L`AME • La Bouée des Jeunes • Le Gîte • Les Moutatchous
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L`AME • La Bouée des Jeunes • Le Gîte • Les Moutatchous
L’A.M.E. • La Bouée des Jeunes • Le Gîte • Les Moutatchous • Le C.D.R.E. 2013 2 Rapport d’activité 2013 Textes : Cadres et personnels des établissements / Crédits Photographiques : Etablissements du GAP et Stocklib - Image de couverture Stocklib Valérie Garber pour le Gîte « Ferme de Morbeque », Catherine Hamel pour la Bouée des Jeunes, Elisabeth Hermant pour le Service Prévention, Cathy Roman pour les Moutatchous, Marie Trépout pour le C.D.R.E. Directeurs de publication : José Laleeuw pour le G.A.P. ; Bruno Tourtois pour l’A.M.E. ; Christian Dorne et Ahmed Benamraoui pour la Bouée des Jeunes ; Kareen Monnier pour le Gîte ; Yves Kimmerlin pour les Moutatchous ; Anne Guichon pour le C.D.R.E. Coordination, conception et réalisation : Communication G.A.P. : Marie Trépout - Etablissements : Véronique Descaudain pour l’A.M.E., Sophie Doutreluigne pour le Gîte Wasquehal, Sommaire Groupement des Associations Partenaires Le Gîte Les Moutatchous Le Centre De Ressource et d’Echange P. 4 P. 23 L’Association des Maisons d’Enfants P. 43 La Bouée des Jeunes P. 65 P. 97 P. 113 Rapport d’activité 2013 3 Editorial Christophe SEGARD, Président du GAP 2013 marquera pour le GAP le début d’une grande réflexion sur son avenir. En effet, les évolutions rapides et fortes de notre environnement induisent des contraintes nouvelles tant au niveau de la responsabilité accrue des professionnels que de la rigueur de gestion et de l’évaluation de la qualité de nos prestations. De manière participative et chacun à son niveau, les administrateurs et directeurs ont travaillé à l’élaboration des thèmes qui leur paraissaient essentiels pour l’avenir du Gap et de ses associations partenaires. Au terme de cette réflexion, six chantiers ont été mis en avant : les ressources humaines, le partenariat, le développement et la qualité, la gestion et l’optimisation du patrimoine immobilier, la recherche et prospectives et la communication. Nous voilà maintenant entrés dans le vif du sujet. Chaque chantier qui regroupe des administrateurs, des cadres, des psychologues et des collaborateurs de nos associations a élaboré son programme de travail. Les objectifs du projet, le pilotage , les ressources et le calendrier ont été arrêtés et en juin 2014, une première restitution du travail sera faite lors d’une assemblée générale. Le GAP de demain est en train de se construire avec les femmes et les hommes qui en ont posé les fondations depuis plus de 10 ans. Gageons que les jeunes que nous accueillons puissent y trouver épanouissement et avenir professionnel et que nos collaborateurs s’y retrouvent dans leur conviction au service de l’autre. 4 Rapport d’activité 2013 G.A.P. Conseil d’administration Christophe SEGARD (Président du Gîte) - Pierre BARAS (A.M.E.) Jean-Louis BRABANT (Vice Président, Trésorier des Moutatchous) Paul CHARONNAT (Les Moutatchous) - Michel CHERE (La Bouée des Jeunes) Bruno DECHERF (Vice Président de l’A.M.E.) - Jérôme DUJARDIN (Président du C.D.R.E.) Gérard LOTTIAUX (Président de la Bouée des Jeunes) Charles-Henri LUCAS (A.M.E.) - Germain MALAQUIN (Président de l’A.M.E.) Joël TISON (La Bouée des Jeunes) - Bruno CARLIER (Les Moutatchous) Sommaire Carte des structures P. 6 Ressources Humaines P. 8 Démarche Qualité P. 12 Gestion et Comptabilité P. 14 Communication et Informatique P. 16 Le GAP, demain P. 20 La formation au GAP P. 22 Rapport d’activité 2013 5 Présentation et localisation des structures Le GAP en chiffres Le GAP (Groupement des Associations Partenaires) est un groupement de cinq associations composé de : - 5 associations - 23 sites (Nord et Pas-de-Calais) - 600 salariés dont 54 assistants familiaux et 45 intervenants occasionnels dans le cadre du CDRE - 700 enfants accueillis en Internat - 100 enfants accueillis en accueil de jour -135 enfants accueillis en Accueil Familial Spécialisé - 3 lieux d’accueil de jour - 1 Service de Prévention Spécialisée - 1 Restaurant Associatif - Accueil de 20 mères mineures avec enfants de moins de 3 ans 1 SAMAD (Service d’Aide au Maintien à Domicile) de 10 places - - quatre associations qui accompagnent des jeunes dans des structures diverses (internats, accueils de jour, structures PJJ...) : l’A.M.E., la Bouée des Jeunes, le Gîte, et les Moutatchous - une association, le C.D.R.E., qui est un centre de formation pour le secteur social et médico-social Le Conseil d’Administration du GAP est composé d’administrateurs de chaque association. Les missions du Groupement sont celles-ci : - Grouper des associations du secteur social régies par la loi de 1901 ayant pour but l’aide aux enfants, jeunes et adultes en difficulté, - Aider les associations adhérentes à remplir leurs missions conformément à leurs statuts, dans le cadre d’une adaptation permanente aux besoins de la société et des jeunes, - Mettre en commun des moyens, - Echanger des savoir-faire, - Valoriser les associations adhérentes en créant une instance de représentation commune, - Elaborer une cohérence des projets, - Développer un partenariat inter associatif. Ces objectifs sont poursuivis en respectant le caractère propre et l’autonomie de chaque association adhérente. L’objectif du GAP est de regrouper des associations au service de l’Enfance en difficulté. L’association fait travailler ensemble bénévoles (administrateurs) et professionnels (salariés). Chaque association a son propre Conseil d’Administration. 6 Rapport d’activité 2013 Tourcoing Roubaix Wasquehal Wattrelos Lille Lomme Morbecque Haubourdin NORD Association des Maisons d’Enfants Bouée des Jeunes Le Gîte Roost-Warendin Lauwin-Planque Les Moutatchous Valenciennes Somain Waziers Douai Sin-le-Noble Internat SAE (Service d’Accueil et d’Evaluation) Service Prévention Spécialisée Service d’appartements Arras Rumaucourt PAS-DE-CALAIS Cambrai Caudry Foyer Maternel AFS (Accueil Familial Spécialisé) Structure PJJ Accueil de jour Rapport d’activité 2013 7 Les Ressources Humaines Proportion de salariés par établissement* Hommes Proportion salariés H/F* Femmes 3% 26% 96 GAP (D.G.) 23% 80 A.M.E. 85 75 74 Bouée des Jeunes 51 Gîte 47 Moutatchous 22% 26% 26 C.D.R.E. 6 10 GAP (D.G.) 8 Rapport d’activité 2013 0 A.M.E. Bouée des Jeunes Gîte Moutatchous 2 C.D.R.E. Nombre de salariés par Catégorie socio-professionnelle et par établissements* 100 Administration Gestion 552 Educatif pédagogique 90 salariés Services Généraux 80 Paramédical - Psychologique 70 Assistant(e) familial(e) 60 Apprentissage 50 Contrats aidés 41,53 moyenne d’âge 40 30 9,31 20 ancienneté moyenne 10 0 G.A.P (D.G.) A.M.E. C.D.R.E. Gîte Moutatchous Bouée des Jeunes 497 ○○ En 2013 les associations ont recruté 26 salariés en CDI (dont 2 pour l’A.M.E., 12 pour la Bouée, 8 pour le Gîte, 4 pour les Moutatchous.). Il s’agit très majoritairement de remplacements après départs. ○○ La proportion en pourcentage de salariés est quasiment la même pour chaque établissement éducatif : l’A.M.E., la Bouée, le Gîte et les Moutatchous représentent environ chacun un quart du total des salariés. ○○ Le personnel féminin est largement représenté sur l’ensemble des établissements puisqu’on compte 62,5% de femmes au total pour 37,5% d’hommes. ○○ Les salariés recrutés sont principalement du secteur éducatif, puisque l’on compte sur les 552 salariés, 223 salariés pour l’éducatif (hors paramédical-psychologie et assistant(e)s familial(e)s), soit 40 %. La Bouée est l’association qui compte le plus grand nombre de salariés appartenant au personnel éducatif, avec une proportion de 51%. ○○ La moyenne d’âge des salariés des associations du GAP est de 41,53 ans, pour une ancienneté moyenne de 9,31 ans. ○○ En 2013, 35 stagiaires ont pu se former dans les associations du GAP. C.D.I. 223 salariés éducatifs * Chiffres au 31 décembre 2013 Rapport d’activité 2013 9 FOCUS SUR : Le Club RH Mis en place en 2013 à l’initiative de la Direction Générale du GAP, le Club RH est un groupe de travail inter établissements, animé par Hélène Lejeune, Cadre Ressources Humaines à la Direction Générale du GAP. • Pour qui ? Ce groupe de travail est destiné aux salariés ayant reçu délégation pour assurer la gestion administrative des ressources humaines (Un correspondant par association pour assurer une cohérence). 10 Rapport d’activité 2013 • Pourquoi ? La Direction Générale profite d’une expertise en matière de RH et a mis en oeuvre, dans le cadre de ses missions d’accompagnement, des séances d’information sur des thématiques phares de l’actualité RH afin d’avoir un lieu d’échange et de communication entre les professionnels des associations du groupement assurant les mêmes fonctions. Les membres peuvent ainsi : - Etre au fait de l’actualité RH - Enrichir leurs approches RH - Faire part de leurs expériences - Profiter de bonnes pratiques Ces réunions ne se substituent pas aux informations communiquées au Comité de Directeurs. Elles ont une approche pratique. Exemple de thématiques : - Le contrat unique d’insertion - Le dossier du personnel - Les points de vigilance lors du recours aux CDD - Les obligations relatives à la médecine du travail - Faire évoluer un CDI - Les aides relatives aux travailleurs handicapés Les thématiques abordées : - 2/07 : Echanges sur les fonctions respectives des cadres en charge des RH Dispositif emplois d’avenir - 6/09 : Echanges sur les plans de formation de l’année précédente et les financements mobilisés Intervention de Lucie HALLEZ, du service Paye du GAP sur l’accès aux données sociales sur EIG (ex : extractions sur l’absentéisme…) - 28/11 Impacts de la loi de sécurisation de l’emploi Formation professionnelle : consultation des instances des représentants du personnel et documents à transmettre Point de vue : Allyson Cnudde, Chef de Service à l’A.M.E. Vous travaillez à l’A.M.E., quel est votre fonction et quelles sont vos missions ? Je suis Chef de Service Administratif, Financier et Technique, depuis le mois de novembre 2012. J’ai en charge la gestion et l’organisation des services - Administratifs (Secrétariat, dossier des jeunes et du personnel), - Financiers (organisation comptable, préparation des budgets prévisionnels, des comptes administratifs et des bilans), - Techniques (entretiens des bâtiments et investissements) - Cuisines centrales - Surveillants de nuit Vous avez été choisi pour représenter l’A.M.E. au Club RH, pouvez-vous expliquer le lien avec votre mission ? Faisant partie d’un groupement d’associations, il était important de rencontrer d’autres cadres administratifs, qui ont approximativement les mêmes missions que moi, afin d’échanger sur des thématiques communes, partager nos méthodes de travail et nos outils. Ces réunions apportent des informations importantes sur les actualités juridiques, les différents partenariats existants. Quels ont été les thèmes de travail développés ? Lors des dernières réunions, nous avons discuté et échangé sur les emplois d’avenir, de la formation continue et de la loi de sécurisation. Les informations et les échanges vous ont-ils satisfaits ? Oui Qu’attendez-vous des prochains groupes RH ? Une poursuite du travail qui s’est initié, toujours des échanges et des informations sur les actualités juridiques, ainsi que des mises en pratique Y-a-t-il des thèmes que vous souhaiteriez aborder en particulier lors des prochains rendez-vous ? Lors des prochaines réunions, je souhaiterais discuter : - Des trames horaires , repos compensateurs et coupures de travail, incidences en cas d’arrêt de travail - Des Instances Représentatives du Personnel : Délégation Unique, Délégués du personnel, C.H.S.C.T. - Des extractions possibles sur le logiciel EIG - Dossier du personnel : quelles pièces obligatoires ? - Médecine du travail Rapport d’activité 2013 11 La Démarche Qualité En 2013, l’ensemble des établissements du GAP a poursuivi la mise en œuvre de la démarche qualité en place lancée dès 2004. Cette année a vu la mise en œuvre de la deuxième évaluation interne pour chacun des établissements. Cela a mobilisé de nombreux professionnels et administrateurs. Les jeunes et leurs familles étant les premiers concernés par cette démarche, ils ont également été fortement sollicités par le biais de questionnaires autour du respect de leurs droits, de la mise en œuvre du projet personnalisé ainsi que sur la qualité de l’accompagnement au sens large. Depuis trois ans maintenant, les Evaluations Internes Croisées sont également venues affiner le regard porté sur l’accompagnement des enfants et des jeunes accueillis dans les établissements du GAP. Toutes ces actions viennent participer au développement d’une démarche de bientraitance déjà très présente au sein du GAP. L’ensemble de ces actions vient également préparer de manière optimale les visites d’évaluations externes prévues en 2014. 12 Rapport d’activité 2013 La commission qualité Les évaluations internes croisées 8 7 6 5 4 3 2010 2 2011 1 2012 0 2013 Nombre d’évaluateurs* mobilisés par établissement et par année 0 2 4 6 8 10 AME Bouée des Jeunes Gîte FDM Moutatchous GAP DG CDRE 2010 2011 2012 2013 12 14 16 La démarche d’amélioration continue de l’ensemble des associations du GAP repose sur un système qualité solide constitué de différentes instances qui sont notamment la commission qualité du GAP ainsi que les correspondants qualité de chaque association. En 2013, la commission qualité s’est réunie quatre fois. Cette commission est composée de la responsable et assistante qualité du GAP ainsi que des correspondants qualité des établissements du GAP. Lors de cette commission, des informations sont transmises concernant l’état d’avancement de la démarche qualité dans chaque établissement, ainsi que l’actualité relative à la démarche d’évaluation (décrets, etc…). Cette commission qualité a pour vocation de garantir la cohérence des démarches qualité au sein des établissements du groupement ainsi que de partager des expériences menées au sein des services du GAP. Elle est également vigilante sur le vécu, les retours d‘expériences des acteurs de terrain, des usagers afin d’alimenter la réflexion globale au sein du comité de directeurs. Afin de permettre une cohérence au sein du GAP, le correspondant qualité vient soutenir et relayer la politique qualité définie dans le cadre du GAP et des associations. Il participe à la mise en œuvre de la politique qualité définie par la direction. Il assure une mission de communication descendante et ascendante dans les établissements concernant la finalité et les objectifs définis dans cette politique. Il travaille en proximité avec le directeur d’établissement, l’encadrement. Il co-anime la démarche, afin de fédérer les professionnels autour de la démarche en proximité avec les cadres de l’établissement. Il a également un rôle d’alerte du directeur ainsi que du responsable qualité du GAP concernant d’éventuelles difficultés rencontrées ou pressenties sur les actions mises en œuvre. Il participe activement à la commission qualité du GAP ainsi qu’aux échanges possibles entre correspondants qualité des différents établissements du GAP. Il est garant du système documentaire de chaque établissement et participe aux audits internes du GAP (après avoir suivi la formation dispensée au sein du CDRE). *Ayant suivi la formation « Devenir auditeur interne » dispensée par le CDRE Rapport d’activité 2013 13 Finances & Comptabilité Focus sur le Contrôle Comptable - Qu’est-ce qu’un contrôle comptable et quels en sont les objectifs ? Le contrôle comptable consiste à vérifier les pièces comptables d’un établissement par un système d’échantillonnage. Il peut porter sur une ou plusieurs thématique(s) en lien avec la comptabilité. L’objectif est de s’assurer de la bonne tenue de la comptabilité au regard des exigences et normes comptables, des procédures comptables et financières en vigueur et du référentiel comptabilité de l’établissement. - Qui décide de réaliser un contrôle ? qui est missionné pour le réaliser ? Le contrôle fait partie intégrante des missions de la Direction Générale. En règle générale, ce sont les comptables de la DG qui prennent contact avec l’établissement pour prendre les rendez-vous. Toutefois, des contrôles peuvent également être effectués à la demande du directeur de l’établissement. - Qu’apporte-t-il à l’établissement ? Il permet d’avoir une vision globale sur la tenue de la comptabilité mais surtout d’apporter des axes d’amélioration en termes d’organisation et de gestion comptable au quotidien afin d’améliorer les pratiques des professionnels. Il sert de support aux établissements dans leur démarche d’amélioration continue et d’harmonisation des pratiques. - Comment se déroule un contrôle ? Le contrôle s’effectue au minimum en binôme avec le comptable en charge du dossier. Il s’effectue sur une période comptable déterminée : en général, le semestre. Tous les documents comptables en lien avec les thématiques de contrôle doivent être mis à disposition. Pour effectuer celui-ci, nous remplissons des feuilles de contrôle spécifiques pour chaque thématique qui nous permettent de notifier des indications sur les pièces contrôlées et d’éventuelles observations (points positifs, écarts). - A quelle fréquence ont lieu les contrôles dans les établissements ? La fréquence des contrôles est de deux par an (en moyenne). - Par exemple, les derniers contrôles que vous avez effectués ont concerné quels établissements ? Dernièrement, il y a eu des contrôles mis en place à la Bouée des Jeunes , au Gîte (Ferme de Morbecque) et à l’A.M.E. 14 Rapport d’activité 2013 - Quelles sont les thématiques de contrôle ? Les thématiques peuvent porter sur les caisses de vie sociale, de direction et d’économat, les banques, les factures fournisseurs, les dépenses de vie sociale, donc globalement sur les dépenses engagées par l’établissement. - Y’a-t-il un rapport de contrôle, à qui est-il communiqué et comment se présente-t-il ? Un compte rendu oral portant sur le déroulement du contrôle est toujours effectué en fin de journée auprès du comptable et éventuellement au directeur s’il le souhaite. Il est d’ailleurs toujours intéressant de faire la restitution auprès du directeur. Un rapport écrit est ensuite envoyé dans un délai de15 jours. En retour, l’établissement nous fait part de ses remarques éventuelles. En interne, le rapport écrit est ensuite diffusé auprès des responsables concernés. Le rapport est un document référencé qui se décompose en trois parties : une présentation générale, une partie sur les points positifs et à améliorer sur base des pièces contrôlées, et enfin une appréciation générale. - Quel suivi existe-t-il ensuite dans l’établissement et/ou au GAP ? Les éléments à corriger soulevés dans le rapport doivent faire l’objet d’une correction par le comptable de l’établissement. Dans le cas de préconisations ou d’actions d’amélioration suggérées, si celles-ci ne sont pas suivies, elles sont bien souvent rappelées dans le rapport du contrôle suivant. - Que prévoyez-vous dans le futur pour améliorer et développer ces actions de contrôle ? De nouvelles thématiques pourront être développées afin d’élargir le champ d’action des contrôles. Prochainement, un contrôle sera mis en place sur la thématique des frais professionnels des Assistants Familiaux. Afin de faciliter la rédaction de nos contrôles, un ordinateur portable vient d’être mis à disposition pour le pôle comptabilité, ce qui permettra de commencer la rédaction du rapport en établissement. Nous allons étudier la mise en place d’outils de suivi des contrôles. - Existe-t-il des missions de contrôle transversales avec les autres services ? Actuellement les missions de contrôle sont effectuées par service. Toutefois, une transversalité existe entre les pôles comptabilité et Paie-RH car des contrôles croisés peuvent être organisés. Point de vue : Véronique DOMINIQUE, Comptable à la Bouée des Jeunes Quand a eu lieu le dernier contrôle comptable à Cambrai ? Il a eu lieu le 28 janvier dernier. Par qui a-t-il été effectué ? Le contrôle a été fait par Virginie Bigorgne, Marie Dransart et Frédéric Loones, comptables à la Direction Générale du GAP. Comment s’est déroulé le contrôle ? Très bien. L’équipe a contrôlé les pièces de toutes les caisses «Educateurs», en prenant des pièces au hasard. Puis ils ont contrôlé les banques, les factures, les virements. S’il y avait un problème, ils m’interpellaient. En fin de journée, nous avons fait un bilan de cette journée. En fait, nous constatons qu’il y a de moins en moins d’erreurs, ce qui signifie que les consignes sont bien respectées par tous et que ces contrôles sont plutôt orientés vers des échanges. Qu’apporte un contrôle ? Cela nous permet de discuter de divers points que nous n’avons pas le temps d’aborder habituellement. Comment percevez-vous les contrôles ? Comme un atout. Le contrôle ne me dérange pas, au contraire, les échanges m’enrichissent, j’apprends à mieux m’organiser, à simplifier les tâches etc. L’équipe de contrôle me donne des conseils dans l’organisation de mon travail afin que ce soit plus facile. Est-ce un outil sur lequel vous pouvez vous appuyer dans votre travail ? Oui, cela me permet d’apprendre et de connaître d’autres points de vue. Si vous souhaitez ajouter une remarque : Je remercie l’équipe qui est très pédagogue et qui lors de ces contrôles, prend le temps pour bien expliquer certaines subtilités comptables. Les contrôleurs sont toujours très ouverts et font leur travail avec sérieux. Rapport d’activité 2013 15 Communication & Informatique COMMUNICATION DU GAP Cette année, les sollicitations de l’association et de ses établissements ont été nombreuses et variées. L’évènement principal de l’année étant la reprise des Rencontres cadres/ administrateurs. Celle-ci s’est déroulée en novembre 2013 sur le thème «Le GAP, demain». Cette rencontre avait pour objectif la présentation des thèmes de travail du projet «Le GAP, demain». [cf. page 20-21] La campagne de collecte de taxe d’apprentissage du Gîte a été conçue en décembre 2012 et a démarré en janvier 2013 avec l’envoi de 1500 courriers contenant une lettre de la Directrice du Gîte et une plaquette A3. Il a été décidé pour 2014 de réactualiser le fichier de diffusion. Un fichier de coordonnées d’entreprises (Métropole Lilloise et Douaisis) a donc été acheté pour la campagne 2014 auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie. La diffusion a été réalisée depuis la Direction Générale du GAP. La refonte des plaquettes continue... Cette année, le travail a porté sur le livret d’accueil salarié. L’objectif est de réaliser un support commun inter-associations à distribuer à chaque salarié présent et entrant. Ce dossier sera imprimé sous forme de fiches. Il présente les associations, les lieux d’actions, les types d’accueil, les services de la Direction Générale, la démarche qualité et les droits et obligations du salarié (congés, absences...). Ce support qui a nécessité un travail de longue haleine verra le jour courant 2014. Le site Internet du GAP : la fréquentation est stable et n’a pas évolué. Il est important que chaque association communique les actualités la concernant afin de tenir informé les lecteurs... Ci-contre, un encart sur les statistiques du site Internet pour l’année 2013. 16 Rapport d’activité 2013 Rencontre cadres/administrateurs «Le GAP, demain» Un point chiffres sur le site Internet - 17 466 visiteurs sur l’année Présentation par M. Segard et M. Laleeuw - 64 800 pages vues - Le temps d’une visite moyenne est de 2 minutes 04 - Les rubriques les plus consultées : emploi (4000 pages vues), les associations (5000 pages vues), contact (3400 pages vues). COMMUNICATION DU CDRE Le CDRE nécessite également une communication adaptée, du fait de sa spécificité «commerciale». Le catalogue est un support très représentatif, qui sert à présenter la gamme de prestations proposées par le CDRE. Cette année, celui-ci s’est étoffé d’une dizaine de formations et a été modernisé, sa couverture en pelliculage brillant a fait la quasi unanimité. Il est édité à 2000 exemplaires, et envoyé aux partenaires du CDRE. Les supports de communication ont été réalisés pour un colloque IRTS/CNRD organisé par le CDRE, colloque ayant pour thème la révision des références déontologiques dans le secteur social et médico-social. Des affiches, plaquettes, et autres supports de communication ont été diffusés au niveau régional, ainsi que sur la région Champagne-Ardenne. Ce colloque a rassemblé près de 300 personnes et s’est déroulé dans les locaux de l’IRTS. [Plus d’informations dans le chapitre «CDRE» du rapport d’activité, P. 117] Des invitations ont été réalisés également pour le Rendez-vous d’actualité organisé en octobre 2013 par le CDRE au Garage l’Oiseau-Mouche sur le thème de la responsabilité dans le secteur social. Les Rendez-vous d’actualité ont rassemblé une cinquantaine de personnes. [ Plus d’informations dans le chapitre «CDRE» du rapport d’activité, P. 116] Atelier Recherche et Prospectives «Le GAP, demain» Un point chiffres sur le site Internet CDRE - 2000 visiteurs sur l’année - 8700 pages vues - Le temps d’une visite moyenne est de 2 minutes 15 - Les rubriques les plus consultées : formations, formations qualifiantes, actualités. Rapport d’activité 2013 17 INFORMATIQUE David FOUCAULT, Cadre informaticien et Maxime Brahimi, Assistant informatique travaillent au GAP et au GAPAS sur les missions suivantes : - Veiller au bon fonctionnement de l’infrastructure réseau, des postes utilisateurs et des équipements actifs - Coordonner auprès des partenaires (interne et externe au groupements) - Assurer la hotline auprès des utilisateurs. - Assurer le développement du parc informatique. - Accompagner dans la mise en place des projets. - Installer et paramétrer les outils utilisateurs. Ils ont répondu aux questions suivantes : Quels ont été les projets principaux cette année ? Les principaux projets ont été la mise aux normes des locaux techniques et le développement du partenariat (Informatique, téléphonie, réseaux…) avec les équipes techniques, toujours dans une logique d’économie d’echelle. Quel est actuellement l’état du réseau ? (sécurité, incidents, sauvegardes, etc.) Les serveurs de l’infrastructure GAP/GAPAS ont été changés il y a trois ans. Les sauvegardes sont faites tous les jours afin d’assurer la sécurité des données comptables, paies, RH, messageries. Le réseau ne s’est pas élargi en nombre de sites mais continue sa croissance en terme de poste de travail et demande de plus en plus de ressources. Combien de postes et d’équipements y’a-t-il pour le GAP et ses établissements aujourd’hui ? Sur combien de sites ? A l’heure actuelle, le réseau compte : - Environ 200 postes, - Environ 40 copieurs, - pour 20 serveurs, - sur 30 sites. Quels sont les objectifs pour 2014 ? Les deux objectifs principaux en 2014 vont être d’externaliser l’infrastructure réseau afin d’améliorer la sécurité du stockage des données et de résoudre en partie un problème de saturation sur le serveur actuel. Le deuxième objectif est de virtualiser les postes de travail afin de faciliter la maintenance sur le réseau et les conditions de travail des utilisateurs. 18 Rapport d’activité 2013 Aménagement des locaux Modifications réalisées à l’accueil DIrection Générale du GAP : création de deux bureaux pour le secrétariat de direction et le service communication La Direction Générale du GAP se situe rue du Molinel à Marcqen-Baroeul. On y trouve les services suivants : paye, comptabilité, qualité, informatique, communication, ressources humaines et le CDRE. Les locaux, qui ne sont pas agencés idéalement pour les périodes de fortes affluences (formations, réunions, venues des Commissaires aux Comptes, rendez-vous divers pour les différents services) ont nécessité un réagencement de la partie « accueil » en 2013, afin de garantir une meilleure confidentialité des dossiers traités et la protection des données, ainsi que l’amélioration des conditions de travail du personnel. Cette zone, qui était auparavant complètement ouverte sur le passage de l’entrée jusqu’au plateau, est ainsi mieux organisée, avec un espace de travail pour le secrétariat de direction et le service communication. Une étude est en cours sur d’éventuelles modifications sur le plateau, suite aux mêmes problématiques rencontrées. Rapport d’activité 2013 19 Le projet "le GAP demain" Le Groupement, créé en 2000, a anticipé sur ce qui est aujourd’hui incontournable, à savoir, grouper des moyens pour faire face à la nécessaire optimisation de l’utilisation des ressources financières et humaines , en raison des contraintes qui s’imposent à nous. Il nous faut faire toujours plus, en répondant aux besoins des jeunes accueillis, en restant en phase avec les évolutions de la législation et avant tout, se poser la question de l’adéquation de nos réponses éducatives. La société évolue et nous devons savoir nous adapter à ce qui change, tout en préservant les valeurs affirmées par nos associations partenaires C’est dans cette perspective que s’est engagée une réflexion impliquant les administrateurs et les cadres (dans un premier temps). Le 23 novembre 2013, la dynamique s’est lancée, lors de la rencontre administrateurs, cadres. 20 Les axes stratégiques du GAP à 5 ans, définis par les Présidents des associations, mettent en avant quatre priorités : - L’innovation - La cohésion du corps social - L’efficience - La communication. Six « chantiers » se sont mis en place, animés chacun par un binôme Président-Directeur. Les thèmes retenus sont les suivants : - Recherche et prospectives, - Développement et qualité, - Dimension Ressources Humaines, - Partenariat, - Gestion et optimisation du patrimoine immobilier, - Communication. Plus que mutualiser des simples moyens, l’ambition de cette réflexion engagée, est de construire ensemble, dans le respect des singularités associatives. En juin 2014, un bilan de ce premier semestre de réflexion sera fait, au cours de l’assemblée générale du GAP. Ce temps fort permettra de tirer les premières conclusions, de relancer ce travail et d’élargir le cercle des collaborateurs, pour la poursuite de la démarche. Christophe SEGARD, Président du GAP Retour sur la rencontre cadres-administrateurs La rencontre cadres-administrateurs du GAP s’est déroulée le samedi 23 novembre à Ennevelin. Celle-ci avait pour thème «Le GAP, demain» et a rassemblé une centaine de personnes. La rencontre s’est ouverte sur la présentation de la problématique par M. Christophe SEGARD, Président du GAP, qui a d’abord retracé l’historique des rencontres cadres-administrateurs, puis introduit la problématique, rappelant que les évolutions fortes et rapides de l’environnement impliquent pour les associations du GAP et leurs établissements des contraintes nouvelles rendant nécessaires une très grande rigueur de gestion et une responsabilité accrue des professionnels dans le champ de leurs interventions. Y. KIMMERLIN, Directeur des Moutatchous et G. MALAQUIN, Président de l’A.M.E Il a ensuite donné la parole à M. Eric MORTIER, Consultant du Cabinet Emergy, qui a présenté le diagnostic du travail «Le GAP, demain» à travers trois points : - A la rencontre des Présidents et Directeurs : le GAP, c’est quoi pour vous ? - Restitution des entretiens - Méthode de travail employée. M. SEGARD a ensuite repris la parole pour présenter la raison d’être du GAP et ses critères de différenciation, puis M. LALEEUW, Directeur Général du GAP a présenté les axes stratégiques et les chantiers, suivi par des questions-réponses avec les personnes présentes dans la salle. Les Présidents et Directeurs ont ensuite présenté en binômes les six grands chantiers qui ont été engagés sur la réflexion «Le GAP, demain». G. LOTTIAUX, Président de la Bouée des Jeunes et G. VANHILLE, Directeur STAF du GAP Enfin, des ateliers animés par ces mêmes binômes se sont déroulés, avec des groupes composés de cadres et d’administrateurs représentant les différentes associations. M. LALEEUW a clôturé la matinée en synthétisant les points forts de cette rencontre. J-L. BRABANT, Président des Moutatchous, K. MONNER, DIrectrice du Gîte et C. DORNE, Directeur FM-FEC de la Bouée des Jeunes A. BENAMRAOUI, Directeur du Service de J. DUJARDIN, Président du CDRE et A. GUICHON, Directrice du CDRE et Prévention Spécialisée de la Bouée des Jeunes Responsable Qualité du GAP J. LALEEUW, DIrecteur Général du GAP Rapport d’activité 2013 21 La formation au GAP En croisant le bilan avec l’analyse des besoins des professionnels en 2013, le CDRE a proposé une formation qui s’est organisée dans la continuité du projet de formation 2012. L’objectif principal de cette formation était d’approfondir la méthodologie pour améliorer la coopération inter et intra GAP. Afin d’atteindre les objectifs généraux, les deux jours de formation ont décliné les objectifs opérationnels suivants : - Clarifier et consolider les frontières d’intervention - Etre porteur d’un contrat clair - Réguler ses émotions comme levier du travail coopératif - Renforcer la cohésion d’équipe « Etre acteur » Récemment, je suis « tombé » par hasard sur une enquête de fin 2010 qui révèle que seulement 15% des 119 000 salariés d’EADS, maison mère d’Airbus, déclarent se sentir « impliqués » dans leur travail. La lecture de ce chiffre, sans volonté de comparaison, me conforte dans l’idée que le sentiment d’implication, qui paraît pour certains naturel, ne l’est pas pour tout le monde. Les deux jours de formation - régulation que nous avons vécu entre salariés de la Direction Générale, ont confirmé la volonté des professionnels d’être de réels acteurs dans la réflexion d’un projet de « service ». Ce besoin d’implication montre bien la capacité d’un groupe à se mobiliser autour d’un projet commun. Même si ces moments peuvent venir bousculer voire interroger nos modes de fonctionnement, ils sont nécessaires pour avancer et rester dans une dynamique constructive. Guillaume VANHILLE, Directeur des Services Techniques, Administratifs et Financiers 22 | Travail en équipe à l’Oiseau-Mouche à Roubaix A.M.E. L’A.M.E Conseil d’administration Germain MALAQUIN, Président ; Bruno DECHERF, Vice-Président ; Hector BOCCARA, Vice-Président ; Pierre BARAS, Secrétaire ; Bernard DUHOUX, Trésorier ; Bernard DOUVRY, Trésorier adjoint ; François-Xavier ALLARD; Christiane APOSTOLY ; Christophe BONGARD ; Paul CHARONNAT ; Philippe DARNAL ; Jocelyne DEFIVES ; Fabienne DEHOUCK ; Thierry DEHOURS, L’Abbé Jimmy DELALIN, Sylvie DEVOS, Christian GODIN, Geneviève HOT, Charles Henri LUCAS, Christiane VERHILLE DELALIN Sommaire Editoriaux P. 24 Activité en chiffres P. 26 La santé et la sécurité au travail P. 28 Les services transversaux P. 30 Dans les services éducatifs... P. 32 La qualité P. 40 Un témoignage pour conclure P. 42 Rapport d’activité 2013 23 Editoriaux Mot du Président L’objet de l’Association des Maisons d’Enfants (l’A.M.E) est l’accueil d’enfants en difficulté. En 2013, l’ensemble des salariés s’est mobilisé à poursuivre ce but. Cela n’a pas empêché les professionnels de s’impliquer dans divers chantiers, à savoir : • L’appropriation du lieu de vie Arc-en-Ciel à Rumaucourt • L’analyse des risques professionnels • La préparation de l’Evaluation Externe • La réflexion sur « le GAP, demain » Une nouvelle fois, je tiens à remercier l’ensemble du personnel et administrateurs pour leur implication. Germain MALAQUIN, Président de l’A.M.E Mot du Directeur Les sujets ne manquent pas, les situations ont été nombreuses mais par quoi commencer, que faut-il privilégier ? Les années se suivent et le dilemme se pose toujours de la même façon. On peut choisir un thème, un fil rouge, une idée qui se multiplie mais il y a aussi des impératifs !! Comment faire rapport, que doit-on rapporter ? Bien sûr, on diffuse des informations sur nos activités, le nombre d’accueils et sur la vie des différents services afin que puissiez avoir un aperçu choisi et porter un regard sur notre mission et notre organisation. Nous entendrons peut-être que vous avez apprécié la lecture de ce rapport, que vous avez été surpris de telle ou telle information, de tel ou tel propos. Cette hypothèse sera notre seul critère d’évaluation de ce rapport. Eh bien voilà, nous l’avons notre mot « fil rouge » : l’évaluation ! Evaluer consiste à porter un jugement de valeur sur le travail fourni à partir d’un objectif et en vue de prendre une décision, présenter ainsi la démarche est aisée et ne soulève guère d’interrogations. Et pourtant, cette question de l’évaluation reste encore fortement interrogée dans notre secteur d’activité bien souvent au nom des valeurs humaines que nous défendons quotidiennement. A travers le travail entrepris par les professionnels éducatifs, nous devons être en permanence dans cette posture qui pose un postulat fondamental : la relation d’aide ne peut exister que dans une acceptation et une volonté de changement aussi bien construite par le jeune et ses parents que par l’encadrement éducatif. Germain Malaquin, Président de l’A.M.E En cela, nous avons engagé depuis le mois de septembre 2013, une démarche d’envergure avec l’organisme du SIADEP : renforcer notre culture de gestion et de prévention des risques professionnels. Afin de savoir précisément de quoi nous parlons, sans vouloir se focaliser sur une catégorie de risques professionnels, un important état des lieux dans les services et pour chaque fonction présente dans l’établissement a été engagé. Plus de soixante professionnels ont été rencontrés et un comité de suivi composé de 15 personnes a été mis en place pour favoriser les expressions et la compréhension des situations rencontrées. Cette démarche très participative recueille le fruit des différentes visites et rencontres qui ont été organisées en envisageant la construction du Document Unique de Prévention et de Gestion des Risques Professionnels pour le mois d’avril 2014. De manière concomitante mais sur un autre versant de l’évaluation, nous avons engagé la réalisation de notre évaluation interne sur la qualité des prestations apportées aux jeunes et à leurs représentants légaux et sur la qualité de notre organisation à partir de décembre 2012. Différentes étapes ont marqué la vie de l’établissement (révision du référentiel interne, détermination des modes de participation et de réalisation des chapitres du référentiel, mobilisation des équipes, réalisation et passation des questionnaires Bientraitance) et ont été animées par le Comité de Pilotage composé de 15 professionnels. Terminé