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L’argumentation directe et indirecte Séance 1 : Jean de La Fontaine Jean de La Fontaine (1621-1695) 1621 Naissance à Château-Thierry, le 7 ou 8 juillet, de Jean de La Fontaine, premier enfant de Charles de La Fontaine, détenteur de la charge des Eaux et Forêts et capitaine des chasses du duché de Château-Thierry, et de Françoise Pidoux, d'origine poitevine Vers 1646 Il fait ses études de droit à Paris. 1647 Mariage de Jean de La Fontaine et Marie Héricart. Il a vingt-six ans, elle est âgée de quatorze ans et demi. La Fontaine acceptera difficilement les liens du mariage. La séparation de biens des époux interviendra en 1659 1653 Naissance de Charles, fils de Jean de La Fontaine et de Marie Héricart. Le fabuliste se montrera distant et peu concerné par son fils. 1654 Première pièce : l'Eunuque, comédie adaptée de Térence. 1658 A la mort de son père, La Fontaine hérite de ses deux charges (maître ancien et capitaine des chasses). Il connaît pourtant des difficultés financières. Celles-ci poussent les époux à une séparation de biens. Il entre dans le cercle de Nicolas Fouquet, Ministre des Finances de Louis XIV, grâce à son oncle Jannart et à Pellisson. Il dédie au Ministre le poème Adonis. 1659 Fouquet qui est aussi le protecteur de Perrault, Corneille et Molière, le reçoit dans son splendide château de Vaux Le Vicomte, encore en construction, et lui accorde une pension. La Fontaine travaille alors au Songe de Vaux, œuvre que lui ont commandée le surintendant et son épouse. C'est sans doute à cette période qu'il commence l'écriture de ses premières fables. 1660 Il se lie avec le jeune Racine qui débute à Paris. 1661 Il assiste à la fête donnée à Vaux en l'honneur du roi, le 17 août; soirée où l'on applaudit Les Fâcheux de Molière. Trois semaines après, Fouquet est arrêté sur ordre de Louis XIV. La Fontaine se retrouve démuni et ne peut plus subvenir à ses besoins. 1662 Publication de l'Elégie aux nymphes de Vaux qui implore, en vain, la clémence du roi 3 pour son ami Fouquet. En raison de son soutien à l'ancien ministre, Il est obligé de s'exiler, en compagnie de son oncle Jannart, quelques mois à Limoges. 1664 Il entre au palais du Luxembourg comme gentilhomme servant à la maison de la duchesse d'Orléans : charge subalterne mais peu absorbante. La Fontaine partage son temps entre Paris et Château-Thierry. Il se sépare de sa femme et lui laisse la charge d'élever, Charles, leur fils unique né en 1653. Il fréquente plusieurs salons : celui de la Duchesse de Bouillon, une des nièces de Mazarin, et celui de l'hôtel de Nevers. Il rencontre Mesdames de Sévigné et de La Fayette, ainsi que La Rochefoucauld. Publication des deux premiers contes : Joconde et Le Cocu battu et content 1665 Il publie sa première série de Contes et nouvelles en vers La Fontaine se lie d'amitié avec Boileau, Molière et Racine. 1668 Premier recueil de cent vingt quatre fables regroupés en six livres et dédié au Dauphin : succès immédiat. Dès octobre, publication d'une nouvelle édition en deux tomes de format plus petit 1672 Mort de la duchesse d'Orléans : La Fontaine connaît de nouvelles difficultés financières. Publication de deux nouvelles fables : le Soleil et les Grenouilles et le Curé et le Mort. 1673 La Fontaine devient l'hôte de Madame de La Sablière, alias la belle Iris, qui reçoit les grands esprits du temps. Il retrouve ici quelques amis, dont Charles Perrault 1674 La Fontaine écrit un livret d'opéra pour Lully, Daphnée, mais se fâche avec le compositeur. Nouveaux Contes, qui seront interdits à la vente. 1678 Second Recueil de Fables (livres VII à XI) illustré par Chauveau et dédié à Madame de Montespan. 1683 La Fontaine est élu à l'Académie, au siège de Colbert, le 15 novembre. Louis XIV refuse son approbation et l'oblige à attendre l'élection de Boileau, son historiographe, en avril 1684. 1684 La Fontaine est reçu à l'Académie le 2 mai. 1685 Publication de onze fables et de cinq nouveaux contes. 