Le Wallonie Espace Infos n°78

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Le Wallonie Espace Infos n°78
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
WALLONIE ESPACE INFOS
n°78
janvier-février 2015
Coordonnées de l’association Wallonie Espace
Wallonie Espace
WSL, Liege Science Park,
Rue des Chasseurs Ardennais,
B-4301 Angleur-Liège, Belgique
Tel. 32 (0)4 3729329
Skywin Aerospace Cluster of Wallonia
Chemin du Stockoy, 3,
B-1300 Wavre, Belgique
Contact: Michel Stassart,
e-mail: [email protected]
Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie
Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium,
sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).
SOMMAIRE :
Thèmes : articles
Mentions Wallonie Espace
Nouveaux directeurs chez Gillam FEi, Amos, CSL, ULg
Actualité : Belspace en vue pour 2016 Gillam FEi et chez Amos – Bilan 2914 du business spatial – Défis 2015
pour l’Europe spatiale – La « Madame Espace » de la Commission
Juncker : plus que jamais déterminée
0. Parfums de scandale : l’affaire des « kamikazes » martiens
1. Politique spatiale/EU + ESA: Les défis de JJ Dordain pour l’Europe
spatiale 2015 - Conférence annuelle sur la politique spatiale européenne :
l’impatience pour des réalisations concrètes - Le couple complexe ESACommission européenne – Constellation et prolifération des petits
satellites – Tableau des constellations de satellites (en anglais) – Le
CNES et le réchauffement climatique – France, 2ème budget spatial dans
le monde ? – La Russie à l’heure de Roscosmos State Corp – Google plus
que jamais acteur spatial
2. Accès à l'espace/Arianespace : Grande confiance d’Arianespace pour Thales Alenia Space Belgium,
2015 – Quid des contrats pour Ariane 5 ? – SpaceX : un lancement par SABCA
mois ! – La gouvernance des lanceurs européens vue par Airbus Defence
& Space – Infos ASL (Airbus Safran Launchers – SpaceX et Blue Origin,
quand le privé innove pour l’accès à l’espace – Fusées « made in
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Ukraine » plus admises en Russie – Le spatial européen à l’heure du
récupérable avec l’exploit IXV – Lanceur mobile chinois
3. Télédétection/GMES : GoreSat expédié au point de Lagrange L1 – Le
30 cm de résolution en télédétection spatiale avec WorldView-3 –
Satellites radar au Moyen Orient et en Afrique ? – Biomass, Earth
Explorer n°7 de l’ESA
4. Télécommunications/télévision : Un « tout électrique » mis en œuvre
par Eutelsat Americas – Satellites « low-cost » : nouvel objectif pour
SpaceX ? – Objectif SES : mieux positionner l’Europe des satellites dans
l’écosystème global des TIC – EDRS, outil clef pour Copernicus – Repli
de Dauria Aerospace sur la Russie ?
5. Navigation/Galileo : 2015, la bonne année pour Galileo FOC ?
6. Sécurité/Défense : initiative européenne de constellation govsat.com –
CSO-MUSIS n°3 acquis par la Bundeswehr : à confirmer
7. Science/Cosmic Vision : Coopération franco-russe pour des missions
scientifiques
8. Exploration/Aurora : Pirouettes chinoises au large de la Lune – La
sonde Dawn autour de Cérès grâce à la propulsion électrique – Pluton
dévoilée par New Horizons – Echantillons d’astéroïde grâce à Hayabusa2 – Quelles priorités pour la NASA : Lune, astéroïde, Mars ?
9. Vols habités/International Space Station : Tickets Soyouz pour la
NASA jusqu’en 2018 – Station spatiale russe en 2024 ? – Priorité Orbital
ATK pour la reprise des vols Cygnus – Un Iranien dans l’espace avant
2020 ?
10. Débris spatiaux/SSA : Surveillance des débris grâce à un consortium
européen – Journées ESA sur la dépollution de l’espace – Débris
provoqués par des satellites Iridium et par un satellite météo militaire –
AstroScale à Singapour : sus aux épaves sur orbite
11. Tourisme spatial : La chanteuse Sarah Brightman à bord de l’ISS –
Virgin Galactic au Sommet de Davos
12. Petits satellites/Technologie/Incubation : Cap sur le « Living Lab » Espace Horizon 2020, malentendu entre l’ESA et la Commission ? Caloducs belges pour le métro de Paris
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Offres à
faire pour la formation au Centre ESA de Redu
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Structure Sonaca retrouvée sur
Mars – missions spatiales (lancements récents)
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RSS (Redu Space Services)
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WSL, CSL, ULg, EHP, Calyos,
ULB/MRC (Microgravity
Research Center)
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Sonaca, Thales Alenia Space
Belgium, SABCA, Techspace
Aero, Cegelec, Lambda-X,
VitroCiset Belgium,
ULg
15. Calendrier 2015-2016 d’événements spatiaux pour la Belgique
Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe Spacebel, CSL, Amos, Deltatec
dans l’espace (2015-2022) - Palmarès des succès à l’exportation de
l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites
civils de télécommunications et de télévision
Dernière réception « bons vœux »
de la HRPS : Vive Belspace !
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La soirée du 26 janvier au Planétarium de Bruxelles était celle de la réception « bons
vœux pour 2015 » de la Haute Représentation Belge pour la Politique Spatiale
(HRPS). Un carton vert, rédigé par Eric Béka, annonçait pour le spatial belge :
« Une année qui promet d’être très intéressante avec la mise en œuvre des importantes
décisions programmatiques que l’Europe a prises au Conseil ministériel de l’ESA de
Luxembourg, mais aussi avec la préparation de la mise en place de Belspace, la
future agence spatiale de la Belgique, dont le démarrage des activités est attendu
pour le 1er janvier 2016.
2015 sera aussi l’année de mon départ à la retraite. Aussi je voudrais saisir l’occasion
de cette réception pour vous remercier toutes et tous pur les échanges de vues
enrichissants que nous avons eus au cours de ces 35 années, pour votre collaboration
efficace à la bonne fin des différents dossiers et pour votre soutien dans les moments
faciles et moins faciles. »
Selon les dernières informations dont nous disposons, la Secrétaire d’Etat Elke Sleurs
devrait aux alentours de Pâques déposer sur la table du gouvernement l’avant-projet
de loi portant création de Belspace et le projet d’arrêté royal contenant les modalités
d’association des Communautés et des Régions à la future agence spatiale belge.
Nouveaux directeurs parmi les membres de Wallonie Espace :
Jean-Pierre Chisogne (Gillam FEi), Philippe Gilson (Amos)
Depuis ce 2 février, la société liégeoise Gillam FEi a un nouveau directeur à l’essai
pour une année: Jean-Pierre Chisogne va apporter son expertise d’homme d’affaires à
Daniel Léonard, brillant ingénieur qui a développé des équipements de pointe dans les
domaines de la synchronisation, de l’automation, des essais électroniques et du
contrôle à distance chez Gillam FEi. Ingénieur en mécanique aérospatiale de
l’Université de Liège, JP Chisogne fut responsable d’Interface ULg. Directeur
commercial chez Amos depuis janvier 1999, il a contribué aux succès commerciaux
d’Amos notamment avec une belle percée sur le marché asiatique plus spécialement en
Inde (pour des simulateurs et télescopes) et en Chine (pour des miroirs et équipements
de tests). Aujourd’hui, Amos emploie près de 90 personnes avec un chiffre d’affaires
proche des 15 millions €.
Ce 2 mars, Philippe Gilson revient au pays en prenant la direction de la PME Amos.
Ingénieur électro-mécanique de l’Université de Liège, avec un MBA de l’Ecole
d’Affaires INSEAD, il a une carrière qui montre son dynamisme à gérer en misant sur
l’innovation. Après avoir travaillé comme ingénieur de projet au Centre Spatial de
Liège (de juillet 1989 à décembre 1991), il s’est illustré au Centre Spatial Guyanais
pour le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), notamment comme DDO de
campagne du lanceur Ariane 5. Ainsi fut-il le chef d’orchestre du lancement, le 1er
mars 2002, d’Envisat, le plus gros satellite d’observation environnementale Il a ensuite
(depuis janvier 2003) travaillé chez Air Liquide, puis chez Alstom. Il y est directeur
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des énergies marines (depuis juin 2007). Il fut l’initiateur de l’installation
d’hydroliennes à Nantes.
Bilan commercial 2014
(d’après un blogger du site Forum de l’Espace,
qui est fort utile car pratiquement unique en français)
Pour les contrats de lancement:
Vers l'orbite géostationnaire :
- 9 satellites pour Arianespace : BRISat (3500 kg), Eutelsat-172B (3500 kg), HYLAS
4 (4000 kg), JCSat-15 (3400 kg), Intelsat-36 (3400), Koreasat-7 (3500 kg), Al Yah 3
(3500 kg), Telkom-3S (3500 kg) + un satellite non divulgué.
- 9 pour SpaceX : JCSat-14 (3500 kg ?), SES-9 (5330 kg), SES-10 (5300 kg),
Thaicom-8 (3100 kg), Europesat/Hellas-Sat-3 (5900 kg), BulgariaSat-1 (3500 kg ?),
JCSat-16 (3500 kg), ViaSat-2 (6700 kg), Es'hail-2 (4900 kg)
+ 2 options (dont Inmarsat-5F4 ?)
- 2 pour ILS (International Launch Services): Eutelsat-9B (5300 kg), Yamal-601 (5700
kg)
- 2 pour ISRO (Indian Space Research Organisation) /Antrix : NexStar-1 (< 1 t) &
NexStar-2 (< 1 t) [à confirmer]
- 1 pour CGWIC (China Great Wall Industry Corp) : Apstar-10 (4 t ?)
- 1 pour MHI (Mitsubishi Heavy Industries): un satellite de SKY Perfect JSAT
Soit un total de 24 satellites.
Vers les autres orbites :
- 6 lancements pour Arianespace : 1 Vega (OPTSAT-300 + VENµS), 2 Soyouz ST-B
(Sentinel-1B, 4 satellites O3b) & 3 Ariane-5ES (12 x Galileo FOC)
- 3 lancements pour Orbital Sciences: 1 Minotaur-C (6 satellites SkySat) et 2
lancements de Pegasus-XL (8 satellites CYGNSS, 1 ICON)
- 2 lancements pour ULA (United Launch Alliance): 1 Atlas V 411 pour Solar Orbiter,
1 Atlas V pour Cygnus CRS Orb-4
+ 1 option (1 Atlas V pour Cygnus CRS Orb-5)
- 1 lancement pour SpaceX : 1 Falcon-9 pour TESS
- ISRO/Antrix : M3M, TeLEOS et 3 satellites DMC
Pour la construction de satellites :
31 satellites de télécommunications géostationnaires, avec la répartition des
commandes qui est la suivante :
- 9 pour SSL (ex Space Systems/Loral), avec JCSat-15, JCSat-16, BRISat, Echostar23, Hispasat-1F, Intelsat-36, BulgariaSat-1, PSN-6, Amazonas-5 (tous modèles 1300)
- 5 pour Thales Alenia Space, avec Yamal-601, Koreasat-5A, Koreasat-7, EuropasatHellas-Sat-3 & Telkom-3S (3 4000B2 et 2 4000C4)
- 5 pour Airbus D&S, avec SES-10, SES-12, Eutelsat-172B, Echostar-105/SES-11 &
Eutelsat Quantum (4 Eurostar 3000 dont 2 EOR + 1 GMP-T)
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- 3 pour Orbital Sciences, avec Thaicom-8, HYLAS 4 & Al Yah 3 (1 GEOStar-2 & 2
GEOStar-3)
- 2 pour Lockheed Martin, avec SBIRS GEO 5 & 6 (A2100M)
- 2 pour Dauria Aerospace, avec NexStar-1 & 2 [à confirmer]
- 2 pour Boeing CSS, avec Intelsat-35e Epic (702MP) & SES-9 (702HP)
- 1 pour MELCO (Mitsubishi Electric), avec Es'hail 2 (DS2000)
- 1 pour CGWIC/CAST (China Great Wall Industry Corp/China Academy of Space
Technology), avec Apstar-10 (DFH-4 ?)
- 1 pour TAI (Türkish Aerospace Industries), avec Türksat-6A.
20 satellites de différents types, qui se répartissent comme suit :
- SSL (ex-Space Systems/Loral): 13 satellites de SkyBox
- Airbus Defence & Space: 1 satellite d'observation pour le Pérou (Astrobus 300) et 6
MetOp-SG (Second Generation)
- Boeing Satellite Systems: 2 satellites de HySpecIQ (502)
- LuxSpace: 2 satellites SAT-AIS (Automated Information System)
- MELCO: Gosat-2
- Sierra Nevada: STPSat-5
Les défis de 2015 pour l’Europe dans l’espace
L’Europe spatiale aura fort à faire cette année pour répondre à la longue attente de la
Commission européenne pour ses programmes Galileo et Copernicus.
- le démarrage (enfin !) du bon déploiement des satellites de navigation Galileo FOC
(Full Operational Capability) pour des services pré-opérationnels en 2016… Trois
lancements Soyouz sont attendus : en mars, en septembre et en décembre.
- le développement de deux autres satellites d’observation Sentinel-2A et Sentinel-3A
pour la mise en œuvre de nouvelles applications concernant le changement climatique,
la biodiversité, le niveau des mers, les calottes glaciaires, l’activité sur les océans…
- une meilleure coordination des priorités de l’ESA et de la Commission grâce à une
gouvernance plus efficace du spatial en Europe, notamment pour la gestion des
activités Recherche & Technologie du volet Espace Horizon 2020.
Elizbieta Bienkowska, « Madame Espace »
de la Commission Européenne : Polonaise volontariste
et déterminée à faire réussir Galileo et Copernicus
Point d’orgue retentissant pour la 7ème Conférence annuelle sur la Politique spatiale
européenne, qui s’est déroulée les 27 et 28 février à Bruxelles : l’intervention « en
finale » de la Commissaire européenne en charge de la stratégie industrielle et
entrepreneuriale dans l’Union: Elzbieta Bienkowska a fait une déclaration énergique,
brève et percutante, sur le volet des activités spatiales dont la Commission a la gestion.
Née à Katowice le 4 février 1964, cette universitaire n’est pas une inconnue du
gouvernement polonais : d’abord comme Ministre du Développement régional de
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novembre 2007 à novembre 2013, puis comme vice-présidente du Conseil des
Ministres et Ministre des Infrastructures et du Développement jusqu’en septembre
2014. La Pologne l’a alors désignée pour faire partie de la Commission que préside le
Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
Avec l’arrivée à la tête de l’ESA, ce 1er juillet, de Dr Johann-Dietrich Woerner, qui
préside depuis mars 2007 aux destinées du DLR (Deutsches Zentrum fur Luft- und
Raumfahrt), on risque fort de ne pas s’ennuyer avec le couple Commission-ESA.
Celui-ci se révèle fort complexe vu le regain de tensions entre les deux institutions aux
statuts et fonctionnement différents. D’autant que Dr Woerner est un fin connaisseur
de ce que doit être l’Europe dans l’espace et il a son point de vue sur la manière d’en
améliorer le dynamisme et l’efficacité.
Voici quelques extraits du speech de clôture, le 29 janvier, qu’a prononcé la
Commissaire Bienkowska très volontariste pour ce qui est de la conduite du spatial
financé par l’Union pour un meilleur service à ses citoyens. Son message est clair :
réaliser et lancer des systèmes de satellites, c’est bien ; développer les applications qui
s’en servent et qui les exploitent, c’est mieux. Son message a laissé entendre que le
spatial en Europe devait et pouvait faire mieux…
« Mon objectif porte sur l’emploi et la croissance. Et on y contribuera avec une
stratégie spatiale efficace. […] Nous disposons de deux outils importants : les
programmes phares Galileo et Copernicus, un programme plus large de recherche
spatiale. »
Concernant Galileo :
« Fournir les premiers services Galileo en 2016 au plus tard. Fournir des services
complets dès 2020. Nous sommes dans l’obligation de fournir. […] Mon premier but
est le redémarrage du lancement des satellites. […].
Faisant référence au Collège des Commissaires qui en avait discuté le matin même :
« nous nous sommes mis d’accord pour reprendre les lancements en mars. Nous
avons l’objectif de lancer au moins six satellites cette année : en septembre, puis en
décembre. Et nous avons décidé de prendre une assurance pour les lancements à
venir.
Je suis déterminée à remettre sur les rails le programme Galileo.
Je suis déterminée à fournir des services à temps et endéans le budget.
Je suis déterminée à garantir la mise en place d’un marché solide. »
Concernant Copernicus :
« Nous avons trois défis clefs à relever :
1. Il nous faut déployer la constellation complète des Sentinels. Nous aurons les
lancements des Sentinel-2A et Sentinel-3A cette année. D’autres satellites suivront en
2017.
2. Nous devons continuer à construire notre capacité à gérer les données de
Copernicus. Copernicus va produire une quantité massive de données et
d’informations. […] Les solutions Big Data et Cloud seront cruciales.
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3. Nous avons à encourager la mise en œuvre par les utilisateurs des données de
Copernicus. Il faut promouvoir un marché important dans la mise à disposition des
données. Nous devons encourager la création de nouveaux modèles de business ».
Concernant la politique de recherche spatiale :
« Nous disposons d’un budget de plus de 1,4 milliard € dans le cadre de Horizon
2020. Nous avons besoin de faire fructifier cet argent. »
Et de citer trois exemples d’activités à privilégier :
- la protection de l’infrastructure européenne dans l’espace, avec la mise en place d’un
réseau Space Surveillance & Tracking (SST) à partir des capacités existantes dans les
Etats membres de l’Union;
- la garantie pour l’Europe de son propre accès à l’espace, avec le développement clef
d’Ariane 6 ;
- l’amélioration de la coopération. « Si nous désirons une base industrielle solide pour
l’Europe, Etats membres, institutions et industrie de l’espace ont à travailler main
dans la main. »
Concernant la gouvernance du spatial :
« Je crois que nous avons besoin d’une meilleure gouvernance, plus efficace et plus
cohérente, des activités spatiales en Europe. C’est en discussion depuis des années.
Plusieurs options ont été présentées. Mais, comme nouvelle Commissaire, je vais me
pencher sur ces questions avec un nouveau regard. Nous devons progresser. Il y a
une ouverture pour une occasion d’améliorer les relations entre l’ESA et l’Union. »
De conclure ;
« Nous avons besoin d’un secteur spatial européen qui soit compétitif pour créer des
emplois. Il s’agit d’une part essentielle du programme stratégique de la nouvelle
Commission. Les projets pour l’espace devraient faire partie de l’ambitieux paquet
d’investissements pour 315 milliards € qu’a proposé le président Juncker. »
0. Parfums de scandale
Mars One : sélection de 100 « kamikazes » martiens…
La conquête de la Planète Rouge vaut-elle un tel prix humain ?
Jusqu’où les médias peuvent-ils abuser de la naïveté de gens qui se croient avoir une
étoffe de héros ? L’initiative Mars One que l’on doit à un néerlandais qui est plus
businessman qu’ingénieur s’efforce de faire oublier qu’elle est une escroquerie
globale. Elle vient d’annoncer la sélection de 100 personnes qui veulent payer de leur
vie un périple martien sans espoir de retour. Sans doute qu’ils n’ont plus rien à espérer
sur leur Terre natale. Les différents pays dont font partie ces incroyables
« kamikazes » de l’odyssée spatiale ont multiplié les annonces sur leurs citoyens qui
ont été choisis pour poursuivre un simulacre d’entraînement… Sans savoir dans quel
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vaisseau ils vont voler entre Terre et Mars durant la première moitié des années 2020.
Pas le moindre plan de vol considéré comme suicidaire. Pas plus que sur le lanceur qui
doit servir à la grande évasion et sur le système d’habitat qui doit abriter l’équipage de
colons durant le trajet Terre-Mars et à la surface martienne ! Les 100 sélectionnés
doivent être ramenés à 24 : six équipes de quatre volontaires… pour un entraînement
de groupe.
On nage en plein surréalisme. Mars One, comme pour rassurer, voire encourager les
candidats à son entreprise trop téméraire et très osée, avait annoncé les préparatifs
d’une mission robotique avec orbiter et lander martiens avant la fin de la présente
décennie. Des contacts avaient été pris pour des études préliminaires avec Lockheed
Martin et avec SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd). Mais ce projet semble à
l’arrêt, faute de nouveau financement. Or, il était prévu de réaliser cette exploration de
Mars avec des robots dès 2018… Mars One n’a guère fait étalage de son état
d’avancement, préférant se concentrer sur sa procédure de sélection internationale de
volontaires intéressés par son rêve médiatique d’une colonisation martienne. Ceux-ci
ne sont-ils pas en train de vivre un véritable cauchemar ? Mars One risque fort de leur
demander de mettre la main au porte-feuilles pour mettre le cap sur la Planète Rouge.
Par ailleurs, Mars One a mis fin à son accord avec la compagnie Endemol de reality
shows pour réaliser un événement de portée mondiale sur la première vague de colons
de Mars.
1. Politique spatiale EU + ESA
1.1. Jean-Jacques Dordain, directeur ESA (jusqu’au 30 juin 2015) :
un bilan émaillé de défis audacieux qu’il a fallu relever chaque année !
Le Français Jean-Jacques Dordain, comme directeur ESA, a tenu sa dernière
conférence de presse du début d’année. Il est en poste à la tête de l’Agence jusqu’au
30 juin 2015, après l’avoir dirigé pendant douze ans (depuis 2003). Le 1er juillet, il sera
remplacé par Dr Johann Dietrich Woerner, qui est le président du DLR (Deutsches
Zentrum für Luft- und Raumfahrt). Il a rappelé à l’attention de son successeur qui sera
le Dr Johan Dietrich Woerner, actuellement président du DLR (Deutsches Zentrum fur
Luft- und Raumfahrt) : « Chaque année est faite de défis qui ne sont pas gagnés
d’avance ! Chaque défi que nous entreprenons est difficile. Il suppose un niveau
d’expertise unique dans le monde ». Jean-Jacques Dordain d’évoquer le magnifique
aboutissement de deux grands programmes d’une vingtaine d’années. A savoir l’ATV
(Automated Transfer Vehicle) avec le vaisseau « Georges Lemaître » et la sonde
Rosetta avec le petit robot Philae.
L’année 2015 sera marquée par le développement de nouvelles infrastructures dans
l’espace pour la Commission européenne. Avec les lancements des satellites FOC de
la constellation Galileo pour la navigation civile à l’échelle globale et Sentinel du
système Copernicus de surveillance pour l’environnement et la sécurité. Il y aura les
derniers préparatifs de la mission russo-européenne Exomars 2016. Le directeur de
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l’ESA a parlé d’un plan de charge robuste pour la période 2015-2020 avec 15
milliards € qui ont été approuvés lors des Conseils ESA au niveau ministériel de 2012
(Naples) et de 2014 (Luxembourg).
J.J. Dordain note 4 grands défis pour 2015 :
- Défi 1 : réussir les missions de 2015
. la présence de trois astronautes de l’ESA à bord de l’ISS (International Space
Station) ;
. les lancements des satellites d’observation Sentinel-2A et -3A du système
Copernicus ;
. le 4ème Meteosat Second Generation pour Eumetsat,
. la mise en service de la charge hôte EDRS-A (European Data Relay Satellite) avec
une technologie DLR à bord d’un satellite d’Eutelsat ;
. le lancement du satellite de télécommunications AG1, avec le bus SmallGEO, en
partenariat avec l’opérateur espagnol Hispasat
- Défi 2 : mettre en œuvre les décision prises par le Conseil ministériel des l’ESA à
Luxembourg
. la réalisation de l’ESM (European Service Module) pour le vaisseau MPCV (MultiPurpose Crew Vehicle) Orion qui doit voler en 2018 ;
. le démarrage des programmes Ariane 6 pour un premier lancement en 2020, Vega-C
pour un premier vol dès 2018 ;
. la mise en place d’une nouvelle organisation avec ASL (Airbus Safran Launchers)
pour les lanceurs, le CNES pour le complexe de lancements au Centre Spatial
Guyanais. « Cette nouvelle gouvernance est une nouvelle étape dans les relations
entre l’ESA et l’industrie, avec une nouvelle approche pour l’exploitation des
lanceurs ; cette organisation doit réduire par un facteur 2 le coût du lanceur Ariane 6
par rapport à celui d’Ariane 5 ».
