la banane
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la banane
LA BANANE La banane est le fruit frais le plus consommé dans le monde. 50 millions de tonnes de bananes sont produites chaque année dans les pays d’Asie (40%), l’Amérique latine (27%) et l’Afrique (13%). Les bananes trouvent leur origine dans une zone qui va de l'Inde au sud de la Chine via la Birmanie, de Taïwan jusqu'au nord de l'Australie et la Polynésie via les Philippines, l'Indonésie et la Nouvelle-Guinée. On retrouve encore dans ces régions des bananiers sauvages riches en graines et pauvres en pulpe dans les milieux ouverts (clairières, lisières des forêts). Des traces de production bananière pour une consommation humaine datant d'environ sept mille ans ont été trouvées en Malaisie et en Nouvelle-Guinée. Les plantations de bananes commerciales sont devenues un des symboles de la colonisation : une monoculture imposée pour répondre aux besoins des consommateurs de métropole. Au XIXe siècle, l’United Fruit Company investit l'Amérique centrale, utilisant sa puissance économique avec la menace de l'appui militaire des États-Unis pour transformer les fragiles démocraties en républiques bananières. Strictement parlant, ces pays producteurs n'étaient pas des colonies, mais l'influence de l’United Fruit Company, initialement au Costa Rica et bientôt dans pratiquement toute l'Amérique centrale, a donné naissance à l'expression « république bananière » pour désigner l'immense pouvoir « néocolonial » qu'exerçait la compagnie fruitière américaine. En 1911 par exemple, lors d'un soulèvement populaire contre le gouvernement du Honduras, la raison officielle invoquée pour l'intervention de l'armée américaine était la protection des « travailleurs américains » de l’United Fruit Company, qui avait fait de ce pays son principal fournisseur de bananes. Les exportations (essentiellement la variété « Gros Michel ») au début du XXe siècle sont assurées par les navires à vapeur produisant du froid dans les cales. Le mode de transport par navire s'impose dans les années 1950 alors que la demande des marchés développés s'accroît au nord. Les années 1970 à 1990 voient les armateurs accumuler d'importantes capacités de transport en ligne pour s'adapter au mieux à la massification et à la conteneurisation des exportations bananières en défiant la concurrence. LE CLIMAT Le bananier étant originaire des climats tropicaux, sous certaines latitudes, la culture se pratique sous serre avec une irrigation forcée. La température idéale est comprise entre 25 et 28°C avec une hygrométrie élevée. Apport en eau de 120 à 150 mm/mois avec une concentration ne dépassant pas 350mg/l de chlorure et 1,5g/l de sels totaux. La plante aura besoin d’environ 2000 heures d’insolation par cycle de récolte. LES ENGRAIS Environ 10 à 15 jours après la plantation, on apportera chaque semaine 25 g de Calcium Ammonium Nitrate pendant un mois. De la floraison à la récolte, on apportera ensuite 60 g de sulfate de potasse et 40 g d’urée chaque mois afin d’améliorer le rendement et la qualité de fruits. En fonction de l’âge de la plante, de la végétation et de l’époque de l’année on peut moduler : plus riche en phosphore lorsque le sujet est très jeune, plus riche en azote lorsque la plante fait ses feuilles, plus riche en potassium lorsque la plante fait son régime de banane. LES PLANTS Limité à 2500/hectare pour 60 tonnes/an. Soit on utilise du matériel vitro ou on pratique le prélèvement d’ œils qui devront faire au moins 20 cm. On les rince à l’eau de javel diluée et on les plante en enterrant que très peu le collet. Bien que le bananier puisse atteindre une taille relativement grande (9 mètres), ce n’est pas un arbre. En effet, il ne forme pas un tronc ligneux. Le pseudo-tronc est en réalité formé par les pétioles des feuilles. Ceux-ci se recouvrent partiellement et constituent une structure portante, un « faux tronc ». Les pétioles portent à leur extrémité un grand limbe allongé avec au centre une nervure médiane. Les feuilles peuvent atteindre 4 m de long et 1 m de large. La tige du bananier est très courte et entièrement souterraine. Elle apparaît sur un rhizome, qui produit régulièrement de nouvelles tiges. Le rhizome porte une masse importante de racines longues et fines, situées juste sous la surface du sol. La floraison se produit au bout de sept mois et les fruits mûrissent quatre mois plus tard. Après la floraison, le bananier meurt, mais en même temps, la tige souterraine forme