Grands Magasins et Commerce
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Grands Magasins et Commerce
13 h Jeudi 17 avril 2014 poitiers en 1914 Grands magasins et commerce Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, l’auteur Gérard Simmat et l’historien JeanMarie Augustin nous font vivre Poitiers en 1914. A Pâques, on parlait commerce et concurrence. Le magasin des « Nouvelles Galeries Parisiennes », sur la place d’Armes, se trouvait à l’emplacement de l’ex-Printemps ; il fut construit en 1895 sous le nom de « Galeries Parisiennes ». N ous sommes à la veille de Pâques (dimanche 12 avril 1914). Les habitants de la campagne s’apprêtent à extraire du bas de laine national, les beaux écus destinés à être transformés en habits neufs, en bijoux pour les épousailles futures, en objets de luxe ou d’utilité. Les habitants de la ville aussi se disposent aux achats. Il n’est rien qui facilite l’ouverture du porte-monnaie comme le pur soleil d’avril. Aussi les commerçants de notre ville, dans l’espoir de cette clientèle, font-ils, eux aussi des frais considérables pour se mettre à l’unisson. Ces efforts doivent être encouragés et la clientèle locale doit affluer… Hélas ! Les magasins de Paris sont là, eux aussi ! Au moment où la province fait de louables tentatives de décentralisation, la Capitale s’introduit, submerge, Le magasin Paris-Poitiers, place d’Armes. Il fut entièrement détruit par un violent incendie au milieu des années 1920 et jamais reconstruit à cet emplacement qui est occupé aujourd’hui par la Société Générale. anéantit le commerce départemental pour s’enrichir de ses dépouilles. Alors que les commerçants de notre ville se sacrifient au point de vendre les mêmes articles que leurs collègues de Paris au même prix, les grands magasins de Paris leur font, à peu de frais, la plus redoutable concurrence. La lutte n’est pas égale. L’étiquette de Paris exerce une magnifique influence sur trop de personnes qui ne réfléchissent pas assez ! Il semble à beaucoup d’entre elles que ce qui leur arrivera de Paris est de beaucoup supérieur à ce Le magasin de bonneterie et de lingerie « A la Confiance », 54 rue Carnot : J. Breuil avait de nombreuses cordes à son arc mais ferma son entreprise en 1914. qu’elles auraient pour moins cher à leur porte ! “ L’étiquette de Paris exerce une magnifique influence sur trop de personnes ” Elles ne pensent pas qu’en privant de son petit bénéfice le commerçant à qui, logiquement, elles doivent s’adresser, elles commettent une lourde faute. Quant à ce qui concerne la qualité des marchandises, ne vous y trompez point : c’est la même. Que nos lectrices – c’est surtout à elles que nous nous adressons – se pénètrent bien de cette vérité qu’elles doivent aider leurs compatriotes à vivre et non pas, par légèreté, irréflexion ou snobisme se faire leurs artisans de leur mort. ” Cet article sur la concurrence des grands magasins parisiens, vis-à-vis du commerce local, est paru dans Le Courrier de la Vienne du 12 avril 1914. La mercerie E. Humbert, au 19 rue Magenta, également magasin de modes, une des 34 merceries répertoriées sur la ville de Poitiers à l’époque ; elle avait déjà fermé ses portes en 1914.