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AU JOUR LE JOUR Maison de la famille Brossard démolie lors de la construction du pont Champlain. À L’INTÉRIEUR 2 Jacques Marchand Desligneris, curé de La Prairie 3 Programme des conférences 2016 4 Cours d’initiation à la généalogie et à la paléographie 4 Le gagnant du concours jeunesse de la Semaine nationale de la généalogie NOTRE PROCHAINE CONFÉRENCE Le mardi 19 janvier 2016 à 19 h 30. Tous les détails en page 3. www.shlm.info BULLETIN DE LA SHLM | VOLUME XXVIII, NUMÉRO 1, JANVIER 2016 VŒUX POUR LA NOUVELLE ANNÉE Avec la nouvelle année qui s’amorce, nous vous proposons de poursuivre la tradition en adoptant quelques résolutions à observer durant 2016. Voici quelques suggestions : • Être présent au brunch du 17 janvier • Renouveler ma carte de membre sans délai (en ligne ou grâce au formulaire inclus avec ce bulletin) • Assister aux conférences mensuelles de la SHLM (liste de la programmation hiver-printemps 2016 dans ce bulletin) • Lire régulièrement le bulletin Au jour le jour (et peut-être même, participer à sa rédaction ?) • Assister à l’assemblée générale annuelle des membres de la SHLM le 15 mars • Faire un don de livres usagés et faire un tour à notre vente de livres usagés au début du mois de mai • Enrichir les archives de la SHLM par des dons de photos ou de documents • Lors de la saison estivale : faire une visite guidée avec nos étudiants, voir notre pièce de théâtre de rue ou faire un saut à notre exposition • Découvrir ses ancêtres en profitant de nos ressources en généalogie Nous vous souhaitons une année 2016 remplie de bonheur, de santé et d’accomplissements personnels. Stéphane Tremblay, président Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine JACQUES MARCHAND DESLIGNERIS CURÉ DE LA PRAIRIE Par Gaétan Bourdages Fils du militaire Constant Le Marchand, sieur de Lignery, et d’Anne Robutel de La Noue, Jacques Marchand des Lignery est né à Montréal (VilleMarie) le 29 décembre 1701. Il fut élevé dans une fratrie composée de sept garçons et deux filles. Outre Jacques, le plus connu des enfants du couple fut François-Marie, dont les trois fils devinrent officiers dans les troupes de la Marine. Ordonné le 24 août 1727, Jacques fut d’abord missionnaire à Champlain de 1728 à 1731. Par la suite, sa nomination à la cure de La Prairie ne se fit pas sans quelques turbulences. C’est en décembre 1733 qu’apparaît la première signature de Jacques Desligneris (sic) dans les cahiers de comptes de la fabrique de la Nativité ; pourtant, il était bien le curé de l’endroit depuis 1731. Toutefois, le 4 juin 1739, Louis Norman, Vicaire général du diocèse, lors d’une visite qu’il fit à La Prairie, s’exprimait ainsi dans son ordonnance : « Ordonnons à Messire Jacques Desligneris Missionnaire1 de ladite paroisse de publier notre présente ordonnance […] ». En décembre de la même année, Desligneris se désigne ainsi : […] « Jacques Desligneris prêtre faisant les fonctions curiales dans la paroisse de La Prairie […] ». Était-il curé ou missionnaire? Tout ça n’était pas très clair et les événements qui suivirent n’aidèrent en rien à simplifier la situation. En novembre 1740, sans doute dans le but de rétablir le bon ordre dans les nominations aux cures, les chanoines du Chapitre assemblés à Québec décidèrent qu’à l’avenir, le Grand Vicaire ne pourrait 2 changer les curés et les missionnaires sans l’agrément du Chapitre. Certains prêtres, n’ayant été jusqu’alors que des missionnaires ou des desservants, voulurent obtenir auprès du Chapitre des lettres de cures fixes. Alors que les paroissiens de Boucherville réclamaient la présence de Jacques Desligneris, les jésuites souhaitaient sa nomination à La Prairie. Le Chapitre fit la sourde oreille à certaines demandes et nomma des curés dans dix paroisses. C’est ainsi que, le 5 octobre 1740, Monsieur Desligneris fut institué curé de La Prairie par le Chapitre. En conséquence, le 8 novembre suivant, Monsieur Jorian se désista de la cure de La Prairie [sans y avoir mis les pieds] à laquelle il avait été nommé par le Chapitre. C’est que Monsieur Jorian avait déjà été curé de La Prairie de 1728 à 1731 : souhaitaitil y revenir? Dans les cahiers de comptes et de délibérations des marguilliers de la Nativité, la dernière signature du curé Jorian date de février 1731. À son arrivée à Québec en 1741, Monseigneur Pontbriand exigea aussitôt la démission des dix curés nommés par le Chapitre. C’est ainsi que, le 8 octobre 1741, Monsieur Desligneris