Les origines historiques de la crise berbériste en Algérie

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Les origines historiques de la crise berbériste en Algérie
Les origines historiques de la crise berbériste en Algérie
09:30 2012 ‫ ﻳﻨاﻴﺮ‬13 ,‫اﻠﺠﻤﻌﺔ‬
‫ اﻠﺸﻴﺦ ﻣﺤﻤﺪ ﺣاﺞ ﻋﻴﺴﻰ‬: ‫اﻠﻜاﺘﺐ‬
Traduit par Hichem KADI
Louange à Allah et paix et salut sur son prophète
La crise berbériste fait partie des points les plus sensibles qui préoccupent l'opinion générale
en Algérie et au Maghreb, elle a pris des dimensions inquiétantes et ne cesse de s'amplifier
jour après jour, et ses générateurs ne seront satisfaits que lorsqu'ils auront vu l'Algérie
"embrasser" encore une fois le colonialisme, ou si celle-ci est déchiquetée en plusieurs petits
états ennemis. Et ceci n'a rien d'étonnant pour celui qui a lu la parole du seigneur exalté : « Ni
les Juifs, ni les Chrétiens ne seront jamais satisfaits de toi, jusqu’à ce que tu suives leur
religion » [Al-Baqara : 120] ou encore « Qu’avez-vous à vous diviser en deux factions au sujet
des hypocrites? Alors qu’Allah les a refoulés (dans leur infidélité) pour ce qu’ils ont acquis.
Voulez-vous guider ceux qu’Allah égare? Et quiconque Allah égare, tu ne lui trouveras pas de
chemin (pour le ramener). Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru: alors vous
seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le
sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les
trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur» [An-Nissa’ : 88-89]. Mais il est très utile
de transmettre aux nouvelles générations quelques faits historiques qui leur dévoilent les fils
de la conspiration tissés contre l'Islam et la langue arabe au nom de l'ethnie et de la culture,
dans un pays qui n'a connu l'union qu'à travers l'Islam.
Les signes précurseurs du plan colonialiste
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L'occupation française de notre pays n'avait pas seulement des dimensions politiques et
économiques, mais également des dimensions religieuses, car elle était considérée comme
une prolongation aux croisades. L'armée française équipée de fusils et de canons était
accompagnée d'une autre armée, celle de la christianisation, et dont les armes étaient
l'évangile et l'argent. Pour semer la discorde dans le pays et faire régner la francisation et la
christianisation, la France a mis en place des programmes plus pervers les uns que les autres,
parmi eux, celui de semer la xénophobie et le séparatisme entre les musulmans au nom d'une
culture berbériste qui reposerait sur la langue berbère et la religion chrétienne. D'ailleurs, à
peine débarquée, la France a réalisé des études, officiellement à but administratif, sur les
dialectes utilisés en Algérie. Dirigées par des officiers, des gestionnaires administratifs et des
orientalistes qui étaient et restent connus pour leur servitude aux plans coloniaux, ces études
étaient loin d'être innocentes. En 1856, le ministre de la guerre donna l’ordre à Geslin de
réaliser un « un tableau des dialectes en Algérie », ce rapport sera lu et discuté par un comité
d’orientalistes de l’académie des arts et des lettres à paris sous la régie de l’orientaliste
Reynaud, une action qui démontre que l’intention des français ne se résumait pas à préparer la
simple gestion d’une nouvelle colonie.
En 1880, les français avaient déjà publié des études sur la plupart des dialectes algériens dont :
« Essai de grammaire de la langue tamachek’ » : un dictionnaire du dialecte des touaregs
réalisé par le général hanoteau, ce dernier co-réalisa également avec Dumas une étude sur le
dialecte des kabyles de Zouaoua.
Un dictionnaire chaoui : par Emile Masqueray.
« Bibliographie du Mzab, les ères de la secte abadhite » : par Motylinski.
…et bien d’autres.
Pourquoi un tel acharnement sur la région des kabyles (Zouaoua)
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Peu à peu, ces études commencèrent à servir sur le terrain, et du coup à dévoiler les
intentions de la France derrière son attachement à scruter les dialectes des algériens, leurs
coutumes et leurs origines. En 1880, l’école supérieure des lettres ouvre ses portes, une école
à vocation purement orientaliste qui a formé les tout premiers propagandistes du berbérisme,
et à leurs tête Said BOULIFA (1865-1931), Mohamed MAAMRI (qui n’est pas Mouloud mais
peut-être un de ses oncles, étant lui aussi de Beni Yenni).