en novembre 2013, le rapport d’évaluation interne a été validé par le Conseil d’Administration et remis aux services de la Direction Enfance Famille du Conseil Général du Nord. Comme toute démarche d’évaluation, nous avons pu mettre en exergue nos points forts et des points d’amélioration. Il nous reste donc à construire un plan d’amélioration qui fera lui-même l’objet d’une évaluation dans quelques mois ! L’organisation de l’établissement dans sa nouvelle configuration a conduit l’équipe de Direction à porter son attention sur certaines dimensions et à prendre le temps pour en construire, renforcer d’autres. Une grande réflexion doit être engagée au cours des prochains mois sur les modalités d’expression et de participation des jeunes et de leurs représentants légaux. Ils sont aujourd’hui forts sollicités et impliqués dans les projets personnalisés, dans les temps forts de la vie des services (fêtes de fin d’année, kermesse) mais l’établissement n’a pas encore engagé la mise en place d’une Instance institutionnelle leur permettant de participer plus activement encore à la vie de l’établissement. Cette réalité a été rendue visible lors de la réalisation des Questionnaires Bientraitance (produits à l’issue d’une formation interne sur la recommandation de bonnes pratiques professionnelles relative sur ce sujet en 2012). La réalisation de trois questionnaires nous a permis de recueillir l’avis de 109 jeunes, de 65 représentants légaux et de 117 professionnels sur plusieurs thèmes relatifs à cette notion fondamentale qu’est la Bientraitance dans l’accompagnement éducatif proposé et dans les conditions d’exercice des professionnels. Une analyse sera construite sur les premiers mois de l’année 2014 et le Comité de Pilotage de la démarche Qualité en sera responsable. Il s’agira de décliner certains axes d’amélioration pour chaque service et de prioriser des thèmes travaillés dans tous les services. Cette année 2013 a enfin vu la rédaction du Projet d’établissement se faire et être validée par le Conseil d’Administration en septembre dernier. Fruit d’un travail de l’équipe de Direction, le Projet d’établissement est une déclaration d’intention et la formalisation d’un cadre de nos interventions interdisciplinaires. Sur l’année 2014, les équipes éducatives seront impliquées et auront à produire du sens et des réflexions sur les trois grandes perspectives de développement sur les cinq prochaines années que sont : le renforcement des parcours de placement des jeunes accueillis, l’émergence de formes complémentaires d’expression et de participation des représentants légaux et des jeunes accueillis, et enfin l’enrichissement des parcours professionnels. Les années se suivent et nous restons très actifs… Bruno TOURTOIS, Directeur Bruno TOURTOIS, Directeur de l’A.M.E. Rapport d’activité 2013 25 A.M.E. Pris dans notre action solidaire, notre engagement éducatif, nous traversons parfois des zones d’incertitudes, de tensions que provoquent les manifestations des souffrances vécues, ressenties par les jeunes accueillis. Nous restons toujours tributaires de phénomènes, de décisions que nous ne maîtrisons pas, nous restons dépositaires d’un discours et d’actes toujours volontaires et motivés. C’est le propre de la relation d’aide et d’éducation que nous portons au quotidien. Vaste et belle entreprise pour 119 personnes ! Les démarches d’évaluation existent donc par la mise en œuvre autour de diagnostics que l’on souhaite partagés d’actions d’amélioration. Ce processus est vrai dans les situations éducatives pour lesquelles les équipes interdisciplinaires se mobilisent. Il est également réel pour les conditions de vie au travail. Activité en chiffres ( Situation au 31 décembre 2013 ) 6 Services d’Accueil et Évaluation : 6-10 ans Répartition par tranche d’âge Répartition par Direction Territoriale 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 3 11-14 ans 1 15-18 ans Problématiques familiales AUTRES Répartition par sexe ERRANCE / MARGINALITE 1 CADRE DE VIE / HABITAT Filles FILLES Garçons GARCONS 9 CHOMAGE / DIFFICULTES FINANCIERES MALADIE / DECES D'UN PARENT 1 DEPENDANCE / ADDICTION PSYCHOPATHOLOGIE DES PARENTS 1 CONFLITS PARENTAUX CARENCES EDUCATIVES 8 0 26 Rapport d’activité 2013 2 4 6 8 10 A.M.E. Répartition par sexe Services d’Internat : FILLES 49 57 GARCONS Répartition par Direction Territoriale 93 100 80 60 40 20 0 4 3 2 0 Répartition des fratries par nombre de frères et soeurs 4 15 10 5 0 12 2 35 30 25 20 15 10 5 0 33 32 ERRANCE ERRANCE // MARGINALITE MARGINALITE 11 CADRE CADRE DE DE VIE VIE // HABITAT HABITAT 11 CHOMAGE CHOMAGE // DIFFICULTES DIFFICULTES FINANCIERES FINANCIERES 11 12 10 55 DEPENDANCE DEPENDANCE // ADDICTION ADDICTION 18 18 PSYCHOPATHOLOGIE PSYCHOPATHOLOGIE DES DES PARENTS PARENTS 16 16 CONFLITS CONFLITS PARENTAUX PARENTAUX 33-56 -5 ans 6-101 - 10 ans 11 - 14 1-14 ans 15 - 18 15-181 ans 18 - 21 8-21 ans QUATRE Problématiques familiales 77 MALADIE MALADIE // DECES DECES D'UN D'UN PARENT PARENT 19 TROIS DEUX UN AUTRES AUTRES Répartition par tranches d’âge 11 13 13 CARENCES CARENCES EDUCATIVES EDUCATIVES 44 44 00 55 10 10 15 15 20 25 30 35 20 25d’activité 30 35201340 40 Rapport PROBLEMATIQUES PROBLEMATIQUES FAMILIALES FAMILIALES 45 45 50 27 50 La santé et la sécurité au travail L’établissement s’est engagé, au cours de cette année 2013, dans un projet de développement de la qualité de vie au travail. Pour cela, un partenariat a été formalisé avec l’organisme de formation professionnelle qu’est le SIADEP. Madame DELIL et Monsieur PIOTROWSKI sont les intervenants qui nous accompagnent, depuis le mois de septembre, dans cette démarche de développement d’une culture de prévention et de gestion des risques professionnels. Dans cette visée qualitative, il est apparu important d’élaborer, dans un premier temps, un état des lieux dans l’établissement aussi bien par des visites des différents services (administratifs, techniques, éducatifs, collectifs) que par des entretiens avec plusieurs personnes pour connaître les différents risques liés aux fonctions exercées. Animés par ce principe de développement et après avoir réalisé un état des lieux exhaustif, les membres du Comité de suivi en lien avec toutes les équipes professionnelles (éducatives, administratives, techniques et de Direction) réaliseront une phase de bilan afin de décliner la nature, l’importance et la fréquence des risques professionnels. Une fois ce travail réalisé, l’élaboration du plan d’amélioration sera engagée. Pour permettre une appropriation et une lecture les plus justes possibles des réalités et des risques conséquents, un Comité de suivi s’est mis en place. Composé de personnes occupant quasiment toutes les fonctions présentes dans l’établissement, le Comité de suivi est animé par les intervenants du SIADEP qui en garantissent le rôle et la fonction après échange avec l’équipe de Direction. Ce collectif représentatif compte plus d’une dizaine de personnes. Un travail de huit mois permettra donc à l’ensemble de la communauté de travail, à l’occasion de cette restitution, de connaître, de mesurer les différents risques professionnels, de comprendre et d’entendre les premiers axes d’amélioration et de s’engager dans une amélioration collective de la santé et de la sécurité dans l’établissement. Le calendrier pour l’année 2014 est déjà fixé ! Le plan d’amélioration doit être finalisé et présenté à l’équipe de Direction pour validation avant la mi-avril. Une date de restitution pour l’ensemble des professionnels et des membres du Conseil d’Administration est fixée sur le mois d’avril 2014. s age n g i mo Té Ma ga li D EP Je participe depuis plusieurs mois à la RE UX formation « Prévention et Gestion des Risques Profes,S urv sionnels ». J’ai été nommée référente des Surveillants de nuit eil mais l’ensemble des services de l’A.M.E est représenté à chaque lan te journée de formation. Au cours de ces réunions, nous évaluons les de risques professionnels, les répertorions et chacun explique son travail et nu it les conditions parfois difficiles qu’il peut rencontrer. Avec Céline Delil (consultante SIADEP), j’ai pu faire l’état des lieux en journée du service technique et voir les locaux destinés à la maintenance. Les journées de réunion suivantes, nous avons identifié les différents risques d’accidents et les risques psychosociaux. Un travail intéressant, mais complexe. Il existe déjà des moyens de prévention pour éviter les accidents de travail, nous allons réfléchir et en proposer d’autres. 28 Rapport d’activité 2013 A.M.E. C.H.S.C.T. Témoignage des Membres du C.H.S.C.T. Concernant l’année 2013, le C.H.S.C.T. a vu accroître son activité dans l’accompagnement des salariés à travers les différentes démarches, dans ses missions de prévention, dans le traitement des accidents du travail en collaboration avec les partenaires extérieurs, dans les re tie n mobilisations auprès de différents services. Les membres Ch ris to ph eM O RE L, Re sp on sa bl ee nt Ce que je retiens du Comité de suivi de prévention des risques professionnels au travers de la synthèse de l’état des lieux de chaque service, c’est qu’à force de se préoccuper du quotidien, on en oublie les différents dangers. Il est difficile de conserver son attention par rapport aux risques qui nous entourent au jour le jour. Pourtant, ils sont bien là et peuvent se révéler être très dangereux pour notre entourage et nous-mêmes. Le groupe de suivi débat sur la mise en place de solutions face à ce constat dans le but d’améliorer le quotidien au sein de nos services. Il est impératif de garantir la sécurité des personnes accueillies dans les locaux (jeunes et professionnels) en complément des nombreuses protections déjà existantes (par exemple en termes d’incendie). du C.H.S.C.T. ont également participé aux réunions du Comité de Pilotage de la Démarche Qualité en étant associés et consultés, notamment sur l’évaluation des fonctions logistiques, il a aussi participé à l’évaluation externe réalisée en janvier 2014. Les collaborations engagées permettent aux membres du C.H.S.C.T. de bien réaliser leurs missions et leurs investigations en matière d’accident du travail. Cela permet une approche des situations plus rapide et un accompagnement des salariés à la hauteur de leur attente. Des projets sont envisagés pour l’année prochaine avec la volonté de pouvoir prendre une part encore plus active dans les axes d’amélioration préconisés par la construction du Document Unique de Prévention et de Gestion des Risques Professionnels qui s’est construite avec l’organisme du SIADEP sur plusieurs mois. Rapport d’activité 2013 29 Les Services Transversaux La première mobilité de l’A.M.E a concerné le service administratif, au mois de février 2013. La secrétaire et la comptable du site de Rumaucourt ont rejoint leurs collègues dans les bureaux du siège social à Lauwin Planque. Ce regroupement des services était nécessaire afin de centraliser toutes les informations concernant les jeunes, les salariés et les informations financières. Dans le but de créer une dynamique commune et une identité propre au service administratif de l’A.M.E, des réunions de service ont été mises en place, une fois par mois, depuis septembre 2012, afin de permettre la transmission des informations sur la vie institutionnelle de l’Association, d’échanger sur les pratiques professionnelles et de définir des axes de travail. Certaines thématiques ont déjà fait l’objet d’une réflexion sur l’année 2013, elles seront finalisées et référencées dans notre base documentaire en 2014 : - Une procédure de tenue et de consultation des dossiers du personnel : travail d’harmonisation des dossiers physiques, recherches réglementaires sur les documents obligatoires au dossier… - Une procédure de tenue et de consultation des dossiers des stagiaires : travail sur les pièces au dossier… Sur l’année 2013, la cadre administratif et technique est restée présente sur le site de Rumaucourt afin d’assurer, entre autres, une permanence administrative. Des réunions techniques, rassemblant tous les maîtres et maîtresses de maison, ont eu lieu une fois par trimestre. Ces réunions ont permis à tous les professionnels de se connaître et d’échanger sur leurs pratiques professionnelles. Un état des lieux par service a été effectué. Il a mis en exergue les points forts et les points faibles de chaque service, sur la prestation alimentaire et la prestation de nettoyage, ainsi que sur les conditions matérielles. Tous les professionnels ont été formés à l’HACCP. Un comité a été constitué pour identifier, évaluer et maîtriser les dangers significatifs au regard de la sécurité des aliments. Des plans de nettoyage et des suivis des plans de nettoyage, à partir d’une trame commune, seront créés pour tous les services, ainsi que pour les deux cuisines centrales. Fresque réalisée par les jeunes à la Fruitière 30 Rapport d’activité 2013 Des réunions techniques, rassemblant tous les surveillants de nuit, ont eu lieu, également une fois par trimestre afin de permettre l’échange et la transmission d’informations institutionnelles, et de définir les besoins techniques. Depuis septembre 2013, ces professionnels font partie des réunions de service éducatif constituées des chefs de service éducatif, des éducateurs et des maîtres et maîtresses de maison. Après quatre mois de participation, les surveillants de nuit ont désormais le sentiment de faire partie de l’équipe et peuvent échanger, avec leurs collègues, sur des situations qu’ils vivent quotidiennement avec les jeunes. Les travaux d’embellissement des groupes se sont poursuivis avec le service technique et l’intervention d’entreprises extérieures. L’A.M.E dispose de six sites dont deux volumineux, les chantiers sont vastes et les trois salariés en C.D.I. bénéficient de l’aide d’en moyenne six personnes en contrat unique d’insertion ou en contrat d’avenir. A.M.E. Nous avons accueilli, en 2013, pour la première fois quatre jeunes entre 18 et 25 ans en contrat d’avenir, trois au sein du service technique et un, en tant que surveillant de nuit. Il s’agit de salariés pour une période de 3 ans, pour lesquels nous avons une obligation de formation pendant l’exécution de leur contrat de travail. L’Association IDEES se charge de définir leur projet professionnel par le biais d’entretiens réguliers et nous facilite l’accès en école de formation. Cette collaboration avec IDEES est essentielle dans le travail que nous avons à mener avec nos salariés. Les quatre salariés concernés ont suivi la formation sauveteur secouriste du travail. Un premier a bénéficié d’une remise à niveau en calcul, géométrie pour ensuite intégrer une formation A.E.B. (Agent d’entretien des bâtiments). Un deuxième a suivi et obtenu un C.2I. (Certificat informatique et Internet), en vue de se perfectionner en maintenance informatique. Le troisième intégrera la prochaine session de formation du C.D.R.E. de surveillant de nuit qualifié. Et le quatrième est en cours d’élaboration de son projet professionnel. Beaucoup de travaux administratifs, financiers et techniques ont été menés sur cette année 2013 et d’autres seront à poursuivre sur les prochaines années. Allyson CNUDDE, Chef de Service Administratif et Financier x au 13 e 0 n2 - Les services de Douai et Somain ont été entièrement repeints. - Le mur d’enceinte et le macadam du de s e service des Tilleuls ont été refaits à neuf l p m - Tous les volets des chambres du Groupe de e Ex Vie sont désormais électriques. - Le mur d’enceinte du siège social a été rénové en partie - La toiture de l’Archipel a été refaite v tra Rapport d’activité 2013 31 Dans les services éducatifs... La Fruitière : Ciao « guinguette », place à « évasion »… EVASION est le nom choisi par les jeunes du groupe de la Fruitière pour renommer cette pièce. Une salle qui a été longtemps appelé « la guinguette » par les jeunes et le personnel de Lauwin-Planque. Cette salle située entre le groupe de la Fruitière et le Groupe de Vie a une réelle histoire. Autrefois, cette salle était un espace de jeux et de détente pour les jeunes. De nombreuses parties de baby-foot s’y sont déroulées. Elle servait aussi d’endroit de retrait des plats du repas du soir. Un passe-plat permet encore à Patrick, notre « cuisto », de nous donner les plats sans entrer dans la cuisine centrale et sans sortir du groupe. Autant dire qu’à 19h, il y a du monde qui attend… Mais pourquoi avoir voulu transformer cet endroit ? A la demande des jeunes et des éducateurs, un petit rafraichissement semblait inévitable. Alors Marie-Pierre et Pascale (éducatrices) ont pris cette rénovation à cœur. Elles en ont discuté en équipe lors des réunions puis avec les jeunes lors des assemblées du lundi soir. De cette réflexion, un projet est né. Marie-Pierre s’est alors transformée en architecte et a mesuré les pans de mur. Ensemble, ils ont repensé à la déco. Alors cet été, les jeunes ont mis leurs vieux vêtements et ont troqué leurs ballons ou lecteurs MP3 contre des pinceaux. En effet, la 32 Rapport d’activité 2013 première étape a été la réfection des murs et du plafond. Alors avec du « map », ils ont rebouché les trous et ont poncé. Puis un bon coup de pinceau s’imposait. De là, des idées ont fusé ! Avec deux tons de gris, des dessins ont vu le jour. Avec un rétroprojecteur, ils ont reproduit les dessins choisis par les jeunes et les ont peints de toutes les couleurs. On a vu naître un danseur de breakdance, une cabine de téléphone anglaise et plein d’autres dessins que nous vous invitons à venir découvrir. Mais pourquoi ce nom ? Pourquoi Evasion ? Plusieurs noms se confrontaient mais il appartenait aux jeunes de choisir. Alors pendant le camp des vacances de la Toussaint à Hardelot, les enfants ont dû faire leur choix mais pas de n’importe quelle manière ! Ils ont dû voter. Puis ils ont signé un registre pour indiquer qu’ils avaient bien voté. Ca vous rappelle quelque chose ? Normal, les jeunes ont été initiés à un devoir de citoyen. Tous ont joué le jeu et ont assisté au dépouillement et sur les 15 jeunes présents, treize d’entre eux ont voté pour « Evasion ». C’est donc de cette manière que le nom de cette salle a vu le jour. Ils avaient le choix entre « salle de jeux », « salle d’activité », « salle d’expression » et « salle évasion ». Ils ont donc choisi le nom le plus original. A ce jour, il reste encore quelques dessins à finir, des miroirs à accrocher et un nouveau revêtement à poser mais c’est en très bonne voie. L’année 2013 est une année importante pour les professionnels du Groupe de Vie. La tranche d’âge des jeunes accueillis s’est nettement transformée. Jusque fin 2012, les accueils de préadolescents/adolescents étaient prédominants. L’année 2013 nous a réservé son lot de surprises. Le passage des 6/15 ans aux 3/18 ans s’est réalisé progressivement dans le service, mais nous ne nous attendions pas à être autant sollicités par nos partenaires, pour accueillir des enfants âgés de moins de 6 ans. Ils sont cinq et viennent tous d’assistante familiale, mais ce mode de prise en charge ne répondait vraisemblablement pas à leurs besoins. De plus, pour 4 d’entre eux, la collectivité leur a permis de réunir l’ensemble de leur fratrie et de vivre ensemble sous le même toit. Pour optimiser ce changement, les professionnels du Groupe de Vie se sont donc inscrits dans une nouvelle dynamique de travail en réajustant leurs pratiques professionnelles pour répondre, au mieux, aux besoins et attentes des jeunes que nous accompagnons qu’ils soient « grands ou petits ». Tout au long de l’année 2013, différents axes de travail ont donc été développés : - Multiplication des modes de prise en charge diversifiés en lien avec l’âge des enfants dans l’accompagnement du quotidien - Approfondissement des projets personnalisés et de leur mise en œuvre efficiente avec le jeune et sa famille (accompagnement du jeune au domicile de ses parents avec un professionnel) - Travail sur les problématiques rencontrées et les réponses à apporter (Atelier avec le centre de Prévention santé de Douai, Atelier des émotions avec les plus jeunes, des éducateurs et la psychologue de l’A.M.E) - La prise en charge individuelle et collective (séjours) - L’accompagnement des jeunes et de leurs représentants légaux (dynamique transversale avec le service de la Fruitière implanté sur le même site que celui du Groupe de Vie). Mais aussi : - L’accompagnement des stagiaires à la professionnalisation - L’importance d’une cohérence d’équipe - La réorganisation des lieux pour l’accueil d’enfants plus jeunes et d’adolescents. Ce travail se poursuivra sur l’année 2014 où nous allons également nous plonger dans l’écriture du projet de service, projet qui viendra affirmer les engagements et compétences des professionnels au service des jeunes et de leur famille que nous accueillons et accompagnons quotidiennement. Halloween au Groupe de Vie Rapport d’activité 2013 33 A.M.E. Le Groupe de Vie : Accompagner le changement Horizon L’année 2013 vient de s’achever et a été pour le service Horizon une année riche en émotions et en changements multiples. Notre service, comme la plupart des services de l’A.M.E, a vu élargir la tranche d’âge des enfants accueillis, ce qui, concrètement a permis d’accueillir des enfants plus jeunes (deux enfants de 7 ans, un enfant de 5 ans). L’équipe a dû adapter sa prise en charge afin de répondre aux attentes et besoins des enfants, réfléchir à une organisation (repas, coucher, etc…) et une configuration (lieu de vie, jeux…) différente. Horizon : Séjour à la Bresse dans les Vosges Le service Horizon a connu, durant la rentrée scolaire 2013/2014, une période de turbulence avec des incidents à répétition (fugues, dégradations, vols, etc…), qui a mis à mal le fonctionnement et la cohésion d’équipe durant un temps. L’instabilité passagère de l’équipe et les changements multiples durant l’année ont été autant de facteurs pouvant expliquer ce déséquilibre. L’équipe éducative, avec la Chef de Service, Laure NOWICKI qui a pris le relais de Cédric DERAEDT au sein du service Horizon, a travaillé à endiguer ce phénomène en proposant un accompagnement soutenu et diversifié dans un cadre sécurisant, ce qui a payé puisque le groupe s’est apaisé progressivement. Durant l’année, nous avons organisé un séjour « neige » en Isère au mois de février, un séjour « camps itinérant VTT » reliant Rumaucourt à Hardelot au mois de juillet, un séjour « détente » à la Bresse, une journée « halloween » au parc Astérix et un séjour au Futuroscope de Poitiers en fin d’année. Tous ces séjours se sont ajoutés aux séjours « ferme », aux colonies et centres aérés proposés à chaque période de vacances. Parallèlement, nous proposons des activités sportives chaque semaine au sein du site de Rumaucourt (sport d’opposition, football, piscine, etc...). Tous ces projets permettent aux enfants de s’ouvrir sur l’extérieur, de découvrir des horizons différents et parfois leur apporter des moments de bonheur simples faisant oublier un instant les difficultés liées à leur histoire. Nicolas NOWACKI, Éducateur Camp itinérant VTT A.M.E. e g a Arc-en-Ciel : Des petits et des grands… 2013 a été l’année du changement. Un emménagement dans un nouveau service avec un investissement progressif des lieux, la prise en compte de nouveaux repères, tant pour les enfants que pour les adultes. Monsieur DERAEDT (chef de service), Madame ETUIN et Madame HADJIT (éducatrices), Madame WIART (maitresse de maison), Monsieur DEBRAY (surveillant de nuit) ont rejoint l’équipe. L’accueil de jeunes plus âgés dans le service a permis d’entamer une réflexion collective sur l’accompagnement d’enfants de tranches d’âge différentes : qu’est ce qu’un petit ? qu’est ce qu’un grand ? Les règles de vie du service ont été revisitées et les pratiques éducatives adaptées en conséquence. Au final et parallèlement au questionnement autour de l’âge, il a paru important de mettre l’accent sur la différenciation, l’individualité et surtout l’expression de ces jeunes que nous accompagnons. Par exemple, cette année, les assemblées d’enfants ont été de plus en plus investies par les jeunes et sont devenues un réel lieu d’échanges entre les jeunes et les membres de l’équipe éducative. Le travail se poursuit, les idées se multiplient et plusieurs jeunes ont réfléchi à la création d’une charte autour du respect d’autrui. L’équipe a mis en place des groupes de travail avec les jeunes pour répondre à cet objectif. « Je suis Maîtresse de maison au service Arc-en-ciel à Rumaucourt. Nous avons, après rénovation, déménagé et intégré nos nouveaux locaux. L’installation de cette nouvelle petite cuisine au sein du collectif m’a donné la possibilité de mettre en avant le relationnel et de prendre en charge les enfants volontaires et curieux de découvrir la confection d’un repas. Je découvre qu’ils ont beaucoup de capacités, d’autonomie et de discipline. Je discute avec eux et je suis agréablement surprise de voir qu’un enfant peut avoir une autre idée représentative du métier de maîtresse de maison. » n g i o m Té Marie-Lise MERCIER, Maîtresse de maison Assemblée d’enfants L’assemblée d’enfants : un lieu d’échanges et de débats Le thème de l’expression et de la participation des usagers répond à l’une des priorités de la loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale, qui réaffirme la place et les droits des usagers. A ce titre, l’A.M.E met en place, depuis sa création, des assemblées d’enfants hebdomadaires au sein de chaque service. L’expression et la participation font donc partie intégrante des « outils » mis à disposition des professionnels pour favoriser l’insertion des usagers dans la vie sociale. évident pour des enfants ayant, pour certains d’entre eux, un manque de confiance en eux. L’idée est de parvenir à entendre leurs demandes, les associer dans la recherche de solutions communes, viser l’apprentissage des débats, de la vie de groupe, de la prise de parole, de leur permettre d’influer sur leur propre environnement ou encore de revendiquer une qualité de service, en tant qu’individu et cela à travers le « collectif » institutionnel. L’équipe du service Arc-en-ciel s’est interrogée sur le sens et l’organisation de ces assemblées. Les jeunes vont-ils adhérer ? Seront-ils à l’écoute ? La fréquence n’est-elle pas trop rapprochée ? Autant de questions à travailler en acceptant que la participation n’est en aucun cas exigible de la part de l’usager. Il s’agit de l’exercice d’un droit et non d’une obligation. A ce jour, l’équipe est agréablement surprise de l’intérêt que portent les jeunes à cette instance. L’assemblée d’enfants est repérée, régulière, préparée et investie. Même les enfants les moins loquaces s’autorisent aujourd’hui à prendre la parole. L’équipe est parvenue à y mettre du sens et ne s’est pas contentée de répondre à une obligation légale. S’exprimer, c’est dire quelque chose par le langage. Il s’agit donc de l’affirmation de soi par la prise de parole, ce qui est loin d’être L’équipe éducative Rapport d’activité 2013 35 Service de Somain Durant l’année 2013, l’équipe et les jeunes ont participé au renouveau et à la restructuration de la maison de Somain qui a profité d’une véritable remise à neuf. En équipe, mais aussi avec la participation des jeunes, nous avons repensé l’exploitation des espaces individuels et collectifs. Grâce à la requalification des espaces, l’adaptation au sens de circulation, les lieux communs ont été modifiés (création d’un petit salon avec une seconde télévision et un lecteur DVD, nouvelle salle de réunion, nouveau bureau éducatif, ouverture d’un troisième studio pour favoriser l’accompagnement en semiautonomie…) à la plus grande joie de ceux qui en profitent… Le nombre de chambres individuelles a ainsi pu augmenter. Question peinture, décorations, les jeunes se sont mobilisés pour choisir les nouvelles couleurs de leur chambre mais aussi celles des lieux communs. Une fois les locaux repeints par Yohan du Service Technique, les jeunes ont accompagné les Maîtresses de maison pour choisir la décoration : cadres, miroirs, nouveaux mobiliers…, ils n’ont pas été en manque d’idées, et en ont encore beaucoup à exploiter !! Ils ont, par exemple, soumis l’idée de transformer une chambre double en salle de jeux. Un babyfoot, une table de tennis de table et une console de jeux ont été achetés. Petits et grands se retrouvent autour de ces jeux pour des parties enflammées… Un partenariat a été établi avec l’association « AFAD » de Douai grâce à l’initiative de l’une de nos Educatrices stagiaires. Les jeunes des studios ont ainsi participé à plusieurs ateliers autour de la thématique de l’alimentation. Ils ont appris ou revu les grandes règles de l’hygiène alimentaire un peu perdues de vue Les Olympiades à Sebourg 36 Rapport d’activité 2013 par chacun (petits et grands). Ils ont participé avec l’éducatrice stagiaire et une Maîtresse de maison à différents ateliers dans les locaux de l’Association (conception de plats avec un petit budget, repas de Noël, décorations…). Très intéressés par cette activité, en lien direct avec leur projet d’autonomie, les jeunes en redemandent et nous comptons bien poursuivre cette route avec l’AFAD qui est devenue en 2013 un partenaire précieux pour nos accompagnements. Nous continuerons donc nos actions autour de l’alimentation et envisageons de les ouvrir vers d’autres thèmes tels que l’hygiène, soucieux d’adapter les thématiques aux besoins et aux demandes des jeunes. Les vacances sont également un temps fort de la vie du groupe. Nous sommes partis en Alsace découvrir la neige, plusieurs fois à Hardelot pour prendre le grand air et en Normandie pour un dépaysement total. Ces séjours à l’extérieur de la Maison d’Enfants ont réunit une fratrie de cinq enfants accueillis dans trois services de l’A.M.E. Cette initiative a ensuite permis d’accueillir l’ensemble de la fratrie dans le même site, à Somain. Ils permettent, quoi qu’il arrive, de partager des moments privilégiés en groupe plus restreint, de « faire un break », de se découvrir « autrement », de se rassembler autour d’activités communes, de s’aider, se rapprocher… Durant cette année 2013, des jeunes nous ont aussi dit « au revoir ». Certains ayant passé un petit moment avec nous et d’autres beaucoup plus… Jacky et Christianne, accueillis il y a plus de 10 ans à Rumaucourt continuent leur route et poursuivent leurs projets. Leur passage à l'A.M.E nous a marqués et nous sommes heureux de savoir qu’ils continuent à avancer (lieu de vie et ESAT). De jeunes enfants plus (4 et 5 ans) ont été accueillis. Nous avons su réfléchir à nos pratiques et réadapter le quotidien mais aussi nos pratiques aux besoins des enfants. Pour 2014, nous souhaitons poursuivre les projets en cours, notamment en ce qui concerne les conditions d’accueil, le cadre de vie : une nouvelle cuisine doit prochainement voir le jour, un projet de véranda est également prévu, l’aménagement des espaces extérieurs a démarré et va se poursuivre en 2014. Nous avons également le projet de trouver un nom à l’unité de Somain, de nous ouvrir encore davantage sur l’extérieur, favoriser et développer les projets transversaux, les liens avec les autres services de l’A.M.E… A.M.E. Certains ont profité aussi de séjours à la ferme, en centre équestre, en colonie… L’équipe et les jeunes ont également participé à plusieurs sorties sportives telles que les Olympiades à Sebourg, les boucles de Gayant, un après-midi de découvertes des sports à la Base de Loisirs de Trith-Saint-Léger, sortie VTT, pique-nique et jeux au Parc d’Aubigny-auBac… Les jeunes se découvrent des talents insoupçonnés et, par le jeu, nous montrent leurs capacités de persévérance pour aller jusqu’au bout d’eux-mêmes et atteindre leurs objectifs… Réaménagement des espaces de vie Une chose est sûre, l’équipe est engagée dans une démarche continue d’amélioration de la qualité et n’épargne pas ses efforts pour continuer à avancer dans des situations parfois complexes, à force de créativité, d’inventivité, d’acharnement…. L’ensemble de l’équipe de Somain Rapport d’activité 2013 37 Service des Tilleuls Aux Tilleuls, l’année a été marquée par de nombreux événements. Mais celui qui parait essentiel à développer est l’accueil de Mineurs Etrangers Isolés. Une première dans la structure ! Si les jeunes, comme l’équipe, ne savaient pas ce que cela allait engendrer, en termes d’enrichissement ou de démarches administratives, les échanges divers et variés n’allaient pas tarder à faire découvrir de nouveaux horizons à tous. Comment s’intégrer lorsque l’on ne connaît pas la langue, les us et coutumes d’un territoire d’accueil ? Comment évoquer son vécu, se raconter quand l’autre ne situe pas le pays ? Ne perçoit pas la culture de la personne ? Comment, pour les jeunes, accueillir l’Autre quand ses motivations ne sont pas similaires aux siennes ? Quand le vécu n’a pas enseigné les mêmes valeurs ? Si l’équipe ne s’est pas trop inquiétée de voir une nouvelle arrivée, différente certes, mais cela est somme toute assez classique puisque chaque situation est différente, bientôt un questionnement a vu le jour. Comment appréhender, pour l’équipe, les démarches ambassades, sous-préfecture, les divers documents à demander aux pays ? Alors, un puis deux, puis trois et enfin quatre mineurs étrangers ont été accueillis au sein de la structure... Des échanges entre jeunes, soutenus par l’équipe éducative, ont amené chacun à s’enrichir de l’autre. Des frictions aussi, parfois, il faut l’admettre. Mais quel bilan !!! A entendre ces jeunes mineurs étrangers évoquer la chance qu’ils pensent avoir d’être encadrés, soutenus, SCOLARISES !!! Ils ne cessent d’apprécier chaque jour leur accueil et se montrent même, aujourd’hui, créateurs de projets au sein de la structure ! Leur soif d’apprendre, de découvrir, de « s’en sortir » est un élément moteur dans la dynamique de groupe. L’ouverture d’esprit que cela propose nécessairement a lancé beaucoup de réflexions autour 38 Rapport d’activité 2013 de la « différence », qu’elle soit culturelle, de l’ordre du handicap physique ou mental, parfois simplement des opinions, qui se confrontent, laissent pointer la notion de tolérance. Un intérêt naît au sujet de la politique. D’autres termes émergent davantage de la part des jeunes du groupe : respect, engagement, lien. Ce lien, si ténu, si décrié par les jeunes aux situations familiales complexes, les mineurs isolés les recherchent, s’y accrochent, emploient tous les moyens mis à leur disposition et relativisent pour n’accorder aux choses que leur importance réelle, donc laisser pleinement les liens à leur place essentielle. Il serait illusoire de décrire une situation idyllique puisque chacun ne peut s’intégrer que s’il le souhaite vraiment. Parfois, une exception vient confirmer la règle ; cela permet à tous d’en tirer les leçons... Alors s’il fallait écrire une conclusion à ce nouveau chapitre qu’ont vécu les Tilleuls, il tiendrait en quelques lignes où les mots « enrichissement mutuel », « tolérance », auraient une place prépondérante. La complexité de cet accompagnement apporte une richesse au travail éducatif et permet de toujours et encore mettre en exergue le bien-être du jeune « avant tout ». Pour autant 2013 ne se résume pas à l’accueil de ces jeunes. La dynamique entamée se poursuit : des camps, des scolarités, des orientations, des inscriptions, des remises au point, des avancées et des fins de prise en charge plus ou moins abouties. Du recul, des réflexions, de l’analyse, une équipe qui se construit, des projets en cours, des jeunes qui s’inspirent de la dynamique sur la lancée initiée en 2013. Cette année qui démarre va réserver son lot de surprises, de dynamisme, d’inventivité dans les prises en charge, diverses, variées, et de nouvelles perspectives. L’équipe des Tilleuls Nouveaux aménagements pour le Service situé rue Poincarré à Douai Si notre mission première ne change pas, il nous faut pourtant chaque année être source de proposition pour développer nos prises en charge et nos compétences, dans une démarche de qualité. Durant cette année, nous nous sommes efforcés de répondre aux besoins et aux capacités des jeunes, grands adolescents et jeunes majeurs, en termes d’apprentissage à l’autonomie, de socialisation, d’insertion sociale et professionnelle. Par contre, il nous semble important de mettre en évidence certains moments partagés, qui favorisent le «vivre ensemble», entre individu et collectivité. En effet, tout au long de son accueil, le jeune accueilli bénéficie de multiples actions à vertu socialisante dont voici quelques « pastilles ». Les jeunes sont accueillis dans le respect des valeurs culturelles, des histoires et des croyances. Pour envisager un accompagnement de qualité, le parcours de vie est pris en compte. Aussi l’équipe éducative est à l’écoute de ses habitudes (alimentaires, culturelles…). Au sein de notre service, trois Mineurs Isolés Etrangers sont accueillis, nous incitant ainsi à développer notre réseau, mais aussi à apprendre de la culture de l’autre. La « relation d’aide » est ainsi réciproque. Cette diversité culturelle permet de multiples échanges surtout riches, parfois étonnants. Ces accompagnements, bien que complexes, contribuent à l’existence d’une valeur essentielle de notre association qui est l’humanité. Ils contribuent à l’enrichissement de tous, jeunes et équipe éducative. C’est dans ce contexte que la notion de « vivre ensemble » prend aussi toute sa valeur. Autre temps fort de la vie de notre service : les séjours. Cette année, nous avons alterné « quotidien » et « évasion », notamment par l’organisation de séjours en Corse, ou en encore à Hardelot avec une initiation au char à voile, séjours qui permettent de changer d’horizon… De même, dans le même objectif, nous avons organisé une fête de Noël à laquelle jeunes et adultes ont participé aux préparatifs, aux décorations, à la confection des invitations…. Ces temps d’échange permettent à chacun de mettre en œuvre leur savoir-faire et leur savoir être. Les photos suivantes parleront certainement plus qu’un long discours. Ces temps forts de notre prise en charge favorisent des instants partagés, qui facilitent la cohésion, l’ouverture en restant dans les mémoires de tous. Pourtant, ces moments conviviaux ne sauraient nous faire oublier que la vie au sein des institutions n’est pas « un long fleuve tranquille » … nous avons traversé une période difficile en cette deuxième moitié d’année 2013. Mais, après avoir montré une solidarité institutionnelle et une cohérence pour gérer et amener des réponses à ce moment particulier, l’équipe éducative est restée mobilisée, centrée sur sa mission d’accompagnement. Cette volonté de « faire face » a permis un échange constructif sur les éléments de cette période de crise pour être à nouveau, aujourd’hui, dans une dynamique de projet (réaménagement des espaces, accueil des stagiaires, développer le partenariat, la transversalité….). Et c’est bien là l’essentiel... Rapport d’activité 2013 39 A.M.E. Les années se suivent et se ressemblent… ou presque… La Qualité « 2013, une année riche sur le plan de l’amélioration continue de la qualité ». La loi 2002-2 du 02 janvier 2002, en instaurant une « obligation d’évaluation des activités et de la qualité des prestations délivrées », a initié la démarche d’amélioration continue de la qualité qui concerne tous les établissements sociaux et médico-sociaux et tous les acteurs de la prise en charge des bénéficiaires. Plus qu’une réponse aux obligations légales, l’enjeu d’une telle démarche est bien de créer une dynamique collective d’évaluation interne, associant tous les participants, pour améliorer le fonctionnement des établissements et la qualité finale des services rendus. C’est en ce sens que l’A.M.E a décidé d’œuvrer pour que la démarche qualité ne soit plus repérée comme l’association de deux mots mais bien pour que chaque professionnel puisse y mettre un sens et contribuer à améliorer la qualité de prise en charge des enfants. Un comité de pilotage qualité est donc mis en place en novembre 2012 : il est composé du Directeur, du Directeur-adjoint, des correspondants qualité et des professionnels représentant toutes les fonctions exerçant dans l’établissement. Il a pour vocation de veiller à l’organisation de cette évaluation interne et engager le plan d’amélioration. 