1693 Madame de La Sablière, qui s'était retirée aux Incurables en 1685, meurt en janvier. Tombé gravement malade mi-décembre 1692, La Fontaine reçoit l'extrême-onction en février 1693. Pressé de revenir sur sa vie dissolue, il confesse publiquement ses fautes devant une délégation de l'Académie .Il aurait alors renié ses contes et promis de ne plus en écrire. Rétabli, il se retire chez son ami d'Hervart, conseillé au parlement de Paris, fils d'un puissant financier qui avait été contrôleur général des Finances sous Mazarin. 1694 Publication du dernier recueil des Fables (livre XII). Ce livre regroupe toutes les fables publiées séparément depuis 1678 ainsi qu'une dizaine de fables inédites 1695 La Fontaine meurt à Paris le 13 avril à l'âge de 74 ans. 4 La théorie de la fable chez La Fontaine Dans le premier recueil, La Fontaine a affirmé sa conception du genre, destiné à allier l'instruction et l'agrément : "En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire." (VI, 1). Instruire ? La Fontaine le dit gravement dans la préface, mais moins gravement quand il s'adresse au chevalier de Bouillon (V, 1) : "Je tâche d'y tourner le vice en ridicule / Ne pouvant l'attaquer avec des bras d'Hercule." Plaire ? Il le faut, car "Une morale nue apporte de l'ennui" (VI, 1), et "on ne considère en France que ce qui plaît, c'est la grande règle, et pour ainsi dire la seule" (Préface). Pour plaire, il faut introduire de la gaieté, mais le mot doit être entendu dans un sens raffiné : "Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire, mais un certain charme; un air agréable qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux". Qui était vraiment La Fontaine ? La Fontaine n’était pas – ou pas seulement - un homme placide, tranquille : le voici au milieu de ses amis Molière, Boileau et Racine, qui était aussi son cousin. Que font-ils, tous ensembles ? Ils jouent aux cartes et ils jouent beaucoup, perdent autant, courtisent les femmes, essaient les uns sur les autres leurs œuvres en gestation, les disant à haute voix. Mais le voici également jeune homme frondeur, prêt à défendre son protecteur Fouquet, qui vient d’être mis aux arrêts par Louis XIV. Et, de cette bande d’amis, il est bien le seul à se dresser pour se plaindre de cette injustice ; ses compères ne bougent pas, tandis que lui va composer une Elégie pour défendre son mécène et puis les Fables, écrits de combat, destinés à peindre les défauts et caractères humains sous le masque des animaux, mais aussi à dénoncer les mœurs à la cour du Roi et le pouvoir despotique d’un seul. 5 Gentillet, La Fontaine ? Disons donc plutôt rêveur parfois, distrait, dit-on, mais ami fidèle indomptable, souhaitant préserver sa liberté de poète, refusant de manger dans la main du Roi, comme le feront Molière, Racine et Boileau. Cette liberté, La Fontaine voudra la sauver contre Louis, mais aussi contre Colbert, le surintendant des Finances. Puis vient le succès des Fables et ce succès énorme protège leur auteur. Le Roi se débarrasserait-il donc d’un gêneur, tandis qu’il se veut protecteur des Lettres ? Mais l’opinion publique, le peuple, ne sont pas seuls à garantir la protection du fabuliste : c’est surtout dans les salons que La Fontaine trouve ses appuis, chez la marquise de Sévigné, la duchesse d’Orléans et enfin chez Madame de la Sablière. Séance2 : les obsèques de la lionne Souligner vers : 30-31 35-36 47-48 50-51 52-& Qu’est-ce La Fontaine critique dans cette fable 1. Les courtisans - Ils suivent le roi, ils veulent plaire au roi, ils cherchent à se mettre en valeur. Leur comportement est hypocrite, ils sont prêts à tout pour plaire. - Ils ne sont pas sincères, ils imitent le prince. Ils font ce qu’il faut faire : ils sont grossiers, mal éduqués. Ils ne sont pas solidaires, ils se dénoncent entre eux. Ils sont égoïste, individualistes. 2. Le roi et la reine - La naïveté du roi, il croit ce que lui dit le cerf car il la flatté/ crédibilité. - Il est orgueilleux/vaniteux. - Ils sont injustes, ils abusent de leur pouvoir. - Ils sont cruels. Fable : c’est une critique de la monarchie absolue, du fonctionnement de la cour. Les moyens utilisés dans la fable pour critiquer Ironie. 