Notice informative sur le projet « Sécurité dans le

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Notice informative sur le projet « Sécurité dans le
Notice informative sur le projet « Sécurité dans le sport » / Table ronde
1. DERNIERES ACTUALITES
(Etat le 19.06.09)
Qu’est-ce que le groupe de projet national « Sécurité dans le sport » ?
Depuis longtemps déjà, des ébauches de solutions sont examinées pour lutter contre la violence dans
le cadre de manifestations sportives, en particulier dans le monde du football et du hockey sur glace.
Les autorités compétentes et les organisations concernées se sont donc regroupées pour constituer le
groupe de projet national « Sécurité dans le sport ». Ce groupe est coordonné par la Commission pour
la sécurité de Swiss Olympic et a commencé à être opérationnel en février 2009. Son travail se base sur
un plan d’exécution voté par les participants de la table ronde pour la lutte contre la violence dans le
sport, placée sous la direction du conseiller fédéral Ueli Maurer, à l’occasion de la dernière réunion du
23 janvier 2009.
Quelle est la mission du groupe de projet national « Sécurité dans le sport » ?
Lors de matchs tests définis, le groupe de projet national « Sécurité dans le sport » examine les
possibilités de lutter contre la violence dans le sport et observe les effets de nouvelles mesures. Sur la
base de ces résultats, il soumet des recommandations à la Commission pour la sécurité de Swiss
Olympic ou à la table ronde pour la lutte contre la violence dans le sport.
Quels thèmes liés au problème de la violence dans le sport le groupe de projet national « Sécurité
dans le sport » traite-t-il ?
Les quatre domaines thématiques suivants sont abordés :
−
L’alcool : obtenir des informations sur les effets des limitations de la consommation d’alcool
sur les débordements ; obtenir des informations pour savoir si la consommation d’alcool peut
renforcer la prédisposition à la violence.
−
Collaboration transversale : améliorer les procédures et l’échange d’informations entre
tous les partenaires et tous les interlocuteurs dans le cadre des dispositifs de sécurité.
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−
Contact et collaboration avec les supporters : trouver des formes de collaboration et les
promouvoir auprès des supporters, des fédérations, des ligues, des clubs, des exploitants de
stades, des transports publics, des autorités, etc.
−
Tester les possibilités et les limites de la levée de l’anonymat des personnes violentes.
L’attention n’est toutefois pas uniquement focalisée sur ce qu’il se passe dans les stades, mais aussi
sur les risques présents en dehors des stades tant avant qu’après le match.
Qui est représenté dans le groupe de projet national « Sécurité dans le sport » ?
−
L’Office fédéral du sport (OFSPO)
−
Swiss Olympic
−
La Conférence des directrices et des directeurs des départements cantonaux de justice et police
(CCDJP)
−
La Conférence des directrices et des directeurs de police des villes suisses (CDPVS)
−
La Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS)
−
La Société des chefs des polices des villes de Suisse (SCPVS)
−
Les Chemins de fer fédéraux (CFF)
−
L’Association suisse de football (ASF)
−
La Swiss Football League (SFL)
−
La Ligue suisse de hockey sur glace (LSHG) et la National League (NL)
−
L’Association des entreprises suisses de services de sécurité (VSSU)
−
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP)
−
La Régie fédérale des alcools (RFA)
Qu’est-ce que la table ronde pour la lutte contre la violence dans le sport ?
La table ronde pour la lutte contre la violence dans le sport s’est réunie pour la première fois le 29
janvier 2007, sur l’invitation du ministre des sports de l’époque, le conseiller fédéral Samuel Schmid.
Parmi les invités figuraient des représentants de fédérations sportives, de la Confédération et des
cantons. L’escalade de la violence dans le cadre de manifestations sportives, en particulier dans le
monde du football et du hockey sur glace, a motivé la création de cette table ronde. A l’occasion de
cette première table ronde, les participants ont signé conjointement la « Déclaration du sport suisse
pour la lutte contre la violence dans le sport ».
