Note de présentation - Chambre d`agriculture Centre
Transcription
Note de présentation - Chambre d`agriculture Centre
Animation d’un groupe d’agriculteurs innovants : exemple de l’agriculture de conservation dans le Loir-et-Cher Biodiversité & Agriculture Cultivons le partenariat Intervenants Franck BAECHLER (CA41) Stany BARBOUX (Agriculteur) Le sol est le premier outil et le support indispensable de tout agriculteur. Sa structuration, sa composition, son « entretien » jouent un rôle déterminant sur les productions et donc sur les rendements. C’est à partir de ce constat quelque peu évidemment de premier abord, mais encore peu intégré dans un système d’exploitation agricole, qu’un groupe d’agriculteurs s’est constitué. Ce groupe a pour objectif de réfléchir à une gestion durable de ce support en choisissant de s’intéresser aux nouvelles techniques culturales avec une entrée sol. Vous allez donc découvrir comment un groupe d’agriculteurs motivés par la gestion durable de leur outil de travail intègrent la biodiversité dans leurs réflexions. Qu’est ce que l’agriculture de conservation et les techniques culturales innovantes ? L’agriculture de conservation 3 axes importants : réduction de travail du sol, couverture maximale du sol et allongement des rotations de cultures. Constat : dégradation des sols Objectif : aggradation des sols Avantages : diminution de la consommation de gasoil, de la mécanisation, une diminution voire la suppression de l’érosion et de la battance, une augmentation de l’activité biologique des sols, meilleure portance des engins agricoles, augmentation de la matière organique, augmentation de la diversité de la flore et de la faune. Meilleure mobilisation des éléments nutritifs dans la profondeur exploitée par les racines grâce à une meilleure fertilité biologique des sols. Efficience améliorée de l’absorption de ces éléments (azote, phosphore, potasse, et autres oligos éléments). Débit de chantier important. Inconvénients : développement de certains ravageurs (limaces et mulots) lorsque l’équilibre avec les auxiliaires fait défaut, coût non négligeable des semences des couverts végétaux. Achat de matériels spécifiques, à des coûts élevés. Fenêtres de travail parfois plus réduite. L’allongement des rotations est parfois difficile selon le type de sol (réserve en eau, profondeur) Les ressources naturelles du sol ne sont parfois pas suffisantes. 4 principes de base : connaître son objectif de rotation dans son système de culture connaître son agro-écosystème en observant le milieu environnant permettant une utilisation optimale des ressources savoir construire sa rotation se donner la possibilité d'adapter cette rotation. Les nouvelles techniques agronomiques TCS : Techniques Culturales Simplifiées : le sol n’est plus labouré, mais il est travaillé avec des outils à dents ou à disques sur des profondeurs variables. SD : Semis Direct : aucune préparation de sol au préalable. Le sol n’est boulversé que sur le premier cm au moment du semis. SD sous couvert végétal : le sol est constamment couvert par une plante (soit à des fins de production soit à des fins de protection du sol). Les semis se font le plus souvent dans un couvert « vivant » (détruit par voie mécanique ou chimique). TCI : Techniques Culturales Innovantes : Ensembles de techniques permettant de développer des systèmes de productions en utilisant tous les moyens agronomiques avant d’avoir recours aux produits phytosanitaires. Strip Till : Travail du sol uniquement sur la future ligne de semis. L’animation dans le Loir-et-Cher groupe TCI Contexte, mise en place du groupe Groupe spécifique mis en place depuis 2008 par la CA et les GDA. Ce groupe émane d’une demande de certains agriculteurs qui souhaitaient se familiariser avec de nouvelles pratiques culturales, en axant le sujet sur les techniques de travail du sol simplifiées. La principale entrée de ce groupe est « mieux comprendre le fonctionnement du sol », son importance, comment l’exploiter de façon durable ? 