6 L’utilisation des animaux, mis en scène pour évoquer les courtisans. Les interventions du narrateur, il est présent dans sa fable, il interpelle le lecteur (morale) V11. Un apologue : c’est un récit dont le but est de présenter une morale. Une forme argumentative indirecte, une critique. Séance 3 : Le texte argumentatif Le thème : le sujet dont il est question. Les thèses la prise de position sur le thème Thèses → soutenue : celle qui défend l’auteur. → rejetée : celle avec laquelle l’auteur n’est pas d’accord. Elles peuvent être { Les arguments → ce sont des idées qui permettent de justifier la prise de position. Les exemples → ce sont des preuves, des cas concrets qui viennent illustrer les arguments. 7 8 L’éducation des enfants - Thèses : L1 à 3 : Thèse soutenue : les adultes doivent faire preuve de bienveillance, de bonté dans l’éducation des enfants. Ils doivent préserver ce temps privilégié. - arguments : L3 à 6 : un argument : l’enfance est un temps très court, c’est le temps de l’innocence. L6 à 11 : un argument : on ne sait quand on mourra, et il faut que l’enfant ait profité de la vie avant de mourir. L18 à 24 : les peines infligées à l’enfant risquent de le rendre le dur, mauvais…. Conclusion : La construction du texte suppose la progression des arguments, on va du moins important au plus important. L12 à 15 : Thèse rejetée : l’éducation doit préparer l’avenir et non l’enfance. Argument en faveur de la thèse rejetée : L16 à 18 : il faut dresser les enfants, les brimer afin qu’il rentre dans le droit chemin, ils sont peu sensible aux peines. Blaise pascal, pensées (1657-1670) Questions 1. thèse soutenue : il n’y a pas de bonheur possible sans la foi (L16-17-18 « parce que fin » et L7-8) 2. argument |1| L1-2 : Les hommes sont tous en quête du bonheur |2| L8. Mais il n’y arrive pas |3|L12-16 : l’homme ressent un manque, un vide qu’il essaie de combler vainement. Exemple : L2-6 exemple qui illustre argument 1 L9-10-11 exemple qui illustre argument 2 LES ARGUMENTS La thèse soutenue par l’auteur est qu’il vaut mieux laisser les enfants jouer avec des jeux de guerre et les qui s’y opposent ont une attitude dangereuse. Arguments : - il vaut mieux laisser jouer les enfants à des jeux de guerre et les parents qui s’y opposent ont une attitude dangereuse. - Refuser aux enfants les jeux violents, c’est faire preuve d’égoïsme et raisonner en adulte. - Ce n’est pas parce qu’un enfant joue avec des jeux de guerre qu’il deviendra un criminel. - Les parents faussent l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. 9 La thèse rejetés (par les parents) : les jeux de guerre peuvent transformer les enfants en criminels. Arguments : - Jouer avec des jeux de guerre peut transformer un enfant en criminel Il faut interdire aux enfants de jouer avec des jeux violents. Certain argument sont introduit par des connecteurs d’adjonction : Enfin/de même que/ensuite/en outre. Séance 4 : histoire des oracles Fontenelle 5 10 15 20 25 Fontenelle, Histoire des oracles, chapitre IV (1687). Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens, qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait, mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point. Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici. En 1593, le bruit courut que les dents étant tombées à un enfant de Silésie, âgé de sept ans, il lui en était venu une d'or, à la place d'une de ses grosses dents. Horstius, professeur en médecine dans l’Université de Helmstad, écrivit en 1595 l'histoire de cette dent, et prétendit qu'elle était en partie naturelle, en partie miraculeuse, et qu'elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant pour consoler les Chrétiens affligés par les Turcs. Figurez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux Chrétiens, ni aux Turcs. En la même année, afin que cette dent d'or ne manquât pas d'historiens, Rullandus en écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre savant, écrit contre le sentiment que Rullandus avait de la dent d'or, et Rullandus fait aussitôt une belle et docte réplique. Un autre grand homme nommé Libavius ramasse tout ce qui avait été dit de la dent et y ajoute son sentiment particulier. Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or. Quand un orfèvre l'eut examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à la dent avec beaucoup d'adresse; mais on commença par faire des livres, et puis on consulta l'orfèvre. Rien n'est plus naturel que d'en faire autant sur toutes sortes de matières. Je ne suis pas si convaincu de notre ignorance par les choses qui sont, et dont la raison nous est inconnue, que par celles qui ne sont point, et dont nous trouvons la raison. Cela veut dire que non seulement nous n'avons pas les principes qui mènent au vrai, mais que nous en avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux. Concession = il reconnait à ses adversaires que sa Théorie prend davantage de temps 1 Fontenelle 10 Qu’elle est la thèse soutenue par Fontenelle ? Que critique-t-il ? Quels sont les moyens utilisés pour convaincre ? Leurs manières de faire Thèse soutenue L1 Il faut vérifier les faits avant de poser des hypothèses fausses sur les causes Un exemple : L7 à 21 : un récit - Dates 1593-1595 - Temps des verbes (passé simple/imparfait…) - Un enfant à perdu toutes ses dents, une dent aurait remplacée sa dent naturelle. Des savants on posé des hypothèses concernant cette dent en or. En fait il s’agissait d’une dent naturelle recouverte d’une feuille d’or. - Les savants : ils ont émis des hypothèses sans vérifier le fait. Ils tentent d’expliquer une réalité par la foi, la superstition, la croyance aux miracles : ils abusent de la naïveté des gens. Ces savants sont naïfs eux-mêmes, ils ne sont pas savant du tout Ces savants se mettent en avant, ils travaillent leur image en utilisant des faits. Un exemple : Les gens : ils sont crédules, ils ont cru ce que disaient les savants. Ils n’ont pas vérifié les faits Quels moyens ? - Il utilise l’ironie - Le narrateur intervient directement dans son récit pour apostropher le lecteur. Ligne 22 à 26 : conclusion Les constats : |1| Les gens auraient tendance à poser des hypothèses farfelues sans vérifier les faits sur divers sujets. |2| Il est difficile d’accéder à la vérité. |3| On a tendance à croire des choses fausses. Comment est construite cette argumentation ? Ce texte argumentatif est construit autour d’un récit qui est donc un exemple argumentatif. Le narrateur est présent dans le texte. Il apostrophe le lecteur. Il utilise la concession. Pour critiquer il utilise l’ironie. 11 Séance 5 : { LES ARGUMENTS Ayant pour fonction de soutenir, défendre, justifier, prouver une thèse, ou d'en réfuter, contredire une autre, les arguments doivent être pertinents et valides : si un locuteur veut convaincre, il doit apporter des raisons ou des preuves qui soient clairement liées à la thèse (critère de pertinence) et acceptables par l'interlocuteur (critère de validité). II faut donc s'intéresser à l'origine et à la nature des arguments. Ils peuvent en effet appartenir à de nombreux domaines et prendre des formes très diverses. 1) Un argument peut être en effet un constat qui présente une situation ou des faits acceptables par tous, et donc difficiles à mettre en doute. 2) II peut prendre pour référence et pour contenu les travaux de savants ou de spécialistes faisant autorité, ou bien des connaissances admises par tous, des valeurs communes qu'on ne saurait mettre en doute, ou encore des traditions que personne ne récuse. 3) Il peut s'appuyer sur l'histoire (argument historique). 4) Il peut enfin entrer dans un raisonnement logique reposant sur des données statistiques ou scientifiques. Il ne suffit pas d'avoir des jugements et des opinions personnels pour «convaincre» un interlocuteur; encore faut-il que ce dernier puisse « admettre» ces jugements ou opinions: ceux-ci doivent donc renvoyer à des idées acceptables par tous, à une manière de penser commune. LES EXEMPLES L'exemple est une illustration, un cas particulier, une action isolée, un fait, un élément d'une catégorie, une anecdote, une expérience vécue, servant à concrétiser une idée, à la montrer sous une forme appliquée, en situation. L'exemple fait souvent appel à la sensibilité, à l'expérience de chacun, à l'imagination. Il doit faciliter la compréhension de l'idée. Mais il y a donc parfois une difficulté à différencier exemples et arguments. Parfois même, les exemples jouent le rôle d'arguments. Il faut donc se souvenir qu'une argumentation ne comporte pas toujours d'exemples, que les exemples peuvent avoir une valeur et une fonction d'arguments et que leur rôle est parfois plus de prouver, par du concret, que d'illustrer ou de faciliter la compréhension de l'exposé par le lecteur. 