Journée technique CETIM sur la "Fabrication additive"
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Journée technique CETIM sur la "Fabrication additive"
Billet d’étonnement Journée technique CETIM sur la "Fabrication additive" Réalisé par Christian PUGET, CCIR Rhône-Alpes Novembre 2015 SOMMAIRE Introduction ______________________________________________________________3 Déroulement de la journée __________________________________________________5 Programme _________________________________________________________________ 5 Intervenants_________________________________________________________________ 5 Panorama des technologies de fabrication additive ________________________________6 Photopolymérisation en cuve ___________________________________________________ 6 Projection de matière _________________________________________________________ 7 Projection de liant ____________________________________________________________ 7 Fusion sur lit de poudre ________________________________________________________ 8 Extrusion de matière __________________________________________________________ 8 Dépôt sous flux d'énergie dirigé _________________________________________________ 9 Stratification de couches _______________________________________________________ 9 Focus sur les technologies additives métalliques ________________________________11 Impression 3D métal _________________________________________________________ 11 Fusion laser sur lit de poudre __________________________________________________ 12 Fusion faisceau d'électrons sur lit de poudre ______________________________________ 13 Apport direct par dépôt de fil fondu ______________________________________________ 14 Apport direct de poudres métalliques avec fusion laser ______________________________ 14 Apport direct de poudres métalliques - machines hybrides ___________________________ 14 Démonstration sur une machine SLM en atelier _________________________________16 Optimisation topologique ___________________________________________________18 Préparation et mise en support ______________________________________________20 Les coûts en fabrication additive _____________________________________________21 Les enjeux en fabrication additive métallique ___________________________________24 Les atouts de la technologie ___________________________________________________ 24 Les points clés pour la maîtrise de la technologie __________________________________ 24 Verrous et limitations actuelles de la technologie ___________________________________ 25 Le futur de la fabrication additive _______________________________________________ 25 Les échanges et les attentes de chacun _______________________________________27 Cas pratiques ______________________________________________________________ 27 Rappel des activités du CETIM en fabrication additive_______________________________ 28 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 2 sur 28 INTRODUCTION Cette journée technique sur la fabrication additive s'est déroulée dans les locaux du CETIM (Centre Technique des Industries Mécaniques) à Saint-Etienne le 6 novembre 2015. Elle réunissait plusieurs membres de la communauté de pratiques "Achats et Supply Chain" animée par l'ARDI Rhône-Alpes. La principale mission de cette communauté réservée aux industriels est de faciliter le partage d’expériences, les échanges et la capitalisation de bonnes pratiques en matière d’organisation et de management industriel pour les responsables Achats et Supply Chain. Compte-tenu de l'impact opéré par la fabrication additive, notamment dans les fonctions Achats, et plus globalement dans l'organisation des flux de production dans les entreprises, cette journée avait pour objectif de présenter au groupe les enjeux et perspectives de la fabrication additive pour que les participants puissent mieux appréhender les apports de cette technologie au sein de leurs entreprises respectives. Parmi les participants à cette journée, 2 profils professionnels ont été représentés : Responsable achats et/ou supply chain. Responsable bureau d'études et/ou développement. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 3 sur 28 Ce billet d'étonnement, réalisé dans le cadre de l'action du DVM, Dispositif de Veille Mutualisée entre la CCIR Rhône-Alpes et l'ARDI Rhône-Alpes pour qui la fabrication additive est une thématique prioritaire, a pour but de restituer la teneur des différentes interventions tout en les consolidant avec le travail de veille réalisé au quotidien par le dispositif. Nous remercions Patrick EBADI et toute l'équipe du CETIM pour leur accueil et le temps qu'ils nous ont consacré. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 4 sur 28 DÉROULEMENT DE LA JOURNÉE Cette journée s'est déroulée en alternant les présentations par des experts du CETIM, les questions des participants, une démonstration en salle des machines ; et s'est conclue par des échanges sur les attentes de chacun. Programme 9h - 9h15 Introduction (Patrick EBADI) 9h15 - 10h30 Etat de l'art, panorama des différentes technologies, focus sur la fabrication additive métallique, comment choisir une technologie (Patrick EBADI) 10h30-11h15 L’optimisation topologique - Cas sur Inspire (Alain GARNIER) 11h15-12h Démonstration sur une machine SLM et présentation de pièces (Clément LALEVE) 12h-14h Pause Déjeuner 14h-15h Les coûts en fabrication additive (Florence DORÉ) 15h - 16h Préparation et mise en support - Utilisation de Magics (Clément LALEVE) 16h-17h30 Débat sur la faisabilité des pièces clients et suite à donner (Patrick EBADI, Benoît VERQUIN, Gilles ALLORY) Intervenants Tous les intervenants de cette journée appartiennent