Désormais, la France clame haut et fort la nécessité d’intensifier les efforts pour faire dominer
l’invasion culturelle sur la région kabyle en particulier, pour ensuite l’isoler du reste du territoire
algérien, et ceci était dû, à mon avis, au caractère tenace des habitants de cette région surtout
lorsqu’il s’agissait pour eux de défendre leur religion, leur terre et leur liberté. En effet, la
France n’a pu mettre sous contrôle la totalité de la région Zouaoua qu’en 1857, sans pour
autant que les rébellions ne cessent. Elle continua à prendre les plus grandes précautions
avec cette région plus qu’avec toute autre, elle en avait vu les habitants répondre à l’appel du
Dey Hussein pour défendre la capitale, soutenir l’Emir Abdelkader dans sa résistance de 1837
à 1846 et toutes les autres révolutions comme celles de : Chérif Si Mohamed El Hachemi
(DCD 1849), Chérif Boubaghla (DCD 1854), Mohamed Attetraoui (DCD 1855), Fatma
Nsoumer (emprisonnée en 1857) et El Mokrani (DCD 1871). Et Ceci va à l’encontre des
analyses annoncées officiellement par les français qui prétendaient avoir ressenti chez les
habitants de la région une facilité d’intégration et une faiblesse religieuse qui les ont
encouragés à les francophoniser et les arracher à leur identité islamique et arabe plus
facilement que d'autres.
Cette crainte portée à cette population se traduira par la multiplication des campagnes de
christianisation sur la région de Zouaoua, c'est l'époque des " pères blancs ", ces troupes de
Lavigerie qui se répandirent activement pour apporter soins et scolarisation, mais aussi pour
construire des églises. Le gouvernement français avait même ouvert des écoles dans les
villages en obligeant les enfants à s'y inscrire tout en combattant les zaouïas qui enseignaient
le Coran et autres savoirs, en particulier celles qui suivaient la voie " Rahmanite " qui étaient
connues pour leur soutien aux révoltes populaires contre l'occupation.
Et il a été rapporté que le cardinal Lavigerie avait dit en 1867 lors d’un séminaire organisé en
Kabylie sur la christianisation : « Notre mission n’est pas d’y transporter la population de la
Mère Patrie. Notre mission est de nous assimiler en ramenant à notre civilisation qui était
celle de leurs pères, ces populations berbères… Il faut cesser de parquer (ce peuple) dans son
Coran. Il faut que la France lui donne, l’Evangile ou qu’elle le chasse dans les déserts loin du
monde civilisé ».
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Le Dr Aboulkacem Saadallah avait aussi remarqué que les français avaient même modifié
certaines appellations dès qu’ils avaient ouvertement annoncé la politisation de « l’affaire »
pour mieux pouvoir semer la division entre les algériens. Désormais les « zouaouas » seraient
appelés les « kabyles » et l’adjectif « kabyle » remplacerait celui de « berbère ».
La politique adoptée pour diviser les arabes et les kabyles était une part indissociable de
celle de la guerre contre l’islam et la langue arabe en Algérie, une guerre menée par les
évangélistes, les orientalistes et les médias. Et j'ai pu voir les graines du séparatisme et de la
discrimination semées entre autres dans les manuels scolaires qui relataient à l'époque en
langue dialectale les périples de " l'arabe et du zouaoui ", et même du célèbre " Jouha " qui n'a
pas échappé à ce vice, puisqu'il existait désormais un Jouha arabe et un autre kabyle et
même parfois un Jouha…français !!