- Défi 3 : anticiper le futur, vu l’effet d’accélérateur que connaît la technologie
spatiale. « Regarder ce qui se passe à l’extérieur, mais pas copier. Il faut savoir
inventer » ;
- Défi 4 : faire évoluer l’ESA. « Il faut évoluer plus vite qu’on ne l’a fait jusqu’ici » il
faut repenser les relations entre l’ESA et ses Etats membres. »
Lors de la conférence de presse, il fut question de la participation d’astronautes ESA
aux vols privés américains, de l’entraînement possible d’un astronaute européen pour
une mission à bord de la station spatiale chinoise, du recrutement de nouveaux
astronautes parmi ceux qui ont terminé parmi les dix de la précédente sélection de
2009, de la possibilité pour l’industrie européenne de fournir un deuxième ESM pour
le vaisseau Orion de la NASA.
1.2.7th Annual Conference on European Space Policy, à Bruxelles
l’Europe brûle… d’impatience pour avoir des réalisations concrètes !
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L’Europe spatiale ne manque pas d’idées. Son grand défi est de les mettre en œuvre de
façon concrète avec beaucoup de pertinence et de réactivité. La 7ème édition de la
Conférence annuelle de Bruxelles sur la stratégie spatiale européenne, qui s’est tenue
les 27 et 28 janvier au Bâtiment Charlemagne de la Commission a été marquée par une
nouvelle présentation d’idées et de propositions sur le thème : « La politique spatiale
européenne aux prises avec la demande croissante de services et applications ». De
quoi manifester non plus de la curiosité, mais de l’impatience dans la mise en œuvre
des systèmes globaux d’applications spatiales que l’Union a mis en chantier depuis
l’an 2000. Il s’agit de passer à du concret au-delà de la rhétorique, chère aux instances
de Bruxelles, sur l’importance cruciale de l’espace pour l’avenir socio-économique de
l’Europe. Il est urgent d’avoir des systèmes qui fonctionnent pour favorisent l’emploi
dans l’Union.
On aurait dû depuis quelque temps s’attendre à l’essor de nouveaux services qui
répondent aux besoins de la société européenne. Mais le déploiement sur orbite des
satellites de navigation Galileo et d’observation Copernicus (Sentinel) accumule les
retards que la Commission, en charge de leur programmation et de leur financement,
met sur le compte de l’ESA, responsable de leur gestion technique. C’est qu’à la clef
de Galileo et de Copernicus, il est question de retombées socio-économiques avec de
nouvelles entreprises et de nombreux emplois à l’heure des TIC (Technologies de
l’Information et de la Communication). Il faudra patienter jusqu’à la fin de la décennie
pour connaître l’impact et la valorisation de ces importants investissements. Il
importera surtout que la Commission et l’ESA, financées par leurs Etats membres,
puissent mieux s’entendre en réussissant l’harmonisation de leurs compétences et
ressources pour aller de l’avant, de façon audacieuse et sans perdre trop de temps, en
surmontant les malentendus bureaucratiques et les embûches techniques.
Par ailleurs, l’Europe pour affronter la concurrence mondiale tant pour les lanceurs
que pour les satellites a besoin d’efforts soutenus en matière de recherche et
technologie (R & T). Outre les programmes Galileo et Copernicus, l’Union finance
dans Horizon 2020 son programme Espace d’activités R & T, avec un budget de 1,4
milliard € pendant sept années. Une meilleure concertation s’impose au niveau
européen pour surmonter le clivage ESA-Commission, qui fait perdre du temps et de
l’argent. Si c’est impossible, le spatial européen aura à souffrir d’une concurrence de
plus en plus aiguë à l’échelle mondiale, face à la montée en puissance, pour les
lanceurs et satellites, d’acteurs – tant publics que privés – qui sont déterminés à avoir
leur place au-dessus de nos têtes.
Cette conférence très attendue a souffert d’un excès d’orateurs – certains de haut
niveau (*) - dans les panels des différentes sessions ce qui a empêché d’avoir de réels
débats. Elle a insisté sur la prise de risques en matière d’innovations et
d’investissements pour que l’industrie spatiale européenne - lanceurs, satellites,
services – puisse rester on ne peut plus compétitive. Parmi les faits particuliers qu’il
convient d’épingler:
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
- la nécessité d’encourager les Etats de l’Union à avoir recours aux systèmes spatiaux
dans leur stratégie d’investissements en intéressant mieux et en impliquant davantage
les décideurs nationaux, régionaux et locaux ;
- la priorité donnée au changement climatique et à la surveillance océanique pour les
missions Sentinel du système Copernicus (**) ;
- le cri d’alarme des opérateurs européens de satellites de télécommunications et de
télévision - ils représentent plus de 50 % du business dans le monde - pour que soit
mis en place un outil hybride (***) qui réponde à la montée en puissance des TIC
(Technologies de l’Information et de la Communication) avec d’ultra-hauts débits sur
l’ensemble de la planète ;
- le défi de faire concorder les besoins gouvernementaux - en matière de défense et de
sécurité – des membres de l’Union ; alors que l’Union préconise la mise en œuvre
d’une constellation govsat.com dans les prochaines années, ses principaux Etats France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne – continuent de privilégier leurs
systèmes nationaux de satellites militaires.
Commentaires
(*) Il y avait les directeurs de l’ESA, du CNES, du DLR, d’Arianespace, d’Airbus
Defence & Space, d’ASL (Airbus Safran Launchers), de Thales Alenia Space… Mais
que venait vraiment faire un représentant de SpaceX - son vice-président Barry A.
Matsumori – dans le panel d’acteurs stratégiques européens ? Devait-on s’attendre
bien naïvement qu’il livre quelques secrets de la réussite du nouveau-venu dans le
business du transport spatial ? L’Europe n’en fait-elle pas un peu trop en prenant
SpaceX comme l’étoile à suivre pour son ambition spatiale à long terme ? Est-ce qu’on
perd de vue de vue que cette entreprise californienne ne s’embarrasse guère de lois
sociales en matière d’emplois ? On entrerait chez SpaceX comme si on s’engageait
dans un ordre monastique au service de l’accès à l’espace… et de la vision du
businessman Elon Musk, avide de colonisation martienne.
(**) La Commission a annoncé le choix de fournisseurs de services Copernicus pour le
réchauffement climatique (avec l’ECMWF/European Centre for Medium-Range
Weather Forecasts au Royaume-Uni) pour la surveillance des océans (avec Mercator
Ocean en France). La GSA (European GNSS Agency) a lancé l’appel à intérêts pour
un opérateur des services Galileo, avec l’objectif de conclure un contrat public avec
un exploitant à la mi-2016.
(***) La parlementaire luxembourgeoise Viviane Reding (qui faisait partie de la
Commission Barroso) et Karim Sabbagh, le président directeur général de SES, ont de
façon vigoureuse plaidé pour des connexions qui, dans une solution hybride,
combinent satellite, Wi-fi, câble de manière à répondre rapidement et efficacement à
une demande de capacité de plus en plus forte. Voir l’article sur SES et Karim
Sabbagh dans la rubrique Télécommunications/Télévision de ce bulletin.
1.3. ESA-Commission : un couple complexe à dompter
pour mener à bien la gouvernance du spatial en Europe
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S’ils sont sur la même orbite, ils ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde, les
deux pilotes de l’Europe dans l’espace. Le couple ESA et Commission Européenne est
l’objet de tiraillements pour mener à bien, avec l’argent prévu et dans les temps
impartis, la stratégie spatiale européenne. Les deux instances qui ne sont pas financées
de la même manière par les Etats (dont deux ne font pas partie de l’Union) suivent des
politiques qui ne suivent pas les mêmes trajectoires :
- l’ESA (qui doit rendre compte à ses Etats membres via des Conseil réguliers) est
avant tout un gestionnaire technique de programmes de haute technologie et elle voit
auprès des instances de l’Union - devenue son principal partenaire avec les systèmes
Galileo et Copernicus - un important et intéressant bailleur de fonds.
- la Commission (dont les actions sont financées avec l’accord du Conseil et Parlement
européens) voit dans l’ESA un acteur de science et technique spatiales qui réussit à
maintenir stable le tissu industriel de l’expertise européenne en matière de systèmes
pour et dans l’espace, mais elle lui reproche son incapacité d’être chef d’orchestre
d’une stratégie qui réponde le mieux possible aux soucis des citoyens et aux besoins
d’une communauté d’utilisateurs.
La Commission reproche à l’ESA d’être trop dans l’espace et pas assez sur Terre. Et
l’ESA s’inquiète de l’absence d’une culture des systèmes spatiaux dans les instances
de l’Union. Que faire pour concilier des points de vue qui doivent veiller à une
position forte de l’Europe dans un secteur de pointe à l’échelle globale ? Cette année
2015 va être déterminante entre une nouvelle Commission présidée par le
Luxembourgeois Jean-Claude Juncker et une ESA restructurée autour de l’Allemand
Johann Woerner, subtil connaisseur des tenants et aboutissants du spatial européen. Le
spatial européen est bel et bien à la croisée des chemins.
Tableau comparatif des deux principaux acteurs de l’Europe spatiale
NOM
Type d’institution
ESA (EUROPEAN SPACE AGENCY)
Organisation intergouvernementale (entre
Etats)
Etats membres
20 avec la Norvège et la Suisse (**),
bientôt l’Estonie et la Hongrie
Début de l’activité
Création en 1975 avec les missions
scientifiques obligatoires et les
programmes optionnels Ariane (transport
spatial), Spacelab (vols habités) et
Marecs (télécommunications)
Financement et
Gestion autonome régulière, avec un
planification des
Conseil des délégations, dont un au
programmes [prévisions niveau ministériel, tous les 2 à 4 ans,
budgétaires]
pour fixer les orientations budgétaires
dans ses programmes obligatoires et
optionnels [15 milliards € à investir dans
les cinq prochaines années]
Mode de
Principe d’un « juste retour », tenant
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COMMISSION EUROPEENNE (*)
Instance parastatale (avec ses règles, audessus des Etats)
28, négociations en vue de son
élargissement
Intérêt pour l’espace depuis 1992 avec
Végétation sur Spot-4 et Spot-5
(télédétection), puis Galileo (navigation),
mais officialisé dans l’article 189 du Traité
de Lisbonne depuis le 1er décembre 2009
Contrôle politique permanent, d’après le
CFP (Cadre Financier Pluriannuel) pour une
période de 7 années (***), proposé par la
Commission, discuté au Conseil, débattu et
voté au Parlement [11,5 milliards € décidés
pour Galileo, Copernicus, volet Espace
d’Horizon 2020 pour la période 2014-2020]
Règle de la « compétition ouverte » entre
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
fonctionnement pour les
contrats industriels
Principales
responsabilités et
activités majeures
compte des contributions nationales aux
programmes
Recherche & développement, science
spatiale, technologie nouvelle pour les
satellites de télécommunications,
télédétection, navigation, météorologie,
pour les vols habités (réalisation et
exploitation de l’ISS), pour l’exploration
du système solaire, les missions de petits
satellites…
des consortia d’industriels en Europe
Initiative politique pour des systèmes
spatiaux de dimension globale sous la
responsabilité de l’Union, la Commission
étant propriétaire de leur infrastructure :
constellation Galileo de satellites de
navigation, constellation Sentinel pour
Copernicus, protection de l’environnement
spatial avec le programme SSA (Space
Situational Awareness) et le réseau SST
(Space Surveillance & Tracking)
GSA/European GNSS Agency pour les
systèmes EGNOS et Galileo. La
Commission Industrie et Entrepreneuriat
avec des opérateurs de services pour le
système Copernicus utilisant les satellites
d’observation Copernicus.
Délégation pour la mise Arianespace (transport spatial), Eumetsat
en oeuvre des systèmes (satellites météorologiques), Eutelsat
opérationnels
(satellites de télécommunications),
partenariat public-privé avec Avanti
Communications, Inmarsat, Airbus
Defence & Space Services, SES,
Eutelsat…
(*) Directorat Industrie & Entreprises, avec Direction Espace
(**) Le Canada est Etat coopérant
(***) Le CFP qui porte sur la période 2014-2020 comprend des activités R & D dans le cadre
du programme Horizon 2020
EGNOS : European Geostationary Navigation Overly Service
GMES (Global Monitoring for Environment & Security)
GNSS : Global Navigation Satellite System
ISS : International Space Station
1.4. Constellations en pleine expansion : jusqu’où
peut-on aller dans la prolifération des micro-satellites ?
Les effets d’annonces se sont multipliés depuis le début de l’année sur le déploiement
de centaines, voire de milliers de micro-satellites pour créer des réseaux Internet sur
l’ensemble du globe. Comme si les systèmes actuels ne suffisaient pas… Jusqu’où
peut-on aller avec la mise en œuvre de pareilles constellations ? Bill Gates y avait
songé dans les années 90 avec son projet Teledesic (840 satellites en orbite basse nombre réduit à 288) pour lequel il avait demandé des fréquences en bande Ka. Thales
Alenia Space était également sur les rangs avec SkyBridge, une constellation de 64
satellites en bande Ku. Teledesic et SkyBridge ont tourné court, laissant sur le carreau
des bandes de fréquences qui, aujourd’hui, se trouvent convoitées par des systèmes
actuellement en projet pour répondre aux besoins du 5G dans le monde:
- OneWeb, précédemment appelé WorldVu Satellites, est un projet de Greg Wyler,
qui s’est associé avec Richard Branson (Virgin Galactic, qui développe le lanceur
aéroporté LauncherOne) et avec Paul Jacobs (Qualcomm, qui réalise le système
Omnitracs/Euteltracs de suivi des transports depuis l’espace). Il avait proposé son idée
à Google, sans obtenir son aval… financier. Il est à l’origine de la constellation
« intertropicale » O3b Networks, qui, en ayant reçu le soutien de SES, a déployé une
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douzaine de satellites-relais en bande Ka, réalisés par Thales Alenia Space. Cette fois,
Greg Wyler voit plus grand avec une constellation de 648 microsatellites (125 kg) à
1.200 km pour fournir de l’accès internet à 50 Mbs sur l’ensemble du globe, et ce,
dans les fréquences en bande Ku de SkyBridge.
- « Google-SpaceX » (dans l’attente d’un nom officiel) est une nouvelle initiative –
une de plus ! – du businessman Elon Musk qui projette le déploiement de 4.025 minisatellites (300 à 400 kg ?) à 1.100 km pour couvrir le monde avec un Wi-fi haut débit,
à grande vitesse. Ce sont des fréquences en bande Ka – celles libérées par Teledesic ?
– qui sont envisagées. Google a décidé d’investir près de $ 1 milliard aux côtés de
SpaceX qui va construire un centre de production « satellites » à Seattle (Etat de
Washington). Il s’agit de fabriquer à la chaîne - comme le fait l’industrie automobile des centaines de satellites ! Et à nouveau l’Europe de s’inquiéter outre-mesure de
l’audace outrancière de SpaceX. Devant une telle extravagance, mieux vaut garder son
sang-froid : wait & see.
Décidément, le spatial vit à l’heure du déraisonable. On peut s’interroger sur la
rentabilité de pareilles entreprises qui ont besoin d’un spectre de fréquences - au
détriment d’autres systèmes spatiaux - et dont les satellites vont polluer les orbites à
quelque 1.000 km avec des durées d’un siècle ! Comment va se positionner l’UIT
(Union International des Télécommunications) qui est l’autorité globale de gestion des
satellites avec leurs orbites et leurs fréquences. Les opérateurs de satellites
géostationnaires, comme Intelsat, SES, Eutelsat, ne craignent pas l’arrivée de ces
concurrents, possible mais peu probable, dans le business spatial des TIC
(Technologies de l’Information et de la Communication). Déployer une ambitieuse
constellation qu’il faudra mettre à jour régulièrement et dont il faudra assurer la
maintenance, n’est-ce pas faire un investissement exorbitant, comme si on voulait…
tirer sur une mouche avec un canon de type « Grosse Bertha » ?
A la fin de 2014, le tableau ci-dessous – en anglais - recensait plusieurs centaines de
satellites formant des constellations, principalement pour la navigation et pour les
liaisons avec les mobiles. Il ne reprend pas les projets pharaoniques de Greg Wyler et
de Google-Musk. A noter que Thales Alenia Space joue un rôle clef dans le
développement de ces constellations : elle a la maîtrise d’œuvre des satellites Global
star, O3b, Iridium Net. OHB lui a raflé cette place pour les satellites de la constellation
Galileo FOC.
Table Civilian Constellations of Satellites for Space Science & Applications
A constellation of satellites consists of almost five identical spacecraft using the same
payload. The most famous constellations concern global positioning applications
through time synchronization with atomic clocks around the Earth. Remote sensing
systems for daily imagery anywhere around the globe will add an innovative
dimension for environmental monitoring, for traffic surveillance, for detection of
adverse or non-registrered ships… With the development of ultra-miniaturized
satellites using MEMS (Micro-Electro-Mechanical Systems), with the advent of
reliable ‘Triple Cubesat’/nanosatellite technologies, the deployment of large
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
constellations is getting a significant push-ahead. There is the increasing risk of space
pollution, due to the growing number of very small elements around the Earth.
in service
in development
in prospect
NAME (satellites/start)
[web site]
BDS-BEIDOU (14, up to 30 -2007)
[http://en.beidou.gov.cn/]
Operator
(country)
China Satellite
Navigation Office
(China)
BRITE/CANX-3 (5, up to 8 2012)
[http://www.briteconstellation.at/]
UTIAS (Canada Austria – Poland)
COMMSTELLATION (up to 72 in
LEO/ ?)
[http://www.commstellation.com/]
COSMO-SKYMED
(4 + 2/2007)
[http://www.e-geos.it/]
Microsat Systems
Canada Inc
(Canada)
ASI & e-GEOS
(Italy)
DEIMOS PERSEUS
(up to 8/2015)
http://www.dauriaspace.com/ &
http://www.deimos-space.com/]
DMC/DISASTER
MONITORING (up to 7/2002)
[http://www.dmcii.com/]
PanGEO*
(International)
DMCII (UK +
International)
Purpose/specifications
(operational date)
Global
navigation/with GEO
and MEO navsats
(2020)
Astrophysics :
photometric
observations of the
brightest stars with
nano-satellites (2014)
Global backhal &
connectivity ( ?)
Manufacturer
[Launcher/Company]
CAST
[Long March 3A/CALT]
Earth observations
/radar (2011 & 2018)
Thales Alenia Space
[Delta II/ULA]
Global remote
sensing/high- &
medium- resolution
daily imagery (2015)
Global remote
sensing/ mediumresolution imagery
(2020***)
Data about
atmosphere,
ionosphere, climate
(2006, but degraded
status)
Data about atmosphere,
ionosphere, climate
(2018)
Dauria Aerospace +
Elecnor Deimos [TBD]
FORMOSAT-3/COSMIC-1
(up to 6/2006)
[http://www.nspo.org.tw/]
NSPO/NOAA
(Taïwan/USA)
FORMOSAT-7/COSMIC-2
(up to 12/2016)
[http://www.nspo.org.tw/]
NSPO/NOAA
(Taïwan/USA)
GALILEO FOC**
(4, up to 30 in MEO/2011)
[http://www.gsa.europa.eu/]
GLOBALSTAR I
(up to 52/1999)
[http://www.globalstar.com/]
European
Commission
/ESA (Europe)
Globalstar (USA)
Global
navigation/high
precision + SAR
Personal & mobile
communications
(2000)
GLOBALSTAR II
Globalstar (USA)
Personal & mobile
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UTIAS + Graz Un Tech
+ Polish Academy of
Sciences [PSLV/ISRO,
Dnepr/Kosmotras, Long
March 4B/CALT]
Microsat Systems Canada
Inc [TBD]
SSTL [PSLV/ISRO,
Dnepr/Kosmotras]
Orbital Sciences Corp
[Minotaur/Orbital
Sciences Corp]
NSPO + NOAA + SSTL
[Falcon 9/SpaceX]
GSA-European GNSS
Authority [Soyuz,
Ariane 5/Arianespace]
Thales Alenia Space
[Delta II/ULA,
Soyuz/Starsem,
Arianespace]
Thales Alenia Space
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
(24/2010)
[http://www.globalstar.com/]
GLONASS-COSMOS
(up to 29/1982)
[http://glonass-iac.ru/]
Roscosmos
Information
Analytical Center+
Tsniimash
(Russia)
communications
(2013)
Global navigation
(2013)
[Soyuz/Arianespace]
JSC Information
Satellite Systems
Reshetnev
[Proton/Khrunichev,
Soyuz/Progress +
Roscosmos]
JSC Information
Satellite Systems
Reshetnev
[Khrunichev/Rokot]
GONETS
(up to 12-16/1992)
[http://www.gonets.ru/]
Gonets Satellite
Company
(Russia)
Global mobile data
links/Gonets Leosat
system
(2015)
GPS-NAVSTAR
(up to 24 + 3 in MEO/since 1978)
[htpp://www.gps.gov/]
US Air
Force/National
Executive
Committe for
Space-Based PNT
(USA)
Axelspace ? (Japan)
Global navigation
(since December
1993, now 38
satellites)
Boeing & Lockheed
Martin [Atlas, Delta II,
Delta-4/ULA]
Earth observations
IRIDIUM (77/since 1998)
Iridium (USA)
Personal & mobile
communications (up
to 92 cross-linked
satellites in LEO)
IRIDIUM NEXT (up to 72)
Iridium (USA)
IRIDIUM PRIME (TBD)
Iridium (USA)
IRNSS (up to 7/20
ISRO (India)
QB50 (up to 50/2014)
[qb50
VKI/Von Karman
Institute (Europe)
O3B (8/2013)
O3b Networks
(United Kingdom)
+ SES
(Luxembourg)
OmniEarth (USA)
Personal & mobile
communications + air
traffic monitoring
(2016, up to crosslinked satellites in
LEO)
Hosted payload for
earth observations
(2020)
Geostationary
navigation satellites
(2015)
In situ data about the
thermosphere
(2016 or 2017 ?)
Broadband
connections
(2014)
Axelspace –
[Dnepr/Kosmotras or
Epsilon/JAXA ?]
Motorola + Lockheed
Martin [Delta/ULA,
Proton/Khrunichev,
Long March 2C/CALT,
Rokot/Khrunichev]
Thales Alenia Space +
Orbital Sciences Corp
[Dnepr/Kosmotras, Falcon
9/SpaceX]
GRUS
(5/1st satellite in 2016)
OMNIEARTH (up to 18/2016)
Earth observations
/high-resolution
multispectral imagery
(2016 ?)
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Thales Alenia Space
[Falcon 9/SpaceX ?]
ISRO [PSLV/ISRO]
VKI + ISIS
[Cyclone 4/ACS ?]
Thales Alenia Space
[Soyuz/Arianespace]
Dynetics Inc + Harris +
Ball Aerospace
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ORBCOMM (28/since 1998)
Orbcomm
(USA)
ORBCOMM NG/NEXT
GENERATION
(8 in service/2014)
Orbcomm (USA)
PLANET LABS FLOCK
(up to 100/2014)
Planet Labs (USA)
RAPIDEYE (5/2008)
RAPIDEYE+ ? (2018 ?)
BlackBridge
(Canada)
SATELLITE AIS
(5, up to 10 ?/2010)
[http://www.exactearth.com/]
ExactEarth
(Canada) + ESA
(Europe)
SATELLOGIC (5, up to 16/2015)
[http://www.satellogic.com/]
Satellogic (USA +
Argentina ?)