Lien vers le PDF :
http://www.baspo.admin.ch/internet/baspo/fr/home/themen/gewaltbekaempfung.html
Cette déclaration constitue la base commune pour les projets et les mesures de tous les acteurs
impliqués en faveur d’une lutte accrue contre la violence dans le sport.
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Qui dirige la table ronde pour la lutte contre la violence dans le sport ?
La table ronde pour la lutte contre la violence dans le sport a été créée par le chef du DDPS de
l’époque, le conseiller fédéral Samuel Schmid. Elle est aujourd’hui dirigée par le conseiller fédéral Ueli
Maurer, chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports
(DDPS).
Qui participe à la table ronde pour la lutte contre la violence dans le sport ?
−
Le conseiller fédéral Ueli Maurer, chef du DDPS
−
Matthias Remund, directeur de l’Office fédéral du sport (OFSPO)
−
Le conseiller d’Etat Beat Fuchs, représentant de la Conférence des directrices et des directeurs des
départements cantonaux de justice et police (CCDJP)
−
La conseillère municipale Esther Maurer, présidente de la Conférence des directrices et des directeurs
de police des villes suisses (CDPVS)
−
Beat Hensler, président de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS)
−
Roger Schneeberger, secrétaire général de la Conférence des directrices et des directeurs des
départements cantonaux de justice et de police (CCDJP)
−
Jörg Schild, président de Swiss Olympic
−
Marc-André Giger, directeur exécutif de Swiss Olympic
−
Pius Valier, président de la Société des chefs des polices des villes de Suisse (SCPVS) et président de la
Commission pour la sécurité de Swiss Olympic
−
Peter Gilliéron, président de l’Association suisse de football (ASF)
−
Le poste de secrétaire général de l’ASF est vacant (c’est la raison pour laquelle Ulrich Pfister,
responsable de la sécurité de l’ASF, participe à la table ronde)
−
Thomas Grimm, président de la Swiss Football League
−
Jörg Häfeli, président de la Commission des supporters de la Swiss Football League
−
Philipp Gaydoul, président de la Ligue Suisse de Hockey sur Glace
−
Marc Furrer, président du conseil de surveillance de la Ligue Suisse de Hockey sur Glace
−
Denis Vaucher, directeur de la Ligue nationale suisse de hockey sur glace
−
Thomas Kräuchi, chef de la Division principale Services, fedpol
−
Rudolf Zesiger, responsable du sport du DDPS
Qui est responsable du groupe de projet national « Sécurité dans le sport » ?
Pius Valier, commandant de la police municipale de St-Gall et président de la Commission pour la
sécurité de Swiss Olympic. C’est également à lui qu’il convient d’adresser toutes les questions des
médias (tél. 071 224 61 70).
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Quand la prochaine table ronde pour la lutte contre la violence dans le sport aura-t-elle lieu ?
Le 23 juin 2009. Au terme de cette table ronde, les médias seront informés des résultats et des
décisions.
Que peut-on espérer de cette table ronde ?
Lors de la prochaine table ronde, le groupe de projet national « Sécurité dans le sport »
présentera les premières recommandations pour lutter contre la violence dans le sport dans
les domaines suivants :
−
Contact et collaboration avec les supporters
−
Alcool
−
Collaboration
−
Possibilités et limites de la levée de l’anonymat
Important à savoir : Lors des matchs tests, en dehors d’achats tests d’alcool, il n’y aura aucun contrôle
ni aucune inspection, et certainement aucune enquête secrète, comme cela a été évoqué sur un blog de
supporters. En concertation avec les personnes concernées, seules des observations de structures et de
processus seront effectuées pour pouvoir en déduire des recommandations. Les quatre points
susmentionnés seront les éléments de base.
Comment se présente la feuille de route (recommandations,
décisions) ?
