commerce international

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Académie d’Aix-Marseille
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Support Cours L2
Economie Internationale
Chapitre 12 : Commerce international, croissance et développement Programme Commerce international, croissance et développement Notions essentielles Avantages comparatifs, division internationale du travail, protectionnisme, libre échange Notions complémentaires Balance des paiements, termes de l’échange, barrières tarifaires/non tarifaires, taux de change, régimes de change, OMC, FMI, banque mondiale L’internationalisation des échanges se caractérise par l’augmentation des échanges internationaux (marchandises, services, capitaux). La mondialisation (ou globalisation) est le processus qui conduit à une interdépendance croissante des économies, en raison de la multiplication des échanges internationaux et de leur libéralisation. Depuis les années 1950, le processus de mondialisation concerne principalement les marchandises et les services ; la mondialisation des capitaux s’accélère à partir des années 1980. Le commerce international  Le commerce international désigne l’ensemble des échanges de biens et de services qui s’effectuent entre pays différents. Une importation est un achat de biens ou de services à l’étranger. Une exportation est une vente de biens et de services à l’étranger. Le commerce international est une notion moins large que celle d'échange international qui comprend aussi les échanges de capitaux. Académie d’Aix-Marseille
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 Depuis le début des années 1950 le commerce international a connu un essor très important : l’augmentation des échanges internationaux est plus forte que celle de la production mondiale ce qui implique une augmentation des taux d’ouverture ( [(X+M)/ 2] * PIB) de la plupart des pays. Cette augmentation a surtout profité aux produits manufacturés. Les exportations de services ont aussi beaucoup augmenté. Les pays industrialisés tiennent une place centrale dans le commerce international puisqu’ils en assurent environ 70 %. Le commerce est globalement facteur de productivité, d’extension de marchés et donc de croissance 
On remarque généralement une corrélation entre la croissance économique mondiale et la croissance des échanges internationaux ; c’est le cas durant les « Trente glorieuses ». 
Différents mécanismes montrent que la croissance des échanges est un facteur de croissance économique ce qui favorise le développement : -­‐ Le commerce extérieur est source de croissance par le biais des importations : Déjà Adam Smith, auteur classique libéral, est favorable au libre-­‐
échange (infra) car il considérait que le commerce international permet d'importer des produits qui sont moins chers à l'étranger que sur le marché national : o L’importation de biens de consommation permet d'acheter à meilleur prix ; cette baisse de prix accroît le pouvoir d'achat des ménages, ce qui leur permet d’acheter davantage de produits ; cette augmentation de la demande est source de croissance pour l'économie nationale et les économies partenaires. L'importation permet aussi aux ménages d'acheter des produits qu'ils ne trouvent pas dans leur pays ce qui induit une amélioration de leur satisfaction. Académie d’Aix-Marseille
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o L’importation de biens de production par les entreprises permet de se les procurer de l'étranger lorsqu'ils y sont moins chers que sur le marché intérieur. Ainsi, il est possible de produire à moindres coûts et d’utiliser des technologies importées. Tout cela permet un accroissement de la productivité, une extension des marchés et est facteur de croissance économique. -­‐ Le commerce extérieur est source de croissance par le biais des exportations : L'exportation correspond à une demande, un débouché ; elle est donc directement facteur d'augmentation de la production, donc de croissance : augmentation des exportations  augmentation de la production  augmentation des revenus  augmentation de la demande intérieure  augmentation de la production  … -­‐ Le commerce extérieur est source de croissance par le biais de la spécialisation internationale : D’après la théorie des avantages absolus de Smith, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il est avantagé et à abandonner les autres productions. D’après la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il est le plus avantagé ou le moins désavantagé, et à abandonner les autres productions. La spécialisation est source de croissance car elle permet à chaque pays d'augmenter sa production de certains produits et ainsi de bénéficier d’éventuelles économies d’échelle. La DIT qu’elle induit mène à une optimisation de la production mondiale qui devrait naturellement conduire à une baisse des prix et à une hausse de la production car chaque produit est fabriqué par le pays le plus performant. Les avantages de chaque pays sont optimisés, tous devraient y gagner. Une tendance générale au libre-­‐échange Académie d’Aix-Marseille
