfe du Mexique continue au rythme actuel, il est certain que les côtes atlantiques de la Floride, et certainement des Caroline, seront touchées une fois que le pétrole sera pris par le courant du Gulf Stream et qu’ensuite une partie sera acheminée, via ce courant, jusqu’aux côtes européennes. La Grande-Bretagne et le Pays de Galles seraient alors aux premières loges… Drill baby, drill !!! Sardines, anchois, maquereaux, harengs et Cie - Les tonnages de capture des petites espèces pélagiques comme les sardines, les anchois, les harengs, les maquereaux représentent environ 30% des tonnages débarqués par les flottes de pêche industrielle du monde entier. Entre 25 et 30 millions de tonnes de ces espèces finissent tous les ans en farine de poisson pour nourrir nos porcs et nos volailles… Déclin régulier - D’après des statistiques très fiables, les résultats de captures aux palangres (long line) de thons, requins et marlins ont en moyenne baissé de 3 à 9% entre 1996 et 2006 dans les eaux hawaïennes, soit 60% de baisse sur ces dix années… Biodiversité - Les poissons sont, de très loin, les vertébrés les plus nombreux et les plus largement représentés dans tous les milieux aquatiques. Plus de 30 700 espèces ont déjà été décrites et répertoriées scientifiquement et il y en a encore certainement quelques milliers à découvrir, notamment dans les profondeurs océaniques. On trouve des poissons de plus 4000 mètres (lacs d’altitude) jusqu’à moins 10 000 mètres (fosses océaniques). Certaines espèces supportent des températures allant de moins 2° C. à plus de 44 ° C. Environ 3000 espèces seraient à court ou moyen terme menacées d’extinction. Un record vieux de 57 ans - Il y aura bientôt 60 ans que le marlin record du monde, un marlin noir, a été capturé au Pérou, par Alfred Glassel, récemment décédé. Ce poisson qui pesait 1560 lbs, soit 707 kg, est le plus gros poisson à rostre capturé sportivement selon les règles IGFA. Des marlins bleus beaucoup plus gros, 1800 lbs et plus, ont été capturés à la canne et au moulinet mais n’ont pas été homologués car plusieurs pêcheurs s’étaient relayés durant le combat. Les registres des « long-liners » japonais ou coréens font état de bleus étêtés et éviscérés qui accusaient au marché de Tokyo plus de 2000 lbs sur la balance. Marlin bleu atlantique versus pacifique - Bien qu’ils soient considérés comme appartenant à la même espèce « Makaira nigricans », le livre des records de l’IGFA reconnaît deux homologations distinctes pour ces poissons selon qu’ils ont été capturés dans l’Océan Atlantique ou Indo-Pacifique. Rappelons ici que les marlins noirs (Makaira indica) ne se rencontrent que dans l’Indo-Pacifique. Le plus gros bleu « atlantique » a été capturé sportivement au Brésil en 1992 et pesait 1402 lbs, soit 636 kg. Le plus gros bleu « pacifique » a été capturé à Hawaï en 1982 et pesait 1376 lbs, soit 624 kg. Un thon rouge de presque 1500 lbs - Le record IGFA pour un thon capturé sportivement, selon les règles IGFA, revient à un spécimen de 1496 lbs, soit 678 kg, capturé en 1979 en Nouvelle Ecosse (province maritime du Canada). Ce thon, de la même espèce que nos thons rouges méditerranéens (Thunnus thynnus), n’est pas loin, question poids, du record absolu du marlin : moins de 40 kg séparent ces deux poissons. Des thons plus gros encore auraient été ferrés et perdus en cours de bagarre dans les eaux du Maine, du Nouveau Brunswick ou de Nouvelle Ecosse. Dans son Histoire Naturelle, Aristote mentionne des thons de plus d’une tonne capturés dans les madragues de la Corne d’Or (détroit du Bosphore). Le plus gros poisson capturé selon les règles de l’IGFA - Il s’agit d’un grand requin blanc (Carcharodon carcharias) capturé en 1959 en Australie, par Alfred Dean, et qui pesait 2664 lbs, soit 1208 kg. Des « grands blancs » pesant plus de deux tonnes ont été pris à la canne et au moulinet mais n’ont pas été homologués parce qu’appâtés avec du sang de bœuf ou de la viande de baleine. Le plus petit poisson capturé selon les règles de l’IGFA - Il s’agit d’un piranha « rouge » de 450 grammes capturé en Colombie en 2006 ! Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 12- NOU VE L L E S DE NO S M E M B RE S Message de Barbara. Petit message aux nouveaux membres : nous avons tous la parole dans cette rubrique, elle est alimentée par les nouvelles de pêche, bonnes ou mauvaises, que vous envoyez et que j’attends toujours avec impatience. Comme d’habitude je remercie tous ceux qui ont participé à ce numéro, sans vous cette rubrique n’existerait pas. Les « timides », ceux qui pensent n’avoir aucun « talent » pour écrire, envoyez tout de même quelques mots, sans attendre, dès votre retour d’un voyage de pêche (vos messages n’arrivent jamais trop tôt) et nous ferons le reste. Vos photos sont aussi les bienvenues. Barbara PROT - par mail : [email protected] , ou par écrit, Etang de Montiacre, 36300 ROSNAY. Concours du club du plus gros poisson 2009-2010. N’oubliez pas notre concours du plus gros poisson, il se termine fin octobre. Je pense particulièrement à ceux d’entre nous qui vont partir à la pêche cet été. Si vous manquez de formulaires, prévenez-moi, je vous en envoie par mail ou poste, vous pouvez aussi le photocopier tant que vous voulez… Je vous rappelle que pour ce concours, uniquement réservé aux membres du BGFCF, c’est le poids du plus gros poisson de chaque espèce (uniquement les poissons répertoriés par l’IGFA) qui est pris en compte, quelle que soit la résistance de la ligne. Il y a trois catégories : homme, femme et junior. Merci de ne pas oublier les photos. Toujours à envoyer à Barbara PROT (coordonnées ci-dessus). Et voici enfin les nouvelles de nos membres… Sénégal, Le Lagon, Dakar. Sabine CALENDINI et ses deux courbines de 9,35 kg et 20,05 kg : RECORDS DU MONDE IGFA Comme chaque fin de saison, Cyril me dit qu'il faut aller faire "un petit tour" sur les récifs artificiels... Après avoir trouvé des vifs, nous nous dirigeons vers les récifs sur lesquels nous espérons trouver les poissons. Je fais confiance à mon homme ! (NDRL : Tu as raison, c’est un de meilleur pêcheur que je connaisse, sans oublier son père) La routine se met en place : baudrier, vifs accrochés avec circle hook, nous attendons le « go » du capitaine qui nous fait « droper » les vifs juste sur le récif. Pas le temps d’attendre, la flexion de la canne est immédiate, la touche est là, toute excitée je commence mon combat... un combat de quelques minutes seulement. Quelle sensation quand je vois le reflet argenté de mon poisson, sous l’eau, près du bateau, une belle courbine de 9,35 kg sur une ligne de 80 lbs !!! Premier récif, premier poisson, ça commence plutôt bien ! Recommençons, à peine ma ligne au fond, une autre touche, malheureusement décrochée ! Juste après encore une touche, mais le vif a seulement été mordu… Le vent se lève fort, Cyril décide de rentrer : une très belle après midi et toutes les touches sont venues sur ma canne. Le surlendemain, on décide d'y retourner. Mêmes préparatifs, mais sur un autre récif. Il nous faut un peu plus de temps pour avoir des touches. On « drop », on lève, on se déplace... Souvent ça se passe comme ça à la palangrotte, on ne tombe pas tout de suite sur le Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 13- poisson, on cherche le bon endroit, le bon récif et on espère... Après quelques « drops » les touches sont là ! Mon combat, cette fois sur ligne de 130 lbs, est plus intense car le récif est plus profond (55 mètres), le plus dur est de décoller le poisson du fond et de l’empêcher de rentrer dans le récif… Après six minutes, une masse argentée se colle au bateau. Cyril, au bas de ligne, l’attrape par les ouïes, se retourne avec un sourire… et non sans effort monte une magnifique courbine d’une vingtaine de kilos ! Superbe ! 