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- Évaluation stratégique des incidences sur l’environnement (ESIE) ________________________________________________________________________ INTERREG V-A 2014-2020 Euregio Meuse-Rhin - Projet de texte - Effectuée à la demande de : Fondation Euregio Meuse-Rhin Nimègue, novembre 2014 Table des matières p. Résumé Chapitre 1 Chapitre 2 1 Préambule 3 1.1 1.2 1.3 1.4 3 4 5 6 Cadre d’évaluation 2.1 2.2 2.3 2.4 Chapitre 3 Chapitre 4 Annexe 1 Délimitation de la zone de programmation Contexte de l’ESIE Objectifs et teneur de l’ESIE Procédure Préambule Le programme de coopération dans ses grandes lignes Objectifs spécifiques retenus Méthode d'évaluation et niveau de détail 8 8 8 11 12 Contexte stratégique et situation environnementale 15 3.1 Contexte stratégique 3.2 Situation environnementale : situation de départ & développement autonome 15 Évaluation des incidences 26 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 26 27 33 35 36 Préambule Évaluation des incidences potentielles sur l’environnement Impact et cohérence au niveau du programme Lacunes dans les connaissances Suivi et évaluation Aperçu des cadres stratégiques EMR 17 38 Résumé Une Évaluation stratégique des incidences sur l'environnement (ESIE) a pour objectif d'obtenir à un stade précoce un aperçu clair des principales incidences sur l'environnement. Il s’agit d’estimer et d’évaluer de manière systématique et scientifique les conséquences escomptées du programme pour les hommes et l’environnement. Le but est d’accorder à l’environnement une place à part entière dans le processus décisionnel afférent au programme, et de signaler en temps utile les éventuels points particuliers importants. Dans son Programme de Coopération (PC) pour la période 2014-2020, l’EMR a défini quatre axes prioritaires avec des objectifs thématiques afférents, à savoir : 1 2 3 4 Innovation 2020: Renforcer la recherche, le développement technologique et l’innovation. Économie 2020: Améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME). Inclusion sociale et formation: Promouvoir l’inclusion sociale, lutter contre la pauvreté et toute forme de discrimination. Intelligence territoriale: Renforcer les capacités institutionnelles et l’efficacité des administrations publiques. Le PC s’oriente notamment sur la promotion de l'innovation, de l'esprit d'entreprise, ainsi que du développement social et territorial. La focalisation du programme en tant que telle ne vise pas d'investissements spatio-économiques à grande échelle pour lesquels on peut s'attendre à des effets significatifs sur l'environnement. En ce qui concerne les axes prioritaires, huit objectifs spécifiques (OS) ont été définis, dont trois avec d’éventuels effets significatifs sur l’environnement : OS 2.1: Augmentation de la capacité de concurrence dans les PME. OS 2.2: Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME. OS 4.2: Amélioration de l’attractivité du territoire du programme. L’augmentation de la compétitivité des PME (OS 2.1) peut influer de manière négative sur notamment l’occupation des espaces et la mobilité, sur les émissions, la consommation d'énergie et les déchets. L’utilisation plus efficace des matières premières dans les PME (OS 2.2) vise explicitement une amélioration en termes de nature et d’environnement, mais elle peut aussi avoir des effets négatifs en termes de transport, d’air et de climat, de flore et de faune, ainsi que de paysages et de biodiversité. L’augmentation du nombre de visiteurs et de la mobilité résultant de l'amélioration de l’attractivité de la zone de programmation (OS 4.2) peut avoir des effets négatifs sur notamment la flore et la faune, ainsi qu’en matière de bruit, de qualité de l'air et de biodiversité. Buck Consultants International / NC Advies 1 Dans son ensemble, le programme contribue de manière positive à l’amélioration de l’environnement dans les domaines suivants : air et climat, énergie et déchets, et ce à partir de l’objectif spécifique 2.2 qui est spécifiquement orienté sur une utilisation plus efficace des matières premières dans le secteur des PME. Les éventuels effets négatifs d’une portée substantielle sur l’environnement sont principalement dus à l’augmentation escomptée de la croissance économique, à une occupation supplémentaire des espaces en raison de la politique de ré-industrialisation, à l’afflux de davantage de visiteurs avec des effets perturbateurs sur la flore et la faune ainsi que sur la biodiversité, et à une augmentation du nombre de mouvements de véhicules résultant d’un nombre croissant de visiteurs et de la croissance économique de la région. D’éventuels effets négatifs sur l’environnement peuvent être (partiellement) absorbés par des mesures axées sur une concrétisation durable des objectifs du programme. On peut citer par exemple des mesures novatrices en matière de durabilité comme l’écodesign et les nouvelles combinaisons durables produits – marché (OS 2.1), une utilisation plus efficace des matières premières par les PME (OS 2.2), la protection des zones sensibles et la stimulation d’une mobilité durable et intelligente. La présente évaluation stratégique des incidences sur l’environnement concerne une évaluation ex-ante sur la base des objectifs du programme décrits de manière globale, avec quelques propositions d’actions directrices à titre d’indication. Les activités concrètes à mettre en œuvre au sein du programme ne sont pas encore définitivement arrêtées. Il s’agit également dans ce cas d’une évaluation qualitative et globale. En ce qui concerne les activités et les projets concrets au niveau individuel, il conviendra de déterminer en temps utile dans quelle mesure une évaluation plus spécifique des incidences sur l’environnement doit être effectuée. Buck Consultants International / NC Advies 2 Chapitre 1 1.1 Préambule Délimitation de la zone de programmation L’Euregio Meuse-Rhin s’étend sur trois pays et se compose des régions partenaires suivantes : les provinces du Limbourg (B) et de Liège (B) et la Communauté germanophone de Belgique, la Region Aachen (D), et la partie méridionale de la Province du Limbourg néerlandais (NL). Une partie du Land de Rhénanie-Palatinat (D), composée de l’Eifelkreis Bitburg-Prüm et du Kreis Vulkaneifel, participe également au programme opérationnel INTERREG V-A Euregio Meuse-Rhin 2014-2020. Les arrondissements de Leuven (B), Zuidoost-Noord-Brabant (NL) et Huy-Waremme (B) ont participé en tant que zones adjacentes au cours de la période INTERREG IVA. En ce qui concerne le programme INTERREG V 2014-2020, ces zones participeront en vertu de l’article 20 du Règlement (CE) relatif à la coopération territoriale européenne, sur la base des modalités convenues entre les États membres. En ce qui concerne l’Arrondissement Leuven et Zuidoost-Noord-Brabant, ces entités constituent un partenariat privilégié au sein de l’axe prioritaire Innovation, alors que les Arrondissements Huy et Waremme en forme un au sein des axes prioritaires Inclusion sociale et formation, et Intelligence territoriale. Figure 1.1 Zone de programmation INTERREG IV-A de l'Euregio Meuse-Rhin. Source : Analyse socio-économique PO ETS INTERREG VA 2014-2020 (octobre 2013) Buck Consultants International / NC Advies 3 La zone de programmation a une forte densité de population et compte plus de 4,2 millions d’habitants sur un territoire d’environ 13 700 km² (306 habitants/km²), avec quelque 1,4 million de personnes qui vivent en Allemagne, 0,8 million aux Pays-Bas et 1,9 million en Belgique. Les villes les plus densément peuplées sont celles de Liège, Maastricht, Aix-laChapelle et Düren, ainsi que les zones où l'extraction de la houille a représenté autrefois une activité économique importante. 1.2 Contexte de l’ESIE Le partenariat de l’Euregio Meuse-Rhin (EMR) constitue l’une des plus anciennes Euregios de l’Union européenne, et depuis 1976 déjà, trois pays et cinq régions partenaires coopèrent sur des thématiques transfrontalières dans le domaine du développement socioéconomique régional. Ce territoire aux confins de la Belgique, de l’Allemagne et des Pays-Bas se caractérise par une grande diversité linguistique, des paysages et des cultures que l’on apprécie au-delà des frontières. Afin d’améliorer la coopération interrégionale, la Commission européenne développe depuis quelques décennies déjà le programme INTERREG, et en tant que région frontière, l’EMR ressortit au programme INTERREG A, dont le cinquième cycle est en préparation, autrement dit INTERREG V-A. Sous la conduite d’un groupe de travail, un nouveau Programme de Coopération (PC) est actuellement élaboré pour la période 2014-2020. Avec ce programme, l’EMR entend contribuer à la stratégie Europe 2020 axée sur une croissance intelligente, durable et inclusive, avec en résumé les ambitions suivantes pour les années qui viennent : Poursuite du développement de la zone de programmation pour en faire une région moderne de la connaissance et des technologies avec une économie compétitive. Développement durable axé sur une transition vers une économie dans laquelle les matières premières sont utilisées plus efficacement. Promotion d’une qualité de vie élevée dans une société inclusive qui crée des emplois. Accentuation du rôle de l'EMR en tant que région pilote de l'intégration européenne. Compte tenu des défis transfrontaliers au sein de son territoire, l’EMR a choisi pour le programme INTERREG V-A quatre axes prioritaires avec des objectifs thématiques comprenant huit objectifs spécifiques. Pour de plus amples explications, voir le point « portée » au chapitre 2. Une évaluation ex ante est nécessaire afin d’évaluer la pertinence de cette stratégie par rapport aux conditions de l’UE. Dans ce cadre et conformément aux directives de la Commission européenne, une évaluation stratégique des incidences sur l’environnement (ESIE) doit également être effectuée. Buck Consultants International / NC Advies 4 1.3 Objectifs et teneur de l’ESIE L’ESIE a pour objectif d’estimer et d’évaluer de manière systématique et scientifique les conséquences escomptées du programme pour les hommes et l’environnement. En la matière, l’objectif est de donner une place à part entière à l’environnement pendant le processus décisionnel relatif au programme, dans la perspective d’un développement économique et social durable de la région. La procédure ESIE porte sur des plans ou des programmes qui peuvent (au final) conduire à des activités ou à des projets concrets avec d’éventuelles incidences néfastes pour l’environnement. Dans le cadre de la mise en œuvre du programme, cela concernera de très nombreux projets répartis sur trois pays et qui peuvent avoir un impact cumulatif significatif sur l’environnement. Compte tenu du principe de précaution, une procédure à part entière d’évaluation stratégique des incidences sur l’environnement a donc été retenue. Au vu du caractère encore global des mesures du programme INTERREG, les incidences ne peuvent à ce stade être indiquées que dans les grandes lignes. Dans la présente analyse ESIE, l’accent porte sur l’identification des éventuelles incidences significatives sur l’environnement, négatives et positives. Conformément aux directives de l’UE, les points suivants seront successivement abordés : Teneur et objectifs du plan et la relation éventuelle avec d’autres plans. Cadre d’évaluation de la présente évaluation stratégique ex-ante des incidences sur l’environnement. Objectifs stratégiques appropriés, et la manière dont il en est tenu compte dans le plan. Situation environnementale existante, et évolution escomptée si le plan n’était pas mis en œuvre. Description des éventuelles incidences significatives pour l’environnement dues aussi bien au plan qu’à des alternatives raisonnables du plan en question, avec une motivation sous-tendant la manière dont les incidences en question ont été déterminées. Description des