des rejets latéraux. Ce sont ceux-ci qui reforment de nouvelles plantes. Après environ un an et demi, le bananier est capable de fleurir. La tige souterraine forme alors une inflorescence qui se développe au travers du « fauxtronc » creux pour apparaître au centre des feuilles. Au début, l’inflorescence est dressée mais, sous l’effet du poids, elle va rapidement devenir pendante. Les fleurs qui apparaissent à l’extrémité de l’inflorescence (donc en dessous) sont mâles, celles situées plus vers le début de l’axe (donc au-dessus) sont femelles. Ces dernières vont donner naissance aux bananes. Entre les fleurs mâles et les femelles, il peut encore y avoir des fleurs stériles. Sur l’axe de l’inflorescence, les fleurs sont implantées en plusieurs rangées doubles transversales. Chaque rangée double est protégée par une bractée pourpre. Chaque jour, une bractée va s’enrouler et tomber, libérant ainsi les fleurs qui pourront être pollinisées. Les fleurs fécondées donneront naissance aux fruits. Dans la nature, ce sont les chauves-souris qui assurent la pollinisation. Chaque régime peut comporter jusqu’à 200 fruits. Les bananes sont généralement vendues sous forme de « mains », correspondant chacune à une double rangée de fleurs femelles. CULTURE EN ZONE TEMPÉRÉE Parmi les bananiers comestibles, seul le bananier nain, Musa acuminata 'Dwarf Cavendish', se prête facilement à être cultivé chez soi. Cette variété reste relativement petite, 2 m au maximum. La plante demande beaucoup d’eau, beaucoup de nourriture, une forte humidité atmosphérique et beaucoup de lumière. Le bananier nain n’est pas trop sensible aux basses températures et supporte jusqu’à un minimum de 10 °C durant l’hiver. D’autres bananiers sauvages peuvent être cultivés de la même manière. Musa textilis (qui fournit des fibres textiles) et Musa basjoo conviennent à une serre de petite dimension. TYPOLOGIE Il existe de très nombreuses variétés de bananes, utilisées comme fruit (banane dessert) ou comme légume (banane à cuire). • • • Banane Cavendish : la banane fruit classique, sucrée, longue et de couleur jaune. Plantain ou banane plantain : fruit d’une variété de Musa Paradisiaca. Elle est généralement plus grosse et plus longue que la banane fruit. Sa chair est un peu rosée et est plus pauvre en sucre et plus riche en amidon, ce qui la rend plus ferme, lui conférant une bonne tenue à la cuisson. Elle est de ce fait beaucoup utilisée comme un légume. Souvent cuisinée avant complète maturité, elle doit être blanchie (passage à l’eau bouillante salée) pour pouvoir être pelée puis passée à la friture ou utilisée dans des ragouts comme la pomme de terre. En Afrique sub-saharienne, la banane plantain est le plus souvent consommée à maturité bouillie, grillée ou frite. Dans ce cas, l’étape de blanchiment n’est pas nécessaire, elle est cependant plus molle et sucrée à ce stade. PRODUCTION 1. En termes de valeur de production, les bananes et les bananes plantain se situent au quatrième rang des plantes alimentaires d’importance au niveau mondial. Les bananes exportées sont placées au quatrième rang des produits de base au niveau mondial et au troisième rang en tant que fruit (derrière l’orange et le raisin). 2. La production est assurée à 50 % par un seul groupe de bananes cultivées appelé Cavendish qui est victime dans certains pays asiatiques de la « maladie de Panama ». La maladie qui frappe la Cavendish constitue un avertissement et il serait bon de songer à lui trouver une remplaçante au cas où elle devrait subir le même sort que la variété « Gros Michel », elle aussi attaquée par un champignon, et disparue des étals depuis 1960. MALADIES ET PARASITES En culture intensive, on rencontre souvent, les acariens, le botrytis, le verticillium, les chenilles et la maladie de Panama. VALEUR NUTRITIVE Banane crue (valeur nutritive pour 100 g) eau : 74,91 g protéines : 1,09 g cendres totales : fibres : 2,6 g 0,82 g lipides : 0,33 g glucides : 22,84 g valeur énergétique : 89 kcal sucres simples : 12,23 g oligo-éléments potassium : 358 mg sodium : 1 mg magnésium : 27 mg phosphore : 22 mg calcium : 5 mg cuivre : 78 µg fer : 26 µg zinc : 15 µg vitamines vitamine C : 8,7 mg vitamine B1 : 31 µg vitamine B5 : vitamine B6 : 334 µg 367 µg vitamine A : 64 UI rétinol : 0 µg vitamine B2 : 73 µg vitamine B3 : 665 µg vitamine B9 : 0 µg vitamine B12 : 0 µg vitamine E : 0,10 µg vitamine K : 0,5 µg acides gras saturés : 112 mg mono-insaturés : polyinsaturés : 32 mg 73 mg cholestérol : 0 mg