20,05 kg sur la balance ! Pourtant un autre bateau sur place n’a rien attrapé, alors que sur notre bateau tout le monde a fait un poisson, malheureusement la nuit tombe et il faut rentrer pour aller bosser ! Commentaire de Barbara : Bravo ma belle « ne peux pas mieux faire »… Ile Maurice et Costa Rica. Message de Jean BRISEBOIS à notre président Michel Marchandise - 29 Mars 2010 Vous m'avez aimablement conseillé, il y a quelques semaines, pour la préparation d'un séjour au Costa Rica et je me devais de vous donner quelques nouvelles, à exploiter par le club ou non. 1° - Séjour à l’île Maurice, du 29 Janvier au 9 Mars 2009. Je suis un habitué, et depuis la retraite de Roland Tayac au Morne, je continue à louer des bateaux chez Jean-Pierre Henry, à Rivière Noire. Les conditions de pêche sont toujours aussi mauvaises à l’ile Maurice : - 4 sorties de 6 heures, aucun marlin au bateau, 2 marlins décrochés à la touche. - Poursuite de la pêche professionnelle japonaise. - Toujours pas de politique de relâche à l’ile Maurice. Les souvenirs que je peux conserver de la pêche au marlin à Maurice, il y a trente ans, nourrissent une certaine tristesse. Commentaire de Barbara : tout à fait d’accord avec vous au sujet de la pêche à Maurice, j’y ai, depuis trente ans, pêché plusieurs fois, avec des résultats «comme ci - comme ça» disons mauvais ces dix dernières années. Mais il y a quatre ans, j’ai participé à un concours (deux ans de suite), justement à Rivière Noire et j’ai eu la chance, avec mon coéquipier, d’avoir plusieurs touches, des décrochés (sur ligne de 30 lbs, c’était un tournoi où les points sont fonction de la résistance de la ligne… sinon on pêchait sur 50 lbs) et trois marlins pris, en quatre jours de pêche. Et à mon « humble » avis depuis que Roland Tayac a pris sa retraite vous avez bien fait de pêcher avec Jean-Pierre Henry et son organisation, j’ai « cartonné » grâce à lui. Mais quand les poissons ne sont pas au rendez-vous c’est plus que frustrant ! Quand les thons sont présents… les marlins sont derrière, mais s’il n’y a pas de thons… Aie, aie, c’est la bredouille et de plus, il y a tellement de bateaux « professionnels » qui vident l’océan, qu’il ne reste plus grand-chose pour nous, les pêcheurs sportifs… 2° - Séjour au Costa Rica. J'ai organisé trois sorties à Quepos, mais il s'avère qu'en ce moment la pêche au voilier est très difficile. - 1° sortie : rien - 2° sortie : 1 grosse coryphène de 45 livres. - 3° sortie : 1 doublé de petits voiliers, pris à plus de trente milles de la côte. Tout cela est bien maigre, et les spécialistes locaux parlent d'eaux trop chaudes, repoussant le poisson plus au large. En résumé, petite saison d'hiver en ce qui me concerne, et je crains que la prochaine campagne de thon rouge dans le Golfe de Gascogne ne soit pas plus brillante… P.S. : A Quepos, surtout ne pas s'adresser à la Société Bluefin (bateaux anciens et mal entretenus, manque de professionnalisme des skippers), mais plutôt Luna Tours, qui est beaucoup plus sérieux. Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 14- Costa Rica, Golfito. Michel DUJARDIN, Février 2010 Comme promis, tu trouveras ci-dessous un petit rapport. Anny et moi rentrons de Golfito où nous avons passé, une nouvelle fois, un superbe séjour de pêche chez Bernadette et Yves Harlepp. Nous avons d'abord pêché deux jours début janvier, puis cinq jours la troisième semaine. Début janvier les voiliers étaient difficiles à attraper car la mer était remplie de coryphènes et ils étaient gavés. Nous en avons tout de même pris 5 pour 18 coryphènes, mais sa combativité en fait toujours un poisson très agréable à pêcher surtout sur ligne fine. Lors d'une petite sortie matinale, pour passer deux ou trois heures à la palangrotte, nous sommes tombés sur une magnifique chasse de poisson coqs et de carangues juste à la sortie de port. Le spectacle était superbe et nous avons pu prendre au popper un coq de plus de 35 kg et deux très grosses carangues. Fin janvier, les coryphènes étaient beaucoup moins nombreuses, ce qui nous a permis de nous régaler sur les voiliers (14 en 3 jours de hauturière) toujours aussi nombreux et imposants. La pêche côtière fut tout aussi fructueuse avec de nombreuses prises de coqs, carpes rouges (dont de très belles), carangues et même une très grosse murène. Bref, plus de 80 poissons pris sur l'ensemble du séjour ce qui nous a offert, comme à l'accoutumé, un superbe spectacle. Nous avons séjourné au lodge, chez Bernadette et Yves, dans une ambiance toujours aussi sympathique. Notre prochain séjour en avril est déjà programmé. Michel DUJARDIN - [email protected] Martinique. Yves PELISSON - février et juin 2010 Pas de « Fishing Event » à St Martin cette année... Par contre, essaie de joindre François ANTON, car ils ont fait un "carton" lors du « Marlin Open » de Saint Martin, qui vient juste de se terminer. Le record a été battu avec un marlin de 809 lbs ! Le vainqueur est Raphaël VEGAS. Christian AUDEBERT qui, hier encore, a embarqué un marlin de 610 lbs. Essaie d'avoir l'info le plus rapidement possible. Sinon pas de nouvelles de mon côté. Je sais juste que le Tournoi de Guadeloupe s'est terminé ce samedi. Tu devrais avoir les résultats. Ici, à La Martinique, tout est très calme. Peu de touristes, la saison de pêche touche à sa fin, comme chaque année à la même période. Contact Yves PELISSON – [email protected] Rodrigues, Bluewater Fishing Rodrigues. Jacqueline OUCHARD - mai 2010 Ici pas grand-chose, la mer est bien agitée et la saison 2009/2010 est quasiment terminée pour nous. Cette dernière saison a été tout à fait satisfaisante, nous avons très bien travaillé. Pour la prochaine, Why Not changera ses deux moteurs de 140 CV pour deux moteurs neufs de 200 CV chacun, pour le confort de tous et, bien entendu, encore quelques travaux d'amélioration sont prévus. Les nouvelles réservations commencent donc tout va très bien. Contact : Jacqueline OUCHARD – [email protected] Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 15- Guadeloupe Reynald PASQUIER – Mai 2010 L'équipe des jeunes pécheurs du « Guadeloupe Marlin Club » organise un concours de jigging le 12 juin. (ils sont visibles sur le site du club) les «anciens» s'occupent de la logistique sur les quais et assument, avec Dulac, les prix. L'équipe de Dream Catcher, malgré un passage à vide, ne désespère pas car nous pêcherons le tournoi de St Martin et Martinique/Ste Lucie. Contact : Reynald PASQUIER [email protected] http://www.gmcguadeloupemarlinclub.izihost.com La Réunion, St Gilles les Bains. Olivier HEREDIA – Mai 2010 Quelques news : la Coupe de la Réunion s'est terminée le 17 Janvier 2010 dans la joie et la bonne humeur même si les marlins n'étaient pas trop au rendez vous. Les trois premiers sont respectivement : Seawitch, capitaine Bertrand Evrard, Skanibal, capitaine Stéphane Gouy et Otaha, capitaine Olivier Hérédia. Le seul marlin embarqué de la compétition pesait 120 kg, tous les autres étaient en dessous de la maille des 75 kg, Un total de 6 marlins fut relâché. Pour quatre jours de pêche, avec une douzaine de bateaux, les résultats sont faibles, cela peut s'expliquer par le fait que l'accès aux DCP nous a été refusé. Pour palier à ce problème, l'année prochaine nous ferons la coupe durant le week end où les DCP sont autorisés aux plaisanciers. Au mois d'avril, nous avons eu un passage furtif de gros thons jaunes avec les dauphins et quelques épaves bien fournies. D'après Météo France, ce mois d'avril a été le plus chaud depuis vingt ans. Je t'envoie, en pièce jointe, la photo de Romain, mon fils de six ans, qui a pris une dorade de 12 kg en stand up, cela a duré 20 minutes et je ne sais pas lequel était le plus épuisé des deux lorsque la dorade est arrivée au bateau ! (NDLR : bravo Romain. « Bon sang ne saurait mentir », il ira loin ce petit ! ! !) Olivier HEREDIA - [email protected] Sénégal, Espadon Club Saly. Gildas RICHARDEAU - Mai 2010 Ma saison de pêche au gros va bientôt démarrer. En mai/juin nous commençons par les badèches et les mérous jaunes à la palangrotte avec des vifs... puis fin mai/début juin, les marlins bleus, au large de Saly. Le mois de juillet est déjà bien rempli, ainsi que le mois d'octobre. Il me reste de la place pour août et septembre ainsi qu’en novembre. Contact : Gildas RICHARDEAU - E-mail : [email protected]. Portable 00(221)77 659 21 02 - Bureau 00(221)33 939 70 99 - Site internet www.gildas-espadon.com Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 16- Guadeloupe Ponte à Pitre Jean-Marie ROSEMOND - Mai 2010 Les guadeloupéens se sont bien positionnés sur le podium du LAND ROVER FISHING FESTIVAL 2010 : avec 4 release, et un score de 1400 points, c’est l’équipe guadeloupéenne du bateau Shock Dee, piloté par Fabrice Falémé, qui remporte le premier prix aux points. Un autre guadeloupéen, Eric Petit Lebrun sur le bateau Hook up, remporte le deuxième prix, avec 900 points et le troisième prix aux points a été attribué à l’équipage d’Antigua, sur Rhum and Coke, piloté par Stewart. Toutefois, c’est autour de Francis Lignieres, un autre guadeloupéen, sur le bateau Orca, détenteur du prix du plus gros poisson, que les spectateurs se sont rassemblés pour admirer ses deux belles prises : un marlin de 417 livres et un autre de 309 livres Les femmes aussi ont été récompensées : le prix féminin a été attribué à Annie Humer, de Ste Lucie, sur le bateau Reel Extrem . Enfin, pour le plaisir de tous, le concours s’est achevé sur la plage de l’îlet du Gosier, lors d’un «day off», samedi 8 mai, où tous les amoureux de la mer sont venus nombreux fêter la fin du tournoi. Et d’ores et déjà, le Guadeloupe Fishing Club vous donne rendez-vous l’année prochaine, pour battre le record des 489 livres Contacts : Jean-Marie ROSEMOND – [email protected] Costa Rica, Golfito En direct de Golfito au sud du Costa Rica – Juin 2010 Yves Harlepp nous confirme le développement d'une population de tarpons dans