Phase 1 (hiver 2009)
L’accent est mis sur la visite de matchs de ligue, essentiellement dans le football, mais également de
matchs de hockey sur glace, pour identifier les acteurs de tous les domaines, leurs besoins, leurs
opinions et leurs problèmes et analyser la situation. Cela devrait permettre de rédiger un premier
rapport intermédiaire avec des recommandations sur la suite du projet à compter de juillet 2009 (phase
2). Le rapport intermédiaire présentera certainement aussi une première ébauche de stratégie à suivre à
l’avenir ainsi qu’un premier plan directeur.
Phase 2 (été 2009)
La phase 2 se concentre essentiellement sur le traitement conceptuel des principales problématiques
identifiées dans la phase 1. Celles-ci doivent être présentées en tant que recommandations à la fin de
l’automne en vue de la table ronde de janvier 2010. Entre-temps, il s’agit de structurer et d’affiner la
communication entre les acteurs. De même, les observations faites dans le football doivent être vérifiées
dans le cadre de visites de matchs de ligues et, si nécessaire, adaptées.
La table ronde décidera ensuite de la poursuite du projet.
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De quels facteurs dépend le succès ?
En définitive, il dépend de la propension à agir de tous les acteurs impliqués (autorités, fédérations,
ligues et clubs), mais aussi de l’amélioration du dialogue avec les supporters et de l’acceptation des
mesures prises par tous ceux qui veulent passer des moments agréables dans les stades.
Quelle est la position du groupe « Sécurité dans le sport » par rapport aux frais de sécurité ?
Au mois de mars 2009, le Tribunal fédéral a décidé que les cantons pouvaient partiellement facturer
aux associations sportives leurs interventions policières spéciales en cas de débordements de
supporters. Le groupe de projet national « Sécurité dans le sport » a pris acte de cette décision et
l’intègrera dans ses travaux ultérieurs.
Pour que les matchs de ligue, dans le football et le hockey sur glace en particulier, redeviennent un
événement positif et sécurisé pour tous, tous les acteurs doivent prendre leurs responsabilités et
apporter leur pierre à l’édifice. La sécurité dans le sport a un coût. Même si les clubs et les exploitants
de stades dépensent beaucoup d’argent pour assurer la sécurité dans les stades, les coûts des
interventions spéciales de la police dans les lieux publics ne peuvent pas uniquement être assumés
par les pouvoirs publics (et donc par le contribuable).
Les organes du hockey sur glace et du football travaillent-ils main dans la main ?
Les deux fédérations, resp. les deux ligues, sont représentées à la table ronde et sont en contact
permanent car elles connaissent des problèmes similaires. Dans le domaine de la sécurité et des
supporters, les deux ligues fournissent des efforts conjoints et échangent des idées depuis de
nombreuses années. Par exemple, certains règlements se ressemblent et la formation des responsables
de la sécurité ou des délégués auprès des supporters est partiellement identique. Après le match
scandale de Lugano (débordements après la finale de play-off Lugano - ZSC Lions le 07.04.2001), la
collaboration a été intensifiée. Pour donner un autre exemple, un représentant du hockey sur glace
siège à la fois à la Commission pour la sécurité et à la Commission des supporters de la Swiss Football
League (SFL).
2. CONTEXTE
A quels problèmes sommes-nous confrontés dans les stades suisses ?
La communauté des stades est un reflet de la société. Nous n’avons dès lors pas uniquement à faire à
de belles passes, à de buts enthousiasmants et à des émotions positives, mais aussi à tous les
problèmes que connaît la société actuelle : les agressions, la violence, l’alcool, le racisme, le sexisme.
Les spectateurs et les spectatrices, en particulier les familles avec des enfants en bas âge, ne sont pas
les seuls à en pâtir, il en va de même pour tous les acteurs qui sont impliqués dans un match et qui
doivent assurer un déroulement le plus harmonieux possible d’une telle manifestation.
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Les débordements ont-ils augmenté dans les stades suisses ?