au CETIM, Centre Technique des Industries Mécaniques. Patrick EBADI est consultant (pôle Procédés Performants et Innovants). Alain GARNIER est spécialiste en calcul et simulation en mécanique. Clément LALEVE est ingénieur (pôle Innovation Conception Simuation). Florence DORÉ est docteur-ingénieur en ingénierie des poudres, chargée d'affaires en fabrication additive (pôle Procédés Performants et Innovants). Benoît VERQUIN (pôle Procédés Performants et Innovants). Gilles ALLORY est responsable Ligne de produit fabrication additive (Pôle Procédés Performants et Innovants) 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 5 sur 28 PANORAMA DES TECHNOLOGIES DE FABRICATION ADDITIVE Selon la norme NF E67-001, la fabrication additive désigne l'ensemble des procédés permettant de fabriquer, couche par couche, et par ajout de matière, un objet physique à partir de son modèle numérique provenant des outils de CAO. Pour assurer la cohésion finale de l'objet, chaque couche doit être liée de la manière la plus intime possible avec celle qui la précéde. Le processus se déroule globalement en 4 étapes : Création des données numériques par conception CAO 3D – STL. Préparation des fichiers (corrections, orientation et placement des pièces, gestion des supports, tranchage). Fabrication proprement dite. Finitions (nettoyage, enlèvement des supports, sablage, traitement thermique, usinage,..). Il existe aujourd'hui de nombreux procédés de fabrication additive, désignés par une multitude de dénominations commerciales ou technologiques, sous forme de sigles ou libellés, en français ou anglais, que la norme NF ISO 17296-2 de juin 2015 s'est efforcée de classer en 7 groupes que le CETIM nous a présentés. Photopolymérisation en cuve Ce procédé, connu sous le nom de stéréolithographie, repose sur la polymérisation d'une résine liquide photosensible par lumière ultraviolette. C'est la première méthode de fabrication additive à avoir été mise au point ; elle a été inventé quasi simultanément en France et aux Etats-Unis il y a 30 ans, mais c'est l'inventeur américain Charles HULL qui a développé la technologie en créant sa société, 3D Systems, en 1986. Les photopolymères utilisés sont des fluides visqueux pouvant être colorés ou chargés à l'aide de poudres plastiques, céramiques, métalliques, allant jusqu'à former une pâte photosensible ; et l'objet final peut être rigide ou souple. C'est à ce jour, la technologie qui donne le meilleur état de surface. Une machine typique comporte une cuve remplie de photopolymère dans lequel est immergé un plateau mobile en translation verticale, que l'on fait affleurer en début d'opération à la surface du liquide. Chaque couche est ensuite construite en répétant autant de fois que nécessaire les opérations élémentaires suivantes : Descente du plateau d'une épaisseur de couche. Insolation de la zone de travail par un balayage sélectif à l'aide d'un laser pour durcir la résine et répétition du processus. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 6 sur 28 Depuis quelques années, les brevets de base étant tombés dans le domaine public, de nombreux fabricants proposent leurs propres produits avec de nombreuses variantes destinées à réduire les coûts ou les temps de fabrication (changement de géométrie de la machine, utilisation d'une source UV et d'un masque DLP à la place d'un laer, etc). Projection de matière Ce procédé repose sur le dépôt de minuscules gouttes de matière par projection sélective à la surface de la pièce en cours de fabrication, grâce à des têtes d'impression multijets fonctionnant sur le même principe que les imprimantes à jet d'encre, mais dont les orifices sont adaptés. Les matériaux utilisés sont des thermoplastiques ou de la cire à faible point de fusion, dans le cas d'une solidification par refroidissement, ou bien des résines photosensibles avec un durcissement par polymérisation aux ultraviolets. Certains peuvent être souples, caoutchouteux ou chargés. Une machine typique comporte un plateau mobile en translation verticale, au-dessus duquel se trouvent les têtes d'impression (une source UV leur est juxtaposée en cas d'utilisation de résines photosensibles) que l'on fait affleurer en début d'opération avec le plateau. Chaque couche est ensuite construite en répétant autant de fois que nécessaire les opérations élémentaires suivantes : Descente du plateau d'une épaisseur de couche. Projection sélective du matériau de construction sur la zone de travail et répétition du processus. Projection de liant Ce procédé repose sur l'agglomération d'une poudre par un liant, projeté de manière sélective à la surface de la pièce en cours de fabrication, grâce à des têtes d'impression multijets fonctionnant sur le même principe que les imprimantes à jet d'encre. Il a été développé en 1993 par le MIT aux Etats-Unis, puis des licences d'exploitation ont été concédées à des industriels. Les matériaux utilisés sont des poudres plastiques, céramiques, métalliques, minérales ; le liant, quant à lui, peut être disponible dans les 3 couleurs primaires et permettre ainsi la création d'objets multicolores. Des traitements complémentaires, notamment d'imprégnation, sont souvent nécessaires pour donner aux pièces des propriétés mécaniques augmentées. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 7 sur 28 Une machine typique comporte une cuve munie d'un plateau mobile en translation verticale, au-dessus duquel se trouvent les têtes de projection de liant que l'on fait affleurer en début d'opération avec le plateau, et d'un réservoir de poudre. Chaque couche est ensuite construite en répétant autant de fois que nécessaire les opérations élémentaires suivantes : Descente du plateau d'une épaisseur de couche. Dépôt sur la zone de travail d'une couche uniforme de poudre à l'aide d'une lame ou d'un rouleau. Dépôt sélectif de fines gouttes de liant par la rampe d'impression et et répétition du processus. Fusion sur lit de poudre Ce procédé repose sur la fusion sélective d'un lit de poudre par un rayon laser projeté par une tête galvanométrique sur la surface de travail, ou par un faisceau d'électrons. Les matériaux utilisés sont des poudres métalliques, polymères ou céramiques. La nature exacte des liaisons est fonction des matériaux. Une machine typique comporte un bac muni d'un plateau mobile en translation verticale audessus duquel se trouve le système d'irradiation, et d'un réservoir de poudre. Au début du processus, le plateau est positionné en eau de la cuve et chaque couche est construite en répétant autant de fois que nécessaire les opérations élémentaires suivantes : Descente du plateau d'une épaisseur de couche Dépôt sur le plateau de travail d'une couche uniforme de poudre à l'aide d'une lame ou d'un rouleau. Fusion sélective de la poudre et répétition du processus. Extrusion de matière Ce procédé qui repose sur l'extrusion d'un polymère thermoplastique à travers une buse chauffante a été développé initialement il y a environ 25 ans par Scott CRUMP, fondateur de Stratasys. C'est une technologie qui s'est depuis largement démocratisée car elle est peu coûteuse. A la base, seuls des matériaux thermoplastiques peuvent être utilisés mais la gamme est très large en terme de type de polymères, couleurs, charges, format (bobines de fils ou granulés). Une machine typique comporte un plateau mobile en translation verticale, au-dessus duquel se trouvent une ou plusieurs têtes d'extrusion que l'on fait affleurer en début d'opération avec 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 8 sur 28 le plateau. Le plateau et/ou l'enceinte de fabrication peuvent être chauffés pour améliorer la cohésion finale de l'objet. Chaque couche est ensuite construite en répétant autant de fois que nécessaire les opérations élémentaires suivantes : Descente du plateau d'une épaisseur de couche. Dépôt en continu sur la zone de travail d'un fil fondu et répétition du processus. Il faut souligner que ces dernières années, une technologie dérivée est apparue, consistant à remplacer la buse chauffante par un pousse-seringue pour pouvoir extruder toutes sortes de matières pâteuses (béton, matières alimentaires, biologiques, etc) mais les applications s'éloignent ici du secteur de la mécanique. Dépôt sous flux d'énergie dirigé Ce procédé met en œuvre une projection de poudre ou une fusion de fil métalliques dans un flux d'énergie laser, plasma ou faisceau d'électrons. Il est dérivé de la technique de rechargement laser utilisée habituellement pour des opérations de réparation de pièces en métal. De part son principe de fonctionnement, il ne peut être utilisé que si un support métallique intégré à la pièce finale est déjà présent. Les matériaux employés sont donc des poudres ou des fils métalliques. Une machine typique est semblable à une machine-outil multiaxes mais les outils coupants traditionnels sont remplacés par une torche approvisionnée en matériau fusible. Chaque couche est ensuite construite en répétant autant de fois que nécessaire les opérations élémentaires suivantes : Positionnement en continu de la pièce support. Dépôts successifs de métal. Bien que ce procédé ne permette pas de fabriquer des pièces aussi complexes que la fusion sur lit de poudres, il offre l'avantage de permettre la réalisation de grosses pièces ou l'ajout de parties sur des pièces existantes. Stratification de couches Ce procédé repose sur la découpe de matériaux en feuilles qui sont ensuite liées entre elles pour former l'objet final. Tous les matériaux qui peuvent être approvisionnés en feuille ou en plaque sont utilisables (plastiques, bois, papiers, métaux, etc). 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 9 sur 28 Les 7 grandes catégories de procédés Matériaux Polymères thermodurcissables (époxy et acrylates) Photopolymérisation en cuve Projection de matière X X Polymères thermoplastiques (PA, ABS, PPSF, etc) X Projection de liant Fusion sur lit de poudre Extrusion de matière Dépôt de matière sous flux d'énergie dirigé Stratification de couches X X X X Bois (bois, papiers, etc) X Métaux (aciers, alliages titane, chrome-cobalt, etc) Matériaux céramiques industriels (alumine, zircone, nitrure de silicium, etc) Matériaux céramiques structurels (ciment, sable de fonderie, etc) Pour en savoir plus sur chaque procédé, cliquer sur chaque bouton rouge pour consulter quelques pages de référence 23/11/2015 A venir X X X X X X X X X X X Sur d'autres sites Web Journée technique Fabrication Additive Page 10 sur 28 FOCUS SUR LES TECHNOLOGIES ADDITIVES MÉTALLIQUES Le CETIM intervient plus particulièrement sur la fabrication additive métallique car elle permet d'obtenir des pièces directement fonctionnelles avec de bonnes propriétés mécaniques, aussi bien pour des prototypes à haute valeur ajoutée que des pièces finales adressant le marché de l'aéronautique, du médical, de l'outillage, etc. L'intervention du CETIM s'est donc poursuivie en abordant les variantes technologiques permettant de réaliser de telles pièces. Impression 3D métal Ce procédé fait partie de la catégorie "Projection de liant" décrite dans le chapitre précédent. La poudre utilisée est une poudre métallique, éventuellement mélangée avec un additif qui va réagir avec le liant projeté par la rampe d'impression multijets. Après fabrication, la pièce obtenue doit alors subir un post-traitement : Déliantage