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La production de l’English National Opera (London Coliseum)
pour deux dates uniques en France au théâtre de Caen.
le samedi 24 octobre à 20h
le dimanche 25 octobre à 17h
LES PIRATES DE PENZANCE
W. S. Gilbert et A. Sullivan
Orchestre Philharmonique
du Luxembourg
Chœurs du Théâtre National de la Sarre
Timothy Henty direction musicale
Mike Leigh mise en scène
CONTACT : Christophe Hellouin ([email protected])
02 31 30 48 20 / 06 32 32 22 96
LES PIRATES DE PENZANCE
DE WILLIAM SCHWENCK GILBERT (1836-1911) ET ARTHUR SULLIVAN (1842-1900)
Orchestre Philharmonique du Luxembourg
Chœurs du Théâtre National de la Sarre
Timothy Henty direction musicale
opéra comique en 2 actes créé au
Fifth Avenue Theatre à New York
le 31 décembre 1879
Reprise londonienne : le 3 avril 1880
à l’Opéra-Comique
Mike Leigh mise en scène
Alison Chitty scénographie et costumes
Francesca Jaynes chorégraphie
Paul Pyant lumières
Adrian Powter major-general Stanley
Joshua Bloom le Roi des Pirates
Robert Murray Frederic
Mark Richardson sergent de police
Claudia Boyle Mabel
Rebecca de Pont Davies Ruth
Production : English National Opera
Coproduction : Les Théâtre de la Ville de Luxembourg en collaboration
avec Le Théâtre National de la Sarre
La Région Basse-Normandie soutient cet événement au côté de la Ville de
Caen.
Autres représentations de ce spectacle : vendredi 16 et dimanche 18
octobre 2015 au Grand Théâtre du Luxembourg.
spectacle en anglais surtitré
durée : 2h10 avec entracte
samedi 24 octobre à 20h
dimanche 25 octobre à 17h
À PROPOS
« Gilbert et Sullivan, deux artistes de
talent, apportèrent à leur collaboration
des qualités complémentaires : chez le
compositeur doté d’un excellent sens
de l’humour, une inspiration musicale
pleine de lyrisme et de piquant, fondée
sur un métier infaillible, et chez le poète
armé d’intuition musicale, un sens de
l’absurde pince-sans-rire, associé à une
grande invention métrique. C’est ainsi
que, chacun remédiant aux faiblesses
de l’autre, ils formèrent volens nolens,
un génie bicéphale. » Ainsi Piotr
Kaminsky présente le duo dans Mille
et un opéras.
Les opéras comiques de Gilbert et
Sullivan ont fait et font toujours le
bonheur des spectateurs anglo-saxons.
Pourtant leur répertoire ne s’est pas
imposé en France. Le théâtre de Caen a
choisi de rendre justice à la qualité tant
musicale que dramatique des opéras
des deux compères.
Ce"e production des Pirates de
Penzance a été créée le printemps
dernier à l’English National Opera
(Coliseum) de Londres. Franc succès,
l’opéra a même été retransmis dans les
cinémas générant une rece"e inégalée
pour une retransmission d’opéra (source
Forum Opéra).
La reprise de la production sur le
continent ne connait que quatre dates.
Deux au Grand Théâtre du Luxembourg
et deux au théâtre de Caen. Pour
ce"e reprise, l’excellent Orchestre
Philharmonique du Luxembourg est en
fosse, dirigé par Timothy Henty qui a
déjà dirigé la production à Londres.
À la mise en scène : Mike Leigh. Si le
réalisateur anglais est plus connu pour
son cinéma d’auteur (souvent comparé
à Ken Loach), il a signé de nombreuses
mises en scène de théâtre. Ce"e
production des Pirates de Penzance est
son premier opéra. Mike Leigh connait
très bien le répertoire de Gilbert et
Sullivan. En témoigne son film TopsyTurvy (1999), doublement oscarisé,
qui a pour toile de fond la création de
Mikado, un opéra célèbre du duo (voir
figures largement inspiratrices dans
la culture populaire notamment à
destination des enfants à l’instar de
Pirates des Caraïbes, L’Île au trésor
ou Robinson Crusoé. À l’origine, le
livret portait non pas sur des pirates,
mais sur de simples brigands, en
référence inavouée aux Brigands
d’Offenbach. Il faut dire que
l’opére"e à la française connait un
vrai succès dans la seconde moitié
du XIXe siècle et qu’Offenbach,
Lecocq et Hervé règnent en maîtres
sur les scènes londonniennes sous
Victoria.
C’est donc sur une note d’humour
et dans un répertoire inhabituel
que s’ouvre la saison 2015-2016 du
théâtre de Caen.
page suivante).
Comme son titre l’indique, le livret
met en scène une bande de pirates,
« Savoy opera »
Savoy Theatre, 1881
Richard d’Oyly Carte, jeune agent ambitieux, était présent à la toute première création
de Gilbert et Sullivan, Thepsis. Il fut vite sensible à l’équilibre entre le livret et la musique
des œuvres du duo. Il accompagna leurs premiers succès et décida la construction
d’une salle qui serait spécialement dédiée à leurs réussites. En 1881, un luxueux théâtre
de 1300 places s’ouvre : le Savoy. Le nom du lieu inspirera la désignation d’un genre :
le « Savoy opera » afin de le distinguer de l’opére"e française.
Nombreux sont les artistes qui y créèrent leurs œuvres dans l’a"ente de l’accueil d’une
nouvelle œuvre de Gilbert et Sullivan. Cependant aucun artiste ne réussit à égaler
leurs succès. Tous tombés dans l’oubli aujourd’hui, le terme de « Savoy opera » ne
désigne plus que les 13 œuvres de Gilbert et Sullivan.
DUO GILBERT & SULLIVAN
William Schwenk Gilbert (1836-1911)
C’est un jour de novembre 1869 que les
deux hommes se rencontrent dans les
coulisses d’un théâtre où ils étaient tous deux
programmés. Sullivan présentait une courte
comédie musicale, Cox and Box, et Gilbert
venait d’écrire le livret de Ages Ago. Qui
aurait pu prétendre alors que les deux noms
deviendraient indissociables ?