éventuelles incidences significatives pour les zones identifiées dans le cadre de Natura 2000 et les autres zones naturelles avec un statut restreint. Une description des mesures qui peuvent être raisonnablement prises afin de prévenir, de limiter voire d’annihiler d’éventuelles incidences néfastes importantes pour l’environnement. Un aperçu des manques consécutifs à l’absence de connaissances ou d’informations. Les mesures de suivi envisagées. Il s’agit donc ainsi d’une évaluation globale des incidences sur l’environnement à un stade précoce de l’évolution du programme. Lors de la mise en œuvre du programme, l’auteur de l’initiative devra au cas par cas évaluer si une activité/un projet concret doit obligatoirement faire l’objet d’une évaluation plus spécifique des incidences sur l’environnement. Buck Consultants International / NC Advies 5 1.4 Procédure Étant donné que le programme INTERREG V A pour l’Euregio Meuse-Rhin concerne des zones qui se situent en Belgique (parties de la Wallonie, Flandre et Communauté germanophone), en Allemagne (parties de la Rhénanie du Nord-Westphalie et Rhénanie-Palatinat) et aux Pays-Bas (parties du Limbourg et Brabant septentrional), une procédure ESIE devra être suivie dans tous ces pays. La procédure suivie repose sur la Directive 2001/42/CE et sera mise en œuvre dans les trois pays avec de légères différences. Dans les grandes lignes, la procédure ESIE comporte quatre phases, à savoir : A B C D Portée Recherches sur les incidences Consultation et prise de décision Suivi et Évaluation Ces quatre phases sont reprises de manière schématique dans la figure 1.2, avec en outre une répartition selon les six étapes concrètes. Les six étapes en question sont explicitées par la suite. Figure 1.2 Développement schématique des quatre phases en six étapes concrètes Buck Consultants International / NC Advies 6 1 Portée et niveau de détail ESIE En ce qui concerne l’ESIE à effectuer, l’approche et les limites ont été fixées au préalable dans la « Note sur la portée et le niveau de détail » (octobre 2014). Cette note a été soumise aux autorités environnementales des différentes régions partenaires. La portée et le niveau de détail de l’évaluation environnementale ont été fixés sur la base des réponses reçues. 2 Évaluation des incidences L’évaluation stratégique des incidences sur l’environnement est effectuée sur la base de la portée et du niveau de détail qui ont été définis à l’étape précédente. Les principales incidences éventuelles nocives pour l’environnement dues aux différentes mesures ont été répertoriées. Les résultats de l’étude ont été consignés dans le présent rapport environnemental et résumés de manière compréhensible pour le grand public. 3 Consultations Dans le cadre de l’évaluation stratégique des incidences sur l’environnement, la directive ESIE prescrit une consultation des autorités environnementales, du public, et des pays voisins concernés. Le groupe de travail qui prépare le nouveau programme INTERREG a l’intention de présenter au public le rapport environnemental simultanément avec le projet du programme dans le cadre d’une large consultation par Internet. Parallèlement à cette consultation par Internet, le rapport sera soumis par le groupe de travail aux autorités environnementales des différentes régions partenaires. 4 Traitement et motivation L’étape suivante consiste à traiter et à motiver les incidences de l’ESIE et des consultations pour le programme de coopération définitif. 5 Prise de décision et publication Le groupe de travail remet à la Commission européenne le nouveau programme INTERREG, avec l’évaluation ex-ante afférente comprenant l’ESIE. Après le traitement des éventuelles remarques complémentaires, le programme définitif sera introduit et la Commission européenne statuera. 6 Implémentation (suivi et évaluation) La mise en œuvre du nouveau programme INTERREG V-A avec le suivi et l’évaluation afférents des éventuelles incidences imprévues sur l’environnement est de la responsabilité de l’Autorité de gestion du nouveau programme, laquelle peut en l’occurrence se référer aux points particuliers, aux indicateurs et aux mesures que l’on peut raisonnablement prendre et qui sont repris dans l’ESIE. Buck Consultants International / NC Advies 7 Chapitre 2 2.1 Cadre d’évaluation Préambule L’évaluation stratégique des incidences sur l'environnement est applicable au Programme de Coopération tel que remis le xxx à la Commission Européenne. Les grandes lignes du programme prévu sont décrites au paragraphe 2.2. Toutes les parties du programme ne sont pas concernées par la mise en œuvre d’une évaluation des incidences. Pour certains objectifs du programme, il se peut qu’il n’y ait pas ou très peu d'incidences sur l'environnement à prévoir. Le paragraphe 2.3 indique les objectifs spécifiques du programme qui ont été sélectionnés et étudiés dans la présente évaluation des incidences sur l'environnement. Le paragraphe 2.4 est consacré à la méthode d’évaluation adoptée, avec un niveau de détail adéquat par rapport à la décision prévue. 2.2 Le programme de coopération dans ses grandes lignes Les défis pour la coopération transfrontalière dans l’EMR pour la période 2014-2020 ont été identifiés sur la base d’une évaluation stratégique. En l'occurrence, il a été tenu compte des défis à l’échelle de l’UE, de l’analyse socio-économique de la région, des missions stratégiques régionales, ainsi que des expériences du passé. Cela a donné lieu à l’établissement de quatre axes prioritaires avec les objectifs thématiques afférents : 1 2 3 4 Innovation 2020 : Renforcer la recherche, le développement technologique et l’innovation. Économie 2020 : Améliorer la compétitivité des petites et moyennes industries et entreprises (PMI/PME). Inclusion sociale et formation : Promouvoir l'inclusion sociale, lutter contre la pauvreté et toute forme de discrimination. Intelligence territoriale : Renforcer les capacités institutionnelles et l’efficacité des administrations publiques. Buck Consultants International / NC Advies 8 Pour chacun de ces quatre axes prioritaires et objectifs thématiques, des objectifs dits spécifiques (objectifs spécifiques, OS) ont été identifiés, lesquels doivent encore être élaborés plus en détail dans le cadre de possibles projets et activités. On trouvera ci-après un bref descriptif de chaque objectif spécifique. Axe 1 Innovation2020 OS 1.1 : Augmentation du pourcentage de PMI/PME introduisant des innovations La valorisation des connaissances est stimulée par la promotion des collaborations interentreprises, ainsi qu'entre les entreprises et les instituts de recherche. Par le soutien à de réels projets de développement par les entreprises, le programme contribue à la valorisation des connaissances par le biais de l’innovation en matière de nouveaux produits et services, ce qui permet également de renforcer l’économie dans l'EMR. OS 1.2 : Augmentation des liens et des synergies entre les entreprises, les centres de R&D et l’enseignement supérieur. Cette priorité d’investissement a plus particulièrement pour objectif le transfert de technologies des centres R&D vers les PMI/PME et le développement de clusters économiques innovants eurégionaux. Le but du soutien à la coopération entre les centres de recherche technologiques et les PMI/PME est d’accroître la capacité d’innovation au sein des PMI/PME. Axe 2 Economie2020 OS 2.1 : Augmentation de la capacité de concurrence dans les PME L’objectif est de stimuler les entrepreneurs existants à s’orienter sur le renouvellement et l’amélioration de leur esprit d’entreprise, et en outre d’inciter les nouveaux entrepreneurs au démarrage de leur entreprise, en mettant l’accent dans les deux cas spécifiquement sur les PMI/PME. L’entrepreneuriat doit être considéré ici dans une optique d’économie eurégionale et de renforcement de la dimension transfrontalière. Le programme vise à encourager et à stimuler de nouvelles activités, ainsi qu’à développer et à échanger de nouvelles idées, ce qui peut aboutir à la création de nouvelles applications, de nouveaux processus et de nouveaux services, ainsi qu’à la création de nouvelles entreprises. C’est précisément à l’intersection des secteurs qu’il y a des opportunités pour un nouvel entreprenariat. OS 2.2 : Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME L’utilisation durable des ressources naturelles est une condition sine qua non pour conserver et renforcer les entreprises. Des techniques innovantes peuvent encourager l’efficacité énergétique. Le programme entend promouvoir les investissements en premier lieu dans les entreprises de technologies innovantes qui utilisent les ressources plus efficacement. Buck Consultants International / NC Advies 9 L’objectif du programme est donc de stimuler, de sensibiliser et de démontrer. Des activités grâce auxquelles des techniques seront développées et des possibilités d’application augmenteront, pour accroître les investissements dans le démarrage des techniques. Ainsi, la mise en œuvre des nouvelles techniques développées sera renforcée. Par la stimulation des investissements dans ce domaine, l’efficacité des procédés industriels et de production dans le domaine des ressources naturelles sera renforcée. Axe 3 Inclusion sociale et formation OS 3.1 : Augmenter l’intégration sociale des groupes les plus fragilisés La croissance inclusive est l’un des principaux objectifs de la politique européenne. L’intégration sociale et les évolutions démographiques sont des thèmes importants pour une société inclusive. Les conséquences du chômage (en particulier dans les villes), du vieillissement de la population et de la perte d’espaces verts sont autant de défis majeurs dans les différentes régions de l’EMR. Les groupes qui sont fragilisés par la pauvreté, les conditions sociales, un handicap, etc. courent un risque plus élevé de perdre le lien sociétal. L’EMR souhaite éviter cela et a pour objectif de maintenir l’intégration sociale de ces groupes fragilisés. OS 3.2 : Amélioration de l’adéquation entre les systèmes de formations transfrontaliers et le marché de l’emploi Les investissements dans la qualité des formations et dans l’amélioration de l’adéquation par rapport au marché du travail permettront de répondre aux défis qui se posent à l’EMR en matière de diminution de la population active et de changements démographiques, de lutte contre la fuite des cerveaux, contre la pénurie de diplômés de l’enseignement supérieur et contre la pénurie de personnel technique qualifié. Axe 4 Intelligence territoriale OS 4.1 : Diminution des entraves au fonctionnement transfrontalier pour les citoyens et les institutions Cette priorité d’investissement vise le renforcement de la capacité institutionnelle et une administration publique plus efficace par l’amélioration de la coopération entre les institutions et les citoyens, ainsi qu’au moyen d’une meilleure coopération juridique et administrative au niveau transfrontalier. Par le biais d’un train de mesures au niveau transfrontalier, amoindrissement de l’obstacle représenté par la frontière, et intensification des interactions transfrontalières entre les citoyens et les institutions. OS 4.2 : Amélioration de l’attractivité du territoire du programme L’EMR souhaite mettre l’accent sur l’augmentation du nombre de visiteurs et de touristes dans la région. Il s’agit pour ce faire notamment de renforcer les visites des attractions touristiques et des institutions touristiques et culturelles. L’utilisation des transports en commun sera facilitée afin d’améliorer l’accès aux attractions touristiques. Buck Consultants International / NC Advies 10 2.3 Objectifs spécifiques retenus Le Programme de Coopération s’oriente très fortement sur la stimulation de la recherche et de l’innovation, sur la coopération entre les entreprises ainsi qu’entre les institutions d’enseignement et celles de la recherche, sur l’adéquation des formations