d'une durée de 6 à 12h, qui consiste à éliminer les traces de liant. Frittage sous vide à 1100 C pour souder les grains métalliques. Infiltration par capillarité de bronze. Une variante utilisant la même technologie "Projection de liant" permet de réaliser la pièce métallique de manière indirecte. On remplace la poudre métallique par du sable de fonderie pour obtenir un moule dans lequel on coule ensuite du métal en fusion. Enfin, une dernière variante utilise la technologie "Projection de matière" pour créer un positif en cire que l'on va utiliser dans le procédé de moulage à cire perdue pour obtenir la pièce en métal. Rappel des acteurs-clés : Prometal (groupe ExOne, Etats-Unis, création en 2015). SLS de 3D Systems Digital Metal (groupe Höganäs) VoxelJet (Allemagne, création en 1995) 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 11 sur 28 Fusion laser sur lit de poudre Ce procédé fait partie de la catégorie "Fusion sur lit de poudre" décrite dans le chapitre précédent, l'énergie thermique étant ici apportée par un faisceau laser. L'offre disponible est relativement étendue et les différents modèles proposés par une dizaine de constructeurs se distinguent par : Une taille de plateau comprise entre 100 x 100 mm et 600 x 400 mm. Une hauteur de travail comprise entre 80 et 500 mm. Une température de l'ordre de 120 °C dans l'enceinte de travail. Une puissance laser installée oscillant généralement entre 200 et 500 W, avec quelques exceptions à 1 ou 2 kW, et quelques cas d'utilisation de 2 lasers. Un investissement entre 200 et 1500 k€. La gamme de matériaux est elle aussi relativement large, on trouve : Des alliages de titane (TiAl6V4, TiAl6V4 ELI, T40, Ti Al6Nb7). Des alliages chrome-cobalt (MP1, SP2). Des alliages d'aluminium (AlSi10Mg, AlSi12). Des aciers à outils (Maraging 1.2709, H13). Des aciers inoxydables (316L, 304L, 15-5 PH, 17-4 PH). Des alliages de nickel (Hastelloy X, Inco 625, Inco 718). Des métaux précieux (or, argent). Les principaux acteurs sont : Concept laser (Allemagne, création en 2000). EOS (Allemagne, création en 1989). 3D Systems (Etats-Unis, création en 1986, via une prise de participation majoritaire en 2013 dans la société française Phenix Systems). Realizer (Allemagne, création en 2004). Renishaw (Royaume-Uni). SLM Solutions (Allemagne, société très ancienne mais dont l'implication dans la fusion laser remonte à l'année 2000). 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 12 sur 28 Fusion faisceau d'électrons sur lit de poudre Ce procédé fait partie de la catégorie "Fusion sur lit de poudre" décrite dans le chapitre précédent, et l'énergie thermique est apportée par un faisceau d'électrons, l'enceinte étant maintenue sous vide secondaire, ce qui permet d'éviter l'oxydation et la présence de bulles d'air. L'offre disponible est extrêmement étroite puisqu'il n'existe qu'un seul fabricant, Arcam (Suède, création en 1997) qui propose une gamme de 3 modèles caractérisés par : Une taille de plateau de 200 x 200 mm ou de Ø 350 mm. Une hauteur de travail de 180 ou 380 mm. Une température de l'ordre de 700 °C dans l'enceinte de travail. Une puissance du faisceau d'électrons de 3 kW au maximum. La gamme de matériaux est relativement étroite, on trouve : Des alliages de titane (TiAl6V4, TiAl6V4 ELI). Des alliages chrome-cobalt (ASTM F75). Les principaux avantages sont : La productivité grâce à la puissance élevée du faisceau d'électrons alliée à la vitesse très élevée du balayage (8000 m/s) due à la déflexion électrostatique du faisceau. Faibles contraintes résiduelles grâce à la température de travail élevée et la fusion simultanée sur plusieurs couches. Peu ou pas de supports, car la cohésion de la poudre non fusionnée est suffisamment forte à cause de la température de travail qui lui fait subir un préfrittage. Seuls quelques supports sont nécessaires pour évacuer la chaleur. Possibilité d'empilement de pièces, toujours grâce à la cohésion de la poudre. Les principaux inconvénients sont : Etat de surface moyen. Temps de refroidissement. Enlèvement de la poudre, il faut pouvoir extraire la pièce de sa gangue de poudre agglomérée qui n'est pas toujours récupérable. Offre matériau faible. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 13 sur 28 Apport direct par dépôt de fil fondu Ce procédé fait partie de la catégorie "Dépôt sous flux d'énergie dirigé" décrite dans le chapitre précédent. Il met en œuvre une fusion de fil métallique dans un flux d'énergie pouvant être, selon les fournisseurs d'équipements, de plusieurs types : Un faisceau d'électrons, solution notamment proposée par la société SCIAKY, un spécialiste du soudage qui a tiré profit de son expérience antérieure pour mettre au point cette offre de fabrication additive qui permet d'éviter oxydation et bulles grâce aux conditions de mise en œuvre sous vide secondaire. Une exploitation du Gas Metal Arc Welding (GMAW), mis au point à l'université Cranfield au Royaume-Uni. Plasma / NTiC Ion Fusion Formation (IFF) mis au point par Honeywell Rappel des acteurs-clés : Cranfield University (Royaume-Uni) Honeywell Aerospace (Etats-Unis) Sciaky (Etats-Unis, création en 1939) Apport direct de poudres métalliques avec fusion laser Ce procédé fait partie de la catégorie "Dépôt sous flux d'énergie dirigé" décrite dans le chapitre précédent. Il met en œuvre une projection de poudres métallique dans un flux d'énergie laser. Fixée dans le mandrin d'une machine multiaxes, la pièce est orientée en permanence pour toujours présenter une surface de travail horizontale et s'affranchir des problèmes de gravité. Rappel des acteurs-clés : BeAM (France, création en 2012) Optomec (Etats-Unis, création en 1998) Trumpf (Allemagne, création en 1923) Apport direct de poudres métalliques - machines hybrides Bien qu'il soit le résultat d'un rapprochement avec la fabrication soustractive, ce procédé s'inscrit néanmoins dans la catégorie "Dépôt sous flux d'énergie dirigé" décrite dans le chapitre précédent. Il met en œuvre une projection de poudres métalliques dans un flux d'énergie par rayon laser. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 14 sur 28 Les géants mondiaux de la machine-outil commencent à proposer des machines hybrides résultant d'une association entre un centre d'usinage traditionnel et un système de fabrication additive. Ils mettent en avant la complémentarité des deux systèmes, et les solutions proposées permettent d'alterner, sans décharger la pièce, les phases de construction additive et les reprises par enlèvement de matière nécessaires à la finition. On retrouve notamment : DMG Mori (en partenariat avec Sauer Lasertec) et Mazak. ELB Schliff et Hamuel Reichenbacher, en partenariat avec la société Hybrid Manufacturing Technologies qui a conçu une tête amovible spécifique pour être installée dans les machine-outils. Certains experts sont partagés sur la pertinence d'une telle offre car les traitements thermiques habituellement pratiqués pour libérer les contraintes ne peuvent pas être mis en œuvre dans cette configuration. Néanmoins, le CETIM pense que des réponses adaptées seront prochainement proposées. Rappel des acteurs-clés : DMG Mori (Allemagne), voir aussi cette vidéo ELB Schliff (Allemagne) Hamuel Reichenbacher (Allemagne) Hybrid Manufacturing Technologies (Royaume-Uni) Mazak (Japon) Sauer (Allemagne) 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 15 sur 28 DÉMONSTRATION SUR UNE MACHINE SLM EN ATELIER Pour illustrer les propos relatifs aux différents procédés et variantes technologiques existants, une démonstration a été faite en atelier sur une machine de technologie SLM (fusion laser) EOS M 290 qui dispose d'une capacité de fabrication de 250 x 250 x 325 mm soit environ 20 dm3. La puissance du laser est de 400 W (diamètre de faisceau 70 microns) ; les matériaux utilisés sont des alliages Titane (Ti6Al4V ELI) ou chrome-cobal (Co-Cr). Sur la photo, la machine (à droite) est accompagnée de son système de filtration (à gauche). Le travail a lieu sous atmosphère protectrice d'azote ou d'argon pour empêcher l'oxydation et/ou l'inflammation spontanée. Le budget d'acquisition de cet équipement fabriqué par le constructeur allemand EOS est d'environ 700 000 €. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 16 sur 28 L'impression a lieu sur un plateau d'impression massif du même métal que la poudre. Le balayage du faisceau laser obéit à des stratégies géométriques particulières destinées à limiter l'anisotropie de fabrication. A la fin du processus, la pièce est retirée par sciage (sous fluide de coupe notamment pour le titane pour éviter l'inflammation spontanée). Pour éviter que les pièces se déforment dès la séparation du plateau, il est souvent nécessaire de pratiquer un traitement thermique de détensionnement afin de libérer les contraintes résiduelles créées lors de la fabrication. Après chaque séparation, le plateau (qui fait office de support solidement fixé sur la machine) doit être fraisé et/ou rectifié. Le Ti6Al4V est l'alliage phare de l'industrie du titane, également connu sous le nom Grade 5, TA6V ou Ti 6-4. Il est conseillé pour un usage aréonautique, spatial ou médical. Entre chaque fabrication, il faut compter environ 4 heures de main d'œuvre pour laisser refroidir la machine, aspirer la poudre, nettoyer les filtres, etc. Ces opérations doivent se faire avec les plus grandes précautions avec des équipements de protection individuelles (les poudres sont volatiles, certaines sont toxiques ou s'enflamment très facilement) ; présence de 2 personnes simultanément, extincteur classe D spécial feux de métaux à proximité. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 17 sur 28 OPTIMISATION TOPOLOGIQUE Dans le calcul des structures en général, l'optimisation topologique consiste à définir des géométries qui offrent le meilleur compromis entre les performances mécaniques et la quantité de matière engagée. Ce calcul est confié à des logiciels spécialisée comme : Inspire édité par SolidThinking, une société du groupe Altair. Optistruct édité par Hyperworks, une société du groupe Altair. Abaqus/ATOM édité par Dassault Systèmes. TOSCA Structure édité par FE-DESIGN, une société du groupe Dassault Systèmes. Genesis édité par VR&D. Pour le mettre en œuvre, on commence par définir un avant-projet en CAO que l'on soumet à l'outil d'optimisation topologique en lui spécifiant un certain nombre de critères : Un volume de construction limite. Des critères de dimensionnement relatifs aux efforts et sollicitations qui seront appliqués à la pièce (déformées, contraintes statiques, flambage, vibrations, inertie, etc). Des critères de fabrication (zones où la matière est imposée, points d'ancrage, épaisseur minimale ou maximale des renforts, etc) Le logiciel réalise ensuite un calcul qui peut prendre de quelques minutes à plusieurs heures selon la complexité de la pièce et délivre un modèle 3D, de topologie organique parfois surprenante, dans lequel toute la matière faiblement chargée, voire inutile, a été enlevée. Des zones peuvent aussi être remplies partiellement de matière, de type treillis. Ce modèle est ensuite reconstruit en CAO pour s'insérer correctement dans un processus classique de bureau d'études et lui donner une meilleure acceptabilité visuelle (raffinage de la géométrie). 