40 Rapport d’activité 2013 Unité de vie de Somain Le Comité de Pilotage (COPIL) qualité a planifié la méthodologie de cette évaluation interne et programmé l’ensemble des réunions pour l’année. Des questionnaires « bientraitance » pour les professionnels, les représentants légaux et les jeunes ont été élaborés, diffusés et remplis. Ils ont fait l’objet d’une analyse qui alimentera l’évaluation interne. La restitution de cette analyse s’est faite de manière collective lors d’une réunion générale. Des groupes de travail ont été mis en place, avec pour chacun, des thèmes précis à évaluer : - Droits et information du jeune et sa famille : thème évalué à travers les questionnaires «bientraitance ». - Dossier du jeune : thème évalué à travers les questionnaires « bientraitance » et une E.I.C. (Evaluation Interne Croisée) école. - Accompagnement au quotidien ; Projet personnalisé ; Ouverture sur l’environnement : thèmes évalués à travers les questionnaires « bientraitance » ainsi qu’en équipe et par service. - Management et Gestion des Ressources Humaines ; Gestion du système d’information : thèmes évalués par le COPIL qualité. - Gestion des fonctions logistiques : thème évalué par le C.H.S.C.T. - Gestion de la qualité : thème évalué par le C.H.S.C.T. et le COPIL qualité. - Comptabilité, Paie et Dossier du personnel : thème évalué en groupe établissement-direction générale. Parallèlement, l’A.M.E a travaillé sur son système documentaire : les classeurs qualité ont été diffusés dans chaque service. Une base documentaire informatique est également présente sur les ordinateurs de chaque service. Ils reprennent, selon différents items, les documents et procédures internes. Un deuxième correspondant qualité a été nommé en la personne de Ruddy TAHON. Ils participent tous deux à la commission qualité du G.A.P. qui se réunit de manière trimestrielle pour évoquer l’état d’avancement de la démarche qualité au sein de l’A.M.E. « Enfin, il est inconcevable aujourd’hui de ne pas lier projet d’établissement et Démarche Qualité, car c’est bien celle-ci qui garantit, par son exigence et ses outils, le bien fondé du projet, la bientraitance des usagers comme celle des professionnels et la volonté d’améliorer de manière continue nos pratiques professionnelles et notre mission éducative ». Le projet d’établissement a donc été finalisé et validé par le Conseil d’Administration. Un exemplaire est mis à disposition dans chaque service. Le Directeur et le Directeur-adjoint ont travaillé sur la partie déclarative (basée sur les recommandations des bonnes pratiques professionnelles de l’ANESM), à savoir : - L’histoire - Projet de l’association - Les missions - Le public et son entourage - La nature de l’offre éducative - Les principes d’intervention - Les professionnels et les compétences mobilisées La dernière partie concerne « les perspectives ». Un travail avec les professionnels sera prochainement consacré autour de cette dimension. L’A.M.E peut être satisfaite du travail accompli durant cette année 2013 concernant la démarche d’amélioration continue de la qualité. Elle a veillé à mettre en place une démarche participative impliquant l’ensemble des professionnels, les représentants légaux ainsi que les jeunes et peut aborder l’évaluation externe en toute sérénité. Cependant, il est important de rappeler que cette évaluation externe n’est pas une fin en soi mais bien la possibilité de s’inscrire dans la continuité. De nombreux axes d’amélioration seront en effet à travailler durant les années à venir. L’A.M.E pourra s’appuyer sur les compétences et les forces vives de chacun de ses membres. Cela passera notamment par la composition d’un nouveau comité de pilotage lors du 1er trimestre 2014. La démarche qualité au sein de l’A.M.E doit continuer de s’appuyer sur une mobilisation maximale des acteurs. Cette démarche participative contribuera à réduire les différences culturelles des deux établissements historiques, modifiera les représentations et proposera de nouveaux modèles d’action transparents et clairs pour tous. Cédric DERAEDT ... des correspondants qualité Pour préparer l’évaluation externe qui aura lieu les 27, 28 et 29 janvier 2014, une grande partie des professionnels s’est impliquée dans la démarche de différentes manières et en respectant plusieurs étapes : - La réalisation d’une évaluation interne selon différents chapitres définis dans le référentiel qualité (validé par le Conseil d’Administration du 18 mai 2013). - La mise en évidence par chapitre des points forts et des points à améliorer. - La mise en œuvre d’actions d’amélioration. Chacune de ces étapes a été réalisée avec une implication forte de l’équipe de direction. A.M.E. Le point de vue... Je suis devenu correspondant qualité en 2012. C’est après la présentation des missions de ce rôle par le Directeur en réunion institutionnelle que j’ai décidé de postuler afin d’enrichir ma culture professionnelle. Après trois années d’expérience, il semblait intéressant de m’inscrire dans la vie et la politique de l’Association, d’apporter ma propre vision dans cette démarche d’amélioration continue. Avant que cette mission me soit confiée, la notion de « démarche qualité» n’avait pas vraiment de signification… Le soutien du second correspondant qualité, des professionnels du service Qualité du GAP mais aussi du Directeur-adjoint, m’a permis de mieux appréhender le sens de la démarche. Le comité de pilotage mis en place au sein de l’association, la participation aux commissions qualité du GAP ont favorisé une meilleure compréhension des politiques institutionnelles. Très motivé, j’ai proposé de prolonger ma mission de correspondant qualité afin de soutenir et relayer la politique qualité. Jeune professionnel, je participe avec entrain à ma première évaluation externe. La possibilité d’échanger sur nos pratiques de façon constructive ne peut qu’être bénéfique. L’évaluation externe n’est pas une fin en soi mais une étape dans la politique continue d’amélioration de la qualité des actions au service des publics accueillis et de leur famille. Mon objectif est de sensibiliser mes collègues à l’appropriation de cette démarche après avoir été formé à l’audit interne et participé à sa mise en œuvre. L’important est bien de donner sens à notre travail, nos missions, ne pas se laisser envahir par le quotidien. Lever la tête et donner du sens au « Pourquoi ? », telle est la question. Ruddy TAHON Rapport d’activité 2013 41 La qualité... vue par une administratrice Geneviève HOT, Administratrice de l’A.M.E s’exprime sur sa participation au Comité de Pilotage de l’évaluation interne de l’A.M.E. n g i e g a Début 2013, Monsieur TOURTOIS, Directeur de l’A.M.E, proposait aux administrateurs une participation au Comité de Pilotage qui se mettait en place pour réaliser l’évaluation de la structure. J’ai ainsi pu participer à plusieurs réunions dans les différents sites, avec des équipes composées des personnels encadrant les jeunes accueillis dans cet établissement. Ces réunions proposaient de porter un regard sur toutes les facettes de fonctionnement de vie et du suivi des jeunes accueillis. Tous les personnels étaient invités à donner leur sentiment et leurs observations, en fonction de l’approche professionnelle qu’ils ont avec les enfants en difficulté. Lors de ces rencontres, j’ai pu apprécier un accueil et une écoute qui m’ont permis de participer à ces moments avec facilité et intérêt. J’ai été très sensible à la parole libre qui s’y échangeait, mais aussi à la recherche pour analyer leurs pratiques objectivement, même si elles pouvaient être remises en question. Malgré la fusion encore toute récente des deux Maisons d’Enfants qui constituent maintenant l’A.M.E, les personnels en présence avaient la volonté de faire un véritable travail de relecture de pratiques. Il était très intéressant de découvrir la réalité de vie dans les différents sites. Les personnels aux pratiques différentes, du surveillant de nuit à la psychologue en passant par les éducateurs ou personnels administratifs, tous avaient à cœur d’échanger leurs expériences. J’ai pu mesurer, dans toutes ces rencontres, la place prioritaire que le jeune occupait, et la volonté de le mettre au cœur du système. Une relecture de tout ce travail a été réalisée avant l’écriture définitive de ce bilan, permettant d’assurer à chacun que sa parole avait été prise en compte. Ces échanges en équipe m’ont permis aussi de réaliser que le travail de ces professionnels est basé sur une réalité en perpétuelle évolution, les obligeant à se remettre en question, que leur démarche qualité est toujours centrée sur la bientraitance. Nul doute que ce travail va amener toutes les parties prenantes de l’A.M.E à encore progresser. Je remercie sincèrement toutes les personnes avec qui j’ai pu participer à ce travail, pour la place qu’ils m’ont laissée y prendre. o m Té 42 Rapport d’activité 2013 La Bouée des Jeunes La Bouée des Jeunes Conseil d’administration Gérard LOTTIAUX, Président ; André BROSSARD, Trésorier ; Jean LOYEZ, Secrétaire Général ; Joël TISON, Secrétaire Général adjoint ; Thérèse MARTIAUX, Trésorière adjointe ; Christiane APOSTOLY, Michèle BARTIER-PAULUS, Jean-Robert DUHAMEL, Bernard DUHOUX, Charles-Henri LUCAS, Jacky MARECHAL, Michel CHERE, Monique DENOYELLE, Jean-CLaude RICQUEBOURG Sommaire Editoriaux P. 44 D.A.H.T. P. 46 Foyer Educatif Maternel P. 48 Pôle Accueil Diversifié P. 50 Pôle Internat P. 52 Unité de vie de Niergnies P.54 FOCUS sur le travail des assistantes familiales P.55 Activité en chiffres P. 56 Le Service de Prévention Spécialisée P. 58 Rapport d’activité 2013 43 Editoriaux Mot du Président Quelques faits particuliers sont venus pimenter l’année 2013 : - les problématiques des jeunes accueillis bousculent les professionnels chargés de les accompagner. Cela nous amène dans ce contexte à rechercher le développement du «bien-être» au travail. - la mise en chantier du projet stratégique « le GAP, demain », projet mobilisateur destiné à développer les travaux inter-associatifs dans quatre domaines définis comme prioritaires : l’innovation - la cohésion sociale l’efficience - la communication. - l’évolution du projet de création de l’unité d’accueil de Sin-le-Noble : certes, la constante de temps est toujours importante dans le domaine immobilier, mais en 2014, le projet devrait être finalisé, avec, en particulier, la destruction de l’internat, symbole d’un mode d’accueil révolu et le dépôt récent d’une demande de certificat d’urbanisme. Mais je n’en oublie pas pour autant la vie de tous les jours et c’est avec plaisir que je remercie l’ensemble des équipes pour leur implication dans l’atteinte de nos objectifs et le respect des budgets, que je remercie ceux et celles qui ont travaillé à la refonte des projets d’établissement, au suivi de la démarche Qualité et à la réalisation de l’évaluation interne qui nous apporte un certain nombre de préconisations qu’il conviendra de mettre en oeuvre, afin de vivre une évaluation externe sereine. Il reste à garder l’espoir que la vente du Foyer de Selles interviendra rapidement malgré une conjoncture économique difficile, nous permettant ainsi d’accroître les capacités de financement de nos projets en cours. Cordialement à tous. Gérard LOTTIAUX, Président 44 Rapport d’activité 2013 Gérard LOTTIAUX, lors des voeux de la Bouée des Jeunes La Bouée des Jeunes Mot du Directeur Les Services des foyers de Cambrai et de Douai sont maintenant réunis depuis deux ans. Ce regroupement, légitimement craint par certains, nous permet d’harmoniser nos pratiques et de mettre en commun nos projets et documents. A travers l’évaluation interne qui a été réalisée par l’ensemble des services, nous avons pu conforter nos pratiques dans le cadre d’échanges enrichissants. Le projet d’établissement, fruit d’un travail collectif, a été présenté au Conseil d’Administration de notre association. 2012 a été marqué par la réalisation d’un audit au DAHT effectué par la PJJ. L’activité du dispositif s’est grandement améliorée en terme de nombre de prises en charge, et sur le plan éducatif le DAHT est repéré et reconnu comme un maillon important dans les réponses à apporter aux mineurs délinquants. L’inauguration du Foyer maternel en juin 2013 a été un moment fort dans la vie de l’association. Elle a prouvé notre capacité d’innovation et notre volonté d’aller de l’avant malgré les contraintes notamment financières de plus en plus prégnantes. Au niveau des différentes structures nous avons constaté l’amorce d’échanges inter-sites (par exemple : Morel-Solesmes, Accueil de jour-Foyer maternel, Niergnies et Sin-le-noble dans le cadre d’un « coup de main » en matière de personnel et bien d’autres encore sur le plan éducatif) Tout cela est propice à notre volonté de rapprochement et à notre capacité à offrir aux jeunes des parcours variés et adaptés au sein de nos différentes structures. L’arrivée des contrats d’avenir (notamment personnel technique et ouvriers d’entretien) vient renforcer nos capacités d’interventions en matière de bien être matériel des jeunes accueillis. Christian DORNE, DIrecteur des Foyers J.Muller et Educatifs de Cambrai de la Bouée des Jeunes 2014 viendra confirmer ces évolutions. L’évaluation externe qui aura lieu en octobre 2014 est un enjeu extrêmement important pour nos structures. Elle concrétisera l’important travail mené par toutes et tous depuis de nombreux mois. Le grand projet 2014 est la mise en œuvre de nouvelles conditions d’accueil et d’hébergement pour les jeunes du chemin des allemands. La barre de l’ancien internat sera démolie en 2014. Le nouveau projet architectural, pour lequel l’équipe de Sin-le-Noble a été mis à contribution, est à l’étude. Christian DORNE, Directeur des Foyers Jean Muller et des Foyers Educatifs de Cambrai Rapport d’activité 2013 45 Le DAHT Dispositif d’Accueil et d’Hébergement Transitionnel La communication au DAHT Le DAHT de Somain existe depuis maintenant trois ans et demi. C’est un dispositif qui a dû (comme tout nouveau service) se faire connaître et expliquer ses missions auprès de nos partenaires (Magistrats, services de milieu ouvert, autres services du dispositif éducatif de la Protection Judiciaire de la Jeunesse…). C’est pourquoi une première opération de communication a eu lieu auprès des services de la PJJ et du milieu ouvert par l’envoi d’une plaquette de présentation synthétique de notre « identité », nos missions et du cadre de nos interventions. Un comité de pilotage s’est régulièrement réuni au cours de deux premières années suivant l’ouverture et qui permettait d’analyser l’activité en général, d’en rendre compte auprès de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et d’ajuster le projet. Ensuite, la procédure d’admission (accueil du (de la) jeune immédiatement après une audience de cabinet) a également permis une présentation directe et personnalisée du dispositif auprès des magistrats des différents Tribunaux de Grande Instance du « Grand Nord », zone d’intervention théorique du DAHT et qui regroupe les départements du Nord, Pas de Calais, de l‘Aisne, la Somme et la région de Haute-Normandie. Dans le même temps, nous avons effectué une information orale et par télécopie pour chaque demande d’admission présentée. Enfin, le « bouche à oreille » et le travail sur plusieurs situations avec les référents d’UEMO (Unité(s) Educative(s) en Milieu Ouvert) ont 46 Rapport d’activité 2013 permis à la fois d’identifier le DAHT auprès des services de milieu ouvert, mais aussi d’adapter certaines réponses éducatives ou des montages de parcours individualisés (en lien direct avec les Juges des Enfants). Une opération « Portes Ouvertes » a eu lieu en toute fin d’année 2013 et à également concouru à faire connaître le dispositif. Au printemps 2013, c’est la réunion avec les magistrats de la cour d’appel de Douai, les responsables de la Direction Régionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse et nous-mêmes, qui a conforté l’idée que le DAHT est un outil à la fois innovant mais aussi tout à fait pertinent, voire incontournable dans les mesures éducatives à l’intention des « mineurs délinquants ». En tant qu’affiliés aux Centres Educatifs Renforcés, nous participons aux rencontres de la DRPJJ et des responsables de ces dispositifs (à raison de deux fois par an environ). Début 2013, une plaquette de présentation du DAHT a été envoyée à tous les services d’UEMO avec lesquels nous avions travaillé précédemment. Enfin les Juges des Enfants changent de juridiction tous les deux ans environ. Il nous incombe donc de sensibiliser les « nouvellement nommés » au dispositif afin qu’ils l’utilisent de manière adaptée aux situations des mineurs qu’ils reçoivent. La communication du DAHT est donc à la fois incontournable et également sans cesse à renouveler. Soutien scolaire en début d’aprèsmidi, suivi par la piscine. MARDI : Le matin, c’est l’atelier d’expression (au sens large du terme), co-animé par la psychologue et un éducateur. L’après-midi, le groupe participe avec les bénévoles aux « Restos du cœur » pour distribution de produits alimentaires, déchargement de denrées… Ensuite c’est le tennis de table en alternance avec la boxe. MERCREDI : Le matin, visite, alternativement à la ferme pédagogique ou à la S. P. A. Une semaine au DAHT La semaine s’articule en deux temps : - Du lundi au vendredi. - Le samedi et dimanche. Le permier temps est dédié aux activités à raison d’une activité par une demi-journée environ. Ces activités sont de différents ordres (physiques et sportives, de découverte, de création, de relations…) fixes et identifiées dans le temps. L’après-midi, « Les petits bouchons » (aide au chargement/déchargement de bouchons plastiques de récupération en vue d’achat d’un fauteuil roulant par ex.) puis selfdéfense. JEUDI : Nettoyage des locaux suivi par une séance de musculation à Somain. L’après-midi est consacré à la promenade des chiens de la S. P. A. puis au groupe de parole à 16h (d’une durée d’une heure environ). Parfois, les jeunes peuvent bénéficier le jeudi soir d’un baptême de plongée. La Bouée des Jeunes LUNDI : Le matin, c’est l’entretien des véhicules dès 9h00 puis sport en 2ème partie de matinée. VENDREDI : Le matin, ce sont les petits travaux de réfection du bâtiment et à partir de 14h00, c’est la « sortie culturelle », que ce soit la visite de la mine de Lewarde, de la chicorée Leroux, de la fabrique de « bêtises de Cambrai », du musée de la Chartreuse, où la visite de diverses expositions dans la région. Le repas du vendredi se déroule traditionnellement à l’extérieur et termine la semaine. Toutes les activités sont adaptables en fonction des conditions climatiques et de la saison. Elles sont un support à la relation des adultes avec les jeunes mais aussi des jeunes entre eux. Travaux du vendredi matin au DAHT Rapport d’activité 2013 47 Foyer éducatif maternel « Avec moi, prends soin de ma mère » Entre ce que la législation nous impose et ce que nous proposons au sein du foyer maternel, la notion de soin est très présente. Le suivi médical pour les bébés est classique : vaccinations, courbes de croissance, examens de santé ; une consultation par le médecin de la Protection Maternelle Infantile, accompagné d’une professionnelle de la petite enfance toutes les six semaines environ. Il existe aussi des suivis qui nécessitent des hospitalisations régulières conséquentes aux pathologies issues de conceptions non désirées qui viennent impacter leur parentalité. Les mères bénéficient du suivi de fin de grossesse et d’un contrôle médical global. Au-delà de l’aspect médical , prendre soin de l’autre passe aussi par prendre soin de soi. Reste à savoir comment proposer à ces jeunes mères la possibilité d’être dans le soin d’elle-même et de leur bébé. C’est dans un temps repéré, que Nathalie DENNIS, psychomotricienne, propose aux mamans de se libérer des tensions corporelles et mentales, de vivre (par le biais du toucher, avec un médiateur : balles pour masser, foulard pour envelopper et Un extrait du texte Le Petit Prince de Saint-Exupéry : « Que signifie apprivoisé ? dit le petit prince. - Cela signifie créer des liens, dit le renard - Que faut-il faire ? dit le petit prince. – Il faut être patient, répondit le renard. Tu t’assoiras loin de moi, comme ça dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil… Mais chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près. » contenir...) un moment de détente et d’apaisement. Elle invite les jeunes mères à masser leur bébé, jouer avec leur enfant, le bercer, sous l’œil professionnel et bienveillant de l’adulte. La psychologue et l’éducatrice jeune enfant proposent un atelier mère-enfant axé sur des thèmes en lien avec la parentalité, les émotions ou le développement de l’enfant. Chacune réalise avec ou pour son enfant un objet en lien avec le thème de l’atelier, par exemple, au cours de l’atelier sur « le toucher», les jeunes filles ont réalisé l’empreinte des mains ou des pieds de leur enfant dans la pâte à sel. Ces ateliers sont un espace privilégié afin d’observer les interactions entre la mère et son enfant. Le soin s’inscrit dans tous les actes de la vie quotidienne. Il favorise la construction de l’identité et permet de sortir de l’isolement, de favoriser la communication, d’accepter le regard de l’autre. La Foyer Maternel offre toutes les fonctionnalités qui favorisent ce travail sur le soin. Estelle MOUY, pour l’équipe du Foyer Maternel La Bouée des Jeunes Le 19 juin, le Foyer Maternel a fêté la musique en avance. Cela a été l'occasion d'inviter les voisins, les familles et les deux autres services de Cambrai. Au programme: structures gonflables, rodéo, sono, danses et crêpes. Le 13 décembre, le Père Noël est venu gâter les mamans et les enfants du Foyer maternel. Un goûter a permis de réunir tous les professionnels et les papas des bébés. La soirée s'est ensuite poursuivie par un repas préparé par les maîtresses de maison. Gérard LOTTIAUX, Président, José LALEEUW, DIrecteur Général et Christian DORNE, Directeur FJM/FE de la Bouée des Jeunes, à l’inauguration du Foyer Educatif Maternel le 18 juin 2013 Rapport d’activité 2013 49 Pôle Accueil Diversifié Les jeunes : L’année 2013 a été marquée par des départs et arrivées importantes de jeunes au Service d’Accompagnement Educatifs en Appartements (SAEA). En effet, le groupe accompagné a vu partir 12 des 14 jeunes majeurs déjà présents depuis plusieurs mois et a vu arriver 12 nouvelles personnes. Autant dire que cette année 2013 a été l’année du renouveau et du renouvellement. Forte des réflexions et des stratégies adoptées dans le cadre des accompagnements individualisés, l’équipe est fière d’avoir contribué au départ de neuf jeunes qui poursuivent une scolarité tout en occupant un contrat étudiant ou en ayant obtenu des contrats de travail à durées déterminées ou indéterminées. Qui plus est, avec la possibilité de louer un logement en leur nom propre. De plus, six jeunes ont intégré ou obtenu un diplôme de type CAP ou Bac Professionnel et deux d’entre eux ont intégré une seconde année d’étude en université et en IUT. Félicitations pour leur travail et leurs efforts ! En ce qui concerne le Service Accueil de Jour (S.A.J.), l’année 2013 aura également été marquée par des départs et arrivées importantes. En effet, le groupe de jeunes accompagné a vu partir 11 des 19 jeunes accueillis. Cette année aura été l’année du mouvement. Forte des adaptations vis-à-vis des accompagnements réalisés, l’équipe est également fière d’avoir pu contribuer à ce que sept des jeunes ayant quitté le service aient obtenu le Certificat de Formation générale au mois de juin 2013 et qu’ils aient formulé une demande d’orientation en lycée professionnel selon leurs choix professionnels. 50 Rapport d’activité 2013 L’avenir des services : Le Service d’Accompagnement Educatifs en Appartements (SAEA) a établi en 2013 un conventionnement avec l’Entreprise Sociale pour l’Habitat Norevie. Ce partenariat permet notamment de louer 14 à 15 logements de manière durable qui sont ensuite sous loués administrativement aux jeunes accueillis. L’objectif principal est de pouvoir répondre rapidement aux différentes demandes d’accueils pour des jeunes en situation de rupture familiale, sociale et scolaire. Ce conventionnement donne également la possibilité aux jeunes en voie de quitter le service et bénéficiant d’une certaine autonomie financière de se voir proposer des logements qu’ils peuvent louer ensuite en nom propre. L’année 2013 a été l’occasion de débuter une réflexion sur les réécritures des projets de service qui auront lieu en 2014 (à travers la réécriture des règles de fonctionnement du S.A.E.A et du projet de service du S.A.J). En fin d’année, ce travail a été suspendu avec la politique de formation globale de l’équipe de cadres démarrée au sein de l’association. En partie remise, cette dernière permettra aux équipes de bénéficier d’une méthodologie adaptée et uniforme à la gestion de ce projet. L’ensemble des jeunes de l’Atelier « découverte des métiers du bâtiment » du Service d’Accueil de Jour (SAJ), ont, quant à eux, organisé et préparé dans le plus grand secret, la réalisation d’une magnifique statue dans le cadre de l’inauguration du nouveau Foyer Educatif Maternel au mois de juin 2013. Ce travail de longue haleine, accompli entièrement par les jeunes, a nécessité créativité, patience, minutie et force car totalement réalisée en béton et en acier traité. [Cf. photo ci-contre] Les jeunes de l’Atelier « Découverte des métiers de bouche » ont également participé à cet événement en recevant à Sin-le-Noble quelques jeunes de la structure mère-enfant, ceci avec l’objectif de se rassembler et d’unir des forces pour préparer tous ensemble le buffet de l’inauguration. Les relations de travail des professionnels du service ont permis de constater qu’en raison du renouvellement de certaines équipes de travailleurs sociaux au sein d’unités territoriales, les activités du Pôle étaient mal connues ou méconnues. De fait, une campagne d’information et de communication avec visite des services a été lancée et se poursuivra durant l’année 2014. La statue réalisée pour le Foyer Maternel par les jeunes du Foyer Jean Muller La Bouée des Jeunes Le partenariat : Soucieuses d’être en parfaite harmonie avec l’évolution des politiques sociales, les équipes du Pôle se sont déjà attelées en 2013 à préparer l’évaluation externe qui aura lieu au mois d’octobre 2014. Cette dernière permettra de réaliser un état des pratiques et initiatives entreprises en vue d’accompagner le mieux possible les jeunes accueillis. Une réflexion a également été lancée sur la façon de coordonner nos actions avec des partenaires extérieurs à l’association, avec la construction d’actions conjointes, pour proposer un accompagnement adapté aux jeunes (gestion des dossiers CAF, participation à des colloques et des échanges de pratiques professionnelles, partenariat chantiers avec les services de la prévention spécialisée pour la réfection de logements, rencontre et présentation des Ateliers aux Centres d’Information et d’Orientation des secteurs de Douai et Somain, visite d’entreprises et de centre de formation…). Courant juin 2013, un contrôle sanitaire inopiné de l’Atelier découverte des métiers de bouche a été réalisé. Ce dernier a mis en avant certaines non-conformités que l’ensemble de l’équipe, associée aux jeunes, s’est approprié dans une optique de mise aux normes et de pédagogie pour les jeunes accueillis. Cette expérience a permis à l’équipe du S.A.J de poursuivre le cheminement entamé en vue de la future ouverture sur l’environnement local du Restaurant l’Envol. Enfin, l’équipe du S.A.J réfléchit depuis quelques mois à la mise en place de deux ateliers d’accompagnement spécifique ; l’un permettant aux jeunes de pouvoir pratiquer une activité physique et sportive hebdomadaire, l’autre de les amener, à travers un soutien scolaire interne et individualisé, à se sentir capable de comprendre et de maîtriser ce qui est enseigné en classe. Rapport d’activité 2013 51 Pôle Internat Une semaine sur un voilier Depuis le mois de juin, six jeunes du foyer ont été initiés à la voile. Accompagnés par Abdel et Frédérique, Alexis, Damien, Kevin, Paul, Hamed et Maxime ont participé à plusieurs séances au cercle de voile de Valenciennes. Loïc, le skipper, leur a appris des termes techniques, comment naviguer et Rudy à faire des nœuds. Puis, le dimanche 11 aout 2013 les éducateurs et les garçons sont partis naviguer une semaine sur un voilier à bord duquel ils ont tenu un cahier de bord dont voici quelques extraits : « Nous sommes arrivés à Granville en Normandie à 16h30 (…) Jérôme, le directeur, nous a accueillis à bord de son voilier qui mesurait 13,5 mètres de long ! Le lendemain, nous avons fait la connaissance de notre capitaine qui s’appelait Germain. Il nous a expliqué le réglage des voiles, les nœuds, le pilotage et l’utilisation du GPS. » Pour leur première navigation, ils ont mis cap en direction de Saint-Malo, en Bretagne. Cette première virée en mer a été quelque peu mouvementée pour certains... Quatre heures de trajet plus tard, tous arrivent à bon port, font le tour de la ville et en profitent pour se baigner. Le lendemain, « on part en direction de l’île des Hebiens (. . .). Nous jetons l’ancre et tout le monde essaye de gonfler le canoë pour rejoindre la plage. Alexis, Paul et 52 Rapport d’activité 2013 moi, avons dormi à la belle étoile. » Mercredi, ils lèvent les voiles vers le port de Saint Cast. De nouveau, ils profitent de l’escale pour se balader et assistent à un concert dans la soirée. Le jour suivant, ils naviguent vers l’île de Chausey, se baignent à nouveau et font le tour de l’île : « nous avons pris des photos de l’endroit, la vue était magnifique. » Pour le dîner, ils se sont régalés avec le poisson pêché la veille par Hamed et Alexis. Vendredi, ils ont regagné leur port d’attache, à Granville : « On range nos affaires, on mange un pique-nique devant le port, on fait des photos et nous disons au revoir à Germain et Jérôme. » Ils finissent le séjour à l’auberge de jeunesse, par un repas au kebab, une balade au marché et reprennent la route pour rentrer au foyer. Tous les jeunes ont apprécié ce séjour, se sont amusé, reposé et ont profité de leur semaine. Article écrit par Esteban, accueilli aux Foyers Jean Muller Les jeunes et les éducateurs des Foyers Jean Muller Vous avez dit MINEUR ETRANGER ISOLE ? La Bouée des Jeunes La dénomination « mineur étranger isolé » ou « mineur isolé étranger » (MEI /MIE) relève de l’importance accordée à l’un ou l’autre qualificatif pour désigner avant tout des jeunes mineurs en situation de danger. L’accueil de ces jeunes en difficulté, est notre vocation, au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance. L’arrivée de MIE apparait au début des années quatre-vingt-dix sur le territoire national. Ce phénomène illustre des pressions migratoires liées à la situation économique, politique et sociale dans les pays d’origine. Ces jeunes migrants sont l’expression d’une mondialisation accélérée dans laquelle ces personnes tentent de construire un projet de vie. Ces adolescents sont confiés par les Directions Territoriales de Prévention et d’Actions Sociales de la métropole lilloise. Cinq adolescents ont été accueillis aux Foyers Jean Muller. Ces jeunes sont d’origines diverses : Maghreb, Afrique de l’est et d’Asie centrale. Arrivés à la suite d’un périple de plusieurs jours, voire plusieurs années, ils sont les seuls témoins de leurs parcours de vie. Les premiers jours sont ceux de la « mise à l’abri » et de la découverte mutuelle. Ce temps permet une reconnaissance de leur identité à la suite d’un déracinement. Puis, les éducateurs sont rapidement sollicités pour la mise en place d’une scolarité ou d’une formation professionnelle. Les démarches administratives et judiciaires, la question des ressources, mobilisent l’équipe autour de la situation du jeune. C’est l’occasion de développer de nouvelles réponses pour chaque situation. Les jeunes adhèrent aux pistes de travail proposées. Leur dignité questionne, bouscule nos représentations et nos repères. La réflexion éthique est déterminante pour garantir l’intégrité de chaque jeune dans la vie collective. Cette mixité culturelle est une richesse dans les échanges entre jeunes et produit des effets inattendus. Les autres jeunes sont en demande d’informations sur les causes des exils et découvrent leurs trajectoires avec étonnement et humilité. La problématique des MEI est nouvelle au regard de la protection des mineurs et dans l’histoire des Foyers Jean Muller. Accueillir, c’est aussi poser la question de l’adaptation pour proposer des pistes de travail appropriées au projet personnalisé. Cette situation amène à penser l’action éducative dans une dimension globale et l’inscrire dans une démarche d’amélioration continue, pour assurer aux jeunes de meilleures conditions d’épanouissement. Radoine BENLAMA, Responsable Educatif Rapport d’activité 2013 53 Unité de vie de Niergnies Regard sur le travail avec les familles Comme chaque année, l’équipe pluridisciplinaire de Niergnies met en évidence l’efficience et l’efficacité du travail avec les familles. Neuf jeunes ont quitté l’effectif de la structure et sept d’entre eux ont pu repartir vivre en famille. Ce résultat est la récolte d’un travail entamé par l’équipe depuis plusieurs années. L’appropriation et la création d’outils tels que : l’accueil modulé, le travail autour de l’exercice de la parentalité, la relation éducative comptent parmi les moyens utilisés. Mais qui mieux que nos partenaires peut reconnaître ce travail ? Voici le témoignage d’une famille qui présente son point de vue sur l’implication et le travail mis en place par l’équipe de Niergnies : Une équipe de choc ! Un groupe tout en couleur pour la Sainte Catherine « A vous, l’Equipe de la Bouée des Jeunes, je tenais à vous écrire un petit mot. Il y a un peu plus d’un an vous avez accueilli notre famille dans votre structure. Quelle douloureuse épreuve pour nos enfants et pour moi-même. J’ai pensé qu’on m’arrachait ce que j’ai de plus cher ! Petit à petit vous nous avez apprivoisés, ce ne fut pas toujours facile, mais que d’investissement de votre part !! Vous avez toujours su être à l’écoute, canaliser ma colère, et donner des conseils pour le bien-être de chacun. Vous avez à la fois fait preuve d’un grand professionnalisme et de beaucoup d’humanité. Faisant partie intégrante de notre vie, il m’est difficile de me dire que je ne vous verrai plus. Vous avez remué ciel et terre pour notre famille. Une page d’histoire de notre vie se tourne et une nouvelle commence. Certes tout n’est malheureusement pas terminé, et, il nous reste encore beaucoup à faire, mais je sais que vous nous avez aidés à trouver la bonne voie. Je vous dis simplement merci. » (Lettre écrite par une famille à l’Unité de Vie de Niergnies.) Moment convivial autour d’un repas 54 Rapport d’activité 2013 C’est un métier qui a certes des contraintes mais aussi de nombreuses satisfactions. Être assistant(e) familial(e) engage l’ensemble de notre famille. Nous ne sommes pas seul(e)s pour mener à bien les projets concernant l’enfant, nous faisons partie de l’équipe éducative qui est composée de psychologues, d’éducateurs, de cadres éducatifs et de Responsables de pôles. Cette équipe nous accompagne, suit le développement de l’enfant sur le plan psychologique et éducatif et mène le travail avec les parents de l’enfant. Le quotidien n’en est jamais vraiment un, car il n’y a pas de répétition dans ce métier. Il est impossible de s’ennuyer : rien n’est jamais pareil, tout change sans arrêt. Même si nous prévoyons des activités, nous pouvons être confrontés à une crise à tout moment. Il faut gérer les problèmes en prenant le temps nécessaire. En prenant ce temps d’écoute, parfois trop de temps a passé. Alors on modifie le programme. On apprend à connaitre les jeunes et leurs angoisses, à anticiper les crises, à les écouter. Parfois, elles sont impossibles à anticiper... Les jeunes accueillis sont très différents, c’est pourquoi nous devons adapter notre comportement et notre compréhension des situations à chacun d’entre eux. Il y a très souvent des imprévus, des crises à régler, des visites aux professeurs ou à la direction des écoles, des journées qui commencent à merveille et qui se terminent en catastrophe… Rien n’est prévisible, nous pouvons être appelé(es) à tout moment, c’est pourquoi ce métier nécessite d’être disponible. e gnag i Témo As sis tan Une assistante familiale doit respecter et tenir compte de l’histoire du jeune et de sa famille, ainsi que l’identité de l’enfant (religion, culture), sa personnalité, ses différences et surtout s’abstenir de porter des jugements de valeur. Nous prenons en charge les jeunes accueillis dans un cadre bien défini par le contrat d’accueil établi en fonction d’un projet individualisé conciliant les droits et devoirs liés à l’autorité parentale. Isabelle. OUSSEDRATE, Assistante Familiale t(e ) fa mi lia Une assistante familiale l(e ), o a de nombreux rôles : elle est docteur, nn éducatrice, confidente, professeur … ec Ce métier consiste à offrir un climat stable et chaleureux, ho isit favorable à la bonne intégration et à l’épanouissement des pa jeunes, à soutenir leur développement et favoriser leur socialisation et sc em leur autonomie. C’est aussi au quotidien, veiller à l’équilibre alimentaire, éti l’hygiène corporelle, au respect des règles… er Etre assistante familiale, c’est gérer les rencontres familliales, les crises de l’enfant, pa r les rendez-vous scolaires, les visites chez le docteur, les imprévus, les réunions… Nous devons nous adapter aux enfants qui nous sont confiés pour respecter leur histoire, leur identité…Pour leur permettre de grandir dans les meilleures conditions possibles afin qu’ils puissent trouver leur place. Etre assistante familiale est une vocation on ne choisit pas ce métier par hasard. ha sa rd ! Rapport d’activité 2013 55 La Bouée des Jeunes FOCUS SUR : le quotidien des assistantes familiales Activité en chiffres Internat, accueil et hébergement diversifié Douaisis Internat Cambresis Nombre et origine des placements Nombre et origine des placements DT Nord 60 33 DT Pas-de-Calais 6 10 10 Accueil de jour 1 Durée moyenne de prise en charge 1 - 5 ans < 1 ans 8 mois -1 an 5 Accueil de jour 13 10 Service Appart. 