cette partie de la côte pacifique du Costa-Rica : "Depuis mon installation à Golfito il y a 5 ans, je reçois épisodiquement les témoignages de pêcheurs ou de marins ayant vu, et parfois touché, des tarpons, souvent très gros. D'abord sceptique, j'ai du me rendre à l'évidence : il ne fait plus aucun doute que le tarpon a traversé le canal de Panama et est maintenant, en expansion rapide, dans la région du Golfo duce. Ainsi, en novembre dernier, alors que nous pêchions avec Mr Jacques Coirier à l'embouchure de la rivière Esquinas, au fond du golfe, nous avons vu marsouiner un tarpon énorme. Etant en combat avec un snook, nous n'avons pu nous y intéresser immédiatement et l'avons perdu de vue. Dans la première semaine de février, messieurs Cohen et Rabionne ont fait sauter un gros tarpon à proximité du fameux rocher de Matapalo. L'équipage, Irving et Jerry, skippers de renommée, ont estimé ce poisson à 80/90 kg. Dans la même semaine, ce sont quatre tarpons qui ont été ferrés, dont un de 70 kg amené au bateau. Ma connaissance de ce poisson, que j'ai pêché pendant douze ans en Guyane, me permet de prévoir un bel Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 17- avenir ici pour le tarpon. Les conditions apparaissent idéales pour le développement d'une population importante, avec des poissons de taille exceptionnelle". La saison 2009-2010 a été excellente. Elle a débuté en Novembre et se terminera fin Juillet. Sacré mois de Mai qui, une fois de plus, nous a prouvé son excellence. Ceci est sûrement du aux premières pluies nocturnes qui font grossir les fleuves. Ces derniers charrient au large des arbres entiers. Nous les retrouvons entre 25 et 30 milles de la côte, sur une ligne de courant dominant. La pêche sur ces spots dérivants est absolument extraordinaire .Une fois repéré, grâce a une énorme concentration d’oiseaux (plusieurs variétés de fous), le bateau arrive aux abords et le spectacle commence : bonites, petites sérioles, triple-tails, balistes, rainbows et blue runners, petits thons, requins et bien sur les inévitables coryphènes et en profondeur… sous toute cette chaine alimentaire en mouvement tournent voiliers et grands marlins. Le phénomène « El Niño » ne nous a pas perturbés malgré des eaux au large qui ont passé les 35° ! Dans un tel court-bouillon, l’idée nous est venue de pêcher aux quartiers de citron ! Mais nos appâts conventionnels ayant fait merveille, l’idée fut abandonnée. La pêche côtière est toujours aussi intense avec de très très gros spécimens. L’ouverture officielle de la réserve du Corcovado nous a permis de découvrir de nombreuses pierres jamais officiellement « poppées ». Nous avons pris de nombreux mérous au popper. Monsieur Michel Barenes (34) en a pris trois très gros dans une seule matinée. Le renvoi de la pêche commerciale des longs liners au delà de la zone des 30 milles permet à la pêche sportive de profiter pleinement de toutes les espèces. Le « catch and release » restant bien sur la devise de Golfito. Nos trois bateaux, coques open de 28 pieds, motorisés par 2 x 140 CV hors bord, (équipés pour les dames de WC marins) vous attendent à Golfito, petit havre de paix, paradis tropical où l’on déjeune avec les colibris et autres oiseaux colorés. Le lodge vous accueille avec ses quatre grandes chambres tout confort, dans une ambiance familiale toujours aussi chaleureuse. Pour les habitués du centre, Jerry, l’aide d’Irving, accède grâce à ses compétences au grade de capitaine, prenant la place de Gilberto qui part pour une retraite bien méritée. Ps : Vu les succès du popper, toutes nos cannes de cette catégorie sont désormais équipées de moulinets Shimano Stella 8000 et 10000 Contact: Bernadette HARLEPP – [email protected] – costaricapechepassion.com Rodrigues, Rod Fishing Club. Alain COLAS – Juin 2010 La saison s'achève avec deux nouveaux records du monde : Le 12 novembre 2009, Bruno TUBAND, de Libreville au Gabon, bat le record du monde avec un snapper two spot red, carpe rouge ou vara vara, de 14 kg. Ce record appartenait, depuis le 24 décembre 2007, à Jean-Jacques OHAYON avec 13.5 kg, ici même à Rodrigues. Record homologué par l'IGFA. Le 14 février 2010, à 10h55 sur le Grand Banc de l'Est, William Klein, 15 ans de Longeville les Metz, France, explose le record du monde junior avec une carangue ignobilis de 43 kg, prise à l'appât en 15 minutes. Le Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 18- précédent record était détenu, depuis le 20 Octobre 2000, par Tyler Luckey à Lahaina, Maui, Hawaï, USA avec une carangue de 32,77 kg. Record en attente d’homologation IGFA. 65% de nos séjours sont faits en sorties XL de 34 H, ou XXL de 46 H ou bien encore en XXXL de 58 H. Le succès grandissant de pouvoir passer plusieurs nuits en mer, sur le lieu de pêche, a motivé Yann à aller reconnaître un autre spot, jamais pratiqué en pêche sportive, et où les poissons n'avaient jamais vu un jig : le Banc Hawkins. Imaginez un haut fond, situé à 85 milles de Rodrigues, s'étendant sur 17 milles de long et 8 milles de large, avec des fonds passant de 1500 à 40 mètres. Une reconnaissance/prospection, orientée jigging, a pu être organisée du 29 avril au 03 mai avec quatre pêcheurs. Les quadruplés au jig n'étaient pas rares, avec parfois quatre poissons différents ; 23 espèces de poissons pour cette première escale au paradis ! Ce trip Xtrême, d'une durée avoisinant les 90 H, devrait satisfaire les pêcheurs les plus aguerris et amarinés. IL FAUT JUSTE AVOIR UNE BONNE FENETRE METEO DE 5 JOURS… Au global la saison 2009-2010 a mis en évidence : Plus de rostres (marlins et voiliers) que la saison précédente. Une meilleure régularité de beaux requins bouledogues sur le Banc de l'Est. Ces requins du large ont offert de solides combats. Moins de thons jaunes. De très beaux spécimens de thons à dents de chiens de 79, 73 et 72 kg ainsi que plusieurs autres dépassant les 70 kg... et toujours quelques casses retentissantes sur de plus gros encore, que l'on a jamais pu stopper ! Nous disposons de places avant le 10 octobre 2010 - date à laquelle s'arrête notre période promotionnelle - et après le 20 janvier 2011. Bon vent à tous. Contact : Alain COLAS [email protected] Nouvelle Calédonie. Richard BERTIN. Histoire d'une journée de pêche extraordinaire sur la Côte Ouest calédonienne ! Nous avons vécu, mercredi 12 mai dernier, une aventure de "pêche au gros" exceptionnelle pour la Nouvelle-Calédonie. Ce matin là, à 5 heures, notre petit Bertram de 28' quittait la marina de Port Plaisance à Nouméa. A son bord, mes deux amis, Jo et Renaud et votre serviteur. Il faisait encore nuit (lune noire), une petite brise soufflait timidement de l'ouest ; nous mettions le cap sur la passe de Dumbéa pour sortir du lagon. Il nous fallu environ 25 minutes pour atteindre la passe ; les affres de la nuit disparaissaient, le ciel s'éclaircissait doucement. Dès la sortie du lagon, nous mettions les lignes de traîne à l'eau pour longer le récif ouest en direction du nord. Quelques minutes auparavant, j'avais changé d'idée et décidé qu'au lieu de nous rendre directement sur le DCP de "Uitoé", nous longerions le récif sur la "bande" des 50, 80 mètres pour essayer de "tenter" un wahoo mordeur du petit jour ! Si nous n'obtenions aucun résultat ainsi, nous prendrions alors un cap vers le DCP. Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 19- Le lever du jour est théoriquement l'un des meilleurs moments de la journée pour entendre les moulinets "chanter", mais rien ne se produisit pendant un bon bout de temps. Renaud me murmura que l'on perdait notre temps à pêcher le long du récif et que l'on aurait mieux fait en prenant l'option du DCP dès le début. A ce moment là, je ne me sentais pas très à l'aise. Il était environ 7 heures lorsqu'une des quatre cannes de 50 livres se mit soudain à "partir". Jo prit la canne et commença à "travailler" le poisson. Un beau wahoo de près de 20 kg fut amené au bateau. L'ambiance à bord était naturellement tout de suite meilleure. Entre 7 et 9 heures, nous eûmes 14 départs : • Maï-Maï, 1 cassé, 2 amenés au bateau • Wahoo, 2 dévorés par les requins, 1 cassé, 5 wahoos, de 15 kg de moyenne, au bateau • Marlin, 2 cassés dont un évalué à plus de 250 kg • 1 poisson décroché ? Vers 9 heures, nous étions travers la passe de Uitoé et décidâmes d'aller faire un tour au DCP. Après une demi-heure de navigation, nous arrivions dans la zone du DCP qu'il nous fallait ensuite localiser précisément. Les bouées du DCP visibles en surface, sont, à mon avis, vraiment trop petites. De couleur orange pâle, très difficiles à localiser, nous avons mis vingt bonnes minutes pour enfin les apercevoir. Puis nous avons effectué de nombreux passages autour du DCP, changeant les leurres souvent sans obtenir le moindre départ ! Après trois quart d'heure de traîne, sans résultat, nous avons quitté le DCP pour rejoindre le récif