Fils d’un chirurgien de la marine, Gilbert,
né en 1836, aurait aimé suivre une carrière
militaire mais il dut se contenter d’un poste
administratif avant qu’un petit héritage
lui perme"e d’échapper à ce"e routine
qu’il détestait. Il occupa alors son temps à
écrire des textes comiques pour la presse et
des pièces de théâtre. En 1871, six théâtres
londonniens le programmaient.
Arthur Sullivan (1842-1900)
Sullivan, né en 1842, a montré très tôt
des dons musicaux (son père était chef de
musique dans un Collège militaire) : d’abord
comme enfant de la Chapelle Royale puis
comme élève de la Royal Academy of Music.
Après deux ans passés au Conservatoire
de Leipzig, il retrouve l’Angleterre et se
lie d’amitié avec George Grove (le père
du fameux dictionnaire). À 20 ans déjà il
jouissait d’une certaine reconnaissance et
appartenait à l’establishment. Ses pièces
pour piano, son Concerto pour violoncelle,
son Te Deum pour le mariage du prince
de Galles (futur Edouard VII dont il devint
l’intime) lui valurent bien des éloges.
La collaboration entre Gilbert et Sullivan
commence sur un semi-échec, Thepsis (1871)
TOPSY-TURVY, film de Mike Leigh
1999 - 2h40
Avant de mere en scène Les Pirates de Penzance, Mike Leigh s’est intéressé de près
au duo Gilbert & Sullivan en leur consacrant en 1999 son film Topsy-Turvy qui a reçu
deux Oscars.
Le film retrace la remise en question artistique des deux compères suite à l’échec de
leur pièce Princess Ida, eux qui jusque là n’avaient connu que les succès. Mais un jour
Gilbert revient tout ébloui d’une exposition sur la culture japonaise. Il se plonge tout
de suite dans l’écriture d’une pièce intitulée Mikado. Enthousiasmé par cee nouvelle
inspiration, Sullivan compose la musique. Le duo retrouve alors la ferveur du public.
Le cinéma Lux propose la projection de ce film le jeudi 29 octobre à 18h45.
Entrée libre sur présentation du billet Les Pirates de Penzance ou de la carte abonné théâtre de Caen
Les deux hommes continuèrent à faire cavalier seul
avant que naisse Trial by Jury (1875), présenté la
même soirée à la suite de La Périchole d’Offenbach,
à une époque où l’opére"e française était en vogue
à Londres. C’est un triomphe, l’ère Gilbert & Sullivan
commençait. Pendant quinze ans, ils connurent une
suite quasi ininterrompue de succès si bien qu’on ne
pouvait parler de l’un sans parler de l’autre. Pour
autant, les deux hommes étaient très différents et
ne se manifestaient guère d’amitié hors contexte
professionnel. Il s’agissait en fait plus d’un mariage
de raison que d’un mariage d’amour. En effet, les
goûts simples de Gilbert n’étaient pas de nature à
lui faire apprécier les relations aristocratiques de
Sullivan. De même, l’esprit frondeur de Gilbert n’était
pas toujours du goût de Sullivan. Ses livrets, bien
souvent, ridiculisaient la société victorienne : Trial by
jury moquait la justice ; Les Pirates de Penzance (1879),
la police et les aristocrates de la Chambre des Lords ;
Patience (1881), les esthètes, à l’instar d’Oscar Wilde
ou Whistler. Ce"e défiance encourageait Sullivan à
continuer à composer de la musique « sérieuse ».
Mais la comparaison entre le revenu obtenu suite au
succès d’un comic opera avec Gilbert ou celui obtenu
suite à la composition d’un oratorio seul ne perme"ait
pas d’hésiter.
Sullivan est anobli en 1883 (la même distinction ne
sera accordée à Gilbert que 25 ans plus tard) mais
cela n’empêchera pas la création de The Mikado
(1885) dans lequel Gilbert se moque des aristocrates
que désormais Sir Sullivan fréquente assidûment.
L’œuvre sera pourtant un succès sans égal : 9 000
représentations1 à travers le monde.
Les associés devenus maintenant ennemis en privé
tentèrent bien de réussir séparément mais à chaque
fois ils devaient se contraindre à revenir bon gré, mal
gré l’un vers l’autre jusquà Utopia Limited (1893) et
The Grand Duke (1896) dont les succès ne furent plus
ce qu’ils avaient été, voire un fiasco complet s’agissant
du dernier. Le charme était rompu et c’en fut fini de leur
géniale collaboration. Sullivan meurt en 1900. Gilbert,
richissime, lui survit jusqu’en 1911.
Le public ne les oublia jamais. Les œuvres de Gilbert
et Sullivan suscitèrent une pratique musicale un peu
partout jusque dans les villages les plus reculés de
Grande-Bretagne. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare
de retrouver dans un fond de bibliothèque familiale un
recueil de Gilbert et Sullivan ou d’entendre une classe
d’école primaire entonner un air connu. Un festival
estival de trois semaines leur est même consacré
chaque année dans le Yorkshire à Harrogate où trois
théâtres dans la ville accueillent jusqu’à 15 productions
et 40 représentations.
1. Chiffre avancé par Gerard Gefen dans Histoire de la
musique anglaise (Fayard)
ARGUMENT
ACTE I
Un lioral rocheux, sur la côte de Cornouailles
Frederic, apprenti pirate, vient de célébrer ses 21 ans, âge
qui lui permet d’accéder au rang supérieur avec tous les
privilèges afférents. Ses compagnons célèbrent sa maturité
professionnelle. Ruth, ancienne nourrice de Frederic et au
service des pirates, déclare qu’au départ le père de Frederic
voulait qu’elle lui fasse suivre une formation de pilote. Mais
étant un peu sourde, elle avait confondu le mot « pilot » avec
« pirate » et ne s’était rendue compte de sa méprise qu’une
fois le jeune garçon confié aux pirates. Ceux-ci n’en célèbrent
pas moins l’événement.
Ruth nourrit des sentiments à l’égard de Frederic et aimerait
partir avec lui et l’épouser mais celui-ci avoue avoir des
réticences à ce…e idée. C’est alors qu’un groupe d’adorables
jeunes filles arrivent au repaire des pirates, toutes filles du
Major-general Stanley. L’apparition fait naître une dispute
entre Frederic et son ancienne nourrice (« Oh false one »).
Les jeunes filles descendent vers le rivage en s’émerveillant
de la beauté des lieux (« Climbing over rocky mountain »).