12 LES TYPES D’ARGUMENTS Un argument permet de soutenir une thèse. Un contre-argument sert à réfuter une thèse. Quelques arguments fréquents: L'argument d'expérience I l s'appuie sur l'observation de faits (tirés de l'expérience vécue, de l'histoire, de l'actualité, etc.) dont la réalité semble incontestable. - Ex. : « Se croire un personnage est fort commun en France [thèse] : /On y fait l'homme d'importance, /Et l'on n'est souvent qu'un bourgeois.» [argument d'expérience] Jean de LA FONTAINE, «Le Rat et l 'Éléphant», Fables, 1678. L'argument d'autorité I l s'appuie sur la renommée d'une personne (citation d'un auteur réputé, référence à la théorie d'un grand penseur), d'une institution, sur la sagesse d'une maxime, ou sur des valeurs universellement admises comme la liberté, la tolérance, etc. - Ex.: Las Casas fait l'éloge des Indiens d'Amérique. «Comme l'a dit Christophe Colomb lui-même, le premier qui les rencontra: "Je ne peux pas croire qu'il y ait au monde meilleurs hommes." » Jean-Claude CARRIÈRE, La Controverse de Valladolid, 1992. L'argument ad hominem I l discrédite l'adversaire, s'attaque à son physique, à sa personnalité, à son passé plutôt qu'à ses idées. I l est souvent utilisé en politique. - Ex. : Rousseau a abandonné ses enfants, donc on ne peut, selon ses détracteurs, prendre au sérieux L'Émile, son traité d'éducation. Les différents modes de raisonnement Pour défendre une thèse, un auteur peut faire appel à différents modes de raisonnement. Au milieu du XVIIe siècle, Montesquieu propose une longue réflexion sur les institutions politiques. Il utilise pour cela de nombreux modes de raisonnement. Le raisonnement déductif Dans le gouvernement républicain, il est de la nature de la constitution, que les juges suivent la lettre de la loi. Il n'y a point de citoyen contre qui on puisse interpréter une loi, quand il s'agit de ses biens, de son honneur, ou de sa vie. 13 Livre VI, Chapitre 3 Le raisonnement inductif Un Marsias songea qu'il coupait la gorge à Denys. Celui-ci le fit mourir, disant qu'il n'y aurait pas songé la nuit, s'il n'y eût pensé le jour. C’était une grande tyrannie : car, quand bien même il y aurait pensé, il n'avait pas attenté. Les lois ne se chargent de punir que les actions extérieures. Livre XII, Chapitre 11 Le raisonnement par analogie Dans les États despotiques, la nature du gouvernement demande une obéissance extrême ; et la volonté du prince une fois connue, doit avoir aussi infailliblement son effet qu' une boule jetée contre une autre doit avoir le sien. Livre III, Chapitre 10 Le raisonnement par opposition Les bêtes n'ont point les suprêmes avantages que nous avons ; elles en ont que nous n'avons pas. Elles n'ont point nos espérances, mais elles n' ont point nos craintes ; elles subissent comme nous la mort, mais c'est sa la connaître. Livre I, Chapitre 1 * Le raisonnement par concession On considère, on reconnait une partie, un élément de la thèse adverse (cela est vrai, certes … mais, il est vrai que…) Le raisonnement par l'absurde Il n'y a point encore de liberté, si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un oppresseur. Livre XI, Chapitre 6 MONTESQUIEU, De l'esprit des lois. 14 15 Feuille 1 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Inductif Déductif Absurde Analogie de Par opposition Opposition Inductif Déduction Feuille 2 Raisonnement opposition Raisonnement par opposition Raisonnement par concession Raisonnement inductif Texte2 Il dit que nous ne somme dans ce monde que pour nous y procurer des sensations et des sentiments agréable. Mais pour certaine, il faut procurer le malheur pour avoir du bonheur. Il s’agit d’un raisonnement par opposition. Pour être heureux, il faut réprimer nos passions si l’on veut être heureux. Identifier les types d’arguments 1. Argument d’autorité 2. Argument d’expérience Séance 6 : l’article « paix » Damilaville Article " Paix " L'article " Paix " renvoie à l'article " Guerre " et lui l'ait écho dans une même dénonciation de la violence et des caprices des conquérants. Sous le prétexte de parler de la paix. Damilaville souligne à quel point la guerre apparaît comme une entreprise contre la nature et contre la raison. Elle est condamnée parce qu'elle s'oppose aux intérêts des citoyens et au bonheur de l'homme. 