qui avait été plus généreux. Dès notre arrivée au récif, nous remettons les lignes à l'eau et c'est, très près du récif, par moins de 50 mètres de fond, que deux cannes se mirent à "chanter" : un maï-maï est cassé, un wahoo est amené au bateau. Quelques minutes plus tard, ayant passé une pointe de récif, les quatre cannes "partent en même temps : 1 marlin, 2 wahoos et 1 maï-maï. Nous en choisissons trois et délaissons la quatrième que nous estimons moins importante. Sur une canne est accroché un marlin, sur une autre un maï-maï ; les deux dernières se révèlent être 2 wahoos. Le marlin effectue plusieurs sauts et donne de nombreux coups de rostre avant de se libérer en cassant la ligne "mère". Le maï-maï est capturé après avoir effectué plusieurs pirouettes en l'air. L'un des wahoos se décroche, l'autre est capturé. Nous décidons ensuite d'arrêter la traîne pour mettre les lignes des treuils à l'eau et "attaquer" le cassecroûte en débouchant une bonne bouteille. Moteurs stoppés, le bateau en situation de dérive, la pêche au vivaneau pouvait commencer. Le repas était frugal, l'ambiance joyeuse et fraternelle, mais la pêche profonde (450 mètres de profondeur) s'est avérée particulièrement mauvaise. Seuls un vivaneau et un requin ont été remonté. Après le repas, nous avons remis les lignes à l'eau pour longer à nouveau le grand récif à une vitesse de traîne de 6 nœuds. Dès l'approche de la première pointe, là où se trouvent situés les vestiges d'une épave immobilisée sur le platier, l'une des cannes se mit à siffler. Jo remonta un beau wahoo du récif. Nous approchions maintenant du dernier spot de pêche, la pointe de récif située juste avant la passe de St Vincent. La petite brise d'ouest s'était légèrement renforcée. Après beaucoup d'hésitations pour savoir si l'on rentrait directement ou si nous nous pêchions la pointe ; nous étions bien convenus qu'il s'agirait bien là de "la der des ders". Nous décidions donc, à la majorité des voix moins une, pour pêcher avec la condition que votre serviteur prenne la canne qui "partirait" si, bien sûr, un poisson se laissait tenter par l'un des trois leurres proposés (nous avions retiré une canne de la circulation). Il est vrai que c'était moi qui avait été le moins actif du trio durant la journée quant au nombre de combats envers nos adversaires pélagiques du Pacifique Sud. J'étais à peine descendu du "fly" lorsqu'une canne siffla, mes amis étaient à cet instant précis très satisfaits de me voir retirer la canne de son porte canne. Mais tout juste le temps d'enlever la sécurité de ma canne qu'une deuxième canne fit retentir le "chant" de son cliquet, puis la troisième démarra simultanément... Nous étions tous les trois, assis côte à côte sur la même banquette, "travaillant" chacun notre poisson, en Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 20- pleine rigolade sur notre sort, les trois cannes étaient bien courbées devant nous avec le pilote automatique enclenché s'écartant avec un angle de 30° du grand récif sur lequel claquaient les grosses vagues de couleur turquoise. Les trois poissons (wahoos) étaient amenés au bateau. Nous étions heureux, vraiment très heureux de terminer cette journée de Grande Pêche Sportive sur la Côte Ouest de Nouvelle-Calédonie. Quelques temps plus tard, nous rentrions dans le lagon par la passe de St Vincent en direction de la marina de Port Ouenghi. Chacun d'entre nous avait déjà beaucoup de souvenirs ancrés en mémoire pour ce coup de pêche exceptionnel. En faisant le bilan de notre journée, nous regrettions les trois marlins perdus sur casse, mais il y avait une explication logique à cela : les marlins auraient pu être pris si l'un d'entre nous n'avait pas commis une grosse bêtise de montage ! En effet les "Sea Witch" (leurre ad hoc pour les montages de vif) avaient tous été montés directement sur la double ligne, sans monter de bas de ligne intermédiaire ! Précipitation, oubli, méconnaissance, l'histoire ne révèlera point le fautif ! Une chose est certaine, il ne refera plus jamais cette erreur... sur ce coup là au moins ! La semaine prochaine, j'emmène à l'extrême nord calédonien des australiens pêcher le bonefish à la mouche. Mais c'est une autre histoire... J'adresse toute ma sincère amitié à tous les amis du Big Game Fishing Club en espérant pouvoir vous accueillir ici, très bientôt. En St Pierre, amitiés halieutiques du bout du monde. Contact: Richard BERTIN - New Caledonia Fishing, Hunting & Bird Safaris E-mail: [email protected] – www. Fishing-safaris.com La Réunion, St Gilles les Bains. Hugues FERRAND - Juin 2010 Ici rien de bien particulier si ce n'est que l'on pêche, à cette saison, avec des bancs cloches (genre maquereau) et que l'on recherche surtout du bon poisson à manger ! C’est bien de pratiquer une autre pêche, on peut prendre un peu de recul. Sinon on a fait deux tentatives de record sur requin pour Audrey, dont une avec la chaine Seasons, dont tu as du entendre parler (ou voir), mémorable ! Il y avait également un photographe à bord qui avait couvert une autre pêche (requin marteau), la veille, avec Joël Le Guen du Réunion Fishing Club. Cette tentative s'est soldée par un décroché au bout de 1H45 mais, pas assez fatiguée, Audrey a remis ça et elle a sorti un tigre, d'environ 160 Kg, au bout de 35 minutes. Pas mal à 13 ans, mais il manquait environ 20 kg pour le record du monde junior alors nous l'avons relâché, bien sûr. Madagascar. Robert LINGOIS, juin Nous nous sommes rendus dans l’archipel des Mitsio, cap San Sebastien, Banc serpent, Castor, Leven, et rocher J & B (Jack et Boby). Nous avons pêché beaucoup de belles carangues de 18/20 Kg et toutes, sans exception, ont été relâchées vivantes ! Il y a eu beaucoup de variétés de poissons : mérou jaune, babosse, patate, thazard, wahoo, dogtuna, carpe rouge de mangrove, orphie crocodile, bonite, cobias, requin récif, grande main, pointe blanche, léopard, carangue gros yeux, ignobilis, bleues, trois points, sériole, barracuda, marlin noir, espadon, tous pêchés et relâchés, en six jours de pêche. Jack et moi avons aussi croisé des raies manta, tortues et dauphins et vu des " paille en queue" qui sont l'oiseau symbole des Seychelles, mais surtout nous avons bien rigolé avec Ludovic de TROPICAL Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 21- FISHING, il est marseillais, fou de pêche et c’est surtout un grand skipper ! (pêche, apéros, parties de pétanque, grandes bouffes !) Halieuthiquement vôtre. St Martin, THE BILLFISH TOURNAMENT Dernière minute… de François ANTON. Le Saint Martin Billfish Tournament, 2 au 6 juin 2010, vient de se terminer. Un tournoi exceptionnel : une mer comme on en rencontre rarement dans nos eaux, avec des vagues de un mètre à un mètre cinquante, dix neuf bateaux engagés, car nous avons eu à déplorer une dizaine d’ annulations en raison d’une énorme dépression qui a traversé, du 31 mai au 1er juin, les archipels antillais du sud au nord, donc Trinidad, Barbade, Martinique et surtout nos voisins, Porto Rico et les Iles Vierges, ont du déclarer forfait car ils ne pouvaient pas prendre la mer pour St Martin. Heureusement, car je ne sais pas comment j’aurais pu assumer trente bateaux cette année dans le port. Les résultats sont les suivants, restez bien accroché à votre siège : -195 touches de marlin annoncées à la VHF, sans compter celles que l’on n’ose pas annoncer... - 48 releases de marlins - 9 marlins bleus embarqués Le poids des poissons est vraiment exceptionnel : - le plus gros poisson du tournoi, Ali Bam Bam, avec 619 lbs - le record du tournoi du plus gros marlin de St Martin a été battu dès le premier jour avec un poids de 809 lbs, sur le bateau Casinoa, (qui ne compte pas dans le classement général) Ali Bam Bam, deux marlins de 449lbs et 619 lbs et 3 releases My Baby Too, deux marlins de 441 lbs et 295 lbs et 2 releases Rhum’n Coke, deux marlins de 441 lbs et 381 lbs et 3 releases Follow Me, un marlin de 299 lbs et 2 releases. Le classement final est : - Rum’n Coke, d’Antigua, premier avec 1672 points - Ti Mamzell, de la Guadeloupe, deuxième avec 1350 points - Ali Bam Bam, de St Barth, avec 1299 points Ma chère Barbara, j ai vécu ce que je souhaite à tous les pêcheurs et organisateurs ; une VHF qui crépite en permanence, des hook up de partout, à toute heure… parfois jusqu’à trois, voire quatre, annonces dans la même minute, des bateaux en combat avec des skippeurs qui hurlent pour qu’on les évite et, en même temps, des marlins qui sautent partout autour de toi et, c’est sûr, « quel dommage » que nous ayons eu tant des décrochées. Une belle histoire du tournoi Saint Martinois que tu connais bien ainsi que beaucoup de membres métropolitains du B.G.F.C.F. Contact : François ANTON – [email protected] Commentaire de Barbara. Ah oui, à St Martin j’ai de beaux souvenirs de ce tournoi. En 95, avec l’équipe féminine BGFCF pendant deux ans et ensuite avec Philippe Goichon pendant trois ans. Il faudrait, sans faute, constituer une équipe BGFCF l’année prochaine. « Marlin Boulevard » quand tu nous tiens ! Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 22- LES NO UVELLES DE NOS VO YAGISTES. Ile de Rodrigues. SAFARI WORLD IMAGE - Laurent LAFERRE. Un nouveau bateau sur l'île RODRIGUES. Dans l'Océan Indien, la saison de pêche sportive 2010/2011 se prépare aujourd'hui : Safari World Image et Cyril Faure sont ravis d’annoncer l'arrivée prochaine de « L'Oiseau des îles II », navire 53' d'Unienville, motorisation 2 x 500 CV inboard Yanmar, ultra fonctionnel et confortable avec ses 3 cabines climatisées, son vaste salon et cuisine équipée mais aussi son électronique nouvelle génération et toute la logistique pour pratiquer jigging, grande traîne, dérive aux appâts, pêche aux downriggers ou encore popper (quand les conditions météorologiques le permettent). « L'Oiseau des îles II », pensé et conçu par des spécialistes de l'océan indien, les chantiers d'Unienville Boating Ltd de l'île Maurice, constructeur-designer depuis 1912, gage de qualité, assure confort, stabilité et sécurité optimale dans les eaux rodriguaises. Au programme, une nouvelle zone de pêche bien connue de l'équipage, en particulier de Maxlin César, 15 ans de pêche sportive, le plus gradé des skippers à Rodrigues. C’est le premier à avoir pêché sur le, désormais bien connu, Banc de l'Est, il a découvert et « cartographié » le fameux Banc Hawkins, en 2003, sur une frêle embarcation, pêchant en palangrotte, des poissons si gros et si nombreux qu'il était difficile de les monter à bord... le matériel de l'époque ne permettait pas de garantir les prises et l'éloignement géographique d'Hawkin, plus de 100 miles nautiques, a eu raison des pêcheurs.... Aujourd'hui, tout est possible. Cyril a réuni toutes les conditions pour offrir aux pêcheurs les plus exigeants des séjours de pêche inoubliables : son expérience de pêcheur averti couplée à celle de Maxlin, un bateau moderne, confortable et fonctionnel pour des sorties de plusieurs jours en mer, du matériel de pêche haut de gamme, des formules variées... et toujours la passion de la pêche et la convivialité. Safari World Image et Cyril Faure, un partenariat gagnant, à votre service, pour vous faire vivre vos rêves de pêches ! Oman Sindgood Fishing et SWI Safari World Image annonce que les séjours de pêche au Sultanat d’Oman vont bon train. Les pêcheurs, ayant eu le courage de venir affronter des carangues ignobilis entre 25 et 60 kg, n’ont pas été déçus, et de loin, puisqu’un poisson de plus de 55 kg a été pris à chaque séjour. Lors du dernier séjour, les 4 pêcheurs, guidés par Laurent Laffere et Clément Golaz, ont pris entre 10 et 20 poissons par jour, d’une moyenne journalière de 30 kg et une journée à 40 kg de moyenne sur 11 poissons. Les chambres du lodge sont toutes climatisées, le bateau est un open de 30 pieds très fonctionnel, motorisé de deux 115 CV Omar, le skipper local connaît bien maintenant les zones et la logistique est bien rodée, alors avis aux amateurs de popper sur des gros poissons ! Contact : Safari World Image, Laurent, au 01.53.20.10.80 [email protected] www.safariworldimage.com Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 23- L'ESTURGEO N COMMUN (Acipenser sturio) ET LES AUTRES MEMBRES DE LA FAMILLE « Extrêmement féconds, les esturgeons sont répandus dans toutes les mers et presque tous les grands fleuves, comme autant d'agents pacifiques d'une nature créatrice et conservatrice, au lieu d'être, comme les squales, les redoutables ministres de la destruction ». Comte Etienne de Lacépède Taxonomie : C'est dans "La nature et diversité des poissons" de Pierre Belon du Mans, publié à Paris en 1555, que l'on trouve la première mention du mot esturgeon en langue française. Guillaume Rondelet, dans son Histoire entière des Poissons publiée à Lyon en 1558, parle lui en bon méridional, de « l'estourgeon ». Il semble bien que ce nom, ainsi que sa latinisation sturio, dérive du germanique médiéval stör. En revanche l'origine de l'appellation créac, créat ou créa, qui a persisté en Aquitaine jusqu'à nos jours, ne nous est pas connue. Dans toutes les autres régions où ce poisson était autrefois présent, ses noms vernaculaires dérivent du mot esturgeon : estijoun ou estorjoun en Provence, estorjeon en Roussillon, atargeon en Picardie, en espagnol : esturion, en italien : sturione, en anglais : sturgeon, en hollandais : steur. Pour le différencier des autres espèces d'esturgeon européen, l'esturgeon commun est quelquefois qualifié d'esturgeon atlantique. Classification : La famille des Acipenséridés comprend 17 espèces d'esturgeons qui se distinguent par leur rostre conique en forme de groin. Ces espèces sont soit amphihalines, c'est-à-dire habitant successivement les eaux douces ou les eaux salées, soit strictement dulcaquicoles, c'est-à-dire effectuant leur cycle complet en eau douce, c’est le cas de plusieurs espèces d'Europe Centrale. Les esturgeons sont des poissons très primitifs, qui ont très peu évolué depuis 300 millions d'années, ce sont néanmoins des poissons osseux (Osteichthiens) à part entière, bien que de nombreuses publications les considèrent comme "cartilagineux" au même titre que les raies ou les requins (Chondrichtiens). Parmi les poissons osseux remarquons toutefois que leur squelette n'est que partiellement ossifié, leur colonne vertébrale, notamment, restant cartilagineuse. Au cours de l'évolution ces poissons ont perdu leur revêtement d'écailles mais ont développé des écussons osseux disposés le long du corps en cinq rangées longitudinales. L'esturgeon commun peut atteindre une longueur de 3 mètres pour un poids de 200 kg. Certains auteurs avancent le poids de 600 à 800 kg pour une longueur de 5 mètres mais ces estimations reposent sur des documents ou témoignages très anciens et peu fiables. Le plus gros sturio pesé accusait sur la balance le poids de 350 kg. A côté d'Acipenser sturio, l'esturgeon commun ou atlantique, les espèces les plus connues sont : - Le Béluga (Huso huso) - le géant de l'espèce vit dans la mer noire (Danube), la mer caspienne (Volga) et vivait, il y a encore quelques décennies, dans l'Adriatique d'où il remontait frayer dans le Pô. Son poids atteint les deux tonnes pour une longueur de 6 mètres. Le record absolu semble appartenir à un individu de 3200 kg pour 8 mètres de long capturé dans la Volga en 1884. Cette énorme femelle aurait donné plus de 600 kg de caviar ! - Le Sterlet (Acipenser ruthenus) - le pygmée de la famille puisque son poids dépasse rarement 10 kg pour une longueur d’un mètre. Ne migrant pas en Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 24- mer, le sterlet habite le bassin du Danube et des grands fleuves de Russie d'Europe : Don, Dniepr, Volga. Il se nourrit essentiellement de larves d'éphémères et donne le plus recherché des caviars : le « caviar d'or » dont on dit qu'autrefois il était réservé à la table des tsars. - Le Sevruga (Acipenser stellatus) - peut atteindre une quarantaine de kilos, mais pèse rarement plus de la moitié de ce poids. Cet esturgeon qui, comme le Beluga partage son cycle entre les mers Noire et Caspienne et leurs affluents, est lui aussi fameux à cause de son caviar. Ce dernier est à petits grains, 60 à 80 grains au gramme, contre 50 grains au gramme pour l'oscietre (sturio) et 30 grains au gramme pour le beluga (huso). - L'esturgeon sibérien (Acipenser baeri) - peut dépasser les 100 kg, mais atteint habituellement la moitié de ce poids, habite les grands fleuves sibériens et s'aventure occasionnellement dans les eaux peu salées de l'Océan Arctique. Cette espèce est très étudiée depuis une vingtaine d'années en France et commence à être élevée en pisciculture et en étang (esturgeon de chair). - L'esturgeon noir, black sturgeon (Acipenser oxyrhynchus) - que l'on trouve sur les côtes américaines de l'Atlantique, depuis la latitude de New-York jusqu'au golfe du Mexique, serait en fait le même animal que le "sturio" des côtes européennes. C'est la dérive des continents qui aurait isolé et fait évolué séparément ces animaux. - L'esturgeon blanc, white sturgeon (Acipenser transmontanus) - effectue lui ses migrations entre les grands fleuves de la côte ouest américaine et l'Océan Pacifique. C'est l'esturgeon de la baie de San Francisco ou de Vancouver. Son poids peut atteindre 500 kg. Il est activement pêché comme poisson de sport à la ligne mais pour l'instant, ne donne pas lieu à la fabrication de caviar. - L'esturgeon de lac (Acipenser fulvescens) - est une espèce de taille moyenne qui peut atteindre les 100 kg et vit dans les grands lacs américains. Depuis une dizaine d'années, cet esturgeon fait une réapparition remarquée dans le lac Michigan, qui a été complètement dépollué. On trouve également cette espèce d'eau douce dans des