et du marché de l’emploi, sur l’intégration sociale des groupes défavorisés ainsi que sur l’amoindrissement des obstacles engendrés par les frontières. Le programme en tant que tel ne comporte que peu d’interventions physiques susceptibles d’avoir un effet significatif sur l’environnement. Selon les prévisions, la plupart des objectifs spécifiques n’auront pas d’impact sur l’environnement, ou très peu. Sur les huit objectifs spécifiques, il y en a cinq dont les incidences sur l’environnement sont négligeables, et trois qui sont susceptibles d’avoir des influences éventuellement significatives et qui pour cette raison sont repris dans la présente évaluation stratégique des incidences sur l'environnement (voir la note « Portée et niveau de détail »). Il s'agit des objectifs suivants : OS 2.1 : Augmentation de la capacité de concurrence dans les PME L’accent porte en l’occurrence sur l’encouragement et la stimulation de nouvelles activités, ainsi que sur le développement et l’échange de nouvelles idées, ce qui peut aboutir à la création de nouvelles applications, de nouveaux processus et de nouveaux services, ainsi qu’à la création de nouvelles entreprises. Cela peut conduire à la création (par exemple coworking), à la croissance et à la reprise de petites et moyennes entreprises, ainsi que par le biais d’une amélioration de l’innovation, à un possible redéploiement de certains secteurs économiques dans le cadre d’une politique de ré-industrialisation. La croissance et le redéploiement peuvent avoir un impact significatif sur l’environnement. OS 2.2 : Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME Il s’agit par exemple de stimuler la production et l’utilisation de sources d’énergies durables et de l’énergie verte, et éventuellement des technologies permettant de réduire les taux d’émissions de . Les restructurations de certains secteurs dans le cadre d’une politique de ré-industrialisation peuvent également avoir une incidence notable sur l’environnement. OS 4.2 : Amélioration de l’attractivité du territoire du programme L’EMR souhaite mettre l’accent sur l’augmentation du nombre de visiteurs et de touristes dans la région. Il s’agit pour ce faire de renforcer entre autres les visites des attractions touristiques et des institutions touristiques et culturelles. L’utilisation des transports en commun sera facilitée afin d’améliorer l’accès aux attractions touristiques. L’augmentation du nombre de visiteurs engendre une pression plus importante sur la nature et l’environnement, et l’on peut donc s’attendre à des incidences significatives sur l’environnement. Buck Consultants International / NC Advies 11 2.4 Méthode d'évaluation et niveau de détail Dans les grandes lignes, la méthode se présente comme suit: En coopération avec le groupe de travail INTERREG V-A, il y a eu un inventaire des principaux cadres stratégiques régionaux dans les domaines de l’économie régionale, de l’aménagement du territoire ainsi que de la nature et de l’environnement. Cette documentation est utilisée comme point de départ dans le chapitre 3 pour voir dans quelle mesure il est question d’une politique cohérente entre le Programme de Coopération et la stratégie des différentes régions. Un inventaire de la situation de départ au niveau régional et des différents défis spécifiques a été réalisé pour chaque aspect environnemental sur la base de l’analyse SWOT et l’analyse de la région réalisées précédemment. Cela constitue la situation de référence, qui comprend également les évolutions autonomes dans les années à venir. Il a ensuite été procédé à l’évaluation de l’impact (auquel on peut réellement s’attendre) du présent programme par rapport à ces différents objectifs/missions et des aspects environnementaux à différencier. Cela aboutit à une analyse multicritères, qui tient compte en l’occurrence, surtout dans l’évaluation qualitative, des cadres quantitatifs en vigueur pour les rapports sur les incidences environnementales. Situation de référence L’évaluation des incidences sur l’environnement est applicable à la zone de programmation d’INTERREG V-A. Les limites de la zone d’étude ne sont pas intangibles, il s’agit d’une transition flexible qui peut varier selon une échelle adaptée à l’incidence environnementale attendue en fonction de l’objet/la mesure. L’évaluation des incidences aura lieu à l’horizon 2020. Les incidences escomptées sur l’environnement seront en l’occurrence comparées par rapport à la situation dite de référence. Dans ce cadre, la situation environnementale actuelle est répertoriée, ainsi que les principales évolutions (autonomes) auxquelles on peut s’attendre, indépendamment du programme. Il s’agit également d’une première base pour le suivi pendant la phase de mise en œuvre du programme. Examen de la cohérence de la stratégie Une brève analyse a été effectuée sur les plus importants cadres stratégiques des différentes autorités dans l’Euregio Meuse-Rhin afin d’identifier leurs ambitions en matière environnementale. À cette fin, il a été demandé aux membres du groupe de travail EMR de remettre leurs deux plus importants documents stratégiques au niveau de leur région (voir annexe 1). Il a été examiné dans quelle mesure les objets/mesures envisagés correspondent aux objectifs et à la stratégie au niveau régional et national. Buck Consultants International / NC Advies 12 Évaluation des aspects environnementaux pour chaque objectif spécifique L’évaluation des incidences sur l’environnement se fait ensuite pour chaque objectif spécifique approprié. Comme cela a été indiqué au paragraphe 2.2, il s’agit de trois objectifs spécifiques pour lesquels on peut éventuellement s’attendre à des incidences significatives sur l’environnement. Dans le cadre de l’évaluation environnementale, ces objectifs spécifiques ont été examinés sur la base de neuf aspects environnementaux. Le tableau 2.1 présente un aperçu des aspects environnementaux appropriés qui seront examinés pour chaque objectif environnemental. Tableau 2 .1 Objectifs spécifiques et aspects environnementaux appropriés Objectifs spécifiques Aspects environnementaux 2.1) Augmentation de la 2.2) Utilisation plus efficace 4.2) Amélioration de des ressources natucapacité de concurl’attractivité du terrirelles par les PME. rence dans les PME. toire du programme X X X Hommes, mobilité et aspects territoriaux X X X Paysages, patrimoine et archéologie X X X Flore et faune X X Sols et nappes phréatiques X X Eaux de surface X Nuisances sonores et vibrations X X X Air et climat X X Énergie et déchets X X X Biodiversité L’interaction entre les différents aspects environnementaux est également importante, et il en sera le cas échéant tenu compte dans l’évaluation des incidences. Niveau de détail adapté à la prise de décision Le niveau de détail de l’évaluation environnementale est adapté au niveau de détail actuel du programme. Le programme est un plan stratégique qui fixe les grandes lignes de la politique de développement au sein de la zone de programmation. Au vu du caractère encore global des mesures, les incidences ne peuvent à ce stade être indiquées que dans les grandes lignes. En cas d’incidences environnementales escomptées significatives, des points particuliers seront formulés sur la base desquels les plans et les projets/activités à introduire seront évalués dans la phase suivante. On indiquera pour chaque critère approprié les points sur lesquels les plans et projets à introduire doivent être évalués. L’objectif en la matière est de pouvoir effectuer, lors d’un stade ultérieur de l’évaluation des projets, une pondération miBuck Consultants International / NC Advies 13 nutieuse des incidences sur l’environnement sur la base des indicateurs d’incidences appropriés. Cela permet d’accorder à l’environnement une place judicieuse dans le processus décisionnel actuel vis-à-vis du programme INTERREG V A et vis-à-vis du futur processus décisionnel portant sur les plans et projets/activités. Buck Consultants International / NC Advies 14 Chapitre 3 3.1 Contexte stratégique et situation environnementale Contexte stratégique Tant la Belgique que l’Allemagne et les Pays-Bas appliquent une stratégie visant à rencontrer les objectifs de l’Europe en matière d’environnement. Dans ces pays, la législation et les ambitions de l’Europe sont donc des éléments de plus en plus déterminants de la politique à mener en matière de nature et d’environnement. Chaque pays est lui-même responsable de la transposition des accords en question dans sa propre législation. Dans ce contexte, chaque pays adopte sa propre méthode, avec un calendrier différent de mise en œuvre et différents types de mesures. Cette concrétisation individuelle s’exprime dans une législation et une réglementation spécifiques au niveau national, avec parfois également des règlements afférents à un niveau décentralisé. Nous sommes confrontés dans les trois pays de l'EMR, ainsi que dans les régions qui les constituent, à une diversité de cadres stratégiques dans le domaine de l’économie régionale, de l’aménagement du territoire, des transports, de la politique énergétique et de celle afférente à la nature et à l’environnement. Avec en outre pour chaque pays et (sous)région une diversité de perspectives et de focalisations stratégiques, ainsi qu’en matière de mesures (initiales). On ne peut donc pas parler d’une politique environnementale intégrée au niveau eurégional. Pour une vue plus générale, les principaux objectifs stratégiques au sein de l’Euregio Meuse-Rhin ont été résumés pour chaque aspect environnemental (voir tableau 3.1). Tableau 3.1 Résumé des ambitions stratégiques les plus importantes dans l’Euregio Meuse-Rhin Aspect environnemental Hommes, mobilité et aspects territoriaux Ambition EMR 1 : Objectif de mobilité durable 2 : Augmentation de l’efficacité écologique dans les secteurs sociétaux 3 : Sensibilisation à la biodiversité Paysages, patrimoine et archéologie 1 : Préservation et renforcement des valeurs naturelles et historiques - culturelles. 2 : Protection du patrimoine Flore et faune 1 : Protection des espèces et de leurs habitats 2 : Protection des biotopes de la flore et la faune (notamment par des zones naturelles) 3 : Aménagement de réseaux écologiques pour relier les zones naturelles entre elles Buck Consultants International / NC Advies 15 Aspect environnemental Sols et nappes phréatiques Eaux de surface Nuisances sonores et vibrations Air et climat (émissions) Énergie et déchets (génération et utilisation) Biodiversité Ambition EMR 1 : Prévention de la pollution des sols 2 : Assainissement des sols pollués 3 : Lutte contre l’érosion des sols 4 : Amélioration de la qualité des eaux souterraines et réduction des émissions affectant les eaux 5 : Réduction de la pression des nutriments sur le sol 6 : Maintien de la qualité de l’eau potable par la mise en réserve de certaines zones 1 : Assainissement des nappes polluées 2 : Sécurisation hydrologique par la mise en réserve de zones de débordement 3 : Amélioration de la qualité des eaux de surface et de baignade 4 : Réduction des problèmes d’inondations au niveau régional 1 : Réduction conformément aux normes légales des nuisances sonores engendrées par le trafic routier, ferroviaire et aérien Respect des normes européennes en matière de qualité de l’air par : 1 : Réduction des émissions de particules fines 2 : Réduction des émissions de CO2 3 : Réduction des émissions de matières acides (NO2, SO2 et NH3) 1 : Augmentation de l’utilisation de sources d’énergies renouvelables 2 : Utilisation plus importante de la biomasse et des déchets organiques (locaux) 3 : Réduction de la consommation d’énergie, et augmentation de l’efficacité énergétique 4 : Réemploi maximal des déchets 5 : Réduction de la pression environnementale du traitement des déchets 1 : Actions de préservation et de rétablissement de la biodiversité Sur la base de cette analyse stratégique, il a été