Frederic va à leur rencontre et leur annonce qu’il souhaite
demander sa main à l’une d’entre elle afin de lui perme…re
de sortir de la piraterie (« Stop ladies, pray »). Effrayées,
aucune d’entre elles ne cède à ses avances, sauf Mabel qui
reproche à ses sœurs leur absence de compassion. (« Poor
wand’ring one »). Afin que Mabel et Frederic puissent avoir
un moment de solitude, elles leur tournent le dos pour parler
de la pluie et du beau temps (« How beautifully blue the
sky »).
Surgissent alors les pirates qui viennent surprendre les
jeunes filles leur annonçant vouloir en faire leurs femmes.
Mabel leur rappelle que leur père est le Major-general
Stanley. Ce dernier paraît alors (« I am the very model of a
modern Major-general ») s’opposant à ces mariages forcés.
Réalisant cependant que sa position n’impressionne guère
ses adversaires, il déclare être orphelin (les pirates ayant
juré de ne jamais faire de mal à un orphelin). Les pirates, peu
convaincus, décident tout de même de laisser parler leur bon
fond. Ignorant les protestations de Ruth, Frederic, quant à lui,
se réjouit de sa future union avec Mabel.
ACTE II
Sur les terres du Major-general Stanley : une chapelle en
ruine au clair de lune
Les jeunes filles réconfortent le Major-general, bouleversé à
l’idée que son mensonge (de se dire orphelin) ait pu ternir la
réputation de sa famille. Face à ce…e scène, Frederic entend
à présent affronter les pirates avec l’aide de la police, qui fait
son apparition. Les policiers menés par un vaillant sergent
se donnent du courage en chantant. Frederic s’apprête à
les suivre quand il est stoppé par Ruth et le Roi des pirates.
Ils expliquent à Frederic que son apprentissage devait se
poursuivre jusqu’à son 21e anniversaire. Étant né une année
bissextile, un 29 février, il ne fête là que son 5e anniversaire.
Le Roi des pirates enjoint à Frederic de respecter son devoir.
Le jeune homme se plie immédiatement à ses ordres.
Changeant du coup d’alliance, il avoue au Roi que le Majorgeneral a menti en prétendant être orphelin. Ils prome…ent
de se venger (trio « Away, away ! »)
Frederic informe Mabel qu’il n’a…eindra pas l’âge de 21 ans
avant 1940. Convaincue qu’il pourrait ignorer les exigences
des pirates, elle l’implore de rester auprès d’elle, en lui
prome…ant de lui rester fidèle. Après le départ de Frederic,
Mabel explique aux policiers que Frederic est retourné auprès
des pirates, tout en louant son extrême sens du devoir. Elle
décide d’affronter les pirates avec l’aide des policiers (« I’ll
be brave »). Le sergent déplore les difficultés auxquelles la
police se trouve confrontée.
La bataille décisive approche, retardée par l’apparition du
Major-general en chemise de nuit car il ne trouve pas le
sommeil. Ses jeunes filles, en chemise de nuit également, le
réprimandent d’avoir qui…é son lit à une heure si tardive.
Frederic et les pirates s’emparent du Major-general et
parviennent à défaire les forces de police. Les appels à l’aide
que Mabel adresse à Frederic se heurtent à son sens du
devoir. Le sergent de police ordonne aux pirates de se rendre
au nom de la Reine Victoria. Incapables de résister à un tel
appel, les pirates baissent les armes. D’autant que comme
Ruth le rappelle, ils sont tous des pairs du royaume ayant
mal tournés. Suite à ce…e révélation, le Major-general décide
de leur accorder son pardon, de leur restituer leurs mandats à
la Chambre des Lords et de les récompenser en leur donnant
ses filles en mariage.
GILBERT ET SULLIVAN : QUELQUES REFLEXIONS
par Mike Leigh
Un soir de 1999, Jim Broadbent et moi-même assistions, en tant que
spectateurs, au Festival du film de New York. Notre film consacré
au duo Gilbert et Sullivan, Topsy-Turvy, dans lequel Jim incarne
William S. Gilbert, avait été projeté la veille. Ce soir-là, c’était au
tour de Dans la peau de John Malkovich, une merveilleuse comédie
fantastique réalisée par Spike Jonze, sur un scénario de Charlie
Kaufman, où quantité d’individus, en empruntant une portée
dérobée aux pouvoirs magiques, se retrouvent instantanément
dans la peau du célèbre acteur John Malkovich.
Subitement, Jim et moi avons échangé un regard. Toute la
quintessence de l’intrigue gilbertienne de la « potion magique »
transparaissait dans ce$e comédie. Totalement plongés les deux ou
trois années précédentes, dans la vie, l’œuvre et les préoccupations
de William S. Gilbert, nous n’ignorions pas sa prédilection pour des
stratagèmes capables de transformer, avec force conséquences
spectaculaires, un individu en un tout autre être ou en une version
différente de lui-même.
Ce$e potion magique fut la bête noire qui empoisonna les relations
professionnelles entre William S. Gilbert et Arthur Sullivan. À chaque
fois que Gilbert proposait l’idée, Sullivan l’écartait. Il détestait les
procédés fantastiques qui altéraient la réalité. Son unique objectif
consistait à « camper une histoire mêlant motivation et probabilité
humaines », comme il l’écrivait à Gilbert en 1884.
Bien entendu, ils avaient usé de ce$e potion dans The Sorcerer, leur
première collaboration véritablement aboutie, sous la forme d’un
philtre d’amour. Mais ce qui échappait à Sullivan, c’est que la trame
de chacun des opéras ultérieurs se nouerait autour d’une potion
sans la matérialiser pour autant, puisque toutes ces œuvres lyriques
font intervenir une transformation d’identité et que, loin de ne pas
traiter les émotions humaines, l’univers métaphorique de Gilbert
lui a, au contraire, donné les moyens de s’y a$eler, encore qu’avec
une idiosyncrasie qui lui est propre. Sur les digues construites
sur les berges de la Tamise à Londres repose la stèle funéraire de
Gilbert ; y est gravée l’épitaphe suivante : « His Foe was Folly, and
his Weapon Wit » (La so$ise était son adversaire, et l’esprit son
arme). Ce$e inscription est par trop évasive. Gilbert percevait le
monde comme un gigantesque chaos, au sein duquel nos vies sont
autant d’accidents brutaux provoqués par la naissance, le destin et
la bévue humaine, une jungle où règnent le désordre et le délire,
où nous aspirons tous à être autrement que nous sommes, et où
personne n’est véritablement celui ou celle qu’il/elle semble être.