rivières et des lacs du Québec. - L'esturgeon de Chine (Acipenser sinensis) - ne serait en fait qu'une variété de Béluga (Huso huso). Comme ce dernier il peut, dans les grands fleuves de Chine, atteindre et même dépasser le poids d’une tonne. Répartition zoogéographique : Les esturgeons, dans leur ensemble, ne peuplent que les eaux douces et salées de l'hémisphère nord. Le "sturio", qui nous intéresse plus particulièrement ici, ne vit que sur les côtes européennes depuis la Baltique jusqu'à la mer Noire. Les grands fleuves qu'il fréquentait autrefois comprenaient du nord au sud : la Vistule, l'Oder, l'Elbe, le Rhin, la Seine, la Loire, la Garonne, l'Adour, le Douro, le Tage, le Guadalquivir, l'Ebre, le Rhône, le Pô et le Danube. Si le plus gros esturgeon commun jamais capturé (350 kg) le fut dans la Tamise, il semble que cet individu ait été un "égaré" et que les Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 25- Sturio Beluga sturios ne se soient jamais reproduits dans les îles britanniques. Aujourd'hui, il ne reste pas grand chose en Europe de cette répartition originelle Les barrages au début de l'ère industrielle, la pollution ensuite, la surpêche enfin, eurent raison de ces fantastiques migrateurs un peu partout, dès la deuxième moitié du XIX éme siècle et première moitié du XX éme siècle. Quelques populations reliques ne subsistent plus que dans la Garonne, le Danube et peut-être le Guadalquivir. Le dernier individu fut pris en Seine à Rouen en 1920. Depuis le Rhône, il remontait autrefois jusque dans la Saône et le Doubs. Par le Rhin, il atteignait Bâle, par la Meuse Liège, Toul par la Moselle. Biologie : A l’éclosion, le petit esturgeon commun ne pèse guère plus d'un cinquantième de gramme. Adulte, nous l’avons vu, le mâle pourra atteindre les cent kilos et la femelle, le triple de ce poids. Pour réaliser un tel objectif de croissance l’espèce bénéficie de deux atouts : un très bon taux de grossissement et un temps de vie très long, atteignant, et pouvant même dépasser, le demi-siècle (le géant béluga pourrait lui dépasser l'âge de cent ans). Dans les riches milieux estuariens, les juvéniles grandissent très vite et leur croissance se trouvera encore accélérée lors du passage au milieu marin. Après l'éclosion, les jeunes sturios restent trois ou quatre ans en eau douce. Sur les fonds vaseux ou sablonneux, ils se nourrissent surtout aux dépens d’invertébrés benthiques (vers, larves d'insectes, mollusques). Après un passage et un séjour plus ou moins long dans l'estuaire, les juvéniles vont passer en mer. Ils y resteront jusqu'à l'âge de 14 à 16 ans pour les mâles et de 20 à 22 ans pour les femelles. Il ne semble pas qu'ils s'éloignent beaucoup de l'estuaire d'où ils sont descendus et se regroupent pour se nourrir sur le rebord du plateau continental. Jusqu’au début des années soixante, quand l’espèce était encore abondante en Gironde, les chalutiers de La Rochelle pêchaient assez régulièrement des immatures sur des fonds de 30 à 40 mètres. En mer, l’esturgeon se nourrit d'invertébrés, de mollusques, de crustacés mais également de petits poissons. La première "montaison" des géniteurs a donc lieu après une dizaine d'années passées en mer pour les mâles et une quinzaine pour les femelles. S'ils ne s'éloignent guère de l'estuaire d'origine, il semble cependant que, comme chez les saumons, l'olfaction joue ensuite un rôle pour retrouver la rivière qui les a vu naître (Garonne ou Dordogne par exemple). La migration a lieu au printemps et la fraye a habituellement lieu en avril, mai ou juin. Elle est quelquefois différée jusqu'en août selon la latitude, la température des fleuves et bien évidemment l’éloignement des frayères. Dans le bassin de la Vistule, en Pologne, avant leur disparition les esturgeons remontaient sur plus de 1000 km avant de trouver des frayères à leur convenance. Dans le Rhin, les frayères se trouvaient à 850 km de l’estuaire. Dans le bassin de la Seine, les esturgeons remontaient dans la Marne et dans l’Yonne jusqu’à Auxerre pour trouver un substrat qui convienne au dépôt des œufs.. . En Aquitaine, les meilleures frayères semblaient être en Dordogne, à l'aval de Bergerac. Les zones de reproduction, bien connues des pêcheurs aux engins, étaient situées sur des fonds de gros graviers, sous 5 à 6 mètres d'eau, dans un courant moyen. La femelle ne creuse pas de nid, mais les œufs gluants, aussitôt fécondés, adhèrent particulièrement bien au substrat. Seul, leur très grand nombre (plusieurs millions par femelle) assure la survie de l'espèce car ainsi abandonnés au fond de la rivière, ils sont la proie des anguilles, des goujons, des barbeaux et de nombreux autres poissons, qui n’ont besoin ni de le saler, ni de le presser pour apprécier ce caviar… Rapidement semble-t-il, après la fraye, les adultes redescendent vers Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 26- l'océan. Les œufs éclosent rapidement (moins de cinq jours à 20°C.) et au bout de deux semaines, les petits esturgeons mesurent déjà 7 à 8 cm, et leurs rangées d'écussons sont bien visibles. Dans la partie aval des grands fleuves qu’il fréquente, l'esturgeon vit dans des eaux troubles en permanence et c'est en palpant le fond avec ses barbillons qu'il trouve sa nourriture. Dans l'océan, au delà de quarante mètres de profondeur, la visibilité est faible et la recherche de ses proies se fait également de façon tactile. Le museau, ou rostre, sert peutêtre à fouiller les fonds meubles de sable ou de vase, mais ceci n'est pas prouvé. C’est avec ses barbillons, qu’il détecte la présence des invertébrés, vers, mollusques ou crustacés en palpant la vase ou le sable des fonds marins ou estuariens. Dès qu’il a de cette façon, repéré une proie, l'esturgeon projette sa bouche protractile et par un brutal mouvement de succion, aspire la bestiole en même temps qu’une certaine quantité de sédiment. Menacés d’extinction : Un peu partout dans l’hémisphère nord, la plupart des grandes espèces d’esturgeons sont menacées d’extinction, quand elles n’ont pas récemment disparu comme le géant « béluga » chinois, dont le gigantesque barrage des Trois Gorges vient de sonner le glas. Au plan européen, l'espèce Acipenser sturio est sérieusement menacée d'extinction et il n'est pas sûr que les seules mesures de protection - même totales - de l'espèce suffisent à assurer sa survivance au cours de ce troisième millénaire. L'axe Gironde-Garonne-Dordogne et l'axe danubien semblent être les derniers sanctuaires de quelques spécimens « reliques » d'Acipenser sturio. Quelques individus remonteraient encore certaines années dans le Guadalquivir en Andalousie. En Russie, le Béluga est désormais une espèce protégée dont la pêche est « officiellement » interdite, ce dont les mafias russes ou du Khazakstan n’ont cure eu égard aux prix du caviar de contrebande… et d’ailleurs les iraniens, qui partagent la mer Caspienne avec les Russes, se moquent comme d’une guigne que les bélugas, qu’ils pêchent pour exporter le fameux caviar et financer leur économie « révolutionnaire », soient les derniers géniteurs originaires de la Volga ou de l’Oural. Les seules grandes espèces d’esturgeons dont les populations ne semblent pas menacées sont l’esturgeon blanc et noir originaires des côtes nord-américaines, tant du côté Atlantique que Pacifique. Esturgeon géant pêché dans le lac Washington 1987 USA Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 27- Leu rre s à ma rlin s : les co nse ils de Pe ter Bristow Avec Peter Wright, dont nous vous donnons régulièrement les trucs ou astuces pour la pêche aux « vraiment tout-gros », Peter Bristow est probablement l’autre skipper de légende qui a pris le plus de grands marlins, qu’il s’agisse de bleus ou de noirs. Si vous pêchez aux leurres, nous vous conseillons de lire ce qui suit. Dans le dernier numéro de Blue Water magazine, Peter Bristow révèle ses secrets de pêche des marlins bleus géants aux leurres. Alors que pendant plus de trente ans ce skipper de légende n’a pas raté une saison à Cairns, au large de la grande barrière, où il a capturé plus de « granders » (marlins de plus de 1000 livres) que n’importe qui, il pêche depuis 1997 au large de Madère où ses scores, et sa compétence, en matière de grands bleus n’ont rien à envier à ses résultats australiens sur les noirs. A Cairns, il est connu depuis le milieu des années 60 pour avoir perfectionné le montage des grands appâts (scads, petits thons) traînés à petite vitesse, de telle manière qu’ils paraissent vivants. A Madère, il a perfectionné la traîne aux leurres à grande vitesse permettant de battre un plus grand territoire et après douze saisons au large de l’île portugaise, voici ce qu’il nous révèle. Il utilise de grands leurres à marlins, de 12 à 16 pouces de long soit 30 à 40 cm hors tout, et même nous dit-il s’il n’a eu qu’une fois un « double strike », il ne