51 3 < 1 ans 56 Retour Famille Famille d'accueil Etablissement Autonomie 3 Rapport d’activité 2013 < 5 mois 2 5 - 8 mois Orientation à la sortie Tiers 12 1 8 mois -1 an Orientation à la sortie 1 50 9 5 - 8 mois 18 3 2 14 13 DT Pas-de-Calais Durée moyenne de prise en charge 1 - 5 ans < 5 mois 5 Internats DT Nord 47 4 Retour Famille 3 Famille d'accueil 12 Etablissement 19 Foyer Maternel D.A.H.T. 17 DT Nord DT Somme 16 1 39 33,5 % 6 mois - 1 an 1 an - 2 ans 20 % 28 26,5 % < 2 mois 1 mois - 2 mois 2 mois 20 % 19,5 % 36 % 44,5 % 6 Orientation à la sortie 4 5 1 Famille Famille d'accueil 15 Retour Famille Etablissement Autonomie 1 5 > 2 ans Orientation à la sortie 9 TE Autres TE PDC Durée de prise en charge Durée de prise en charge < 6 mois Tribunal pour enfants Nord La Bouée des Jeunes Nombre et origine des placements Nombre et origine des placements 15 8 8 Institution CER Autre 39 Rapport d’activité 2013 57 La Prévention Spécialisée Editorial Je terminais mon édito de 2012 en rappelant que la Prévention Spécialisée n’est pas une science exacte et qu’il était important d’innover et d’imaginer d’autres formes de pratiques et d’intervention auprès de nos publics. Dans le contexte actuel, notre mission est de bousculer nos habitudes afin d’être si possible beaucoup plus dans la proximité avec l’autre. Le bilan des actions menées par l’ensemble des équipes éducatives s’inscrit dans cette logique de recherche et de pertinence. Afin de ne pas être sur la touche, il a été mis en place des temps de rencontres et d’échanges, la réécriture du projet de service, des formations collectives internes et un séminaire. C’est pourquoi il a été nécessaire de stabiliser les groupes de professionnels en nommant deux coordinatrices afin de pallier l’absence des chefs de service et de renforcer l’existant, à savoir le cœur du métier et ses principes fondamentaux, l’action des psychologues de rue, les médiateurs lycées et santé, les COT (Contrat d’Objectifs Territoriaux), les groupes de paroles ainsi que l’ensemble des actions existantes au sein du Service de Prévention Spécialisée. Démonstration de slam en plein air Cette feuille de route tracée va nous permettre de développer notre sens aigu de la curiosité professionnelle pour finalement répondre au mieux aux attentes des jeunes et des familles. Ahmed BENAMRAOUI, Directeur du Service de Prévention Spécialisée 58 Rapport d’activité 2013 Service Prévention Cambrai - Caudry Si, depuis 2008, les professionnels évoquent une précarisation des conditions de vie des jeunes, durant l’année 2013, les situations d’urgence et les demandes de soutien se sont encore accrues. Pour limiter l’impact de ce contexte morose, en 2013, le service a axé son intervention sur : - Les jeunes en grande vulnérabilité - Le travail partenarial - La prévention précoce (vers les jeunes âgés de 11 à 17 ans) - La prise en compte des familles - La réussite scolaire - Le développement social local (DSL) Le travail de rue : Une des spécificités de la prévention spécialisée réside en sa manière d’aller vers le public jeune, notamment via un travail de rue. Cette modalité d’intervention revêt de nombreux intérêts : une appropriation des territoires, une rencontre facilitée avec les habitants, une relation plus directe auprès des jeunes et des structures de proximité, et donc une analyse plus fine de la réalité des quartiers et des besoins de la jeunesse. En 2013, l’équipe a entamé une réflexion sur les moyens de valoriser ce travail de rue. Des outils d’analyse et de communication devraient voir le jour dès 2014. Les Contrats d’Objectifs Tripartites (COT) A Cambrai comme à Caudry, en 2013, le service a poursuivi cette démarche de contractualisation avec le Département et chacune des municipalités. Après une période de diagnostic concerté, des thématiques prioritaires ont été définies en fonction des territoires (prévention précoce des addictions, soutien des parents dans la scolarité, vie affective et sexuelle,…) Pour donner à cette démarche une vision globale et une dimension réellement opérationnelle, le choix a été fait d’intégrer les partenaires territoriaux à cette réflexion (Centres Sociaux, Centres d’animation, établissements scolaires,…). Fin 2013, des fiches-actions concertées ont vu le jour. Elles se concrétiseront tout au long de l’année 2014. La Bouée des Jeunes Dans le Cambrésis, le Service de Prévention Spécialisée intervient au sein de deux communes, Cambrai et Caudry. L’équipe est quant à elle pluridisciplinaire, composée de cinq éducateurs de rue et de deux psychologues de rue à mi-temps. La réussite scolaire : Le Service de Prévention Spécialisée est convaincu que l’épanouissement des enfants dans leur milieu scolaire est une des clés pour prévenir la marginalisation de la jeunesse. En 2013, dans le Cambrésis, le partenariat avec les établissements scolaires (notamment les collèges) s’est donc poursuivi. Cela se traduit, selon les collèges, par une participation active à différentes instances : - Dispositif de Réussite Educative (DRE) - Veille Educative - Projet Educatif Global Départemental (PEGD) L’objectif de cette collaboration est de relayer auprès de la communauté éducative la réalité des quartiers, et de créer du lien avec les familles des différents territoires. Par ailleurs, les éducateurs animent, avec des partenaires, des ateliers au sein des écoles sur des thématiques diverses (citoyenneté, addictions, violence, vie affective,…). Ces actions visent à faciliter l’expression des élèves et leur permettre d’appréhender leur scolarité avec plus de sérénité. En 2014, plusieurs actions partenariales innovantes devraient encore voir le jour… Séjour itinérant à Marchiennes Rapport d’activité 2013 59 Les chiffres 141 accueils individuels Les accompagnements individuels : En 2013, les éducateurs ont rencontré plus de 300 jeunes du Cambrésis et ont accompagné de manière individuelle 141 d’entre eux. Si les jeunes adultes demeurent le public majoritaire, les 10/17 ans représentent désormais une part non négligeable des accompagnements (30%). Ce constat traduit la volonté de l’équipe d’intervenir précocement dans les situations, dès l’entrée au collège, pour prévenir les éventuelles difficultés des adolescents. D’autre part, il est intéressant de noter que, cette année encore, la mixité est au rendez-vous, avec 44% de public féminin ( 50% sur la ville de Caudry). Age des jeunes accueillis : 30% sont des 12-17 ans Sexe des jeunes accueillis : 56 % 44 % Filles Garçons 44% public féminin 60 Rapport d’activité 2013 L’éclairage psycho-éducatif : En 2013, l’équipe du Cambrésis a noté une forte dégradation des moyens de subsistance des jeunes. Les éducateurs ont en effet accompagné 39 jeunes pour obtenir des aides d’urgence : Fond D’Aide aux Jeunes (FDAJ), colis alimentaire, tickets service,… De la même manière, la problématique « logement » est également très présente avec un public à la rue, ou vivant chez des amis, ou dans un habitat insalubre. Le soutien du service s’appuie sur le réseau partenarial local (Département, SIAOC, Secours Catholique, Emmaüs, CCAS, Croix Rouge, Epicerie sociale,…). Comme évoqué plus haut, depuis 2008, l’équipe de Cambrai/Caudry compte deux psychologues de rue. Cette pluridisciplinarité revêt un caractère complémentaire indéniable avec le travail éducatif : le service étant de plus en plus confronté à des jeunes en grande souffrance, avec l’émergence chez certains de troubles psychiatriques. Mais, outre ces situations particulières, l’équipe utilise désormais cet éclairage psycho-éducatif dans l’ensemble de son intervention, révélant une expertise plus fine du public accompagné. La médiation parents/enfants : Les actions collectives et dynamiques de quartier : L’équipe a toujours été attentive à la prise en compte de la famille dans l’accompagnement des jeunes. Cette volonté s’est concrétisée en 2013 par une augmentation des sollicitations des parents. Les demandes sont de deux ordres : - Les aider à comprendre et à mieux communiquer avec leurs enfants, souvent des adolescents, avec lesquels ils sont parfois en désaccord voire en conflit ; - Les soutenir dans la scolarité de leurs enfants Pour ce faire, à Cambrai comme à Caudry, éducateurs et psychologues proposent des entretiens individuels ou des groupes de paroles. La prévention spécialisée n’intervient pas qu’auprès d’individualités mais aussi, et surtout, auprès de groupes de jeunes. Dans ce cadre, l’année 2013 s’est encore révélée riche en actions collectives, vecteur privilégié d’intégration et de promotion sociale. Outre les traditionnelles sorties sportives réalisées tout au long de l’année (football, boxe, bowling,…), ou les séjours en Bretagne et à Paris, les éducateurs ont fait en sorte d’inscrire les jeunes dans la vie associative de leur quartier, voire de leur ville. Par exemple, des jeunes de Caudry, accompagnés par les éducateurs, ont pris une part très active dans plusieurs manifestations : - La collecte des Paralysés de France - La journée du Handicap - Les quartiers d’été - Le téléthon (…) Ces actions permettent à la fois aux jeunes d’avoir une meilleure estime d’eux-mêmes, mais aussi de faire évoluer le regard des adultes sur cette jeunesse en pleine construction. Quartiers d’été Rapport d’activité 2013 61 La Bouée des Jeunes L’aide d’urgence aux plus démunis : Service Prévention Douai Le contexte socio-économique impacte nos interventions et exige des équipes éducatives qu’elles s’adaptent à chaque situation, en diversifiant leurs actions et en développant leur réseau partenarial pour proposer aux jeunes et à leurs familles un soutien rassurant et aidant. Des secteurs d’intervention ont été renforcés grâce au changement d’équipe, permettant ainsi de revaloriser leur action. L’équipe éducative est quasiment au complet et les deux médiateurs, bien investis. Une nouvelle psychologue a rejoint l’équipe en décembre. En 2013, 474 personnes ont bénéficié d’un accompagnement, un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente. Les thématiques sont récurrentes d’une année sur l’autre : 62 Rapport d’activité 2013 - La précarité De plus en plus de jeunes et de familles vivent des situations économiques dramatiques. Le nombre d’aides alimentaires a augmenté et les familles nous interpellent fréquemment pour déposer des dossiers de surendettement. La période des fêtes de fin d’année a été difficile, le mal-être a été palpable (manque d’argent, peu de soutien familial). - L’insertion professionnelle L’accès à l’emploi ou à la formation reste une préoccupation majeure pour les jeunes sans qualification. L’inactivité provoque chez eux un manque d’estime de soi. Ils expriment un mal-être et s’estiment rejetés ou inutiles. L’éducateur agit, par le biais des réseaux-formation, pour les réinsérer, les revaloriser, les orienter et les aide à se projeter professionnellement. Des actions comme des chantiers écoles peuvent faire surgir chez certains jeunes, des compétences parfois insoupçonnées. - La scolarité Grâce aux trois postes d’Acteurs de Liaison Sociale dans l’Environnement Scolaire (ALSES) et au poste de médiateur en lycée professionnel, le service intervient précocement sur le décrochage scolaire et sur d’autres problématiques rencontrées en milieu scolaire. Cette action soutient aussi les parents qui ont souvent un rapport compliqué avec la scolarité de leurs enfants. La présence d’éducateurs spécialisés dans un milieu institutionnalisé permet l’apaisement des tensions et la complémentarité avec les autres acteurs du collège. - La parentalité Il est essentiel de connaître la famille du jeune et son environnement. Avec certaines familles, l’accent est mis sur la revalorisation de la fonction parentale. Cela aide à la restauration du lien et de la communication parents/enfant. Le groupe de parole est un outil efficace en ce sens. D’autres thématiques : logement, de la santé, les problèmes administratifs...sont aussi abordées. Les actions collectives Elles sont le vecteur de la socialisation, de l’accès à l’autonomie et de la reconstruction personnelle. Ce sont des actions valorisantes mais aussi responsabilisantes pour les jeunes et leurs familles. Les actions ponctuelles servent de support à la relation dans un climat convivial et positif, propice à l’observation. Elles permettent de répondre à d’autres demandes et besoins : séjours (Paris, voile), sorties diverses, tournois de foot, stage initiation «slam», sorties familles, sorties culturelles... Les actions régulières donnent un rythme, un cadre durable et favorisent le travail autour de l’accompagnement, sur du long terme : le foot en salle, l’atelier boxe, le groupe de parole destiné aux parents, l’atelier Slam, le projet pêche, bâti en collaboration avec le Club de Prévention Rencontres et Loisirs, l’atelier d’expression en partenariat avec l’Hippodrome. Séjour voile Les chantiers de l’année Pour accompagner les changements et favoriser l’échange, deux instances se sont mises en place dès septembre : - L’analyse de pratiques qui permet aux professionnels d’échanger, de se sentir soutenus face à des situations complexes et d’en comprendre les enjeux. Elle facilite la prise de recul et permet aux professionnels de réfléchir à leur place dans la relation avec les jeunes, les familles, l’institution. - La régulation qui a pour objet de restaurer les capacités de coopération entre professionnels. Elle touche également à la dynamique de groupe et à l’organisation du travail. Il s’agit dans une première phase d’analyser les interactions dans l’équipe et en fonction des difficultés de proposer un accompagnement au changement. La réécriture du projet de service a permis à l’équipe entière de se retrouver en groupes de travail autour de différentes thématiques, les accompagnements, l’analyse des territoires…afin de définir des orientations à court, moyen et long terme. Des réunions de secteur ont été remises en place : les équipes d’un même territoire peuvent échanger, analyser leurs interventions : travail de rue, accompagnements et harmonisation de leurs pratiques. Des projets communs émanent de ces rencontres. Enfin des réunions ALSES ont démarré en septembre à raison d’une toutes les six semaines avec pour objectif d’échanger sur cette intervention spécifique en milieu scolaire, d’apporter une aide technique aux collègues nouvellement arrivés sur ce poste. Le réinvestissement récent du poste ALSES sur le secteur de Waziers nécessite de faire un point régulier avec l’éducateur en poste mais aussi avec le collège afin de maintenir le dialogue et de conforter les actions. Les partenaires Le partenariat se construit autour de projets communs ou de prise en charge multiple des jeunes. Il est essentiel pour l’accomplissement du travail éducatif. Selon les domaines, nos partenaires sont multiples : - Le logement : SIAOD, bailleurs sociaux, AILD, Hébergements d’urgence, le PACT… - La santé : MDPH, CPAM, CSAPA, Douaisis Santé Pour Tous, centres de cure, centre Eliane Andries, plateforme santé du Douaisis, équipe mobile… - La scolarité/les formations : collèges et lycées, atelier Rebond, CIO, Mission Locale, centres de formation, Pôle-Emploi… - L’action sociale : UTPAS, UDAF, ADSSEAD, CCAS, REAAP, Direction Territoriale, FDAJ, Club de Prévention (APPE, Rencontres et Loisirs)... - Structures de proximité : Centres Sociaux, MJC, PIJ… - Justice : SPIP, prisons, PJJ… Les perspectives - Conventionner avec le collège Gayant à Frais Marais afin de formaliser notre action et d’obtenir à long terme un poste ALSES, - Poursuivre nos réunions mises en place en 2013 (ALSES, secteurs) et travailler sur un projet de secteur, les objectifs généraux de l’intervention et les moyens mis en place pour les atteindre, - Poursuivre le travail entamé auprès des familles et mener ou renforcer les actions de soutien à la parentalité (groupes de paroles, sorties familiales…), - Créer des outils permettant l’évaluation et la valorisation de notre action (écrits, réseau sociaux accessible aux jeunes...), - Recentrer notre action sur le travail de rue, - Continuer les projets actuels et en initier de nouveaux, par exemple, le projet « Réparons-les », - A partir de septembre, organiser des temps de réflexion concernant les contrats d’objectif tripartites. Rapport d’activité 2013 63 La Bouée des Jeunes Les actions spécifiques répondent aux problématiques récurrentes ou à des besoins repérés. En 2012 deux projets innovants ont vu le jour et se sont poursuivis en 2013, malgré la difficulté de valider certains financements. Le médiateur en lycées professionnels a pour mission de créer du lien entre l’intérieur et l’extérieur des établissements. On constate cependant, que le public concerné a besoin de temps pour évoluer à son rythme et adhérer à l’accompagnement proposé. Le médiateur santé, en fonction depuis mai 2012, accompagne les personnes en situation d’exclusion et ou de marginalisation. Il favorise la promotion de la santé et en facilite l’accès aux droits. Le poste s’articule véritablement avec les autres domaines de compétences de la prévention spécialisée. Le partenariat s’est étoffé et un travail en profondeur s’est installé. Différents projets ont ponctué l’année : un projet de prévention autour du tabac avec le collège Gayant, un chantier de rénovation d’une salle de musculation, diverses actions de prévention… Il existe depuis 2000, des postes spécifiques affectés en collèges : les ALSES. Ils interviennent précocement sur le décrochage scolaire mais aussi sur d’autres problématiques rencontrées dans le milieu scolaire. La fin d’année 2012 a été marquée par des problèmes dans un de nos trois collèges d’intervention. Un travail conjoint avec la Direction Départementale et le collège a permis de rétablir un dialogue. Un nouvel ALSES a été nommé après la signature du protocole formalisant son intervention. Parallèlement a été travaillé le projet annuel éducatif qui formalise les objectifs annuels de travail ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Ce projet guide l’intervention de l’ALSES pour l’année scolaire. Ce travail a également été effectué avec les deux autres postes ALSES. Service d’Accueil et d’Ecoute Psychologique Cette année encore, le Service d’Accueil et d’Ecoute Psychologique aura permis d’accompagner 177 personnes sur les trois territoires d’intervention : la Communauté d’Agglomération du Douaisis et les villes de Cambrai et Caudry. Précisons que les financements pour la Communauté de Communes du Cœur d’Ostrevent n’ont pas été renouvelés en 2013. De plus, le service a connu un turn-over important, deux départs et deux arrivées, impliquant un ralentissement de l’activité. Les actions des psychologues de rue se sont principalement orientées sur le soutien des personnes victimes de harcèlement scolaire ou encore en situation d’errance, la prévention du risque suicidaire et des conduites à risque (addiction, délinquance) et également la prise en charge de personnes ayant des troubles avérés. Avec la variété des problématiques rencontrées, les psychologues sont amenés à travailler selon trois axes : - la gestion des situations d’urgence, - les orientations vers les structures de droit commun - l’accompagnement sur du plus long cours. Accueil, écoute, information Présence sociale, travail de rue Travail en équipe et en réseau • Améliorer la communication et travailler à l’élaboration d’une plaquette d’information, • Continuer la démarche de rencontre des jeunes par une présence effective dans les quartiers en fin de journée, en soirée et le week-end, mais aussi dans les centres sociaux, collèges et lycées afin de poursuivre le repérage réciproque et faciliter l’émergence d’une demande d’accompagnement, • Continuer la réflexion sur le décrochage scolaire qui a lieu avec les équipes éducatives du Service de Prévention Spécialisée de la Bouée des Jeunes, • Renforcer le travail partenarial pour que le SAEP soit connu et reconnu, et faciliter ainsi la réorientation, notamment avec la psychiatrie et la pédopsychiatrie, • Renforcer la participation aux différentes actions organisées sur les territoires de Cambrai, Caudry et la Communauté d’Agglomération du Douaisis afin de poursuivre le travail de proximité et le travail de promotion de la santé. Soutien, accompagnement psy. Evaluation, orientation vers les dispositifs de droit commun Rapport d’activité 2013 Même s’il existe encore de nombreux préjugés sur le rôle et l’image du psychologue, la présence du Service d’Accueil et d’Ecoute Psychologique au sein des quartiers ne semble plus « choquer ». Depuis sa création, de nombreux jeunes, en situation ou en voie de marginalisation, ont bénéficié des services des psychologues de rue. Les relations de confiance établies et le bouche à oreille rendent le public de moins en moins réticent à rencontrer un professionnel de la santé mentale. Cette année fut une année très enrichissante professionnellement et humainement. Le SAEP peut être un moyen de lutter contre l’isolement, la sectorisation, la marginalisation ou la stigmatisation de certaines populations, notamment celles souffrant de maladies mentales. Pour les mois à venir, nous envisageons d’/de : • Continuer de participer au groupe de parole mis en place, Missions du SAEP 64 Perspectives : Le Gîte Conseil d’administration Le Gîte Christophe SEGARD , Président ; André DELSINNE, Trésorier ; Jérome DUJARDIN Vice-président ; Estelle LECLERCQ, Secrétaire ; Aline DESCAMPS, Alexis GLORIEUX, Anne LEHEMBRE, Grégoire LEPOUTRE, Gilles NOURY, Philippe ROUSSEL, Paul CHARONNAT, Germain MALAQUIN, Dominique BOUTEILLER Sommaire Edito du Président et Démarche Qualité P. 66 La vie de l’établissement P. 68 Réseau Hébergement Collectif P. 69 Réseau Pratiques Alternatives P.72 Réseau Autonomie et Insertion P.75 L’activité en chiffres P.77 L’Espace Ressources, Recherche et Développement P.78 Enfin chez nous : conclusion P.78 Rapport d’activité 2013 65 Editorial M. SEGARD, Président du Gîte et Mme MONNIER, Directrice du Gîte Construction, amélioration, réflexion, remue-ménage sont des mots forts que l’on retrouve dans le rapport d’activités. 2012 était le temps d’un travail collaboratif qui avait abouti à la décision de redéfinir une organisation en réseaux centrées sur les besoins des publics accueillis. 2013 a été le temps de la mise en place de cette organisation en réseaux. Du concept à la réalité, le chemin fut parfois difficile et il n’est sans doute pas terminé. Cette nouvelle organisation était nécessaire et devra permettre d’agir ensemble dans les actions éducatives à mener pour le plus grand profit de nos jeunes. A Morbecque, l’association a connu des moments difficiles. La Protection Judiciaire pour la Jeunesse, en baissant notre dotation de manière significative, nous a contraint à leur proposer un plan à trois ans qui concilie l’exigence budgétaire et les fondamentaux qui ont toujours prévalus dans l’accueil des jeunes. Grâce à la réflexion conjuguée des cadres, collaborateurs et responsables de lieu de vie, Morbecque voit son avenir assuré. Je vous encourage vivement à lire le rapport de la Ferme qui s’intitule « théâtre d’expression et de communication ».Vous y trouverez, en particulier grâce à des témoignages, ce qui fait la spécificité et la force de ce type d’accueil où « mise en relation-éveil de soi-écoute de l’autre » sont des idées forces animées par l’ensemble des collaborateurs. Ainsi, Le Gite poursuit son travail d’innovation en ayant le souci de faire en sorte qu’un vrai partage de ressources et d’informations se développe et c’est le sens donné à la réunion de l’ensemble des lieux d’accueil au sein d’un établissement unique. je suis sûr que chaque collaborateur du Gite trouvera dans ses nouveaux dispositifs une place à la hauteur de ses aspirations professionnelle. 66 Rapport d’activité 2013 Christophe SEGARD, Président du Gîte Démarche qualité l’année et s’est achevée en novembre 2013; la mobilisation et l’engagement des professionnels de l’établissement ont permis de mener à bien ce chantier au travers notamment : ○○ Evaluation en groupes pluridisciplinaires des thématiques du référentiel ○○ Evaluation en équipe de certains chapitres du référentiel ○○ Poursuite du travail mené par le groupe Droit et expression des usagers ○○ Evaluations internes croisées menées par des professionnels du GAP ○○ Auto-évaluation menée par des salariés du Gîte sur la thématique de la gestion des fonctions logistiques La mise en place de cette deuxième évaluation interne a permis de mettre en exergue les évolutions depuis la première évaluation interne et de dresser le bilan des actions d’amélioration à engager. Cette évaluation interne a été pilotée et coordonnée par un Comité de Pilotage Qualité, créé en 2013. A l’issue de ce travail, les membres du Comité de Pilotage Comité de Pilotage Composition : Directeur d’établissement, représentants du service Qualité du GAP, correspondant(s) qualité de l’établissement, représentants des Responsables de Réseaux et Responsables Educatifs, professionnels désignés et représentants toutes les fonctions et services de l’établissement, délégués du personnel Rôle et Missions : Le Comité de Pilotage est une instance d’élaboration et de réflexion. Il a vocation à planifier et organiser les différentes étapes de la démarche en lien avec la Commission Qualité du GAP. Il détermine les axes de travail prioritaires et s’assure de la cohérence des travaux par rapport aux textes de loi, au projet d’établissement et sa mission. Il définit, valide et assure le suivi des Plans d’Actions Qualité, alimentés, entre autres, par les rapports d’évaluations internes croisées, d’évaluations interne et externe, … Il assure aussi un rôle d’information et de communication sur la démarche au sein des différentes équipes et il constitue une interface entre le directeur et les groupes de travail. Les positions du Comité de Pilotage doivent toujours être validées par l’équipe de Direction. Le Gîte La deuxième évaluation interne a été menée tout au long de Rôle et fonction des membres du Comité de Pilotage : Les membres du Comité de Pilotage sont désignés par l’équipe de direction ou sur candidatures. Ils possèdent un mandat annuel. Ils ont pour mission d’informer et de communiquer dans les équipes de leurs services les points traités en Comité de Pilotage Qualité ainsi que de diffuser auprès du Comité de Pilotage Qualité les questionnements, les réactions vécues. Ils doivent être une force de proposition au sein de l’établissement et du Comité de Pilotage Qualité. Ils travaillent par ailleurs en lien avec le Correspondant Qualité et son Responsable de service. ont élaboré un plan d’action d’amélioration visant à définir les actions à engager au sein de l’établissement. L’évaluation externe est programmée en mai 2014. Rapport d’activité 2013 67 En 2013 au Gîte, ça déménage ! Quel remue-ménage au sein de l’établissement en 2013…. On pense, on construit, on déconstruit et on imagine les Réseaux du Gîte de demain ! Comment améliorer l’accompagnement des enfants et des jeunes qui nous sont confiés ? Pour répondre à cette question, le Gîte a repensé son organisation au regard des besoins des publics. Soirée des cadres au Gîte pré ! re De janvier à juin, a les réunions, rencontres, p journées de travail se sont multipliées et intensifiées au sein du Gîte. Tous les professionnels de l’établissement ont été sollicités et associés à cette démarche d’élaboration du projet ! Cette première phase a également permis à chacun de se projeter dans cette nouvelle organisation et peu à peu le nouveau projet s’est affiné et a pris forme. e s On L’ensemble des mutations des publics et des contextes de notre environnement ont rendu nécessaire une adaptation du projet de l’établissement. Celui-ci vise à adapter les réponses institutionnelles à l’hétérogénéité et à la complexité croissante du public, en maintenant la cohérence avec les valeurs fortes de l’institution. Ce projet vise à développer une organisation capable de garantir des marges de manœuvre suffisantes pour construire des savoir-faire et des savoir-être dans une dimension systémique en constante évolution. Le Gîte a su avec son organisation par « Pôles » développer une expertise et des compétences. Le Gîte a fait le choix en 2013 de faire évoluer son organisation en passant d’une organisation autour des publics (en Pôles) à une organisation centrée sur les besoins des publics (en Réseaux). Le choix des Réseaux ○○ C’est un ensemble de personnes reliées les unes aux autres ; ○○ Les réseaux reposent sur un partage d’informations et de ressources ; ○○ Les professionnels des réseaux ont un même objectif : agir ensemble pour améliorer les réponses proposées aux publics. Le passage en Réseaux est acté le 1er juin 2013 ! ○○ Réseau Hébergement Collectif ○○ Réseau Autonomie et Insertion ○○ Réseau Pratiques Alternatives Individualisées ○○ Espace Ressources, Recherche et Développement 68 Rapport d’activité 2013 Réseau Hébergement Collectif Présentation : Dans le cadre d’un nouveau projet d’établissement, refondé dans une dynamique d’adaptation aux changements des publics et aux évolutions des contextes, le Réseau Hébergement Collectif assure l’accueil et l’accompagnement de 42 enfants et adolescents, âgés de 6 à 18 ans. Le Réseau regroupe trois structures d’accueil : - Le foyer Condorcet (12 enfants accueillis, de 6 à 12 ans) - Le Foyer Michel ABELE (16 adolescents, de 12 à 18 ans) - Le Foyer Alice POLLET (14 adolescentes, de 12 à 18 ans) Le Gîte Foyer Condorcet Les accueils : Huit adolescents ont été accueillis au Foyer Michel ABELE au cours de l’année. La durée moyenne des accueils constatée en 2013 est de 18 mois sur la structure, ce qui explique en partie le nombre peu élevé de nouveaux accueils. Concernant les jeunes qui quittent la structure, la moitié retourne en famille (du fait d’une amélioration de la situation familiale et/ ou du constat de l’inadaptation de la mesure de placement). L’autre moitié bénéficie d’une réorientation vers une structure plus adaptée (notamment par un accueil au sein du Réseau Autonomie et Insertion). Seize adolescentes ont été accueillies au Foyer Alice POLLET. La durée moyenne des accueils est de 12 mois. Cela explique des accueils un peu plus fréquents. Ils restent toutefois limités au regard du nombre de demandes. Les situations de sortie sont caractérisées par des retours en famille plus fréquents (là aussi du fait d’une amélioration de la situation familiale ou du constat de l’inadaptation de la mesure de placement) ; seules trois jeunes filles ont bénéficié d’une réorientation vers le Réseau Autonomie Insertion. Par ailleurs, tout en restant vigilants à répondre au mieux aux besoins d’accompagnements individuels et aux sollicitations de nos partenaires (Aide Sociale à l’Enfance, services de milieu ouvert), nous devons rester attentifs à l’équilibre des groupes. Les équipes éducatives doivent en effet rester en capacité d’accompagner dans les meilleures conditions possibles les adolescents qui nous sont confiés. Or, les problématiques caractérisant les situations des jeunes rendent cet équilibre souvent précaire : situations de déscolarisation massive, jeunes en attente d’orientations spécialisées (ITEP, IMPro…) nécessitant une mesure de protection de l’enfance… Quatre enfants ont été accueillis en cours d’année au Foyer Condorcet (suite à un passage au Service Evaluation du Gîte). En moyenne, les enfants sont accueillis pour une durée de 25 mois. Toutefois, les enfants accueillis au sein de cette structure le sont en moyenne depuis 25 mois, donc très peu de changement au niveau du groupe accueilli. En effet, un seul accueil a pris fin, en décembre, pour un retour en famille de l’enfant. Les sorties peu nombreuses rendent les possibilités d’accueil plus limitées. Rapport d’activité 2013 69 Des espaces de vie adaptés Fête de Noël de Condorcet En juin, l’inauguration de la maison CONDORCET (qui, après plusieurs mois de travaux, a été radicalement transformée : nouveaux espaces de jeux, adaptation des espaces collectifs, réagencement de la configuration de l’ensemble de la maison, décoration soignée, nouveau mobilier…) a constitué un temps fort pour les enfants et leurs éducateurs, qui ont pu faire découvrir une maison « flambant neuve ». Au Foyer Michel ABELE, même si la perspective d’un déménagement reste d’actualité et appelle à des projets d’aménagement raisonnés, des travaux de rénovation ont été menés dans la « troisième maison ». Ils permettent ainsi la poursuite de l’installation des espaces de vie dédiés aux adolescents. Cet espace sera occupé dès le début 2014. Les lieux ont subi une rénovation complète : décoration, nouvelle cuisine, salles de bain entièrement refaites… Les adolescents pourront bénéficier d’une maison adaptée à leurs besoins, un espace de vie qui accueillera 4 adolescents, dans une ambiance familiale et de manière individualisée. Le Foyer Alice POLLET, de son côté, avait bénéficié d’importants travaux les années précédentes. Inauguration de la maison Condorcet en juin 2013 70 Rapport d’activité 2013 Séjour au ski du Foyer Alice Pollet La mise en place progressive d’une dynamique de Réseau Le Réseau Hébergement Collectif porte son action au-delà de la seule notion d’hébergement. L’accueil des enfants et des jeunes répond à un besoin de protection, qu’elle soit sociale ou judiciaire. Les accompagnements éducatifs sont mis en œuvre au travers de dispositifs d’accueils clairement repérés, souples et réactifs. Souples car non enfermés dans une logique d’âge, ils répondent d’abord aux besoins repérés pour les enfants et les adolescents. Réactifs parce qu’ils s’appuient sur les autres Réseaux. Les équipes ont bénéficié, dès le mois de juin, de plusieurs journées de formations (articulées avec des temps de réflexion et d’échanges) dans l’objectif de les accompagner dans la mise en place du nouveau projet d’établissement et d’une dynamique du Réseau. Ainsi, des thématiques de travail, majeures et communes à l’ensemble des équipes, ont été abordées et débattues : la référence éducative, la notion d’accueil, le projet personnalisé… De même, une réflexion sur l’accueil des « Mineurs Isolés Etrangers » a été menée, au regard des accueils significatifs réalisés au sein du Réseau (une petite dizaine de Mineurs Isolés Etrangers accueillis). Afin de répondre aux besoins d’accompagnements individuels et collectifs repérés, les équipes éducatives ont été renforcées dans leurs missions par un professionnel éducatif, dont l’action porte sur chacune des trois structures. Ce poste éducatif spécifique centre son action : - sur une animation collective et des suivis individualisés, - sur des démarches éducatives et des supports ludiques. La mise en place d’une dynamique de Réseau pérenne et en parfaite adéquation avec le projet d’établissement, passent par l’élaboration formelle du projet de Réseau et des projets de services. Les réflexions menées au cours de l’année alimentent cette démarche de projet, de sorte que cette dernière reste centrée sur les besoins des enfants et adolescents accueillis. D’autres sujets de réflexion s’imposent à nous : l’adaptation de l’accueil des enfants de 12 à 14 ans, l’accompagnement des Mineurs Isolés Etrangers, la mixité au sein de nos structures d’adolescents… Les défis ne manquent pas : renforcer la dynamique de parcours au sein des réseaux, inscrire chacune des structures d’accueil dans une démarche de partenariat et dans un réel ancrage territorial, renforcer l’exercice de la citoyenneté (tant des enfants et des adolescents, que de leurs familles) en permettant la participation de chacun… Les équipes éducatives du Réseau Hébergement Collectif, par leur engagement professionnel et leur « savoir du quotidien », ne manqueront pas de les relever ! Christophe KINDT, Responsable du Réseau Hébergement Collectif Rapport d’activité 2013 71 Le Gîte Foyer Condorcet Réseau Pratiques Alternatives Kermesse du RPA Présentation L’écriture du nouveau projet d’établissement amorcée en 2012, s’est concrétisée en 2013 par la nouvelle organisation de l’établissement. Le passage d’une logique de pôle, organisée à partir d’un critère d’âge, à une logique de réseau, organisée à partir de la notion de besoin du public, a permis la création, en juin 2013, du Réseau Pratiques Alternatives. Le Réseau de Pratiques Alternatives trouve son origine dans les constats effectués autour de l’évolution des contextes : des publics et de leurs difficultés, des législations et du nouveau rapport aux usagers qu’elles induisent, des limites du « tout placement » et de l’exigence d’une diversification des modes d’accompagnement, des nouvelles contraintes budgétaires et de leurs effets. Il porte le nom de « Pratiques Alternatives » car il réunit l’ensemble des pratiques, des expériences et des savoir-faire résultant d’une alternative au placement en internat dit « classique ». L’origine de leur création se situe dans la réflexion autour de l’internat, menée au fil des années dans l’association. Ce souci de répondre au mieux aux problématiques rencontrées demeure la principale logique qui sous-tend la création d’un réseau centré sur l’alternative au placement en hébergement classique. Depuis de nombreuses années en effet, nos équipes font le constat que certaines problématiques rencontrées dans les internats sont difficilement compatibles avec la vie en collectivité. Le Réseau Pratiques Alternatives accueille des enfants et adolescents, âgés de 2 à 21 ans, rencontrant des difficultés familiales, sociales et psychologiques, pouvant entraîner des troubles de la socialisation, d’apprentissages, du développement (retard) et des troubles de l’attachement. Le réseau Pratiques Alternatives s’inscrit dans une triple dimension : la Prévention, la Protection et la Contractualisation. Les pratiques d’accompagnement relèvent de la nécessité pour certains publics d’être dans une permanence relationnelle et pour d’autres, d’être dans une combinaison de réponses éducatives et de lieux d’accueil (idée de sas) durant leur placement. Les services du Réseau Pratiques Alternatives : - Le service EVALUATION : accueil de 12 jeunes en hébergement pour une période de 8 à 12 semaines (2-18 ans) - Le service d’HEBERGEMENT « Jacques MASURE » : accueil de 8 enfants nécessitant une prise en charge soutenue (2-12 ans) - Le service PFS : accueil de 25 jeunes en familles d’accueil (2- 21 ans) 72 Rapport d’activité 2013 La vie du Réseau en 2013 En direction des professionnels : Accompagnement des équipes à l’élaboration du nouveau projet d’établissement (intervention de l’institut de fomation IFAR en moyenne une journée par mois) Accompagnement des équipes sur la dimension des écrits professionnels (six jours) Diversification des compétences au sein des équipes : embauche de la première T.I.S.F. (Technicienne de l’Intervention Sociale et Familiale) Accompagnement des enfants et des jeunes à partir d’un projet mené sur l’année 2013 autour de la citoyenneté. A partir de divers supports sur le thème de la découverte des continents, les enfants et les jeunes ont découvert les cultures et les modes symboliques d’expression et d’exercice de la citoyenneté existant dans le monde : la réalisation d’un arbre à palabres et la mise en situation du conseil d’enfants ont amené la pérennité de l’expression des jeunes sur ce qu’ils vivent dans le quotidien d’une vie en collectivité. Les séjours d’évaluation familiale ont été multipliés cette année. Cette pratique permet d’évaluer l’ensemble des relations à l’intérieur du système familial. Cela permet de repérer les fonctionnements et les dysfonctionnements, les places, les statuts et les rôles de chacun des membres composant la famille. Sur le principe de l’adhésion des parents, nous avons réalisé cette année, 9 séjours d’évaluation familiale. La diversification du partenariat et le travail en réseau ont permis d’étayer la prise en charge en direction des jeunes : l’atelier « Rebond » de Tourcoing propose une prise en charge des collégiens en situation d’exclusion scolaire; le partenariat avec un éducateur sportif, professeur de boxe, a permis la mise en place de l’activité boxe tout au long de l’année. Le conventionnement avec le Centre Médical et Social de Tourcoing offre l’intervention de deux professionnelles (psychologue et assistante familiale), sur l’analyse des situations complexes rencontrées par les équipes. Le Gîte En direction des publics : Inauguration de la structure Jacques MASURE ( sur la photo de gauche à droite : J . MASURE, J. DUJARDIN et K. MONNER ) Fête des continents Rapport d’activité 2013 73 Les bâtiments : 4 L’amélioration du cadre de vie, en lien avec une réflexion sur les besoins des publics accueillis, a été menée durant toute l’année 2013. La structure « Jacques MASURE » située au 2 bis avenue de la Marne à Tourcoing, a été rénovée totalement. L’inauguration, en présence de Monsieur MASURE, s’est déroulée le 18 décembre 2013. Les travaux d’embellissement des maisons situées au 19 et 21 rue de Chantilly à Tourcoing, accueillant le service d’évaluation, ont démarré fin d’année 2013. 