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 18 sur 28 L'optimisation topologique n'est pas réservée à la fabrication additive mais c'est avec elle qu'elle prend tous son sens pour plusieurs raisons : La matière première est chère, surtout lorsqu'il s'agit de poudres métalliques, et si l'optimisation permet de l'économiser, le coût de l'objet final en est réduit d'autant. La principale limitation de la fabrication additive étant la lenteur d'impression, réduire la quantité de matière à traiter permet aussi de raccourcir la durée du process. Enfin, les résultats d'une optimisation débouchant souvent sur des formes organiques, la fabrication additive offre beaucoup plus de liberté pour les fabriquer que les techniques traditionnelles. La présentation a été faite avec le logiciel Inspire. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 19 sur 28 PRÉPARATION ET MISE EN SUPPORT En fonction des technologies et des matériaux, il est souvent nécessaire de recourir à des supports construits en même temps que la pièce pour soutenir les parties en contre-dépouille, sous peine de voir basculer la pièce au cours du process. De par le principe de fonctionnement de la fusion laser sur lit de poudre, les pièces se retrouvent forcément soudées sur le plateau de construction, ce qui constitue un premier support par défaut. Au fur et à mesure que la construction progresse, d'autres supports peuvent être nécessaires car ils assument plusieurs rôles : Ils supportent les surfaces nouvellement fusionnées, en particulier les faces en contredépouille ou en porte à faux. Ils évitent que des portions de pièces en constuction basculent par gravité dans le lit de poudre. Ils servent à dissiper la chaleur en utilisant le plateau de fabrication comme radiateur. Ils peuvent prévenir une déformation de la pièce liée à la dilatation différentielle de zones plus ou moins chaudes qui pourrait entraîner une collision avec le mécanisme de dépôt de poudre. Néanmoins, comme les supports consomment de la matière et qu'il faut ensuite les enlever manuellement, on essaie d'optimiser au mieux le positionnement et la forme de la pièce afin de les réduire au maximum, et l'on fait notamment appel à des logiciels de mise en support comme Magics, qui est utilisé par le CETIM. Magics est un logiciel, proposé par Materialise, qui permet d’importer un fichier CAO et de l'exporter ensuite en fichier STL prêt pour la fabrication additive. Ses fonctionnalités couvrent notamment la réparation et l’optimisation des modèles 3D, l’analyse des pièces, l’installation sur la plateforme de conception, la création des supports. Grâce à lui, on peut visualiser la pièce selon différentes orientations, choisir celle qui génère le moins de supports ; positionner plusieurs pièces identiques sur le plateau de travail de manière à ce qu'il y ait le moins d'angles susceptibles de heurter le rouleau. Un aperçu des règles de mise en support est disponible ici. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 20 sur 28 LES COÛTS EN FABRICATION ADDITIVE Il est possible d'obtenir un premier chiffrage en se connectant sur le site dédié proposé par le fournisseur de services d'impression Materialise. Après identification, on charge le fichier STL que l'on veut imprimer, puis l'on choisit la technologie, le matériau, la finition, la quantité, le délai et l'on obtient directement une cotation. Les coûts présentés ici sont basés sur le retour d'expérience en fusion laser sur lit de poudre avec la machine EOS M 290 installée au CETIM. L'évaluation des coûts en fusion laser sur lit de poudre se décompose en trois parties : Coût machine (prix d'achat de la machine, maintenance, consommables hors poudre). Coût de la matière. Coût de la main d'œuvre comprenant ( Le temps d'ingénierie (CAO, optimisation topologique, mise en support, contrôles) Le temps opérateur (préparation machine, déballage, nettoyage, séparation de la pièce du plateau). Le retour d'expérience a montré qu'il est impossible de dégager une proportion unique entre ces 3 coûts. Le tableau suivant donne une estimation du coût de production pour une capacité d'utilisation maximale du plateau, c'est-à-dire en regroupant le plus possible de pièces d'une même série ou de séries différentes sur un même plateau. Coût de production Petite pièce en titane Grosse pièce en inox 46 g 4 kg 10 cm3 490 cm3 18 1 Temps de fabrication 20 h 51 h Temps de main d'œuvre 1h 1h 500 € / kg 80 € / kg Poids de la pièce Volume de la pièce Nombre de pièces par plateau Coût de la poudre Coût du plateau Coût de la pièce unitaire 23/11/2015 1350 € 3230 € dont 30 % pour la matière dont 10 % pour la matière 75 € 3230 € Journée technique Fabrication Additive Page 21 sur 28 A ces coûts, il convient d'ajouter également ceux concernant, le cas échéant : La conception en bureau d'études : CAO, optimisation topologique, préparation et mise en support, contrôle. Le détensionnement, soit 750 € pour 6 plateaux. La séparation des pièces du plateau par sciage, soit 120 € par plateau. La compression isostatique à chaud pour fermer la porosité résiduelle, soit 315 € par plateau. Un traitement thermique, soit 1200 € pour 6 plateaux. Quant au prix des poudres, le tableau ci-dessous donnent des prix indicatifs qui sont à ajuster selon : Les négociations commerciales. La granulométrie. La présence en stock ou sur-mesure. Le coût des matières premières. Exemples de prix des poudres Fournisseur machine Fournisseurs tiers Acier Maraging 130 €/kg Inox 316L 80 €/kg 50 €/kg AlSi10Mg 110 €/kg 35 €/kg à 56 €/kg Co-Cr (médical) 220 €/kg TiAl6V (médical) 590 €/kg Inconel 135 €/kg 303 €/kg Il faut aussi prendre en compte le prix de la poudre nécessairement engagée dans une machine pleine même si, à fin du