L`Equipe raconte Sébastien Loeb

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L`Equipe raconte Sébastien Loeb
L'Equipe raconte Sébastien Loeb
GENCOD : 9782363470225
PASSAGE CHOISI
Pour son premier rallye mondial au volant d'une Citroën, Sébastien Loeb crée la sensation
avec une incroyable deuxième place derrière Panizzi, la référence sur asphalte.
SUR ORBITE
1. La pression
Au San Remo, les attentes sont nombreuses autour du nouveau pilote Citroën.
Par Jean-Paul Renvoizé
DÈS LA SÉANCE de déverminage, sur les hauteurs de Bor-ghetto d'Arroscia, Sébastien
Loeb, virtuel champion de France 2001, ressent clairement une pression aussi diffuse
qu'inhabituelle se porter sur lui. «Je fais tout pour l'ignorer, mais elle est bel et bien là...
confesse le jeune homme de vingt-sept ans. J'ai bien conscience que le fait de me retrouver
au départ de mon premier rallye en tant que pilote d'une WRC officielle est une chance
formidable, mais je ne peux ignorer l'enjeu que cela représente pour mon avenir. Plus que
jamais, les regards vont être braqués sur moi. Et pas seulement ceux des gens de Citroën
Certes, on ne m'a fait aucune promesse pour l'avenir et l'équipe ne m'impose aucune
obligation de résultat, mais je ne suis pas dupe. Il est clair que je joue ici une carte importante
capable d'influencer la suite de ma carrière.»
Grâce à une dérogation de la Fédération internationale qui oblige les concurrents du
Championnat du monde «Super 1 600» - qu'il domine depuis le début et dont il restera le
leader quoi qu'il arrive après le San Remo - à participer aux six manches que compte cette
nouvelle série, Loeb passe ainsi la surmultipliée et frappe aujourd'hui à la plus haute porte de
la compétition routière. «Mes débuts n'ont pas été précoces dans la discipline, observe-t-il,
mais il est vrai qu'une fois lancé, j'ai fait en sorte de progresser sans trop d'à-coups. J'ai pris
les choses comme elles venaient et c'est allé assez vite.»
2. L'exploit
Impressionnant d'aisance, Loeb signe ses premières victoires de spéciales lors de la
deuxième étape.
Par Jean-Paul Renvoizé
QUELLE QUE SOIT sa fin de course dans ce 43e Rallye San Remo, le 6 octobre 2001 aura
gravé le point de départ de la carrière internationale de Sébastien Loeb. À 8 h 48 et quelques
secondes, le «rookie» s'est en effet offert son premier temps scratch dans le cadre d'une
manche mondiale en franchissant en trombe la ligne d'arrivée du deuxième chrono de la
journée à Madona di Carminé. Et quel scratch ! L'Alsacien s'est carrément offert la peau de
cinq champions du monde d'un coup : celles de Didier Auriol, son parrain de l'équipe de
France, de Carlos Sainz, de Colin McRae, de Tommi Mäkinen et de Marcus Grönholm. Rien
de moins ! L'exploit a été unanimement salué. L'écurie concurrente Mitsubishi-Ralliart s'est
même fendue d'un communiqué aussi inhabituel que dithyrambique à son égard : «Le pilote
Citroën, habituellement engagé en Championnat Super 1600, et qui fait ses débuts au volant
d'une WRC officielle engagée par le constructeur français, démontre, en réalisant le meilleur
temps sur les 25 kilomètres de la spéciale de Molini, qu'il est une star du futur.» Après trois
temps scratch, Loeb est collé aux basques de Panizzi.
3. La reconnaissance
Deuxième du San Remo, à la surprise générale, l'Alsacien séduit déjà le monde du rallye.
Par Jean-Paul Renvoizé
EN ACCEPTANT le cadeau de Citroën de disputer le San Remo au volant d'une Xsara WRC,
Sébastien Loeb savait qu'il se mettait, de facto, sous l'oeil d'un microscope révélant sur
écran géant ses aptitudes à intégrer le clan majeur, celui de l'élite du Mondial des rallyes. Mis
dans les conditions de la paramécie sur la lamelle, le jeune espoir national d'une discipline
qu'il pratique assidûment depuis cinq ans seulement se devait d'avoir les nerfs solides s'il
voulait faire étalage de ses dispositions dans ce contexte.
Mais le coup d'essai s'est transformé en coup de maître : il lui aura donc suffi de trois jours
d'un récital sans bémol, achevé en solo jusqu'au point d'orgue, pour convaincre. Considéré
par ses pairs comme l'un des leurs, déjà convoité par certaines écuries, «Seb», l'aspirant, est
devenu en l'espace d'un week-end la «French rising star Loeb» («Loeb, l'étoile montante
française»). Épaulé dès ses débuts par Frédéric Schmitt, un directeur de société originaire de
Thionville, passionné de sport automobile, parrainé par Didier Auriol, le jeune homme de
vingt-sept ans vient de quitter la rampe de lancement pour se mettre sur une orbite mondiale.
Guy Fréquelin, qui lui a donné sa chance internationale et le chaperonne désormais, se dit,
on le comprend, convaincu d'avoir fait le bon choix : «Sa prestation au San Remo me comble
de satisfaction mais ne me surprend pas, avoue le patron de Citroën Sport, réputé pour ne
pas délivrer facilement ses satisfécits. Pour l'avoir suivi de près depuis un bon moment, il me
paraît évident que Sébastien recèle un vrai talent et des qualités rares. Avec lui, j'ai
rapidement noué un contact privilégié : nous sommes vraiment en phase et je ne cache pas
que je fais tout pour l'aider avec l'expérience de pilote que j'ai. Je pense qu'il l'a compris.»
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