1 0 2 s e Réseau Pratiques Alternatives est amené v ti à seLedévelopper en diversifiant ses modes de prise c e p rs en charge en direction des publics : - Création d’un SERVICE D’ACCUEIL DE JOUR, pour des enfants âgés de 6 -14 ans en situation de décrochage scolaire ou d’exclusion. - Réflexion sur la création d’un SERVICE D’ACCOMPAGNEMENT FAMILIAL, en direction des jeunes en situation de fin de placement au sein du Gite. Pe Corinne NURCHI, Responsable du Réseau Pratiques Alternatives Fête des continents Inauguration du Service J. MASURE en décembre 2013 Réseau Autonomie et Insertion Atelier Théâtre Présentation : Le Réseau Autonomie Insertion du Gîte a pour objectif d’accueillir et d’accompagner les jeunes vers un devenir autonome. Le réseau s’appuie sur des lieux d’hébergement continu et sur un accueil de jour. Les sorties du Réseau Les accueils 2013 : Pour l’accueil de jour : accueil et accompagnement de 12 garçons et 10 filles, dont 4 jeunes accompagnés également dans les internats du Gîte En hébergement continu : 19 accueils sur l’hébergement collectif et les appartements de proximité, 10 jeunes ont accédé au service de logements extérieurs. La répartition était de 17 garçons pour 12 filles, dont 5 jeunes venant des hébergements collectifs ados du Gîte. Les trois quarts des jeunes sollicitant un accueil permanent sont accueillis sur l’hébergement collectif ; les autres jeunes sont accueillis en appartement de proximité. Il y a une forte propension à l’accès au logement personnel (seul ou en couple) pour les jeunes ayant quitté les services du réseau en 2013. En effet, pour les jeunes concernés par ces sorties en logement, nous notons qu’il s’agit de jeunes ayant bénéficié d’accompagnement éducatif relativement long (entre 15 mois et 4 ans) mais également de jeunes inscrits dans des relations de couple stables facilitant l’installation du ménage en logement (4 jeunes sur 10) ou de jeunes relevant de dispositifs d’aides spécifiques (AAH, tutelle, …) (3 jeunes sur 10). Concernant les sorties des jeunes accompagnés en accueil de jour, nous pouvons noter que les conditions de sorties sont beaucoup plus aléatoires et que les jeunes éprouvent des difficultés à finaliser un parcours de manière construite après leur accueil dans nos services. En effet, les professionnels constatent que les jeunes arrivant à leur majorité, soit s’inscrivent dans une forme de régression dans le cadre des apprentissages et savoirs faire, soit s’inscrivent dans une rupture avec le service en s’absentant de manière prolongée. Il s’agit là d’une des pistes de travail pour l’année à venir. Car, en effet, si les services d’hébergement continu, situés rue de Soubise à Roubaix sont bien repérés par les jeunes et nos partenaires comme permettant un apprentissage progressif de l’autonomie par une responsabilisation graduelle des jeunes via l’outil logement notamment, il convenait de clarifier les parcours possibles au sein des services de l’accueil de jour. En effet, les jeunes accueillis en alternative à la scolarité ou en prévention d’une rupture scolaire n’ont pas les mêmes besoins d’accompagnement que les jeunes inscrits dans une démarche de reprise de cursus professionnel ou de définition de projet. Dès lors, l’accueil de jour se décline autour de trois étapes distinctes et complémentaires que sont : - la remobilisation, - la dynamique de pré apprentissage - l’accompagnement à l’insertion. Ce parcours permet au jeune, à sa famille et à nos partenaires de visualiser l’évolution, la progression mais aussi aux équipes professionnelles de proposer des axes et des supports d’accompagnement différenciés et adaptés aux besoins des jeunes accueillis. Les équipes du réseau se sont pleinement investies dans la construction de ces outils et dans leur déclinaison pratique quotidienne au cours de l’année 2013. Rapport d’activité 2013 75 Le Gîte Les services du réseau ont accueilli et accompagné 52 jeunes en hébergement continu (hébergement collectif, appartements de proximité et appartements en ville) et 40 jeunes en accueil de jour au cours de l’année 2013. Le Réseau Autonomie Insertion s’organise en conséquence autour de trois paliers repérés, complémentaires, articulés et souples qui favorisent un apprentissage progressif. La première étape proposée est celle de l’évaluation des besoins, des potentialités, des points de vigilance dans la situation globale du jeune. Cette approche rend possible un accès aux dispositifs de droit commun, une mise à plat de la situation dans sa globalité, … La deuxième étape est celle de la validation ou non validation d’un possible projet par la mise en situation (l’expérimentation permettant au jeune de se rendre compte des efforts à fournir pour aboutir à ses perspectives et projets…). La troisième étape est celle de la mise en œuvre des objectifs du jeune accompagné et la logique dans la préparation à la sortie de l’établissement. Ces paliers sont indissociables et auxiliaires les uns des autres. Il est donc évident que les professionnels du réseau œuvrent à proposer des axes d’accompagnement collectif. «Le pantin au Coeur joyeux», Juillet 2013 Fête de Noël du RAI En 2013, le Réseau Autonomie Insertion a pu initier des projets collectifs à destination de l’ensemble des jeunes accueillis, et notamment : le projet Théâtre, grâce à une collaboration construite et fructueuse avec la compagnie de l’Interlock, a permis à 15 jeunes de bénéficier d’ateliers autour de la pratique théâtrale, de la musique, de la danse, … Le fruit de ce travail nous a été présenté au travers de 4 représentations publiques en juillet 2013. Forts de ce succès, les jeunes et les professionnels souhaitent poursuivre cette action en 2014. Mais 2013, c’est aussi: des sorties ludiques , le barbecue de rentrée ainsi que la fête de fin d’année…. Autant d’espaces de rencontres des jeunes, de leurs familles et des professionnels du Gîte dans la bonne humeur ! Au regard de la dynamique enclenchée avec les équipes en 2013, les objectifs du Réseau Autonomie Insertion pour 2014 sont : . de poursuivre le travail engagé dans la dynamique de réseau, de construire les étapes proposées aux jeunes, d’intensifier le travail avec les familles, d’élaborer les espaces et les outils de collaboration, de renforcer les coopérations, les interactions, les innovations, . de permettre aux équipes de diversifier les supports d’apprentissage à destination des jeunes accompagnés, (théâtre, photos, séjours à thème…) . de réfléchir aux perspectives du restaurant associatif « Le Gîte met le couvert » en redéfinissant l’identité que nous souhaitons lui donner (atelier support aux apprentissages des métiers de la restauration ou entreprise d’insertion) Emilie GRIMONPREZ, Responsable du Réseau Autonomie et Insertion L’activité en chiffres Réseau Autonomie et Insertion Nombre de placements Réseau Hébergement Collectif 51 Nombre et origine des placements 4 10 Foyer Alice Pollet Foyer Michel Abbelé Accueil de jour Service Appart. Orientation à la sortie Foyer Condorcet Logement personnel ou en couple Durée moyenne du placement Accueil mère et enfants 6% Famille 6% 17% 14% 29% Internat Foyer Jeunes Travailleurs Le Gîte 28 16 8 29 22 59% 18 mois 12% 12 mois Logement personnel ou en couple 25 mois 57% Orientation à la sortie Réseau Pratiques Alternatives Mouvement interne Nombre et origine des placements 35 6% Famille 36% 24 11 DT Nord 42% TE Lille Institution 16% Famille d’accueil Rapport d’activité 2013 77 Espace Ressources Recherche et Développement Soirée «Asie» au RPA Outils - Observatoire des publics et des pratiques - Elaboration d’un référentiel de compétences pour le Gîte - Axe formation - Développement du réseau et prospective - Démarche projet - Démarche qualité, évaluation, amélioration continue - Apports théoriques et méthodologiques - Politique de communication interne et externe Présentation Le nouveau projet du Gîte vise à anticiper un devenir pour l’orienter vers un souhaitable formalisé dans des missions et des valeurs; il s’agit de construire une unité dans la diversité ! L’espace Ressource Recherche et Développement est conçu comme un outil et un accompagnement de l’ensemble de l’institution, dans la perspective d’un projet de réseaux, afin d’accompagner le changement qu’il s’agit de mener à bien. Il vise donc à réunir les outils et les conditions (de cohérence, d’harmonisation, d’expérimentation, de formation, etc.) permettant à l’institution de réussir son pari d’adaptation aux nouveaux contextes et d’innovations dans ses pratiques pédagogiques. Au-delà du changement, cet espace vise à accompagner une dynamique d’adaptation et d’innovation continue et pérenne. Missions - Veille à la mise en synergie des réseaux du Gîte - Recherche et expérimentation - Mise en mouvement d’une dynamique d’amélioration continue des pratiques - Veille au développement et à la mobilisation des compétences internes - Accompagnement des projets - Prospection et développement du travail en réseau, maitrise du territoire - Soutien technique Modalités de mise en œuvre des missions : 78 Rapport d’activité 2013 L’espace Recherche et Développement du Gîte traverse l’ensemble des réseaux de l’établissement. Il est conçu comme un outil. Il s’appuie sur les professionnels de l’ensemble des réseaux qui interviennent dans cet espace dans le cadre de missions précises. Ces missions peuvent se décliner dans un mouvement permanent et continu ou sur des temporalités définies. Buts-Objectifs Le but de cet espace peut se formaliser comme suit : Accompagner l’institution dans le processus de changement porté par le nouveau projet dans une dynamique de démarche d’action-recherche nécessaire à l’adaptation des pratiques, en lien avec la réalité du territoire et les évolutions sociétales du secteur. Une organisation apprenante : ○○ Une organisation qui considère chaque professionnel comme une personne ressource : favoriser l’émergence des compétences collectives ; c’est une organisation où tout le monde peut apprendre ○○ Une organisation qui travaille ses représentations pour en faire des représentations partagées ○○ Une organisation efficace ○○ Un savoir à prendre collectivement ○○ Une coopération efficiente entre les membres de l’équipe ○○ L’objectif est de connecter ces cinq caractéristiques avec la mise en œuvre du projet (dimension du projet et dimension de la réalité actuelle) Dans l’idée de développer une logique d’innovation et d’impulser une démarche formative au sein de l’établissement, il a été défini des chantiers d’expérimentation pour les trois ans à venir; cette dynamique d’expérimentation est notamment portée par l’espace Ressources, Recherche et Développement! ire m a in Sé s de c et développer Le Gîte L’expérimentation : s re d a Comment initier une organisation apprenante ? Les chantiers d’expérimentation à 3 ans : RHC : accueil et accompagnement des 12/14 ans RPA : l’accueil et l’accompagnement des 6/12 ans en accueil de jour RAI : l’accueil et l’accompagnement des jeunes « parents » RHC et RAI: l’accueil et l’accompagnement des MIE Gîte : le système de postures éducatives Gîte: l’espace d’intelligence collective Gîte : la communication Gîte: la gestion administrative au service du nouveau projet Gîte : le colloque Fête de Noël du RPA Marc DASSONVILLE, Responsable de l’Espace Ressources, Recherche et Développement Rapport d’activité 2013 79 Enfin chez nous ! Enfin chez nous ! Durant l’année 2013, l’accent a été porté sur la poursuite de la rénovation des sites du Gîte et les inaugurations se sont succédées tout au long de l’année ! • Le Foyer Condorcet, réhabilité en 2012, a été inauguré en présence des enfants et de leurs familles le 15 juin 2013. • Les 5 et 6 juillet 2013, ce sont les jeunes de l’Accueil de Jour qui nous invité à découvrir les locaux du cœur Joyeux au travers d’un spectacle de théâtre original intitulé le « Le Pantin au Cœur Joyeux » ! Inauguration Foyer Jacques MASURE Conclusion : 7 ans après les pôles…. Certains diront que c’était trop tôt, D’autres qu’il était temps ! En 2013, le Gîte a embarqué pour de nouvelles aventures ! Le Gîte ne part pas en terres inconnues et c’est tous ensemble que nous pensons, organisons et planifions notre itinéraire car la route pourrait être longue! Le circuit semble bien organisé; pourtant à l’heure du départ, certains sont stressés tandis que d’autres sont pressés…. Que le voyage commence ! En route vers les Réseaux ! Quelques pannes, quelques couacs, des surprises heureuses…. surgissent au détour des chemins ! Pourtant notre conviction ne faiblit pas et nous poursuivons notre voyage sans hésiter à expérimenter d’autres itinéraires ! Les joies du voyage désorganisé ! Le voyage, c’est un défi permanent : celui de faire évoluer nos certitudes avec nos convictions et nos valeurs ; celui de s’autoriser à expérimenter sans perdre de vue ce que l’on était ; celui de se rendre disponible et d’écouter ce que les enfants et les jeunes nous disent . Ce voyage nous a permis d’esquisser un avenir différent, et sans nul doute, la route du Gîte est encore longue….. C’est là toute la richesse de son histoire ! Tout est permis pour les aventureux ! Kareen MONNIER, Directrice du Gîte 80 Rapport d’activité 2013 • Le Foyer Jacques Masure , situé boulevard de la Marne à Tourcoing, a été entièrement réhabilité et rénové avec un emménagement des enfants qui a pu se faire le 02 novembre 2013. Les locaux ont été inaugurés en décembre 2013 en présence de M. Jacques MASURE pour la plus grande joie des petits et des grands. • Des travaux d’embellissement ont également été effectués au Foyer Michel Abelé avec la rénovation complète de la troisième maison située sur le site de Jean Macé. Spectacle au Coeur Joyeux en présence de M.PESEZ Ferme de Morbecque Sommaire Rapport d’activité 2013 La Ferme de Morbecque La ferme de Morbecque : Théâtre d’expression et de communication P. 82 Acte 1 : la musique : premier lieu de rencontre et d’expression P. 83 Acte 2 : savoir parler au juge : du geste à la parole P.84 Acte 3 : le cheval, exhausteur d’expression P. 86 Acte 4 : la démarche qualité P.87 Acte 5 : le rapport éducatif P.88 Acte 6: les enjeux éducatifs P92 Acte 7 : L’activité, expression indispensable au quatidien P.94 Acte 8 : Paroles nocturnes/ Acte 9 : Lorsque les mineurs participent à une enquête sociologique P.95 Conclusion P.96 81 La ferme de Morbecque : Théâtre d’expression et de communication. Le mot théâtre garde la marque de sa racine grecque qui signifie « regarder » et se définit par le fait de « montrer » un monde dans lequel des comédiens interprètent des personnages et prêtent leurs voix et leurs gestes pour donner vie à un texte. La majorité des mineurs accueillis dans le réseau éducatif de la ferme de Morbecque porte le fardeau d’une histoire familiale compliquée. Malmenés par la vie, ces adolescents tentent de se construire une identité et un avenir sur une vision étriquée de la réalité du monde qui les entoure se limitant bien souvent aux contours du quartier et de ses codes de communication. Le sentiment d’avoir été trahi par les adultes semble ancré dans leur mode de penser. Ce sentiment se révèle dans leur relation avec l’adulte traduisant des résistances à investir une relation dénuée d’amertume, de méfiance, de doute, d’apriori et de difficultés à maitriser leurs émotions. Lorsqu’ils nous sont confiés, ces jeunes sont d’une sensibilité à « fleur de peau ». Ils sont en rupture avec la relation éducative et leur manière d’être silencieuse, fuyante, agitée, envahissante suscite le trouble. De prime abord, ils semblent insaisissables mais en réalité, ils sont tous en attente de comprendre ce qui leur arrive, en attente de sens, en attente d’éléments d’explication…. Pour ces adolescents en état de crise, traversant des difficultés personnelles, familiales et sociales, ce passage dans le réseau éducatif de la ferme de Morbecque doit être envisagé comme un espace de réappropriation du dialogue et de la relation éducative. La communication est l’essence même du métier d’éducateur et c’est aux adultes qui accompagnent ces adolescents au quotidien de mettre en œuvre les conditions favorisant l’apaisement des tensions qui les animent. Tout au long de leur placement dans le réseau éducatif de la ferme de Morbecque, les adolescents évoluent dans un théâtre où les adultes mettent en scène et font vivre une logique éducative qui schématise la cohérence des actes et le sens éducatif des Scénarios imaginés. Cette logique permet aux adultes d’emmener les adolescents sur des trajectoires éducatives qu’ils ne rencontrent pas habituellement. Au théâtre de la ferme Morbecque se déploie toute une panoplie de médiations éducatives dans lesquelles les adolescents bénéficient d’un terreau favorable à l’émergence de l’échange et de l’expression des ressentis. Dans ce partage de moments authentiques de vie, les doutes quant aux intentions et à la crédibilité des intervenants éducatifs s’amenuisent peu à peu. Les échanges avec l’adulte se construisent dans le déroulement de situations vécues au sein même du réseau où les adolescents sont acteurs des événements qui se succèdent. Dans cette configuration, la liberté de parole est encouragée. Les adolescents ressentent le sentiment d’une considération à leur égard et les interpellations éducatives concernant des attitudes inadaptées sont d’autant mieux acceptées qu’elles découlent d’expériences partagées et de mises en œuvre conjointes. Au fil des semaines, les adolescents sont incités à s’approprier et investir les instances de parole et d’échange où les adultes exercent un travail d’accompagnement dans leur réflexion personnelle sur leur manière d’être, leur mode de penser, leur mode d’expression et les aident à redonner du sens à leur parcours de vie. Notre approche éducative s’inspire d’une vision positive de ces adolescents. Plutôt que de les percevoir au travers des actes à l’origine du placement, notre démarche éducative s’élabore sur une volonté affirmée de faire émerger leurs qualités et de les exploiter au travers d’itinéraires éducatifs originaux produisant une évolution concrète et mesurable de leur capacité à formuler leurs émotions. Ce rapport d’activité nous offre l’occasion de préciser le sens de notre pratique éducative et de témoigner des effets de l’accompagnement éducatif sur l’évolution des jeunes dans leur capacité d’expression et de communication. NB: Afin de préserver l’anonymat, les prénoms des jeunes dans les textes de ce rapport ont été modifiés. Daniel VETU Responsable du réseau 82 Rapport d’activité 2013 Acte 1 : La musique : Premier lieu de rencontre d’expression EXPRESSION (d’un point de vue musical) : Faculté, pour le compositeur et/ ou pour l'interprète, de rendre sensibles certaines idées ou certains états d'âmes contenus dans une œuvre musicale. (Dictionnaire de français, Larousse). Je me rappelle de ces longues journées passées au tribunal, Les yeux des parents pleins de larmes, Et le procureur qui parle mal, Les éducateurs perdus entre deux jeunes, débordés, Foyer d'accueil d'urgence. Tu parles d'une enfance, Tu parles d'une chance, Fugue sur fugue, coups sur coups voilà mon parcours Et même mon autobiographie est écrite par le greffier. (La Fouine – Au cœur du problème – Aller- retour, 2007.) La Fouine, c’est le rappeur préféré de ce jeune arrivé pratiquement en même temps que moi sur le réseau d’accompagnement éducatif de la Ferme de Morbecque. C’est un adolescent qui va fêter ses 14 ans au mois de décembre. Il est grand et costaud pour son âge, au-delà de la moyenne. Sa place de grand frère à la maison, il l’a mise de côté pour prendre la place d’un adulte, certainement pour pallier à l’absence de son père. Il est violent avec les autres, verbalement et physiquement, avec ceux qu’il aime et ceux qu’il n’aime pas, la violence est son moyen d’expression privilégié. Il se méfie de l’adulte, à la maison, l’adulte c’est lui. Il décide de tout, n’écoute pas l’éducateur, le provoque verbalement, s’interpose avec son corps, ce corps devenu son arme, son armure. Comment lui rendre sa place d’adolescent? Comment en faire un adulte en devenir et pas déjà un adulte devenu? Contraint à jouer ce rôle de grand, à son arrivée, il s’invente une vie idéale à l’extérieur. Il est le champion des terrains de basket de son quartier, le pilote émérite d’un 640 KTM cross … Un discours plein d’attentes, d’envies. Nous savons que tout n’est pas vrai, mais le jeune s’exprime, nous parle. La relation de confiance s’établit. Il voyage dans le réseau, tente de nouvelles expériences, et reprend une place d’enfant qui se construit. Il commence à se confier, la confiance est bel et bien là. Et, c’est au cours d’un séjour ski que l’adolescent s’exprime totalement. Il n’est jamais allé « à la neige », n’est jamais monté sur des skis. Il apprend, sourit et réussit, tout son corps exprime le contentement. Ses phrases expriment la découverte. A notre arrivée au gîte, « - mais, il n’y a pas de neige ? » Réponse de l’éducateur, « - On est en bas, c’est pour ça. » « - En plus, il faut monter ! » De phrases chargées d’innocence, le jeune en ponctue le séjour. Puis, durant un repas typique pris dans le restaurant du gîte, il se confie sur sa famille, sur sa culture de gens du voyage, sur sa situation. Il est serein, la discussion est naturelle, émotionnelle. Et, chargé de cette « dynamique infantile », ce jeune avance, se construit et expérimente partout dans le réseau. Ses expériences l’enrichissent. Favoriser les espaces informels d’expression, de dialogue est un atout non négligeable. Perdurons, continuons ensemble à avancer, à les faire avancer. La Ferme de Morbecque La musique est généralement le premier lieu de rencontre d’expression entre le jeune et l’éducateur. Fixé à son téléphone, le jeune monte en voiture et met la radio, Skyrock évidemment. Les adolescents que nous accueillons choisissent le rap comme support d’expression de leurs états d’esprit. Mais laissons les vivre. Ces tribunaux, laissons les vides. Ces cellules pour enfants, laissons les vides. J'étais ce p'tit casquette basse, tête baissé, regard triste Et pourtant plein d'espoir au tribunal pour enfants … (La Fouine – Au cœur du problème – Aller- retour, 2007.) Stéphane FREULON, Educateur Rapport d’activité 2013 83 Acte 2 : Savoir parler au juge : du geste à la parole Dans le cadre de son habilitation, la ferme de Morbecque accueille exclusivement au titre de l’ordonnance 45 relative à l’enfance délinquante. Les jeunes qui nous sont confiés font l’objet d’une procédure judiciaire et il arrive fréquemment que le jugement de leurs actes se déroule pendant ou à l’échéance du placement, parfois même après. Nous accompagnons ces adolescents à toutes les audiences les concernant pour témoigner de leur évolution dans le réseau éducatif. Pour ces jeunes peu accoutumés à la prise de parole en public, la symbolique de l’audience de jugement reste un exercice difficile et une véritable source d’angoisse lorsqu’arrive le moment d’être jugé. Ils ne maitrisent pas les codes de cette instance judiciaire et à part le magistrat, quand c’est celui qui les a placés, les adolescents ne connaissent pas le rôle de chacun. Le plus souvent, ils ne sont que spectateurs des échanges. Dans le cadre de l’accompagnement éducatif, nous prenons le temps de les préparer à cet exercice. Nous leur expliquons et jouons parfois dans un jeu de scène, le rôle et la mission du Procureur de la République, du magistrat, des assesseurs, du greffier, des avocats... Situation de Félix : Du déferrement au jugement Scène 1 : Le déferrement Félix est âgé de 17 ans. Il ne connait pas son père. Sa mère éprouve des difficultés dans sa vie personnelle et dans l’éducation de ses enfants. Félix entre dans la délinquance à l’adolescence par une succession de vols en réunion par cambriolage. Félix s’oppose à toutes idées de séparation avec sa mère. Dès lors, les placements se succèdent de foyer en foyer et sont entrecoupés de « fugues » (à la maison) plus ou moins longues. Quand nous sommes sollicités, Félix vient de « péter les plombs ». Il est déferré devant le magistrat pour avoir agressé violemment un éducateur du foyer. Lorsqu’il arrive dans le cabinet du juge, Félix est menotté et encadré par deux officiers de police. Il vient de passer 48 heures en garde à vue. La fatigue se lit sur son visage. Ses vêtements sont défraichis. Prise par ses contraintes professionnelles et excédée par la délinquance de son fils, sa mère ne s’est pas déplacée au tribunal. Devant le magistrat, Félix semble perdu. Il cherche ses mots. Ses explications sont confuses, maladroites et ne plaident pas vraiment sa cause. Félix semble résigné et convaincu de l’issue de l’audience. Au mieux, il s’attend à une nouvelle décision de placement au pire à son incarcération. Finalement, il nous est confié pour une durée de trois mois dans le cadre d’une alternative à l’incarcération. Il est placé sous Contrôle Judiciaire avec obligations de respecter les conditions du placement et de suivre une formation. Scène 2 : L’accroche éducative Dans les premières semaines de placement, Félix évolue sur les mêmes représentations que lors de ses expériences précédentes. Les intervenants éducatifs connaissent son parcours et pour le moment, l’enjeu éducatif se limite à créer les conditions d’une accroche éducative en 84 Rapport d’activité 2013 évitant les discours moralisateurs que Félix connait déjà. Félix est fuyant et papillonne d’un adulte à l’autre mais il se pose, découvre les adultes et le fonctionnement du réseau. La relation avec les adultes reste superficielle mais Félix s’ouvre peu à peu, il s’apaise et investit les activités proposées. Félix accepte d’expérimenter les différentes formes d’accueil du réseau éducatif puis il finit par s’installer dans un lieu de vie où il semble s’épanouir. Félix fait quelques stages en entreprise pour définir son projet professionnel. Scène 3 L’introspection A l’échéance du placement, Félix accepte l’idée d’une prolongation de trois mois en vue de consolider ses acquis et d’envisager son retour au domicile dans de meilleures conditions. Au fil des mois, la relation avec le permanent du lieu de vie donne lieu à des échanges où Félix partage de plus en plus ses émotions. La confiance s’installe et Félix verbalise les tensions qui l’animent. Il se confie sur son histoire et ses souffrances. Par suggestions savamment choisies et dosées, le permanent amène progressivement Félix dans son introspection et l’aide à donner du sens à ses actes et à son existence. Félix rentre chez sa mère chaque weekend et l’introspection exprimée dans le cadre du placement se transpose dans le contexte familial. Sa maman observe que Félix est plus réceptif, plus apaisé, plus présent, qu’il a pris de la maturité. Scène 4 : le jugement L’audience de jugement tombe à l’échéance des six mois de placement. Toutes les affaires ont été rassemblées et seront jugées le même jour. Félix se présente à la barre pour la première fois. Il sait que l’instant est solennel et que son avenir immédiat va se jouer. Il en a conscience et s’est habillé en conséquence. Son angoisse est perceptible mais la présence du permanent du lieu de vie le rassure. Dans son allocution, le permanent du lieu de vie met en lumière l’évolution de Félix. Il présente la ferme de Morbecque puis il développe point par point l’évolution de Félix et le diagnostic de personnalité rédigé dans les rapports éducatifs et dans lesquels, sont suggérés des pistes d’accompagnement éducatif. Après l’intervention des victimes, des avocats, du magistrat et des éducateurs, c’est au tour du Procureur de prendre la parole. Il joue son rôle de représentant de l’ordre public. L’activité en chiffres : Nombre et origine des placements 42 Bonne route à toi Félix 4 Daniel VETU, Responsable du réseau 27 15 2 inférieur à 6 mois 6 mois à 1 an plus de 1 an 36 Mesures de placements Mesure de mise sous Protection Judiciaire 1 3 Sursis Mise à l’épreuve De l’admission à l’échéance du placement, les adolescents bénéficient d’un accompagnement éducatif leur permettant d’exercer leur libre choix et leur liberté d’expression sous la bienveillance d’adultes soucieux de les guider individuellement dans le théâtre de la ferme de Morbecque. Ce récit de placement permet de mieux saisir le sens d’une pratique éducative et l’évolution du jeune dans ses capacités d’expression. Pas-de-Calais Durée moyenne des placements Scène 5 : Le délibéré et dénouement du placement Le tribunal se retire pour délibérer. C’est dans ces moments que la « salle des cent pas » ou des « pas perdus » prend toute sa signification. Félix tourne, tourne, tourne dans la salle. D’une fenêtre à l’autre, le regard lointain, pensif Félix rejoue la situation dans sa tête. D’une chaise à l’autre, Félix cherche du réconfort auprès du permanent avec qui il a partagé les pans de son histoire et six mois de sa vie, sa mère est présente et n’est plus dans le rejet. Pour elle aussi le placement a été bénéfique et lui a permis de se repositionner. Elle est intervenue à la barre pour exprimer ses difficultés et l’évolution de Félix. Elle a pris conscience de sa responsabilité dans le parcours chaotique de son fils… Félix bénéficiera de la clémence du jury et sera condamné à verser une amende aux victimes. Le placement est levé, Félix devra se soumettre scrupuleusement au respect des obligations d’un Contrôle Judiciaire jusqu’à sa majorité. Nord La Ferme de Morbecque Félix le sait parce qu’on lui a longuement expliqué. Dans son réquisitoire, le Procureur expose la gravité des faits, le parcours délinquant de Félix et les conséquences pour les victimes, pour la société. Puis, il s’adresse directement à Félix et l’encourage à développer davantage son parcours à la ferme de Morbecque afin de mesurer l’authenticité de son évolution dans son introspection. Les faits reprochés sont avérés et Félix ne cherche pas à dissimuler sa responsabilité. Mais il a pour lui son parcours pendant le placement à la ferme Morbecque qu’il formule à sa façon avec ses mots d’adolescent. Contrairement à l’audience de déferrement, Félix se saisit de cette opportunité pour exprimer ses ressentis. Dans l’élan de son argumentation et de ses réponses, Félix interpelle le Procureur : « Mais vous ne savez pas ce que c’est d’être placé, vous ne pouvez pas comprendre. J’en ai marre moi, ça fait des années que je suis séparé de ma mère ». S’engage alors un véritable dialogue entre Félix et le Procureur qui à la stupéfaction de la salle d’audience se laisse emporter dans le témoignage d’anecdotes de sa propre jeunesse. Puis, s’apercevant du sourire au coin des lèvres du magistrat et des personnes présentes dans la salle, de reprendre le cours de son réquisitoire : « Bon, bon, bon, revenons à votre situation si vous le voulez bien ! ». Ce mineur qui, quelques mois auparavant semblait incapable de transmettre la moindre de ses émotions semble avoir touché son auditoire par la sincérité et la justesse de ses propos. Pour conclure, le Procureur demande une incarcération assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve. Pas de mesure en sus de l’Ordonnance de Placement Provisoire 5 1 Mesure Judiciaire d’Intervention Educative Mesure Judiciaire d’Intervention Educative/LSP 3 Liberté Surveillée Préjudicielle 7 Contrôle Judiciaire 22 0 10 20 Rapport d’activité 2013 30 85 MISE EN RELATION – EVEIL DE SOI - ECOUTE DE L'AUTRE TRANSFERT EMOTIONNEL- ESPACE DE PROJECTION – EFFET MIROIR « Ouaich Gros, bien ! T'as pris per'pète ou quoi ! ». Mickaël, jeune adolescent de 16 ans et demi, 1,68 mètre, 52 kilos, s'adresse à Upstair, jeune cheval ardennais, 1,68 mètre au garrot, 678 kilos, qui est dans son box. Première approche, première accroche. Dès les premières secondes, le contact est établi entre les deux compères. Il est difficile de trouver un exemple plus parlant que cet échange pour mettre en émergence le pouvoir étonnant de médiation du cheval. Effet catalyseur, l'approche du cheval provoque automatiquement une réaction par sa simple présence. La parole prend place, le corps s'exprime. Sous forme d'expression verbale ou non-verbale, il éveille et suscite à tous les coups une réaction. Peur, rejet, recherche de contact … auprès d'eux, les attitudes corporelles, les réactions émotionnelles et les images associées ne sont d'ailleurs jamais anodines. En face de ce grand colosse, Mickaël ne semble pas impressionné. Il se voit déjà galoper à toute vitesse et futur champion de course. Être vivant dépourvu de la parole, le cheval offre un espace de projection et laisse libre cours à l'imagination. Chacun pourra agir, réagir, projeter et interpréter, vivre et ressentir sans avoir peur d'être jugé en retour. Non jugeant et authentique, l'animal, donne l'impression au jeune de n'avoir rien à prouver. Parce que l'animal ne demande rien et ne jouera pas de cette relation, la libre expression est possible et sans danger. Ainsi le jeune adolescent pourra retirer doucement ses mécanismes de défense qu'il a mis en place au cours de sa vie, s'apercevant qu'ils ne le protégeront pas dans cette toute nouvelle relation. Tout en imposant le respect, par sa taille, et son poids, le cheval fait tomber les barrières et permet au jeune de discuter de ses craintes, d'abord celle qui résulte de la proximité d'un animal aussi imposant et libre. Puis, la neutralité de l'animal permettra d'être rassuré. Il confiera à l'adulte à la fin de la première séance ses sensations pour en venir à des ressentis remplis d'affects. Au fur et à mesure, différents aspects de la personnalité pourront être exprimés au travers du cheval. En effet, connu pour sa sensibilité à l'état émotionnel des individus proche de lui, les réactions de l'animal ne sont jamais innocentes : absence de réaction ou réponse erronée, léthargie ou agitation. Au cours d'une séance, à peine monté sur le dos d'Upstair, Mickaël se retrouve en difficulté. En général, les réactions spontanées des chevaux mettent souvent Acte 3 : Le cheval, Exhausteur d’expression en relief ce qui se passe au plus profond de nous-mêmes. À la fin de la séance, le jeune finira par me dire qu'il était en fait très angoissé. Derrière un sourire large et une posture franche, torse gonflé se cachait un petit être insécurisé incapable de s'exprimer. De là, il affirma « Souvent, je fais le dur. C'est comme ça … si tu veux t'en sortir et ne pas te faire écraser… ». Lors d'une autre séance, Upstair, de nature docile ne veut pas avancer et ignore totalement le jeune. Agacé, il finit par prendre la chambrière et lui claque sur les fesses. En reprenant avec lui ce qu'il venait de se passer, il me répond « c'est comme ça que les choses rentrent » «quand ça fait mal» « c'est comme ça … c'est tout ». Je ne peux pas m'empêcher de faire le lien avec son histoire personnelle. Travailler un cheval demande un investissement corporel et verbal, et un état de présence dans ce que l'on fait. Jeune en quête de personnalité, pouvoir s'exprimer autrement que ce qu'il connaît reste difficile. Le cheval utilise tous ses canaux sensoriels pour sentir, ressentir, communiquer et réagir. Sensible aux émotions, aux affects, aux projections et aux transferts perçus, effet miroir, il reflétera le tempérament, l'humeur, la personnalité. Savoir écouter ce que le cheval a à nous dire et le prendre en considération permet de nous donner des éléments d'information à exploiter de nos jeunes qui se cachent très souvent derrière un masque protecteur. Le cheval favorise aussi l'entrée en relation avec l'adulte et une ouverture sur l'extérieur. Dans la découverte, l'adulte l'accompagne et l'aide à comprendre ce qui se joue. Il propose, donne des hypothèses et une possibilité d'ouverture à l'autre. Ainsi avec le cheval, le jeune pourra expérimenter de nouveaux modes d'expression sans contrainte et sans devoir tout remettre en jeu. Ainsi, outre les craintes, les ressentis et le vécu, au fur et à mesure, nous pourrons discuter des besoins, des droits, des devoirs, et de manière générale, les interactions entre les êtres, les personnes, les conséquences des paroles et des actes... « Permettre, accueillir, observer, écouter la libre expression à travers le cheval, créer du lien et donner du sens... » Anne Lyssia VAN LINTHOUT, Educatrice spécialisée PETITE PRESENTATION DE NOS LABORIEUX COLLABORATEURS Acte 4 : La démarche qualité Les jeunes sont amenés à s'occuper de nos trois « colosses » au quotidien : les nourrir, les soigner, les travailler, en prendre soin et prendre soin de leur habitat. Rosie, jument Boulonnaise, au regard expressif, ne laisse pas les jeunes indifférents. Pour des jeunes en quête et en mal d'affectivité, elle est toujours la première à venir à leur rencontre. Docile, elle sait se monter gracieuse, généreuse et douce. Par son côté rebelle, elle séduira les plus fougueux. Forte, énergique et déterminée, elle ne manque jamais l'occasion de s'exprimer quand quelque chose la dérange. Avec elle, on n’a rien à prouver. Elle est souvent vue comme la « rebelle », « la Cailra », « Rosie la violente». Uno et Upstair, les deux frères inséparables, le duo de choc, toujours partants pour une balade. Upstair au caractère franc, stable, solide, paisible, docile, passe partout, généreux, tempérament conciliant, est apprécié pour son côté « padre ». Il représente le savoir et la sécurité. Rassurant, les jeunes se tournent vers lui plus facilement. Ils s'y fient plaisamment. Uno, aux traits plus juvéniles, de taille plus petite, est lui davantage joueur et taquin. Il a tendance à rassurer de par sa plus petite taille et est souvent apprécié des plus jeunes. Toutefois, tous deux de nature calme et posée, ils ne sont pas pour autant dupes. Ils nous révèlent généralement les côtés indétectables de certains jeunes. Anne Lyssia VAN LINTHOUT, Educatrice spécialisée La loi de 2002, a instauré la mise en place dans chaque établissement d’une instance officielle : le conseil de vie sociale. Chez nous, cette dernière est communément appelé par les mineurs accueillis : « la réunion » Pour eux, c’est le moment de négocier, une augmentation d’argent de poche, Remy demande 10€, au lieu des 8€ accordés, Julien souhaite des quartiers libres le mercredi après-midi, un autre du coca à tous les repas, un dernier négociera les départs en week end dès le jeudi et des retours le lundi soir et pourquoi pas le mardi matin ?