SKYSAT (2, up to 15 /2014)
[http://www.skyboximaging.com/]
Skybox Imaging +
Google (USA)
SPIRE/NANOSATISFI (20
nanosats/late 2015, up to 50 ?)
[http://www.spire.com/]
TEMPUS GLOBAL DATA (up to 8
as hostel payloads on GEO satellites
/2017 ?)
[http://www.tempusglobaldata.com/]
© February 2015
Spire (USA) in
cooperation with
NOAA ?
Tempus Global Data
(USA)
M2M
communications with
microsats in LEO (up
to 35/1998)
M2M
communications with
microsats in LEO
(18/2015)
Earth oservations
Earth observations/
medium-resolution
imagery (2020 ?)
Sea traffic
management/AIS
data analysis (2020)
Earth observations/1-m
resolution images
(2017)
Earth observations
/1-m resolution
images
(2016)
Weather observations
/GPS Radio
Occultation (2016)
Hyperspectral sounders
/from GEO (2017 ?)
Orbital Sciences Corp
[Pegasus &
Taurus/Orbital,
Kosmos/Roscosmos]
Sierra Nevada
[Falcon 9/SpaceX]
ISS/International Space
Station [Cygnus/Antares,
Dragon/Falcon 9]
MDA + SSTL
[Dnepr/Kosmotras]
ComDev + Luxspace +
Kongsberg
[Dnepr/Kosmotras,
PSLV/ISRO, ?]
Satellogic
[Dnepr/Kosmotras, ?]
SSL (Space
Systems/Loral)
[Soyuz/Roscosmos,
Minotaur/Orbital
Sciences or
LauncherOne/Virgin
Galactic]
Spire [TBD]
Ball Aerospace
[TBD]
* PanGEO : global alliance of earth observation satellite operators for multi-satellite
mission planning (with Dauria Aerospace in Russia, Elecnor Deimos in Spain, EIAST
in Dubai, SpaceEye in China)
** Galileo FOC : Full Operational Capability, with up to 22 satellites ordered to the
German-British OHB-SSTL team. First two Galileo FOC launched on 22 August 2014
but injected into an incorrect orbit. Four Galileo IOV (In Orbit Valditation)
experiencing some power problems.
*** Consisting of Microsat-type spacecraft operated by Algeria (Alsat), Nigeria
(Nigeriasat), United Kingdom (UK-DMC), Turkey (Bilsat), Spain (Deimos), China
(China-DMC/Beijing). To be upgraded by three DMC-3 remote sensing satellites for
high-resolution observations, to be launched in 2015 by India’s PSLV.
AIS : Automated Identification System
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
ASI : Agenzia Spaziale Italiana
BDS : BeiDou Navigation Satellite System
BRITE : Bright Target Explorer
CALT : China Academy of Launch Technology
CAST : China Academy of Space Technology
COSMIC : Constellation Observing System for Meteorology, Ionosphere and Climate
ESA : European Space Agency
GLONASS : Global Navigation Satellite System
GPS : Global Positioning System
IRNSS : Indian Regional Navigation Satellite System
ISRO : Indian Space Research Organisation
JAXA : Japanese AeroSpace Exploration Agency
M2M : Machine To Machine
MDA : McDonald Dettwiler
NOAA : National Oceanic & Atmospheric Administration
NSPO : National Space Organization Taiwan
PNT : Positioning, Navigation & Timing
SAR : Search & Rescue
SSTL : Surrey Satellite Technology Ltd
UTIAS : University of Toronto
1.5. 2015 au CNES : placée sous le signe d’« un espace pour le climat »
Du 30 novembre au 11 décembre 2015, Paris accueillera au Bourget la 21ème
Conférence des Etats ayant signé la Convention des Nations Unies pour le climat, dite
COP21. Elle aura pour objectif de formaliser un accord qui contraint les Etats de
réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de contenir le réchauffement
climatique en-deçà de 2 degrés à la fin du XXIème siècle, alors que la trajectoire
actuelle prévoit une hausse de 4 degrés !
Le 5ème rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernementaux sur l’Evolution du
Climat), publié le 2 novembre 2014, ne laisse aucun doute sur le réchauffement en
cours de l’atmosphère et des océans. Il confirme à 95 % que l'activité humaine en est
la cause principale. Les satellites de météorologie (avec Eumetsat) et d’altimétrie (avec
la NOAA américaine), grâce aux longues séries de mesures temporelles à l’échelle
globale, fournissent des données qui alimentent et améliorent les modèles climatiques.
Le CNES insiste sur le programme franco-allemand MERLIN (Methane Remote Lidar
Mission) qui est consacré à la connaissance des concentrations de méthane dans
l’atmosphère.
1.6. La France spatiale : 2ème budget civil dans le monde ?
En ce début d’année, le CNES a présenté son ambition 2020, en mettant l’accent sur
2015, un espace pour le climat. La brochure présente le budget spatial français comme
le deuxième au monde à des fins civiles.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
« Avec un peu plus de 30 € par an et par habitant, le budget que la France consacre
aux activités spatiales civiles, après celui des Etats-Unis (46 €), mais avant ceux de
l’Allemagne (16 €) ou du Royaume-Uni (6 €).(*)
En 2014, le CNES a disposé d’un budget de 1.982 millions € ainsi répartis :
- Contribution à l’ESA : 763 millions €
- Programme national : 594 millions €
- Programme d’Investissement d’Avenir : 300 millions €
- Ressources propres : 325 millions €
En 2015, les ressources du CNES atteindront 2.126 millions € :
- Contribution à l’ESA : 827 millions €
- Programme national : 734 millions €
- Programme d’Investissement d’Avenir : 202 millions €
- Ressources propres : 363 millions €. »
(*) A noter que la Belgique consacre au spatial 18 € par habitant et par an, que le
Grand Duché investit plus de 40 € dans le budget de l’ESA ! Il faut dire que le
Luxembourg a un acteur clef sur son territoire : l’opérateur global SES au Château de
Betzdorf, dont le chiffre d’affaires atteint près de 2 milliards € (ce qui en fait le n°2
dans le monde) !
1.7. Fusion de Roscosmos (agence) et de ORKK (consortium industriel)
pour former l’entreprise publique russe Roscosmos State Corp
En 2014, c’est la Russie qui a réalisé le plus grand nombre de lancements réussis de
satellites - 36, en comptant un seul Zenit Sea Launch (sans doute le dernier ?) et 4
Soyouz guyanais, sur les 90 -, démontrant que son industrie a encore beaucoup de
capacité. Elle a mis en service le lanceur modulaire Angara dont les versions à venir
doivent remplacer les Proton et les Soyouz pour la prochaine décennie. Largement
détenue par les pouvoirs publics et sous leur contrôle, l’industrie spatiale russe veut
retrouver toute sa force. Non seulement elle se réorganise, mais veut, avec l’aide du
gouvernement, intéresser les jeunes aux métiers de l’espace. La solution est
d’augmenter les salaires pour rendre attrayants les emplois dans le spatial ! Ce temps
de crise du rouble ne facilite guère les choses. Et pourtant, il faudra procéder à une
cure de jouvence pour rendre le potentiel spatial russe à nouveau compétitif.
Ce n’est pas gagné d’avance. Surtout que le Président Vladimir Poutine a en janvier
appouvé la décision du gouvernement de Dimitry Medvedev de fusionner l’agence
Roscosmos et United Space and Rocket Industry (ORKK) pour en faire une seule
entreprise d’Etat et de nommer à sa tête Igor Komarov (57 ans) en remplacement
d’Oleg Ostapenko. Igor Komarov était le directeur général d’ORKK lors de sa mise en
œuvre en mars 2014 (sur base d’un décret présidentiel de décembre 2013). Cette
étonnante restructuration du potentiel russe pour l’espace n’est qu’une première étape.
Le premier ministre Medvedev justifie ce changement : « Ce que nous venons de vivre
montre que les problèmes du secteur spatial sont plus sérieux et plus complexes qu’on
WEI n°78 2015-1 - 19
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
ne pensait. Nous devons dès lors concentrer les efforts du gouvernement de manière
un peu différente. » L’objectif est que la Russie doit être en mesure de faire du spatial
un produit à l’export. Un nouveau plan fédéral d’activités spatiales doit être dévoilé en
mai prochain. Reste à voir dans quelle mesure les ressources budgétaires permettront
son financement. Le gouvernement russe doit impérativement faire face à une période
d’austérité économique.
1.8. Google plus que jamais acteur spatial au niveau global
avec Skybox Imaging (télédétection) et SpaceX (télécommunications) !
La société Google, créée en septembre 1998 dans la Silicon Valley en Californie, a
tissé sa toile à la vitesse de la lumière sur l’ensemble de la planète. Avec un chiffre
d’affaires de quelque 60 $ milliards, en diversifiant ses services aux internautes –
comme Gmail, Google Earth, Google Maps, elle se lance dans des investissements
dans le segment spatial pour donner un nouvel élan aux TIC (Technologies de
l’Information et de la Communication). Elle veut déployer des constellations de petits
satellites pour une observation permanente du globe et pour un réseau mondial de
télécommunications.
- Skybox Imaging, avec son système Skysat, a été acquis le 1er août dernier par
Google pour $ 500 millions en cash, dans le but d’exploiter une constellation d’une
quinzaine de mini-satellites d’observation optique pour des prises de vues régulières
avec une résolution de 0,80 m. Les deux premiers Skysat, d’une masse de quelque 100
kg, ont été produits « in house » et ils sont en orbite depuis novembre 2013 (lancement
Dnepr) et juillet 2014 (lancement Soyouz 2-Fregat). Ils démontrent leur capacité
d’observer de façon continue, à la demande, la surface terrestre. Treize autres de
nouvelle génération, plus agiles grâce à une propulsion améliorée, sont en production
chez SSL (ex-Space Systems Loral) qui a acheté la licence de fabrication Skysat. Ils
doivent être satellisés entre 2015 et 2017. Le lancement de Skysat-3 est prévu cet été
par un PSLV indien de l’ISRO.
- SpaceX (Space Exploration Technologies) a établi un partenariat avec Google pour
investir dans un centre de production à la chaîne de petits satellites « low cost » qui
serviront à créer un système Wifi sur orbite avec des milliers de relais à haut débit !
Près de $1 milliard vont être investis par Google dans la nouvelle infrastructure. Les
traditionnels constructeurs de satellites, que sont Boeing, Lockheed Martin, SSL
(Space Systems Loral), Orbital ATK aux Etats-Unis, Airbus Defence & Space (ADS)
et Thales Alenia Space en Europe), ont du souci à se faire devant l’arrivée
intempestive du trouble-fête du transport spatial sur la scène de la fabrication des
satellites de quelques centaines de kg.
2. Accès à l'espace/Arianespace
2.1. La grande confiance d’Arianespace pour 2015 :
11 à 12 lancements de satellites avec le trio Ariane 5-Soyouz-Vega
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Se référant à la décision qu’a prise à Luxembourg le Conseil ESA au niveau
ministériel d’aller de l’avant avec le concept PHH (Poudre Hydrogène Hydrogène) des
lanceurs Ariane, le transporteur spatial Arianespace se montre confiant dans un avenir
à partager avec SpaceX, son principal concurrent. Pour les prochaines années, on
assiste à un duo-pôle Arianespace-SpaceX. Arianespace se réjouit que quelque 8,2
milliards € vont être consacrés à la filière lanceurs en Europe pour les dix ans à venir,
grâce au support - au sein de l’ESA - de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de
l’Espagne, de la Belgique, de la Suisse. « Arianespace est au cœur de la refondation
de la filière Ariane », précise Stéphane Israël, son président directeur général.
En 2014, le chiffre d’affaires d’Arianespace - qui reste à approuver par son
assemblée générale - devrait atteindre les 1.367 millions € (à confirmer lors de
l’Assemblée Générale). Pour ses lancements jusqu’en 2019, elle a passé commande de
58 lanceurs : 32 Ariane 5, 13 Soyouz, 13 Vega (en comptant celui qui a servi au succès
du planeur IXV). En 2015, Arianespace compte faire aussi bien qu’en 2014 avec les
lancements de 6 Ariane 5 (pour des satellites géostationnaires de télécommunications),
de 2 à 3 Soyouz (pour les satellites Galileo FOC de l’Union), de 3 Vega (le premier
avec IXV ayant eu lieu le 11 février, Sentinel-2A en juin pour le système Copernicus
de l’Union, Lisa Pathfinder de l’ESA).
2.2. Arianespace aux prises avec sa clientèle des opérateurs de comsats:
ne fait-elle pas la fine bouche pour répondre aux appels d’offres ?
Incroyable mais vrai : sur le marché des lancements, Arianespace ne répond pas à tous
les appels d’offres. Même avec un taux de change de l’euro qui lui est plus favorable.
Son président directeur général Stéphane Israël explique : « Nous agissons de façon
responsable. Nous refusons de prendre des contrats pour des satellites que nous ne
pouvons pas lancer dans un délai respectable. » Il est vrai que le transport spatial
européen a remporté 9 contrats sur 18 ouverts, soit 50 %, sur le marché commercial de
satellites. Arianespace a des contraintes avec le lancement double pour l’emport de
satellite en position basse.
Les contrats en cours avec 29 clients, pour un montant supérieur à 4,1 milliard,
garantissent à Arianespace plus de trois années d’activité soutenue : 22 lancements
Ariane 5, 6 lancements Soyouz, 9 lancements Vega. En ce début d’année, face à
SpaceX, elle a gagné deux lancements pour le KARI (Korea Aerospace Research
Institute), à savoir GeoKompsat-2A en 2018 et GeoKompsat-2B en 2019. Mais elle a
dû laisser filer à SpaceX deux lancements en 2017 pour l’un de ses principaux clients,
l’opérateur luxembourgeois SES, parce qu’elle n’a pas répondu à sa demande pour des
offres !
2.3. SpaceX en mesure d’effectuer par mois
1 lancement de Falcon 9 en 2015 ? Déjà trois au 2 mars !
SpaceX est en passe de tenir le pari d’un lancement par mois durant 2015. Ce 2 mars,
comme prévu, l’entreprise d’Elon Musk réussit, avec le lancement double de deux
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comsats « tout électrique », le tour de force de réaliser un vol tous les mois. A la fin de
mars, un autre Falcon 9 v1.1. doit placer sur orbite de transfert géostationnaire le
premier satellite de télécommunications et de télévision du Türkmenistan et de la
Principauté de Monaco (la capacité de cette dernière, avec des répéteurs en bande Ku,
étant commercialisée par SES) ; ce Spacebus 4000 a été réalisé par Thales Alenia
Space et est équipé d’unités de puissance de Thales Alenia Space Belgium.
Ces derniers mois, pour un lancement SpaceX, il fallait parfois s’armer de patience.
Les clients étaient mis à rude épreuve vu le manque de ponctualité des lancements du
lanceur Falcon 9 v1.1 : on a dû reporter le tir à plusieurs reprises soit à cause des
conditions météo en Floride soit pour des anomalies et réparations de dernière minute.
Néanmoins, SpaceX a effectué la première satellisation de l’année le 10 janvier avec le
vaisseau récupérable Dragon-4, qui avait notamment à son bord l’instrument CATS
(Cloud-Aerosol Transport System), ainsi que trois nano-satellites (deux Flocks pour
Planet Labs, le Cubesat brésilien AESP-14) pour être déployés depuis l’ISS
(International Space Station). Il a fallu attendre un mois jusqu’au 11 février pour
l’envoi réussi du satellite DSCOVR (Deep Space Climate Observatory) de la NOAA
qui doit étudier les relations Soleil-Terre à partir du point de Lagrange L1.
L’entreprise privée d’Elon Musk pour l’accès à l’espace est à l’œuvre sur bien des
fronts :
- les infrastructures - d’une grande simplification, donc peu coûteuses - de lancements.
SpaceX dispose déjà de deux complexes pour les lanceurs Falcon 9 v1.1 en Floride
(LC-40 du Cape Canaveral) et en Californie (LC-4E de la base de Vandenberg). Deux
autres ensembles sont en construction : le pad 39A (Kennedy Space Center, qui servit
aux vols habités Apollo et au Space Shuttle) pour la mise en œuvre du lanceur lourd
Falcon Heavy, la zone côtière de Boca Chica Beach, à Brownsville (Texas).
- les moyens d’essais à McGregor, Texas (tests des propulseurs qui sont destinés aux
lanceurs Falcon et aux vaisseaux Dragon), au Spaceport America, Nouveau Mexique
(récupération d’étages en vue d’une réutilisation).
- les installations pour la production des lanceurs Falcon à Hawthorne (près de
l’aéroport international de Los Angeles), bientôt pour la fabrication de petits satellites
à Seattle (Etat de Washington).
- les sites d’atterrissage des étages des lanceurs Falcon 9 v1.1. et Falcon Heavy ; en
attendant que leur construction soit terminée à Cape Canaveral (LC-13) et à
Vandenberg AFB, une plate-forme pilotée sur mer, ancrée dans le port de Jacksonville
(Floride), est mise en œuvre sous l’appellation ASDS (Autonomous Spaceport Drone
Ship).
Et SpaceX ne manque pas d’ambitions pour la fin de cette décennie:
- la réutilisation des 1ers étages des lanceurs Falcon v1.1 et Falcon Heavy;
- la production à bas coût de satellites pour la création de constellations destinées aux
TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) à l’échelle globale;
- le développement du vaisseau habitable Dragon v2 ;
- l’entraînement d’astronautes privés pour le Dragon v2 ;
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- la conception et la mise au point d’un super-propulseur, dit Raptor, fonctionnant au
méthane et à l’oxygène liquide ;
- les études portant sur une famille de lanceurs plus performants et plus économiques
que les Falcon actuels (ils s’appelleraient Eagle : après les faucons, on aurait les
aigles !)
2.4. Airbus Defence & Space : son avis concernant
la gouvernance nouvelle des lanceurs européens avec Ariane 6 ?
Le 20 janvier, Airbus Defence & Space avait convié les médias (parisiens) à une
conférence de presse sur les activités et perspectives d’Airbus dans l’espace et pour la
défense. François Auque, président d’Airbus Defence & Space – France et directeur
général de Space Systems, a précisé l’enjeu d’ASL (Airbus Safran Launchers) : il
s’agit de l’accompagner dans sa montée en puissance. Nous lui avons demandé de
commenter les propos qu’il a tenus en décembre lors de la mise en place de
l’entreprise commune : « Le principe de retour géographique n’est pas remis en cause.
Il est normal que tout Etat qui participe ait le retour sur son investissement. Mais cela
durera 4 à 5 ans. Au-delà, il y aura une certaine flexibilité de manière à maintenir la
compétitivité dans la production des Ariane 6. Il faut qu’on soit compétitif ensemble.
On n’a pas le droit d’avoir un maillon faible. Il n’est pas question de s’inquiéter dès
lors qu’on est compétitif. »
ASL doit devenir une entité avec quelque 8000 personnes venant d’Airbus et de
Safran. Au sujet du calendrier pour le rachat par ASL des parts que le CNES détient
dans Arianespace : « L’intention a été confirmée par le gouvernement français. Le
processus a démarré auprès de l’agence de gestion des participations de l’Etat. Le
rachat doit être finalisé au cours de ce 1er semestre. »
Concernant la mise en œuvre d’un étage réutilisable ? « Récupérer, c‘est bien. Le
réutiliser dans des conditions économiques : c’est un sacré défi. La réutilisation
économique est une affaire sérieuse. Il s’agit d’en faire un business model. La
configuration des Ariane 6, approuvée à Luxembourg, pourrait ouvrir la voie à la
réutilisation de corps central du 1er étage. Mais beaucoup de travail reste à faire. »
2.5. ASL (Airbus Safran Launchers) : les conditions
pour réussir l’accès à l’espace avec le système Ariane 6
Lors de la 7ème conférence annuelle sur la politique spatiale européenne, qui s’est tenue
à Bruxelles, Alain Charmeau, le PDG de la « joint venture » ASL - elle a été mise en
place en début d’année -, a évoqué la nouvelle gouvernance entre l’ESA et l’industrie
pour le transport spatial européen. « On démontre que l’industrie peut faire preuve
d’une grande réactivité ». Il a parlé des conditions pour un environnement plus
favorable à la production et à la commercialisation des lanceurs Ariane :
- diminution des interfaces ;
- équipe intégrée sur le site des Mureaux ;
- évolution de l’actionnariat d’Arianespace ;
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- premiers accords avec Fiat Avio et Air Liquide ;
- maîtrise maximale du marché européen des lancements ;
- support institutionnel pour les infrastructures de production et de tests.
2.6. L’atout de l’entreprise privée pour innover dans le transport spatial :
Blue Origin de Jef Bezos dans le sillage de SpaceX d’Elon Musk
Décidément, le transport sur orbite intéresse les entrepreneurs privés, issus de la bulle
du business de l’informatique. Ceux-ci n’hésitent pas à relever le défi du lanceur en
partie réutilisable. Un défi que les pouvoirs publics n’ont pas réussi à relever…
- SpaceX, dû à Elon Musk, fut la première compagnie privée à développer sur fonds
propres les lanceurs Falcon. Elle est par ailleurs celle qui mise sur un premier étage qui
puisse revenir au sol en parfait état pour être réutilisé. Plusieurs tests ont déjà eu lieu
pour mettre au point la technologie. Un atterrissage sur une plate-forme en plein océan
pourrait avoir lieu dans les mois à venir. Par ailleurs, SpaceX étudie le propulseur
Raptor à forte poussée avec un mélange méthane-oxygène liquide.
- Blue Origin accumule les tests de son propulseur cryogénique BE-3 (489 kN) pour
un lanceur réutilisable qui est destiné à des vols spatiaux habités ; un $ demi milliard
auraient déjà été investis par Jef Bezos, le fondateur et patron d’Amazon dans cette
entreprise fort secrète. Les essais de ce lanceur qui servira d’abord à des bonds
suborbitaux devraient avoir lieu dès cette année. Dans sa version bi-étage, avec un BE3 modifié, il servira à l’accès sur orbite ! A noter que Blue Origin, nouveau venu pour
les systèmes de lancement spatial, est en train de valoriser son expertise en matière de
propulsion-fusée : le 16 septembre dernier, elle signait avec ULA (United Launch
Alliance, issu d’un partenariat Boeing-Lockheed Martin) un contrat de développement
d’un nouveau moteur, appelé BE-4, pour équiper le lanceur Atlas 5 de prochaine
génération. Utilisant un mélange gaz naturel liquéfié (LNG, plutôt que kérozène) et
oxygène liquide, il développera une poussée de 2.450 kN. Ses essais au banc sont
annoncés pour 2016. Il doit remplacer le propulseur RD-180 de fabrication russe à la
fin de cette décennie.
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De quoi faire davantage jaser ou frémir les grands acteurs du spatial européen : voici
une image (spéculative) de ce que SpaceX, alias Space Exploration Technologies,
prépare pour la prochaine décennie. On sait que Elon Musk, l’inspirateur de
SpaceX, a de la suite dans les idées et qu’il a l’ambition de faire mieux que la NASA
avec le lanceur « von braunien » Saturn V des années 60:
- quatre lanceurs réalisés ou en construction : Falcon 1 (180 kg en LEO), Falcon 9 (1ère
version - 10.450 kg en LEO), Falcon 9 v1.1 (constamment améliorée - 13.150 kg en
LEO), Falcon Heavy (1er vol en 2015 – 53 t) ;
- quatre lanceurs lourds en projet, pas encore officialisés : Super Falcon (4 boosters
latéraux – 85.180 kg), Eagle Lite (avec propulseur Raptor méthane/oxygène liquide –
60.050 kg en LEO), Eagle 1 (130,500 kg), Eagle 2 (166,300 kg).
2.7. Fusées « made in Ukraine » : persona non grata sur les cosmodromes
russes ! Les lanceurs Zenit (Sea Launch) & Dnepr (Kosmotras)
pourront-ils survivre à la guerre civile en Ukraine ?