50 agriculteurs sont acteurs de ce groupe TCI, représentant ainsi une large partie du département : Beauce, Sud Loire et Perche. Ce nombre non négligeable et cette répartition offrent une diversité des profils des agriculteurs et des types de sol : labour, sans labour, mixte, polyculture élevage… Cette diversité et la mise en place du groupe permettent de tester une thématique commune sur différents types de sol avec un même cahier des charges. Ceci apporte de la pertinence et de la précision aux résultats obtenus. Cette procédure permettra alors, sur le long terme, d’obtenir des tendances, de faire des relations entre différents paramètres… Bilan des 2 années et demie 5 rencontres par an Les agriculteurs ont été sensibilisés sur la mauvaise qualité des enracinements des colzas, la première thématique a été de trouver une technique permettant de sécuriser les implantations. Aujourd’hui, c’est chose faite. L’approche strip till (travailler uniquement la ligne de semis à l’aide d’une dent fine à écartement de 0.50m) permet de répondre à cet objectif. La multiplicité des démonstrations et essais dans différents types de sol apporte de la pertinence et de la précision sur le mode opératoire de cette technique. Fort de ce résultat positif, des agriculteurs du groupe se sont associés afin d’acheter en commun l’outil en question. Avec seulement 15l/ha de fuel consommé pour l’implantation, du désherbage en localisé sur le rang économisant ainsi plus de 60% de la facture désherbage anti-dicot, les avantages sont vite mis en avant. Réelle logique de développement agricole : améliorer l’efficience des systèmes d’exploitation grâce à une vraie dynamique de groupe. D’autres thématiques sont en cours de validation. Parmi l’une d’entres elles : réussir l’implantation des couverts d'interculture et trouver les techniques agronomiques permettant une destruction simple et peu consommatrice d’énergie en système labour. L’expérimentation sur l’exploitation de Stany Barboux : quelles ont été ses motivations ? Exemples : Implantation de colza au Strip Till (en fonction des choix et orientations du GDA) Quels sont les intérêts ? Gain de temps, sème sur le rang, écartement large entre ligne de semis pour éviter de remuer le moins de terre et donc de limiter les levées des adventices. Levée rapide et homogène du colza, meilleure résistance aux ravageurs (limitation des interventions phytosanitaires : désherbage, insecticide) et tout en gardant les mêmes rendements ! Les expérimentations 3 sites de comparaison longue durée (5 ans, logique assolement) sont en place depuis 2011. L’objectif de ces sites est de pouvoir comparer deux parcelles conduites différemment (labour/simplifié). Plusieurs comparaisons peuvent être effectuées : niveau de production, consommation de gazole, d’intrants, biodiversité sur la parcelle, au niveau du sol (test vers de terre)… CHAMBRE D'AGRICULTURE DU LOIR-ET-CHER CS 1808 - 11-13-15 rue Louis Joseph Philippe - 41018 BLOIS http://www.loir-et-cher.chambagri.fr Contact ℡ Franck BAECHLER 02 54 23 11 24 [email protected] En quoi les nouvelles techniques pourraient être favorables à la biodiversité ? Améliorer la vie biologique et microbiologique du sol permet d’utiliser au mieux les ressources naturelles du sol. Quels sont les moyens qui peuvent favoriser cette vie du sol ? Techniques génératrices d’activité biologique : l’implantation de couverts améliorent la fertilité des sols par leur production de « sucres » source d’énergie pour les microorganismes, allongement des rotation, le BRF (Bois Raméal Fragmenté), les apports de matières organiques… Biodiversité du sol (galerie de vers de terre…) et biodiversité sur les parcelles par la mise en place de couverts (diversité faune et flore à lien avec les apiculteurs et chasseurs à programme Agrifaune et Interapi). Actions du GDA pour 2012 en faveur de la biodiversité Une majorité des agriculteurs du groupe TCI ont décidé de participer à l’observatoire national de la biodiversité en milieu agricole (observatoire menée par le Ministère en charge de l’agriculture et piloté par le MNHN -Muséum National d'Histoire Naturelle et l’APCA). 16 exploitations se sont engagées dans le protocole ver de terre qui permettra, entre autre, de pouvoir prendre connaissance de la structuration et de la qualité du sol. Les observations seront réalisées sur des parcelles conduites différemment. 2 autres protocoles vont également être suivis : les nichoirs à abeilles solitaires et la planche à invertébrés/carabes. Un agriculteur a souhaité observé les papillons. Enfin, pour répondre à la problématique « mulots/campagnols », 12 agriculteurs vont mettre en place des nichoirs pour rapaces (engagement hors observatoire).