De la langue et la culture, vers le genre et l’origine
Il n’a pas suffit aux français d’endoctriner tous ceux qu’ils ont formé avec l’idée que leur
région aurait une langue et une culture qui n’auraient rien à voir avec la culture
arabo-islamique, ils ont même cherché à remettre en question les origines des zouaouis. En
effet, jusque là, les historiens étaient partagés entre deux principaux avis sur l’origine des
berbères, un premier qui leur attribue une origine yéménite (de Himyar) et un deuxième qui les
fait descendre de Palestine (Kenaan), l’orient étant considéré comme le berceau de toutes les
civilisations, mais voilà que les français arrivent avec une toute autre thèse qui ne concerne
que les habitants de zouaoua, qui sont de la tribu berbère de Senhadja, et qui leur prétend des
origines Aryennes germaniques vu l’existence parmi eux de beaucoup de blonds aux yeux
bleus !!Une preuve risible sur laquelle les français se sont basés pour dire que les zouaouis
n’étaient pas des berbères mais des descendants des vandales qui ont envahi la terre des
berbères au 5 ième siècle A.C. !! Ils seraient en fait comme les arabes et les turcs venus d’orient
ou les français et les espagnoles venus d’Europe.
Et il n’est pas sans intérêt ici de rappeler que « La Revue Africaine » parue en 1859, avait
publié un rapport de l’interprète militaire Alphonse Meyer titré « l’origine des kabyles selon les
connaissances locales » et dans lequel il s’était basé sur les témoignages des vieux de la
région qui ont affirmé avoir la conviction d’être d’origine arabe, à l’exception de la tribu de
Fraoussen qui serait d’origine perse !!
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Hélas, en annonçant sa stratégie, et en lançant ces allégations, la France à réussi à trouver
parmi les enfants même de l’Algérie non seulement des partisans, mais aussi des promoteurs
dévoués, dont le meilleur exemple est celui des communistes qui considéraient l’Algérie une
nation en voie de constitution, composée d’éléments kabyles, mozabites, chaouis, arabes,
turques, français, italiens, espagnoles, maltais et juifs.
Mais autant qu’il y ait eu de collaborateurs et de victimes qui ont adhéré à ces idées racistes
et hostiles à l’islam et à la culture arabe, il y a eu d’autres algériens qui ont fait face à cette
idéologie et à cette apostasie, et à leur tête Abou Yaala Ezzouaoui (DCD 1952) qui a écrit
« l’histoire des zouaouas » en 1918, un livre qu’il publiera en 1924 à Damas, et dont le plus
grand objectif était de montrer la véritable origine des berbères pour démentir la parodie
française qui leur prétend des origines aryennes germaniques. Tout aussi célèbre, le discours
prononcé en kabyle par Yahia Ben Abdallah Hammoudi El-Ouerthilani (DCD 1972) en 1936
lors d'une assemblée de l'association des Oulémas en riposte aux impostures françaises hyper
médiatisées à l'époque, suivi également par un discours de Abdelhamid Ben Badis intitulé " ce
que la main d'Allah a uni, celle de Satan ne le dispersera pas ", et dont le résumé sera publié
sur Al-Bassair du 17 janvier 1936, signé Ben Badis Assanhadji (le sanhadjite), Zouaoua étant
une branche de la grande tribu amazigh de Sanhadja.
La première explosion au sein du Parti du Peuple Algérien
Parmi les phases les plus importantes de l’histoire de la crise berbériste, celle du conflit du
parti populaire kabyle au sein du parti populaire algérien, et qui nous dévoile la vérité sur les
premiers militants berbéristes du pays. Une idéologie dont les premiers symptômes
apparurent en 1945 sur la communauté des algériens immigrés en France. Le militant Bennai
Ouaali avait à l’époque fait requête auprès du comité d’organisation du PPA de regrouper la
totalité de la région Zouaoua parlant le berbère en un seul département, argumentant sa
proposition par le lien de sang et de langue qu’il y avait entre ses habitants, mais le parti
refusa sa demande.
En 1947, les berbéristes abordent la question ethnique lors d’une assemblée du PPA, mais le
parti refuse toute négociation sur son esprit arabo-islamique. Un an après, Ali Yahia dit Rachid,
qui était à la tête du comité directeur de la fédération de France du PPA, annonce son refus
du principe de « l’Algérie Arabe et Musulmane » et propose celui de « l’Algérie Algérienne ». Et
quand le PPA organisa une collecte au profit de la Palestine, Ali Yahia ne tarda pas à montrer
son refus et même son hostilité envers tous ce qui est arabe.