examiné dans quelle mesure les objectifs de programmation prévus par le Programme de Coopération correspondaient aux objectifs eurégionaux et nationaux en matière de nature et d’environnement. Si l’on examine le Programme de Coopération, on constate alors que l’objectif spécifique 2.2 « Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME » comporte directement en soi un objectif environnemental. Grâce au PC, des efforts importants seront fournis pour cet objectif environnemental, et l’on peut s’attendre à des résultats concrets mesurables. En ce qui concerne les autres aspects environnementaux, les objectifs sont divergents, mais des effets induits pourront probablement jouer un rôle. Voir à ce propos l’évaluation ex-ante des incidences sur l'environnement au chapitre 4. Buck Consultants International / NC Advies 16 3.2 Situation environnementale : situation de départ & développement autonome Dans le présent paragraphe, vous trouverez pour chaque thème environnemental à évaluer une brève description de la situation actuelle (situation de départ) et des évolutions escomptées déjà en cours au sein de la stratégie en vigueur (développements autonomes). En l’occurrence, le thème « Hommes, mobilité et aspects territoriaux » est trop large pour faire l’objet d’une brève description ici. Le thème « Paysages, patrimoine et archéologie » est développé en deux thèmes secondaires. Paysages A) Situation de départ L’Euregio Meuse-Rhin est souvent et à raison perçue comme fortement urbanisée. Près de quatre millions d’habitants y vivent sur un territoire de 13 700 km². Le Limbourg méridional et la Städteregion Aachen ont la densité de population la plus élevée. Le tableau 3.2 montre que la partie rurale n’en occupe pas moins une place importante et que le taux de sols occupés à des fins agricoles et sylvicoles (et nature) dans les parties belges et néerlandaises de l'Euregio correspond aux taux des pays concernés dans leur ensemble. Pour l'Euregio, la zone rurale constitue un atout important en tant qu'élément du cadre de vie et d'habitat, ainsi qu'en tant que facteur d'implantation pour les nouvelles entreprises, sans oublier l'attrait touristique. Le secteur agricole peut contribuer dans une grande mesure à la préservation des qualités afférentes, notamment en élargissant ses activités, par exemple dans le domaine de la gestion de la nature et des paysages, de l’énergie durable et de l’écotourisme. Tableau 3.2 Affectation des sols en 2011 (en %) Limbourg méridional et central (NL) Province de Liège Städteregion Aachen Kreis Düren Kreis Heinsberg Kreis Euskirchen Arr. Hasselt (B) Arr. Maaseik (B) Arr. Tongres (B) Communauté germanophone (B) Eifelkreis Bitburg-Prüm/ Landkreis Vulkaneifel Arrondissement Leuven* Zuidoost-Noord-Brabant** Agriculture 58 % n.c. 39 % 57 % 64 % 47 % 41 % 44 % 54 % 42 % 54 % 42 % n.c 54 % Forêt 13 % n.c. 31 % 21 % 11 % 38 % 12 % 17 % 9% 41 % 36 % 45 % n.c 26 % Surfaces bâties & de trafic 29 % n.c. 30 % 22 % 25 % 15 % 47 % 39 % 38 % 18 % 10 % 12 % n.c 20 % * données non disponibles pour la province de Liège et l'Arrondissement Leuven ** données de 2010 Source : Analyse socio-économique EMR sur la base de CBS, IT NRW, FÖD Wirtschaft, SPF Économie Buck Consultants International / NC Advies 17 La politique européenne Natura 2000 distingue deux liaisons écologiques importantes qui traversent la région : une zone naturelle sèche allant des contreforts des Vosges, de l’Eifel et des Ardennes jusqu’à la Campine belge via le Limbourg méridional puis vers le nord en direction de la Veluwe en passant par la rive droite de la Meuse d’une part et une zone écologique humide constituée par la vallée de la Meuse et ses cours d’eau d’autre part. La région compte sept parcs nationaux ou naturels d’importance qui sont d’une grande valeur pour la biodiversité et déterminent son caractère verdoyant : Parc national de la Haute Campine en Belgique Parc national Meinweg (NL-D) Parc national Nordeifel (D) Parc national Südeifel (D) Natur- und Geopark Vulkaneifel (D) Parc naturel des Hautes Fagnes-Eifel (B-D) Parc national De Groote Peel (NL). B) Développement autonome Outre les deux zones Natura 2000 et les sept plus grands parcs naturels ou nationaux, plusieurs paysages et parcs transfrontaliers ont été aménagés ou sont en train de l’être : Parc frontalier Meuse-Schwalm-Nette (NL-D) Parc frontalier Campine-Broek (B-NL) Parc fluvial de la vallée de la Meuse (B-NL) Parc des trois pays (B-D-NL) Le développement du Parc des trois pays est un projet important dans l’Euregio. Le Parc des trois pays est un paysage (culturel) à petite échelle principalement, qui est situé entre deux grandes réserves naturelles : les forêts humides hautes de tourbe et bruyère (Hautes Fagnes, Eifel, Ardennes) et les complexes forestiers secs de la Campine belge. Les frontières sont restées vagues puisque le Parc des trois pays n'est pas considéré comme une entité territoriale. Le Parc comprend une zone dite intérieure (l’espace rural ouvert entre les agglomérations), la zone urbaine construite Liège/Maastricht/Sittard/Geleen/Parkstad/Aixla-Chapelle/Eupen et Verviers, ainsi qu’une zone extérieure d’environ 5 km autour du cercle aggloméré. Une vision paysagère commune est formulée (2012-2013) pour le Parc des trois pays avec le soutien du programme européen ESPON1. L’étude est réalisée par un consortium d’instituts de recherche universitaires allemands, belges et néerlandais. 1 European Observation Network for Territorial Development and cohesion Buck Consultants International / NC Advies 18 Patrimoine et archéologie A) Situation de départ Pendant des siècles, la région a connu une mosaïque de dizaines de duchés, comtés, principautés, électorats, évêchés et villes franches qui se faisaient concurrence. La région est souvent appelée « Europe en miniature ». Le passé dynamique de l'Euregio est un reflet de l'histoire européenne. Les premiers agriculteurs, les Celtes, les Romains, les Francs sous Charlemagne, les Français sous Napoléon et les invasions des 1e et 2e guerres mondiales sont autant de périodes qui ont laissé leurs empreintes dans le paysage, le patrimoine, l’archéologie et la culture de la région. La Limes (l’ancienne frontière romaine) traverse la région, et on y trouve beaucoup d'éléments culturels et historiques qui datent de la période romaine. La nature y est très belle, et se caractérise par de petits cours d'eau, des cascades et des plateaux. B) Développement autonome La région perçoit sa complexité historique et la diversité qui en découle comme une marque commerciale importante. Les différents pouvoirs publics de la région travaillent donc activement au maintien et au renforcement du patrimoine historique. C’est ainsi qu’il a été décidé avec le parc naturel « Vulkaneifel » en tant que maillon du réseau européen des géoparcs de se donner pour objectif de relier les géosciences et le tourisme, et de les développer durablement. En 2005, le parc en tant que « Global Geopark » a été porté sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La Limes (l’ancienne frontière romaine) figure déjà en Allemagne sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et aux Pays-Bas sur la liste provisoire de ce patrimoine mondial. Flore et faune A) Situation de départ Dans l'Euregio Meuse-Rhin, la nature ainsi que la flore et la faune présentent une grande diversité. Depuis les sommets de l’Eifel au sud-est (Rhénanie-Palatinat), jusqu’à l’ancienne région de tourbières du Peel au nord-ouest (Brabant septentrional et Limbourg), on trouve une mosaïque de différentes zones naturelles ayant chacune ses propres caractéristiques en matière de flore et de faune. Bien que l’on puisse parler d’une grande superficie, la qualité des espaces naturels dans l’Euregio est un point sensible, notamment en raison de l’intensification de l’agriculture, de l’assèchement des sols et de la problématique des engrais. Ces facteurs ont des conséquences sur la flore et la faune. C’est ainsi qu’au cours du dernier siècle quelque 140 espèces menacées ont disparu rien que sur le territoire de la Flandre. Les autorités constatent également dans les autres régions partenaires que la tendance à la disparition des espèces n’est pas encore inversée en dépit des mesures prises en faveur de la préservation de la nature. On peut donc affirmer que dans l’Euregio la flore et la faune sont sous pression. Buck Consultants International / NC Advies 19 B) Développement autonome La flore et la faune font l’objet d’attention dans plusieurs régions partenaires de l'Euregio Meuse-Rhin. Il s’agit notamment du rétablissement des écosystèmes et de l’amélioration des habitats pour les espèces menacées (liste rouge). La Région flamande par exemple s’est fixé comme ambition de rétablir un minimum de 15 % des écosystèmes endommagés. Par ailleurs, la province du Brabant septentrional a l’intention de développer des écosystèmes aussi complets que possible. À cette fin, elle étudie notamment la faisabilité de la réintroduction de grands mammifères comme le cerf, le lynx, la loutre, le castor et le bison européen. Sols et nappes phréatiques A) Situation de départ Dans l'Euregio, la pollution des sols est un héritage du passé. Les activités industrielles y ont laissé des traces. La pollution des sols par les métaux lourds dans les Limbourg belge et néerlandais ainsi que dans le Zuidoost-Noord-Brabant est une conséquence des activités des zingueries qui y sont établies, et cela reste un problème important. C’est pourquoi l’assainissement et la rénovation d’anciens sites industriels par des experts spécialisés ont aujourd’hui la priorité, avec en outre un objectif de développement économique par la création de nouveaux sites industriels de haut niveau. D'autre part, l'agriculture joue également un rôle dans la pollution des sols en raison des teneurs élevées en phosphates et nitrates qui résultent d'un enrichissement trop intensif des sols. Un autre problème est celui de l’érosion des sols consécutive à l'envergure croissante des activités agricoles et à un traitement intensif des sols, ce qui entraîne un risque d'érosion de la couche fertile. B) Développement autonome L’attention requise par le problème de l’érosion des sols est également importante dans le contexte du caractère transfrontalier des cours d’eau, et les premières initiatives dans ce domaine ont déjà été prises. Simultanément, il paraît difficile d’atteindre les objectifs formulés, notamment dans le domaine de la qualité des sols. C’est ainsi que dans la province du Brabant septentrional, l’assainissement des sols pollués par les phosphates prendra encore plusieurs dizaines d’années. Dans ce domaine, la province mène surtout une politique axée sur la réduction de la quantité des phosphates déjà présents. Eaux de surface A) Situation de départ En raison notamment du changement climatique, l’approche des crues dans les vallées des ruisseaux régionaux et la protection contre les inondations dans la vallée de la Meuse reBuck Consultants International / NC Advies 20 quièrent toujours l’attention nécessaire. D’autre part, la pénurie d’eau résultant d’étés plus chauds et plus secs constitue un défi pour la gestion de l’eau. À cette fin, les capacités d’absorption du bassin doivent être autant que possible restaurées, de préférence via une approche des vallées des ruisseaux et fleuves. Dans ce contexte, les précipitations sont retenues le plus possible via un aménagement écologique des cours d’eau et pentes des vallées et via l’infiltration des eaux dans les villages et villes. Cela profitera à la qualité de vie dans la région, à la qualité de la nature dans et aux abords des vallées de ruisseaux et fleuves, préviendra les crues, la pollution diffuse et l’érosion, et contribuera à la réduction des pics de crues dans la Meuse. Des problèmes qui se présentent en zone rurale sont notamment l’assèchement trop prononcé des parcelles sylvicoles et