Désaccord à La Halle aux chaussures

Transcription

Désaccord à La Halle aux chaussures
Le travail du dimanche
Désaccord à La Halle aux chaussures
Le Monde, 27/02/10
Travailler le dimanche ou bien être muté ? Tel est le choix auquel pourraient bientôt être confrontés nombre de
salariés de La Halle aux chaussures et de Chausseland. Cette disposition est inscrite dans un accord signé le 14 janvier
par le seul syndicat CGT de la Compagnie européenne de la chaussure (CEC, filiale de Vivarte), qui réunit les deux
enseignes. La CEC emploie 3 500 salariés dans 707 boutiques, dont une cinquantaine ouvrent déjà le dimanche,
essentiellement en Ile-de-France.
Karim Cheboub, délégué syndical central CGT de la CEC, justifie sa signature par "les garanties qu'apporte l'accord : le
volontariat pour travailler le dimanche et une majoration de 100 % du salaire horaire ce jour-là" pour les employés.
Le syndicaliste fait valoir que sans cet accord, la direction aurait appliqué directement la loi du 10 août 2009 sur le travail
dominical, qui n'apporte pas ces "garanties" dans les communes d'intérêt touristique ou thermal. Mais elles figurent déjà
dans les zones dites périmètres d'usage de consommation exceptionnel (PUCE).
"Si on en était resté à ces garanties, j'aurais signé", indique Philippe Cottarel, délégué syndical CFTC. Mais une autre
clause l'en a dissuadé : "En cas de refus d'un collaborateur de travailler le dimanche, il sera tenu compte des
nécessités d'organisation et de bon fonctionnement du magasin, lesquelles pourront justifier la mise en oeuvre d'une
mobilité sur un autre magasin, notamment concernant les cadres", indique l'accord. "Travailler le dimanche ou être
muté, c'est du chantage !", estime-t-il. "C'est de l'interprétation", rétorque M. Cheboub.
Mais que se passera-t-il, se demande M. Cottarel, "si aucun magasin proche ne peut accueillir le salarié qui refuse de
travailler le dimanche ? Et s'il rejette une mutation trop éloignée ?" L'accord ne le précise pas. Mais selon les juristes,
pour les cadres dont le contrat de travail contient une clause de mobilité sur toute la France - ce qui est le cas de
responsables de magasins de la CEC -, comme pour les salariés mutés dans une même zone géographique, une
mobilité pourrait s'analyser en simple modification des conditions de travail, dont le refus pourrait constituer une faute
susceptible de déboucher sur un licenciement. La direction n'a pas souhaité faire de commentaire.Francine Aizicovici
http://www.travail-dimanche.com
Propulsé par Joomla!
Généré: 11 February, 2017, 21:09

Documents pareils