De manière générale, ces dernières années, on constate une augmentation massive de la prédisposition
à la violence autour des manifestations sportives dans le football et le hockey sur glace. L’attention des
médias a également changé. Après les événements négatifs marquants (FCL-FCB 1995, finale de play-off
Lugano – ZSC Lions / hockey sur glace 2001, finale de coupe FCZ-FCL 2005, finalissima Bâle-FCZ 2006,
etc.), ils se sont parfois focalisés sur ce thème pendant des semaines et ont signalé des incidents qui
n’auraient pas été mentionnés auparavant. Aucune statistique n’est tenue, les critères qualitatifs étant
de toute façon difficiles à saisir.
Qui sont les principaux acteurs ?
A Les responsables de clubs, parmi lesquels les responsables de la sécurité des clubs, les
délégués auprès des supporters des clubs et les accompagnants officiels lors de
déplacements à l’extérieur
B Les responsables du stade, parmi lesquels le chef de la sécurité du stade, les services de sécurité
privés (comme Protectas, Securitas ou Delta) et les stewards du stade
C La police et les forces de l’ordre, dont tous les organismes à feu bleu ainsi que les policiers
spécialisés appelés spotters (policiers infiltrés spécialisés chargés de la surveillance des gradins)
D Les responsables du fancoaching dans les clubs, qui assument une fonction charnière
entre les acteurs A, B et C et les supporters.
Qu’entend-on exactement par fancoaching ?
En complément au travail essentiellement disciplinaire et répressif de la police et des forces de l’ordre,
le fancoaching prône une approche préventive, sociale vis-à-vis des supporters, en endossant toujours
un rôle de médiation, en particulier vis-à-vis des supporters réguliers, organisés en clubs. Les
responsables du fancoaching établissent le dialogue entre tous les acteurs importants pour les
supporters et surtout avec le club, les responsables de stade, les forces de sécurité, mais aussi avec les
médias et le public. Les responsables du fancoaching peuvent donner aux supporters l’occasion de
s’exprimer vers l’extérieur, mais se chargent également de la communication interne (site Internet,
dépliant). Leurs tâches comprennent en outre la coordination des activités du stade, comme par
exemple les chorégraphies ou les stands de vente, l’organisation de trains supplémentaires pour les
déplacements à l’extérieur (en collaboration avec les CFF), la communication dans le cas d’interdictions
de stade, la réintégration des supporters après la levée de l’interdiction ou le rétablissement du contact
avec le comité directeur ou l’équipe. Le financement du fancoaching provient en général de plusieurs
sources, en particulier du club, de la ville, du canton et des sponsors.
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Le fancoaching existe-t-il dans tous les stades ? Quelle est la différence avec les délégués auprès des
supporters ?
Le fancoaching n’existe malheureusement pas encore dans tous les stades. En effet, contrairement à
ce qu’il se passe à l’étranger (surtout en Allemagne), la mise en place et le financement du
fancoaching ne sont pas réglementés de manière obligatoire. En Suisse, on trouve surtout des
responsables du fancoaching professionnels à Bâle, à Zurich, à Lucerne et à Berne. Dans le Stade de
Suisse du Wankdorf à Berne, il y a par exemple deux employés occupés à 40 % et, depuis 2009, il y a
également une personne qui effectue son service civil en tant que responsable du fancoaching. A
Zurich, l’association Fanarbeit Zürich, l’association instigatrice du Fanprojekt GC et du Fansozialarbeit
FC Zurich (www.fanarbeit-zuerich.ch), a été créée en octobre 2008. L’association est financée par le
canton de Zurich, la ville de Zurich et les deux clubs de football FC Zürich et Grasshopper-Club Zürich
(GC).
Il ne faut pas confondre les responsables du fancoaching avec les délégués auprès des supporters,
que le club est obligé de nommer comme personnes de contact pour la ligue. Les délégués auprès des
supporters entretiennent toutefois des contacts réguliers avec les responsables du fancoaching
(lorsqu’il y en a), ainsi qu’avec le responsable de la sécurité (qui doit obligatoirement être signalé à la
ligue).
Qui sont les hooligans ?