…. etc… Face à cette avalanche de réclamations fonctionnelles, nous avons programmé un thème principal, fil conducteur de l’échange. Mais le fonctionnement au quotidien et la vie du réseau comme thèmes de discussion, sont des thèmes difficiles à proposer sur un temps précis de rencontre. Il faut avouer qu’après quelques années de tentatives infructueuses, cette rencontre institutionnelle n’est pas adaptée au fonctionnement du réseau : nos périodes de prises en charge sont de courtes durée (3 mois éventuellement renouvelables 1 fois) et les jeunes sont dispersés (internat et lieux de vie). Pourtant, si les rencontres ne sont pas institutionnalisées, elles ne sont pas inexistantes. Les jeunes s’expriment et échangent : Sur leur prise en charge mais également sur le fonctionnement du réseau. Nous avons parfois, la surprise de nous rendre compte que l’information entre les jeunes circule bien plus vite que chez les adultes. Dans la plupart des cas, c’est dans les rencontres et lors des activités que se nouent, se jouent les relations, les discussions, les questionnements entre les adultes et les jeunes du réseau. C’est souvent dans ces activités communes que se joue l’essentiel. Ces moments privilégiés sont propices aux questions des mineurs sur le fonctionnement de l’établissement, sur l’organisation, les activités, la vie au quotidien et les projets à venir, les mouvements dans le réseau. Qu’il s’agisse d’un temps de repas, d’un coucher, d’un lever, de la fin d’une activité, d’une semaine de séjour, le cadre informel favorise une parole libre et les jeunes et les adultes sont disponibles. Souvent dans ses échanges non formalisés, les jeunes sont « un peu plus » conviviaux, réceptifs et la prise de parole se fait naturellement. Alors que durant la réunion d’expression, nos mineurs réunis ressentaient la rencontre comme une rencontre « jeunes contre adultes » où l’esbroufe et la revendication étaient de mise. La démarche qualité, outil d’amélioration continue des pratiques, nous amène à réfléchir, afin de faire progresser le groupe d’expression. Mener les mineurs du réseau éducatif de La Ferme de Morbecque à participer et investir ce moment de prise de paroles. Toutes les six semaines, l’équipe de la Ferme de Morbecque organise une journée « réseau ». Une journée où l’ensemble des jeunes et des adultes du réseau éducatif de La Ferme de Morbecque se regroupent autour d’une activité, d’un repas en commun. Cette journée a pour objectif, la rencontre de l’Autre et de faciliter la parole entre tous. À la fin de l’activité, quelques adultes et l’ensemble des jeunes font un débriefing de la journée, afin que les mineurs puissent s’exprimer sur la vie au quotidien au sein de La Ferme de Morbecque, en jugeant de la qualité des prestations et à participer à l’amélioration des points insatisfaisants. Les mineurs vont entrer dans une phase d’introduction des décisions, une formulation des opinions ce qui renforcera leur participation au sein de la structure et de leurs séjours. Il faut alors aux adultes du réseau être en capacité de retranscrire ce temps d’échange. La philosophie d’accompagnement de La Ferme de Morbecque et la motivation, l’intention de la mise en œuvre de la « Véritable Parole » du mineur, exige une capacité d’adaptation, d’évolution et d’expérimentation de la part de l’équipe éducative. Tony VANTIELCKE Responsable éducatif Correspondant qualité Rapport d’activité 2013 87 La Ferme de Morbecque Au sein de la Ferme, Rosie, Upstair et Uno, chevaux de trait, lourds, massifs et puissants ... sont paradoxalement à la fois doux, paisibles, posés, solides et stables … Acte 5 : Le rapport éducatif Dès leur admission à la ferme de Morbecque, les adolescents sont informés des tenants et des aboutissants du rapport éducatif. Ils savent qu’un premier rapport est rédigé au bout de 4 semaines et que le suivant est envoyé 6 semaines plus tard, soit 15 jours avant l’échéance des trois mois de placement. Le rapport éducatif est le reflet d’une « pensée collective » rédigé par un éducateur référent désigné à l’admission du jeune. Dans le cadre de cette mission, l’éducateur référent recueille, centralise et synthétise l’ensemble des observations et des écrits réalisés dans le cadre de l’accompagnement éducatif. Le rapport éducatif s’élabore à partir d’une trame définissant précisément une suite d’items permettant d’apporter un éclairage le plus précis possible sur la personnalité du jeune et de développer son évolution et ses modes de fonctionnement dans les différents contextes du réseau éducatif. (Présentation du jeune, les relations avec les adultes, avec les autres jeunes, avec la famille, le comportement dans l’activité etc.). Le rapport éducatif n’est pas une simple juxtaposition d’observations se limitant à la démonstration des déviances d’un adolescent. Il s’agit plus précisément d’une intellectualisation du travail éducatif s’inspirant de situations vécues pendant le placement et visant à mettre en lien les modes de fonctionnement du mineur avec son histoire personnelle. Le rapport éducatif permet de suggérer des pistes d’analyses de la situation du mineur, de cerner le potentiel à exploiter et de préconiser des perspectives d’orientation adaptées. Le rapport éducatif revêt une importance capitale en ce sens qu’il permet au magistrat de se représenter le profil de personnalité du mineur et son évolution en dehors de son contexte familial et des influences du lieu de commission des faits. Le rapport éducatif anticipe les échanges en audience et contribue à la réflexion du magistrat dans ses prises de décisions. La ferme de Morbecque est reconnue pour la qualité de ce travail de diagnostic qui s’inscrit dans le cadre de notre habilitation. Au même titre qu’une activité, qu’un séjour, le rapport éducatif est exploité comme un véritable support de médiation avec les adolescents. Les jeunes qui nous sont confiés peuvent avoir accès à tous les documents produits pendant la durée de leur placement à la ferme de Morbecque (courriers reçus, envoyés, notes d’information, d’incident, rapports éducatifs…). Le contenu des écrits et surtout celui du rapport éducatif les intéresse, les interroge et les inquiète en même temps car ils savent que ce document est transmis au magistrat. Que pense-t-on de moi ? Qui le rédige ? À qui vais-je en vouloir si les propos ne me conviennent pas ? Cette disposition permet de jouer la transparence avec les adolescents et de lever les doutes quant à nos intentions. Dans le rapport éducatif, il existe un item intitulé : « L’expression du jeune» qui leur est pleinement réservé. Le jeune a la possibilité de développer son point de vue sur les constats et les analyses de sa situation personnelle mais également sur le fonctionnement du dispositif et la qualité de l’accompagnement éducatif qui lui est proposé. 88 Rapport d’activité 2013 Scène 1 : Une succession de mots pour comprendre une accumulation de maux. Le rapport éducatif est une pièce essentielle et constitutive de notre logique éducative et nous y accordons une attention particulière. La lecture du rapport éducatif s’inscrit sur les principes d’une logique éducative qui encourage et incite le jeune à se saisir des instances de parole et d’expression des ressentis. La majorité des jeunes qui nous sont confiés ne sont pas habitués avec cette pratique éducative. Très souvent, ils sont en rupture avec l’apprentissage scolaire et se trouvent en difficultés avec l’écriture, la lecture et la compréhension de texte. La lecture du rapport éducatif est une expérience nouvelle, parfois complexe et surprenante pour le jeune. Cet exercice éducatif repose sur une pédagogie favorisant l’échange et la communication. L’expérience montre que l’humeur, le contexte et le moment de lecture influent considérablement la réceptivité de l’adolescent et sa disponibilité à communiquer avec l’adulte qui l’accompagne dans la lecture. La méthode de lecture doit être adaptée au profil de personnalité du mineur et tendre à le rassurer et le mettre en confiance. En tout état de cause, la lecture du rapport éducatif est l’occasion d’une conversation en tête à tête permettant au jeune d’exprimer et de développer sa vision personnelle de sa situation et son évolution dans le placement. Après une lecture seul d’un rapport éducatif, rares sont les jeunes maitrisant suffisamment l’écriture pour rédiger une appréciation complémentaire. Se satisfaire d’un : « Je suis d’accord sur tout ce qui est écrit » et « On est bien à la ferme de Morbecque », c’est bien souvent se priver et passé à côté d’un échange avec le jeune permettant un éclairage et une analyse plus juste et plus approfondie que celle supposée et développée dans le rapport éducatif. Une lecture du rapport éducatif accompagnée d’un adulte qui explique le sens des mots et du texte, capable de reformuler les commentaires du jeune permet de recueillir une parole bien plus consistante. Le recueil de la parole du jeune est toujours intéressant et souvent très enrichissant. Certains jeunes profitent du rapport pour « contester » la perception d’une émotion ou d’une manière d’être en la replaçant dans son contexte ou en précisant la signification. Ils apportent également des précisions sur leur choix d’orientation professionnelle et de formation. La lecture du rapport éducatif est parfois l’occasion de revenir sur leur situation judiciaire et les actes posés ou d’exprimer des souhaits, comme celui de week-end en famille lorsque le juge en a suspendu le droit. Le rapport éducatif permet d’opérer des changements dans une vision du juge se limitant souvent à leur frustration comme celui qui sépare, place et sanctionne. Les jeunes n’imaginent pas toujours que le Juge des Enfants reste sensible à leur évolution et peut aussi assouplir les restrictions qu’il impose. Le rapport éducatif permet au jeune d’apporter un regard critique sur le dispositif éducatif et l’accompagnement éducatif. Certains de leurs commentaires sont souvent riches d’enseignement et interrogent parfois avec une pertinence insoupçonnée la cohérence et l’efficience de notre pratique éducative et contribuent à son évolution. Scène 2 : De la théorie à la pratique Sur le rapport éducatif « J’aime bien être habillé et avoir une bonne présentation comme tout le monde. Je fais attention à ma santé car mon père a eu de gros problèmes de santé. J’explique ma vie sans remords, je n’ai rien à cacher. C’est normal ! Parce que j’ai des raisons qui expliquent mon comportement. J’aime faire des conneries. Non, ma mère n’est pas responsable de tout. Il y a eu le décès de mon père. Il y a eu un enchainement. Elle refait sa vie avec un mec et je ne le supporte pas. Mais ma mère reste ma mère même si j’estime qu’elle m’a créé des ennuis. Sinon, j’ai dit que j’étais chef de bande, j’assume. J’aime contrôler la situation. Je n’aime pas être contredit. C’est le système, la société qui est mal faite. Et puis tant qu’il y avait mon père, il y avait une autorité, il fallait rentrer à l’heure, on mangeait à heures fixes. Après j’ai fait ce que j’ai voulu. La prison ne m’inquiète pas plus que ça. Je n’ai pas d’angoisses. Ça ne me travaille pas. La prison ça peut casser ma vie. Je le sais mais je m’en fous un peu car je sais que je vais rester à la ferme à 90%. Pour ma mère je ne parlerai pas d’abandon, mais disons qu’elle m’oublie ; elle m’a fait du tort. L’humeur de ma mère est difficile. Mais si elle me parle bien, je lui parle bien. Un comportement de gamin en groupe ? Même les éducateurs ont un comportement de gamin. Tout le monde parfois a envie de rigoler. J’ai fait le séjour « rénovation de camion » parce que ça m’intéressait, pas pour occuper du temps ou faire semblant. Je fais les choses parce que j’en ai envie, sinon je ne fais rien ou je me barre. Là j’apprends de nouvelles choses à la ferme de Morbecque que je ne savais pas. Si je le fais, ce n’est pas pour les éducs ou le directeur, c’est parce que je l’ai décidé. Si je raconte ma vie aux éducateurs, c’est que j’ai confiance en eux. Il y a des éducs avec qui je m’entends mieux, c’est tout. Si l’armée me prend, j’aurai une distance avec ma famille forcément. C’est un vrai projet. Il y a longtemps que je veux faire cela. Mes retours en week-end sont peu fréquents et m’attristent du fait d’avoir une petite amie et de ne pas pouvoir rester plus longtemps avec.» Sur la prise en charge A la ferme, tout se passe bien, il y a du lien de créé entre moi et certains éducateurs qui ont pu m’aider à m’ouvrir l’esprit et à élargir mes connaissances. Je m’y sens bien. Je me pose des questions sur mon avenir, au niveau de ma famille ainsi que de mon orientation. Que vais-je faire si mes tests à l’armée ne sont pas concluants ? J’aime bien les activités qu’on propose à la ferme. Je m’entends bien avec les éducateurs. C’est autre chose qu’à l’autre foyer où j’étais, l’ambiance, le sport, la bouffe aussi. On peut bien faire du sport, piscine, attelage des chevaux, des chantiers… c’est vraiment bien. On bouge, c’est varié ! J’aime faire du sport avec les éducateurs. Commentaires complémentaires de l’équipe : Les commentaires de Simon sont assez représentatifs de nos premières observations. Simon est authentique ; tant dans ses propos que dans ses prises de position. Il exprime avec sincérité et une certaine clarté sa vision des choses et de sa situation. Simon n’est pas dans la dissimulation et assume pleinement ses attitudes. Simon démontre en ce sens une certaine maturité et un potentiel qui ne demande qu’à être transposé dans un projet de vie. Son implication dans les projets démontre qu’il n’est pas opposé à l’accompagnement et à nos interpellations éducatives. A la suite de cet entretien, nous lui avons proposé de profiter des opportunités que lui offre le réseau éducatif pour aborder ce début de placement comme un repli provisoire restructurant favorable à son introspection. Simon sait que sa majorité reste une échéance à préparer mais il s’agit de l’aider à se donner des priorités et de lui suggérer des perspectives nouvelles dont il se saisira par lui-même et pour lui-même. Un stage rémunéré au lieu de vie de Bordeaux devrait lui permettre d’indemniser une des victimes. Rapport d’activité 2013 89 La Ferme de Morbecque Recueil de la parole de Simon Recueil de la parole d’Arthur Sur le rapport éducatif Parfois je pense à mes conneries qui n’ont servi à rien. J’ai perdu plus que j’ai gagné. J’ai déçu des gens et des personnes de ma famille. Les gens m’ont dit qu’ils ne me croyaient pas comme ça. Ils me voyaient toujours calme et n’ont pas compris. Les gens ont eu moins confiance en moi et ça m’a touché. Et puis j’ai vu que ça faisait du mal à ma mère. Je parle un peu avec elle, sur ce que je ferai plus tard, mon avenir. Quand j'étais dans un foyer je voyais mon père souvent. Je passais le week-end chez lui. Et puis c'est devenu difficile avec sa copine. Je lui téléphone de temps en temps. Avec mon frère souvent on s'est bagarré et puis nous sommes devenus complices un peu plus tard. C'est vrai que « Je ne me pose pas trop de questions… Je vis avec ce qui vient… mais quand j'en ai marre, quand j'ai décidé d'arrêter je le fais, c'est comme ça ! Sinon je parle à très peu de gens. Je ne me lie pas facilement à d'autres jeunes. La façon de parler de certains ne me donne pas envie de les connaitre. Quand ils ont certains comportements de gamin, je n’ai pas envie d’aller vers eux. Je préfère avoir des relations avec des jeunes de 20 ou 25 ans. J'ai changé mes fréquentations. Souvent le week-end, je me rends chez un ami qui rénove des façades et je lui donne un coup de main. Il est marié et a un gamin. Sur mes motivations, ça dépend des jours. J’ai des moments où j’ai des idées noires. Je pense à ma grand-mère qui est décédée juste avant le placement. J’avais souvent des discussions avec elle. Et puis à mon frère incarcéré… Parfois je pense quand même à l’avenir, dans plusieurs années j'ai envie de faire plein de choses et puis il y a des jours où j'ai envie de rien. Je veux travailler avant tout et gagner ma vie, j'espère que ce sera possible à 17 ans. J’aimerais bien avoir un restaurant. C’est un truc auquel je pense depuis quelques temps. Je voudrais faire des stages un peu en cuisine aussi car pour l’instant c’est surtout au service que je me suis intéressé. Les ateliers cuisine au lieu de vie m’ont donné l’envie de cuisiner. Et puis au service je dois améliorer mon contact avec la clientèle. Sur la prise en charge On m'avait dit que c'était un internat et je pensais que c'était un foyer comme ceux que mon frère me racontait. J'ai été surpris d'être entouré comme ça. C'est bien pour moi. Mon éducatrice avant me disait toujours que j'avais besoin de quelqu'un avec moi, un suivi personnalisé. Je préfère que ça se passe ainsi. J’aimerais bien continuer le placement mais s’il est renouvelé sur le même lieu de vie où j’ai mes habitudes et où je peux travailler mon projet dans la restauration. 90 Rapport d’activité 2013 Recueil de la parole de Fouad, Premier Rapport éducatif Sur le rapport éducatif Un cadre avec de la discipline, c’est différent de ce que je vis chez moi. A la maison, il n’y a pas de cadre strict. Ma mère m’a éduqué jusqu’à 10-11 ans et ensuite elle s’est surtout occupée des plus petits, c’est normal. Je n’ai pas fait de problèmes sur cette différence. Je me suis occupé de moi-même. La famille c’est sacrée. On est cinq et nos histoires ça ne regarde que nous. Ma mère je la défendrai contre tout. Il y a longtemps qu’on ne s’était pas occupé de moi comme ça. Vous demandez ce qu’on veut faire, comment on va. Cela me fait du bien. J’allais partir en bâtiment sans passion pour gagner un peu d’argent et le placement me permet de me resituer par rapport à mes vraies envies. Je ne savais pas qu’on allait faire toutes ces activités, que j’allais rencontrer un ancien chef de cuisine… Ce placement arrive à un bon moment en fait, car j’étais beaucoup dans le doute. Je ne suis pas leader avec les jeunes, je suis meneur de rien du tout. C’est juste que je suis plus vieux, c’est une question de maturité. Mais je répondrai toujours présent s’il y a un problème avec des gens que j’aime ou que j’estime, y compris un éducateur. Je défendrai toujours les miens. C’est vrai que c’est plus facile de faire la morale aux autres que de se voir soi-même… J’aime bien me sentir vivre, faire de la boxe, faire des exercices dehors dans le froid. La boxe me déstresse et me donne confiance en moi. Ce n’est pas agir pour ne pas penser. Je pense en faisant de la boxe, je pense toujours, je pense la nuit, tout le temps. Si j’ai demandé à faire des choses comme venir faire de la cuisine à Auchy, c’est que je veux agir et non faire mon temps. Ceux qui font leur temps regardent la télé et ne font rien, ils attendent que ça se passe ! J’ai des idées, je décide, je fais des choix… Mais parfois quelqu’un vient et me parle de l’avenir et il contrarie mes projets, alors je change d’idée. Je voulais être le plus jeune entrepreneur de France par exemple et puis je me suis aperçu que ce n’était pas possible. Je ne suis pas assez sûr de moi. Sur la prise en charge : Ce qui me plait à la ferme ce sont les éducateurs et les gens qui sont impliqués dans leur travail. Ça se sent. Ils mettent en confiance les jeunes. Il y a une vraie sincérité. Et l’on se sent à l’aise. Le système des lieux de vie c’est original, surtout qu’ils ont tous des spécialités. On peut faire des choix. Le directeur, on dirait plus un éducateur. Il vous parle normalement. On sent que tout le monde est au même niveau et ça rassure. Dans les éducs il y a de tout, des jeunes, des vieux, des femmes, des races différentes, et ils ont des personnalités bien différentes, c’est intéressant ! Recueil de la parole de Fouad, Deuxième rapport éducatif Sur le rapport éducatif Avec les autres jeunes je n’ai pas de problèmes. Au débardage je croyais qu’on allait là-bas pour le repas et la fête, pas pour travailler. Cela ne m’intéresse pas le débardage. Et puis on est parti quand les filles arrivaient, j’étais dégoûté. Sur la prise en charge Avant je pensais que les éducateurs étaient comme des policiers. Juste pour surveiller et dire ce qu’il faut faire et où il faut se mettre. Vous accompagnez en permanence, vous êtes toujours là pour écouter sans juger, vous êtes attentionnés et vous essayez doucement de transmettre des valeurs. Je me suis senti bien avec les adultes à l’écoute. Parfois ce n’est pas assez strict. Il faut de la distance avec les jeunes. Quand je suis arrivé, j’ai été surpris par le tutoiement. Avant je n’avais jamais tutoyé un adulte. Un éducateur n’est pas un copain. Certains essayent d’être comme çà. Il faut que les jeunes restent à leur place. J’aimerais aussi qu’on sensibilise les jeunes aux problèmes d’hygiène. Beaucoup de jeunes font n’importe quoi avec l’hygiène et la toilette. Mais ce sont de petits problèmes. L’ambiance à la ferme et les relations, ça m’a aidé. Les lieux de vie, c’est un fonctionnement qui m’a marqué et qui permet de souffler et de ne pas avoir l’impression d’être dans un établissement forcé. Beaucoup de choses m’ont marqué dans ce placement et m’ont aidé… et puis la chose la plus importante, ma rencontre avec toi dès le départ, le dialogue et le respect … la cuisine bien sûr où j’ai pris confiance en mes possibilités, mais aussi toutes nos discussions sur la vie, les problèmes philosophiques, religieux… Daniel VETU, Responsable du réseau Rapport d’activité 2013 91 La Ferme de Morbecque C’est vrai que j’ai quelques problèmes et c’est difficile d’en parler. Tu sais peut-être qu’il m’arrive de consommer du cannabis. Cela joue sur mon humeur ou mon caractère. Il y a des moments où j’en ai besoin. Ce n’est pas une grande consommation, c’est par période. Cela m’aide à supporter certaines choses. J’ai fait des efforts. Je crois que j’ai fait des efforts pour m’adapter et vivre autrement. Je veux vraiment connaître autre chose de la vie que mon quartier et son ambiance. Parfois je suis un peu désordonné. Mais je ne me rends pas toujours compte. Les repas, à la maison c’est différent. C’est rare de manger ensemble. Chacun se débrouille et puis je n’ai pas toujours faim le midi. Je ferai plus attention. Je vais y penser. Je ne savais pas qu’on me testait pour le stage mais le lever, je peux y arriver sans problème. Pour le travail, il n’y aura pas de soucis. En stage, j’ai travaillé, j’appliquais les consignes. J’ai pris des initiatives pour les cuissons et la crème chantilly que je savais faire. Le temps a passé vite. J’ai appris des choses notamment avec la fabrication du pain. Pour l’ambiance c’était plus difficile. Le patron racontait des blagues que je ne comprenais pas. Il se disputait parfois avec sa femme ou son gamin. Mon avenir je le vois comme cuisinier : un restaurant à la mer, une femme, deux enfants. Pour l’instant je dois faire tout pour cette formation et qu’elle soit la plus qualifiante possible. J’ai changé. Je ne veux plus avoir à retourner dans le bureau du juge. Je passe à autre chose. Je sais que je vais y arriver. Il faut que je m’éloigne de chez moi et de certaines relations. C’est difficile d’expliquer à ma mère que je veux partir. Elle veut qu’on reste ensemble. Elle veut s’occuper de moi. Elle devrait plutôt s’occuper de mon petit frère qui va mal et fait n’importe quoi. Si je m’en vais, elle aura plus de temps pour s’occuper de lui. Je ne peux pas toujours penser qu’à ma famille. Faut que je fasse ma vie. Acte 6 : « L’atelier intérieur » : les enjeux identitaires. « A travers la création peuvent commencer à se concilier la réalisation des désirs et l’intégration de la loi ». CADRE DE Claude MARTIN (psychologue au foyer de Vitry,1980) LA CREATION : Le temps de l’expression et de la création dans le cadre de l’atelier d’art pourrait s’appeler « l’atelier intérieur », c’est-à-dire un point topologique entre corps et esprit où se trame des enjeux essentiels thérapeutiques et identitaires. Cet espace « intériorité du sujet » est rendu possible par un cadre réel propice (unité et richesse de l’atelier) et l’adhésion des participants qui s’approprient l’espace pour libérer un potentiel créatif. Le philosophe G. Deleuze parle d’art « comme d’un lâcher de vie ». Les jeunes accueillis auront plus ou moins de résistance pour accéder à ce relâchement du rôle du sujet, pour apprivoiser cet espace de création et croire qu’ils peuvent agir et produire quelque chose. Pour que puisse émerger le mouvement qui pousse à la création de formes ou d’objets, il faut poser un cadre structurant et stimulant. Les outils et les matériaux bruts sont à disposition, les travaux couvrent les murs, l’esprit créatif habite l’atelier. L’animateur propose une mise en action simple et à l’écoute du jeune. Une déficience de la conceptualisation des désirs et des interdits qui remonte à l’enfance, existe chez la plupart des jeunes accueillis. Dans un cadre affectif perturbé, ils n’ont pu symboliser les affects et les frustrations pour se construire convenablement. Par la création d’objets artistiques, dénués de tout impact de consommation ou de compétitivité, le jeune peut libérer son potentiel émotionnel, maîtriser des concepts ou des fantasmes, montrer des capacités de projection et d’apprentissage, clarifier la séparation de l’imaginaire et du réel. QUELQUES PROFILS DE JEUNES A L’ATELIER : Nous retrouvons Alexis 14 ans, au profil abandonnique, perturbé sexuellement et dans ses représentations familiales et sociales. Il modèle dans l’argile un visage torturé qu’il peint en noir, le fixe sur un panneau de bois et dessine autour de petits personnages les membres écartés ressemblant à des croix. Au temps de la parole, il dira : « ça s’appelle la mort ». Il ne dira rien d’autre. Autoportrait peut-être, réalisation pleine de solitude… Mais gardons-nous de l’excès d’interprétation psychanalytique. Ecoutons ce qu’il a envie d’ajouter au mouvement s’il y a lieu, respectons son travail. Ce temps de parole postérieur à l’acte créatif peut être favorisé mais jamais imposé. Il peut aider à la prise de conscience du réel. L’imaginaire est mis à distance. L’animateur, artiste ou thérapeute, ne doit pas chercher à exploiter des symbolisations souvent fallacieuses. Un autre langage s’est exprimé. Les mots sont souvent impuissants à traduire ce qui est éprouvé d’une manière fortement émotionnelle et qui parfois remonte à l’archaïque des représentations familiales. Alexis fréquentera l’atelier pendant un an. Peu à peu les représentations familiales cesseront d’être une obsession. Il mettra des mots sur ses actes et sur son ressenti vis-à-vis de sa mère, lui permettant de supporter un peu mieux l’immense souffrance du rejet maternel. Nous rejoignons maintenant Sullivan, 13 ans, fortement perturbé dans son relationnel, centré sur ses besoins intenses. Après deux jours il investit l’atelier. Il manipule tous les outils, fouille dans les matériaux. Il crée rapidement des machines improbables, des objets qu’il veut offrir à sa famille et particulièrement à son père. Ce jeune de grande instabilité peut pourtant rester concentré plus de 4 heures à l’atelier même s’il est seul. Il construit, démonte, réajuste l’objet. Il exprime des idées, formule des projections, transpose, alors qu’il n’arrive pas à extérioriser ses émotions et à considérer autrui. Il crée inconsciemment des concepts qui le rapproche du réel, se réconcilie avec le dialogue et l’écoute de l’autre, produit du sens et se sent valorisé par ce travail reconnu par l’animateur. Après trois mois de placement, les parents formuleront que le dialogue est à nouveau possible avec leur fils, que les insultes ont disparu et que les exigences ou caprices ne sont plus des injonctions non négociables. Bien sûr les problèmes identitaires ou relationnels du jeune Sullivan ne sont pas réglés. Mais nous pouvons présenter au magistrat une évaluation positive de son potentiel et de son évolution comportementale, une analyse plus précise des failles intérieures liées à des représentations familiales défaillantes. 92 Rapport d’activité 2013 Qu’ils soient mutiques ou délirants, la majorité des adolescents que nous accueillons a des difficultés avec l’expression et la communication. Un parcours scolaire chaotique, un milieu social fragilisé ne leur ont pas permis de maîtriser convenablement la langue, de s’exprimer ou de libérer la parole, créant des zones de frustration et de ressentiment et une méfiance relationnelle. Cependant ils connaissent l’importance des enjeux de communication. Ils créent leur propre langage de clan (argot, verlan, néologismes…) Les difficultés d’expression compliquent les rapports à autrui, provocant des malentendus, un sentiment d’être moqué ou incompris. L’atelier propose d’autres langages moins conventionnels. Les activités à l’atelier sont toujours plus difficiles avec des ados plus âgés de 16 et 17 ans. Les apriorismes s’installent. La vision de l’art peut être réduite à de « l’occupationnel de maternelle », à une activité « peu virile » dans les représentations populaires. Pourtant l’adolescent est particulièrement en souffrance à cet âge avec ce corps qui se transforme, porteur de tous les maux psychosomatiques, ce corps souvent maltraité, blessé, qui ne peut plus agir. Ici se joue la réconciliation du corps et de l’esprit. « Le dripping » (projection de peinture) ou autres jeux avec la matière permettront une entrée dans l’espace et le temps de l’atelier. Le déficit de la prise de parole, de la liberté d’expression est mesurable chez les jeunes accueillis. La révolte est contenue et demande des signes d’identification contemporains. Importance dans l’art urbain ou le hip-hop des traces, graffitis, tags comme références culturelles qui ne sont pas à négliger. Florence a mis en place le flocage de tee-shirts. Procédé simple et esthétique qui permet aux ados de créer leurs slogans et symboles d’identification et de les imprimer. Tous ont un désir profond et personnel de montrer des signes (et signifiants) d’appartenance territoriale, de positionnement sur des sujets de société (justice, égalité, violence, légalisation du cannabis, postures délinquantes…). Porter sur soi des signes distinctifs, des tatouages, des marques commerciales, reste pour nous tous un marqueur existentiel et identitaire fort dans notre société uniformisée. Cette activité est aussi propice parfois à des débats de fond sur les valeurs morales ou culturelles, à des discussions sur le cadre légal de la liberté d’expression. L’animateur écoute les désirs et revendications du jeune, respecte les choix des représentations. Le jeune dont la culture urbaine ou hip-hop est souvent omniprésente trouve là le moyen d’échanger des idées ou des valeurs trop souvent méprisées dans l’éducation traditionnelle. LA SYMBOLISATION COMME NECESSITE IDENTITAIRE : C’est le lien culturel entre l’énergie des pulsions et les effets de la représentation. La création artistique permet de mieux saisir et donc de maîtriser la symbolisation des émotions. En créant des formes ou des objets, l’adolescent se réapproprie le monde et ses représentations. Comme l’a démontré D. Winnicott, célèbre pédiatre et psychanalyste anglais, notamment dans les états dissociatifs ou mélancoliques, il est préférable d’offrir au sujet la possibilité de dessiner, de modeler, d’assembler, plutôt que de l’isoler dans des cadres répressifs à renfort de traitements médicamenteux. Aménager le cadre pour favoriser la création et la symbolisation afin que le sujet se sente exister, est plus profitable que de vouloir traiter directement des symptômes ou des troubles comportementaux. Voilà bien le genre d’approche que veut défendre le réseau de La Ferme de Morbecque. Ne pas définir le jeune par ses actes de délinquance mais encourager l’expression des potentiels et la découverte de soi. La création, la production d’objets personnels, redonnent au sujet le désir de projection, le plaisir de construire et la possibilité de travailler « l’idéal du moi ». Dans la relation du corps, de l’esprit et de la matière se joue tout un processus identitaire. En apprenant à maîtriser les concepts, les signes, les symboles, en posant les fantasmes dans le champ de l’imaginaire, c’est-à-dire à distance des pulsions, le jeune plus ou moins consciemment travaille sur ses désirs, les actes posés, les perspectives des effets de sa volonté sur la vie en société. La Ferme de Morbecque LA PAROLE BLESSEE : Florence MILLS et Jean-Louis DESAILLY, Permanents du lieu de vie « Atelier Art-station ». Rapport d’activité 2013 93 Acte 7 : l’activité, expression indispendable au quotidien Plusieurs situations rencontrées à la ferme de Morbecque montrent que les jeunes souffrent des placements qu’ils subissent dans un premier temps. Le placement, source d’interdits vis-à-vis des tiers, est une multitude d’obligations imposées par la structure, le contexte et par les magistrats. Les adolescents qui nous sont confiés sont très souvent victimes de carence éducative. Leur environnement familial est défaillant. Ils ont pris l’habitude de compter sur eux-mêmes ou sur des pairs. Ils ont une façon qui leur est propre de s’exprimer. Ils cumulent parfois les placements en institution et cela les rend fatalistes sur leur situation et renforce leur frustration. Les multiplications et l’enchainement de situations où le mineur s’exprime maladroitement le conforte dans une situation de « victime qui subit la décision des adultes ». Cette situation, le fait peu à peu se renfermer sur lui-même ou totalement à l’inverse peut le faire exploser. Le mineur se retrouve dépassé par la situation. Pour autant, la frustration est constitutive de l’apprentissage. Pour les adolescents accueillis à la ferme de Morbecque, il s’agit de les expérimenter à la gestion des émotions que les frustrations engendrent. Dans cette vision, les activités n’ont d’autres intentions que d’exploiter des bifurcations favorisant l’expression. L’expression n’est pas seulement verbale, le but est de tenter de garder une stabilité dans l’état des jeunes accueillies et de les aider à décharger tout ce qu’ils ont cumulé au fil de leur histoire. Depuis mon arrivée sur le réseau éducatif de la ferme de Morbecque, je me suis donc adapté aux différents besoins des usagers en mettant en place des activités basées sur : l’expression libre, la confiance l’autonomie, la responsabilité et l’apprentissage et ce, par le biais de rencontres orientées autour des ateliers : 94 Rapport d’activité 