Lors de l’implosion de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques),
l’Ukraine a hérité d’un fleuron de l’industrie des lanceurs et des satellites : l’entreprise
Youchnoye avec son bureau d’études Youchmach. On lui doit le missile
intercontinental Dnepr converti en lanceur de petits satellites ainsi que le lanceur Zenit
développé dans le cadre du programme de lanceur lourd Energia. La tension
grandissante entre Moscou et Kiev concernant la Crimée (qui possède le centre de
poursuite lointaine à Yevpatoria) et les régions frontalières va sans doute avoir raison
de ce potentiel technologique de la zone pro-russe de l’Ukraine…
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Les lanceurs Dnepr et Zenit ont leurs jours comptés sur les cosmodromes de Russie.
Cette année, la société de transport spatial Kosmotras, qui a son siège à Moscou, serait
autorisée à effectuer trois lancements commerciaux depuis la base militaire de
Yazhny :
- le 12 mars, pour le satellite sud-coréen de télédétection multispectrale Kompsat3A (réalisé par le KARI) ;
- en octobre, pour les deux premiers satellites interconnectés de la constellation
Iridium Next (intégrés par Orbital ATK sous la maîtrise d’œuvre de Thales Alenia
Space, utilisant des équipements de Thales Alenia Space Belgium) ;
- à la fin de l’année, pour le satellite d’observation radar Paz d’Hisdesat (développé
par Airbus Defence & Space Espacio (ex-CASA).
Quant à l’entreprise Sea Launch, qui exploite le lanceur Zenit 3SL, elle a fort réduit
ses activités par manque de ressources financières. RKK Energia projette de
poursuivre l’exploitation commerciale du Zenit 3SLB à partir du cosmodrome de
Baïkonour, mais sans grande certitude.
2.8. L’Europe à l’heure du spatial récupérable : IXV, bravo ! Vive PRIDE !
Le 11 février, comme prévu, le 4ème exemplaire du lanceur européen Vega a servi à
tester avec brio l’engin spatial récupérable IXV (Intermediate Experimental Vehicle)
de l’ESA. Durant un vol suborbital qui a duré une centaine de minutes depuis le
lancement en Guyane jusqu’au plongeon dans le Pacifique. On doit cette prouesse aux
systèmes de pilotage de l’entreprise belge SABCA : ils ont assuré le guidage parfait
des quatre étages du lanceur, puis une rentrée contrôlée dans l’atmosphère. Tant
Thales Alenia Space, maître d’œuvre de ce prototype de rentrée atmosphérique, que
l’ESA ont fait de ce succès technologique, un beau coup de pub pour l’avenir de
l’Europe dans l’espace. Mais cet exploit, décrit comme un nouveau chapitre pour
l’ESA et l’industrie européenne, ne sera-t-il pas sans lendemains ?
On veut croire en une suite. Surtout que l’IXV est présenté comme un véhicule
intermédiaire. La prochaine étape dont les études ont commencé s’appellera PRIDE
(Programme for Reusable In-orbit Demonstrator for Europe). Ce corps portant dont la
forme s’inspirera de celle de l’IXV doit faire mieux en évoluant sur orbite avant de
revenir dans l’atmosphère en vue d’une réutilisation. Reste à obtenir le financement de
cet appareil futuriste, qui ne volera pas avant 2020… La réalisation de l’IXV, voulue
par l’Italie, a nécessité un investissement de quelque 150 millions € sans le lancement.
Par ailleurs, le cône de rentrée EXPERT (European Experimental Reentry Testbed)
dont le vol aurait dû avoir lieu dès 2012 se trouve stocké chez Thales Alenia Space à
Turin. Il n’a pu être utilisé à cause de l’indisponibilité du missile russe Volna qui était
chargé de son lancement sur une trajectoire suborbital.
2.9. FT-1 : petit lanceur mobile chinoise à propulsion solide
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La Chine spatiale a aussi son Vega : c’est le FT-1 (Fei Tian 1) à usage militaire, qui a
été révélé officiellement au Salon aérospatial de Zhuhai (11-16 novembre 2014). Ce
lanceur à 4 étages, capable de satelliser 300 kg en orbite basse, est développé par le
CASIC (China Aerospace Science & Industry Corp) pour ses micro-satellites
d’observation et de surveillance. Utilisé à partir d’un système transportable, il est
décrit comme ayant une grande réactivité. A-t-il déjà servi à des lancements ?
D’aucuns pensent qu’il s’agit des lancements Kuaizhou qui ont eu lieu en septembre
2013 et en octobre 2014 depuis le centre de Jiuquan. Mais rien d’officiel. C’est du
« top secret ».
3. Télédétection/GMES
3.1. Le satellite d’Al Gore – GoreSat - enfin expédié à 1,5 millions de km
pour observer la Terre et mesurer les influences du Soleil
Ce nouveau né de la NOAA (National Oceanic & Atmospheric Administration)
s’appelle DSCOVR (Deep Space Climate Observatory). Ce projet, qui portait le nom
de Triana, tenait très à cœur à Al Gore, vice-président des USA (1993-2001) dans sa
stratégie pour la préservation globale de l’environnement terrestre, suite au
changement climatique. Déjà, dans les années 1990, un politicien de haut rang se
préoccupait du phénomène de réchauffement planétaire ! Il a assisté à l’envol de
« son » observatoire qui, pour lui, va « fournir une occasion extraordinaire de voir la
beauté et la fragilité de notre planète et, ce faisant, de nous rappeler l’urgence de
protéger notre unique maison. »
SpaceX, avec le deuxième vol 2015 de son lanceur Falcon 9 v.1.1, a réussi l’envoi de
DSCOVR, observatoire d’une masse d’environ 750 kg, sur le point de Lagrange L1 à
1,5 millions de km qu’il atteindra après un périple de 110 jours. C’est-à-dire durant cet
été. Il est équipé d’EPIC (Earth Polychromatic Imaging Camera), un télescope
imageur de 0,30 m qui photographiera notre planète de façon continue avec une
résolution de 25 km dans dix bandes spectrales. Il va rejoindre deux autres
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observatoires : ACE (Advanced Composition Explorer) de la NASA qui fonctionne
toujours après plus de 17 années, SOHO (Solar & Heliospheric Observatory) de l’ESA
et de la NASA - réalisé par Airbus Defence & Space - qui fêtera son 20ème anniversaire
dans l’espace en décembre prochain.
3.2. Vision depuis l’espace avec 30 cm de résolution : qui dit mieux ?
DigitalGlobe lance un nouveau business en télédétection spatiale
Le marché de l’imagerie de la Terre depuis l’espace franchit une nouvelle étape avec
la mise sur le marché de prises de vues avec 30 cm de résolution. DigitalGlobe, le
spécialiste américain de la télédétection à très haute résolution avec ses satellites
WorldView, annonce la commercialisation d’images montrant des détails terrestres
jusqu’à 30 cm ! Sur l’ensemble du globe, il entre en concurrence avec la photographie
aérienne avec un produit qui sera moins cher. Les services de l’urbanisme et du
cadastre, la surveillance des transports, la gestion des ressources disposent d’un nouvel
outil d’observation depuis l’espace.
WorldView-3 est le premier et seul satellite de télédétection qui offre cette résolution
de 0,30 m à des fins commerciales. Il est par ailleurs équipé d’un senseur infrarouge
SWIR (Short Wave Infra Red) qui permet de voir à travers la brume et les fumées pour
identifier avec une résolution de 7,5 m le couvert végétal, les ressources minières,
l’exploitation des sols…
3.3. MENASAT GULF, nouvel opérateur
de satellites radar au Moyen Orient et en Afrique ?
Le Menasat Gulf Group, basé à Tolleshunt Major (Royaume-Uni), projette de déployer
une constellation de quatre satellites GulfSatellites, équipés d’un SAR, pour prendre
des vues « tous temps » avec une résolution de 1 m. Pour ce programme initié par le
groupe 4C Controls, il est à la recherche de partenaires dans le monde. C’est au
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Moyen-Orient que son initiative a trouvé de l’intérêt. Récemment, la République du
Ghana a décidé de coopérer avec le Menasat Gulf Group pour la réalisation du satellite
Ghana Sat-1 à lancer en 2020. L’entreprise commune Ghana Sat Ltd vient d’être mise
sur pied avec le GSSTI (Ghana Space Science & Technology Institute). Elle veut être
la première à offrir des données SAR sur les ressources en Afrique. Reste à relever le
défi de l’infrastructure terrestre qui doit comprendre des stations de réception et des
centres de traitement. Aucun constructeur n’est encore annoncé pour Ghana Sat-1.
3.4. Voici le 7ème Earth Explorer de l’ESA : Biomass
pour mieux connaître le couvert forestier de la planète
Dans le cadre de son programme technologique de télédétection Earth Explorers,
l’ESA va de l’avant avec la mission Biomass - approuvée en mai 2013 - d’un satellite
spécialement conçu pour établir l’état et la dynamique des forêts, spécialement dans
les régions tropicales. Cet observatoire européen, équipé d’un radar en bande P/0.4
GHz (antenne parabolique d’un diamètre de 12 m) qui se réfère à une technologie de la
NASA, doit mesurer la biomasse avec une résolution de 200 m et étudier les facteurs
affectant l’étendue des forêts avec une résolution de 50 m. Un éventail d’autres
applications verra le jour concernant la suivi de l’ionosphère, la surveillance des
glaces, le sondage des sols… L’objectif est de garantir l’avenir durable des forêts pour
la survie de la planète. Sa réalisation devrait coûter 220 millions € en vue d’un
lancement programmé pour fin 2020. Le consortium européen qui sera chargé de
réaliser Biomass doit être choisi en septembre : les teams Airbus Defence & Space et
OHB sont en lice pour décrocher le contrat.
4. Télécommunications/télévision
4.1. Grande « première » pour Eutelsat Americas:
avec un comsat « tout électrique » pour l’orbite géostationnaire
Il avait été commandé en mars 2012 par SatMex (Satelites Mexicanos SAB) à Boeing
Satellite Systems sous le nom de Satmex-7 : le premier comsat « tout électrique »,
désormais appelé Eutelsat-115 West B, est sur orbite depuis ce 2 mars grâce à un
lancement réussi de la 3ème Falcon 9 v1.1 de l’année. Réalisé par Boeing Satellite
Systems avec le nouveau bus BSS 702SP, il est le premier à utiliser la propulsion
électrique - système xenon-ion -pour atteindre sa position géostationnaire avec un
périple « économique » d’environ six mois. Eutelsat 115 West B sera à poste en
octobre. Il a été commandé à Boeing en même temps que ABS-3A destiné à
l’opérateur ABS (Asia Broadcast Satellite) de Hong Kong. A noter que ABS-3A doit
être opérationnel en août à 3 degrés Ouest : il sera en concurrence directe avec les
satellites couvrant l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, dès lors avec Eutelsat.
Eutelsat/SatMex et ABS, qui faisaient le pari du « tout électrique », auraient bénéficié
d’un prix d’appel pour la commande des premiers satellites BSS 702SP. Ils auraient
chacun, payé $ 30 millions à SpaceX pour la satellisation de leur comsat « tout
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électrique ». L’opération de ce lancement double doit être renouvelée avant la fin de
l’année par SpaceX pour les satellites Eutelsat-117 West B et ABS-2A, également
« tout électrique ». Aujourd’hui, cette mode de la propulsion électrique s’impose plus
lentement que prévu. Elle intéresse les opérateurs qui, ayant déjà des satellites en
service, ne sont pas soumis à la contrainte du temps pour disposer d’un satellite sur
une position géostationnaire.
A ce jour, seuls Boeing Satellite Systems et Airbus Defence & Space ont vendu des
comsats « tout électrique » :
- cinq pour le constructeur américain avec les BSS 702SP, à savoir 2 à
Eutelsat/Satmex, 2 à ABS, 1 à SES (SES-15) ;
- trois pour le fabricant européen, avec le bus Eurostar EOR, à savoir 1 pour Eutelsat,
2 à grande capacité pour SES.
Certes, les autres constructeurs, qui sont Orbital ATK, SSL, Thales Alenia Space
développent des plates-formes avec des systèmes de propulsion hybride (électrique et
chimique). Mais ils n’ont pas encore décroché de contrat pour un comsat « tout
électrique ».
4.2. Le « low-cost » spatial : après les lanceurs,
SpaceX mise sur les satellites produits en grande série
Décidément, l’homme d’affaires Elon Musk ne manque pas de créativité, pour
assouvir ses ambitions dans l’espace. N’envisage-t-il pas un plan de colonisation
martienne ? Pour le financer, il mise sur un ambitieux système de « space internet »,
avec une constellation de petits satellites Wifi couvrant l’ensemble du globe pour
mieux servir le quatuor informatique des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon)
qui est né dans la Silicon Valley et qui représente un chiffre d’affaires de plus de $ 300
milliards, avec « un trésor de guerre » se chiffrant quelque $ 125 milliards de réserves
financières. Les GAFA entendent, sur leur lancée – leur développement a à peine dix
ans ! -, renforcer l’hégémonie qu’elles ont déjà sur la planète.
Dans l’optique de contribuer à la conquête humaine de Mars - c’est le dessein avoué
par Elon Musk, son fondateur et promoteur -, SpaceX veut se mettre au service des
GAFA par une présence active sur tous les fronts du business spatial. Cette année,
SpaceX va mettre en œuvre à Seattle (Etat de Washington) un centre d’études et de
production de satellites « low cost » pour des applications à l’échelle mondiale, à
commencer par les télécommunications. On est curieux de connaître ce que va donner
le partenariat entre SpaceX et le géant Google.
4.3. Le rôle indispensable des satellites dans des solutions hybrides :
Karim Sabbagh, PDG de SES, hausse le ton pour une stratégie
qui doit mieux positionner l’Europe dans l’écosystème global des TIC
Karim Michel Sabbagh, le nouveau Président directeur général de SES, a pris son
bâton de pèlerin pour défendre la place essentielle du satellite dans l’avenir des TIC
(Technologies de l’Information et de la Communication). Pour lui, « pour aller de
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l’avant, il faut du courage, de l’audace ! » C’est le mot d’ordre qu’il a tenu à faire
passer dans une interview au quotidien Luxemburger Wort (9 janvier 2015) afin de
sortir le segment spatial dans la coquille où il est resté trop enfermé pour qu’il ne fasse
pas de l’ombre aux réseaux terrestres... Il a précisé les deux grands axes de la stratégie
de SES :
- globaliser le métier, en dépassant l’assise européenne pour s’affirmer davantage
dans les pays émergents ;
- amplifier et diversifier les missions suivant quatre priorités : le business issu de la
vidéo, le haut débit de données par satellite avec une meilleure connectivité et pour
une multitude de services, les services mobiles avec des transmissions de grande
qualité vers les bateaux et les avions, les services aux autorités gouvernementales pour
la sécurité et la défense (et de citer le projet GovSat avec le gouvernement grandducal).
Concernant l’accueil de SES dans les pays émergents : « On n’y trouve pas un marché
prédéfini comme c’était le cas en Europe et aux Etats-Unis. Il faut donc se montrer
plus proactif et expliquer ce que le satellite peut leur apporter. » Il insiste sur la mise
en œuvre de la constellation de satellites haut débit que vient de déployer la société
O3b (12 satellites évoluant à 8.000 km) : « Nous prévoyons d’en prendre le contrôle
dans la fenêtre 2016-2017. O3b est une belle technologie qui offre un taux de latence
très bas, qui n’est pas comparable aux satellites géostationnaires. O3b permet de
commercialiser le service à 50 % des coûts par rapport aux autres technologies de
satellite. »
Le 28 janvier dernier, lors de la session 5 de la 7ème Conférence sur la Politique
spatiale européenne, K. Sabbagh s’est fait l’avocat de solutions hybrides, en clamant
haut et clair que le satellite a plus que jamais sa place dans l’agenda numérique
européen aux côtés des systèmes Wi-fi et des réseaux câblés. Pour lui, la fracture
numérique ne pourra pas se combler sans le satellite, vu l’accélération dans la hausse
des débits via des connections ultra-rapides. Et de donner des points de référence qui
montrent que les seuls moyens au sol ne pourront pas faire face à la demande:
- l’accès de chaque foyer aux données a connu un facteur de croissance de 35 ;
- la mise en œuvre de la TV ultra-HD va multiplier par 3 ou 4 la demande en données.
Le PDG de SES a parlé d’« une tragédie des biens communs » si l’on poursuit dans la
voie d’une pauvre coopération, d’un manque de planification, ce qui mènera à un
échec, du gaspillage et de la confusion. « Pour éviter « la tragédie des biens
communs », nous avons besoin du satellite ». Et il ajoute : « Nous proposons de
prendre en considération le rôle clef et l’impact du satellite, de revoir l’agenda
numérique, nos lignes directrices et nos systèmes cadres pour adopter les solutions
hybrides ». Et de lancer cette initiative : « Nous encourageons la mise à disposition de
10 à 20 % dans le Fond Européen de 315 milliards € pour réaliser des investissements
stratégiques dans des propositions conjointes de solutions hybrides ». Et il a
encouragé la Commission Européenne et l’ESA d’investir dans des efforts de
recherche et développement pour les systèmes spatiaux.
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SES au coude à coude avec Intelsat : en passe de devenir le n°1 global
L’opérateur SES créé en mars 1985 au Grand Duché et géré depuis le Château de
Betzdorf n’a pas encore réussi à détrôner Intelsat sur la première place du podium des
opérateurs globaux de satellites de télécommunications et de télévision. Le chiffre
d’affaires d’Intelsat, dont le siège social est à Luxembourg, a atteint les $ 2.472,4
millions (2,2 milliards €) en 2014. De son côté, SES a annoncé un chiffre d’affaire de
1.919 millions €, avec un bénéfice en hausse de 6 % qui s’élève à 600 millions €.
Afin de faire face à l’essor de nouveaux marchés - applications haut débit, nations
émergentes -, SES continue à renforcer sa flotte de satellites : en plus des quatre
satellites déjà en construction pour des lancements jusqu’en 2017 (SES-9 sur Falcon 9
v1.1 en 2015, SES-10 sur Falcon 9 v1.1 et SES-11 avec un lanceur à choisir en 2016,
SES-12 dont le constructeur et le lanceur n’ont pas encore sélectionnés en 2017), il y a
trois satellites dont SES vient de passer commande en ce début d’année : SES16/GovSat à Orbital ATK, SES-15 « tout électrique » à Boeing Satellite Systems,
SES-14 « tout électrique » à Airbus Defence & Space. Le Falcon 9 v1.1 de SpaceX a
été retenu pour lancer en 2017 SES-16/Govsat et SES-14. Ces deux lancements
pourraient avoir lieu depuis le nouveau site de Boca Chica Beach à Brownsville au
Texas (près de la frontière mexicaine) où SpaceX a décidé de construire une
infrastructure réservée à ses lancements commerciaux.
4.4. Le relais optique EDRS-C : outil clef pour les Sentinels de Copernicus
Le système EDRS (European Data Relay Satellite), qui a été validé avec des tests au
moyen du satellite Alphasat, fait appel à des relais optiques (faisceaux laser) pour la
collecte de très hauts débits de données C’est un programme réalisé par OHB pour
l’ESA, dans le cadre d’un PPP (Partenariat Public-Privé) entre l’ESA et Airbus
Defence & Space, Communication, Intelligence & Security. L’industriel investit dans
la charge hôte EDRS-C sur le satellite Hylas-3, pour autant que l’ESA garantisse une
utilisation de services avec un budget qui doit être fourni par la Commission. Or, ce
financement vient d’être acquis du côté de la Commission. Ce qui a permis la
signature, le 20 février, de l’accord pour la fourniture de services entre l’ESA et
Airbus Defence & Space pour les communications avec l’ISS (International Space
Station). La Commission a accepté l’offre ESA pour l’emploi d’EDRS dans la
réception et l’exploitation des données des satellites Sentinel du système Copernicus
pour la surveillance de l’environnement et de la sécurité. Un comité de pilotage
conjoint entre la Commission, l’ESA et Airbus Defence & Space est mis en place pour
suivre le développement d’EDRS comme garant de l’autonomie européenne en
matière de collecte de données d’autres satellites.
Cap sur GlobeNet ! Pour Airbus Defence & Space, la Commission constitue une
belle référence pour promouvoir le service global EDRS, sous le nom de Globenet.
Avec les charges hôtes EDRS-A (sur Eutelsat-9B à 9 degrés Est, à lancer cet été avec
Proton) et EDRS-C (sur Hylas-3 à 31 degrés Est, à satelliser fin 2016 avec Ariane 5),
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qui seront mises sur orbite géostationnaire une couverture globale, à l’exception de
l’Océan Pacifique et de l’Océanie, est assurée.
Un troisième satellite appelé EDRS-D, qui sera financé - si le business prend de
l’ampleur - par Airbus Defence & Space, est nécessaire au-dessus de l’Asie-Pacifique
pour assurer dans la bande Ka et en mode optique le relais de données sur l’ensemble
de la planète. Le contrat pour sa réalisation doit être décidé en 2016 pour un lancement
en 2020. Le système GlobeNet sera alors opérationnel jusqu’à l’horizon 2030 comme
outil le plus performant - à des fins civiles – pour relayer les hauts débits de données
collectées par les satellites de télédétection, notamment radar, et ce, via des terminaux
optiques (faisceaux laser) de la société allemande TESAT grâce à un financement du
DLR (Deutsche Luft-und Raumfahrt Zentrum).
4.5. Repli de Dauria Aerospace sur la Russie :
quid des projets en cours avec des entreprises européennes ?
La jeune entreprise russe Dauria Aerospace, qui se positionne comme constructeur de
petits satellites pour les télécommunications, l’observation et la surveillance, a en 2014
manifesté de grandes ambitions. Elle a établi des partenariats avec plusieurs firmes du
spatial européen. Elle est un acteur clef dans la constellation PanGEO Alliance qui fut
officialisée en septembre dernier : elle combine les satellites d’observation de Elecnor
Deimos en Espagne (Deimos-2), d’EIAST dans les Emirats (Dubaisat-2), de Beijing
Space Eye en Chine (TH-1 et TH-02), de Dauria Aerospace en Russie (Perseus O à
lancer en 2015 ?). Par ailleurs, Dauria Aerospace, grâce à un consortium européen
d’industries spécialisées dans las petits satellites, avait décroché le contrat du nouvel
opérateur indien Aniara pour deux petits satellites géostationnaires de
télécommunications, appelés NexStar-1 et NexStar-2, à lancer en 2017. On peut
s’interroger sur le futur de Dauria Aerospace, car son site internet en anglais ne répond
plus…
5. Navigation/Galileo
2015 sera-t-elle enfin la bonne année pour l’avenir du système Galileo ?
Longue, trop longue attente pour Galileo… L’Europe prévoyait que son système civil
de navigation par satellites serait en mesure de démontrer, avec ses premiers services
opérationnels dès la fin de l’année qu’il est plus performant que son homologue
militaire américain, le GPS (Global Positioning System). Mais le déploiement des
satellites FOC (Full Operational Capability) a pris du retard. Les deux premiers
Galileo FOC, qui sont réalisés par la société OHB en Allemagne et SSTL (Surrey
Satellite Technology Ltd) au Royaume-Uni, étaient lancés le 22 août dernier. Mais le
fonctionnement erratique de l’étage russe Fregat les laissait sur une orbite elliptique au
périgée trop bas, qui leur faisait dangereusement traverser une ceinture de radiations. Il
fallait les placer sur une trajectoire sécurisée en consommant le propergol du contrôle
d’attitude.