traîne jamais plus de quatre leurres. Il a horreur que ses leurres tournent ou nagent sur le côté, aussi les leste-t-il pour qu’ils nagent absolument à la verticale. Contrairement à la plupart des skippers, il ne monte qu’un seul hameçon, 11 ou 12/0 « Jobu » de marque Owner, de loin les meilleurs d’après sa grande expérience. Cet hameçon, une fois que la nage verticale du leurre a été vérifiée, est monté rigide dans l’axe et surtout la pointe vers le haut. L’hameçon n’est pas « caché » dans la jupe, mais dépasse les dernières franges de celle-ci de la longueur de la hampe. Ainsi monté, nous dit-il, lors de l’attaque il y a toutes les chances pour que la pointe pique dans la partie supérieure de la gueule du marlin, beaucoup plus solide que le petit maxillaire inférieur. Un seul hameçon évite également de piquer les poissons par l’extérieur de la gueule, ce qui provoque souvent des combats plus longs avec risque de déchirures et de perte du marlin. Comme couleur, il a constaté que les leurres sombres (bleu foncé, violet et noir) génèrent plus d’attaques que les leurres de teinte claire. Comme vitesse il traîne, en général dans les eaux assez calmes de Madère en juin juillet, à huit ou neuf nœuds. Alors qu’en traîne aux appâts à Cairns, il règle à la touche les freins de ses moulinets à 45 livres, ici aux leurres il ne met que 12 livres de frein à la touche. En effet explique-t-il, une fois qu’ils ressentent le fer de l’hameçon les bleus démarrent tellement vite, et sur de telles distances, que la simple pression de l’eau sur une grande longueur de ligne hors du moulinet, même sur du 130, peut entrainer des casses. Pendant que la bobine se vide, si le poisson prend beaucoup de ligne, il peut demander au pêcheur de passer même en dessous de 10 livres, ce qui peut sembler paradoxal mais s’explique facilement, si vous savez ce qu’est un couple en physique. Ce n’est qu’une fois que le poisson s’est calmé et/ou a sondé, qu’il conseille au pêcheur d’augmenter la pression du frein pour commencer à pomper. L’été dernier, lors d’un double strike, Peter Bristow a réussi à marquer les deux marlins qui avaient mordu sur ses leurres. Nous avons eu la chance, relate-t-il, de poursuivre et combattre rapidement le plus petit poisson, qui pesait autour de 700 livres, avant que la grosse femelle ne vide le moulinet de la deuxième canne. Je pouvais voir le fond doré de la bobine entre les spires de dacron quand nous avons pu commencer à récupérer de la ligne. Le deuxième marlin pesait plus de 1000 livres. Peter Bristow, sur son site www.fishmadeira.com, donne toutes les semaines en saison (juin, juillet, août) les résultats de pêche aux marlins bleus géants de Madère. Rappelons ici, qu’après une « éclipse » d’une petite dizaine d’années, les grands marlins bleus ont retrouvé, depuis deux ans, le chemin de la petite île portugaise. C’est le moment de réserver pour la saison 2010 qui approche. Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 28- HEMING WAY "PECH EU R" Ernest Miller Hemingway est né le 21 juillet 1899 à Oak Park Illinois. Dès l'âge de quatre ans, il fait partie de la section locale du Club Agassiz dont son père, le Docteur Clarence Ed Hemingway, est président et qui a pour objet l'histoire naturelle des poissons. Le jeune Ernest était très fier d'appartenir à ce club et en restera un membre actif de nombreuses années. Il fait ses premières armes de pêcheur en mer, à l'âge de onze ans, en Septembre 1910, à l'occasion d'un séjour sur l'île de Nantucket où il pêche le bar et le maquereau. Naturaliste en herbe, il en profite pour ramener une épée d'espadon pour la collection du club. Toute sa vie il conservera un vif intérêt pour tout ce qui touche la biologie des poissons. Le Gulf Stream : Bien des années plus tard, à Cuba, il collaborera très efficacement avec les scientifiques du Museum d'Histoire Naturelle de New-York et participera aux campagnes de capture (à la ligne bien évidemment), de marquage et de dissection des marlins blancs, bleus et rayés lorsque ces grands poissons effectuent leurs migrations annuelles dans le Gulf Stream. Cette "grande rivière bleue", comme il appelait ce courant, "profonde de mille mètres et large de 40 à 80 km", allait devenir son principal terrain de pêche ou plutôt de chasse. Car cette grande rivière coulait devant sa porte, à la Finca Vigia, la ferme qu'il avait achetée sur les hauteurs de La Havane. En Avril 1936, dans un article publié dans Esquire, il écrivait : "Le Gulf Stream et les autres grands courants océaniques sont les derniers endroits sauvages et inexplorés de la planète. A une demi-heure de bateau de la Havane, quand vous êtes hors de vue de la terre et des autres pêcheurs, vous êtes plus seul au monde que n'importe où que vous chassiez en Afrique. En safari, vous savez que l'animal le plus gros que vous pouvez rencontrer est un éléphant, mais qui peut dire ce qui mordra peut être à votre hameçon quand vous pêchez par 150 brasses de fond dans le Gulf Stream." De la truite au marlin : Cette véritable passion que devint pour lui la poursuite des grands poissons à rostres, n'allait pas pour autant lui faire abandonner la pêche dans les lacs et les rivières. Car "papa" était un véritable pêcheur, qui prenait autant de plaisir à la capture d'un marlin de près de mille livres qu'à celle d'une truite d'une livre. C'est d'ailleurs en eau douce, dans les ruisseaux et les lacs du nord du Michigan, où son père l'emmenait souvent quand il n'avait que quatre ou cinq ans, qu'il prit ses premiers poissons. Les souvenirs de pêche à la truite, ou plutôt au saumon de fontaine (brook trout), de son adolescence ont donné matière à de nombreuses nouvelles comme "La rivière au cœur double" ou les histoires (autobiographiques) de Nick Adams, publiées entre 1922 et 1933. Lors de son premier séjour à Paris, comme correspondant étranger du Toronto Star, il écrira, au hasard de ses voyages à travers l'Europe, plusieurs reportages sur la pêche : Tuna fishing in Spain (la pêche du thon en Espagne) février 1922, Fishing the Rhône canal (la pêche dans le canal du Rhône) juin 1922, Trout fishing in Europe (la pêche de la truite en Europe) novembre 1923. Key West : C'est à 29 ans que la passion d'Hemingway pour la pêche "au gros" se déclenche réellement. Son ami romancier et également pêcheur, John Dos Passos, le persuade en 1928 de venir le retrouver à Key West. Hemingway commençait à être connu car la parution, l'année précédente, de son livre "The sun also rises" (le soleil se lève aussi) avait été un succès immédiat. Tout de suite, il adora cette ville qui, à l'époque, n'était qu'une grosse bourgade de pêcheurs au charme colonial. Dos Passos lui fit prendre son premier sailfish et ses premiers tarpons, et deux années plus tard, avec l'argent de « L’Adieu aux Armes » publié en 1929, Hemingway achetait à Key West une Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 29- magnifique maison de style colonial espagnol qui est aujourd'hui transformée en musée. Très vite, les sailfish et les tarpons de Floride n'ont plus de secret pour lui. En 1932, il fit son premier voyage à Cuba traversant le Gulf stream dans le petit bateau de Joe Russel le patron, quelque peu contrebandier, du fameux bar de Key West, le "Sloppy Joe". A La Havane, Hemingway ne découvrit pas seulement la grande île mais également ses marlins... Le Gulf Stream et les grands prédateurs à rostre qui chassent dans ses eaux bleues allaient se révéler un véritable challenge pour lui. En l'espace de trois brèves saisons de pêche, il était devenu certainement le meilleur spécialiste de la pêche de ces grands poissons. Cuba : En 1932, lors de sa première visite à Cuba, il prit 19 marlins (bleus et rayés). En 1933, il en captura 34 et en 1934, une cinquantaine. Cette année là, il publia une étude scientifique sur les poissons de cette famille qui, encore aujourd'hui, fait autorité pour cette partie du monde. Remarquons ici, au passage, que le fantastique grand poisson du "Vieil Homme et la Mer", n'était pas un espadon, ainsi transformé par un coup de dictionnaire magique de la N.R.F., mais un marlin noir géant comme il en rode réellement dans les eaux sombres du Gulf Stream. C'est d'ailleurs au début des années trente, soit environ vingt ans avant que cela ne devienne le sujet du "Vieil homme et la mer", qu'Hemingway entend parler de la mésaventure arrivée à un vieux pêcheur cubain qui, en combattant un marlin gigantesque, a été entraîné pendant deux jours et deux nuits dans le Gulf Stream. Quand il put finalement harponner son poisson, les requins commencèrent la curée. Le vieil homme fut retrouvé par d'autres pêcheurs, à moitié mort de soif, délirant dans son bateau et les requins tournaient toujours autour de la barque. Bimini : En 1935, Hemingway effectue son premier voyage de pêche à Bimini et Cat Cay, de toutes petites îles des