process, seuls quelques pourcents auront été fusionnés. Ce coût peut atteindre près de 20 k€ pour une poudre titane pour remplir la machine EOS M290 installée au CETIM. Les poudres sont généralement fournies par les fabricants de machines eux-mêmes. Les meilleurs résultats sont obtenus avec une distribution gaussienne de la granulométrie, ce qui 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 22 sur 28 suppose des contrôles très stricts. Des fabricants génériques commencent à apparaître, avec des coûts inférieurs mais l'appel à ces fournisseurs tiers est encore limité. En effet, un fabricant conseille d'utiliser ses poudres, sinon il ne garantit pas le résultat ou la fiabilité de la machine. Le prix élevé des poudres vendues par les fabricants sont accompagnées d'une garantie de résultat et des paramètres de fabrication spécifiques pour chaque poudre (épaisseur de couche, puissance du laser, vitesse et stratégies géométriques de déplacement). En fait, en achetant un kg de poudre, on ne paie pas que le métal, mais aussi tous les paramètres optimisés pour le couple poudre/machine, une garantie de résultats et une garantie de bon fonctionnement de la machine. Le CETIM va s'équiper prochainement d'une tour d'atomisation pour pouvoir fabriquer ses propres poudres. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 23 sur 28 LES ENJEUX EN FABRICATION ADDITIVE MÉTALLIQUE Les atouts de la technologie La fabrication additive est indispensable ou difficilement contournable par rapport à un certain nombre de critères. Production de formes gauches. Formation d'évidements : possibilité notamment de réaliser des canaux internes aux formes complexes pour la circulation des fluides, notamment pour le conformal cooling dans les outils d'injection des matières plastiques (avec les techniques conventionnelles, on peut arriver à un résultat approchant en réalisant une succession de perçages bouchages). Allégement : La réduction de quantité de matière utilisée grâce à la texturation des surfaces et des parois, grâce à l'optimisation topologique. Limitation des assemblages : c'est une grande force de la technologie car principale source d’économie dans la construction de pièces complexes. Fabrication sans outillage. Personnalisation : c'est notamment le cas pour la réalisation des prothèses qui peuvent s'adapter parfaitement à la morphologie des patients. Texturation des surfaces : toujours dans le domaine des prothèses par exemple, les surfaces en contact avec l'os peuvent être réalisées en structures de type "lattice" pour favoriser l'accroche et la repousse osseuse. Ajout de fonctions. Réparation : le dépôt sous flux d'énergie dirigé est particulièrement adapté à la réparation des pièces mécaniques, notamment de grande taille. Sur certaines machines de fusion sur lit de poudre, on peut également reprendre des pièces existantes grâce à un plateau de travail spécifique. Les points clés pour la maîtrise de la technologie Il existe une forte interdépendance entre les matériaux, les procédés et les post-traitements. Conception optimisée de la pièce (optimisation topologique, structuration, éviter les angles vifs, mettre des congés, prévoir l'évacuation de la poudre, etc). Choix de la technologie de fabrication, paramétrage de la machine, mise en plateau, création des supports. Choix des matériaux et caractéristiques de la poudre. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 24 sur 28 Post traitement : découpe des supports, traitements thermiques ou de surfaces, reprises d’usinage, nettoyage, contrôle non destructif. Verrous et limitations actuelles de la technologie La fabrication additive métallique est limitée à la réalisation de bruts ouvragés pour du prototype ou de la petite série. En raison du faible débit matière (actuellement de l'ordre de 10 cm3/heure pour du lit de poudre ou 100 cm3/heure pour de la projection), la technologie est inadaptée aux grandes séries. C'est la limitation la plus durable. Rugosité et précision moyennes (Ra 5 à 20, précision 0,1 à 0,5 mm). Effet escalier fonction de l'épaisseur des couches et de l'orientation de la surface par rapport à l'horizontale. Anisotropie (les caractéristiques métallurgiques selon les axes de construction X-Y sont différentes de l'axe Z). Volume de fabrication relativement faible pour le lit de poudre (125 dm 3 pour la plus grande des machines actuelles). Les coûts sont en évolution à la baisse. Prix et productivité des machines (puissance, volume, débit…) Prix poudres-résines (structuration filières d’approvisionnement) Des qualifications sont en cours de déploiement Validation sur applications « phares » : aéronautique (GE) - médical (ORTHOPEE). Normalisation en plein déploiement (UNM 920, TC ISO 261, projet EU SASAM). Nouveaux matériaux / maîtrise des propriétés (exemple : projet FUI MOULINNOV…), réservé aux matériaux soudables. Règles et compétences à formaliser en conception Assimilation des règles de conception (normes, logiciels dédiés) et formation. Développement d’outils de simulation des procédés. Le futur de la fabrication additive Ces technologies sont loin de leurs limites. Elles vont prendre une place importante pour la réalisation de pièces brutes ouvragées unitaires (ou petite série) à forte valeur ajoutée (applications exigeantes, géométries complexes, matériaux nobles comme le Titane, etc). 