dut se désister à son tour, sans pour autant quitter La Prairie. Attendu qu’il avait en dix ans gagné l’estime et la confiance des paroissiens par son zèle et par sa conduite, le Chapitre décida de le réhabiliter dans la cure et de lui expédier les titres et les provisions. De plus, les jésuites, seigneurs de La Prairie, usèrent en sa faveur de leur droit de patronage et de présentation. Le territoire sous la responsabilité du curé Desligneris était immense : il comprenait Saint-Philippe, Saint-Constant et les concessions de Saint-Michel et de Saint-Rémi. Sans doute cultivé et très sociable, il n’était pas intellectuel. On raconte qu’il aimait les jeux de société, dont les échecs et le tric trac. Durant ses quarante-quatre années de ministère à La Prairie, et bien que l’église n’avait qu’un quart de siècle à son arrivée en 1731, il y fit faire de nombreux et importants travaux. Le sculpteur Paul Jourdain dit Labrosse fut chargé de faire un retable ainsi que l’autel et la balustrade. Le nouveau tabernacle, œuvre de Liébert, fut doré à Montréal par les Sœurs de Marguerite d’Youville. Louis Haguenier fabriqua dix-huit nouveaux bancs dans le jubé ainsi qu’un confessionnal, et les grandes croisées furent refaites à neuf. En 1773-1774, l’église se vit élargie de bas-côtés de 15 pieds de largeur, qu’on mit en communication avec le corps de l’église en pratiquant des ouvertures en arcades dans les longs pans de la nef. On remplaça la clôture de pieux du cimetière par un premier mur de pierre. Le curé Desligneris ne lésinait pas sur la dépense pour embellir son église. Il commanda également l’achat de deux tableaux pour les chapelles du Saint-Rosaire et de Saint-François Xavier, et le sanctuaire fut orné d’une lampe argentée et d’un lustre. Bref, l’église, que soixante ans plus tard on jugera vieille et vétuste, devait à cette époque être d’une grande beauté. Bon papa, Desligneris était aimé de tous ses paroissiens. Les garçons étant totalement dépourvus de maître d’école, il engagea Amable Brugière afin de leur faire la classe. En juillet 1743, les chenilles dévastaient les moissons. Le fléau était tel que le grand vicaire donna le pouvoir au curé de La Prairie de conjurer ces insectes. Des prières publiques et des processions furent organisées afin de faire disparaître cette calamité. Peu avant sa mort, son testament, rédigé au presbytère alors qu’il était alité, révèle qu’il possédait une bibliothèque d’une centaine de livres religieux, dont plusieurs étaient orphelins de quelques tomes, car il en prêtait volontiers à ses paroissiens et nombreux étaient ceux qui oubliaient de les lui remettre. Le voyageur suédois Pier Kalm, de passage à La Prairie en octobre 1749, le qualifiait « d’homme assez noble et instruit ». En dictant ses dernières volontés, le curé Desligneris ordonna que son corps soit inhumé dans le sanctuaire de l’église paroissiale et ses dettes payées. Il céda le quart de ses biens aux pauvres de la paroisse et un autre quart à la paroisse. VOLUME XXVIII, NUMÉRO 1, JANVIER 2016 Le 1er avril 1775 : « Par nous soussigné vicaire général a été inhumé dans le sanctuaire de cette église le corps de Messire Jacques Marchand Desligneries, curé de cette paroisse décédé le 30 mars dernier âgé de 73 ans et 3 mois. Ont été présents messieurs Jollivet, Carpentier, Duburon, Dufraust, Pétrimoulx, Foucher prêtres et les R.P. Floquet et Goudan Jésuites.2 Montgolfier, vicaire général ». Sans avoir été un grand personnage, fidèle aux préceptes du Rituel de Québec (le manuel du curé canadien) rédigé par Saint-Vallier, à la fois conseiller, guide spirituel, gardien de la moralité publique et chargé de lourdes responsabilités, Jacques Desligneris fut un curé bien de son temps. 1 Les soulignés sont de nous. 2 [Duburon (curé de Varennes), Pétrimoulx (Chambly), Youville-Dufrost (Boucherville), Foucher (jeune prêtre), Gamelin (Saint-Philippe), Carpentier (Longueuil).] PROGRAMME DES CONFÉRENCES 2016 Entrée libre pour les membres, 5 $ pour les non membres. Toutes les conférences débutent à 19 h 30. Informations au 450 659-1393 ou sur notre site web au www.shlm.info. 19 JANVIER 2016 16 FÉVRIER 2016 LES FILLES DU ROY L’EXPO 67 Par Mme. Danielle Pinsonneault Par M. Michel Pratt L’histoire de l’arrivée de ces femmes en Nouvelle-France au milieu du 17e siècle, à la demande du roi Louis XIV, est une histoire fascinante. Notre conférencière vous entretiendra sur les raisons qui ont poussées ces femmes à accepter cette demande du roi, de la dangereuse traversée, de leur accueil à Québec, de leur mariage, de leur installation sur une terre à défricher et de la vie qui fut la leur et celle de leur grosse famille. 