1 La guerre est un fruit de la dépravation des hommes; c'est une maladie convulsive et violente du corps politique ; il n'est en santé, c'est-à-dire dans son état naturel, que lorsqu'il jouit de la paix; c'est elle qui donne de la vigueur aux empires; elle maintient l'ordre parmi les citoyens; elle laisse aux lois la force qui leur est nécessaire; elle favorise la population', 5 l'agriculture et le commerce; en un mot, elle procure au peuple le bonheur qui est le but de toute société. La guerre, au contraire, dépeuple les États, elle y fait régner le désordre; les lois sont forcées de se taire à la vue de la licence qu'elle introduit ; elle rend incertaines la liberté et la propriété des citoyens ; elle trouble et fait négliger le commerce; les terres deviennent incultes et abandonnées. Jamais les triomphes les plus éclatants ne peuvent dédommager une 10 nation de la perte d'une multitude de ses membres que la guerre sacrifie; ses victoires même lui font des plaies profondes que la paix seule peut guérir. 16 Si la raison gouvernait les hommes, si elle avait sur les chefs des nations l'empire qui lui est dû, on ne les verrait point se livrer inconsidérément aux fureurs de la guerre; ils ne marqueraient point cet acharnement qui caractérise les bêtes féroces. Attentifs à conserver une 15 tranquillité de qui dépend leur bonheur, ils ne saisiraient point toutes les occasions de troubler celle des autres ; satisfaits des biens que la nature a distribués à tous ses enfants, ils ne regarderaient point avec envie ceux qu'elle a accordés à d'autres peuples; les souverains sentiraient que des conquêtes payées du sang de leurs sujets ne valent jamais le prix qu'elles ont coûté. Mais, par une fatalité déplorable, les nations vivent entre elles dans une défiance 20 réciproque perpétuellement occupées à repousser les entreprises injustes des autres ou à en former elles- mêmes, les prétextes les plus frivoles leur mettent les armes à la main. Et l'on croirait qu'elles ont une volonté permanente de se priver des avantages que la Providence ou l'industrie leur ont procurés. Les passions aveugles des princes les portent à étendre les bornes de leurs États; peu occupés du bien de leurs sujets, ils ne cherchent qu'à grossir le nombre des 25 hommes qu'ils rendent malheureux. Ces passions, allumées ou entretenues par des ministres ambitieux ou par des guerriers dont la profession est incompatible avec le repos, ont eu, dans tous les âges, les effets les plus funestes pour l'humanité. L'histoire ne nous fournit que des exemples de paix violées, de guerres injustes et cruelles, de champs dévastés, de villes réduites en cendres. L'épuisement seul semble forcer les princes à la paix; ils 30 s'aperçoivent toujours trop tard que le sang du citoyen s'est mêlé à celui de l'ennemi; ce carnage inutile n'a servi qu'à cimenter l'édifice chimérique de la gloire du conquérant et de ses guerriers turbulents; le bonheur de ses peuples est la première victime qui est immolée à son caprice ou aux vues intéressées de ses courtisans. Damilaville, Encyclopédie, article " Paix ". Analyse du texte Paragraphe 1 : |1| Retrouver la thèse soutenue. Reformulez-la. |2| Trouvez les arguments. |3| Trouvez les exemples. |4| Nommez les types de raisonnement utilisé |1| L1 : la paix est la condition du bonheur, la guerre est néfaste à la société. |2| Argument |3| Exemple |4| 2 type de raisonnement : Par opposition : guerre / paix. Par analogie : la guerre est comparée à une maladie. Paragraphe 2 : Il est questions de ceux qui décident la guerre Le type de raisonnement par opposition L13 5 condition, l’irréel : c’est ce qu’il a imaginé, ce qui devrait se passer. L20 mais présent, la réalité L13-20 1] Il ne choisirait pas de faire la guerre. 