Pouvoir. Condition sociale. Rang. Devoir. Hypocrisie et affectation.
Jeunesse et vieillesse. Les obsessions de Gilbert se retrouvent dans
tous ces opéras, la première d’entre elles ayant trait au caractère
arbitraire des règles et réglementations absurdes de la société.
Jeune avocat raté, Gilbert est devenu magistrat non professionnel
au crépuscule de sa vie. Ce procédurier compulsif s’est pris de
passion pour le monde de la justice anglaise, a fortiori pour sa
théâtralisation. Mais, sous des dehors de respectabilité conformiste,
ses satires féroces à l’encontre des contraintes implacables
imposées par le droit et la bienséance révèlent l’authentique esprit
libre et le véritable anarchiste qui sommeillent en lui. Sans doute se
serait-il inscrit en faux contre ce portrait ; pourtant, ses penchants
subversifs sont indéniables, et il aurait difficilement pu être qualifié
de conformiste.
Les deux principaux éléments de toutes ces opére$es, ou « Savoy
Operas », sont le droit et l’identité. La magie ne surgit que dans
trois d’entre elles, mais le changement notable causé par ce$e
intervention surnaturelle n’est qu’une variante sur la manipulation
des lois et des règles. Malgré la profusion de romances, celles-ci ne
conduisent pas l’intrigue et, sorties de leur contexte, elles pèchent
par leur sentimentalisme assommant. De ce fait, elles se distinguent
rarement du « tout-venant » dans le théâtre musical léger, voire
dans le mélodrame victorien.
[...]
Gilbert et Sullivan qualifiaient leurs spectacles « d’opéras comiques ».
Il ne s’agit certainement plus de simples opéras « légers » qui, bien
souvent, s’apparentent à des offres romantiques sans consistance,
ni « d’opére$es », autrement dit des représentations apprêtées et
creuses, sans nuance ni côté sombre. Car c’est justement leur côté
sombre, leurs « aspérités » qui distinguent leurs « Savoy Operas ».
Peut-être serait-il plus utile de les appeler des opéras grotesques.
Loin d’être péjoratif, cet épithète évoque mieux leur véritable nature
et l’esprit qui les caractérise.
À moins qu’il ne s’agisse pas d’opéras absurdes ? Gilbert a
indéniablement devancé le Théâtre de l’absurde, tout comme
Alfred Jarry, dont l’Ubu Roi scandalisa les salles parisiennes en
1896. Rhinocéros de Ionesco est assurément une pièce à potion
magique, bien qu’elle n’ait absolument rien d’amusant, et il n’est
guère surprenant d’apprendre que Samuel Becke$ vouait un
véritable culte au duo formé par Gilbert et Sullivan.
Leurs opéras sont souvent mal compris. Ils sont qualifiés de satires,
ce qu’ils ne sont pas. Peut-être existe-t-il des éléments satiriques dans
Iolanthe ou Utopia Limited, mais il n’est jamais dans l’intention de
Gilbert d’établir des parallèles. Il se contente de pencher son miroir
sur le monde pour refléter sa folie. Est tout aussi mal comprise son
a$itude, très critiquée, envers les vieilles dames. Il ne les condamne
pas ; il ne fait que se lamenter sur le cours de la vie. Nous vieillissons
tous, mais les femmes dotées d’un physique quelconque ou ingrat
franchissent ce$e étape plus difficilement que les beautés. Si ces
spectacles sont tombés en défaveur au fil des ans, c’est aussi parce
que les me$eurs en scène n’ont pas su cerner leur atout. D’où des
productions ennuyeuses, insipides, mièvres, souvent kitsch sans
raison, et totalement hors sujet.
Qu’est-ce, alors, que l’opéra « gilbertien » ? Le terme est utilisé
depuis plus d’un siècle et, pour le comprendre, il nous faut
analyser l’alchimie stylistique de l’art de Gilbert en tant qu’auteur
dramatique. Comme nous l’avons vu, il observe le monde via la
lunee déformante de l’ironie et du paradoxe. Son génie consiste
à concilier les contraires par un imperceptible tour de passe-passe.
La recee gilbertienne ? Mêler le surréel au réel, et la caricature
au naturel. En d’autres termes, narrer une histoire parfaitement
extravagante de manière totalement impassible. Ou dissimuler
la bombe d’un anarchiste subversif sous une respectabilité
bourgeoise.
[...]
Et nous touchons là le cœur du sujet. Gilbert était, avant tout,
un remarquable poète. Un volume des « Savoy Operas » recèle
des joyaux. Ouvrez-le à n’importe quelle page : une merveille
vous y aend. Rien d’étonnant donc à ce que Gilbert ait suscité
l’inspiration de Sullivan. Ces deux hommes étaient, l’un et l’autre,
extrêmement doués. Mais le secret de leur réussite, c’est qu’ils
savaient écrire pour l’autre. Malgré leurs différends légendaires, ils
cultivaient des rapports extraordinaires.
En dépit de leurs personnalités antinomiques – un Sullivan
exubérant et jovial, un Gilbert sardonique et renfrogné – ils
partageaient un sens de l’humour. Aucune des autres compositions
de Sullivan ne rivalise avec la musique à laquelle les textes subtils
de Gilbert ont donné naissance. Il a su en taquiner et galvauder
les mots, et aussi les accentuer en en extrayant la saveur et le sens
par l’entrecroisement et la proximité de savoureux et imprévisibles
accords.
La plupart des créations de Sullivan, solennelles ou plus légères,
se révèlent intéressantes et agréables. Sans les « Savoy Operas », il
mériterait certainement une place au panthéon des compositeurs
de second ordre, non seulement pour The Lost Chord et Onward,
Christian Soldiers, mais aussi pour des pièces telles que son
Overture di Ballo, son concerto pour violoncelle et son grand
opéra, Ivanhoe.
Quant à Gilbert, rien qu’avec ses Bab Ballads, il serait passé à
la postérité, même si une dizaine de ses pièces mériteront d’être
remontées le jour où le monde les redécouvrira.