2013 Le quotidien, la stagnation et le manque d’activité chez les adolescents accueillis sont sources de frustration. - Scène 1: L’atelier « Graff, Tag, Dessin » : j’ai vu le jeune Marc 15 ans, placé pour des actes de violence évoluer et passer au fil de l’accompagnement d’un adolescent mal à l’aise dans le collectif à un jeune capable de s’extraire du groupe lorsque cela devenait trop compliqué. Dans son évolution, Marc préfèrera prendre une feuille plutôt qu’entrer en conflit. L’activité artistique pour Marc, l’a aidé à gérer ses émotions. Des émotions qui en début de placement lui donnait l’impression d’être vivant, d’exister. Mais à force de rencontres dans l’activité, Marc réalise qu’il peut « exister et s’exprimer » au travers des ateliers. Ce qui l’amène à mieux gérer son quotidien en adoptant des postures : « socialement adaptées ». - Scène 2: L’atelier Musique : le jeune Brandon 16 ans, en conflit permanent avec sa mère, est un jeune toujours dans l’observation, l’analyse et la réticence, il va passer à un adolescent capable de composer ses textes pour finir par chanter : « Maman, Je t’aime ». Brandon a fait beaucoup de chemin pour en arriver là. Lui qui ne communique plus avec sa mère, qui a endossé le rôle du père et qui ne comprend pas qu’il n’est encore qu’un enfant. Sous ses traits de « gros dur », Brandon cache un adolescent fragile qui peut lors de l’activité exprimer pour la première fois ce qu’il ressent. - Scène 3: L’atelier Boxe ou musculation me feront rencontrer le jeune Abdel, 17 ans, souffrant de troubles du comportement, incapable de ne pas se torturer l’esprit par des pensées paranoïaques, s’enfermer dans une consommation excessive de cannabis puis trouver un substitut à sa dépendance et un lieu où il peut parler librement. Abdel peut transposer le plaisir qu’il prend par le cannabis à travers l’activité. Dans le cas d’Abdel, nous observons une expression différente qui n’est pas quantifiable par des mots ou par un rendu physique, mais par un changement d’attitudes et de pratiques. Toutes les activités mises en place, deviennent autant de prétextes afin que les adolescents y trouvent un intérêt. Que chaque jeune puisse bénéficier d’un temps pour s’exprimer selon son envie : Qu’il puisse évacuer les frustrations qu’il a accumulées et mieux gérer le quotidien. Qu’il puisse se sentir en confiance Qu’il puisse se sentir responsable. Qu’il puisse renforcer son estime de soi et développer des compétences. Ces buts éducatifs sont ainsi mesurables par leurs manifestations pendant l’activité, mais aussi dans la durée du placement. Nous observons une évolution de l’adolescent dans son épanouissement, son investissement, son comportement, mais aussi reprendre avec lui une multitude de situations lors de rencontres formelles et informelles qui ne sont que la démonstration concrète de son évolution. Cédric PORET, Éducateur spécialisé Paroles nocturnes L’heure tardive de prise de service, ce lieu personnel et intime que constitue leur chambre, restreignent les opportunités de rencontre, les possibilités d’échange, mais ne limitent aucunement la pertinence des informations recueillies. Les observations « nocturnes » sont riches d’enseignement et permettent de décrypter, de mieux comprendre les phénomènes comportementaux qui régissent les modes de fonctionnement des jeunes accueillis à l’internat éducatif. La nuit s’avère bien souvent, chez nos jeunes, être source de sentiment d’insécurité, d’appréhension, d’angoisse,… et les manifestations des troubles associés sont fréquentes « vociférations », difficultés d’endormissement, sommeil fractionné, énurésie, … Pour certains, la lumière reste souvent allumée toute la nuit et un fond musical est indispensable. Pour d’autres, une vigilance particulière de tous les instants doit rester de mise concernant le recours illicite aux « calmants à base de plantes », la présence de couteaux, Thierry DELPLANQUE, Éducateur, Guy VERRIER, surveillant de nuit Acte 9 : Dans le cadre d’un programme de recherche intitulé « Logiques et dynamiques du contrôle socio-spatial », coordonné par Dominique DUPREZ, directeur de recherche au CNRS, nous avons été amenés à mener des entretiens avec une dizaine de jeunes du réseau de la ferme de Morbecque. Les jeunes se sont montrés très intéressés par la démarche et ont volontiers accepté de s’y inscrire. L’entretien a abordé des thèmes tels que le rapport à l’espace (lieux où le jeune a passé son enfance, institutions où il a vécu …), rapport à la famille, rapport aux pairs, modalités d’entrée dans le parcours délinquant, connaissance des mesures dont il fait l’objet, vie dans l’institution d’accueil, rapport aux intervenants, rapport à l’environnement social. Certes, l’entretien était principalement de type biographique. Il minimisait les interventions des sociologues pour privilégier les catégories de pensée et la logique d’exposition du jeune. Mais, nous avons remarqué, en comparant avec des adolescents d’autres institutions, que les jeunes de Morbecque n’éprouvaient pas trop de difficultés à parler d’eux-mêmes et de leur parcours. Il semblerait que le travail mené dans le cadre de l’institution, notamment à travers le projet personnalisé, amène ces adolescents à débuter un retour réflexif sur leur trajectoire. Les sociologues perçoivent rapidement que ces jeunes connaissent le processus de l’entretien et qu’ils ont l’habitude de s’entretenir avec les adultes du réseau, de leur poser des questions, de revenir sur leurs désaccords, voire sur leurs passages à l’acte. Ils n’hésitent pas d’ailleurs, dans les entretiens, à revenir avec nous sur les échanges réguliers qu’ils ont avec les éducateurs avec une certaine capacité critique. Ce que nous tirons également comme enseignements, c’est la capacité de ce type de placement pour créer des bifurcations positives dans des trajectoires de jeunes fortement engagés dans la délinquance, voire le trafic de drogues, avec des formes de rescolarisation parfois étonnantes. Alors que beaucoup de ces jeunes viennent de familles dissociées, ils s’intègrent dans des activités domestiques des familles du réseau lorsque les mineurs participent à une enquête sociologique et dans des formes de socialisation qui leur offrent des modes de vie alternatifs à ce qu’ils vivent en général au quotidien. Bien entendu pour certains l’expérience rurale peut-être difficile mais elle est probablement une étape nécessaire pour une prise de distance avec l’engagement dans des réseaux criminels. La méthodologie de la recherche prévoyait de croiser les entretiens avec l’analyse des dossiers. Là encore, nous avons constaté que, systématiquement dans les rapports au magistrat, figurait l’avis du jeune sur le rapport qui lui avait été lu par l’éducateur. Par rapport aux pratiques professionnelles observées, cela ne nous semble pas si habituel. Cette démarche s’inscrit complètement dans la philosophie de la loi du 2 janvier 2002 qui prévoit d’informer et d’associer la personne à son accompagnement. Hélène CHERONNET, docteur en sociologie et chercheur à l’ENPJJ et Dominique DUPREZ, directeur de recherche au CNRS Rapport d’activité 2013 95 La Ferme de Morbecque Acte 8 : d’objets contondants, sous l’oreiller ou à portée de mains et le libre accès des chambres dont les portes peuvent être parfois barricadées. Les conditions d’un climat apaisé précédant le coucher sont incontournables. A cet effet, les stratégies, les médiations, doivent impérativement être réfléchies en étroite collaboration entre les surveillants de nuit et les éducateurs, afin de prévenir l’effervescence collective, l’extériorisation, l’exacerbation de tensions restées latentes durant la journée. A y regarder de plus près, le moment « clé » du coucher doit se fonder sur un subtil équilibre entre compréhension, bienveillance, possible négociation favorisant l’expression, la verbalisation, le dialogue, l’apaisement et les impératifs liés au bon fonctionnement de l’internat, au retour à un rythme adapté à la vie sociale, dans le respect de chacun. Face à des situations d’impasse avérée, d’agressivité plus manifeste, de modes d’expression plus virulents, où tout dialogue semble rompu et que le sentiment de ne plus être entendu, de ne plus être mesure de gérer seul ce conflit qui prédomine. Le contrôle de ses émotions, la non surenchère, permet de ne pas répondre à la violence par la violence et de prévenir l’agression physique. Dans cette situation où la crise est arrivée à son paroxysme, il est indispensable d’envisager une gestion de l’après sous la forme d’une sortie honorable pour chacun des protagonistes dès que seront restaurées les conditions d’un dialogue serein et constructif. Dans une perspective éducative non violente, pour une transformation positive du conflit, aider, favoriser la verbalisation, permet de redonner rapidement sens aux relations auteur/ victime, groupe/auteur. Le passage à l’acte, la violence est souvent un message au travers duquel souffrances, angoisses, ressentis, émotions refoulées,…n’ont pu trouver de mots et s’exprimer de façon socialisée et adaptée. Dans les coulisses de la Ferme de Morbecque… « Au théâtre, on bouleverse en permanence sa vie ; c’est le seul endroit au monde où les choses, sans cesse, peuvent se refaire et être changées. » Les projecteurs s’allument et les acteurs de la Ferme de Morbecque se préparent à entrer en scène… Pourtant, dans les coulisses, la tension monte et les inquiétudes sont palpables… Une question silencieuse est présente dans tous les esprits : Le théâtre de Morbecque pourra-t-il continuer le spectacle ? ACTE 1 Les jeunes entrent en scène ! Au-delà des incertitudes et des enjeux, les acteurs montent sur les planches et jouent leur rôle avec toute l’implication qui est la leur ! Et la magie opère ! Les mots et les gestes fusent ; les jeunes sont entraînés dans cette histoire qui leur est contée. Dans les coulisses, on s’affaire et on se mobilise ! Au-delà des contraintes et des enjeux, personne ne veut abandonner et le spectacle doit continuer ! ACTE 2 Le rythme s’accélère et les répliques s’enchaînent. La fatigue se ressent ; mais c’est une force dans laquelle chacun puise pour continuer à jouer et à proposer. Les voix résonnent haut et fort et la parole des jeunes prend vie et fait sens pour certains ! Derrière le rideau, la fatigue aussi est présente, pourtant les esprits travaillent et réfléchissent ; les idées prennent forme peu à peu et c’est un nouveau spectacle qui se crée. ACTE 3 Les scénarii s’enchaînent et les jeunes sont parfois entraînés malgré eux dans un monde qui quoiqu’il arrive ne les laissera pas indifférents ! Le dénouement est proche et les réactions sont parfois maladroites au regard de l’incertitude de ce qui les attend ! Les acteurs de la Ferme de Morbecque sont plus que jamais présents et veillent au rythme de la représentation ! C’est déjà l’heure ! Le rideau tombe… Les applaudissements fusent …. Les sourires, les craintes, la colère et parfois les larmes sont présents dans les yeux de tous ! La lumière s’éteint…. Mais ce qui est certain, c’est que demain, le spectacle continuera ! Epilogue Au théâtre de Morbecque, c’est un autre monde qui est représenté pour les jeunes. Pendant quelques jours, quelques mois, ce monde prend la place du monde ordinaire. C’est alors un modèle qui se révèle être un formidable outil d’analyse ! Et c’est aussi une expérience unique qui permet aux jeunes de s’exprimer et pour certains de s’échapper d’une réalité parfois difficile à assumer ! Alors si bien souvent, le dramatique se dispute au merveilleux ; c’est le pouvoir du rêve et de l’imaginaire face à l’arbitraire des lois de la vie ! Si Morbecque nous était conté, ce serait une pièce atypique et insolite où chacun a su trouver sa place dans le respect de ce qui se joue ! Dans les coulisses, la tension est retombée et on apprécie à sa juste valeur de pouvoir continuer ! Le spectacle ne sera ni différent, ni identique, mais c’est là toute la magie du Théâtre ! 96 Rapport d’activité 2013 Kareen MONNIER, Directrice du Gîte Les Moutatchous Conseil d’administration Jean-Louis BRABANT, Président ; Bruno CARLIER, Vice-Président ; Paul CHARONNAT, Secrétaire ; Edouard ROUSSEL, Trésorier ; Yves DELECROIX, Bernard DUHOUX, Anne LEHEMBRE, Anne-Laure PERRIN GLORIEUX, Etienne SEGARD, Joséphine WAMBEKE Sommaire Rapport d’activité 2013 Les Moutatchous Editorial du Président / Les rencontres intergénérationnelles - SEAJ P. 98 PIAF, Penser l’individuel et le collectif - penser l’individuel et le familial / La démarche d’amélioration de la qualité : des étapes d’importance P. 100 Le service sécurité, entretien, convoyage / La formation des salariés : une année record P.102 L’activité en chiffres / 2013 : une année record pour la formation des salariés P.104 Equipe cadre, une restructuration qui se peaufine/ Le GRAF, un nouvel élan P. 106 Le départ des grands ados de l’AFS / Des RPS à la QVT P.108 La transversalité : un plus d’efficience / L’accompagnement des fratries P.110 En guise de conclusion P.112 97 Mot du Président Edito Ce rapport d’activité 2013 nous montre combien cette année a été intense dans tous les services et que le bien-être présent et futur des jeunes des Moutatchous, reste encore et toujours notre priorité. Un rapport très incomplet ! 3 : res d 201 té e ca e i v i t ri ip ’ac l’équ t Ma d e rt po n de athy p Ra uctio ar C p d pro enue o C out s 98 Incomplet ; ce rapport d’activités sera nécessairement des plus incomplet, au regard de la richesse de la vie de notre établissement. Alors, nous avons fait le choix d’évoquer une action phare au SEAJ, où l’intergénérationnalité (ouf !) est au cœur des pratiques; les grands ados de l’A.F.S. qui nous quittent parfois difficilement et le travail réalisé au bénéfice des fratries. Quelques incontournables aussi, qui viendront illustrer à la fois la démarche permanente d’amélioration de la qualité, la puissante dynamique de formation qui est la nôtre, les travaux que nous menons sans relâche et qui nous permettent de disposer de lieux de vie et de travail des plus fonctionnels et agréables et surtout, notre engagement en faveur de la Rapport d’activité 2013 qualité de vie au travail. Nous ne saurions passer sous silence la restructuration de l’équipe-cadre qui se poursuit, bon an, mal an, au fil des projets et opportunités, et qui nous a amené cette année des avancées majeures, notamment pour la mise en place d’actions transversales bien engagée. Que serait l’action, sans la nécessaire réflexion, le questionnent du sens, la projection… Bien que ce travail soit permanent dans les équipes, le GRAF nous amène un vrai « plus » en la matière de par la transversalité et la pluridisciplinarité qui le caractérise. Bien sûr, nous en parlerons tout comme le dispositif PIAF, en passe de nous ouvrir de belles perspectives quant à l’accompagnement des familles. Entrons dans le vif de tous ces sujets ! De nombreuses actions ont été menées en 2013 : révision du référentiel qualité, démarrage de la seconde évaluation interne, évaluation interne croisée, journée passionnante du GRAF en avril, création du groupe PIAF, réflexion sur le devenir des grands ados après leur départ, amélioration importante du cadre de vie sans oublier les efforts pour la formation des salariés. 2014 n’en sera pas moins active avec la continuité de ces actions, l’achèvement du rapport d’évaluation interne et la préparation de l’évaluation externe. Tous ces travaux menés conjointement par la Direction et toutes les Équipes, avec l’enthousiasme qui les caractérise, démontrent une fois encore que notre établissement va dans le bon sens et que chacun a à cœur de remplir au mieux sa mission. Forts de notre expérience, notre motivation et nos réalisations, poursuivons ensemble et en relation avec le GAP, notre œuvre au service des jeunes qui nous sont confiés. Les rencontres intergénérationnelles: Un plus de vie au SEAJ Le service d’évaluation et d’accompagnement de jour des Moutatchous entretient une relation chaleureuse et amicale avec la résidence BEAUPRE d’Haubourdin qui accueille des personnes âgées. Cette relation revêt trois objectifs : - Créer des rencontres, une complicité entre les générations, - Permettre aux enfants d’appréhender les étapes de la vie. - Renforcer l’implantation du service sur le territoire. Un grand moment de notre échange a été la participation des « Mamies et Papis » aux olympiades du SEAJ en juin dernier. Les résidents étaient intégrés dans les équipes des enfants et participaient aux épreuves de tir au panier, tir à la corde, lancers, danses, etc. Tous se sont retrouvés autour de la « baraque à frites » pour l’occasion. S.E.A.J : Balade intergénérationnelle À l’automne, nous avons participé ensemble à l’action « nettoyons la nature ». En novembre, nous avons été invités à manger une raclette à la Résidence. Une première fois pour Ryan, 8 ans, mais aussi pour Micheline, 84 ans. Les Moutatchous Ainsi, depuis janvier 2013, une nouvelle activité a vu le jour au Service d’Évaluation et d’Accompagnement de Jour des Moutatchous. En effet, tous les jeudis matin, un groupe d’enfants va à la rencontre des résidents de la maison de retraite de BEAUPRE. Au départ, nous y allions pour partager un moment, jouer ensemble à des jeux de société. Puis, progressivement, le partenariat s’est diversifié : nous cuisinons ensemble (gâteau au chocolat, soupe, galette), nous fabriquons des objets (poussins de Pâques, tableaux d’automne). Des liens se sont tissés au fur et à mesure des rencontres ; les enfants comme les résidents sont tous contents de se retrouver le jeudi. Certaines Mamies sont perdues de ne pas retrouver l‘enfant avec qui elles avaient joué la semaine précédente. En jouant, il est intéressant d’entendre les enfants questionner les résidents sur leur façon de vivre, leur métier ou leurs occupations du soir. En décembre, un petit goûter de Noël a permis aux enfants d’offrir à leur « Mamie préférée » un pot de fleurs décoré par leurs soins ; et aux résidents d’offrir une photo, des gourmandises. L’occasion de chanter ensemble des chants de Noël. Est-il besoin de s’appesantir plus avant sur tous ces moments partagés qui illustrent parfaitement le plus de vie pour tous de notre titre ? Rapport d’activité 2013 99 PIAF : Penser l’individuel et le collectif La particularité des services d’internat se situe pour une part autour des questions liées au fonctionnement du collectif. Le quotidien de la vie du groupe et la prise en compte des besoins individuels de chaque enfant occupent une large place des préoccupations de l’équipe. Dans ce contexte, les éducateurs se trouvent alors confrontés à la difficulté d’investir à la fois la dimension collective du quotidien centrée sur la réalité de l’enfant et une approche qui laisse au dehors une conception très socialisée des compétences parentales. Bien que convaincus de l’importance du maillage de nos pratiques, la construction interdisciplinaire de nos interventions restait laborieuse. Face à ce constat et forts de notre souhait profondément ancré de cheminer ensemble, nous avons choisi de modifier notre organisation afin de franchir une nouvelle étape. Nous souhaitions nous appuyer sur notre capacité à tisser des liens entre les différents professionnels pour proposer aux familles une contenance et un accompagnement plus solides. Ainsi nous fallait-il affirmer l’interrelation de la dimension éducative et de la dimension de soins comme une préoccupation commune au cœur de pratiques co-construites. Dans ce contexte, nous avons rassemblé un collectif composé d’un responsable éducatif, de quatre éducateurs issus chacun d’une des équipes d’internat, d’une assistante familiale et des deux psychologues intervenant sur le dispositif d’hébergement. Ainsi est né l’espace Piaf… (Penser ensemble l’Intervention Auprès des Familles) C’est par le choix du prénom que l’aventure a démarré au mois de juin 2013. Nous avons cherché, bataillé, lutté... et le temps de l’accordage est venu. L’annonce de la naissance de Piaf a pu se propager dans l’institution. Lorsque l’idée d’utiliser les ressources de Piaf émerge, nous en faisons la proposition à la famille. Ainsi, si elle en est d’accord, la famille sait que nous allons ensemble «parler d’elle» avec des collègues qu’elle ne connaît pas encore afin de lui faire de nouvelles propositions d’accompagnement. À partir de quelques situations définies ensemble, nous alternons les temps de 100 Rapport d’activité 2013 Penser l’individuel et le familial réflexion (toutes les six semaines) et les temps de partage, de « mise en acte » avec la famille par binôme. Le retour vers le groupe permet à chacun de partager son expérience, sa compréhension, son analyse. La prise de parole et l’écoute de la famille sur la manière dont elle a vécu les temps de partage sont naturellement un axe central du travail puisque nous engageons ensemble une dynamique de co-réflexion La création de ce collectif correspond à une tentative de construire un espace de pensée qui puisse tenir une fonction de contenance du travail que nous avons à mener avec les familles. Il s’agit bien de mobiliser la créativité au cœur de la pratique et d’entretenir la spontanéité et la liberté des échanges. L’enjeu réside dans notre capacité commune à nous distancier pour proposer aux familles une rencontre inscrite dans le vivant de la relation. Après quelques mois de vie, l’espace Piaf accompagne quatre familles. Les premiers constats tendent à nous montrer que le cadre ainsi posé permet à chacun de se sentir reconnu à sa juste place. À partir de cette écoute, le regard et la pensée s’assouplissent. L’enfant se trouve porté par un collectif d’adulte en mouvement. Notre souhait est bien entendu d’aborder progressivement de nouvelles situations. Nous savons que pour bien grandir, il faut pouvoir être regardé, porté, nourri par un entourage solide et bienveillant. C’est bien grâce aux ressources collectives de l’institution que l’espace Piaf trouvera au cours de cette année le chemin de son bon développement. Maison 32 : Atelier Couture Un référentiel d’évaluation interne revisité. Un des points clés de cette année a été la révision du « référentiel qualité », occasion de requestionner le sens de nos pratiques et de faire « une piqûre de rappel » du cadre légal régissant notre secteur. Nous nous sommes plus précisément intéressés au droit des usagers et des outils permettant l’effectivité de ces droits. Cette révision a mobilisé huit groupes de travail d’une douzaine de salariés de janvier à juin 2013. Organisation et méthode ont été réfléchies en comité de pilotage, qui cette année, a connu une réelle mobilisation et su être force de proposition auprès de la direction pour la validation de certaines décisions. Une seconde évaluation interne. Sur la base de ce référentiel, de nouveaux groupes de travail ont été mobilisés à partir de septembre pour mener la seconde évaluation interne qui s’est terminée début 2014 avec l’évaluation des chapitres comptabilité, paye, frais professionnels, management et ressources humaines. Aussi bien pour la révision du référentiel que pour l’évaluation interne nous avons privilégié une démarche participative mobilisant de manière transversale et pluridisciplinaire nombre de salariés. Le bilan est très satisfaisant, par la participation élevée, la bonne circulation de la parole dans chaque groupe, et le sens que prend la démarche dans le travail au quotidien. Une Évaluation Interne Croisée (EIC). Fin septembre, deux services d’internat se sont soumis à l’exercice de l’EIC sur la thématique du projet personnalisé : de son élaboration à son évaluation. Moments riches, mais aussi particuliers où les salariés ont livré à des regards extérieurs, leurs pratiques collectives. Les retours ont été fort positifs. L’évaluation a eu le mérite de lever quelques appréhensions et aussi de nous préparer à l’évaluation externe. Les préconisations d’améliorations ont été suivies d’actions d’amélioration les mois suivants. Une participation à des EIC dans d’autres établissements du GAP. Par ailleurs, nous avons contribué à ces EIC par la formation de deux nouveaux salariés à l’audit par le CDRE, salariés qui ont contribué à leurs tours à des EIC au sein d’autres établissements du GAP. Un appui supplémentaire à la démarche. La transversalité, axe fort du projet d’établissement, se voit accorder un demi-poste qui vient, entre autres, en appui à la démarche qualité, permettant ainsi de renforcer tant l’imprégnation de la démarche que les divers travaux techniques. Des objectifs d’importance en 2014. - L’achèvement et la remise au Conseil Général de notre rapport d’évaluation interne en début d’année. - L’élaboration et la mise en œuvre du plan d’action qualité relatif à cette évaluation interne. - La préparation de l’évaluation externe prévue en octobre. A.F.S : Journée à Paris Ainsi, plus que jamais, cette démarche imprègne l’ensemble de la vie de l’établissement et notamment nos pratiques. Présente au quotidien, elle nourrit en permanence la réflexion et la créativité de tous. des étapes d’importance en 2013 Les Moutatchous Inscrivant notre démarche dans une continuité, l’année 2013 comme ses précédentes a été très dense en projets et actions de tous ordres. La démarche permanente d’amélioration de la qualité : Départ en retraite Madame PEREMBOOM Rapport d’activité 2013 101 Le service sécurité, entretien et convoyage : un satisfecit général L’équipe du service d’entretien s’investit en permanence pour améliorer le cadre de vie des enfants accueillis et s’efforce en parallèle de remplir pleinement ses missions de convoyage en fonction des besoins de l’institution. L’activité du service, au cours de l’année 2013, a été orientée vers la création de nouveaux espaces dans l’enceinte de l’établissement et la rénovation de lieux de vie. Des travaux de peinture dans l’ensemble de la structure Aiguade ont été ainsi réalisés cette année, ou encore la pose de carrelage sur la terrasse de la maison de Lomme. Des travaux de mise en conformité des installations d’eau chaude (dans le cadre de la prévention de la légionellose) dans l’ensemble de l’établissement ont mobilisé également l’équipe, ainsi que la création de divers espaces pour l’accueil des visiteurs et le confort des enfants. Nous pouvons citer Installation d’un abri vélo et moto 102 Rapport d’activité 2013 l’aménagement de l’accueil, la création d’un jardin des senteurs, la création d’une terrasse avec tables de pique-nique à l’espace famille, l’installation d’un abri vélo et moto sur le parking, la réorganisation du parking pour l’installation d’un espace recharge pour notre premier véhicule électrique… Nous pouvons constater que l’évaluation annuelle des risques professionnels physiques mise en place depuis six ans, menée par le service ainsi que les travaux consécutifs, ont amené une forte baisse des demandes de travaux et une augmentation significative de la sécurité au travail. Maison Aiguade : travaux de peinture des chambres Espace Famille Création d’une terrasse L’année 2014 permettra d’effectuer une dernière tranche de travaux dans le bâtiment administratif avec la pose de cloisons acoustiques dans les bureaux afin d’apporter un meilleur confort de travail, la pose d’un portail motorisé à l’entrée de l’établissement, la rénovation de la salle de psychomotricité. Pour les maisons 32 et 60 il est prévu la pose d’un carport sur les places de parking et à la maison de Lomme le remplacement des plafonds existants par des plafonds acoustiques. Aménagement de l’accueil Les Moutatchous Nous n’oublierons pas les « quelques » travaux imposés par la commission de sécurité sur les quatre structures d’Haubourdin, qui représenteront la somme de 25000 €, et ce, bien que nous ayons obtenu sans peine un avis favorable de la commission de sécurité ! Après avoir eu pendant de nombreuses années le souci de remplir au mieux notre mission, de rendre les locaux plus agréables et plus confortables pour tous, de veiller à la sécurité, nous pensons, avec deux collègues du service, pouvoir partir à la retraite en fin d’année en toute sérénité. Un nouveau challenge pour le service qui pourra cependant s’appuyer sur le projet du service sécurité, entretien et convoyage en cours de rédaction. Rapport d’activité 2013 103 Activité en chiffres Orientation à la sortie 67 au total Origine et nombre de placements SEAJ DT Avesnois 22 AFS DT Valenciennes Internat DT Métropole Lilloise 3 DT Flandres Intérieures DEFI DT Roubaix 0 2 Etablissement 4 6 Famille d'accueil ASE 8 10 12 6 DT Pas-de-Calais Retour Famille 3 1 2 Durée moyenne du placement des jeunes sortis dans l’année 37 16 14 2 12 10 < à 1 an 8 1 à 5 ans 5 > 10 ans 4 5 1 4 1 2 104 31 6 à 10 ans 6 0 11 DEFI DEFI Internat Rapport d’activité 2013 AFS SEAJ Internat AFSS EAJ 2013 : une année record pour la formation des salariés ! Line LANCIAU, psychologue de terrain ! Toujours en matière de développement des compétences des assistants familiaux, les Moutatchous ont bâti avec le CDRE, un programme de formation sur mesure « l’enfant placé : mieux le comprendre et mieux se connaître pour mieux l’accompagner ». 24 salariés de l’AFS ont ainsi pu suivre cette formation étalée sur six jours. C’est le recours aux fonds d’intervention qui rend possible un tel engagement. D’autres cofinancements nous ont permis d’engager une formation en bureautique avec un groupe en initiation et un groupe en perfectionnement et une formation de Sauveteurs Secouristes du Travail pour 20 salariés. Les formations qualifiantes restent et resteront la priorité des Moutatchous en matière de gestion des carrières. 2013 a vu un cinquième salarié entamer une formation passerelle d’éducateur spécialisé et un sixième est d’ores et déjà prévu pour 2014. Deux autres salariées ont fait le choix de se lancer dans des formations diplômantes : l’une en préparant un Master 2 en ressources humaines, l’autre un Diplôme d’état de médiateur familial. Ce sont au total 12 salariés des Moutatchous, près de 10 % de l’effectif, qui en 2013 se seront engagés dans un long parcours professionnalisant. Des formations collectives d’envergure et de gros investissements dans la qualification des professionnels n’auront par contre pas laissé beaucoup de budgets pour des actions individuelles. C’est pourquoi, comme les années précédentes, nous avons fait en sorte que trois salariés puissent bénéficier de formations dans le cadre des actions prioritaires régionales concernant les conduites addictives, la gestion de l’agressivité et de la violence et la fonction de cadre de proximité. C’est ainsi que l’engagement affirmé de l’établissement en matière de formation se décline, remarquablement soutenu par UNIFAF et ses diverses ressources : fonds d’intervention, APR, sans oublier des conseillers efficients. Les Moutatchous Depuis cinq ans maintenant, les Moutatchous se sont engagés dans une démarche de qualification des assistants familiaux. En 2009, quatre salariées ont ainsi entamé la formation de deux ans préparatoire au Diplôme d’état d’assistant familial, puis quatre encore en 2011. Huit diplômés plus tard, l’établissement est parvenu en 2013 à faire entrer en formation sept assistants familiaux pour un DEAF à l’été 2015. Souhaitons que la réforme de la formation professionnelle en cours puisse permettre, voire faciliter la poursuite de cette politique de formation. Rapport d’activité 2013 105 Equipe cadre : une restructuration qui se peaufine Après la mise en place des responsables de dispositif en 2007, 2009 a été l’année de la création des postes de responsables éducatifs de proximité à l’internat et au SEAJ. L’installation de ces postes n’a pas été des plus simples tant les équipes assimilaient proximité à surveillance ! À ce jour, malgré quelques avatars, départs, tensions… le bilan est extrêmement positif tant en termes de gestion quotidienne, d’organisation, de soutien aux salariés, de réactivité et d’affirmation d’identité d’équipe, le tout bien évidemment au bénéfice de l’accompagnement. Ce n’est pas cependant une simple restructuration qui a permis cela, mais l’ensemble du travail mené au niveau de l’établissement (cf. les rapports d’activités antérieurs) ainsi que l’engagement et la mobilisation desdits cadres. Chenille réalisée par les enfants de la Maison 60 Pour l’AFS, ce changement d’importance a été source de fortes modifications des repères non encore parfaitement établis à ce jour. Installer dans le même temps un second cadre dans le service et un second niveau de responsabilité a eu raison d’un équilibre trop fragile. Ajoutons à cela un réel questionnement sur la place et la fonction des assistants familiaux dont la montée en compétence et en professionnalisation (cf. le texte sur la formation) est bien réelle. Enfin, un regard critique sur les outils de la loi 2002-2 est venu fragiliser un peu plus l’édifice. A alors émergé la nécessité de remettre sur l’ouvrage le projet de service, le moyen de repenser collectivement tant les organisations que les places de chacun. Chose faite début 2014. Nous avons également donné vie au dispositif de soin installé depuis quelque temps en ses nouveaux locaux. Pour ce faire, nous avons nommé en octobre une responsable de dispositif, membre à part entière de l’équipe de direction. Mission délicate que la sienne que d’affirmer le sens du dispositif, de le faire vivre et reconnaître. Là encore, le projet de dispositif en cours d’écriture sera l’un des piliers de cette réorganisation. Défi supplémentaire pour ce poste occupé par une psychologue d’expérience et fortement engagée dans la vie de l’établissement : une fonction hiérarchique uniquement pour les personnels non médicaux et une importante fonction d’organisation et de cohérence pour l’ensemble des acteurs (les médecins sont sous la responsabilité hiérarchique du directeur). Cette complexité nous est apparue impérative au regard des fonctions et postes de chacun pour que ce projet puisse vivre pleinement. 