Les hooligans sont des supporters disposés à recourir à la violence, qui ne sont pas nécessairement
passionnés par le sport ni attachés à un club. Ces hommes qui agissent en groupes (les femmes sont
uniquement tolérées comme suiveuses), cherchent expressément la bagarre, essentiellement avec des
supporters adverses de la même trempe, voire, si cela n’est pas possible, avec les forces de sécurité.
Les hooligans recherchent toute occasion de laisser libre cours à la provocation, à la haine et à la
violence, même en dehors des stades. Les opinions politiques de la majorité des hooligans se situent
plutôt à droite qu’à gauche, mais attention à ne pas faire de généralités : les hooligans ne sont pas
nécessairement des extrémistes de droite. A l’heure actuelle, l’extrémisme de droite est moins
représenté chez les hooligans qu’on ne le pense. Quoi qu’il en soit, les hooligans et les skinheads
défendent souvent une cause commune lorsqu’il s’agit de s’adonner à la bagarre. D’ailleurs, le groupe
des hooligans dans son ensemble semble défendre des causes communes.
En règle générale, le hooliganisme va de pair avec le racisme, le sexisme, les slogans primitifs,
l’alcool et les drogues. Habituellement, après concertation, les affrontements ont lieu en dehors des
stades, parfois selon des règles prédéfinies telles que « homme contre homme » ou « sans
couteau ». Les films tournés à cette occasion sont utilisés pour déterminer le vainqueur du duel, ce
qui importe souvent davantage que le résultat du match. Les bagarres qui ont lieu après le match,
par exemple sur les parkings, sont qualifiées de « troisième mi-temps / quatrième tiers » ou de
« manifestation champêtre ou forestière ».
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Qui sont les ultras ?
Les ultras sont des supporters axés sur le vécu qui, contrairement aux hooligans, sont disposés à
recourir à la violence en situation uniquement. Leur attachement au football et à leur club préféré est
exemplaire. Une interdiction de stade a par conséquent de lourdes conséquences pour les ultras, tandis
que les hooligans se cherchent simplement un nouveau site. Les chorégraphies à grande échelle, bien
préparées, parfois associées à l’utilisation d’engins pyrotechniques interdits et introduits
subrepticement au préalable dans le stade, sont particulièrement typiques des ultras.
Les ultras peuvent avoir des connexions politiques à gauche ou à droite, et un changement à moyen
terme peut se produire en fonction du club. Chez les ultras de l’AC Milan par exemple, les anciens
drapeaux prisés de Che Guevara ont été évincés par des banderoles de la Forza Italia de Berlusconi. Dans
les clubs des grandes villes, comme le FCZ, le FCB et les YB, l’évolution se fait actuellement en sens
inverse, avec une prise de distance par rapport à la droite dans le domaine du hockey sur glace par
exemple.
Que peut-on dire sur les hooligans et les ultras d’un point de vue sociologique ?
De manière générale, le principe que rien n’est immuable est observable. Au moment de leur
impression, toutes les études scientifiques sur les supporters sont déjà dépassées par la réalité depuis
longtemps. Des données importantes sur les supporters, les hooligans et les ultras varient donc
beaucoup, comme par exemple l’âge, le sexe, l’origine géographique, la profession ou la
prédisposition à la violence. Un hooligan de 40 ans qui a fait des études et est officier est un sujet
médiatique parfait, mais ne permet pas pour autant de tirer des conclusions sur les autres supporters.
En règle générale, le rythme de ce changement est encore renforcé par le succès d’un club, qui fait
rapidement augmenter le nombre de spectateurs. Ceux que l’on appelle les supporters de mode, qui
ne sont pas encore intégrés dans la communauté du stade et ne connaissent pas certains codes
comportementaux, créent précisément des problèmes lors des déplacements à l’extérieur de par leur
comportement exclusif.
On peut néanmoins avancer certaines affirmations valables à moyen terme sur la tribune des supporters
(ou « kop ») : elle accepte de très mauvaise grâce qu’on lui impose quelque chose et réagit de manière
très sensible aux répressions de tous types, mais fonctionne en interne conformément à des règles
propres strictes et à des principes hiérarchiques (avec des « capos » comme leaders d’opinion). Cela
s’exprime également dans l’autorégulation de la tribune, un phénomène connu, positif, que le
fancoaching utilise volontiers en tant que support.