Néanmoins, il est évident que, sans l’un l’autre, le duo Gilbert
et Sullivan aurait probablement été relégué aux oubliees.
Ensemble, ils ont créé quantité d’œuvres originales du niveau
de Molière, Congreve, Sheridan, Rossini, Donizei, Offenbach et
Feydeau, voire dignes du Mozart de Cosi fan tu!e et des Noces de
Figaro. Ils ont ouvert la voie à Wilde, Pinero, Shaw et Noel Coward ; et
tous les paroliers et compositeurs des grandes comédies musicales
du XXe siècle ont admis avoir été influencés et inspirés par leur duo.
Sullivan ressentait de l’amertume, estimant ne jamais avoir eu le
temps de composer de la véritable musique : il était convaincu d’avoir
gâché sa vie et ses talents avec les futilités des « Savoy Operas ».
Comme il se trompait !
Comme je l’ai dit, ces opérees ont été considérablement discréditées
par des productions éculées. À l’évidence, certains les abhorrent par
principe. Pourtant, une approche nouvelle en fait de formidables
spectacles : dynamiques et juvéniles, et retentissants de signification.
Ce fut une joie de voir tous les acteurs sans exception (et aussi l’équipe
du film !) tomber sous leur charme sur le tournage de Topsy-Turvy.
Alors que nous étions en pleine répétition, certains d’entre nous sont
allés voir, avec un peu d’appréhension, la KLC Gilbert and Sullivan
Society se produire dans The Pirates of Penzance (c’est au King’s
College de Londres qu’a étudié Gilbert). Ils passèrent une soirée
théâtrale inoubliable, grâce à de jeunes comédiens amateurs pleins
d’esprit alliant à chaque instant originalité et enchantement musical.
La représentation était hilarante, et il était difficile d’admere que la
pièce n’avait pas été un tantinet remise au goût du jour ou réécrite.
Pourtant, aucun mot et aucune note n’avaient été touchés.
Même constat pour la production intelligente et revigorante de The
Gondoliers, signée Martin Duncan en 2003 à Chichester, remontée
par la suite à l’ENO. Mise en scène dans le style des années 1950,
elle était extraordinairement moderne et authentique – et pourtant
foncièrement gilbertienne et puissamment sullivanesque.
Lorsque la vénérable troupe D’Oyly Carte Company mourut de sa
belle mort il y a une trentaine d’années, on aurait pu légitimement
penser que les opéras subiraient le même sort. Et pourtant, à cee
même époque, l’excellente version de The Pirates par Joseph Papp, au
New York Public Theatre, connaissait un succès planétaire. Jonathan
Miller lui succéda, avec une production de longue haleine, très
inspirée, de Mikado à l’ENO.
Plus récemment, de jeunes meeurs en scène et compagnies ont
repris le flambeau, notamment Jo Davies, avec son spectaculaire
Ruddigore pour Opera North ; Sasha Regan et ses productions 100%
masculines de plusieurs opéras ; la troupe Opera della Luna et ses
interprétations intimistes ; et les versions inventives de Chris Monks
à Stoke et Scarborough. Timothy Henty et Anthony Baker ont
remarquablement reconstitué la première collaboration de Gilbert
et Sullivan, Thespis, à Teddington, qui accueillait là sa première
production professionnelle depuis la représentation d’origine en
1871 ; de même, la première reprise professionnelle de The Grand
Duke, leur dernier opéra, s’est avérée, sous la houlee de Martin
Milnes au Finborough Theatre, aussi hilarante que remarquable sur
le plan musical.
Texte de Mike Leigh
traduit par Richard Neel
BIOGRAPHIES
Orchestre Philharmonique
du Luxembourg
L’Orchestre Philharmonique du Luxembourg (OPL) incarne la vitalité culturelle de ce pays à
travers toute l’Europe depuis ses débuts éclatants en 1933 sous l’égide de Radio Luxembourg
(RTL). Depuis 1996, l’OPL est missionné par l’État. Il entre en 2005 en résidence à la Philharmonie
Luxembourg, une salle parmi les plus prestigieuses d’Europe avec laquelle il forme une seule
entité depuis janvier 2012.
L’OPL est particulièrement réputé pour l’élégance de sa sonorité ainsi que pour sa collaboration
intensive avec des personnalités musicales de premier plan. C’est ce dont témoigne par
exemple la liste impressionnante de prix remportés ces dernières années pour une vingtaine
d’enregistrements (Grand Prix Charles Cros, Victoires de la musique classique, Orphée d’Or de
l’Académie du Disque Lyrique, Preis der Deutschen Schallplaƒenkritik, Télérama ffff, Pizzicato
Excellentia, IRR Outstanding, BBC Music Choice, ainsi que plusieurs Diapasons d’Or, Chocs du
Monde de la Musique, Pizzicato Supersonic, Classica R10, parmi bien d’autres distinctions).
L’orchestre, avec ses 98 musiciens issus d’une vingtaine de nations (dont les deux tiers viennent
du Luxembourg ou des pays limitrophes : France, Allemagne et Belgique), est l’invité régulier de
nombreux centres musicaux européens, ainsi qu’en Asie et aux États-Unis. Les tournées mèneront
l’OPL en France, en Allemagne et aux Pays-Bas en 2015/16.
L’OPL est subventionné par le Ministère de la Culture du Grand-Duché et soutenu par la Ville de Luxembourg. Ses partenaires
sont la BGL BNP Paribas, Banque de Luxembourg, CACEIS, Mercedes Benz et POST Luxembourg. Depuis décembre 2012,
l’OPL bénéficie de la mise à disposition par BGL BNP Paribas du violoncelle « Le Luxembourgeois » de Ma‚eo Goffriller
(1659–1742).
Timothy Henty
direction musicale
Timothy Henty a étudié au Royal College of Music de Londres (lauréat de la Tagore Gold Medal)
et s’est forgé une solide réputation internationale tant sur les scènes lyriques qu’en concert. Il a
dirigé des opéras dont Madama Bu‚erfly au Nederlanse Reis Opera, Ruddigore à l’Opera North,
The Pirates of Penzance à l’English National Opera, The Mikado au Royal Festival Hall, au
Symphony Hall de Birmingham, au Bridgewater Hall de Manchester, L’Elisir d’amore au Dorset
Opera, HMS Pinafore au Carl Rosa Opera, Hip-Hip ! Horatio au Jubilee Opera d’Aldeburgh,
La Traviata au King’s Theatre, A Man of Feeling (Arcola Theatre), Florodora, Our Miss Gibbs
au Finborough Theatre, Trial by Jury, HMS Pinafore, The Pirates of Penzance, The Mikado à
l’International Gilbert and Sullivan Festival.