106 Rapport d’activité 2013 À moyens constants, de par l’évolution des organigrammes, nous avons pu mettre en place ce même type de poste tant sur le service DEFI qu’à l’AFS en 2013. Une nomination interne sur fond de compétences affirmées a grandement facilité la mise en œuvre du poste à DEFI dans le droit fil du management mis en œuvre précédemment. Et puis, deux responsables éducatifs de proximité, vraisemblablement faute d’organisation (!!!) ont engagé un congé maternité à un mois d’intervalle en fin d’année. Tant le recrutement de deux cadres à l’externe pour 4 à 5 mois que le fait de nommer deux cadres à l’interne pour les remettre après dans un statut de non-cadre nous sont apparus trop risqués. Nous avons alors fait le choix de nommer deux coordonnateurs issus d’autres équipes, postes centrés sur l’organisation et les nécessaires garanties à apporter aux accompagnements (un bon moyen également de confirmer, ou non, des potentiels). Nous réservons au rapport d’activité 2014, les constats issus de la mise en œuvre de cette nouvelle fonction. Et pour tous ces nouveaux responsables, du soutien sous diverses formes (coaching, analyse de pratique, entretiens réguliers avec le directeur, le responsable de dispositif, un responsable éducatif de proximité) adaptées au poste et au niveau de responsabilité. Ainsi 2013 a-t-elle été une année d’importance pour la constitution d’une équipe-cadre essentielle à la réalisation des projets tant associatifs que d’établissement. Au fil de ce texte apparait l’impérieuse nécessité d’une réflexion conséquente en amont de tout choix, d’une attention soutenue aux changements engagés et à leurs effets, de l’accompagnement des salariés qui gagnent en responsabilité. Et, quel que soit le poste ou la fonction créés, c’est l’ensemble des acteurs, chacun de sa place, qui participe à l’élaboration collective. Le GRAF un nouvel élan Le Groupe recherche Action Formation a, en 2013, formalisé ses travaux sur la question du travail avec la famille, lors d’une journée de travail en avril avec l’ensemble du personnel. - Dans un premier temps, les membres des équipes pluridisciplinaires qui composent le GRAF ont présenté les idées-force de leurs travaux. - Puis, Guy HARDY est venu nous dire en quoi le glissement de la compétence des familles à la compétence des systèmes d’interventions serait bénéfique pour optimiser l’accompagnement des familles. S’occuper d’un enfant dont on ne connaît pas la famille, sans comprendre ce qu’elle vit, ce qu’elle transmet, c’est comme se rendre dans un pays étranger sans connaître la langue. Il nous faut sortir des confusions. La première est que si le but des parents peut-être le retour au domicile de leur enfant, la finalité de notre accompagnement n’est pas le retour, mais plutôt de proposer des moments où enfants et parents puissent se retrouver avec moins de souffrance et plus de sécurité pour tous. Notre accompagnement, ce sont quelques mois dans son parcours de vie, qui doivent nous permettre d’élaborer avec la famille des façons de répondre à ses besoins qui pourront perdurer au-delà de notre action. La façon dont nous occupons notre place est primordiale. La conscience de nos représentations, de nos désirs, de nos projets, l’est aussi. Nous affirmons que seule une rencontre empathique permet de reconnaître la personne au-delà de ses actes. Certaines de nos positions contribuent à maintenir les dysfonctionnements ; nous devons y être attentifs collectivement Le but du travail avec les familles est d’instaurer un lien en veillant ne pas se laisser aspirer par le fonctionnement familial. Cela nécessite qu’ensemble nous soyons vigilants à la place que l’on occupe, celle qu’on souhaite, celle que la famille nous laisse, celle qu’elle peut prendre. Accompagner dans la « réalité » ne veut pas dire tout accepter, ne pas rappeler la mission, ne pas s’affirmer. Il s’agit d’être un tiers qui chemine avec, rappelle la règle, ouvre un espace de parole et d’écoute, introduisant ainsi un espace pour la pensée. Le travail avec les familles c’est un travail d’ajustement à leurs besoins, à leurs limites Il faut parfois du temps pour que les choses prennent sens pour la famille. Nos savoirs, notre position distanciée nous amènent à percevoir des façons d’aborder ce qui fait problème avant l’autre. Parfois, maladroitement nous proposons des solutions avant que l’autre n’ait eu le temps d’élaborer, en le « confortant », en « le situant » dans une position basse. Guy HARDY est venu conforter cette approche en nous proposant « un voyage en terre de compétences ». Travailler la « compétence des familles » semble en effet faire consensus dans le champ social. À travers son propre cheminement, il a pointé en quoi cette perspective est complexe et en quoi elle questionne fondamentalement nos méthodologies d’intervenants psychomédicosociaux et éducatifs. En référence aux travaux de Guy AUSLOOS qui affirme, « Les familles ont les compétences nécessaires pour effectuer les changements dont elles ont besoin à condition qu’on leur laisse expérimenter leurs autosolutions et qu’on active le processus qui les y autorise » il a mis l’accent sur la nécessité impérieuse de penser les systèmes d’intervention. Ce fut une intervention claire, accessible et appréciée de tous, sans doute parce qu’elle parle à chacun de nous, au parent et au professionnel que nous sommes. Le GRAF a contribué à l’émergence d’un autre collectif, le groupe PIAF, et en septembre a entamé un nouveau cycle de travail autour de « la façon dont chacun occupe sa place ». Le groupe s’est renouvelé à partir de personnes volontaires sans distinction de fonction, de hiérarchie, de services et s’est mis au travail. Le débat s’est engagé… À suivre. Les Moutatchous Les échanges et débats au sein du GRAF ont permis de réaffirmer nos postulats de travail. Ainsi au Moutatchous : Maison 32 : Peinture réalisée par les enfants, aidés de J. BOUDEWEEL Pour conclure, ce que nous désirons impulser aux Moutatchous, ce sont des collectifs d’adultes en capacité d’assurer des espaces contenants sécurisés où l’autre peut expérimenter de nouveaux modes de relations, avoir une parole plus ibre et être entendue. Rapport d’activité 2013 107 Le départ des grands ados de l’A.F.S. : sa référente ASE, jusqu’à sa famille d’accueil, pour lutter contre toute réorientation. Nous comprenons que plus nous porterons le projet de départ, moins nous lui permettrons de prendre son autonomie. Dès lors, il se met peu à peu en capacité de choisir où il veut partir et pour quoi faire. Si difficile enfin pour un dernier jeune qu’à sa majorité, il lâche peu à peu ses engagements par rapport à l’ASE avec qui il est lié par un contrat APJM à peine signé, met à l’épreuve son lien aux Moutatchous pour finir par se tourner vers sa famille d’origine et rompre tout accompagnement éducatif. Il nous a fallu le confronter à la réalité de l’accueil qui évolue de par sa majorité, mais suppose toujours de sa part le respect du cadre, le confronter à son choix de rester ou de partir. Il nous a fallu aussi et non sans mal renoncer aux projets que nous avions bâtis avec lui (formation et admission en foyer d’autonomie), accepter sa liberté de s’en détourner peut-être provisoirement, de le lâcher vers un avenir incertain… Souvent comme on le voit à travers ces illustrations, le jeune ressent le départ de l’AFS comme injuste et violent parce que se rejoue pour lui alors la question douloureuse de la rupture, de la problématique d’attachement, du manque d’estime de soi, pour être acteur de sa vie, le tout sur fond de changement de statuts et des droits y afférents. À ce moment délicat du parcours du jeune, le collectif prend tout son sens dans son accompagnement, pour que chaque professionnel prenne du recul, se questionne sur son propre engagement et les limites de notre accompagnement. Parfois, c’est loin d’être facile pour nous de renoncer à garder la maitrise du projet qui à nos yeux protège le jeune, de nous réajuster pour lui laisser la place de l’acteur principal de sa vie ; pas facile d’aller tous dans le même sens, avec nos places et nos engagements affectifs différents… Ce dont nous avons besoin alors pour l’aider à partir, c’est de nous sentir en sécurité dans le travail d’équipe, dans un cadre, des relations de travail et un projet de service où chacun se retrouve, se repère et se questionne. Notre ambition à l’AFS en ce début d’année 2014 est de revisiter notre projet de service, le réécrire partiellement en y associant chaque professionnel, toutes fonctions confondues. Nous faisons le pari qu’en l’occurrence le jeune presque majeur qu’on accompagne en vue de son départ tirera bénéfice de ce travail… un accompagnement difficile pour des enjeux importants… A.F.S Valenciennes : Atelier jardinage À l’approche de la majorité, le départ est si difficile à vivre pour un adolescent qu’il en vient parfois à attaquer le lien avec sa famille d’accueil pour tester son attachement et se rassurer sur le fait que la séparation ne sera pas une rupture de plus dans sa vie. En face, nous cherchons à protéger le jeune et sa famille d’accueil d’un « clash », quitte à avancer son départ sans qu’il se sente pour autant fautif et encore moins rejeté… À l’approche de son départ, une adolescente sabote la démarche de pré-admission dans un foyer d’autonomie alors que c’était l’objectif premier du contrat d’accueil jeune majeur (APJM) ; l’inconnu, mais aussi la peur d’être abandonnée par les Moutatchous, de perdre le confort du cocon de sa famille d’accueil la freine pour aller de l’avant. Nous devons alors être fermes dans le respect de ses engagements auprès de l’ASE et à la fois la rassurer sur ses compétences à s’adapter au changement, lui permettre provisoirement d’être accueillie certains week-ends chez son assistante familiale, le temps de se faire de nouveaux repères ailleurs… Si difficile de se projeter dans un départ pour un autre adolescent que dès lors qu’il se précise, il se pose en victime du service, mobilise autour de lui sa famille d’origine, 108 Rapport d’activité 2013 Des R.P.S à la Q.V.T ou de l’obligation d’évaluer les risques professionnels à la démarche d’amélioration de la qualité de vie au travail ! Maison 60 : Décoration Noël en bonbons La passation s’est étalée de janvier à octobre, elle a concerné 11 équipes. La participation a été importante en dépit de son caractère quelque peu fastidieux. Après réception progressive des résultats (merci aux services du GAP pour le dépouillement), un échange avec le responsable de chaque service a été proposé. Généralement, ils n’ont pas été surpris et ont estimé que la photo prise reflétait leur perception. Il en fut de même lors des retours aux équipes avec la nécessité dans leur présentation de trouver une forme la rendant vivante L’ensemble des résultats rend compte d’une ambiance de travail sereine, de moult aspects positifs et de la nécessité d’un double traitement des difficultés repérées : - Au niveau de chaque équipe avec la définition d’actions prioritaires pour les deux années à venir; - Au niveau institutionnel avec la constitution de groupes sémaphores (groupes de travail pluridisciplinaire) autour de thèmes précis. Les thèmes qui se dégagent sont ceux du droit à l’erreur et du rôle des différentes instances représentatives du personnel. L’année 2014 sera consacrée à la construction et la mise en œuvre du plan d’action composé de l’ensemble des actions menées pour chaque équipe et des actions globales. Ce plan alimentera le document unique de prévention et de gestion des risques professionnels. En conclusion, il apparaît important de préciser : - qu’il s’agit de passer de la prévention et de la gestion des risques à l’amélioration de la qualité de vie au travail, - que cette démarche s’inscrit dans une dynamique institutionnelle où il convient de revisiter régulièrement les systèmes mis en place, de veiller aux besoins des salariés tout comme à ceux de la population accueillie ; - Que bien qu’inconfortable parfois, cette démarche conduit à interroger les organisations, mais aussi la place que chacun occupe et le sens du travail, démarche salutaire s’il en est. Enfin, pour affirmer plus avant le sens du travail que nous menons, nous vous recommandons la lecture de « La charte de vie pour de meilleures relations de travail » de Jacques Salomé, charte qui nous inspire fortement ! Rapport d’activité 2013 109 Les Moutatchous Atelier Clown animé par Muriel TRICART, psychomotricienne La démarche d’évaluation et de gestion des RPS (Risques Psycho-Sociaux) initiée depuis maintenant 6 ans inscrit l’établissement dans une démarche d’amélioration de la qualité de vie au travail. En effet, les différentes étapes montrent la nécessité d’un aller-retour constant entre l’évaluation des risques et la recherche d’actions améliorant la qualité de vie au travail. Menée avec une volonté d’ajustement réciproque (CHSCT-direction), elle nécessite de donner une large place à la subjectivité, d’accepter de reconnaître les difficultés exprimées. 2013 fut consacrée à la passation du questionnaire d’évaluation des RPS créé en 2012. Il s’agit d’un questionnaire concernant la perception des réalités de travail. Il explore l’organisation du travail, le soutien dans les situations difficiles, l’identité professionnelle, les relations au travail et le changement. Il fut proposé à chaque équipe au cours d’une réunion animée par les membres du CHSCT. La transversalité... un plus d’efficience et de pertinence ! Des collectifs de travail, des espaces d’échanges entre salariés de différents services existent depuis longtemps aux Moutatchous. Fallait-il nommer cette dynamique? Certainement, car la nommer c’est la reconnaître. La création d’un poste dédié à la transversalité en 2013 marque donc un tournant, une volonté d’affirmer cette réalité et de la développer. Maison 32 : Sortie à la ferme ! La transversalité se décline en diverses missions parmi lesquelles: •l’accompagnement collectif des stagiaires : il s’agit de proposer des temps de rencontres entre stagiaires des différents services de l’institution afin de permettre les échanges autour des situations professionnelles expérimentées, donner une information globale sur l’établissement, le GAP, le secteur social, mais aussi faciliter la possibilité de travailler une compétence particulière dans un service différent de celui auquel le stagiaire est affecté... En lien avec les différents centres de formation de travailleurs sociaux de la région, le projet d’accueil des stagiaires aux Moutatchous est en cours d’écriture. •L’accompagnement des salariés en contrats aidés : emplois d’avenir ou CAE, au-delà d’une réponse à une obligation légale pour les employeurs, cette action illustre le souci d’accompagner chacun de ces salariés en situation de retour à l’emploi. Des espaces d’accompagnement collectif et des entretiens individuels sont proposés. Les salariés qui le souhaitent peuvent ainsi développer leurs connaissances sur notre secteur d’activité, les missions de l’institution... Il s’agit aussi de permettre à chacun de développer ses compétences par la mise en mots de l’expérience professionnelle et de susciter l’envie de tenter l’expérience de la mobilité interinstitutionnelle, au sein du GAP en premier lieu. 110 Rapport d’activité 2013 Citons encore d’autres missions: • l’appui à la mise en œuvre du GRAF, groupe recherche-action-formation • l’appui à la démarche qualité • la diffusion du projet d’établissement auprès de tous les salariés • le soutien aux équipes dans leurs travaux d’écriture, leurs réflexions collectives, etc. • La gestion du projet relatif à la mise en œuvre des emplois d’avenir (actions d’animation spécifiques, renfort de week-end à l’internat, assistance à certaines actions éducatives…) • le renforcement du partenariat avec les centres de formation • le soutien aux professionnels en formation qualifiante La transversalité telle qu’elle est pensée aux Moutatchous est constitutive de notre identité institutionnelle. La transversalité est aussi une dynamique qui se construit chaque jour, chaque fois qu’entre nous, nous osons la rencontre et le débat. Elle caractérise une volonté de créer des ponts entre les salariés des différents services, de proposer et faire vivre des espaces d’élaboration communs. Elle permet l’émergence de réponses aux besoins individuels et collectifs par la richesse de la rencontre entre les personnes qui osent s’y aventurer. Si 2013 a ouvert notre appétit, 2014 promet déjà de grands moments ! De l’accompagnement des fratries Qu’en est-il du lien fraternel lorsque des dysfonctionnements familiaux conduisent au placement des enfants ? Comment les professionnels peuvent-ils ²accompagner cette dynamique singulière des relations fraternelles afin qu’elles contribuent tout à la fois au développement et à l’individualisation de chacun ? planifié et ainsi toutes les fratries sont concernées. Ils peuvent partager des temps communs en famille d’accueil ou en colonie de vacances s’ils le souhaitent pendant les périodes de vacances. Pour deux frères accueillis sur deux groupes, nous savons que les relations sont conflictuelles durant le week-end chez le père. En effet, celui-ci investit un peu plus la relation avec l’un de ses fils. Le second le ressent et jalouse son frère, les relations sont antagonistes tant avec son père qu’avec son frère. La proximité des lieux d’accueil permet un travail avec les deux enfants sur leur histoire et sur les liens fraternels. Lors d’activités communes, les 2 garçons expérimentent une relation positive, fraternelle, sans conflit, sans les enjeux habituels. Cette approche nous amène à réfléchir aux modalités spécifiques de maintien des liens qui peuvent fluctuer au gré de l’évolution de cette situation, et à l’accompagnement à proposer au père. En général, les temps des retrouvailles sont souvent chaleureux et joyeux. Les enfants n’hésitent pas à verbaliser leur satisfaction durant les réunions d’expression, les temps de préparation des projets personnalisés… Par ailleurs, un projet « week-end en camping » est prévu cet été. Il implique chacune des structures de l’internat et concerne des fratries des différents services. Ce projet travaillé en transversalité permettra ainsi d’améliorer les liens des fratries, voire de les renforcer par le biais de ce mini camp. Au-delà des temps éducatifs, il existe également une proposition d’un espace fratrie animée par les psychologues qui permet d’appréhender ce que traverse la famille et où chacun peut produire une parole sur ce qu’il vit et souhaiterait. Pour l’heure, une fratrie de quatre enfants est concernée par cette initiative. Au terme de leur séjour dans l’institution, ces fratries auront partagé des histoires de frères et sœurs dans lesquelles il est question de moments partagés, de faire ensemble, de la place de chacun, de rivalités et de jalousies et surtout d’une expérience commune dans un contexte particulier. Et bien évidemment, c’est aussi sur ces temps riches d’observations, d’échanges, que se s’ancre, sur fond de projet personnalisé, l’accompagnement de ces enfants et adolescents. Dessin réalisé par Inès (Maison 32) Rapport d’activité 2013 Les Moutatchous En fonction des éléments de l’histoire et en tenant compte des particularités de chacun des enfants, certaines fratries sont accueillies dans un même groupe, d’autres étant, plus ou moins séparées. La question de la pertinence des perspectives est toujours soulevée au moment de l’admission. Le choix de départ de séparer les membres d’une fratrie se confirme (ou non) en fonction des multiples observations faites en équipe et surtout en fonction du projet individualisé du jeune. Il arrive que pour des raisons d’autonomie et d’individuation, le maintien en fratrie soit un frein à l’épanouissement. Lorsqu’il en est ainsi, les équipes éducatives s’occupent de trouver des temps dans la semaine ou le week-end pour que les frères et sœurs partagent des moments ensemble (activité de loisirs, repas dans l’institution ou dans un restaurant…). Nous tentons de conserver et de préserver le plus possible les liens d’attachement. Cette préservation du lien est primordiale. Les évènements comme « la galette » en janvier ou le « barbecue » en juin sont des temps où l’on invite les parents à partager un moment convivial. Ce sont aussi des occasions pour nous de convier et de réunir les fratries accueillies dans les autres services. Ces moments forts sont très appréciés et attendus par les frères et sœurs accueillis dans l’institution. Les enfants s’appellent dans les différents groupes. Ils peuvent se rencontrer certains soirs pour partager un jeu soit dans le groupe soit dans la cour lorsque le temps le permet. Le week-end ou durant les périodes de vacances, une éducatrice propose le regroupement d’une fratrie autour d’une activité de loisirs. Un roulement est alors organisé et 111 En guise de conclusion… A.F.S : après Zarafa, la Girafe, Bianca l’éléphant Quelques regrets de n’avoir pu vous parler de la sortie organisée par l’A.F.S. dans les musées parisiens, des fêtes organisées dans les structures avec les familles à l’occasion des vœux ou de l’été, de la rencontre-cadre administrateur de novembre, rencontre de haute tenue et particulièrement satisfaisante aux dires de tous, de la mobilisation des cadres pour la mise en place d’un logiciel de gestion des horaires, du soutien apporté à quelques collègues ballotés par la vie, de situations d’enfants ou adolescents particulièrement mis à mal par leurs réalités familiales, du travail mené avec l’inspecteur de circonscription et ses collègues pour améliorer la scolarisation, de notre participation aux diverses instances mises en place par la mairie et, parce que 2013 fut somme toute une année comme les autres, la liste pourrait encore s’allonger. Projetons-nous maintenant vers 2014 pour évoquer quelques événements et projets phares. L’évaluation externe qui s’annonce va singulièrement nous mobiliser. Pas de réelles inquiétudes bien sûr, mais des interrogations bien légitimes pour cette première ! L’évaluation interne que nous venons de mener tambour battant participe pleinement de notre sérénité. Néanmoins, du travail en perspective de par les incontournables plans d’action qui s’ensuivront. 112 Rapport d’activité 2013 Quelques travaux sont d’ores et déjà prévus dans le droit fil de la politique immobilière : réfection des anciens bureaux, pose d’un portail électrique, construction d’un atelier... 2014 verra des départs à la retraite pour lesquels les recrutements marqueront les années futures. Prévoir le renouvellement d’un poste de responsable de dispositif et du responsable du service sécurité, entretien, convoyage n’est pas une mince affaire. Réfléchir, anticiper, se projeter, poser des constats clairs sur les postes concernés, les attentes, les compétences nécessaires, les possibles réorganisations devrait quelque peu nous mobiliser ! Quelques projets écrits viendront à l’été, poser clairement tant le sens et la philosophie que le concret de l’accueil des stagiaires, du fonctionnement et de l’organisation du secrétariat et du service sécurité entretien et convoyage. L’A.F.S. et de dispositif de soin seront aussi de la partie de par l’écriture ou la réécriture de leurs projets respectifs. Un peu d’effervescence en perspective et le tout en privilégiant un mode participatif. S’il est cependant quelque chose qui devrait nous mobiliser, c’est bien du projet PIAF dont il s’agit. PIAF porte les germes d’une meilleure synergie du soin et de l’éducatif, d’un travail d’accompagnement familial beaucoup plus engagé, d’une pleine position d’acteur pour les familles, de systèmes différents mis en synergie (la famille, le service concerné, les partenaires…). Un beau mitigé d’internat et de Défi, une perspective pour l’internat de demain en quelque sorte. Voilà comment en allant, nous traçons notre chemin, tranquillement, vers d’autres possibles. Bonne retraite à... On a fêté les départs en retraite ...pour l’une Danièle PEIRENBOOM, Assistante familiale, pour l’autre Georgie PHILIPPE, Maîtresse de maison, 30 , 42…, les années passées aux Moutatchous. Chacune auprès des jeunes, avec bienveillance, pour faire de leurs quotidiens un meilleur. Et après... Après…il reste ce qui a été transmis, les souvenirs… Partir en ayant en mémoire les moments passés ensemble, les bons comme les moins bons. . C’est d’abord ensemble puis autour d’un repas, d’un café qu’on s’est dit au revoir… L’une comme l’autre, heureuse de ce départ, de cette nouvelle aventure ! De belles fêtes pour leur souhaiter une belle retraite… Et à l’occasion de cet écrit, de nouveau, leur dire… Merci ! Centre de Ressources et d’Echanges Conseil d’administration Jérôme DUJARDIN, Président ; Germain MALAQUIN Vice-président et trésorier ; Jean-Louis BRABANT, Vice-président et secrétaire ; Bruno DECHERF, Gérard LOTTIAUX, Christophe SEGARD, Yves DELPORTE Sommaire Rapport d’activité 2013 C.D.R.E. Editorial P. 114 Focus sur les formations P. 115 Evènements du CDRE P.116 L’activité en chiffres P.118 Mot de la fin P.120 113 Editorial Mot du Président Renouvellement de certification au CDRE Cette année 2013 a vu un développement appréciable des activités du CDRE, ce qui augure de la longue vie que nous souhaitons tous pour notre association. Le renouvellement de certification ISO 9001 confirme la pérennité de la qualité de notre activité, et démontre la rigueur au quotidien que nous mettons dans la réalisation de nos offres. L’activité en chiffres démontre, s'il le fallait, que notre association prend sa place et que nos espoirs à l'origine du CDRE sont aujourd'hui confortés dans la réponse qu'il apporte aux besoins du secteur social et médico-social. Nous avons vu de nouveaux clients nous faire confiance, à travers un catalogue qui s'est enrichi de plus de dix nouvelles formations et prestations. Pour 2014, de magnifiques projets sont en cours. Je sais que les compétences déjà acquises aujourd'hui vont encore s'étoffer et permettre au CDRE de trouver un plein épanouissement au service de ceux et celles qui travaillent auprès des jeunes. Jérôme DUJARDIN, Président du CDRE 114 Rapport d’activité 2013 Renouvellement de certification ISO 9001 Le CDRE a fêté le 5 mars 2013 le renouvellement de sa certification ISO 9001 pour la conception et la réalisation de prestations de service dans le domaine social et médico-social. Celle-ci s'est déroulée en présence de Jérôme DUJARDIN, Président du CDRE, José LALEEUW, Directeur Général du GAP, Anne GUICHON, Directrice du CDRE, Amaro CARBAJAL, Directeur Général du GAPAS, de nombreux formateurs, collaborateurs et consultants. Cela a été l'occasion de remercier l'ensemble de ces professionnels ayant contribué largement au succès de cette certification et de rappeler que l'un des points forts du CDRE est la satisfaction de ses clients à plus de 95%. L'objectif des années à venir est de pérenniser les points forts mis en exergue et de continuer à délivrer des prestations de qualité dans un but : améliorer l'accompagnement des personnes accueillies dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Préparation au Diplôme d’Etat d’Assistant(e) Familial(e) (DEAF) : Le CDRE a mis en place la première session de formation préparatoire au Diplôme d’Etat d’Assistant Familial en juin 2013. La préparation au DEAF comprend trois domaines de formation distincts, dont les contenus sont étroitement liés entre eux, et qui constituent le socle de compétences incontournables pour exercer le métier. Ces trois domaines sont : - l’accueil et l’intégration de l’enfant ou de l’adolescent dans sa famille d’accueil (140 heures), - l’accompagnement éducatif de l’enfant ou de l’adolescent (60 heures), - la communication professionnelle (40 heures). L’objectif de la formation est de mettre à disposition des participants des éléments de compréhension sur ce que vit l’enfant accueilli, permettant une réflexion sur les réponses à apporter. Les participants se présentent à l’issue de la formation au diplôme d’Etat d’Assistant Familial. Il s’agit donc de les préparer aux épreuves en vue d’obtenir leur diplôme. La durée de cette formation est de 240 heures ce qui correspond à 40 journées. Elle est organisée en alternance, à raison de deux à trois jours par mois. La première session a démarré le 3 juin, 13 journées ont été réalisées en 2013. Les journées restantes s’échelonneront jusqu’en avril 2015. Le groupe de participants est constitué de neuf assistantes familiales, toutes issues des établissements du GAP : Les Moutatchous, La Bouée des Jeunes et le Gîte. Elles sont très impliquées dans leur formation qui représente pour elle l’opportunité d’allier apports théoriques, échanges autour de leurs pratiques et retours d’expérience. L’alternance leur permet d’être dans une interaction constante entre milieu professionnel et dynamique de formation. Action Prioritaires Régionales(APR) : addictions et nouvelles conduites addictives En 2013, le CDRE a mis en place 5 sessions de formation sur la thématique des « addictions et nouvelles conduites addictives» dans le cadre des actions prioritaires régionales d’Unifaf. L’objectif de cette formation était d’appréhender les concepts de dépendances et d’addictions, ainsi que les comportements qui en découlent pour aider les professionnels à mieux les prévenir et les accompagner. Ces sessions de 3 jours ont permis de former 62 professionnels, issus des champs du handicap, de la protection de l’enfance et de l’inclusion sociale, sur 4 sites de la région : Valenciennes, Arras, Lille et Dunkerque. Cette démarche a permis au CDRE d’élargir son réseau et ses compétences en terme de formation continue. Fonction parentale : évaluation de la rupture et accompagnement La formation « Fonction parentale : évaluation de la rupture et accompagnement » à destination des professionnels de l’action sociale du département du Nord a démarré en 2013. Quatre sessions de cinq jours ont permis de former 55 travailleurs sociaux. Voici quelques exemples d’axes de travail programmés par les professionnels au sortir de leur formation : - Repérer d'abord les ressources des familles avant d’en préciser les manques - Orienter la réflexion d'équipe à partir de schémas de représentations pour repérer autrement les dysfonctionnements relationnels intrafamiliaux - Ne pas intervenir dans l'urgence, prendre le temps de l'évaluation Cette formation se poursuit en 2014. Rapport d’activité 2013 C.D.R.E. Focus sur les formations 115 Evènements du CDRE Colloque CNRD à l’IRTS Rendez-vous d’actualité au Garage, Roubaix Rendez-vous d’actualité sur la responsabilité dans le secteur social et médico-social Le quatrième Rendez-Vous d'actualité organisé par le CDRE s'est déroulé au Théâtre de l'OiseauMouche/Le Garage à Roubaix de 18h30 à 20h. Le thématique choisie portait sur "La responsabilité dans le secteur social et médico-social". L'intervenant principal était Francisco MANANGA, Docteur en droit privé, Chargé d'enseignements et formations dans le secteur social et médico-social et le modérateur de la soirée, Patrick GEUNS, Directeur de l’APEI de Roubaix-Tourcoing. M. GEUNS a présenté la thématique de la soirée puis a laissé la parole à M. MANANGA dont l'exposé a porté 116 Rapport d’activité 2013 sur les responsabilités dans le secteur social et médico-social : responsabilité délictuelle, responsabilité contractuelle, infractions volontaires, infractions non-volontaires, défaut de signalement et omission de porter secours, le tout ponctué de nombreux exemples. M. GEUNS a ensuite animé le débat entre le public et M. MANANGA. Le public a pu poser des questions diverses sur des situations concrètes rencontrées en établissement (protection de l'enfance ou handicap) à l'intervenant. L'intervention a été suivie d'un cocktail dinatoire, préparé et servi par le Restaurant de l'OiseauMouche, Le Garage. Journée d’étude inter-régionale CNRD - IRTS sur le thème de la déontologie dans le secteur social et médico-social Le CDRE a participé à l’organisation de la journée d’étude inter-régionale organisée par le Comité National des Références Déontologiques (CNRD), dans les locaux de l’IRTS Nord-Pas de Calais qui s’est déroulée le mercredi 9 octobre 2013. Le thème de la journée était : « Pour l’acteur social aujourd’hui, face aux évolutions multiples, quelles références déontologiques, quelle culture de l’éthique partager ? » La matinée a été axée autour des interventions de Jean-Pierre ROSENCZVEIG, Président du tribunal pour enfants de Bobigny, Président du Bureau international du Droit des Enfants, Pierre BONJOUR, Docteur en Sciences de l’éducation, Membre du Comité National des Avis Déontologiques (CNAD), Brigitte BOUQUET, Professeur émérite, Titulaire de la chaire du travail social-intervention sociale, au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) et François ROCHE, Coordinateur de la commission éthique et déontologie du Conseil Supérieur du Travail Social (CSTS). L’après-midi, des ateliers animés par les membres du CNRD et du CNAD se sont déroulés sur différents thèmes : « Laïcité ou laïcités ? », « Le travail social, pour qui ? » et « Légalité ou légitimité ? », pour la réécriture des références. Ces thèmes ont ensuite été repris autour de la table ronde animée par Jean-Pierre ROSENCZVEIG et viendront alimenter une nouvelle version des références déontologiques publiées prochainement. C.D.R.E. Colloque CNRD à l’IRTS Rapport d’activité 2013 117 L’activité en chiffres La volonté de développer la qualification des professionnels est un enjeu de taille pour les dirigeants des établissements sociaux et médico-sociaux. C’est dans ce but que le CDRE a été créé en janvier 2007 afin de développer un projet adapté aux besoins des professionnels et de répondre aux attentes des directeurs d’établissements. Ce projet pédagogique est orienté vers les formations professionnelles en lien étroit avec les pratiques actuelles et leurs évolutions. Les formations sont dispensées par des professionnels très présents et engagés sur le terrain qui acceptent de valoriser et de partager leurs compétences professionnelles. Le CDRE a bâti son expertise à partir de son implication au sein du GAP et du GAPAS, tant dans le champ de la protection de l’enfance que dans le champ de l’accompagnement de la personne handicapée. Selon ses statuts, le Centre De Ressource et d’Echange a pour objectif « d’assurer toute mission d’audit et d’évaluation externe auprès d’organismes sociaux et médico-sociaux, d’apporter des outils de réflexion et d’analyse face aux difficultés rencontrées par les équipes, de proposer des formations de type professionnel en lien étroit avec les pratiques actuelles et leur évolution, de proposer aux administrateurs d’associations des formations en lien étroit avec leurs pratiques bénévoles. » Enfin, il s’agit également de réaliser des projets à caractère social en vue d’améliorer les conditions d’accueil et d’accompagnement du public accueilli au sein des établissements sociaux et médico-sociaux. En 2013, les salariés permanents sont au nombre de 3 : une directrice et deux chargées de formations. Une quarantaine de formateurs occasionnels interviennent au sein de cet organisme. Le chiffre d’affaire est de 203 424 euros pour l’année 2013 provenant du GAP, du GAPAS mais également de marchés publics remportés notamment auprès du Conseil Général du Nord. Evolution de la répartition du chiffre d’affaire (en €) 214 jours de formation réalisés 685 salariés formés 120 000,00 100 000,00 80 000,00 GAP 60 000,00 GAPAS Autres 40 000,00 de satisfaction globale * 20 000,00 2010 118 Rapport d’activité 2013 98% 2011 2012 2013 * sur 600 questionnaires de septembre à décembre 2013 On constate une nette évolution de l’activité du CDRE entre 2010 et 2013. Evolution du chiffre d’affaire par famille de formations En effet, le CDRE initialement orienté vers les formations qualifiantes de Surveillants de nuit et Maîtres et maîtresses de maisons, met aujourd’hui l’accent vers des formations tournées vers l’accompagnement des personnes accueillies. Les formations phares sont celles sur la bientraitance, le projet personnalisé et les écrits professionnels. Les formations sur le management sont également de plus en plus demandées en réponse à des situations complexes rencontrées au sein des équipes éducatives et administratives. Il s’agit systématiquement de formations conçues « sur-mesure » où le CDRE peut faire valoir son savoir-faire dans ce domaine. Pour accompagner le CDRE dans ce travail de conception, une commission pédagogique se réunit une fois tous les deux mois afin d’échanger de manière pluridisciplinaire sur certaines demandes de formations ou de prestations ; son rôle est essentiel pour éclairer et enrichir les propositions faites à nos clients. Chiffre d’affaire par famille de formations (en €) Les membres de la 2013 Commission Pédagogique : • Amaro Carbajal, Directeur Général, GAPAS • José Laleeuw, Directeur Général, GAP • Sophie Bréhon, Développeur de projets, CDRE • Elisabeth Casalinuovo, Assistante sociale, Le Gîte • Robert Despré, Ingénieur de Formation, ancien secrétaire général UNIFAF • Anne Guichon, Directrice, CDRE • Marie-Bernard Juncker, Educatrice de Jeunes Enfants, La Source, LVA, GAPAS • Yves Kimmerlin, Directeur, Les Moutatchous • Mélina Konrad, Directrice du Foyer de l’Oiseau Mouche, GAPAS • Eulalie Soulignac, Chargée de formation, CDRE 2012 2011 2010 Formation qualifiantes Un autre regard sur… Formateurs occasionnels Gestion financière Conseil Management Bilan de compétences Accompagner les personnes accueillies Formations qualifiantes 20 000,00 40 000,00 60 000,00 80 000,00 100 000,00 120 000,00 140 000,00 2010 1 650,00 7 809,34 22 795,00 6 850,00 16 345,80 67 303,40 2011 900,00 8 550,00 20 120,00 4 350,00 20 250,00 27 198,00 2012 3 900,00 450,00 4 180,00 18 850,00 13 788,00 4 647,86 53 655,00 21 199,00 2013 2 200,00 7 740,00 38 906,00 123 996,45 33 552,00 Rapport d’activité 2013 C.D.R.E. - 119 Conclusion Mot de la Directrice Cette année encore, le CDRE a su mener des prestations de qualité dans l’intérêt des personnes accueillies dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux. De fait, nous notons un taux de satisfaction globale de nos stagiaires de plus de 95%. Ceci a été possible grâce à nos clients, directeurs et directrices d’établissement qui nous ont fait confiance en nous soumettant leur projet de formation et de prestation sur mesure. Cela nous a permis d’être en réflexion permanente sur l’évolution des besoins des usagers et ainsi d’être sans cesse innovant et performant. En effet, l’ensemble de nos prestations délivrées aux administrateurs, aux professionnels mais également aux personnes accueillies participent à l’amélioration de l’accompagnement des usagers. 2013 nous a permis de réaffirmer le projet initial du CDRE tout en le renforçant et ainsi, d’afficher notre souhait d’en faire un réel organe de soutien aux services de Ressources Humaines des associations membres de son Conseil d’Administration. Participer activement à la Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences des professionnels des établissements clients du CDRE sera une de nos principales missions pour 2014 Anne GUICHON, Directrice du CDRE. Jérôme DUJARDIN et Anne GUICHON Eulalie SOULIGNAC, diplômée en Ingénierie de formation, a rejoint l’équipe du CDRE en janvier 2013, afin de développer des formations innovantes et adaptées aux besoins de nos clients. Pour conclure... José LALEEUW, Directeur Général du G.A.P. Cette année encore, les rapports d’activité des Associations Partenaires sont regroupés dans une même édition. Cela donne une idée de la diversité des modes d’accueil, de la singularité, de la capacité d’adaptation et d’évolution de chaque association, de la préoccupation permanente de l’amélioration de la qualité. La lecture attentive que vous avez faite, vous a, sans doute, apporté les réponses à vos questions : - Qui sont les jeunes accueillis ? - Que font -ils dans nos services ? - Quel est le travail des professionnels ? - Pour quels résultats ? Notre ambition, en rédigeant ce rapport d’activité, est de « faire savoir » le « mal-être » de ces enfants et adolescents, le « savoir-faire » et « le savoir-être » dont l’ensemble des collaborateurs font preuve pour que ces jeunes puissent franchir les obstacles. La réflexion « le GAP, demain » qui s’est engagée en 2013 a permis de réaffirmer notre raison d’être : « Favoriser la protection, la formation, l’insertion professionnelle, sociale et familiale des jeunes en difficulté pour les aider à se construire et à s’insérer en tant qu’adultes ». Renforcer nos liens partenariaux au sein du GAP, avoir la volonté de construire ensemble, de mutualiser nos « matières grises », voilà quelques clés pour ouvrir les portes de l’avenir. Glossaire AAH : Allocation Adulte Handicapé ADSSEAD : Association de Services Spécialisés pour Enfants et Adolescents en Difficulté 122 Rapport d’activité 2013 DEAF : Diplôme d’Etat d’Assistant Familial DEES : Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé DIF : Droit Individuel à la Formation DRE : Dispositif de Réussite Educative EESTS : Ecole Européenne Supérieure en Travail Social EPDSAE : Etablissement Public Départemental de Soins, d’Adaptation et d’Education ALSES : Acteur de Liaison Sociale l’Environnement Scolaire ANESM : Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des Etablissements et Services sociaux et Médico-sociaux APR : Action Prioritaire Régionale ARACT : Agence Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail ESSMS : Etablissement ou Service Social ou Médico-Social ASE : Aide Sociale à l’Enfance FDAJ : Fond d’Aide aux Jeunes CAE : Contrat d’Accompagnement à l’Emploi FJT : Foyer des Jeunes Travailleurs CAFERUIS : Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Encadrement et de Responsable d’Unité d’Intervention Sociale IDF : Innovation Développement Formation MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées MECS : Maison d’Enfants à Caractère Social MJC : Maison des Jeunes et de la Culture REAAP : Réseau d’Ecoute, d’Accompagnement et d’Appui des Parents dans CCAS : Centre Communal d’Action Sociale CEF : Centre Educatif Fermé CHSCT : Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie CPI : Centre de Placement Immédiat CPOM : Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens CSAPA : Centre de Soins, d’Accompagnement et d’Appui aux Parents SAMAD : Service d’Aide Domicile et de Maintien PEGD : Projet Educatif Global Départemental PJJ : Protection Judiciaire de la Jeunesse UEMO : Unité Educative en Milieu Ouvert à Groupement des Associations Partenaires www.legap.fr 87 rue du Molinel 59700 MARCQ-EN-BAROEUL 03 20 99 91 60 A.M.E. 55 rue Marie Curie 59553 LAUWIN-PLANQUE 03 27 95 88 51 LA BOUÉE DES JEUNES 318 Boulevard Pasteur 59500 DOUAI 03 20 99 91 60 LE GÎTE 4 rue Salvador Allende 59290 WASQUEHAL 03 28 33 61 33 LES MOUTATCHOUS 64 rue du Maréchal Leclerc 59482 HAUBOURDIN 03 20 44 02 88 C.D.R.E 87 rue du Molinel 59700 MARCQ-EN-BAROEUL 03 20 99 66 01