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Ainsi Galileo-5/FOC-1 dès novembre, puis Galileo-6/FOC-2 en janvier ont modifié
leur orbite en élevant le périgée de plus de 3.500 km. Ils se trouvent à pied d’œuvre,
entre 17.250 et 25.900 km, pour que leur charge utile (horloges ultra-précises,
systèmes de communications, collecte des signaux de sauvetage…) puisse être testée
de façon intensive. Les deux satellites qui émettent leurs premiers signaux de
navigation sont disponibles pour la campagne IOT (In Orbit Testing). Celle-ci gérée
depuis le Centre ESA de Redu par RSS (Redu Space Services). Les Galileo FOC – en
tout, 22 sont commandés - se succèdent chez OHB à Brême pour leur intégration et à
l’ESTEC à Noordwijk pour leurs essais sous vide. Deux doivent être satellisés dès fin
mars, deux autres en septembre, puis deux en décembre. Une Ariane 5-ES,
spécialement équipée, doit en lancer quatre à la fois, mais pas avant 2016, car il faut
qualifier les satellites à l’environnement du vol Ariane 5.
Question : à la fin de 2015, le système Galileo comptera-t-il dix satellites opérationnels
– y compris les quatre Galileo IOV (In Orbit Validation) d’Airbus Defence & SpaceThales Alenia Space- sur leur orbite circulaire à 23.200 km? Le Centre ESA de Redu
est prêt pour les tests des satellites qui vont se succéder, espérons-le, en bonne et due
place autour de la Terre. De son côté, la Commission européenne qui finance le
système Galileo s’impatiente. Elle ne peut concrétiser les promesses de milliers
d’emplois dans de nouvelles entreprises qui doivent tirer parti des applications des
satellites de navigation Galileo, notamment en les intégrant avec les données de la
télédétection spatiale.
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale
6.1. Une constellation govsat.com pour l’Europe,
sous les auspices de l’Union avec EDA (European Defence Agency)
Il s’avère urgent dans l’Union de faire concorder au sein de l’Union les besoins
gouvernementaux de satellites - en matière de défense et de sécurité - que ce soit pour
les communications et pour les observations. Alors que l’Union préconise la mise en
œuvre d’une constellation govsat.com avant la fin de cette décennie, ses principaux
Etats membres - France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne - continuent de
privilégier leurs systèmes nationaux de satellites militaires. Le Grand duché, dans le
cadre de ses obligations pour l’OTAN et avec le support technique de SES, prend les
devants avec son initiative LuxGovSat d’un satellite de télécommunications
gouvernementales qui sera lancé en 2017. SES vient de commander à la société
américaine Orbital ATK le GovSat/SES-16 pour un lancement en 2017.
6.2. Commande par la Bundeswehr du troisième CSO MUSIS ?
La DGA (Direction Générale à l’Armement) avec l’initiative MUSIS projetait la mise
en place d’un système paneuropéen de satellites-espions - des observatoires à très
haute résolution - tant optiques que radar. Sa mise en œuvre aurait été partagée entre la
France pour les satellites optiques, dits CSO (Composante Spatiale Optique),
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l’Allemagne (avec SarAH) et l’Italie (avec Cosmo SkyMed Second Generation). La
Bundeswehr se serait portée candidate pour le troisième satellite CSO MUSIS dans le
cadre d’une coopération avec la France.
7. Science/Cosmic Vision
France-Russie : feuille de route conjointe
pour deux missions en 2019-2020
La crise russo-ukrainienne n’empêche point l’Europe de poursuivre avec la Russie des
actions conjointes dans le domaine spatial. Les vols des lanceurs Soyouz se
poursuivent au Centre Spatial Guyanais de Kourou. L’ESA coopère avec Roscosmos
dans l’exploration martienne avec les missions ExoMars. Le CNES (Centre national
d’Etudes Spatiales) travaille sur deux projets franco-russes qui ont été définis lors
d’une rencontre à Moscou avec Igor Komarov, le nouveau directeur de l’agence
spatiale russe qui est d’absorber :
- Bion-M2 est une capsule développée par le Centre spatial Progress de Samara pour
des expériences biologiques en microgravité. Son vol est planifié pour 2019. Des
expériences françaises en sciences de la vie devraient prendre place à bord.
- Interhelioprobe est une sonde ambitieuse mise en œuvre par l’Institut Izmiran pour
une approche du Soleil, après plusieurs survols de Vénus. Cette mission prévoit un
lancement en 2020 avec une fusée Soyouz. Un instrument français pourrait être
embarqué sur cet engin réalisé par NPO Lavochkine.
Les chercheurs français sont intéressés par une mission lunaire que la Russie projette
dans les années 2020.
8. Exploration/Aurora
8.1. La Chine, spécialiste de belles pirouettes au large de la Lune
Le programme chinois Chang’E d’exploration lunaire nous réserve son lot de surprises
qui démontrent la maîtrise par la Chine des trajectoires de ses sondes au large de la
Lune. Ce sont trois sondes Chang’E qui sont toujours bien actives.
- Chang’E-2, lancée en octobre 2010, s’est satellisée autour de la Lune, puis a gagné le
point de Lagrange L2 (1,5 million de km) entre Soleil et Terre. De là, elle est partie sur
une trajectoire interplanétaire pour aller à la rencontre de l’astéroïde Toutatis dont elle
a pris des photos en décembre 2012. La sonde lunaire chinoise continue à bien se
comporter jusque dans l’espace lointain.
- Chang’E-3 s’est posée à la surface lunaire en décembre 2013 et y a fait descendre le
petit rover électrique Yutu. Celui-ci n’a pas pu se déplacer comme prévu, car son
électronique n’a pas résisté au froid de la nuit lunaire ; il communique toujours avec la
Terre. De son côté, l’atterrisseur, équipé entre autres d’un télescope qui permet
d’observer la voûte céleste depuis la Lune, continue de fonctionner.
- Chang’E-5/T1, lancé vers la Lune le 23 octobre 2014, avait la mission technologique
de faire revenir - à la deuxième vitesse cosmique, avec rebond sur l’atmosphère - une
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capsule sur le territoire chinois. Ce fut le succès une semaine plus tard. Mais le bus qui
avait emmené la capsule expérimentale est reparti vers la Lune pour se rendre sur le
point de Lagrange L2 le 27 novembre. En début d’année, elle est venue se placer en
orbite lunaire afin d’étudier des zones d’ « alunissage ».
Le CAST (China Academy of Space Technology) n’a pas fini de nous étonner avec ses
missions autour et sur la Lune. La prochaine étape sera l’envoi, avec la mission
Chang’E-5 d’un atterrisseur équipé d’un étage de remontée avec une capsule pour le
retour d’échantillons du sol lunaire. Chang’E-4 devrait faire mieux que Chang’E-3
avec un atterrisseur et un rover amélioré sur la Lune. Mais aucune date n’est encore
annoncée pour cette mission.
8.2. Cap sur le planètoïde Cérès :
grâce à la propulsion électrique à bord de la sonde Dawn
Au cours de ce mois de mars, la planète naine Cérès va « capturer » dans son champ
de gravité la sonde Dawn (1,23 t) de la NASA. Précipitée dans le système solaire le 27
septembre 2007, la sonde a pu manœuvrer jusque là grâce à la propulsion électrique
consistant en trois moteurs xenon-ion. Décrite comme une mission sur nos origines,
Dawn va se satelliser autour de Cérès le 6 mars avec un survol à quelque 13.500 km de
sa surface. Elle avait précédemment - de juillet 2011 à septembre 2012 - évolué autour
de Vesta. Elle a permis de cartographier cette autre planète naine. Dans les semaines à
venir, Dawn va faire découvrir un autre corps autour du Soleil. Elle va abaisser son
altitude pour s’approcher de Cérès à 375 km en novembre prochain.
8.3. Vision rapprochée de la « planète » Pluton
grâce à la sonde New Horizons de la NASA
Cet été va être marqué par la découverte d’un astre aux confins du système solaire :
Pluton, désormais considéré comme un planétoïde. La sonde New Horizons, en route
vers la Ceinture de Kuiper avant d’échapper à l’attraction du Soleil, passera au large
de Pluton le 14 juillet prochain. Lancée le 19 janvier 2006, elle devrait passer à
quelque 12.500 km d’une planète de glaces et faire découvrir le monde plutonien, avec
ses « lunes » Charon, Nix, Hydra… A la fin de l’année, la communauté mondiale
disposera d’un panorama complet des principaux éléments qui caractérisent le système
solaire.
8.4. Hayabusa-2 à propulsion électrique : le Japon
va faire mieux… pour prélever des échantillons sur un astéroïde !
Au moyen de son lanceur H-IIA, la JAXA a expédié, le 3 décembre dernier, la sonde
Hayabusa-2 (590 kg) dans le système solaire pour une mission de collecte
d’échantillons à la surface de l’astéroïde 1999 JU3 durant l’été 2018. L’objectif est de
faire revenir ces échantillons dans une capsule en décembre 2020, afin de pouvoir
déterminer des éléments des origines des corps autour du Soleil. Il s’agit de refaire en
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mieux la mission Hayabusa-1 (2003-2010). Cette sonde japonaise, à l’instar de la
précédente, est une merveille de micro-miniaturisation pour son instrumentation.
Notamment avec trois robots MINERVA (Micro/Nano Experimental Robot Vehicle)
de 1,5 kg, avec caméra et thermomètres, qui vont être déposés sur l’astéroïde et y
effectuer des bonds.
Hayabusa-2 fait appel à la propulsion électrique pour sa mission d’exploration. Elle
emmène le petit atterrisseur MASCOT (Mobile Asteroid Surface Scout) de 10 kg qui a
développé par le DLR (Deutsche Zentrum für Luft und Raumfahrt) en collaboration
avec le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), comme ce fut le cas de Philae
déposé par Rosetta sur le noyau d’une comète. Ainsi en 2018, aux côtés du Japon,
l’Allemagne et la France auront ce privilège de se poser sur un astéroïde: MASCOT
est doté d’un mécanisme qui lui permettra de se déplacer pour l’étude de trois sites.
8.4. Quelles priorités pour la NASA ? La Lune, un astéroïde, Mars ?
Budget oblige : la NASA ne pourra mener de front pour son programme de vols
spatiaux habités durant la prochaine décennie avec un retour sur la Lune, l’exploration
d’astéroïde, des expéditions vers Mars. Il lui faut mettre au point son lanceur lourd
SLS (Space Launch System), dont le développement progresse lentement à pas de
sénateur… Le SLS, décrit comme évolutif, doit être le système « Saturn V » de la
prochaine décennie, qui doit assurer les expéditions lointaines du vaisseau Orion dans
le système solaire. Le développement de la version Block-1 (70 t en orbite basse) se
poursuit pour un vol de démonstration en 2018. Il faudra passer à la version Block-1B,
plus puissante (120 t ?), conçue pour des vols habités. La NASA a du mal à obtenir un
financement durable pour ce programme SLS. Son budget continue de donner la
priorité à l’exploitation de l’ISS pour dix ans, jusqu’en 2024. Son administrateur,
l’astronaute Charles Bolden, n’est guère en mesure de définir un programme à long
terme pour les vols habités des USA. Une chose est certaine : sa volonté de faire du
PPP (Partenariat Public Privé) entre la NASA et les industriels américains.
9. Vols habités/International Space Station/Microgravité
9.1. Tickets Soyouz jusqu’en 2018 : la NASA ne veut prendre
aucun risque en misant sur le transport privé d’équipages
Alors que Boeing et SpaceX confirment que leurs vaisseaux habitables respectivement le CST-100 et le Dragon v2 – pourrait effectuer leur premier vol en
2017, la NASA n’a voulu prendre aucun risque : elle a réservé auprès de Roscosmos
des sièges Soyouz jusqu’en 2018…
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Image Credit: NASA
Dans les deux ans à venir, on va assister à une course entre Boeing et SpaceX dans la
maîtrise de vaisseaux habités pour la desserte de l’ISS (International Space Station)
dès 2017. La NASA aurait décidé : le CST-100 de Boeing devrait voler en premier,
même si le Dragon v2 est prêt avant… Ce qui semble être le cas. Une chose paraît
certaine : dans trois ans, les Etats-Unis devraient disposer de trois capsules spatiales
pour astronautes. A savoir le MPCV Orion de la NASA avec Lockheed Martin, le
CST-100 de Boeing et le Dragon v2 de SpaceX.
9.2. La Russie va-t-elle mettre en œuvre sa station,
avant la fin des opérations avec l’ISS en 2024 ?
Le moins qu’on puisse écrire est que le programme spatial russe à long terme ne
semble guère finalisé. Certes, Roscosmos qui a vu ses assises renforcées avec
l’absorption de United Space and Rocket Industry (ORKK) participe de façon active
avec l’ESA aux missions ExoMars 2016 et 2018. Les contraintes budgétaires, dues à
un climat de morosité économique, font que le nouveau Roscosmos doit établir des
priorités pour l’avenir de la Russie dans l’espace. Celle-ci aurait accepté d’être partie
prenante de l’ISS jusqu’en 2024, ce qui était un souhait de la NASA. Quid après
2024 ? Roscosmos parle de la mise en œuvre d’OPSEK (Orbital Piloted Assembly &
Experiment Complex), station spatiale nationale sur une orbite qui permet d’observer
le territoire russe jusqu’aux latitudes élevées. Il est question de développer le vaisseau
habité qui doit prendre la relève du Soyouz. 2015 sera une année déterminante pour le
rôle de la Russie dans les vols spatiaux habités. Pour l’heure, difficile de connaître les
investissements que le Kremlin compte faire dans le secteur spatial.
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9.3. Priorité pour Orbital ATK : reprendre au plus vite
les lancements Antares avec le ravitailleurs Cygnus
La nouvelle entité Orbital ATK, issue de la fusion de deux grands acteurs du spatial
américain - Orbital Sciences Corp (lanceurs, satellites de télécommunications) et ATK
(propulsion solide, satellites d’observation) -, est bien décidée à ne pas perdre le filon
COTS (Commercial Orbital Transportation Services) de la NASA. Elle est, aux côtés
de SpaceX, l’entreprise privée qui a obtenu, avec le programme CRS (Cargo Resupply
Services), la responsabilité de ravitailler l’ISS (International Space Station) avec le
module Cygnus (produit à Turin par Thales Alenia Space). Elle est chargée d’effectuer
8 missions CRS jusqu’en 2016 pour un montant contractuel de $ 1,9 milliard. En 2014
- après un vol de démonstration en septembre 2013 - elle a procédé à des vols Cygnus,
dit CRS/Orb, en janvier, puis en juillet. Mais le lancement de CRS-3/Orb-3, le 28
octobre, a connu un sérieux revers au décollage depuis Wallops Island.
Pour honorer ses obligations vis-à-vis de la NASA, Orbital ATK a décidé de lancer
son prochain module Cygnus - une version allongée – pour la mission CRS-4/Orb-4 de
novembre prochain grâce à un vol d’Atlas 5 commandé à Lockheed Martin. Le CRS5/Orb-5 en 2016 devrait voler soit sur une autre Atlas 5, soit sur une fusée Antares
remotorisée avec deux propulseurs RD-181 de la société russe Energomash. Il s’agit
de parer au plus pressé. Surtout que la NASA a lancé l’appel à des vols CRS jusqu’en
2020. Boeing a annoncé son intention de faire offre avec une version automatique du
vaisseau CST-100 qu’elle développe pour des missions habitées dès 2017.
9.4. Pilote iranien dans l’espace dès 2020 : présentation officielle
de la capsule lors de la Journée de la Technologie Spatiale à Téhéran
C’est devenu une tradition à la mi-février pour célébrer l’anniversaire de la Révolution
Islamique de 1979. A cette occasion, Téhéran fait étalage de ses progrès et progrès
technologiques, notamment dans le domaine des systèmes spatiaux. Cette année,
l’ISRC (Iranian Space Research Center) a dévoilé la maquette du vaisseau avec lequel
l’Iran projette de faire voler un astronaute à plus de 100 km d’altitude. Elle a un petit
air de famille avec la capsule Dragon V2 de SpaceX, mais en plus petit.
L’engin de forme conique, qui aurait une masse de 1,8 t, constitue un défi ambitieux
pour la recherche et l’industrie iraniennes. Entre février 2009 et 2015, seuls quatre
petits satellites - de 15 à 50 kg - ont pu être mis en orbite par des lanceurs Safir. En
janvier, puis décembre 2013, deux fusées ont servi à réaliser des expériences
biologiques, chaque fois sur un macaque qui a subi l’épreuve d’un périple suborbital à
la lisière de l’espace. Il est question de la construction d’un nouvel ensemble de
lancements, qui a reçu le nom de Imam Khomeini Space Launch Center (IKSLC).
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10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)
10.1. Consortium européen pour surveiller les débris spatiaux :
projet SST décidé du Parlement du Conseil européen en avril 2014
Le projet SST (Space Surveillance & Tracking) vise à soutenir le développement de
services anticollisions et de prévision de rentrée atmosphérique. Il a fait l’objet d’une
décision du Parlement du Conseil européens en avril 2014 pour une mise en service
dans les années 2020. Sa mise en œuvre s’appuiera sur un consortium européen autour
de la France, l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie et du Royaume-Uni. Le CNES
français (Centre National d’Etudes Spatiales) fait de la surveillance de l’espace une
priorité opérationnelle pour la sauvegarde de l’environnement spatial. Il dispose d’un
service de prévention des collisions en orbite : CAESAR emploie, outre les capteurs
du Ministère de la Défense, les renseignements des systèmes américains. Dans
l’attente que l’Union européenne dispose d’une infrastructure qui mette en réseau les
capacités nationales.
10.2. ESA Clean Space Office : deux journées à l’ESTEC
sur les « deorbiting strategies » et sur le programme CleanSat
ESA Workshops ‘Deorbiting Strategies’ and ‘CleanSat’ sont organisés les 17 et 18
mars à l’ESTEC, dans le cadre des technologies SDM (Space Debris Mitigation). Ce
double événement est coordonné par l’ESA Clean Space Office. Les constructeurs de
satellites, stimulés par l’ESA Clean Space Initiative, vont présenter de nouvelles
technologies pour le nettoyage de l’espace. Il s’agit d’élaborer une approche commune
au niveau européen en vue d’une stratégie CleanSat.
10.3. Nouveaux débris dans l’espace à cause de satellites américains :
deux de la constellation Iridium, un satellite météo militaire des USA ?
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A l’heure où il est question de déployer de constellations avec des centaines, voire des
milliers de satellites, il importe de s’interroger sur ce qu’elles vont engendrer comme
importante pollution de l’environnement spatial. La constellation Iridium, qui est la
plus importante déployée à ce jour avec 66 satellites qui sont interconnectés, fait la
démonstration de l’importance de risques de collisions entre des morceaux de
satellites. Les Iridium-47 et Iridium-91 ont en 2014 provoqué des débris autour d’eux.
D’après les observations de l’US Joint Space Operations Center, qui surveille les
23.000 objets identifiés autour de la Terre, ces satellites seraient entrés en collision
avec des petites épaves sur orbite…
L’incident le plus dramatique est celui survenu le 2 février dernier à bord du satellite
météo militaire DMSP-F13 (Defense Meteorological Satellite Program). Ce DMSPF13, lancé le 24 mars 1995, était le doyen de la flottille DMSP ; il faisait partie des
sept considérés comme opérationnels. Une soudaine surchauffe à bord du soussystème d’alimentation électrique non seulement a fait perdre le satellite, mais surtout
a provoqué un essaim de 43 débris sur une orbite héliosynchrone à 800 km d’altitude.
Pis : DMSP-F13 serait en train de se disloquer, car on a détecté le 25 février une
trentaine de nouveaux débris. On n’ose pas imaginer ce que serait la dislocation
irrémédiable de l’observatoire européen Envisat de 10 t…
10.4. Cap sur la dépollution spatiale
pour une PME de Singapour, AstroScale
La dépollution de l’environnement spatial devient une nécessité primordiale.
Aujourd’hui, ce sont des satellites qui vieillissent mal entre 500 et 2.000 km: les
variations constantes de températures provoquent la rupture de structures, l’explosion
d’équipements. Il y a les collisions des satellites avec des épaves de plus en plus
nombreuses, ce qui engendre de nouveaux débris. A Singapour, une PME a décidé de
faire son cheval de bataille un système pour dépolluer un milieu en péril : AstroScale
veut démontrer dès fin 2017 - pour les 60 ans du premier Spoutnik - qu’un robot actif
est capable de faire disparaître un débris gênant. La société, créée en 2013, coopère
avec plusieurs firmes et universités japonaises sur la technologie de nettoyage de
l’espace. Elle prépare la mission Adras-1 pour tester un moyen de désatellisation. Son
pari est de pouvoir au cours de la prochaine décennie enlever chaque année 5 débris de
moyenne et grande dimensions. L’objectif à l’horizon 2030 est d’avoir contribué au
nettoyage pour 200 débris majeurs. Au sein d’AstroScale, on trouve une personnalité
internationale du spatial : l’ingénieur belge Philippe Moreels a travaillé pendant cinq
ans de mai 2008 à août 2013 pour l’International Astronautical Federation (IAF), à
Paris, où il a terminé en étant Deputy Executive Director.
11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux
11.1. La prochaine touriste de l’espace : Sarah Brightman,
avec un ticket moins cher suite à la crise économique russe
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
L’ISS (International Space Station) va être habitée par un duo russo-américain
(Mikhail Kornyenko et Scott Kelly) pendant une année. Elle va accueillir, suite à un
contrat commercial entre Space Adventures et Roscosmos, une 2ème dame touriste, en
la personne de la chanteuse et actrice britannique Sarah Brightman (née le 14 août
1960). Son ticket pour que la quinquagénaire devienne la 8ème personne - la 60ème
femme à aller dans l’espace - à effectuer un séjour « touristique » dans la station,
devait coûter quelque $ 52 millions. Mais le prix pourrait être moins élevé, vu la
récente chute du cours du rouble. Son entraînement se poursuit à la Cité des Etoiles
(Zviozdny Gorodok), près de Moscou, en vue d’un vol qui se déroulera du 1er au 10
septembre. Elle sera accompagnée du Russe Serguey Volkov et du Danois Andreas
Morgensen (astronaute de l’ESA). Elle précèdera de deux mois le Britannique
Timothy Peake (astronaute de l’ESA) qui travaillera pendant six mois à bord de l’ISS.
A ce jour, on compte 297 vols spatiaux habités et 538 hommes et femmes y ont
participé.
11.2. Le tourisme spatial au Sommet de Davos :
Virgin Galactic fait le point sur ses ambitions
Le tourisme suborbital a du plomb dans l’aile. On annonçait les premiers vols à la
lisière de l’espace (à plus de 100 km d’altitude) pour le début de la décennie. On peut
s’interroger : auront-ils lieu avant 2020 ? Comme pour redorer son blason, Virgin
Galactic a participé au Sommet annuel de Davos - le World Economic Forum, du 21
au 24 janvier - qui réunit les personnalités du monde politique et des affaires
économiques. Sir Richard Branson, fondateur du Virgin Group, a animé un débat sur
l’innovation. Ce fut l’occasion pour lui de présenter aux médias le plan spatial de
Virgin Galactic. Il a fait le point sur la préparation du 2ème planeur-fusée SS2
(SpaceShipTwo) qui doit reprendre les tests de vol propulsé (moteur hybride). Il a
aussi décrit sa participation à la constellation OneWeb (648 microsats pour des
services internet partout sur le globe). Son petit lanceur aéroporté, le LauncherOne,
pour lequel une usine est en cours d’implantation dans la banlieue de Los Angeles,
devrait servir à son déploiement.