2] Il ne s’engerait pas dans des combats ravageurs, destructeur. 17 3] 4] 5] 6] Il ferait tout pour conserver la paix. Ils laisseraient leurs voisins tranquilles. Ils sauraient se contenter de se qu’ils ont. Ils n’engageraient point la vie de leurs citoyens L20 à la fin : la réalité L22 : ils sont près à faire la guerre pour des raisons qui n’en valent pas la peine. L24-25 ils privent les citoyens des bienfaits de la nature de l’industrie. L26-27 : ils se préoccupent peu du bien être de leurs citoyens L27-29 : ils sont cupides ambitieux, jaloux, et sont manipulé par des mercenaires, par des ministres que la guerre va servir. L32-33 : ils sont inconséquent, peu soucieux de leurs citoyens. L33. 36 : la guerre n’est que le « caprice » des princes Les princes qui gouvernent se conduisent comme des enfants Conclusion Pour montrer la nécessité absolue de la paix, Damilaville met en avant l’horreur de la guerre et l’inconséquence des princes qui continuent à s’engager leurs citoyens dans la guerre. Tout son article est construit sur l’opposition. Séance 7 : Les connecteurs logiques. Ce sont tous les éléments qui mettent en évidence la construction du texte argumentatif. Séance 8 : l’encyclopédie : lecture d’image fixe Le frontispice de l’encyclopédie 18 Bilan du projet : analyse par 2 un texte argumentatif ; rédiger un paragraphe d’analyse de 10-15 lignes. Il s’agit d’un article de l’encyclopédie rédigé par Diderot sur l’intolérance. L’auteur énonce sa thèse, qui est donc explicite, dès le 1er paragraphe (« il est inacceptable de lier la religion aux accusations odieuse de Tyrannie et de dureté »), elle est donc explicite. Puis il la développe dans le 2ème paragraphe jusqu'à la ligne 21, avec un argument d’autorité (« l’esprit n’accepte que ce qui lui parait vrai »). Mais il énonce une thèse rejetée « si un intolérant s’expliquait nettement sur ce qu’il est, quel est le coin de la terre qui ne lui fut pas fermé ? Et quel homme sensé qui osât aborder le pays qu’habite l’intolérant. Et donne ses exemples à partir de la ligne 50 jusqu'à la ligne 65. Il fini par conclure dans le dernier paragraphe. Thèse soutenue : l’intolérance est la plus mauvaise manière d’étendre la religion. Thèse rejetée : tous les moyens sont bons pour amener les gens à la religion. L6-11 : 1er argument : c’est contraire à leur cœur, leurs passions Ils ne peuvent y adhérer C’est contraire à leur esprit, a la raison Reprise thèse 12-12 L15 à 58 : aigument : un argument d’autorité L42 à 49 Il se sert des propos des pères de l’église Cet article « intolérance » rédigé par Diderot est extrait de l’Encyclopédie. Dans ce texte l’auteur affirme que l’intolérance est la plus mauvaise manière de défendre la religion. Cette thèse soutenue apparait dans le texte des lignes 1 à 5. Des lignes 12 à 14, Diderot répète sa thèse. Il défend cette thèse à l’aide de plusieurs arguments des lignes 6 à 11, 15 à 42, de 42 à 48 et de 50) 58. Tout d’abord, Diderot avance que l’on ne peut contraindre des gens à adhérer de force à une religion car c’est contraire à leurs cœurs, à leurs esprits. Ensuite il poursuit son développement en mettant en avant la parole des pères de l’église qui eux-mêmes déplorent l’intolérance, c’est un argument d’autorité L42 à 48. Pour conclure, Diderot met en avant la thèse rejetée L58 à 69 en s’adressant pour leur faire comprendre l’inutilité de leur pratique, leur immoralité, leur tolérance. L’esclavage des nègres, par Montesquieu Il dénonce l’esclavage ironie absurde. 19 Sujet d’invention Ecrivez la lettre que Mme de francueil a pu écrire à Rousseau thèse Connaissance sur Rousseau, sur le 18ème Texte argumentatif Il est inadmissible d’abandonner ses enfants Lettre. 20 Index Les arguments Les exemples (argumentation) Les thèses A apostrophe (ici le lecteur) 7 7 7 signifie interpelle le lecteur M C connecteurs d’adjonction critiquer moyens 6 T 10 6 Thèses F Fable 7 U 6 Un apologue 7 L Le thème 7 21