20 AVRIL 2016 17 MAI 2016 LES PATRIOTES : MYTHES ET RÉALITÉS LE PATRIOTISME EN JUPON Par M. Gaétan Bourdages Par Mme. Anne-Marie Sicotte Plus de cent soixante-quinze ans après les événements et malgré l’abondance des publications et de la documentation sur ce sujet, il demeure toujours difficile d’éviter le piège de l’émotivité et des passions. Dans l’espoir d’y distinguer la vérité historique des fausses croyances et du folklore, nous vous proposons d’aborder les rébellions de 1837-1838 sous un angle critique. Nous soumettrons également un portrait sommaire de l’héritage laissé par les patriotes. AU JOUR LE JOUR Cette conférence multimédia sur l’Expo 67 fera revivre cette expérience inoubliable de l’histoire du Québec. Elle soulignera comment elle fut un tournant culturel marquant de notre histoire. La soumission de la candidature de Montréal, la création de l’île NotreDame, l’ouverture de la ligne jaune, les pavillons, les invités et les visiteurs de marque, les spectacles, la création de La Ronde et un bilan de l’Expo 67 seront aussi présentés. Au début du 19e siècle, le peuple canadien cherche à conquérir ses droits et à protéger ses libertés. Quelle place laissait-on aux femmes pour militer et même pour se battre contre le despotisme ? Anne-Marie Sicotte a trouvé moult traces des combattantes d’autrefois au fil de ses recherches pour sa fresque romanesque patriote en deux cycles, « Le pays insoumis » et « Les tuques bleues ». 3 NOUVELLES DE LA SHLM Par Stéphane Tremblay Cours d’initiation à la généalogie et à la paléographie Le 8 décembre dernier, les participants de la troisième édition du cours d’initiation à la généalogie (session d’automne), offert par la SHLM et le service des loisirs de la ville de La Prairie, ont pu partager leurs découvertes généalogiques dans l’atmosphère des fêtes au Bistro l’Alsacien. Pour la session d’hiver, nous vous proposons un atelier d’initiation à la paléographie (écriture de l’ancien français) animé par Madame Lina Chopin, membre de la SHLM et maître généalogiste. Cet atelier de 90 minutes aura lieu les mercredis soir entre la fin du mois de janvier et le milieu du mois de mars. Le coût de cet atelier sera de 30 dollars par participant pour une session de six cours. Le nombre de places offertes pour cet atelier a été fixé à six personnes. Si plus de six personnes veulent participer, nous procéderons à un tirage au sort pour attribuer les six premières places et nous ouvrirons une session le printemps suivant (fin mars à début mai) pour six autres personnes. Informations et inscriptions au 450-659-1393. AU JOUR LE JOUR Éditeur Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine Dépôt légal 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1499-7312 COLLABORATEURS : Coordination Johanne Doyle Danielle Simard Rédaction Gaétan Bourdages Stéphane Tremblay Révision linguistique Stéfanie Guérin Monsieur Tremblay remet le prix du concours Jeunesse à Roméo Thouin (9 ans) et à sa mère, Madame Lise Bissonnette. Le gagnant du concours jeunesse de la Semaine nationale de la généalogie Dans le cadre de la Semaine nationale de la généalogie (du 20 au 29 novembre 2015), la Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG), en collaboration avec la chaîne de restaurants Normandin, invitait les jeunes de 17 ans et moins à compléter leur arbre généalogique avec l’aide de leurs parents et, par la même occasion, à s’inscrire au concours Voici ma famille pour courir la chance de gagner un iPod ou des chèques-cadeaux Normandin. Toutes nos félicitations à Roméo Thouin, petit-fils de Monsieur Gilles Thouin et de Madame Solange Lamarche, membres de la SHLM, qui a remporté le iPod en participant au volet jeunesse du concours. Depuis la première édition du concours en 2012, Madame Lamarche, membre du comité de généalogie de la SHLM, se fait un point d’honneur de diffuser toutes les informations de cette semaine thématique dans son milieu familial, et c’est cette année que le tirage au sort a récompensé le travail de son petit-fils Roméo. 4 Design graphique François-B. Tremblay www.bonmelon.com Impression SHLM Siège social 249, rue Sainte-Marie La Prairie (Québec), J5R 1G1 Téléphone 450 659-1393 Courriel [email protected] Site Web www.shlm.info Les auteurs assument l’entière responsabilité de leurs articles. VOLUME XXVIII, NUMÉRO 1, JANVIER 2016