12. Petits satellites/Technologie/Incubation
12.1. Nouvelle incubation avec WSL : le cap sur « Living Lab » !
Le label WSL qui fête ses 15 ans s’identifie désormais au dynamisme d’une Wallonie
à la conquête de technologies à l’avant-garde dans les secteurs d’activités
économiques. Lancé fin 1999 par la Région wallonne comme l’acronyme de Wallonia
Space Logistics, WSL devenait une réalité opérationnelle en mai 2000 au sein du
spatiopôle wallon dans le Liege Science Park du Sart Tilman. C’est le CSL (Centre
Spatial de Liège) qui a fait découvrir la nécessité d’un incubateur wallon de haute
technologie qui fasse fructifier le potentiel scientifique dans les universités et les
instituts supérieurs.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
Il s’agissait alors de développer, avec les investisseurs, un outil efficace destiné à
rentabiliser les efforts de recherche à l’Université de Liège, notamment dans le
domaine spatial. Sous l’impulsion d’Agnès Flémal, directeur général de WSL, sa
mission s’est étendue aux porteurs de projets technologiques dans les sciences de
l’ingénieur en vue de favoriser et de faciliter l’éclosion des sociétés de croissance
durable et productrices de valeur sur le sol wallon. Depuis sa mise en œuvre, WSL a
pu approfondir et renforcer sa méthode d’incubation. Il n’a cessé de prendre de
l’envergure et d’accroître ses performances afin de mieux répondre aux besoins de
créativité entrepreneuriale sur l’ensemble de la Wallonie. Son travail de proximité
s’est élargi en 2012 aux pôles universitaires de Louvain-la-Neuve (UCL), de Mons
(UMons), de Gosselies-Charleroi (ULB). Après qu’en 2007, un incubateur spécifique
pour l’espace ait été mis en place Transinne-Libin grâce à Idelux.
« En étant intégré aux écosystèmes locaux existants, et sans s’y substituer, WSL
apporte des moyens spécifiques qui permettent aux techno-entrepreneurs d’exploiter
au mieux le potentiel de leur projet, tout au long des 5 à 7 premières années de leur
démarrage », explique A. Flémal. Ce développement effectif d’antennes locales, dites
WSLlinks, a constitué un vrai coup de fouet pour l’incubateur technologique wallon :
« En trois années, nous avons pu tripler le nombre de partenariats. On peut réellement
parler d’effet « boule de neige » pour les activités technologiques wallonnes ».
Aujourd’hui, les entreprises actuellement en incubation sont passées de 25 à 77 et une
vingtaine volent de leurs propres ailes. Ce qui permet la création de quelque 400
emplois dans des sociétés nouvelles qui connaissent un taux de réussite de 80 % avec
un chiffre d’affaires total de près de 50 millions €.
Au service d’un écosystème wallon de haute technologie
Le Ministre Jean-Claude Marcourt, qui est en charge de l’économie, de l’industrie, de
l’innovation et du numérique, de l’enseignement supérieur, de la recherche et des
médias entend faire mieux par le biais du succès de WSL pour les pépites
technologiques wallonnes : « WSL évolue dans une Wallonie en perpétuel mouvement.
En implémentant les outils uniques que sont les « living labs », WSL sera, plus encore,
un acteur de la modernité en arrimant l’innovation et la créativité à l’économie de la
Région. » Les deux premiers «Living Labs» sont officialisés depuis ce 1er janvier. Le
Smart Gastronomy Living Lab, axé sur les défis de l’agro-alimentaire, fonctionne
depuis le 22 janvier à Gembloux, dans l’environnement de la faculté des sciences
agronomiques et de l’ingénierie biologique. Le WeLL (Wallonie e-health Living Lab),
consacré à l’e-santé (qualité des soins, prévention plus réactive, suivi de maladies à
distance, dossiers médicaux électroniques…), a été inauguré par WSL ce 11 février au
Bois Saint Jean à Seraing.
Cette création de « Living Labs », dans le cadre du programme Creative Wallonia qui
fait partie du Plan Marshall 4.0, constitue une « première » en Wallonie. Il en existe
370 labélisés ENOLL (European Network of Living Labs). La Flandre et Bruxelles en
comptent une dizaine pour accueillir des projets à haute valeur technologique qui
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
répondent à un besoin réel, valident des concepts d’applications et accélèrent leur
commercialisation. Ce sont des structures qui veulent stimuler la co-création en étant
des plates-formes d’échanges entre chercheurs, entreprises et entités publiques.
Les utilisateurs y sont associés activement pour réfléchir à des concepts innovants, coproduire des prototypes, tester des applications nouvelles, améliorer produits,
processus ou services avant leur mise sur le marché. La créativité et l’innovation sont
au cœur de la stratégie des « Living Labs » qui visent à rapprocher plus efficacement
les acteurs qui conçoivent, développent, utilisent de nouveaux systèmes pour la société
de demain.
Par ailleurs, depuis le 10 octobre, WSL lance un nouveau concept au sein d’un
bâtiment à triple fonction près de Technifutur au Liege Science Park, qui est ciblé afin
de mieux coller concrètement aux besoins des techno-entrepreneurs wallons : un
« open lab », espace de rencontre et de travail collaboratif, un « wsllab »,
infrastructure de pointe technologique, avec salles blanches mutualisées, pour les
entreprises membres de WSL, ainsi que le WELL, la plate-forme technologique
ouverte pour le secteur de la santé.
12.2. Espace « Horizon 2020 » en point de mire
dans les relations difficiles ESA-Commission
Il est un sujet qui inquiète la communauté européenne des chercheurs et industriels,
notamment au niveau des petites entités : c’est le volet Espace tel qu’il est organisé par
la Commission dans son Programme Horizon 2020 qui prend la relève du 7ème
programme-cadre de R & T (Recherche et Technologie). Un budget de 1,4 milliard €
pour les sept années à venir est destiné à soutenir l’innovation en Europe, pour que
celle-ci soit mieux en mesure d’affronter la concurrence mondiale pour les lanceurs et
satellites, comme pour leurs retombées. Cette enveloppe vise à subsidier des travaux
qui ont retenu l’intérêt des experts de la Commission. Elle en fait sa chasse gardée,
avec l’objectif de faire fructifier avec à-propos l’argent investi par les contribuables
européens.
Problème : l’ESA ne semble pas avoir directement droit au chapitre spatial d’Horizon
2020. Elle n’est guère consultée pour organiser les efforts soutenus par la Commission,
afin qu’ils lui permettent d’innover en prenant ses programmes en point de mire. Une
meilleure concertation s’impose au niveau européen. Non seulement, il s’agit de
surmonter le clivage ESA-Commission, qui fait perdre du temps et de l’argent dans
une dispersion de fonds et de moyens. Mais surtout il importe de faciliter l’accès au
spatial d’Horizon 2020 pour de petites et moyennes entreprises, qui voient le jour dans
des infrastructures d’incubation.
12.3. Du ravitailleur spatial ATV au métro de Paris :
la technologie belge des caloducs à l’honneur pour son efficacité
Désormais tournée est la page ATV (Automated Transfer Vehicle) du programme
ESA de participation à l’ISS (International Space Station). Le cinquième exemplaire
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du ravitailleur automatique européen, baptisé Georges Lemaître, s’est détaché de la
station le 14 février, puis a plongé comme prévu dans l’atmosphère au-dessus du
Pacifique le 15 février. Au total, ce sont 31,5 t qui ont été livrés à l’ISS par les cinq
ATV. Ceux-ci avaient leur service module refroidi par des caloducs mis au point et
produits par la société EHP (Euro Heat Pipes) de Nivelles. Lors de leur séjour dans
l’espace, ils ont rempli parfaitement leur mission. La réussite de l’ATV a des
retombées, notamment dans les moyens de transport terrestre.
EHP démontre que le spatial est un stimulant de matière grise, avec l’exemple de ses
caloducs qui utilisent le principe de capillarité et qui sont issus de la recherche à
l’ULB (Université Libre de Bruxelles) sur la physique des fluides au Microgravity
Research Center (MRC). Via sa filiale Calyos, spécialement créée pour fournir des
solutions à bas coût à des marchés d’applications au sol (systèmes pour le
refroidissement de matériaux semi-conducteurs, des centres de traitement
informatique, des équipements à bord de trains et d’avions, d’infrastructures
agricoles…), il a dérivé des versions terrestres qui font preuve d’une grande efficacité.
Ainsi, pour l’entreprise Alstom, spécialiste européen dans la construction de trains et
rames de métro, il a développé une boucle de caloducs pour remplacer les ventilateurs
mécaniques. Des caloducs EHP, commercialisés par Calyos, sont expérimentés sur la
ligne 1 du métro parisien. Si l’expérience s’avère concluante, Alstom prévoit d’opter
cette solution sur tous types de trains, du tramway au métro, trains de banlieue et à
grande vitesse.
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales
Centre ESA de Redu : appel à propositions pour le système d’éducation
L’ESA, en accord avec les gouvernements belge et luxembourgeois, a décidé de doter
son Centre de Redu d’une « académie » pour la formation et l’apprentissage à la
technologie des systèmes spatiaux. Ce concept d’ESA Academy, qui a été entériné
dans un accord signé à Redu le 8 avril 2014, repose sur deux piliers « distincts mais
symbiotiques » :
- Un pilier pratique permet aux étudiants, encadrés par des professionnels de l’ESA, de
tirer parti d’un développement de projet spatial ; il est mis en œuvre grâce au savoirfaire de l’ESTEC, à Noordwijk (Pays-Bas).
- Un pilier théorique vise à la formation grâce à une offre de travaux pratiques, en
collaboration avec la communauté universitaire européenne ; l’ESA a lancé un appel à
propositions pour mettre au point cette offre avec des professeurs et des
professionnels.
Un bureau d’éducation, chargé de la réalisation de l’ESA Academy, va être mis en
place au cours de cette année. Il bénéficierait d’une part du budget alloué au
programme Education de l’ESA.
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
14.1. Equipement wallon enfin retrouvé… sur Mars !
Il a fallu patienter plus de 11 années pour connaître le sort martien de la sonde
européenne Beagle-2 qui avait été larguée par Mars Express avant sa satellisation
autour de la Planète Rouge. Beagle-2, de conception britannique, arrivait à la surface
de Mars le 25 décembre 2003. Mais le robot de 71 kg ne put confirmer qu’il avait
touché le sol, vu qu’il restait sourd aux appels de Mars Express et des radiotélescopes
terrestres. Beagle-2 s’était, semble-t-il, écrasé. La NASA a programmé sa sonde MRO
(Mars Reconnaissance Orbiter) pour prendre des vues détaillées du site prévu pour
« l’atterrissage » de Beagle-2. La collecte d’images a récemment permis de constater
que le robot était arrivé intact à destination, mais n’avait pu déployer convenablement
sa structure en pétales (antenne de communications, panneaux de cellules solaires). Ce
qui l’avait empêché de transmettre des signaux sur son état de santé. Son parachute
avait bien fonctionné. Son bouclier thermique, dont la structure a vu le jour chez
Sonaca à Gosselies, avait rempli son rôle convenablement. On a réussi à identifier sa
présence sur les photos de MRO.
A noter que la Wallonie se trouve par ailleurs présente dans le système solaire avec de
l’électronique carolorégienne – développée par Thales Alenia Space Belgium – à bord
de la sonde Huygens de l’ESA (European Space Agency). Il y a dix ans, le 14 janvier
2005, celle-ci s’est posée en douceur et a émis pendant plus de 3 heures sur le sol de
Titan, une lune de Saturne à quelque 1,5 milliard de km de nous !
14.2. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie
Espace.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale
dans le monde n'implique un centre de recherches
ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre
décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le
site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander :
http://www.skyrocket.de/space/
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :
http://www.spacetoday.net/
http://www.spacedaily.com/
Evénement spatial
Participation wallonne de chercheurs et d’industriels
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
Lancement V221, le 6 décembre, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télévision DirecTV-14
pour Direct TV (SSL), ainsi que le satellite de
télécommunications Gsat-16 (ISRO) pour ISRO
& Antrix (India).
Lancement VS11 du Soyouz ST guyanais, le 18
décembre, avec quatre O3b (Thales Alenia Space)
pour le déploiement d’une constellation de
satellites haut débit en orbite moyenne destinés à
O3b Networks (Jersey)
Lancement VV04 de Vega, le 11 février, avec le
planeur expérimental IXV (Thales Alenia Space)
pour l’ESA (vol suborbital)
Lancement du Falcon 9 v1.1, prévu le 21 mars,
avec TurkmenAlem 52E/Monacosat (Thales
Alenia Space) pour le Turkmenistan et la
Principauté de Monaco.
Lancement VS10 du Soyouz ST guyanais, prévu
le 27 mars, avec deux Galileo FOC (OHB +
SSTL), baptisés Adam et Anastasia, pour le
déploiement d’une constellation civile de satellites
de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
Lancement V222, prévu le 14 avril, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télécommunications
Thor-7 (SSL) pour Telenor, ainsi que le satellite
de
télécommunications
militaires
Sicral2/Syracuse-3C (Thales Alenia Space) pour les
Ministères italien et français de la Défense.
Lancement V223, prévu en mai, d’Ariane 5ECA avec les satellites de télévision DirecTV-15
(Airbus Defence & Space) pour DirecTV (USA),
ainsi que Sky Mexico-1 (Orbital Sciences Corp)
pour DirecTV (USA).
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace
Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de
chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz
ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A
noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château
de Betzdorf.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er
étage, ainsi que des gouvernes du IXV. Thales Alenia Space Belgium
pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la
contribution au logiciel de bord. Lambda-X à bord pour un
équipement optique. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais
des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial
Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique du Spacebus 4000C2.
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu
Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de
chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de
manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des
opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment
sol du système Galileo.
Contribution de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de la plate-forme Spacebus 4000B2.Participation au
lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de
Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants
d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et
organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations
du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space
Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre
Spatial Guyanais.
Contribution de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de la plate-forme Spacebus 4000B2.Participation au
lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de
Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants
d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et
organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations
du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space
Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre
Spatial Guyanais.
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WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
Lancement VV05 de Vega, prévu le 11 juin, avec
le satellite de télédétection Sentinel-2A (Airbus
Defence & Space) pour le système Copernicus
(Union Européenne)
Lancement V224, prévu en juillet, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télécommunications Star
One C4 (SSL) pour Star One/Embratel (Brésil),
ainsi que le satellite de météorologie MSG4/Meteosat-11 (Thales Alenia Space) pour
Eumetsat (Europe)
Lancement VS12 du Soyouz ST guyanais, prévu
en septembre 2015, avec deux Galileo FOC
(OHB + SSTL), baptisés Alba et Oriana, pour le
déploiement d’une constellation civile de satellites
de
navigation
(Commission
EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Contribution de Thales Alenia Space Belgium au satellite MSG
d’Eumetsat. Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA
(servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium
(nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à
équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande).
Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours)
équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium.
Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial
Guyanais.
Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation
électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à
bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde
Européen). A noter que le Centre ESA de Redu est chargé des tests
sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution
de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de
chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de
VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo.
12. CALENDRIER 2015-2016
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.
Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs
du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.
(*) Du 24 juin 2014 au 5 avril 2015 : Vers la Lune avec Tania, exposition avec ateliers
pour élèves, étudiants et enseignants, au Centre de Culture Scientifique (CCS) de l’ULB
(Campus de Parentville), rue de Villers, 227, 6010 Charleroi. Cette exposition d’une année
vous guidera depuis les traces les plus anciennes de notre satellite naturel que nos aïeux ont
laissées gravées sur des os jusqu’aux projets de bases lunaires permanentes, en passant par les
mythes, légendes, observations astronomiques et les pas des « Apollonautes » dans la
poussière lunaire. Exposition réalisée en collaboration avec de la Maison de la Science de
l’ULg et de l’Euro Space Center de Transinne-Libin.
2015
(*) Du 10 mars au 30 juin : De la Wallonie à l’espace, pour un embarquement immédiat
dans la Wallonian Space Station (WSS), expo interactive sur les acteurs de la Wallonie
spatiale, à l’Espace Wallonie de Liège, Place Saint Michel, 86, 4000 Liège, avec la
participation de Skywin, Wallonie espace, Euro Space center, l’ULB, l’ULg, le CSL, Thales
Alenia Space, le CNES…
WEI n°78 2015-1 - 48
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
17 & 18 mars : ESA Workshops ‘Deorbiting Strategies’ and ‘Cleansat’, organisés à
l’ESTEC, dans le cadre des technologies SDM (Space Debris Mitigation). Ce double
événement est coordonné par l’ESA Clean Space Office.
24-26 mars : Munich Satellite Navigation Summit 2015, sur le thème « Future of PNT – A
Glance into the Crystal Ball », organisé par Universität der Bundeswher München.
(*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de
présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection
dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un
suivi continu de l’environnement terrestre.
19-21 mai : 5th International Conference Space Technologies Present & Future, avec
l’IAA (International Academy of Astronautics) à Dnepropetrovsk (Ukraine).
(*) 15-21 juin : Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace sur l’aéroport du
Bourget-Paris. Ce grand événement aérospatial qui a lieu tous les deux ans sera à nouveau
rehaussé par un pavillon belge, avec la présence de Skywin et de Wallonie Espace, ainsi que
de nombreux industriels du spatial wallon, grâce au support de l’Awex.
23-25 juin : Global Space Innovation Conference (GLIC 2015) organisé par l’IAF
(International Astronautical Federation) à Munich (Residence Palace)
29 juin-3 juillet : 6th EUCASS (European Conference for Aeronautics & Space
Sciences), à Cracovie (Pologne). Cette conférence très technique sur les systèmes
aérospatiaux se tient tous les deux ans. En 2013, elle avait réuni quelque 600 spécialistes,
ingénieurs et chercheurs. Le siège social d’EUCASS se trouve au VKI, à Rhode Saint Genèse.
29 juin-3 juillet Humans in Space Symposium, organisé à Prague par le CSO (Czech Space
Office) et l’IAA (International Academy of Astronautics). A signaler que le CSO assure en
Europe de l’Est la promotion des vols suborbitaux XCOR Lynx.
25-28 août : ELGRA 2015, à Corfou (au lieu de Londres). C’est la conférence, qui a lieu
tous les deux, de l’European Low Gravity Research Association (ELGRA) pour faire le point
sur les expériences en microgravité, les instruments en œuvre et en projet, sur les résulats
obtenus dans le monde.
(*) 7-11 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel
Westin, Paris. Cette semaine de conférences, qui réunit les top managers des entreprises ayant
un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux, permet de faire le point sur l’état
du monde pour le business dans l’espace (satellites de télécommunications, de télédétection).
8-11 septembre : Cubesat Workshop organisé par le VKI et l’ULg à Liège (amphithéâtres
de l’Opéra).
(*) 10-15 septembre : IBC 2015, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et
exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).
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25-27 septembre : 2015 Eumetsat Meteorological Satellite Conference, organisée par
Eumetsat à Toulouse (France). Cette conférence unique en Europe est la rencontre des
utilisateurs des données de météorologie et d’océanographie par satellites. C’est l’occasion de
faire le point sur les nouvelles perspectives en climatologie spatiale.
(*) 12-16 octobre 2015: 66th IAC à Jerusalem (Israel). Le rendez-vous annuel de la
communauté spatiale du monde entier, à condition que les formalités de visas soient réglées
dans les temps (ce qui fut le grand problème de l’IAC 2014 à Toronto). Il a pour thème
« Space – The Gateway for Mankind’s Future » (L’espace, l’accès pour l’avenir de
l’humanité).
(*) 17-19 novembre : Space Tech Expo Europe, à Brême (Allemagne). Pour la première
fois, cette initiative américaine débarque en Europe. Il s’agit d’une exposition de grande
ampleur destinée à mieux faire connaître le potentiel des instances scientifiques et des
entreprises industrielles dans le domaine des lanceurs, satellites, équipments, composants…
C’est l’occasion pour les jeunes de prendre conscience de l’ampleur des métiers de l’espace
en Europe. Plus d’infos sur le site www.spacetechexpo.eu
Septembre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique).
Septembre-octobre 2017 : 68th IAC à Adélaïde (Australie), qui l’a emporté sur Brême
(Allemagne) qui est désormais candidate pour octobre 2018.
En projet pour l’été 2019 : un IAC à Washington D.C. pour célébrer les 50 ans de l’Homme
sur la Lune (mission Apollo 11).
Annexes-tableaux (en anglais)
A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace
(2015-2022)
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est
guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates
de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des
teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou
l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?
Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union
Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS
Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux
NAME
O3B 9-12
ASTRA-2G
INMARSAT-5 F2
IXV Suborbital
GALILEO FOC 3-4
Launch
18 December 2014
27 December 2014
1 February 2015
11 February 2015
March-April 2015
Launcher
Soyuz CSG
Proton
Proton
Vega
Soyuz CSG
Mission (agency/operator)
Constellation Communications (03b)
Communications (SES Astra)
Ka-band mobile services
Re-entry test (ESA)
Navigation (Commission + ESA)
WEI n°78 2015-1 - 50
Prime contractor
Thales Alenia Space (F)
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space Italia/SABCA
OHB-System + SSTL
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
2015
2015
DMC-3 CONSTELLATION
2015
2015
MICROPPTSAT ?
2015
ATMOCUBE
2015
GALILEO FOC 5-6
2015
SENTINEL-2A
2015
THOR-7
SICRAL-2/SYRACUSE-3C
2015
EUTELSAT-9B + EDRS-A 2015
2015
PAZ/SEOSAR
2015
UPMSAT-2 UNION
2015
VENTA-1
2015
NEMO-HD
2015
ALMASAT-EO
2015
BIROS
2015
LAPAN-TUBSAT-A2
2015
LAPAN TUBSAT-A3
2015 ?
FLYING LAPTOP
MAX VALIER SATELLITE 2015
2015
AYSEM-1
2015
BEOSAT ?
2015
ESTELLE
2015
IMSAT ?
2015
NADEGE
2015
AALTO-1
2015
ALBERT ?
2015
E-ST@R-2?
2015
SALLESAT-1 ?
2015
CZCUBE-1 ?
2015
UPCSAT-1 ?
2015
HEIDELSAT
2015
ESTCUBE-2
2015
GAMASAT-1
2015
NUTS
2015
OPTOS-2G
2015
NANOSAT-2A
2015
DELFFI/DELTA + PHI
2015
PICASSO
2015
VKI RE-ENTSAT
2015
INFLATESAIL
2015
GOSSAMER-1
EUTELSAT-8 WB + EDRS-A 2015
2015
TECHNOSAT
2015
HISPASAT AG-1
2015
PILSENCUBE
2015
OUFTI-1/LEODIUM
2015
POLYTEC-1/NAOSAT
2015
AAUSAT-4
2015
ROBUSTA-1B
2015
GALILEO FOC 7-8
2015
EUTELSAT-36C/RSCC
2015
GALILEO FOC 9-10
2015
GALILEO FOC 11-14
2015
SENTINEL-3A
2015
PRISMA ITALIA
2015
JASON-3
2015
GALILEO FOC 15-18
TURKSAT-4B
TURKMENSAT/MONACOSAT
Proton-Breeze
Falcon 9 v1.1
PSLV
Vega ?
Vega ?
Soyuz CSG
Vega
Ariane 5
Ariane 5
Proton
Dnepr
Dnepr
Dnepr ?
Dnepr ?
Vega ?
Soyuz
PSLV
PSLV
Soyuz
PSLV
PSLV ?
PSLV ?
Dnepr
PSLV or Vega
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
PSLV ?
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Proton?
TBD
Ariane 5
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Soyuz CSG
Proton
Soyuz CSG
Ariane 5 ES
Rokot
Vega ?
Falcon 9 v.1.1
Ariane 5 ES
Communications (Türksat)
Communications (Turkmenistan + Monaco)
High Res 3-satellite Constellation (DMCII)
Cubesat micropropulseurs (ARC)
Cubesat scientifique (Un. Trieste)
Navigation (Commission + ESA)
Observations Copernicus (ESA)
Communications (Telenor Satellite Broadcast)
Milsatcom (Defence It/Fr)
Communications (Eutelsat + Airbus D&S)
Military radar (CDTI)
Earth environment monitoring (UPM)
AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen)
Earth observations (SFL + Space-SI)
Earth Observations (Min Univ & Res)
Infrared earth observations (DLR)
Earth observations (LAPAN)
HDTV Earth imagery (TU Berlin)
Technology (IRS Un.Stuttgart)
Astronomy Quadsat (Inst Bozen)
Türkish Cubesat (Bahcesehir Un)
Space environment (ERIG)
Technology cubesat (Estonia)
Remote sensing microsat (ASI)
Triple Cubesat techno (Nexeya)
Earth Observation (VTT Finland)
Cubesat science (Imperial College)
Technology (Polytechnics Turin)
Cubesat techno (Un. La Salle)
Techno Cubesat (Czech amateurs)
Cubesat techno catalan (UPC)
Triple Cubesat (FH Heidelberg)
Micro-propulsion (Un. Tartu)
Reentry test (Un. Porto)
Gravity waves (NTNU)
Astrophysics (INTA + ?)