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 25 sur 28 Aujourd'hui, les applications métalliques ont été développées dans quelques industries mais la fabrication additive ne réprésente généralement qu'une part marginale de la fabrication. Malgré sa forte croissance, le marché reste faible par rapport à l'industrie de la machine-outil (10 % pour la fabrication additive métallique). Le gain sur le cycle de vie des produits sera le paramètre champion de la fabrication additive et celle-ci doit évoluer vers une meilleure performance produit pour dépasser celle des pièces issues de procédés conventionnels. Le coût reste élevé par rapport aux procédés conventionnels mais les analystes tablent sur un potentiel de réduction important de 60 % à 5 ans et de 30 % supplémentaires à 10 ans. Les donneurs d’ordre et les fabricants de produits et composants vont avoir accès à des géométries complexes permettant de limiter le nombre d’assemblages et d’optimiser le ratio fonctionnalité / coût des pièces. La fabrication additive est une opportunité de diversification pour les sous-traitants en mécanique (usineurs, forgerons, fondeurs, etc) comme certains ont déjà commencé à le faire ; mais aussi pour les constructeurs d'équipements de production qui ont des places à prendre pour proposer des solutions dans l'architecture des machines, l'intégration des servitudes, les contrôles de fonctionnement, etc. Introduction de plusieurs lasers. Structure de couches optimisée avec différentes épaisseurs. Vitesse de construction Mis en parallèle des processus de mise en couche et lasage. Plusieurs chambres de fabrication. Meilleure stabilisation du process du fait de nouveaux mode de suivis en ligne. Coût accepté par les clients. Prix des machines Amélioration des processus et augmentation des contrôles qualité, de l'électronique, du nombre de lasers augmentent le prix de la machine, en partie compensé par des économies d'échelle. Les prix de vente par les fournisseurs n'est pas représentatif des coûts de production. Prix des poudres Avec l’accroissement en volume du marché, les producteurs de poudres vendront directement aux utilisateurs, mais problématique de la qualification des poudres à prendre en compte. Baisse des prix du fait de l’accroissement des volumes de fabrication (consommation attendue augmentée de 900 à 9000 tonnes d’ici 2023) Coût du travail Des systèmes fiables permettront de réduire l'effort de surveillance et de dépannage. Introduction de systèmes d'élimination automatique des excédents de poudre. Ils ne sont actuellement pas perçus comme le facteur limitant. Volume de chambre 23/11/2015 Les problèmes liés à la fiabilité du processus mettront au second plan les efforts pour augmenter le volume Journée technique Fabrication Additive Page 26 sur 28 LES ÉCHANGES ET LES ATTENTES DE CHACUN A la fin de la journée, les entreprises ont soumis aux experts du CETIM des cas pratiques qui ont été examinés et débattus. Afin de préserver l'anonymat des entreprises et la confidentialité des projets, les 2 cas présentés ici à titre d'illustration ont été sortis de leur contexte. Cas pratiques Dans son process de fabrication, l'entreprise X utilise des outillages qui comportent des serpentins de différentes tailles en tube de cuivre. Lorsqu'ils subissent un choc, ils doivent être impérativement changés car les déformations provoquées, mêmes mineures, faussent l'outillage et compromettent la répétabilité du process. Afin de s'affranchir des problèmes de stock et/ou de délais de fabrication, la société X s'interroge sur la faisabilité d'une production à la demande en fabrication additive, impérativement en cuivre. Pour répondre à cette préoccupation, la fusion sur lit de poudre pourrait être utilisée mais l'usage du cuivre n'est pas très répandu en fabrication additive. De plus, les caractéristiques électriques et mécaniques attendues sont particulières et même si l'on trouve la bonne poudre, il faudra une opération de qualification des paramètres, comme déjà mentionné. En abordant le problème sous un autre angle, la fusion sur lit de poudre pourrait être utilisée avec un polymère pour construire un serpentin post-traité en métallisation par dépôt électrolytique de cuivre, comme le pratique la société Corima Technologies, avec des épaisseurs qui peuvent atteindre plusieurs millimètres. Il resterait à éliminer le plastique, à l'aide d'un solvant par exemple. L'entreprise Y a présenté une pièce réalisée en tôles pliées, poinçonnées puis assemblées en mécanosoudure, d'une vingtaine de centimètres de côté. S'agissant de petites séries, la société s'interroge sur la possibilité de les passer en fabrication addive. En terme de réponse, il s'avère que le passage direct à la fabrication additive ne sera pas viable, car beaucoup trop onéreux par rapport au faible coût des techniques conventionnelles employées jusqu'ici. Par contre, un besoin d'ajout de nouvelles fonctions venant compliquer la réalisation pourrait changer la donne, car c'est là que la fabrication sait montrer sa force. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 27 sur 28 Rappel des activités du CETIM en fabrication additive Le CETIM peut accompagner les industriels à différents niveaux dans leur démarche fabrication additive. Domaines d'intervention : Etudes de faisabilité technico-économiques. Accompagnement à l’industrialisation. (Re)Conception de produits. Mise en forme de nouveaux matériaux. Développements collaboratifs (ORTHOPEE, MOULINNOV, etc). Formation professionnelle. Le CETIM intervient à plusieurs niveaux de la chaîne de valeur : Choix et caractérisation des poudres. Choix et paramétrage des machines. Optimisation de la conception des pièces. Mise au point de la fabrication et des traitements thermiques, notamment avec la réalisation de pièces de démonstration, ou l'accès à de plateformes de travail partagées. Contrôle ; caractérisation métallurgique, métrologique et mécanique. 23/11/2015 Journée technique Fabrication Additive Page 28 sur 28