agricoles, les érosions de terres agricoles, les déversements agricoles (pollutions diffuses) ainsi que les déversements accidentels. Le degré de mise à l’égout et d’épuration des eaux de surface diffère. Dans le domaine de la qualité et de la quantité d’eau, les régions partenaires poursuivent à peu près les mêmes buts, c’est-à-dire la promotion d’un aménagement des cours d’eau axé sur la nature et adapté aux objectifs écologiques ainsi que l’amélioration de la qualité de l’eau. Cette amélioration sera obtenue en poursuivant la réalisation des raccordements au réseau d'égouts, d’installations d’épuration de l’eau et de bassins de déversement, ainsi que par l’aménagement d’équipements individuels d’épuration de l’eau lorsque le raccordement au réseau d’égouts n’est pas efficace. La rapidité de la mise en œuvre est toutefois très différente dans les diverses parties de la zone de programmation. Outre une grande diversité de vallées de ruisseaux et cours d’eau d’une grande valeur écologique et paysagère qui présentent beaucoup d’attrait touristique et récréatif, l’Euregio Meuse-Rhin dispose de toutes sortes de ressources liées à l’eau : une production d’énergie considérable (barrages), d’importantes réserves d’eau, l’exploitation commerciale d’eau minérale (Gerolsteiner, Spa et Chaudfontaine), des stations thermales, etc. La directive-cadre européenne sur l’eau (DCE) et la directive européenne sur les risques d’inondation (dite directive Inondation) permettent une approche axée sur le bassin hydrographique, et qui par conséquent ne s’arrête pas aux frontières. Font partie notamment des structures de concertation transfrontalières existant dans le domaine de l’eau: La Commission internationale de la Meuse (CIM) à laquelle participent les gouvernements régionaux de Flandre et Wallonie, d’Allemagne, de France, du Luxembourg et des Pays-Bas. La Province du Limbourg (NL) siège dans le groupe de concertation préparatoire. Les commissions transfrontalières sur l'eau, et les comités de bassin hydrographique (qualité et quantité), auxquels participent la Wallonie, la Flandre et l'Allemagne, les agences de l'eau néerlandaises et la Province du Limbourg (NL). Ces dernières années, la coopération a été particulièrement intensive entre les partenaires de l’Euregio Meuse-Rhin afin d’aborder les missions précitées à l’échelle transfrontalière. Buck Consultants International / NC Advies 21 B) Développement autonome À l’avenir aussi, une approche transfrontalière sera nécessaire dans le domaine de la gestion de l’eau – tant sur le plan quantitatif que qualitatif. La coopération transfrontalière est indispensable si l’on veut parvenir à une maîtrise durable des problèmes de crues et à une amélioration de la qualité chimique et écologique des eaux transfrontalières. C’est le cas pour des fleuves comme la Meuse, mais aussi pour des bassins hydrographiques régionaux qui ont un caractère transfrontalier. Des mesures doivent être définies pour chaque bassin hydrographique afin d’atteindre les objectifs fixés par les directives DCE et Inondation. En 2015, ces mesures seront réexaminées et fixées dans les plans de gestion de bassin hydrographique qui requièrent une coordination transfrontalière. Nuisances sonores et vibrations A) Situation de départ Les nuisances dues au bruit et aux vibrations sont des phénomènes qui au sein de l’Euregio se produisent surtout à l’échelle locale, et dont les principales causes sont les différentes formes d’infrastructures (trafics routier, ferroviaire et aérien) et le secteur industriel. À titre d’illustration, la région de la Rhénanie-Palatinat compte environ 64 000 personnes (1,5 % de la population) qui souffrent de nuisances dues au bruit (>65 dB). Ce taux limité est toutefois dû à une densité de population relativement faible dans cette région. Il n’en demeure pas moins que les nuisances dues au bruit et aux vibrations au niveau local peuvent faire l’objet d’une attention soutenue, certainement lorsqu’il s’agit d’étendre les activités industrielles et celles relatives aux infrastructures. B) Développement autonome Les éventuelles incidences en matière de vibrations et de nuisances sonores seront prises en compte dans les décisions stratégiques relatives aux infrastructures et/ou à l’affectation de nouvelles activités industrielles. Une solution adaptée sera recherchée lorsque des mesures et/ou des plaintes au niveau local font apparaître des problèmes. Air et climat (émissions) A) Situation de départ Bien que la pollution de l’air dans l’Euregio Meuse-Rhin ait diminué, la qualité de l’air laisse encore à désirer. Les problèmes persistants exigent des efforts accrus. La circulation routière est un grand pollueur et selon toute probabilité la principale cause du dépassement du seuil de NO22. Rien qu’aux Pays-Bas, les frais afférents représentent 1,7 milliard d’euros. En ce qui concerne la pollution par le trafic routier, les Pays-Bas et l'Allemagne ont un mauvais score en Europe3. 2 3 http://www.rijksoverheid.nl/documenten-en-publicaties/kamerstukken/2012/12/20/ briefmonitoringsrapportage-nsl-2012.html; Europees milieuagentschap (EEA) 2012, 2013 Europees milieuagentschap (ELA) 2012, 2013 Buck Consultants International / NC Advies 22 En ce qui concerne l’EMR, l’agriculture est une source importante d’émissions en raison de la superficie importante des cultures, mais le secteur industriel dans le Limbourg méridional, dans la région de Liège, la région de la Ruhr ainsi que l’aéroport Maastricht-Aachen Airport ont des incidences importantes. Localement, on enregistre des dépassements des normes européennes fixées pour les particules fines (PM10) et le dioxyde d’azote (NOx). Selon les estimations, l’industrie établie dans la région de la Ruhr, dans le Limbourg méridional ainsi que dans les régions de Liège et d’Anvers contribue fortement à la concentration de particules fines. Les particules fines (en suspension) figurent parmi les principales substances polluantes en termes de santé humaine. L’OMS a établi des valeurs-seuils sous lesquelles il n'y a pas d’effet négatif sur la santé. Elles sont largement inférieures aux seuils légaux. B) Développement autonome Différentes initiatives sont prises dans l’Euregio Meuse-Rhin pour lutter contre le changement climatique. C’est ainsi par exemple que l’on investit dans des zones industrielles économes en énergie, dans des réseaux énergétiques intelligents, dans des réseaux « cradle to cradle », et dans le développement de technologies permettant de réduire les taux de CO2. À titre d’illustration, la région de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie s’est fixé comme objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 % en 2020, et de 80 % en 2050, et ce par rapport au niveau de 1990. Les différents pays de la région ont leur propre manière pour réduire les émissions engendrées par le trafic routier. C’est ainsi que les Pays-Bas utilisent l’instrument fiscal (fiscalité plus avantageuse pour les véhicules propres), tandis que l’Allemagne a introduit une vignette environnementale pour des zones d’environnement spécifiquement identifiées. Énergie et déchets (génération et utilisation) A) Situation de départ L'Euregio est depuis toujours un important fournisseur d’énergie, notamment sur la base de son industrie minière, ce qui a un impact négatif sur l’environnement, mais qui offre simultanément des opportunités pour réduire cette charge environnementale. La région est en pleine transition pour devenir une région avec système énergétique durable et pauvre en rejets de CO2. Depuis le début de ce siècle, et dans tous les pays concernés, la part des énergies durables dans le total de l’approvisionnement énergétique a augmenté. Il y a toutefois de grandes disparités régionales. Voir le tableau 3.3 pour un aperçu actuel de la part des énergies durables pour chaque région (partenaire). Tableau 3.3 Part actuelle des énergies durables pour chaque région (partenaire) Belgique Niveau national Wallonie Flandre Limbourg belge Communauté germanophone Taux Année de référence 6,8 % 7,4 % 3,8 % 2012 2010 2011 Buck Consultants International / NC Advies Source Eurostat, 2014 Plan Air Climat Energie 2014-2022 MIRA Indicatorrapport, 2012 23 Taux Année de référence Source Pays-Bas Niveau national Province du Limbourg 4,5 % 3,0 % 2012 2014 Eurostat, 2014 Plan environnemental de la Province du Limbourg, 2014 Province du Brabant septentrional (Pays-Bas) Allemagne Niveau national NRW Rhénanie-Palatinat 12,4 % 7,8 % 9,2 % 2012 2010 2010 Eurostat, 2014 Umweltbericht NRW, 2013 Umweltbericht Endgültig, 2014 B) Développement autonome Outre la réduction des gaz à effet de serre, une production durable de l’énergie et la réduction des déchets sont des thèmes importants dans la région. C’est ainsi que la Rhénanie du Nord - Westphalie s’est fixé pour ambition de tirer plus de 30 % de sa production électrique en 2025 à partir des sources d’énergies renouvelables. En l'occurrence, un rôle important est dévolu à l’énergie éolienne, avec comme objectif que celle-ci fournisse au moins 15 % de l’approvisionnement énergétique en 2020, contre 4 % en 2011. La Wallonie prévoit également un rôle important de l’énergie éolienne dans son futur approvisionnement énergétique, avec comme objectif la production de 8 000 GWh à partir d’énergies renouvelables en 2020, dont 3 800 GWh à partir de l’énergie éolienne. Afin de rencontrer les objectifs de l’UE en matière de croissance durable, un coup d’accélérateur a été donné aux Pays-Bas (avec 40 organisations) par le biais d’un accord sur l’énergie. Les parties se sont engagées à réduire la consommation énergétique finale de 1,5 % par an, avec dans ce cadre une augmentation de la production d’énergie à partir de sources renouvelables qui passera de 4 % en 2013 à 14 % en 2020. Tout comme pour les autres régions, l’énergie éolienne (en tant que technologie éprouvée) constitue un élément important, avec une production tant terrestre (6 000 MW) que maritime (4 500 MW). Si cette transition se poursuit sans faiblir, les objectifs nationaux et européens de 14 % de production d’énergie à partir des sources durables en 2020 sont réalisables. Biodiversité A) Situation de départ Dans beaucoup de régions européennes, le recul de la diversité est un défi important, et il n’en va pas autrement pour l’Euregio Meuse-Rhin. La diminution du nombre d’espèces animales est notamment visible en Rhénanie-Palatinat, avec en l’occurrence un recul du nombre d’oiseaux des prairies, comme l’alouette des champs et le vanneau huppé. Une évolution similaire est déjà visible depuis une dizaine d’années en Flandre pour les oiseaux dont l’existence est liée à l’agriculture. Cette évolution est fortement liée à l’intensification et à l’augmentation d’échelle des activités agricoles. La biodiversité est également mise sous pression ailleurs dans l'EMR. La survie de plus d’un millier d’espèces de plantes et d’animaux est menacée suite à la réduction des habitats. À titre d’exemple, la biodiversité a diminué de 10 % dans la province du Brabant septentrional entre 1995 et 2012. Par consé- Buck Consultants International / NC Advies 24 quent, la préservation et la réhabilitation de la biodiversité est un point d’attention important pour l’Euregio Meuse-Rhin. B) Développement autonome Au sein de l’Euregio Meuse-Rhin, plusieurs régions ont lancé des initiatives pour préserver la biodiversité, et pour la rétablir lorsque c’est possible La province du Brabant septentrional par exemple s’oriente sur un aménagement complet de la Structure Écologique de Base (EHS, « Ecologische Hoofdstructuur »). En l’occurrence, le thème central est celui de la liaison de différentes zones naturelles entre elles, afin de créer un réseau ininterrompu. Ce réseau permet la diffusion de la flore et de la faune, constitue un tampon pour les zones sensibles, et permet en outre d’absorber des impacts du changement climatique. L’objectif