Technology (INTA + ?)
Formation flight (TU Delft)
Aeronomy (Clyde Space)
Re-entry experiment (VKI)
Solar sail demonstrator (SSC)
Solar sail demonstrator (DLR + ESA)
Communications (Eutelsat + Airbus D&S)
Technological microsat (TU Berlin)
Communications (ESA + Hispasat)
Communications (Un. West Bohemia)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
AIS demonstration (Un. Aalborg)
Radiation testing (Un. Montpellier)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (Eutelsat + RSCC)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Oceanography GMES (ESA)
Security monitoring (ASI)
Oceanography (Eumetsat + NOAA)
Navigation (Commission + ESA)
WEI n°78 2015-1 - 51
MELCO + TAI + Türksat
Thales Alenia Space (F)
SSTL
Austrian Research Centers
Un. Trieste
OHB-System + SSTL
Airbus D&S Satellites (F)
Space Systems Loral
Thales Alenia Space (I)
Airbus D&S + ESA
CDTI + EADS CASA + INTA
UPM + INTA
Ventspils + Augstkola + OHB
+ Space-SI (Slovenia)
AlmaSpace
DLR for Firebird constellation
LAPAN + TU Berlin
TU Berlin + LAPAN
IRS Un.Stuttgart
Inst Bozen + MPE Garching
Bahcesehir University/ CalPoly
Univ. Braunschweig
Tartu University + NanoSpace
Carlo Gavazzi Space ?
Nexeya + Silicom
VTT Finland
Imperial College London
ESA + Polytechnics Turin
Un La Salle - Barcelona
Czech amateur club
Univ. Polytech. Catalonia
FH Heidelberg + DLR
Un. Tartu, Estonia
Un. Porto + Tekever)
NTNU, Norway
INTA
INTA
TU Delft + ISIS
BISA, Belgium
VKI, Belgium + ?
Surrey Space Center
DLR/Kayser Threde
Thales Alenia Space + ESA
TU Berlin + DLR ?
OHB + Thales Alenia
Un. West Bohemia
Univ. Liège + CSL
Naosat + Un. Pol. Valencia
Un. Aalborg
ESA + Un. Montpellier
OHB-System + SSTL
ISS Reshetnev
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
Thales Alenia Space (F)
Carlo Gavazzi Space
Thales Alenia Space + CNES (F)
OHB-System + SSTL
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
SENTINEL-3A
LISA PATHFINDER
SES-9
AMSAT P3 EXPRESS
ELISE
SIMBA
Q-RED ?
OTB-1
EXOMARS/SCHIAPARELLI
EXOMARS/TGO
GALILEO FOC 19-22
GALILEO FOC 15-18
GALILEO FOC 19-22
EDRS-C/HYLAS-3
TURKSAT-5A/PEYKOM-1
ADM-AEOLUS
CYGNUS CRS-4
HISPASAT-1F
TUBIN-TUBIX20
GÖKTÜRK-1
IONOSAT-1
QB50 CONSTELLATION
EU:CROPIS
CFOSAT
EUTELSAT-65 WEST A
SHALOM
SENTINEL-5 PRECURSOR
SES-10
BEPICOLOMBO
ESEO ?
OPS-SAT
QBITO
S-NET-1/-2/-3/-4
SES-11/ECHOSTAR 105
CYGNUS CRS-5
MUSIS CSO-1
HISPASAT-1F
OPTSAT-3000
VENµS
NORSAT-1
GOSSAMER-3
SENTINEL-1B
METOP-C
SENTINEL-3B
TARANIS
GÖKTÜRK-3
EU:CROPIS
AMAZONAS-5
PROBA-3A
PROBA-3B
EUTELSAT-172B
INGENIO-SEOSAT
SES-12
SIGMA/MARCONI-1
SENTINEL-6/CRYOSAT-
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2016
2016 Feb-March
2016 Feb-March
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016 ?
2016
2016
2016
2016
2016
2016
Soyuz CSG
Vega
Falcon 9
Ariane 5/ Soyuz
TBD
TBD
TBD
TBD
Proton-Breeze
Proton-Breeze
Ariane 5 ES
Ariane 5 ES
Ariane 5 ES ?
TBD
TBD
Vega
Atlas 5
Ariane 5 ?
TBD
Vega
Cyclone 4 ?
Soyuz ?
Falcon Heavy?
Long March 2C
TBD
TBD
Rokot
Observations GMES (ESA)
Technological demonstrator (ESA)
Communications (SES)
Technology (Amsat DL)
12U Cubesat demonstrator (Nexeya)
Sun-earth Imbalance (RMI)
Cubesat reentry test (Tekever)
Orbital Test Bed (SSTL)
Mars lander (ESA + NASA + Roscosmos?)
Mars orbiter (ESA + NASA + Roscosmos?)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Navigation (Commission + ESA)
Communications (ESA + Avanti)
Communications (Türksat)
Earth Explorer (ESA)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Communications (Hispasat)
Technology microsat (TU Berlin)
Military observations (Turkey/TAI)
Space Weather (NSAU/Ukraine)
Thermosphere study (VKI)
Biological minisat (DLR)
Oceanography (CNES + CNSA)
Communications (Eutelsat/Echostar)
Hyperspectral EO (ISA + ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + TNO)
2016
Falcon 9
Broadcasts/communications in Latin America (SES)
2016
2016 ?
2016
2016
2016
Ariane 5
Vega
TBD
Cyclone 4
TBD
Mercury orbiters (ESA + JAXA)
Student earth observation microsat (ESA)
Technological triple cubesat (ESA)
Spain QB50 (Un Pol Madrid)
Nanosat constellation (TU Berlin)
2017
TBD
Broadcasts/communications (SES)
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2016
2017
Antares
Vega ?
Ariane 5
Vega
Vega
TBD
TBD
Soyuz 2 CSG
Soyuz 2 CSG
Soyouz 2 ?
Vega
TBD
TBD
Ariane 5 ?
Vega
Vega
Ariane 5
Vega
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Spy satellite (DGA)
2017
Ariane 5
Broadcasts/communications (SES)
2017
2017
TBD
Vega
Broadband communications (ASI + PPP)
Oceanography (ESA + Eumetsat)
2017
2017
Proton
PSLV
ISS remote manipulator (ESA)
Hyperspectral imagery (DLR)
Communications (Hispasat)
Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence)
Observations (CNES + ISA)
Sat-AIS & security (Norsk Romsenter)
Large solar sail demonstrator (DLR)
Radar observations GMES (ESA)
Polar meteo (Eumetsat +NOAA)
Oceanography GMES (ESA)
Analysis of lightning & stripes (CNES)
SAR Earth Obs (TAI + Tübitak)
Biological laboratory (DLR)
Communications (Hispasat)
Formation flight (ESA)
Formation flight target (ESA)
Communications (Eutelsat)
Observations (CDTI + ESA)
JASON-4
ERA/ISS NAUKA MODULE
ENMAP
WEI n°78 2015-1 - 52
Airbus D&S Satellites
Airbus D&S Satellites
Boeing Satellite Systems
Amsat DL
Nexeya + Silicom
RMI Belgium + ?
Tekever (Portugal)
SSTL
Thales Alenia Space + Airbus D&S
Thales Alenia Space Italia
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
OHB-System + SSTL
OHB + Airbus D&S
TUSAS/ TAI + MELCO
Airbus D&S Satellites
+ Thales Alenia Space Italia
SSL/Space Systems/Loral
TU Berlin
Telespazio + Thales Alenia Space
Youchnoye + ESA + EC
Team of universities
DLR
CNSA + Thales Alenia Space
Space Systems/Loral
Israeli + Italian industry
Airbus D&S UK + TNO
Airbus D&S
Airbus D&S + JAXA
Carlo Gavazzi
GomSpace +TU Graz
E-USOC + VKI
TU Berlin
Airbus D&S
+ Thales Alenia Space Italia
Airbus D&S + Thales Alenia Space
SSL
IAI (Israel), CGS + Telespazio
ISA + French & Israeli industry
? + Kongsberg
DLR / ?
Thales Alenia Space (I)
Airbus D&S Satellites
Thales Alenia Space (F)
CNES + CNRS
TAI + ?
DLR + ?
SSL/Space Systems/Loral
QinetiQ Space
EADS CASA + Sener
Airbus D & S
EADS CASA
Airbus D&S
Italian industry + ?
Thales Alenia Space + Airbus
Defence & Space
EADS Dutch Space
Kayser-Threde
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
SENTINEL-2B
MUSIS CSO-2
CHEOPS
MICROSCOPE
PROBA-V2?
SIGMA/MARCONI-2
HEINRICH HERTZ
EARTHCARE
OPSIS
PROBA-ALTIUS?
SUMO
MEGASAT ?
MTG-I-1 (METEOSAT)
SOLAR ORBITER
JAMES WEBB ST
EXOMARS-2 Rover
MPCV ORION
MTG-S-1 (METEOSAT)
COSMO SG-1 & SG-2
MICROCARB
SARAH AKTIV-1
SARAH PASSIV-1 & -2
SENTINEL-6/JASON-4 CRYOSAT
EUCLID
ARIANE 6.2 DEMONSTRATOR
SWOT
PROBA-4 IMP ?
CERES-1, -2, -3
MTG-I-2 (METEOSAT)
EPS/METOP SG-1
SWUSV
BIOMASS
LUNAR BW-1 ?
LUNAR LANDER
EXOMARS-3 ?
ARIANE 6.4 DEMONSTRATOR
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2020
2020
2020
2020
2020
2020
2020
2020
2020 ?
2020 ?
2020 ?
2021
2021 ?
2021
2021 ?
2022
2022
2023
2024
2028
Soyuz 2
Vega ?
Vega ?
Vega ?
TBD
TBD
TBD
Vega ?
Vega
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Ariane 5
Proton-Breeze
SLS Block1
TBD
TBD
Soyuz or Vega
Falcon 9 v.1.1
Falcon 9 v.1.1
Vega ?
TBD
Ariane 6.2
TBD
Vega ?
Soyouz or ?
TBD
TBD
Vega ?
Soyuz?
PSLV ?
Soyuz 2 CSG
TBD
Ariane 6.4
TBD
Long March 6?
TBD
Proton-Breeze
TBD
TBD
Soyuz ?
Ariane 5 ?
Observations GMES (ESA)
Spy satellite (DGA)
Exoplanets monitoring (ESA)
Technology (CNES + ESA)
Earth observations (Belspo + VITO)
Broadband communications (ASI + PPP)
Communications (DLR + ?)
Earth Explorer (ESA + JAXA)
High-Resolution EO (ASI)
Atmosphere chemistry (ESA + BISA)
Ozone measurements (LATMOS)
Communications (CNES + Eutelsat ?)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Solar exploration (ESA)
Astronomy/Astrophysics (NASA)
Mars rover (ESA + NASA) ?
Manned spacecraft (NASA + ESA)
GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat)
Dual-use radar satellites (Defensa/ASI)
Chemistry of atmosphere (CNES)
Satellite émetteur radar (Bundeswehr)
Satellite récepteur radar (Bundeswehr)
Oceanography & Polar monitoring (ESA)
Cosmology (ESA)
New generation launch vehicle (Airbus)
Ocean topography (CNES + NASA)
Asteroid mission (ESA)
Electronic intelligence (DGA + CNES)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Space Weather forecasts (CNES + CAS ?)
Earth Explorer (ESA)
Moon orbiter (IRS Stuttgart)
Moon lander (DLR)
Mars Science (ESA + NASA)
New generation launch vehicle (Airbus)
Super High resolution EO (DGA + CNES)
Space Weather from L5 (ESA + CAS)
Military Satcom (DGA + CNES)
Jupiter Moon exploration (ESA + NASA?)
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Exoplanetary science (ESA)
X-ray observatory (ESA)
OTOS
INSTANT
COMSAT NG
JUICE + GANYMEDE
EPS/METOP SG-2
MTG-I-3 (METEOSAT)
PLATO
ATHENA
© Space Information Center/Belgium – February 2015
Airbus D&S Satellites
Airbus D&S + Thales Alenia Space
SSTL
CNES + ONERA
QinetiQ Space + Spacebel + VITO
Italian industry + ?
OHB-System + Airbus D&S ?
TBD
CGS + Italian industry + OHB ?
QinetiQ Space
Polytechnique Palaisseau
Airbus D&S/Thales Alenia Space ?
Thales Alenia Space + OHB
Airbus D&S + ?
Northrop Grumman + ESA
Thales Alenia + Airbus D&S
Lockheed Martin + Airbus D&S
Thales Alenia Space + OHB
Thales Alenia Space Italia
CNES + ?
OHB + Airbus D&S
OHB
Thales Alenia Space + Airbus D&S?
Thales Alenia Space
ESA + Airbus Safran Launchers
TBD + NASA/JPL
TBD
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
TBD
Airbus Defence & Space
TBD
TBD + US industry
IRS Stuttgart
DLR + European partners?
TBD
ESA + Airbus Safran Launchers
Airbus D&S + Thales Alenia Space?
European bus
Airbus D&S or Thales Alenia Space
TBD + Russian industry
Airbus Defence & Space
Thales Alenia Space + OHB
TBD
TBD
4. Export contrats for the satellite industry in Europe
This alphabetical list review the known contracts signed by the European
industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the
period 2013-2018. It also includes the major contracts for payloads or platforms.
NAME
“AFRICA” EOSAT-1/-2
ALSAT-1B
Contractor (Country)
Not disclosed
ASAL/CTS (Algeria)
Mission (launch schedule)
High-resolution observations (2017)
Remote sensing microsats [2015]
WEI n°78 2015-1 - 53
Prime contractor (State)
Thales Alenia Space (France)
SSTL + DMCII
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
ALSAT-2A/2B
AONESAT-1?
ASAL/CNTS (Algeria)
Remote sensing micro-satellites (2010) Airbus D&S (France)
AOneSat Communications GEO telecommunications (2016?)
*Thales Alenia Space (France)
(Switzerland/India)
ARABSAT-6B
Arabsat (Saudi Arabia)
GEO telecom/broadcasts (2014)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
ARSAT-1/-2 & /-3 ?
ArSat (Argentina)
GEO telecommunications (2014-17)
* Thales Alenia Space + Airbus
D&S
BADR-7
Arabsat (Saudi Arabia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
DMC-3 CONSTELLATION
DMCII (United Kingdom) High-resolution satellites (2015)
SSTL + DMCII (+ China)
DIRECTV-15
DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2014)
Airbus D&S Satellites (France)
DIRECTV
Latin DirecTV (USA)
GEO broadcasts (2016)
Airbus D&S Satellites (France)
America/INTELSAT-31
ECHOSTAR-105
/SES-11
EXPRESS AM-7
EXPRESS AM-8
EXPRESS AMU-1
FALCON EYE-1
& -2
GEO-KOMPSAT-2B
GÖKTURK-1
HELLASAT-3/
EUROPASAT
INDOSAT
IRIDIUM NEXT
/IRIDIUM PRIME?
KAZSTSAT/Earth Mapper
KOREASAT-5A
KOREASAT-7
LAPANSAT-A2
LAPANSAT-A3
NEXSTAR-1 & -2
O3B (12 satellites)
PERUSAT-1
SGDC-1
TELSTAR-12R
TURKMENTEL
/MONACOSAT
VNREDSAT-1B
YAMAL-601
Echostar (USA) + SES
(Luxembourg)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
UAE Armed Forces (UAE)
GEO broadcasts & communications
(201)
GEO telecom/broadcasts (2014)
GEO telecom/broadcasts (2014)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Very high-resolution observations
(2017, 2018)
GEO meteorological observations (2019)
KARI (South Korea)
Min Defence (Turkey)
High-resolution observations (2015)
Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017)
Inmarsat (United Kingdom)
Iridium Satellite (USA)
Mobile comsat constellation (20152017)
Ghalam KJC (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2015)
KT Sat (South Korea)
GEO Telecom (2016)
KT Sat (South Korea)
GEO Telecom (2016)
LAPAN (Indonesia)
Remote sensing micro-satellite (2014)
LAPAN (Indonesia)
Remote sensing micro-satellite (2014)
Aniara
Communications GEO Telecommunications (2017)
(India)
O3b Networks (Jersey)
Broadband constellation (2013-2015)
Min Defence (Peru)
High-resolution observations (2016)
Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016)
Telesat (Canada)
GEO telecom (2015)
Turkmenian Space Agency GEO telecommunications (2014)
(Turkmenistan)
+
SSI
(Monaco)
VAST/Institute Science & Remote sensing micro-satellite (2017)
Technology (Vietnam)
Gazprom Space Systems (Russia)
GEO communications (2016)
Airbus D&S Satellites (France)
Airbus D&S (France)
*Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S (France)
Thales Alenia Space + Airbus
D&S (France)
*Airbus D&S (France)
Telespazio + Thales Alenia Space
Thales Alenia Space
Thales Alenia Space (France)
SSTL (United Kingdom)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
*TU Berlin (Germany)
*TU Berlin (Germany)
* Elecnor Deimos (Spain) +
European partners
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Thales Alenia Space (France)?
Spacebel + QinetiQ Space +
Amos + CSL + Deltatec + VITO
*Thales Alenia Space (France)
* Payload contractor
SSL = Space Systems Loral
SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd
© Space Information Center/Belgium – February 2015
A.3. Table of planned/expected contrats
related to civilian satellites for communications and broadcasts
WEI n°78 2015-1 - 54
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
The most profit-making space business concerns the satellite systems for
communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the
spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and
original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in
progress or in project. European satellite industry has to play a significantly
promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One
of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s
MDA (McDonald Dettwiler & Associates).
SATELLITE (Operator/country)
ABS-3A/KOREASAT-9? (Asia
Broadcast Satellite/Hong Kong)
Position (frequencies)
3°W (C- & Ku-bands)
Status (particular aspects) - Launcher
Replacement of ABS-3/Agila-2 at 3°West since November 2011,
used by Intersputnik. All-electric medium-size comsat or BSS
702SP of Boeing Satellite System. To be launched by Falcon 9 of
SpaceX with Satmex-7. Market prospects studied by using ABS1A/Koreasat-2 in inclined orbit. Agreement with Arabsat for the
long-term lease of Ku-band capacity. (early 2015: for a coverage
of Europe, Middle East, Asia and Africa)
AFRICASAT-2A (Measat Satellite
5.7° E (C-, Ku & Ka-bands) RFP in progress for satellite, but contract not yet finalized.
Systems/Malaysia)
Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat…
(upgrade for Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East,
replacement of Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East)
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria)
24.5°E? (C- & Ku-band –
RFP in preparation since many years for a SmallGEO-type
Northern beams)
contract during 2013? – proposal made by CGWIC/China Great
Wall Industry Corp (2017: for a coverage of Maghreb countries).
AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band)
First private comsat operator in the Middle East interested by
Arab Emirates)
Latin America for broadband connections. Contracts with Orbital
Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016)
AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain)
61° W (C-, Ku- & Ka-band) Replacement Amazonas-4B after cancellation of contract with
Orbital Scviences. SSL as prime contractor. To be launched by
Arianespace (2017)
AMOS-6 (Spacecom/Israel)
4°W (Ku- & Ka-bands)
After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI)
selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload
contractor. Heavy satellite to be launched by Falcon 9. Integration
in the fleet of Hispasat-Abertis. (2015, to replace Amos-2 and to
add Ka-band capacity to the ‘hot bird’ position of Spacecom).
AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel)
17°W and ? (Ku- & KaPowerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under
bands)
study for international RFP. To be contracted in 2015. (2017)
ANGOSAT-1 (Ministry
24.5°E (C- & Ku-band –
In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and
Telecoms/Angola)
Southern beams)
Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost
of the full system: around 245 million euros. To be launched by
Zenit 3SLB? (2017, with a full coverage of Eastern and Southern
Africa).
ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara 50°E, 98°E or 160° E (KuPrivate operator in India with small GEO satellites. Contract to
Communications/India)
band)
Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle
East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual
launch with Indian GSLV MkII (2017)
ANIK G-2 (Telesat/Canada)
107.3° E (Ku- & Ka-bands?) Multipurpose broadcasting & communications satellite. Planned
contract in 2015. (2017)
AONESAT-1 (AOneSat
47.5° W (C-, Ku, KaNew operator based in Switzerland. Company created by Indian
Communications/Switzerland + India)
bands ?)
family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband
business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with
payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU by ISS
Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet
selected. Plan for further two comsats around the globe. (2016)
APSTAR-9 (APT Satellite
TBD (Ku-band, Ka-band ?) Plan to expand coverage and services. Contract with CGWIC
Holdings/Hong Kong)
(China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of highWEI n°78 2015-1 - 55
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APSTAR-10 (APT Satellite
Holdings/Hong Kong)
ARABSAT-6A & -6E
(Arabsat/Saudia Arabia)
ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia)
TBD (Ku-band, Ka-band?)
ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina)
71,8° W, 81° West (Kuband)
AZERSPACE-2/INTELSAT-38
(Azercosmos/Azerbaidjan, Intelsat)
45°E (Ku- & Ka-bands)
BANGABANDHU-1 (Post &
Telecommunications/Bangladesh)
119.1° or 102° E (C- and
Ku-band
26°E, 34°E ? (Ku- & Kabands)
71.4°E (Ku-band)
BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° E (38 transponders in
C- and Ku-bands)
BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat
Indonesia)
150.5° E (C- & Ku-band)
BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom
/Bulgaria)
TBD (Ku-band)
CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo)
TBD (C- & Ku-bands)
DIRECTV-14 (DirecTV/USA)
99°W (Ku- & Ka-bands)
DIRECTV-15 (DirecTV/USA)
From 99° to 119°W (Ku- &
Ka-bands)
DIRECTV LATIN AMERICA or
INTELSAT-32 (DirecTV-Sky Brasil
/USA-Brasil)
DPRK COMSAT-1? (KCSTNADA/North Korea)
43°W (Ku-band)
ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpEchostar/USA)
TBD (Ku-band)
ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes
Network Systems/USA)
TBD (Ka-band)
ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2
SOLARIS MOBILE (Echostar/USA)
10° E (S-band)
TBD (C-band)
power DFH-4 type comsat (2016)
In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing
services, for high-power DFH-4 type comsat (2017)
Sixth generation of Arabsat spacecraft: RFP for international
contract in 2014. To be launched in 2016-2017.
National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central
Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or
CGWIC? (2017 ?)
Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de
Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales
Alenia Space selected for the payload after an international RFP.
First two satellites to be launched by Arianespace. (2014, 2015,
2016?)
Comsat developed with Intelsat as partner for joint use of
geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,
Middle East, Africa, Central and South Asia, To be used jointly
with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013. Satellite
and launch contracts in 2015. (2017)
Preparation of RFP with American consultant Space Partnership
International. Negotiations with Intersputnik Hodlings to acquire
the geostationary position. Plan for in-orbit delivery contract and
turnkey system to be decided in 2014? (2017?)
After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great
Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract –
DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and
Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launch
with Long March 3B (2016)
SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size
comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat
Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract
with Arianespace (2016)
High-power broadcasting saltellite to cover the Balkans. After
international RFP, SSL (ex-Space Systems/Loral) with SSL 1300
spacecraft, selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 as
launch vehicle. (2016)
Announcement of a contract for in-orbit delivery with China
Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp) (2016)
High-power satellite contracted with SSL. Launched by Ariane 5.