Quelles sont les bases juridiques du système d’information sur les hooligans (Hoogan) ?
Le fondement juridique de la base de données des hooligans ainsi que d’autres mesures contre la
violence dans le sport est ancré dans la loi fédérale instituant des mesures visant au maintien de la
sûreté intérieure (LMSI). Le Parlement a toutefois limité la validité de certaines dispositions à fin 2009,
car elles relèvent du domaine de compétences des cantons. Ces mesures seront remplacées début 2010
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par une convention intercantonale reprenant les mêmes dispositions. Celle-ci stipule en outre que,
lorsque les actes de violence ont été commis dans un lieu public dans le cadre de manifestations
sportives, la police est autorisée à transmettre les communications relatives aux auteurs de ces actes aux
clubs et aux exploitants de stade pour qu’ils puissent à leur tour prononcer des interdictions de stade.
Le concordat a été approuvé par la CCDJP en novembre 2007. Jusqu’ici, environ la moitié des cantons y
ont adhéré, et les travaux en cours dans les autres cantons donnent à penser que les autres suivront
sans aucun doute d’ici la fin de l’année.
Pour quels motifs est-on fiché dans le système d’information Hoogan ?
En vertu de l’art. 24a de la LMSI (RS 120), le système d’information électronique HOOGAN géré par
l’Office fédéral de la police (fedpol) comprend des données relatives aux personnes qui ont affiché un
comportement violent lors de manifestations sportives organisées en Suisse ou à l’étranger, et contre
lesquelles des mesures telles que des interdictions de stade, des interdictions de périmètre, des
obligations de se présenter à la police, des gardes à vue ou des interdictions de se rendre dans un
pays donné ont été prononcées. L’art. 21a de l’ordonnance sur les mesures visant au maintien de la
sûreté intérieure (OMSI ; RS 120.2) énumère les comportements violents qui engendrent une inscription
dans le fichier. Ce comportement violent doit pouvoir être prouvé (par ex. décisions judiciaires,
dénonciations policières, témoignages crédibles ou prises de vue de la police ; voir OMSI art. 21b).
Que sont les engins pyrotechniques ?
Ce terme vient du grec Pyr = feu. Les engins pyrotechniques sont des feux d’artifice interdits (pétards,
torches, fusées, etc.) qui, interdits dans toute la Suisse, sont introduits subrepticement dans les stades,
parfois dans des sandwichs, des chaussures, voire même dans des orifices corporels. Ils sont souvent
utilisés simultanément par plusieurs personnes à la suite d’un signal, par exemple après le marquage
d’un but ou au début des deux mi-temps. Les engins pyrotechniques sont particulièrement dangereux
en raison de leur charge explosive et de la température extrêmement élevée dégagée lors de l’allumage.
La visualisation médiatique des émotions vécues dans les stades à l’aide de feux d’artifice colorés
complique le débat sur les engins pyrotechniques. Le caractère difficile de l’introduction clandestine
de ces engins, qui a notamment été révélé au grand jour dans le cadre de la discussion sur la légalité,
prend constamment de l’ampleur en sa qualité de réaction de défi. En Suisse, l’interdiction porte
surtout sur les feux de Bengale, les fusées de détresse, les fumigènes et les pétards et, s’ils sont
allumés, ils constituent une infraction à la loi sur les explosifs. La plupart des engins pyrotechniques,
majoritairement conçus à des fins de sauvetage, sont très dangereux, car il est impossible de les
éteindre.
En Autriche, des expériences sont en cours pour autoriser l’allumage sous contrôle d’engins
pyrotechniques. Bon nombre de supporters voient cela d’un mauvais œil, car cela implique la
suppression de l’interdiction, et donc de l’attrait de la clandestinité (voir graffitis autorisés sur des
murs préalablement désignés).