Parmi les orchestres qu’il a dirigés on compte le Royal Philharmonic, le Royal Liverpool
Philharmonic, la RTÉ National Symphony, la BBC Scoƒish Symphony, l’Ulster Orchestra, la Royal
Northern Symphonia, le Sinfonieorchester de Bâle, l’Het Gelders Orkest, l’HET Symfonieorkest, la
Holland Sinfonia, le Mälmo Opera Orchestra, le Philharmonic Orchestra de Goiás, le RTÉ Concert
Orchestra et l’Orchestre de la Royal Opera House, Covent Garden.
Il a été chef d’orchestre pour plusieurs compagnies de danse européennes prestigieuses dont The
Royal Ballet, le Skånes Danstheater et le Balleƒ de Bâle. En 2008, il a créé avec Anthony Baker
une nouvelle version de Thespis de Gilbert et Sullivan qui a été triomphalement accueillie par la
critique et produite dans plusieurs pays. Également arrangeur, ses œuvres ont été représentées
à travers le Royaume-Uni. Ses apparitions à la télévision comprennent The One Show, Andrew
Marr et Gilbert and Sullivan - A Motley Pair (SkyArts).
Mike Leigh
mise en scène
Alison Chitty
scénographie et costumes
Francesca Jaynes
chorégraphie
Mike Leigh est diplômé de la Royal Academy of Dramatic Art, de la Camberwell et Central Art
Schools et de la London Film School, dont il est actuellement président.
Ses œuvres pour la scène comprennent Bleak Moments (Open Space), Wholesome Glory
(Royal Court), Babies Grow Old (Rsc), Abigail’s Party, Ecstasy, Goose-Pimples et Smelling A
Rat (Hampstead), Greek Tragedy (Belvoir Street Theatre Sydney, Edinburgh Festival et Stratford
East), It’s a Great Big Shame ! (Stratsford East) et Two Thousand Years et Grief (National Theatre).
Ses films pour la télévision sont Hard Labour, Nuts in May, The Kiss of Death, Who’s Who, GrownUps, Home Sweet Home, Meantime et Four Days In July.
Ses « studio plays » sont : The Permissive Society, Knock for Knock et Abigail’s Party.
Ses longs-métrages : Bleak Moments, High Hopes, Life Is Sweet, Naked, Secrets & Lies, Career
Girls, Topsy-Turvy, All or Nothing, Vera Drake, Happy-Go-Lucky, Another Year et Mr Turner.
Il est président d’honneur de la W. S. Gilbert Society et de la Sir Arthur Sullivan Society.
Excepté un court-métrage, A Sense of History, écrit et joué par Jim Broadbent, The Pirates of
Penzance est la première production mise en scène par Mike Leigh d’une œuvre autre que les
siennes.
Alison Chi!y a fait ses débuts à Covent Garden en 1991, collaborant pour des opéras dirigés par
Francesca Zambello comme Billy Budd de Bri!en, Arianna de Monteverdi et La Fiancée vendue
de Smetana. Elle participe également au Minotaure de Birtwistle et au Parsifal de Wagner par
Stephen Langridge, et Nabucco dirigé par Daniele Abbado.
Elle a étudié au Centre St Martins College of Arts and Design avant d’être artiste associée au
Victoria Theatre. Les Pirates de Penzance n’est pas sa première collaboration avec Mike Leigh
avec qui elle travailla sur les films Life is sweet et Naked and Secrets and Lies (lauréat de la
Palme d’Or). Elle a beaucoup travaillé pour la Royal Shakespeare Company, pour l’English
National Opera, l’Opera North et le Santa Fe Opera ainsi que pour le National Theatre, où elle a
été resident designer. En 2010, le National Theatre a proposé une exposition rétrospective de ses
œuvres. En France, on a pu apprécier son travail au Théâtre du Capitole de Toulouse dans Les
Fiançailles au couvent de Prokofiev dans la mise en scène de Martin Duncan,
Alison Chi!y a reçu un doctorat honorifique de l’Université de Staffordshire en 2005. Elle a
remporté également deux prix Olivier Awards pour la conception de costumes de Remembrance
of Things Past (2001) et pour The Voysey Inheritance (2007 ). Elle est consacrée Officier de l’Ordre
de l’Empire britannique en 2004.
Francesca Jaynes est une chorégraphe qui a travaillé dans le théâtre et le cinéma. Elle a déjà
collaboré avec Mike Leigh sur les films Topsy-Turvy (pour lequel elle est nommée comme
meilleure chorégraphe aux American Choreography Awards) et Vera Drake.
Elle étudie à la Bush Davies School of Theatre Arts et devient danseuse professionnelle avant
qu’un accident interrompe sa carrière. Devenue chorégraphe, elle commence à travailler
pour la télévision britannique à partir de 1982. Sa collaboration en 1999 sur Topsy-Turvy l’a
fait remarquer par Steven Speelberg avec qui elle travailla sur A. I. Intelligence artificielle. Elle
collabore ensuite comme chorégraphe sur de nombreuses productions américaines notamment
avec Tim Burton (Charlie et la chocolaterie, Alice au pays des merveilles, Sweeney Todd) mais
aussi avec Alfonso Cuaron (Gravity) et avec Joss Whedon ce!e année (Avengers : L’Ère d’Ultron).
Au théâtre, sa première collaboration avec Peter Rowe en 2000 l’amènera à participer à plusieurs
de ses créations jusqu’à ce que Mike Leigh lui propose la chorégraphie des Pirates de Penzance
pour l’English National Opera.
Adrian Powter baryton
Major-general Powter
Joshua Bloom basse
le Roi des Pirates
Robert Murray ténor
Frederic
Né à Cambridge, Adrian Powter a réalisé ses études au RNCM. Il a fait ses débuts à Glyndebourne
et créé le rôle de Philip dans The Last Supper de Harrison Birtwistle à la Deutsche Staatsoper de
Berlin, production présentée ultérieurement au Glyndebourne Festival and Touring Operas.