(December 2014)
6.3-t broadcasting satellite to cover North America with highpower beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor
– To be launched by Ariane 5. (2014)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
Indigenous development of a geosynchronous satellite in the
Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be
launched by a national system. (2018 ?)
Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp. Space
Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yey selected
(2015)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
broadband satellite with very heavy and powerful spacecraft to
cover North America. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle
(2016)
Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of
Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia
applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite contracted
with SSL (Space Systems Loral). Launcher not yet selected.
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ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpEchostar/USA)
ECHOSTAR-105/SES-11
(Echostar/USA & SES/Luxembourg)
TBD (Ku-band)
EKSPRESS AM-7 (RSCC)
40° E (L-, C- & Ku-bands)
EKSPRESS AM-8 (RSCC)
14°W (C- & Ku-bands)
EKSPRESS AM-9? (RSCC)
36° E? (C-, Ku- & Kabands?)
36° E (70 repeaters in Ku& Ka-bands)
EKSPRESS AMU-1/EUTELSAT-36C
(RSCC/Eutelsat)
105°W (C- & Ku-bands)
(2016)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor with LS-1300
spacecraft. Launcher not yet selected. (2016)
Joint Echostar-SES communications satellite to cover North
America, Mexico et the Carribean. Contracted with Airbus
Defence & Space. Launcher not yet selected (2016)
5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with
16 kW payload . To be launched by Proton. (2015)
AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales
Alenia Space for the payload. To be launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2015)
RFP in progress for a possible contract in 2015. (2017)
Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to
be jointly operated by RSCC and Eutelsat. To be launched by
Proton-Breeze M. (2015)
EKSPRESS AMU-2 (RSCC)
103° E (80 repeaters in CInternational RFP in progress for selection in 2015. Pressure of
& Ku-bands)
Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space
systems. (2017)
ENERGIA-100 ? /RSC Energia/Russia) TBD (Ku-band)
Small GEO comsat made by RKK Energia for broadband
connections in Russia. Customer/operator not yet disclosed.
(2016)
ES’HAIL-2 (ES’HAISAT/Qatar)
26°E (Ku- & Ka-bands),
Parnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After
close to Badr position of
international RFP, Mitsubishi Electric as prime contractor.
Arabsat
Launch vehicle sdtill to be selected. (2017)
EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat + 9°E (Ku-bands + optical
Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for EDRS
Airbus D&S Services)
relay for data intersatellite
(European Data Relay Satellite) contracted to Airbus D&S
links)
Services in PPP with ESA. To be launched by Proton. (2015)
EUTELSAT-8 WestB (Eutelsat + Thales 8°W (C- & Ku-bands)
Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus
Alenia Space)
4000C3-type spacecraft. To be launched by Proton-Breeze M
(2015)
EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat +
65°W (C-, Ku- & Ka-bands, Eutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position
Anatel/Brazil)
with spotbeams)
to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space
System/Loral). Availability of services for the Olympic Games.
Launcher still to be selected. (2016).
EUTELSAT-172B (Eutelsat)
172°E (C- & Ku-bands, with Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific
spotbeams)
for broadband links and mobile connectivity. With the partnership
of Panasonic Avionics Corp. All-electricEurostar 3000EOR
platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as
launcher. (2017)
EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Intelligent communications satellite for multipurpose services.
Developed in a PPP between Eutelsat and ESA. Airbus Defence
& Space as prime contractor, with SSTL (Surrey Satellite
Technology Ltd) for the platform. (2020)
GLOBALSTAR II 25-30
LEO Constellation (L-band) Additional six satellites to be confirmed for contract with Thales
(Globalstar/USA)
Alenia Space. Use of EliteBus platform. Globalstar 19-24
launched by Soyuz from Baikonur in February 2013 (2016?)
GOVSAT/SES-16
21.5°E (X- & Ka- bands)
Establishment of public-private enterprise (Luxembourg gov +
(LuxGovsat/Luxembourg)
SES). Satellite contracted to Orbital ATK. Launch with Falcon 9
from SpaceX commercial center at Boca Chica, Texas (2017).
GSAT-6/6A (ISRO/India)
TBD (C- & S-bands)
2.1-t comsat based on the I-2K platform for mobile services. To
be launched by GSLV MkII. (2016, 2017)
GSAT-7A (ISRO/India)
74°E (UHF, C-, Ku- & S2.6-t comsat based on I-2K platform, identical to GSAT-7
bands)
launched in August 2013 by Ariane 5. (2017)
GSAT-9 (ISRO/India)
TBD (Ku-band)
2.2-t comsat using the I-2K platform. To be launched by GSLV
MkII (2015 or 2016)
GSAT-11 (ISRO/India)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched
by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016)
GSAT-15 (ISRO/India)
93.5°E (Ku-band)
3.1-t comsat based on the I-3K bus. To be launched by Ariane 5
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GSAT-16 (ISRO/India)
55°E (C- & Ku-bands)
GSAT-17 (ISRO/India)
TBD (C-, Ku & S-bands)
GSAT-18 (ISRO/India)
TBD (C- & Ku-bands)
GSAT-19 (ISRO/India)
TBD (C-, Ka & S-bands)
HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR +
OHB + ESA? )
TBD (Ka-band)
HELLASAT-3/EUROPASAT
(Arabsat/Greece + Saudi Arabia &
Inmarsat/UK)
39°E (Ku- & Ka-bands, Sband)
HELLASAT-4 (Arabsat/Greece + Saudi 39°E? (Ku- & Ka-bands)
Arabia)
HISPASAT AG1 (ESA + Hispasat
/Spain)
36° W ? (Ku-band)
HISPASAT-1F (Hispasat/Spain)
30°W (Ku-band)
HYLAS-3/EDRS-C (Avanti
Communications, United Kingdom +
ESA)
0° ? (S- & Ka-band)
HYLAS-4 (Avanti Communications,
United Kingdom)
INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS
(Inmarsat/United Kingdom)
TBD (Ka-band)
INSAT K (ISRO/India)
Atlantic, Pacific & Indian
Oceans (89 Ka-band
transponders on each
satellite)
Indian Ocean (Ka-band)
INTELSAT-27R or -34
(Intelsat/Luxembourg)
55.5° E/Atlantic Ocean (Cand Ku-bands + UHF
military payload for US
Navy)
INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America)
95°W (C- & mostly Kubands)
INTELSAT-32E/SKY BRASIL-1
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America
INTELSAT-36 MULTICHOICE
(Intelsat/Luxembourg – Multichoice
/South Africa)
INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION
(Intelsat/Luxembourg)
TBD (Ku-band)
68.3°E (C- & Ku-bands,
mainly for DTH broadcasts)
29°E, 33°E (C- and Kubands with broadband
spotbeams/high throughput
technology)
(2015)
3.2-t comsat based upon the I-3K Extended bus. colocated with
GSAT-8 after Ariane 5 launch (December 2014)
I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after
2015)
I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after
2015)
I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after
2015)
OHB as prime contractor with SmallGEO bus. Broadband
services with advanced Ka-band payload for dual use. Launcher
not yet selected. (2017)
Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales
Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to
cover Europe with MSS broadcasts. To be launched by Falcon
Heavy? (2017)
Powerful broadcasting satellite to be contracted by Arabsat.
International RFP for contracts (satellite, launcher) in 2014.
(2017)
Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload
developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed
with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the
payload. To be launched by Arianespace. (2015)
High-capacity communications satellite for broadband
connections. SSL selected as prime contractor. Launcher not yet
selected. (2017)
Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S
Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka
communications through PPP agreement with ESA. Launch
contract with Arianespace (2016)
Broadband comsat based upon Geostar-3 bus. Contracts with
Orbital Sciences for satellite and Arianespace for launch. (2017)
Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband
services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. 1st launch
in December 2013. Falcon Heavy for 4th satellite? (2014, 2015)
6-t class spacecraft for Ka-band communications (broadband
links), to be purchased from abroad; 2nd satellite to be
indigenously developed (2016?)
Lost at launch with Zenit 3SL, on 31 January 2013, of the
medium-power HS702 satellite developed by Boeing Satellite
Systems, carrying a hosted payload for military purposes. Specific
coverage of Latin America. Replacement with 3-t comsat ordered
to SSL (ex-Space Systems/Loral) in 2013. (2015)
Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space
Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA:
DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 ,
Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2015)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panafrican coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime
contractor. Launcher not yet selected. (2017)
Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
platform, for mobile broadband applications: after international
RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems.
Ariane 5, Proton or Heavy Falcon as candidates for the launches
(2015 & 2016)
WEI n°78 2015-1 - 58
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT
GENERATION (Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT-38/AZERSPACE-2
Intelsat, Azercosmos/Azerbaidjan)
IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space
Research Institute & ISA/Iranian Space
Agency/Iran)
IRIDIUM NEXT
(Iridium Communications/USA)
IRIDIUM PRIME
(Iridium Communications/USA)
JABIRU-1 (NewSat/Australia)
JABIRU-3 (NewSat/Australia)
JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan)
JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan)
JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan)
JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes
Network Systems/USA)
KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband
Satellite/Singapore)
KOREASAT-5A (KT Sat/South Korea)
KOREASAT-7 (KT Sat/South Korea)
KYPROSAT (Kypros Satellites
/Kyprus)
35°E (C- and Ku-bands with Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
broadband spotbeams/high
platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite
throughput technology)
Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected
(2016)
45°E (Ku- & Ka-bands)
Comsat developed with Azercosmos as partner for joint use of
geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,
Middle East, Africa, Central and South Asia. Satellite and launch
contracts in 2015. (2017)
47°E, 34°E (Ku-bands)
Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kuband transponders for digital broadcasts. Indigenous
development in progress with North Korea? See also the military
Qaem project. (2016?)
LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space (with Orbital Sciences as US partner)
with interlinks)
selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in
orbit + 9 ground spare). Launch services with nine Falcon 9
rockets of SpaceX from Vandenberg AFB and Dnepr from
Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC to collect ADS-B
signals for aeronautical traffic monitoring (20152017/replacement of the existing and operational 66-satellite
constellation)
LEO constellation (L-band, Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions with hosted
with interlinks)
payload for innovative research and applications. Iridium Next
satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales
Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome
265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of
2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground
infrastructure (after 2017).
90°E (Ka-bands)
Australian private project of an international broadband satellite
covering Oceania, Asia, Middle-East and Easter Africa, for
defence and enterprise links. Agreements with Lockheed Martin
for the space segment and Arianespace for the launch.
Exploitation of 5.9-t comsat with broadband beams . Newsat
facing loan problems and postponing development by one year.
Partnership with European comsat operator Avanti
Communications (2016)
Indian Ocean, close to
High-power satellite for broadband connections in Africa, the
Africa (Ka-band)
Middle East, Europe, India, China, South-East Asia and
Indonesia. Need for an international partner. Plans, not yet
confirmed, for Jabiru-4 and -5 satellites over Pacific and Atlantic
Oceans to create a global system. (2017 ?)
154°E (C- & Ku-bands)
Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral)
as prime contractor. To be launched by Falcon 9 v1.1 (2015)
110°E (Ku-band)
Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems
Loral). To be launched by Ariane 5. (2016)
TBD (C- & Ku-bands)
First of five comsats to be ordered until end of the decade.
Contract to SSL for launch with Falcon 9 v.1.1. (2016)
109.1° W, close to Jupiter-1 SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
(Ka-band)
broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North
America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4
high-speed internet services. Ariane 5-ECA selected as launch
vehicle (2016)
From 130 to 170°E (KaSystem using a hosted Ka-band multibeam payload to enhance
band)
broadband connections in the Pacific. (2017)
113°E (Ku-band)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
116°E (Ku- & Ka-bands)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016)
TBD (Ku-, Ka-bands)
Partnership with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) as an
offer for new operators.
WEI n°78 2015-1 - 59
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
LAOSAT-1 (Min.
Telecommunications/Laos)
128.5° E (C- & Ku- bands)
In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall
Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan
to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese
Academy of Space Technology) with Long March 3B/G2 launch
(2015)
LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU48° E (Ku-band & Ka-band) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA
UkrCosmos/Ukraine)
(McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as
prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).
Canadian funding of the system. Development delayed by
financial problems. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB
(announced for September 2011, now postponed to 2016?)
MEASAT-3C/AFRICASAT-2a (Measat NA (C-, Ku- and Ka-bands) Negotiations in progress for a partnership with another comsat
Satellite Systems/Malaysia)
operator, to cover Europe, Africa,the Middle East. No recent info
about development (2016)
MEXSAT-1/CENTENARIO &
113°W (L- & Ku-bands)
Governmental contract for 3 satellites with Boeing Satellite
-2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de
Systems, including 2 Boeing 702HP Geomobile satellites
Communicaciones y
equipped with 22-m L-band antenna. Launched by Proton-Breeze
Transportes/Mexico)
M (2014). To be launched by Atlas 5 (2015)
MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band)
Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for
Birmania)
the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well
positioned for development contract? (2017?)
NBN CO-1A & -1B (NBN/Australia)
137.9 & 154° E (Ka-band)
High-power satellite system for NBN (National Broadband
Network). Space Systems/Loral as prime contractor for the two
co-located spacecraft. To be launched by Ariane 5-ECA (2015,
2016)
NBN CO-1C (NBN/Australia)
TBD (Ka-band)
Need for a third broadband comsat. RFP to be decided for
contract in 2015 (2018?)
NICASAT-1 (TBD/Nicaragua)
TBD (Ku-band)
Communication & broadcasting satellite for Latin America.
Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by
CGWIC (2017?)
NIGCOMSAT-2 & -3
42.5° E (L-, C- , Ku- and
No recent info about an international RFP in order to upgrade the
(Nigcomsat/Nigeria)
Ka-bands)
capacity of Nigcomsat-1R (2017 ?)
NYBBSAT-1 (CMMB Vision/Hong
105°E (L-band)
High-power L-band satellite, based upon 702MP platform, to
Kong)
support mobile services in China, then in Asia. Purchase of
Asiastar satellite to start services. Contract with Boeing for first
satellite. Launcher not yet selected. (2017)
O3b/12 (O3b Networks/Jersey)
Equatorial MEO
Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers.
constellation (Ka-band)
Development in progress with the strong support of SES for
funding resources and control facilities. 16 satellites in
construction, with 12 to be launched by Soyuz from French
Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by
power problems. Soyuz launches in July and December 2014.
Plan to order further satellites. (2013-2014)
QAEM (Defense Ministry/Iran)
TBD (C- & Ku-bands)
National project of comsat for governmental services in Iran, with
C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed
and launched (2018 ?)
PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk
150.5° E? (Ku-band)
High-power communications satellite contracted to Orbital
/Indonesia)
Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for
exploitation with an international partner. Preceded since June
2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by
Chinasatcom (2016) . See BRIsat.
PSN-6 (PT Pasifik Satelit
Medium-size comsat contracted to SSL. To be launched by
146°E (Ku-band)
Nusantara/Indonesia)
SpaceX Falcon 9 (2017). See Telkom-3S
SAARC-ISRO (ISRO/India)
Medium-size satellite for communications and meteorology. To
TBD (C- & Ku-bands)
be developed by ISRO and Indian industry for SAARC/South
Asian Association for Regional Cooperation (2016?)
SATMEX-7/EUTELSAT 115 WestB
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
114,9° W (C- & Ku(Eutelsat Americas/Mexico)
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
bands)
launched by Falcon 9 of SpaceX with ABS-3A (early 2015)
WEI n°78 2015-1 - 60
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
SATMEX-9/EUTELSAT 117 WestB
(Eutelsat Americas/Mexico)
SES-9 (SES/Luxembourg)
SES-10 (SES/Luxembourg)
SES-11 (SES/Luxembourg)
SES-12 (SES/Luxembourg)
SES-14 (SES/Luxembourg)
SES-15 (SES/Luxembourg)
SES-17 (SES/Luxembourg)
SGDC BRSat (AEB + Visiona
Technologia Espacial/Brazil)
SICRAL-2 (Italian MOD-ASI + DGACNES/Italy + France)
STAR ONE-C4 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C5 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C6 (Star One/Brazil)
STAR ONE-D1 (Star One/Brazil)
SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri
Lanka)
TELESPAZIO BRASIL-1
(Telespazio/Brazil)
TELKOM-3S (PT Telekomunicasi
Indonesia)
TELKOM-4 (PT Telekomunicasi
116.8°W (C- & Ku-band)
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
launched by Falcon 9 of SpaceX (late 2015)
108.2 E (Ku-band)
High-power SES-9 satellite contracted with Boeing Satellite
Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. To be launched
by Falcon 9 (2015)
67° W for Latin America
High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and
(Ku- & Ka-bands)
broadband applications. Contracts with Airbus D&S for powerful
Eurostar E3000 and with SpaceX for Falcon 9 launch (2016 )
105°W (Ku- & Ka-bands)
New high-power satellite to extend strategic partnership with
EchoStar to cover North America. Contracts with Airbus D&S.
Launcher not yet selected (2016)
95°E (Ku- & Ka-bands)
DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite)
comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime
contractor with all-electricEurostar 3000EOR platform. To be
launched by Ariane 5 (2017)
47.5-48° W (C- & KuAll-electric “intelligent” comsat of 4.2 t, based on the E3000e of
bands)
Airbus Defence & Space, with DTH (Direct To Home) and HTS
(High Throughput Satellite). Capacity for mobile, maritime and
aeronautical services. Launch with Falcon 9 from SpaceX
commercial center at Boca Chica, Texas (2017)
TBD (Ku- & Ka-bands)
All-electric comsat using BSS 702SP of Boeing Satellite Systems.
Capable to offer entertainment and Wifi services onboard aircraft
in flight over the America’s. Launcher not yet selected (2017)
TBD (Ku- & Ka-band)
High-power satellite for broadcasts and broadband links
evaluation of proposals in progress (2018)
68°W & ? (C-, X-, KuSatélite Geoestacionário de Defesa e Comunicações Estratégicas
bands ? + meteo payload for (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental
SGDC-3)
commun ications, broadband links, air traffic management. Joint
venture Embraer+Telebras, under the name of
VisionaTechnologia Espacial, to manufacture the satellites with
foreign support. Possibility to include a meteorological payload
on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales
Alenia Space and Arianespace for SGDC-1 satellite and launch
(2016-2017)
37°E (UHF and SHF bands) Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse
3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected
as prime contractor. To be launched by Ariane 5. (2014)
75° W (L-, C-, S- bands)
Civilian comsat, colocated with Star One C-3, to carry digital and
mobile TV services during the World Cup 2014. SSL (ex-Space
Systems Loral) as prime contractor . To be launched by Ariane 5.
(2015)
68° W (C- & Ku-bands)
Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of
contractor in 2015 (2017)
84°W (Ku-band)
Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of
contractor in 2015? (2017?)
85° W (C-, Ku- & Ka-band) Civilian comsat to support the Olympic Games of Rio for
broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor. To be launched by Ariane 5
(2016)
50°E (Ku-bands)
Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite
Communications Corp. Supremesat-1 launched in November
2012 with leased capacity onboard Chinasat-12 (2015)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Using Brazilian licence to deploy a geosynchronous comsat to
cover Latin America. RFP in progress. (2016)
118°E (C- & Ku-bands)
3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract to cover Indonesia and
south-East Asia. Arianespace as launch provider (2016)
TBD (C-, Ku- and Ka-bands RFP in progress for contracts in 2015 (2017)
WEI n°78 2015-1 - 61
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
Indonesia)
TELSTAR-12V/VANTAGE
(Telesat/Canada)
15°W (Ku-band)
TELSTAR-18R (Telesat/Canada)
138° E (C- & Ku-bands)
THAICOM-6/AFRICOM-1
(Thaicom/Thailand)
78.5° E (C- & Ku-bands)
THAICOM-8
(Thaicom/Thailand)
78.5°E (Ku- & Ka-bands)
THAICOM-9?
(Thaicom/Thailand)
50.5°E (Ku-band)
THAICOM-IPSTAR-2?
(Thaicom/Thailand)
119.5°E (Ku- & Ka-bands)
THAI-ICT SAT
(ICT Ministry/Thailand)
THOR-7 (Telenor Satellite
Broadcasting/Norway)
TBD (Ku- & Ka-band?)
THURAYA-4/Thuraya/United Arab
Emirates) ?
Position over the Atlantic?
(L- & S-bands)
TKSAT-2/TUPAC KATARI
SATELLITE (Bolivian Space Agency
/Bolivia)
87.2° W? (C-, Ku- and Kabands)
TURKMENALEM 520E
/MONACOSAT
(Turkmenian Space
Agency?/Turkmenistan + Space
Systems International/Monaco)
TÜRKSAT-4A/-4B
(Türksat/Turkey)
52° E (Ku-band)
TÜRKSAT-5A or -4C?
(Türksat/Turkey)
31°E? (C- & Ku-bands ?)
TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey)
TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey)
VIASAT-2 (Viasat/USA)
42°E (Ku-band)
TBD (Ku- & Ka-bands)
111.1°W (Ka-band)
VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam)
21.5° E (X- and Ka-bands)
YAMAL-601 (Gazprom Space
Systems/Russia
49°E (C-, Ku- and Kabands)
1° W (Ku- & Ka-bands
42° & 50°E (C-, Ku- & Kabands ?)
High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin
America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12.
Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as
contractor. To be launched by Japanese H-2A (2015)
Prospect to replace Telstar 18 by a powerful HTS comsat.
International RFP in preparation. (2017).
Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences
as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in
January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with
Thaicom-5 – See Asiasat-6/Thaicom-7.
High-power broadcasting satellite to be collocated with Thaicom5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for
launch (2016)
Broadcasting satellite for expansion of the Thaicom system to the
Middle East, Europe and Africa. Not yet decided. Possibility of
acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital
slot. (2017)
High-power broadband satellite to be acquired through
partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1
capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed
to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2017)
Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP to
be issued in 2015. (2018)
Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power
satellite and Arianespace for Ariane 5 launch. Enhancing Telenor
Satellite Broadcasting fleet and offering mobile services. (2015)
RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for
personal communications. Go-ahead decision related to financial
results. (2017?)
Project of second comsat for Bolivia, after the successful
operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great
Wall Industry Corp) and launched in December 2013. To be
decided in 2015? [2017?]
After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime
contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. To be launched by
Falcon 9 v.1.1 (instead of Long March 3C). Lease of a GEO
position owned by Monaco through Space Systems International.
Monacosat-1 capacity marketed by SES (2015)
Envisioning international partnership for the development of the
two Türksat-4 satellites. Contract with Mitsubishi Electric
(MELCO) for the satellites and with ILS for Proton launches.
Broadcasts and broadband services in the rural areas of the
Middle East and Central Asia; African coverage (Türksat-4A
launched in 2014, Türksat-4B in 2015)
Medium-size comsat to be developed in Turkey. TAI as prime
contractor with Japanese technology transfer from MELCO
(2018-2019)
Medium-size comsat developed in Turkey by TAI. (2020)
Comsat to be made in Turkey by TAI. (2022?)
6.7-t powerful satellite for broadband services in North America
and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract
with Boeing Satellite Systems for BSS-702HP spacecraft. To be
launched by Falcon Heavy. (2016)
Preparation of international RFP for contract in 2015? Possible
partnership with another operator in Asia-Pacific. (2017?)
Replacement of Yamal-202. After international RFP, Thales
Alenia Space selected in 2013 as prime contractor. Proton as
launch vehicle (2016)
WEI n°78 2015-1 - 62
WALLONIE ESPACE INFOS n°78 janvier-février 2015
YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah
Satellite Communications
Company/UAE)
Atlantic Ocean (Ka-band)
Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic
connections, with coverage of Latin America and Africa.
Selection of Orbital Sciences Geostar-3 spacecraft. To be
launched by Ariane 5 (2016)
© Space Information Center/Belgium – February 2015
In italics: project in study phase or with unclear status
Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à
le faire: elles seront les bienvenues.
Courriel : [email protected]
============================================================-
WEI n°78 2015-1 - 63

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