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Au sens strict, le libre-­‐échange désigne la liberté de circulation internationale des marchandises. Au sens large, le libre-­‐échange désigne la liberté de circulation internationale des marchandises, services et des capitaux.  Le libre-­‐échange est un facteur d’augmentation des échanges commerciaux qui sont eux-­‐mêmes globalement des facteurs de croissance (voir supra).  Le GATT est un traité signé en 1947, destiné à promouvoir le libre-­‐échange et le multilatéralisme. Chaque pays s’engage à accorder à tout autre pays signataire de l’accord, les avantages commerciaux (par exemple, la réduction des tarifs douaniers) concédé à l’un d’entre eux. En outre, l’accord prévoit qu’aucun pays ne peut favoriser ses producteurs au détriment des importateurs. Le GATT admet des exceptions : constitution de zones de libre-­‐
échange (=> Chapitre 15), recours à un protectionnisme temporaire. Des négociations commerciales multilatérales (ou rounds) sont parvenues à réduire progressivement les barrières douanières et à élargir le domaine de compétences du GATT à de nouveaux produits : après les produits manufacturés, les produits agricoles, les services… En 1995, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se substitue au GATT. Elle constitue un organe de décision et peut statuer sur les conflits commerciaux entre pays membres. Tous les pays et tous les secteurs ne trouvent pas le même avantage au libre-­‐échange  Certaines spécialisations sont plus bénéfiques que d'autres : Certaines spécialisations ont des effets d’entraînement importants sur les secteurs situés à l’amont (demande de biens d’équipement et de consommations intermédiaires), à l’aval (biens complémentaires) et, globalement, sur l’ensemble de l’économie (contribution à la consommation de masse et à la croissance des revenus). D’autres Académie d’Aix-Marseille
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spécialisations, comme celles dans les produits primaires ont peu d’effets d’entraînement et sont donc moins source de croissance. Par ailleurs, les prix des produits primaires augmentent généralement sur le long terme moins fortement que ceux des produits manufacturés, ce qui induit une détérioration des termes de l’échange (réduction du rapport entre l’indice du prix des produits exportés et celui des produits importés) des pays spécialisés dans les produits primaires. Pour ces raisons, certains PED, notamment d’Asie du Sud-­‐est, cherchent à construire des avantages comparatifs, dans des productions dynamiques à l’échelle mondiale, en menant des politiques d’industrialisation de leur économie. Ils ont d’abord spécialisé leur appareil productif dans des produits à faible valeur ajoutée puis, progressivement, dans des produits incorporant des technologies plus avancées. Ces stratégies nécessitent l’impulsion des pouvoirs publics.  Les échanges internationaux peuvent mettre en difficulté certains secteurs. Les industries naissantes, qui ne sont pas encore compétitives, risquent de ne pas être en mesure de se développer. Les industries vieillissantes, concurrencées par les pays à faibles coûts de main-­‐d’œuvre, risquent de disparaître, ce qui peut induire des problèmes sociaux importants. Des tendances plus ou moins fortes au protectionnisme Au sens strict, le protectionnisme regroupe toutes les mesures des pouvoirs publics visant à diminuer les importations. Au sens large, le protectionnisme regroupe toutes les mesures des pouvoirs publics visant à diminuer les importations et à augmenter les exportations.  Les différentes modalités du protectionnisme : - Barrières tarifaires (droits de douane) Académie d’Aix-Marseille