Par ailleurs, il a chanté pour des compagnies comme la Deutsche Staatsoper de Berlin, l’Opéra
de Rouen, le Carl Rosa Opera, le Castleward Opera, l’English National Opera, l’English Touring
Opera, le Festival de Longborough, l’Opera North et le Sco!ish Opera. Des concerts l’ont amené
à chanter au Royaume-Uni ainsi qu’en Chine, en Allemagne, en Irlande, en Israël, en Italie,
en Hollande, au Portugal et à Singapour avec l’Academy of Ancient Music, la Hofkapelle de
Darmstadt, l’English Symphony Orchestra, le Guildford Philharmonic Orchestra, le Hallé, le
London Sinfonie!a, l’Orchestra of the Age of Enlightenment et le Royal Liverpool Philharmonic
Orchestra.
Il a travaillé sous la direction des chefs Daniel Barenboim, Avner Biron, William Boughton,
Francesco Corti, Edward Higginbo!om, Michael Hofste!er, Jaime Martin, Libor Pešek, Kent
Nagano et Wolfgang Seeliger.
Il a participé à l’émission de la BBC Radio 2 Friday Night is Music Night. Il a aussi chanté en
tournée avec la Rambert Dance Company Eternal Light : A Requiem de Goodall et les Lieder
eines fahrenden Gesellen de Malher et le Messie pour Raymond Gubbay Ltd au Bridgewater
Hall de Manchester.
Il a récemment brillé dans le rôle-titre de Don Pasquale, dans Bartolo des Nozze di Figaro et
dans Count Carl Magnus de A Li!le Night Music avec l’Opera Project, dans Faust, dans Elviro de
Xerxes et dans Bartolo du Barbiere di Siviglia à l’English National Opera, dans le père de Hänsel
und Gretel au Festival Iford Arts, dans Mirko Zeta de Die lustige Witwe avec Yvonne Kenny à West
Green House, dans Brétigny de Manon, dans Benoît et Alcindoro de La Bohème, dans Taddeo de
L’italiana in Algeri et dans Douphol de La Traviata au Sco!ish Opera, dans Bartolo du Barbiere
di Siviglia pour le Festival de Longborough et dans Ceprano de Rigole!o à l’Opéra de Limoges.
Ses engagements actuels comportent les rôles du Sacristain dans Tosca à l’English National
Opera.
L’Australien Joshua Bloom s’est produit dans les opéras de San Francisco, Los Angeles, Santa
Fe, au Wiener Staatsoper, au Metropolitan Opera de New York, au Washington National Opera,
à l’English National Opera entre autres. Il est également apparu en concert avec le New York
Philharmonic, le London Symphony Orchestra, l’ Orchestre philharmonique de Los Angeles,
l’Orchestre philharmonique d’Auckland et le Birmingham Contemporary Music Group.
Il a étudié le violoncelle et la contrebasse et a suivi des études d’histoire à l’Université de
Melbourne.
Sa carrière a commencé avec une tournée de OzOpera avec Le Barbier de Séville, après quoi il a
rejoint le Young Artist Program à l’Opéra de Sydney.
Il a fait ses études au Royal College of Music et au National Opera Studio : il a participé au
programme Je!e Parker Young Artist à la Royal Opera House.
À l’English National Opera il a chanté Bob Boles dans Peter Grimes, le Pilote dans Der fliegende
Holländer, Don O!avio dans Don Giovanni, Idamante dans Idomeneo, Toni dans Elegy for Young
Lovers, Tamino dans Die Zauberflöte, Nanki-Poo dans The Mikado, L’Idiot dans Boris Godounov.
Ses engagements ailleurs dans le monde sont : Tamino dans Die Zauberflöte, Borsa dans
Rigole!o, Gastone dans La Traviata, Harry dans La Fanciulla del West, Lysander dans A
Midsummer Night’s Dream, Agenore dans Il Re Pastore, Belfiore dans La Finta giardiniera,
Jacquino dans Fidelio, Don O!avio dans Don Giovanni (Royal Opera House) ; Albert Herring
(Glyndebourne Touring Opera) ; Tom Rakewell dans The Rake’s Progress, Garsington dans La
Périchole ; Benvolio dans Romeo et Julie!e (à Salzbourg).
Ses engagements en concert comprennent Nocturne, War Requiem et Our Hunting Fathers de
Bri!en (Aldeburgh) ; La Passion selon St Ma!hieu de Bach (Ro!erdam Philharmonic Orchestra
avec Nezet-Seguin) ; Wozzeck de Berg à Londres et Paris ; Serenade de Bri!en (Orchestre National
de Lyon avec McCreesh) et The Dream of Gerontius d’Elgar (Gardner, CBS Orchestra).
Mark Richardson basse
sergent de police
Claudia Boyle soprano
Mabel
Rebecca du Pont-Davies soprano
Ruth
Après avoir passé quelques années à l’English National Opera, il est maintenant chanteur
indépendant et se produit partout en Europe : Covent Garden, Opéra de Paris, Grand Théâtre de
Genève, Turin, Bologne et Scala de Milan.
Il a chanté dans des opéras de style très varié passant de Purcell et Monteverdi à Glass et
Boesmans ou de Mozart et Handel à Wagner, Moussorgski, Tippeƒ, Nielsen et Weill. Il a fait
ses études au RNCM. À l’English National Opera, ses rôles comprennent Leporello dans Don
Giovanni, Ariodate dans Xerxes, Theseus/Hymen dans The Fairy Queen, Donald dans Billy
Budd, Hobson dans Peter Grimes, Frank Maurant dans Street Scene (également pour la
première italienne à Turin), Angeloƒi (également pour le Welsh National Opera), Varlaam dans
Boris Godounov, Geronte di Revoir dans Manon Lescaut, Bartolo dans Le Nozze di Figaro, Don
Basilio dans Il Barbiere di Siviglia (également pour le Welsh National Opera), Fasolt dans Das
Rheingold, le commissaire de police dans Der Rosenkavalier et les rôles-titre dans Don Quicho!e
et The Mikado. Pour le RHO, il a chanté Corporal Mors /Death dans Masquerade et Micha dans
La Fiancée vendue et pour le National Reis Opera Varlaam dans Boris Godounov et Willem dans
Wake.