est de fournir à nouveau un cadre de vie adapté à toutes les espèces menacées de la faune et la flore (espèces de la liste rouge). Le Limbourg belge a lui aussi l’ambition d’augmenter la biodiversité dans la région. C’est ainsi que cette région a participé au projet « Solabio » au sein duquel collaborent également des partenaires régionaux de Flandre et des Pays-Bas, et dont l’objectif est de rétablir des habitats et des biotopes naturels dans la région frontière entre la Flandre et les Pays-Bas. Buck Consultants International / NC Advies 25 Chapitre 4 4.1 Évaluation des incidences Préambule L’objectif visé avec le présent programme INTERREG V-A est bien entendu une transition économique basée sur une utilisation plus efficace des matières premières naturelles. Selon les estimations, le programme contribue également de manière significative aux objectifs fixés au niveau régional en matière d’air et de climat (émissions), ainsi qu’en matière d’énergie et de déchets (génération et utilisation). Concrètement, il s’agit par exemple de stimuler la production et l’utilisation de sources d’énergies durables et de l’énergie verte, et éventuellement des technologies permettant de réduire les taux d’émissions de CO2. Les restructurations de certains secteurs dans le cadre d’une politique de ré-industrialisation peuvent également avoir une incidence notable sur l’environnement. Pour les autres aspects environnementaux, il s’avère que les missions régionales afférentes (voir les objectifs dans le tableau 3.1) ne sont pas directement liées aux objectifs du programme formulés de manière spécifique. Elles occupent donc une place moins prédominante dans le Programme de Coopération. Il n’empêche que plusieurs mesures peuvent avoir une incidence positive ou bien négative. Il faudra par conséquent bien tenir compte de leur impact sur les différents aspects environnementaux lors de la mise en œuvre des mesures concrètes. Si l’on examine le Programme de Coopération, on constate que l’objectif spécifique 2.2 « Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME/PMI » comporte en soi directement un objectif environnemental. En ce qui concerne les autres objectifs du programme, il n’est pas question d’un effet directement visé sur la nature et l’environnement, mais tout au plus d’un effet indirect, dérivé. Il s’agit en l’occurrence d’effets environnementaux pouvant éventuellement survenir à la suite d’activités réalisées en vue de l’obtention des objectifs du programme formulé dans le PC, la nature et l’envergure des effets dépendant partiellement de la manière dont l’objectif du programme concerné est réalisé. Des effets significatifs sont éventuellement à attendre pour 3 des 8 objectifs du programme (voir la note « Portée et Niveau de détail »). Ces trois objectifs du programme feront l’objet d’une évaluation plus poussée, d’abord séparément (voir paragraphe 4.2) et ensuite ensemble (voir paragraphe 4.3). Buck Consultants International / NC Advies 26 4.2 Évaluation des incidences potentielles sur l’environnement Le Programme de Coopération est un plan stratégique qui fixe les grandes lignes de la politique en matière de développement au sein de la zone de programmation. Les trois objectifs spécifiques pouvant avoir des incidences significatives sur la nature et l’environnement sont par ordre d’importance : OS 2.1 : Augmentation de la capacité de concurrence dans les PME/PMI OS 2.2 : Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME/PMI OS 4.2 : Amélioration de l’attractivité du territoire du programme Pour chacun de ces trois objectifs spécifiques, les actions/propositions de projets possibles du Programme de Coopération ont fait l’objet d’une évaluation ex-ante. Au vu du caractère encore global des mesures, les incidences ne peuvent à ce stade être indiquées que dans les grandes lignes. L’évaluation tient ensuite compte des critères suivants : Le sens de l’incidence environnementale : code couleur L’échelle à laquelle l’incidence se déroule : locale / régionale L’impact escompté : faible/moyen/important Pour les différents aspects environnementaux, un code couleur indique dans quelle mesure on peut s’attendre à un effet positif ou négatif (voir tableau 4.1). Certaines mesures peuvent avoir des effets tant positifs que négatifs pour un aspect environnemental, ce qui est indiqué par un A et B. Tableau 4.1 Code couleur utilisé pour l’évaluation du sens de l’incidence environnementale Rouge Orange Jaune Gris Vert clair Vert foncé Négatif Potentiellement négatif, en fonction du volume/de l’activité Potentiellement négatif, en cas de mise en œuvre dans des sites sensibles du point de vue de l’environnement Neutre/pas significatif Potentiellement positif, en fonction du volume/de l’activité Positif Buck Consultants International / NC Advies 27 Évaluation des incidences sur l'environnement OS 2.1 : Augmentation de la capacité de concurrence dans les PME/PMI Bloc texte 1 Actions/propositions de projets possibles Programme de Coopération OS 2.1 Conseiller et accompagner l'entreprise dans son potentiel de « marché » de l'autre côté de la frontière via notamment la valorisation et la création d'outils transfrontaliers communs. Conseiller et accompagner de manière transfrontalière l'entrepreneur dans ses démarches de recherche de financements et d'autocréation d'emploi. Soutenir des démarches concertées transfrontalières en matière d'organisation et de gestion durable des zones économiques. Recherche de faisabilité et de nouvelles combinaisons produit-marché avec des PME/PMI qui coopèrent. Encourager le développement de nouveaux business modèles et applications basés sur l'économie culturelle et créative, sur l'économie circulaire et de la fonctionnalité, et sur le design écologique. Sensibiliser les entreprises à l'intelligence stratégique. Encourager les transferts de technologies transfrontaliers afin d'accroître la compétitivité des TPE/PME de la zone entre autres dans les zones rurales. Faciliter la création (par ex. Co-working), la croissance et la transmission des PME. Développer l’esprit d'entreprise au niveau social ; conscience de la nécessité de stimuler ce type d’entreprenariat. Redéploiement de certains secteurs économiques dans le cadre de la politique de réindustrialisation. Au sein des propositions d’actions formulées dans le PC, il en est une pour laquelle on peut s’attendre à des incidences négatives directes et potentiellement significatives sur l’environnement. Il s’agit du redéploiement de certains secteurs économiques dans le cadre de la politique de ré-industrialisation. Par ailleurs, il y a trois éléments qui peuvent contribuer à des incidences positives sur l’environnement. Il s’agit en l’occurrence de nouvelles combinaisons produit-marché, de la gestion durable de zones économiques, et de la promotion du design écologique. Voir le tableau 4.2 pour une évaluation ex-ante des incidences potentielles des actions proposées sur les différents aspects environnementaux. Buck Consultants International / NC Advies 28 Tableau 4.2 Évaluation selon l’aspect environnemental Aspect environnemental Effet Échelle Impact Local et régional Important Négatif en raison de la croissance attendue en occupation d’espace et mobilité Local Moyen Potentiellement négatif en cas d’extension sur site spécifique de l’occupation (nette) d’espace industriel dans le cadre de la politique de ré‐industrialisation Flore et faune Local et régional Moyen Potentiellement négatif (localement) en cas d’extension sur site spécifique de l’occupation (nette) d’espace industriel dans le cadre de la politique de ré‐ industrialisation Sols et eaux souterraines Local et régional Moyen Potentiellement positif si en cas de ré‐industrialisation sur terrains existants il y a directement des missions d’assainissement des sols Eaux de surface Régional ‐ Local ‐ A Régional Moyen B Régional Moyen A Régional Faible B Régional Moyen Négatif, augmentation générale de la consommation d’énergie (et des déchets) en raison de la croissance économique escomptée des PME/PMI Local et régional Moyen Potentiellement négatif si la ré‐industrialisation locale perturbe les écosystèmes locaux/régionaux Hommes, mobilité et aspects territoriaux Paysages, patrimoine et archéologie Bruit et vibrations Air et climat Énergie et déchets Biodiversité Commentaire Positif en raison de la gestion durable de zones économiques et en cas de redéploiement éventuel d’installations existantes (normes environnementales plus modernes) Négatif, augmentation des émissions par croissance générale de l’activité économique et de la mobilité en raison de la croissance économique escomptée des PME/PMI Positif, par les nouvelles combinaisons produit‐marché et le design écologique axés sur les applications de matières premières, de déchets et de consommation d’énerg Note : Voir le début du paragraphe 4.1 pour une explication des critères utilisés (entre autres la légende du code couleur) L’augmentation de la compétitivité dans le secteur des PME/PMI engendrera une croissance économique, avec pour résultat davantage d’activités économiques et donc des incidences négatives sur l’environnement en raison de l’augmentation de l’occupation des espaces, d’éventuelles émissions, et d’une augmentation de la mobilité. D’éventuelles conséquences pour la flore et la faune ainsi que pour la biodiversité peuvent provenir d’une éventuelle augmentation de l’occupation des espaces, et partiellement de l’augmentation des émissions de déchets. Le total des incidences sur l’air et le climat (émissions) ainsi qu’en matière d’énergie et de déchets (générations et utilisation) est difficile à évaluer au préalable. En l’occurrence, deux éléments opposés jouent un rôle. D’une part, l’augmentation de l’activité économique engendrera une augmentation des émissions, de la génération et de l’utilisation de l’énergie. D’autre part, il y a des mesures d’accompagnement qui ont été prévues et qui peuvent avoir un effet positif et/ou d’atténuation, comme la gestion durable de zones économiques, le remplacement possible d’installations énergétiques existantes, de nouvelles combinaisons produit-marché, ainsi que le design écologique axé sur l’utilisation environnementalement responsable des matières premières, des déchets et de l’énergie. En fonction du rapport qui existera entre les mesures d’accompagnement et la charge supplémentaire pour l’environnement résultant de l’augmentation de l’activité économique, il y aura au total des incidences environnementales positives/négatives. Cela dépendra également du succès de la concrétisation envisagée dans le cadre d’une croissance économique durable (voir volet du programme 2.2). Buck Consultants International / NC Advies 29 Évaluation des incidences sur l'environnement OS 2.2 : Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME/PMI Bloc texte 2 Actions/propositions de projets possibles Programme de Coopération OS 2.2 Créer des relais et des appuis sur les territoires transfrontaliers pour les entreprises, visant à soutenir les initiatives en faveur de la diffusion de l'innovation et d'une démarche éco-responsable pour les PME/PMI. Soutenir des actions transfrontalières visant l'intégration de la démarche éco-responsable dans le développement/l'adaptation des entreprises. Soutenir des actions de coordination pour le développement des énergies renouvelables locales (indépendance énergétique). Développement de technologies innovantes qui contribuent à l'utilisation plus efficace des ressources naturelles. Investissement dans des projets pilotes avec technologies d'énergies renouvelables. Stimulation et création de clusters innovants dans le domaine de l'utilisation rationnelle des énergies et des ressources naturelles ou toute autre forme de coopération entre les entreprises dans ce domaine. Faisabilité, implantation et promotion d'une économie circulaire eurégionale/ politique Cradle-toCradle