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Peu de temps plus tard, la direction tombe sur une lettre envoyée par Omar Oussedik (à
l’époque prisonnier) à Ouaali Bennay, qui démontre l’existence d’une organisation secrète
appelée « Parti Populaire Kabyle ». La direction décidera par la suite de dissoudre la fédération
française et d’exclure du parti les éléments complices dans cette conspiration dont : Ali Yahia,
Ouaali Bennay, Omar Oussedik, Ammar Ould Hammouda, Sadek Hadjriss, Ali Aimeche,
Mabrouk Ben Lahsen, Yahia Henine, Said Oubouzar et Belaid Ait Medri.
L’historien Mohamed Harbi a d’ailleurs montré que l’éducation même de ses derniers avait un
rôle important dans leur orientation idéologique : Ali Yahia (Rachid) et bien d’autres
descendent de familles ayant pris la nationalité française et sur lesquelles étaient appliquées
les lois françaises, Ould Hammouda et Oussedik étaient tous deux diplômés de l’école
normale de Bouzaréah et très influencés par les principes laïques, d’autres encore affichaient
clairement leur haine et leur refus de l’Islam.
Les idées laïques et communistes n’étaient pas seules à l’origine de la déviation de ces
individus, celle-ci était également le fruit des principes diffusés par les pères blancs et l’école
française stipulant que les Arabes n’étaient que des envahisseurs ayant imposé aux Kabyles
leur langue et leur religion par la force.
Hussein Ait Ahmed qui était à l’époque président de l’organisation spéciale et membre du
comité central du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) a, quant à
lui, échappé à l’exclusion du parti vu qu’il avait nié avoir connaissance de la conspiration, il
s’était même détourné des conspirateurs dès la confirmation de leur inculpation. Mais puisque
les doutes rôdaient toujours sur ce personnage, et qu’il faisait partie des recherchés par la
police française depuis la découverte de l’OS, il finit par contacter le Caire pour pouvoir y
rejoindre Kheider et Chadli El-Mekki.
Cette première étincelle de la division était apparemment basée en France, il n’y avait au
sein du parti en Algérie que quelques éléments de la Kasma de Ain Hammam adhérant à cette
idée à l’époque où la Kabylie comptait une douzaine de Kasmas. Krim Belkacem et Ammar
Ouaamrane, les célèbres militants de la région de Draa El-Mizane, ont fortement soutenu le
parti dans cette affaire, on sait même que Krim Belkacem a ouvert le feu sur certains
séparatistes. C’est comme ça que la Kabylie est resté fidèle aux principes du parti et
également à Messali El-Hadj même contre ses adversaires « centralistes » jusqu’à l’été 1954.
Après qu’ils aient été renvoyés du parti, ces séparatistes trouvèrent refuge auprès des partis
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qui correspondaient à leurs idées athéistes et à leurs principes anti-Arabe et anti-Islam,
certains adhéreront au Parti Communiste Algérien (comme Sadek Hedjriss qui en deviendra
président plus tard), les autres se tourneront vers le Parti Communiste Français.
Ce qu’il faut également souligner, c’est que l’ancien militant du Parti Populaire : le docteur
Othmane Saadi a révélé que la direction du parti avait découvert des intrus travaillant pour le
compte du préfet d’Alger qui ont participé à diffuser cette idéologie parmi les militants du parti
et ont tout planifié pour semer la discorde. La régie du parti a dû les liquider physiquement.
La guerre de libération et l’union du peuple algérien
Il n’y avait au cours de la guerre de libération aucune discussion sur le berbérisme ni aucune
polémique sur l’identité, ces sujets étant en effet considérés clos, d’abord depuis le
communiqué du 1 er novembre qui stipulait : « l’union de l’Afrique du nord dans son cadre
naturel arabo-islamique », et en suite lors de l’indépendance quand l’assemblée nationale
adopta le projet de l’arabisation dans le programme de Tripoli, où elle insista sur la nécessité
de permettre à la langue arabe de retrouver son statut de langue de culture, de civilisation et
de travail. Les grands fidèles de la France n’avaient en effet aucun rôle pendant la guerre de
libération, ils avaient à l’époque totalement fondu dans le parti communiste qui resta hostile au
front de libération et à l’armée de libération jusqu’à l’indépendance.