Au Festival de Longborough, il a chanté Fafner, Hundig et Hagen dans la Tétralogie de Wagner.
Née à Dublin, Claudia Boyle sort diplômée avec mention très bien de la Royal Irish Academy of
Music et devient« Opera Theatre Company Young Artist » avant d’être choisie pour rejoindre le
prestigieux Young Singers Project au Festival de Salzbourg en 2010.
Depuis Salzbourg, Claudia a chanté de nombreux rôles et fait ses débuts avec Konstanze de
l’Entführung aus dem Serail à la Komische Oper de Berlin, avec Tytania dans la production de
Paul Curran de A Midsummer Night’s Dream dirigée par James Conlon au Teatro dell’Opera
di Roma et avec Lucia de Lucia di Lammermoor au Danish National Opera sous la direction
de Martin André. Lors de la saison dernière, elle a créé le rôle de May-Shan de Rote Laterne
de Christian Jost dans ses débuts avec l’Opernhaus de Zürich. Elle a fait ses débuts au Festival
International d’Edimbourg dans la création mondiale de l’opéra de chambre The Last Hotel de
Donnacha Dennehy puis au Semperoper de Dresde dans le rôle d’Adina (L’Elisir d’amore) sous la
direction de Renato Palumbo.
Parmi ses autres rôles, il y a la Comtesse dans La Cour de Célimène et Elena dans Il Cappello di
paglia di Firenze pour le Festival de Wexford, Cunegonde dans Candide pour le Teatro dell’Opera
di Roma sous la direction de Wayne Marshall, ainsi que Violeƒa dans La Traviata, Pat Nixon dans
Nixon in China et Jenny dans Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny.
Elle a connu le succès dernièrement au Royal Opera House de Covent Garden dans Cecily
Cardew de The Importance of Being Earnest mais aussi au Barbican Theatre de Londres et au
Rose Theatre de New York avec le New York Philharmonic sous la direction d’Ilan Volkov. Elle
prend bientôt le rôle d’Adina dans L’Elisir d’amore à Dresde.
Artiste accomplie, Claudia a également chanté en concert avec le NDR Radiophilharmonie
d’Hanovre sous la direction d’Eivind Gullberg Jensen, avec la Deutsche Kammerphilharmonie de
Brême sous la direction de Paavo Järvi et au Festival de Salzbourg dans le Chant sur la mort de
Joseph Haydn de Cherubini sous la direction de Riccardo Muti. Elle est récemment apparue dans
un gala d’opéra aux côtés de Joseph Calleja avec le National Symphony Orchestra d’Irlande,
elle a chanté le rôle d’Hanna Glawari dans Die lustige Witwe avec le Philharmonia Orchestra
sous la direction de John Wilson et remporté un succès retentissant dans Dede de A Quiet Place
de Bernstein avec l’Ensemble Modern sous la direction de Kent Nagano au Berliner Konzerthaus
et au Festival de Musique de Dresde.
Claudia a reçu le Prix d’opéra au Concours Vocal International Hertogenbosch en 2010 et a été
doublement récompensée avec le Premier Prix et le Prix de la Critique au Concours Maria Callas
de Vérone.
À l’English National Opera, elle chante Emilia dans Otello, Geneviève dans Pelléas et Mélisande,
Mistress Quickly dans Falstaff, Oƒavia dans L’Incoronazione di Poppea, Ulrica dans Un ballo in
maschera, habilleuse de théâtre/écolier/groom dans Lulu, la troisième secrétaire dans Nixon in
China, Mother Goose dans The Rake’s Progress, Suzanne dans Be!er Place (création mondiale),
Ofglen dans Handmaid’s Tale, Siegrune dans Die Walküre, Albine dans Thaïs, le page dans
Salome, Annina dans Rosenkavalier, Mrs Sedley/Auntie dans Peter Grimes.
Ses engagements ailleurs dans le monde sont la Marquise dans La Fille du régiment (Teatro Real
de Madrid), Filipievna dans Eugène Onéguine (Grange Park Opera), Aunt Kaye dans Anna Nicole
(Royal Opera House, Covent Graden), Jack’s Mother dans Into the Woods, Beggar Woman dans
Sweeney Todd, Old Lady/Elaine dans Sunday in the Park with George (Théâtre du Châtelet),
Orlofsky dans Die Fledermaus (Scoƒish Opera), Mère dans Wagner Dream (Netherlands Opera,
Luxembourg, Paris).
LES PIRATES DE PENZANCE
SAMEDI 24 OCTOBRE À 20H
DIMANCHE 25 OCTOBRE À 17H
places de 10 à 38 €
renseignements, reservations
Théâtre de Caen
Billetterie Côté Jardin
Esplanade Jo Trehard
14 000 Caen
02 31 30 48 00
www.theatre.caen.fr
Autres rendez-vous lyriques de la saison
création au théâtre de Caen
Monsieur de Pourceaugnac – Molière et Lully
Les Arts Florissants
William Christie, direction musicale
Clément Hervieu-Léger, mise en scène
jeudi 17, vendredi 18, samedi 19, dimanche 20,
lundi 21 et mardi 22 décembre
Xerse – Cavalli et Lully
Le Concert d’Astrée
Emmanuelle Haïm, direction musicale
Guy Cassiers, mise en scène
Maud Le Pladec, chorégraphie
dimanche 10 et mardi 12 janvier
Mimi, scènes de la vie de bohème – Frédéric Verrières
Librement inspiré de La Bohème de Giacomo Puccini
Ensemble Court-circuit
Jean Deroyer, direction musicale
Guillaume Vincent, mise en scène
mercredi 11 et jeudi 12 mai
Le Trouvère – Verdi
Orchestre Régional de Normandie
avec l’Orchestre de Caen
Chœur de l’Opéra de Lille
Nicolas Chalvin, direction musicale
Richard Brunel, mise en scène
dimanche 19, mercredi 22 et samedi 25 juin
Giordano Bruno – Francesco Filidei
Ensemble Intercontemporain
Leo Warynski, direction musicale
Antoine Gindt, mise en scène
mardi 26 avril
CONTACT :
THÉÂTRE DE CAEN
Christophe Hellouin
[email protected]
02 31 30 48 20 / 06 32 32 22 96