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- Barrières non tarifaires (prohibition de certaines importations, limitations quantitatives d’importation, normes contraignantes, subventions aux exportations) - Dumping commercial (vente à perte), social (faiblesse des coûts de la main-­‐d’œuvre) et monétaire (dépréciation monétaire) Motivations du protectionnisme : - Protéger les branches non compétitives (naissantes ou vieillissantes) ; - Améliorer les comptes extérieurs.  La tendance générale du commerce international depuis la fin de la seconde guerre mondiale est toutefois à la libéralisation des échanges, malgré la persistance de mesures protectionnistes. La division internationale du travail  D’après les théories de Smith et de Ricardo, les pays se spécialisent dans les produits pour lesquels ils ont un avantage absolu ou comparatif et abandonnent la production des autres produits. D’où une division internationale du travail : les pays du Nord produisent et exportent des produits manufacturés et les pays du Sud produisent et exportent des produits primaires. Il s’agit d’un échange de complémentarité car des pays complémentaires s’échangent des produits complémentaires.  Mais la situation actuelle du commerce international ne vérifie pas cette DIT : - Les principaux exportateurs de produits manufacturés sont les pays industrialisés, mais les principaux exportateurs de produits agricoles sont aussi les pays industrialisés. - Certains pays du Sud exportent de plus en plus de produits manufacturés. - Une grande partie des pays du Sud est exclue des échanges internationaux. Académie d’Aix-Marseille
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- Les principaux exportateurs et importateurs mondiaux sont les pays industrialisés ; ils commercent surtout entre eux. Il s’agit donc d’un échange entre pays similaires (de développement comparable). - Une grande partie des échanges (essentiellement entre pays développés) est constituée d’échanges croisés concernant des produits similaires issus des mêmes branches. La comptabilisation et le règlement des échanges  La balance des paiements est un document comptable qui récapitule, généralement pour une année, tous les flux attachés aux transactions entre les résidents et les non-­‐résidents d’un pays (marchandises, revenus, IDE et investissements en portefeuille …). Chaque entrée de devises est comptabilisée au crédit et chaque sortie de devises est comptabilisée au débit. Une exportation correspond à une entrée de devises et est donc comptabilisée au crédit ; en revanche un investissement à l’étranger correspond à une sortie de devises et est donc comptabilisé au débit.  Il existe deux grands types de régimes de change : -­‐ Le régime de changes fixes tel le système établi lors de la conférence de Bretton Woods en 1944. Il s’agit d’un système dans lequel les taux de change sont définis par les autorités monétaires et ne peuvent être modifiés que par une dévaluation ou une réévaluation. Cette même année ont été créés le Fonds monétaire international (FMI) qui est une caisse commune ayant pour objectif d’aider les pays en cas de difficultés de paiements, et la Banque mondiale qui est une institution internationale de financement du développement. Depuis le milieu des années 70 le FMI et la Banque mondiale se sont orientés vers l’assistance financière aux pays en développement (=> Chapitre 14). -­‐ Depuis 1976, un autre régime de change est institué : le système des changes flottants. Les changes flottants désignent un Académie d’Aix-Marseille
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système dans lequel les taux de change varient librement en fonction de l'offre et de la demande de devises sur le marché des changes. Il n'est donc plus possible d'effectuer une dévaluation ou une réévaluation puisque les monnaies s’apprécient ou se déprécient selon la loi du marché.  Le taux de change est le prix d’une devise exprimée en une autre devise ; si une monnaie est plus demandée qu’offerte, son taux de change a tendance à s’apprécier et si, au contraire, une monnaie est plus offerte que demandée son taux de change a tendance à se déprécier. Lorsque les différents comptes de la balance des paiements sont globalement débiteurs, de la monnaie nationale est vendue contre des devises et donc le taux de change se déprécie ; lorsqu’ils sont globalement créditeurs, des devises sont vendues contre de la monnaie nationale et donc le taux de change s’apprécie. Le poste de la balance des paiements qui enregistre généralement les flux les plus importants est celui des « investissements de portefeuille » (=> Chapitre 13) ; c’est donc lui qui a la plus forte influence sur le taux de change. Depuis les années 1980, on assiste un accroissement considérable des échanges de capitaux. Ceux-­‐ci passent rapidement d’une place financière à une autre pour aller là où ils sont les mieux rémunérés (surtout en termes de taux d’intérêt) et là où les risques sont les plus faibles. Le taux d’intérêt est un déterminant important du taux de change (hausse des taux d’intérêt  entrée de capitaux  conversion de devises en monnaie nationale  appréciation du taux de change). Académie d’Aix-Marseille
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