On trouve également dans l’histoire de la révolution dans la région kabyle des instructions du
colonel Amirouche obligeant la pratique de la prière dans les rangs de l’armée de libération
nationale et l’apprentissage de la langue arabe pour les combattants illettrés, instructions qui
furent accueillies à bras ouverts par les moudjahidine et eurent un excellent écho. Et à ce sujet
j’ai écrit il y a quelques temps une étude certifiée titrée « le colonel Amirouche : le moudjahid
au service de la science et de la langue arabe » pour ceux qui veulent s’y référer.
Après l’indépendance, certains événements seront fortement utilisés pour raviver la flamme
de l’ethnisme, en l’occurrence celui de l’été 1962, dont Ahmed Ben Bella était dit le premier
responsable, ce dernier, arrivant de France et descendant en Tunisie, dira (en
français) : « Nous sommes arabes », lui qui était pourtant d’origine berbère. Ces paroles qu’il
prononça pour satisfaire Djamel Abd Ennacer, le soutien extérieur de Ben Bella dans sa révolte
contre le gouvernement provisoire, seront interprétées par certains comme une allusion faite
au chef effectif du gouvernement « Krim Belkacem » d’origine kabyle !! Et comme les
partisants du gouvernement provisoire se limitaient aux wilayas 3 et 4, l’affaire parut aux
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générations qui ne l’ont pas vécu comme un incident à caractère régionaliste, or ce n’était
point le cas, et même si les adversaires ont fini par faire la paix, cette crise fût utilisée de façon
malsaine et reçu des interprétations à caractère discriminatoire qui n’avaient absolument rien à
voir avec la réalité.
…Et la France n’abandonna pas son rôle
Même si l’Algérie était désormais indépendante, qu’elle avait regagné sa souveraineté et
qu’elle avait commencé à établir les éléments de son identité, la France ne freina pas ses
conspirations qui se succédèrent contre notre cher pays. En 1967 elle suggéra à un groupe
formé d’un ancien officier de l’armée française, d’un pharmacien, d’un chanteur et d’un
journaliste (tous possédant la nationalité française) de créer l’Académie Berbère à Paris,
espérant ainsi poursuivre son projet à travers leur parole, et le réaliser avec leurs mains.
D’autres algériens se joindront par la suite à ce groupe dont M’hand Aarab Bessaoud qui en
deviendra président. L’Académie réalisera plusieurs éditions dont un ensemble de publications
incitatives truffées de mensonges, de falsifications, de diffamations et de rancœur envers
l’Arabe et l’Islam.
D’autres organisations ayant le même esprit et militant pour la culture berbère verront le jour
en France, en effet, en 1973 un groupe de jeunes adhérents à l’Académie Berbère s’en
détachera pour créer l’Assemblée des Etudes Berbères à l’université de Paris, ils seront
accusés par M’hand Aarab de coalition avec la Chine !! Se forme ensuite En 1978 l’Union du
Peuple Berbère qui publia « La Ligue » un magazine politique, et qui avait pour principales
revendications l’opposition à l’arabisation et la reconnaissance du kabyle en tant que langue
officielle de l’Algérie, et en 1982 Mouloud Maamri créé le Centre d’Etudes et de Recherches
Berbères à Paris ainsi que le magazine « Awal » (la parole).
Bien qu’ils étaient nombreux, ces organismes prétendant défendre l’identité, l’histoire et la
culture berbère n’ont fourni aucun effort pour rassembler et conserver le patrimoine berbère, ils
se contentaient plutôt de faire la guerre à l’Arabe et à l’Islam, et utilisaient l’identité berbère du
peuple algérien à des fins politiques n’ayant aucun lien avec la culture. Il faut dire que ses
organismes n’auraient jamais osé afficher l’histoire berbère au risque de se faire démasquer,
celle-ci ayant toujours glorifié l’Islam et les Arabes et confirmant l’union des deux cultures
Arabe et Berbère ainsi que l’engagement des deux sangs pour le triomphe, la propagation et la
défense de l’Islam.
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Et c’est ainsi que nous arrivons à palper dans cette petite escapade historique le fond de la
crise berbériste qui n’est autre que le soutien aux colonisateurs français, la haine envers
l’Islam et l’Arabe et l’adhérence au communisme et à la laïcité.
Nous implorons Allah exalté de faire retourner la conspiration des traîtres sur eux-mêmes et
de les détruire par leurs propres complots.
Et le sceau de nos invocations est : Louange à Allah Seigneur de l’univers.
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