dans diverses branches Campagne commune et promotion d’initiatives pilotes axées sur l’utilisation rationnelle de l’énergie Encouragement de la production et de l’utilisation de sources d’énergies renouvelables et d’énergies vertes, notamment les biocarburants, la biomasse et les sous-produits ou effluents de l’activité agricole, forestière ou de l’agro-industrie, l’énergie éolienne, hydraulique et solaire L’objectif de cette partie du programme du PC vise directement une amélioration pour la nature et l’environnement. Cela se retrouve également expressément dans les propositions d’action dont on attend des incidences positives pour l’environnement. Parmi les actions proposées, il s’agit parfois de propositions de processus (par exemple l'intégration d’un comportement responsable du point de vue de l’environnement) qui peuvent avoir un impact positif pour tous les aspects environnementaux déjà identifiés, mais qui en raison de la formulation générique actuelle ne peuvent pas être spécifiquement attribués et/ou testés ici. Outre les propositions d’actions qui ont un effet largement positif pour l’environnement, la promotion de la production et de l’utilisation de sources d’énergies renouvelables et de l’énergie verte a également des effets sur l’environnement. L’augmentation prévue de la production peut aboutir à une charge supplémentaire pour l’environnement, y compris l’utilisation des espaces. Voir le tableau 4.3 pour une évaluation ex-ante des incidences potentielles des actions proposées sur les différents aspects environnementaux. Buck Consultants International / NC Advies 30 Tableau 4.3 Évaluation selon l’aspect environnemental Aspect environnemental Effet Échelle Impact Commentaire Local et régional Moyen Potentiellement négatif si la promotion d’énergie durable conduit à un accroissement des transports des matériaux de base (biomasse) Local Moyen Potentiellement négatif en cas de mise en place de nouvelles infrastructures énergé‐tiques (durables) sur des sites éco‐sensibles Flore et faune Local et régional Moyen Potentiellement négatif en cas de mise en place de nouvelles infrastructures énergé‐tiques (durables) sur des sites éco‐sensibles Sols et eaux souterraines Local et régional ‐ Eaux de surface Régional ‐ Local ‐ A Local et régional Important B Local Faible Énergie et déchets Régional Important Biodiversité Local et régional Moyen Hommes, mobilité et aspects territoriaux Paysages, patrimoine et archéologie Bruit et vibrations Air et climat Positif, par une génération d’énergie durable dans son ensemble Potentiellement négatif, certaines formes de production d’énergie durable peuvent entraîner localement un surcroît d’émissions et une dégradation de la qualité de l’air Positif, par la fermeture de chaînes, l’utilisation de matières premières naturelles et un recyclage accru de matières premières et de déchets Potentiellement négatif, en cas de mise en place de nouvelles infrastructures éner‐gétiques (durables) sur des sites éco‐sensibles Note : Voir le début du paragraphe 4.1 pour une explication des critères utilisés (entre autres la légende du code couleur) Une utilisation plus efficace des ressources naturelles dans le secteur des PME/PMI a clairement un impact positif sur l’air et le climat (réduction des émissions) ainsi qu’en matière d’énergie et de déchets (utilisation plus durable). Simultanément, la promotion de la production et de l’utilisation des sources d’énergies durables ainsi que de l’énergie verte peut également avoir des effets négatifs significatifs sur l’environnement. La mise en place de nouvelles structures énergétiques (durables) peut engendrer au niveau local et régional une pression supplémentaire sur l’environnement par le biais du transport afférent des matériaux de base, ainsi que par l’augmentation des émissions de gaz nocifs. Les infrastructures de génération d’énergie durable peuvent également entraîner une occupation supplémentaire des espaces susceptible d’avoir des effets négatifs pour le paysage, le patrimoine et l’archéologie, ainsi que pour la flore, la faune et la biodiversité. Cela peut aboutir à ce que des projets spécifiquement axés sur la mise en place d’infrastructures d’énergie durable requièrent la réalisation d’une étude d’incidences sur l’environnement (par exemple la mise en place de centrales de biomasse, ou de parcs d’éoliennes). Buck Consultants International / NC Advies 31 Évaluation des incidences sur l'environnement OS 4.2 : Amélioration de l’attractivité du territoire du programme Bloc texte 3 Actions/propositions de projets possibles Programme de Coopération OS 4.2 Développer des projets innovants pour protéger, valoriser et exploiter le patrimoine culturel, touristique, industriel, naturel et paysager (par exemple industrie, économie créative, tourisme fluvial, city-trips, thermalisme, parcs naturels, agrotourisme, etc.). Améliorer la qualité de l’offre culturelle par des programmations communes, notamment par l’exploitation et le développement d’activités culturelles innovantes qui permettent de promouvoir l’EMR sur la scène internationale. Promouvoir l’utilisation d‘une mobilité durable et intelligente. Promouvoir de nouveaux moyens de transports alternatifs. Les propositions d’actions formulées dans le PC visent une amélioration de l’attractivité de la zone de programmation. Elles doivent aboutir à attirer davantage de visiteurs, ainsi qu’à promouvoir l’utilisation de formes intelligentes et durables de mobilité. Voir le tableau 4.4 pour une évaluation ex-ante des incidences potentielles des actions proposées sur les différents aspects environnementaux. Tableau 4.4 Évaluation selon l’aspect environnemental Aspect environnemental Effet Échelle Impact Commentaire A Local et régional Important Positif, le programme vise expressément à promouvoir une mobilité durable et intelligentePositief, het programma zet nadrukkelijk in op het bevorderen van duurzame en intelligente mobiliteit B Local et régional Important Négatif, l’amélioration de l’attractivité de la zone de programmation conduit à une augmentation générale de la mobilité et donc des émissions/nuisances A Local Faible Potentiellement positif par projets novateurs de protection et d’exploitation du patrimoine (conservation) B Local Moyen Potentiellement négatif, l’augmentation du nombre de visiteurs peut engendrer une charge supplémentaire pour les paysages/le patrimoine Flore et faune Régional Moyen Négatif, l’augmentation du nombre de visiteurs engendre une pression supplémentaire sur la faune et la flore Sols et eaux souterraines Local et régional ‐ Eaux de surface Régional ‐ Local Faible Négatif, plus de nuisances par l’augmentation de la mobilité (plus de visiteurs) Air et climat Régional Important Négatif, plus d’émissions par l’augmentation du nombre de mouvements de transport, pouvant potentiellement et partiellement être compensée par des formes durables de mobilité Énergie et déchets Régional ‐ Biodiversité Local et régional Moyen Hommes, mobilité et aspects territoriaux Paysages, patrimoine et archéologie Bruit et vibrations Négatif, l’augmentation du nombre de visiteurs engendre une pression supplémentaire pour les écosystèmes locaux/régionaux Note : Voir le début du paragraphe 4.1 pour une explication des critères utilisés (entre autres la légende du code couleur) Les mesures visant l’amélioration de l’attractivité de la zone de programmation connaissent un schéma classique. D’une part, l’augmentation du nombre de visiteurs exercera davantage de pression sur la nature et les zones naturelles. Cela aura un impact négatif sur la flore et la faune, ainsi que sur la biodiversité de la région. En outre, il y aura des effets négatifs indirects en matière de bruit, de vibrations, de nuisances pour l’air et le climat consécutivement à l’augmentation des mouvements de transport. Buck Consultants International / NC Advies 32 Simultanément, l’attrait de davantage de visiteurs aura pour effet que le patrimoine culturel, naturel et paysager bénéficiera d’une meilleure gestion et d’une meilleure conservation grâce à la hausse des revenus d’exploitation. La promotion de formes durables et intelligentes de mobilité permettra d’absorber (partiellement) l’impact environnemental négatif de l’augmentation prévue des mouvements de transport. L’ampleur de cette absorption dépendra de la concrétisation exacte du programme. 4.3 Impact et cohérence au niveau du programme Impact L’impact global des différentes propositions d’actions reprises dans le Programme de Coopération est résumé dans le tableau 4.5. Tableau 4.5 Impact au niveau du programme Aspect environnemental Effets positifs dus à: Hommes, mobilité et aspects territoriaux ‐ mobilité durable et intelligente Paysages, patrimoine et archéologie ‐ protection et maintien du patrimoine ‐ plus de visiteurs et tourisme ‐ ré‐industrialisation (en fonction du site) ‐ mise en place d’infrastructures énergétiques (en fonction du site) ‐ plus de visiteurs et tourisme ‐ ré‐industrialisation (en fonction du site) ‐ mise en place d’infrastructures énergétiques (en fonction du site) Flore et faune Sols et eaux souterraines Effets négatifs dus à: ‐ croissance économique ‐ plus de visiteurs et tourisme ‐ augmentation de la mobilité ‐ augmentation transport biomasse (possible) ‐ missions d’assainissement en cas de ré‐industrialisation (éventuelle) Eaux de surface Bruit et vibrations Air et climat Énergie et déchets ‐ mobilité accrue par davantage de visiteurs ‐ augmentation générale de la génération d’énergie durable ‐ gestion durable de zones économiques ‐ mobilité durable et intelligente ‐ redéploiement des installations énergétiques exis‐tantes (éventuelles) ‐ chaînes fermées ‐ recyclage matières premières et déchets ‐ meilleure utilisation des matières premières natu‐relles ‐ énergie verte et plus durable Biodiversité ‐ augmentation activité économique ‐ augmentation nombre de mouvements de transport ‐ augmentation générale par croissance économique PME/PMI ‐ augmentation générale par plus grand nombre de mouvements de transport ‐ pression supplémentaire par accroissement nombre de visiteurs ‐ ré‐industrialisation (en fonction du site) ‐ mise en place infrastructures énergétiques (en fonction du site) Le programme contribue de manière positive notamment à l’amélioration dans le domaine de l’air, du climat, de l’énergie et des déchets. Cela résulte notamment de l’objectif spécifique 2.2 qui vise expressément une utilisation plus efficace des matières premières dans le secteur des PME/PMI. Buck Consultants International / NC Advies 33 Les éventuels effets négatifs d’une portée substantielle sur l’environnement sont principalement dus à l’augmentation escomptée de la croissance économique, à une occupation supplémentaire des espaces en raison de la politique de ré-industrialisation, à l’afflux de davantage de visiteurs avec des effets perturbateurs sur la flore et la faune ainsi que sur la biodiversité, et à une augmentation du nombre de mouvements de véhicules résultant d’un nombre croissant de visiteurs et de la croissance économique de la région. Cohérence Il y a clairement une cohérence en matière d’impact éventuel sur la nature et l’environnement, tant au sein des objectifs spécifiques qu’entre les différents objectifs. C’est ainsi que l’augmentation de la compétitivité dans le domaine des PME/PMI (OS 2.1) va de pair avec une augmentation de la croissance économique. L’empreinte environnementale de cette croissance économique escomptée est (partiellement) absorbée par des mesures novatrices de durabilité telles que le design écologique et les nouvelles combinaisons durables produit-marché (OS 2.1) et/ou (partiellement) compensée par une utilisation plus efficace des ressources naturelles dans le secteur des PME/PMI (OS 2.2). Également dans le cadre de l’objectif visant une plus grande attractivité de la zone de programmation (OS 4.2), les éventuels