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Les engins pyrotechniques sont achetés notamment sur Internet ou dans des magasins
spécialisés notamment en accessoires de navigation (fusées de détresse).
Qui peut prononcer une interdiction de stade et pour quels motifs ?
Dans le football, ce point est réglé par les directives de la SFL de février 2006 / révisées en janvier 2008
(téléchargement sur w w w . f o o t b a l l . c h ) et dans le hockey sur glace, par le Règlement pour l’ordre et la
sécurité ( w w w . n a t i o n a l l e a g u e . c h ) Ensuite, sur la base de son règlement intérieur, la ligue ou un
club de football ou de hockey sur glace peut prononcer une interdiction de stade pour une période
définie, en général deux ans, lorsqu’une personne physique transgresse le règlement du stade, par
exemple en enfreignant la loi sur les armes, en se rendant coupable d’un comportement « violent ou
provocateur », en commettant des actes racistes ou en franchissant les barrières. Le but de l’interdiction
de stade est d’assurer la sécurité des spectateurs. Le droit pour la personne concernée d’être entendue
est en passe d’être réglé par une nouvelle directive de la SFL.
Est-il autorisé de faire des recherches sur Internet dans le domaine criminel ?
Dans certains cantons (SG, LU, BE, BS), il arrive actuellement que des images publiées sur Internet
servent à favoriser l’identification de criminels recherchés. Des photos ou des vidéos de suspects prises
par les forces de l’ordre ou mises à disposition par des particuliers sont publiées sur Internet afin que
les personnes concernées se présentent elles-mêmes aux postes de police en charge de l’affaire ou
qu’un tiers transmette des informations au sujet du ou des suspect(s). Jusqu’à présent, la table ronde
ne s’est pas encore exprimée à propos de ce moyen de recherche. Il est néanmoins crucial qu’il
permette le maintien du sens des proportions ainsi que le respect des dispositions relatives au droit de
la protection des données :
−
La personne dont la photo est publiée doit être soupçonnée d’un délit ou d’un crime grave.
−
Le soupçon doit être suffisamment fondé (photo/vidéo).
−
Toutes les autres possibilités de recherche des forces de l’ordre ont été tentées sans succès (la
recherche par Internet doit intervenir en dernier recours).
−
Les images sont publiées uniquement pendant le temps nécessaire. Les images des personnes qui
ont été retrouvées sont effacées immédiatement.
−
La recherche par Internet a lieu d’entente avec l’autorité d’instruction.
Pourquoi le débat autour des places assises et des places debout s’est-il à tel point enflammé ?
L’une des principales exigences de la culture (non commerciale) des supporters est d’obtenir des places
debout. Les places debout ont l’avantage de permettre de se déplacer et de discuter librement pendant
le match. En outre, les sièges dérangent lorsqu’il s’agit d’encourager son équipe et d’exprimer sa joie.
Les stades dotés uniquement de places assises ne sont pas appréciés par les supporters car considérés
comme étant commerciaux, stériles et nuisibles à la culture des supporters. Au niveau international
(FIFA, UEFA), les places debout sont interdites. Il en va de même au niveau national en Angleterre.
Outre-Manche, ce sont essentiellement des raisons sécuritaires qui ont mené à l’introduction de stades
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dotés uniquement de places assises. Grâce à une attribution personnalisée des billets et à une
surveillance vidéo ciblée, il est possible de savoir qui se trouve où dans le stade. Le danger d’une
bousculade incontrôlée dans un endroit précis des tribunes (comme ce fut le cas lors de la catastrophe
de Hillsborough à Sheffield en 1989 qui a fait 96 morts) est ainsi diminué. En Angleterre, la décision de
supprimer les grillages contribue également à réduire le risque. Plus aucun incident grave n’a été
signalé dans ce pays depuis l’introduction de stades avec des places assises ainsi que depuis
l’augmentation correspondante du prix des billets. Un déplacement partiel du problème a toutefois été
constaté (autres ligues, autres spécialités sportives).
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