Bahamas situées de l'autre côté du Gulf Stream. En fait, depuis plusieurs années, il avait entendu des histoires de "horse mackerel" (les thons géants) que personne n'arrivait à capturer avec une canne et un moulinet mais les tarpons de Key West et surtout les marlins de Cuba, l'avaient tenu éloigné de ces poissons. En avril 35, il décida d'en avoir le cœur net. Ne parlait-on pas de wahoos géants, ou même d'une espèce de super-scombre encore inconnue des scientifiques, qui détruisaient tout en matière de matériel de pêche dès qu'ils étaient ferrés ? Un nouveau challenge qui n'était pas fait pour lui déplaire. Après avoir perdu plusieurs grands thons, car c'était bien de thons rouges qu'il s'agissait, par casse (cannes et lignes) ou du fait des attaques de requins qui pullulent dans ces eaux, Hemingway réussit à amener à la gaffe les deux premiers thons (310 et 381 livres) pris sportivement dans les eaux des Bahamas et qui ne soient pas mutilés par les squales. Avec le matériel de l'époque, il fallait une condition physique exceptionnelle et une bonne technique de la pêche au gros pour prendre de tels poissons. L’IGFA : L'année suivante, le Big Game Fishing allait réellement prendre son essor avec la venue, au printemps à Bimini, de Michael Lerner et de Kip Farington qui, avec Hemingway, allaient édicter les règles de la grande pêche sportive et créer l'IGFA l'année suivante. Hemingway fut le premier vice-président de la prestigieuse organisation et le resta jusqu'à sa mort. Dans la préface du livre de Farington sur la pêche sportive dans l'Atlantique (1937), il écrivait : "Le développement de la pêche au tout gros a été retardé pendant de nombreuses années par un matériel inadapté à ces grands poissons. Aujourd'hui, cette pêche est en passe de devenir sans aucun intérêt du point de vue sportif, à cause justement du développement, ces dernières années, d'un matériel trop Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 30- efficace... Les équipements disponibles aujourd'hui trouvent trop souvent leur justification au travers du désir, bien compréhensible, de guides de pêche qui veulent faire prendre de gros poissons à leurs clients alors que ces derniers sont physiquement incapables d'amener ces poissons à la gaffe d'une façon honnête et sportive... Les pêcheurs, quand ils racontent leur bagarre avec un grand poisson, oublient de dire que ce dernier a un hameçon planté dans la mâchoire, le fond de la gorge ou l'estomac. Il me semble que c'est un avantage déjà suffisant pour le pêcheur que ce soit le poisson, et non lui, qui ait l'hameçon dans la bouche et que si ce dernier veut justement pouvoir être fier de sa capture, il doit amener le poisson par son propre effort, en tenant la canne et le moulinet dans ses mains, ou si ces derniers sont trop lourds en en supportant le poids par un harnais prenant appui sur ses épaules ou sur son dos. Enfin, il ne doit recevoir aucune aide extérieure jusqu'à ce que le bas de ligne soit amené par lui, et lui seul, à portée de main du guide qui l'assiste." On ne saurait être plus clair, l'éthique de la grande pêche sportive était rappelée et les règles du jeu définies. Pierre Affre LE M O ULIN ET « BUG ATTI » Dans le dernier numéro de « Classic Angling », revue anglaise spécialisée dans le matériel de pêche ancien et de collection, le Dr Todd Larson nous révèle qu’Ettore Bugatti avait déposé plusieurs brevets de fabrication de moulinets. Nous sommes quelques uns au Club à savoir, pour les avoir eu entre les mains, que Bugatti, ou son fils Jean, avaient fabriqué au moins deux cannes très originales de pêche au « tout gros ». Cannes et moulinets ont aujourd’hui disparu… peut-être, comme les « Royales » des frères Schlumpf de Mulhouse, referont-ils un jour surface ? Les passionnés de belles voitures anciennes le savent : Ettore Bugatti (1881-1947) était un ingénieur de génie, connu pour avoir inventé et fabriqué les plus belles machines de course ou de ville, mais aussi pour avoir déposé plus de mille brevets dans des domaines aussi variés que la mécanique automobile, les trains, les bateaux ou l’aviation. Et pourtant s’il est un brevet sur lequel on ne s’attend pas à trouver son nom, c’est celui qu’il déposa en France, le 31 octobre 1936, pour un moulinet de pêche au gros dont les systèmes de récupération et de freinage permettaient à la fois de rembobiner la ligne beaucoup plus vite (toujours cette obsession de la vitesse) et de débrayer automatiquement la bobine quand la force exercée par le poisson devenait supérieure à la résistance de la ligne. La grande originalité de l’invention revenait à l’assistance d’un petit moteur électrique, fixé sur le bas de la canne, pour rembobiner plus facilement et rapidement la ligne quand aucune traction forte ne s’y exerçait. Remarquons au passage qu’à l’époque, en 1936, trois ans avant la création de l’IGFA, l’assistance électrique n’était pas interdite par des règlements internationaux qui n’existaient pas encore ! Remarquons également que l’époque correspond exactement à l’épopée de la pêche très sportive des thons géants de Scarborough, épopée à laquelle participa probablement Ettore Bugatti, nous y reviendrons plus loin. Quoi qu’il en soit le brevet d’assistance électrique au rembobinage de 1936 fut amélioré par la suite et même déposé en février 1940, aux Etats-Unis, sous le US patent N° 2 190 398. Dans la demande de dépôt du brevet français, Ettore Bugatti écrivait : « La capture de gros poissons peut demander plusieurs heures d’effort et, en dépit de tout ce qui a déjà été inventé, devient très vite épuisante pour le pêcheur ». Faisait-il là référence aux batailles homériques dépassant souvent les six ou sept heures que les sportsmen britanniques menaient contre les « horse mackerel » ou thons géants de Scarborough (voir lettre BGFCF 92). Un des pionniers de cette pêche très sportive, le colonel Stapelton- Juin 2010 BGFCF L ettre n° 94 - 31- Cotton, n’avait-il pas combattu pendant plus de douze heures, un de ces géants, avant de s’avouer vaincu à la tombée de la nuit. Entre 1933 et 1940, il y a de fortes chances qu’Ettore Bugatti, qui possédait son propre yacht, ait lui même fréquenté le petit port du nord de l’Angleterre où, tous les ans, à la fin de l’été, se retrouvaient pour quelques semaines de pêche au tout-gros, la « jet-set » de l’époque, venue à bord de yachts dont certains ressemblaient à de petits paquebots. Le baron de Rothschild, lady Yule (une des plus riches femmes de Londres), le très riche Mr Taylor qui avait racheté le Meteor (yacht autrefois propriété du Kayser) et quelques autres, étaient sûrement des clients d’Ettore et il y a de grandes chances donc, que ce dernier fut invité à Scarborough, pour se mesurer peut-être lui aussi avec les thons géants. Une recherche dans les annales du British Tunny Club de Scarborough serait sûrement intéressante à ce sujet. Des cannes en « fanon de baleine refendu ». Ce que nous sommes quelques uns à savoir au Club c’est que Jean, (mort en 39 au volant d’une voiture de course), fils aîné d’Ettore Bugatti, qui très tôt seconda son père, de même que son frère Roland, étaient passionnés de pêche au gros. Roland Bugatti était le compagnon de Jacqueline Pouquet, sœur de Georges, notre regretté président. Ce dernier, après la mort de Roland, a hérité d’une partie de leur matériel de pêche, dont les fameuses cannes fabriquées, cela ne s’invente pas, en « fanon de baleine refendu » et d’un moulinet Hardy « Alma », que j’ai personnellement ainsi que les deux cannes, eus entre les mains dans les années 80, puisque Georges m’avait demandé de les cataloguer pour une vente de matériel de pêche ancien, dont j’étais expert à l’époque à Drouot. Si le moulinet trouva acquéreur, les cannes furent à ma grande surprise « ravalées ». Il aurait peut-être, et même sûrement, été préférable de les cataloguer non dans une vente de pêche, mais dans une vente de voitures de collection où les passionnés de Bugatti se rassemblent. Quelques années plus tard, lors d’un dîner du Club, je demandais à Georges ce que ces cannes étaient devenues et il me dit qu’il les avait cédées à un de nos membres, le regretté Yonel Leibovici. M’en enquérant auprès de Yoyo, il m’apprit, si je me souviens bien, qu’il les avait vendues à un antiquaire… depuis, je suis toujours sur la trace des cannes en fanon de baleine refendu, dont les anneaux et tout l’accastillage avaient été fabriqués dans l’usine de Molsheim. Il ne fait pour moi aucun doute qu’un ou plusieurs prototypes du moulinet à « assistance électrique » furent fabriqués, eux aussi, dans l’usine Bugatti de Molsheim, et que peut-être un jour comme les « Royales » des frères Schlumpf, ils referont surface ! Pierre AFFRE. Juin 2010 BGFCF - 32- H UM OUR ww w. b g fcf .o r g BGFCF Lettre n° 94 Juin 2010 Rédaction : Pierre AFFRE - Réalisation : Bernard DUFOUR L ettre n° 94