effets négatifs sur l’environnement sont (partiellement) absorbés par des mesures axées sur une concrétisation durable de l’objectif du programme. C’est ainsi que l’on vise la protection de zones sensibles, et que des possibilités de transport nouvelles et alternatives ainsi que le soutien à une mobilité durable et intelligente peuvent contribuer à limiter les incidences sur la nature et l’environnement malgré une augmentation des transports engendrés par davantage de visiteurs et de touristes. Effets cumulatifs Si l’on examine la composition des différents objectifs spécifiques du programme, il y a alors deux endroits dans lesquels des effets cumulatifs peuvent survenir. Premièrement, les mesures en matière de durabilité sont expressément reprises dans les trois objectifs spécifiques. Elles se renforcent l’une l’autre dans la transition vers une société plus durable et qui utilise l’énergie de manière plus efficace. Il s’agit d’une accumulation de mesures positives pour l’environnement. Deuxièmement, il y a dans les objectifs spécifiques 2.1 (amélioration de la compétitivité) et 4.2 (meilleure attractivité de la zone de programmation) des propositions d’actions qui, par l’augmentation de l’activité économique et du nombre de visiteurs, aboutissent à une augmentation du nombre de mouvements de véhicules, et donc à un amoncellement d’incidences négatives pour l’environnement, notamment en matière de qualité de l’air, d’utilisation de l’énergie et de climat. Il est également possible qu’une utilisation supplémentaire des espaces consécutive à la politique de ré-industrialisation et d’aménagement d’infrastructures d’énergies durables aboutisse à des effets cumulatifs en matière de paysages, de flore et de faune, ainsi que de biodiversité. Buck Consultants International / NC Advies 34 Compensation/atténuation Au niveau des mesures, il y a quatre propositions d’actions spécifiques qui méritent une attention supplémentaire pendant la période de mise en œuvre du programme. Il s’agit notamment des éléments suivants : Mise en place de nouvelles infrastructures d’énergies (durables). Mise en œuvre du redéploiement de secteurs économiques (ré-industrialisation). Utilisation à des fins de loisirs des paysages, du patrimoine et de la nature. Mise en place de nouveaux moyens de transports alternatifs. La mise en place de nouvelles infrastructures d’énergies durables (comme l’énergie éolienne, hydraulique, solaire, et de géothermie ) a très rapidement un impact important sur les paysages, impact qui est encore renforcé si cette mise en place se fait dans ou à proximité de zones naturelles reconnues (Natura 2000 ou directive habitats). En tant que projet concret, ces activités sont soumises à une obligation d’étude d’incidences sur l’environnement. En ce qui concerne la ré-industrialisation prévue, l’obligation des études d’incidence sera moins rapidement à l’ordre du jour, étant donné que les activités en question seront prévues sur des zones industrielles déjà existantes, avec en l’occurrence pour la réindustrialisation un bénéfice environnemental par rapport aux anciennes industries. Ce raisonnement ne sera toutefois pas applicable dès qu’il est question de nouveaux sites prévus pour le développement, ou dans l’optique d’une forte croissance industrielle. Le scénario pourra alors être le même que celui prévu pour la mise en place de nouvelles infrastructures d’énergies durables. L’impact le plus difficilement prévisible est celui de l’amélioration de l’attractivité de la zone de programmation. Cela est dû au fait que le nombre de visiteurs et de touristes, même les moins fortunés, peut varier fortement et avoir le plus souvent un impact direct sur la nature. Dans ce cadre, il arrive qu’un projet (par exemple la construction d’un centre pour visiteurs) n’atteigne pas rapidement en termes de volume la limite officielle prévue pour une étude d’incidences sur l’environnement. Toutefois, les effets induits peuvent toucher directement des objets sensibles tels que les zones naturelles, ce qui entraîne en tout cas une évaluation plus poussée des effets en question. 4.4 Lacunes dans les connaissances La présente évaluation stratégique des incidences sur l’environnement concerne une évaluation ex-ante sur la base des objectifs du programme décrits de manière globale, avec quelques propositions d’actions directrices à titre d’indication. Les activités concrètes à mettre en œuvre au sein du programme ne sont pas encore définitivement arrêtées. Il s’agit également dans ce cas uniquement d’une évaluation qualitative et globale. Pour les activités et les projets concrets au niveau individuel, il faudra en temps utile déterminer dans quelle mesure une étude d’incidences sur l’environnement est obligatoire. Buck Consultants International / NC Advies 35 Étant donné le caractère encore global des activités du programme, on ne peut pas encore se prononcer sur la nature et l’ampleur des éventuelles mesures nécessaires en matière de compensation et d’atténuation. Toutefois, là où c’est possible, le caractère des mesures éventuellement à prendre a été indiqué. Simultanément, le cours du programme est clair, et les points d’attention qu’il faudra envisager pour la suite sont clairement établis. En raison de l’absence d’une politique environnementale au niveau eurégional, la description de la situation actuelle en matière d’environnement (situation de départ) n’est pas toujours très cohérente, et parfois fragmentaire. Un relevé plus étoffé de la situation de départ serait notamment judicieux en ce qui concerne la génération des énergies durables, ainsi que l’utilisation industrielle des matières premières et des déchets. Il s’avère en l’occurrence qu’une concrétisation plus poussée du suivi est nécessaire, tant dans le cadre de l’objectif spécifique du programme « Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME/PMI », que dans celui de l’évaluation stratégique des incidences sur l’environnement. 4.5 Suivi et évaluation L’absence d’une politique environnementale intégrée au niveau eurégional rend difficile le suivi des effets potentiels du programme sur les différents aspects environnementaux. Alors que les directives européennes en matière d’environnement sont respectées tant par la Belgique que l’Allemagne et les Pays-Bas, chaque pays choisit dans ce cadre sa propre méthode de suivi. Nous sommes confrontés dans l'EMR à différents cadres stratégiques, avec pour chaque pays et (sous)région des disparités dans les visions et les accents stratégiques, ainsi qu’en matière de mesures (préalables). À l’exception de l’indicateur R13 « productivité des matières premières », les indicateurs de résultats tels que repris dans le Programme de Coopération ne concernent en rien la situation environnementale dans la zone de programmation. Si l’on examine le Programme de Coopération, on constate alors que l’objectif spécifique 2.2 « Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME/PMI » comporte directement en soi un objectif environnemental. En ce qui concerne les autres objectifs du programme, il n’est pas question d’un effet directement visé sur la nature et l’environnement, mais tout au plus d’un effet indirect, dérivé. Il s’agit en l’occurrence d’effets environnementaux pouvant éventuellement survenir à la suite d’activités réalisées en vue de l’obtention des objectifs du programme formulé dans le PC. En ce qui concerne le suivi et l’évaluation de l’objectif du programme « Utilisation plus efficace des ressources naturelles par les PME/PMI » (OS 2.2), la formulation d’indicateurs de résultats plus spécifiquement eurégionaux semble une évidence. Il s’agit en l’occurrence d’indicateurs quantitatifs relatifs à la production et à l’utilisation d’énergie durable (avec là où c’est possible une différenciation selon le type de composant énergétique et le groupe cible/l’utilisateur). Buck Consultants International / NC Advies 36 En ce qui concerne le suivi et l’évaluation des objectifs du programme « Augmentation de la capacité de concurrence dans les PME/PMI » (OS 2.1) et « Amélioration de l’attractivité du territoire du programme » (OS 4.2), nous recommandons de mettre le suivi autant que possible en ligne avec les programmes de suivi nationaux. Sur la base des évaluations des incidences environnementales spécifiques par projet, on pourrait le cas échéant procéder à une évaluation préalable des incidences environnementales escomptées au niveau des projets concrets. Buck Consultants International / NC Advies 37 Annexe 1 Aperçu des cadres stratégiques EMR Nous sommes confrontés dans l'EMR à différents cadres stratégiques en matière d’aménagement du territoire, de politique énergétique, de politique en matière de nature et d’environnement établis par les trois pays et leurs (sous)régions, avec pour chacun des disparités dans les visions et les accents stratégiques, ainsi qu’en matière de mesures (préalables). On ne peut donc pas parler d’une politique environnementale intégrée au niveau eurégional. Pour une vue plus générale, les principaux objectifs stratégiques au sein de l’Euregio Meuse-Rhin ont été résumés pour chaque aspect environnemental (voir chapitre 3.1). Le tableau ci-dessous donne un aperçu des principaux cadres stratégiques utilisés en l’occurrence. Tableau 1 Inventaire des principaux documents stratégiques Belgique Document Remis par 1 Niveau national EC partnerschap overeenkomst België 2000-2014 BCI / NC Advies 2 Wallonie Première Stratégie Wallone de développement durable Michel Delsaux 3 Wallonie Schéma de développement de l’espace régional, « Une Michel Delsaux vison pour le territoire Wallon » (nov. 2013) 4 Wallonie Le Plan Marshall 2.vert (déc. 2009) Michel Delsaux 5 Flandre Milieubeleidsplan 2011-2015 (MINA) BCI / NC Advies 6 Flandre Beleidsplan ruimte Vlaanderen, groenboek “Vlaanderen in BCI / NC Advies 2050: mensenmaat in een Metropool?” (mai 2012) 7 Flandre 8 9 10 11 Milieurapport Vlaanderen 2012, “MIRA indicatorenrapport 2012” Provinciaal Milieubeleidsplan 2010-2013, “Allemaal CO2Limbourg belge neutraal” (mars, 2010) Ruimtelijk structuurplan Province du Limbourg (sept. Limbourg belge 2012) Communauté germano- Energieleitbild für die Deutschsprachige Gemeinschaft phone de Belgique Belgiens (avril 2014) Communauté germanoRegionalen Entwicklungskonzeptes (avril 2009) phone de Belgique Pays-Bas Document David Grzegorzewski Matthias Verhegge Matthias Verhegge Joelle Ramakers Joelle Ramakers Remis par 12 Niveau national EC partnerschap overeenkomst Nederland 2000-2014 BCI / NC Advies Nationaal Milieubeleidsplan 4, “Een wereld en een wil. BCI / NC Advies Werken aan duurzaamheid.” (juin, 2001) 13 Niveau national 14 Niveau national Structuurvisie Infrastructuur en Ruimte (mars, 2012) 15 Province du Limbourg Provinciaal Omgevingsplan Limburg 2014 “Voor de kwaliDominique Ruijters teit van Limburg” (mai, 2014) Buck Consultants International / NC Advies BCI / NC Advies 38 16 17 Province du Brabant septentrional (PaysBas) PBL Allemagne 18 Niveau national 19 NRW 20 Rhénanie-Palatinat 21 Rhénanie-Palatinat Provinciaal Milieuplan 2012-2015 “gezondheid voorop” BCI / NC Advies (jan. 2012) Balans voor de leefomgeving BCI / NC Advies Document Partnerschaftsvereinbarung zwischen Deutschland und der Europäischen Kommission für die Umsetzung der ESI-Fonds unter dem Gemeinsamen Strategischen Rahmen in der Förderperiode 2014 bis 2020 Umweltbericht Nordrhein-Westfalen 2013 (octobre 2013) Entwurf zur Anhörung RRop Trier 2014, Strategische Umweltprüfung des Regionalen Raumordnungsplans der Region Trier (à partir de p. 117) The SEA for our regional EFRD-programme (“2014-04-16 Umweltbericht endgültig”) Remis par Ellen Dörr Kristina Diller Kristina Diller Kristina Diller Note : Aperçu à l’exclusion des sources d’information reçues pour l’utilisation actuelle de l’environnement (et des indicateurs) par région 20141173 Buck Consultants International / NC Advies 39