Dossier ouverture - Le Monde de la Truite

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Dossier ouverture - Le Monde de la Truite
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L e m a g a z i n e d e l ’ a s s o c i a t i o n « L e M o n d e d e l a Tr u i t e »
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Les Pyrénée
Espagnoles
N°34
Du bon sens...
Le Monde de la Truite
est un magazine électronique
édité Par l’association
«Le Monde de la truite »
Rédacteur en chef
Jérôme Aussanaire
[email protected]
Adjoints de rédaction
Frank Faubert
Jean-Denis Pouget
Christophe Chambon
Christophe Bouet
Arnaud Geny
PAO
Jérôme Aussanaire
Ont collaboré à ce numéro
Frank Faubert
Jean-Denis Pouget
Christophe Chambon
Ludovic Delacour
Aurélien Bachellerie
Virgil Bezin
Jean-Manu Lainé
Eric Morell
Simon Scodavlope
Lionel Armand
Yann Barthomeuf
Christophe Pacalet
Romain Merczel
Xavier Hudry
Ronan Gaudin
Christophe Pousthomis
Abonnement
lemondedelatruite.com/abonnement.php3
Publicité
[email protected]
Photo de couverture
Jérôme Aussanaire
La reproduction totale ou partielle des
photos et des manuscrits est interdite,
sauf accord avec la rédaction et/ou
avec leur auteur respectif.
Une nouvelle saison a débuté il y a quelques semaines, nous permettant enfin de profiter de notre
passion.
Celle-ci a débuté enfin comme une saison normale,
des températures fraiches et sur une bonne partie
des bassins des niveaux hauts et forts, conditions
standards à cette période de l’année mais que pour
ma part j’ai peu rencontré ces dernières années.
Vous trouverez dans ce numéro un dossier complet
sur l’ouverture 2016 ainsi qu’un bilan 2015. Par l’intermédiaire de ce dossier nous espérons rassurer
une partie des pêcheurs après l’année dernière qui
fut dans ces certaines régions frustrantes sur bien des points, et pas juste sur les captures qui au final ne sont qu’un des aspects de ce que nous recherchons.
Nous avons pu observer sur les forums et les réseaux sociaux la chance ou les difficultés de certains dans ces prémices de la saison à venir.
Beaucoup de pêcheurs de carnassiers aux leurres se sont essayés à la pêche à la truite
cette saison, probablement par envie de passer du temps au bord de l’eau en attendant
LEUR ouverture qui se rapproche petit à petit. Certains ont également voulu découvrir
de nouveaux horizons et pourquoi pas se découvrir une nouvelle passion, ce qui au final
ne peut être que bénéfique.
J’avoue sur ces premières semaines m’être énervé régulièrement devant les photos et
vidéos de ces nouveaux pêcheurs de truite, certains diront comme souvent par jalousie
devant les prises, d’autres encore se moqueront royalement des commentaires apportés sur les photos voire pourront même être vulgaires.
La mode actuelle est au NO KILL, très bien, j’encourage fortement les gens à relâcher
leurs prises mais plusieurs points me semblent choquants…
Tout d’abord, se faire insulter parce que l’on a eu le malheur de garder un poisson n’est
en soit pas respectueux, chacun est libre de ces faits et gestes et garder une truite n’est
pas un crime méritant châtiment, du moins à ma connaissance…Inciter les pêcheurs à
faire ce geste, soit, mais toujours dans le respect de l’autre…
Cela d’autant moins lorsque l’on voit les photos et vidéos de ces mêmes bienveillants
« ayatollahs » du NO KILL qui connaissent plus les marques de leurres et les termes
associés à leur nage que le cycle de vie des poissons cherchés… Lancer un leurre,
soit, mais lorsque vous avez la chance de prendre des poissons sauvages, cessez de
penser « Photo-Vidéo » et Street Fishing et nombre de like que vous obtiendrez et penser un plus au respect du poisson que vous tenez…
Ne pas savoir qu’une truite est recouverte de mucus qui la protège, tenir une truite
comme on tiendrait une perche par la gueule, utiliser un Fish Grip sur une belle truite,
écraser tous les organes sensibles et fragiles d’un tel poisson pour faire une photo les
bras tendus et donner l’impression que l’on a un Monstre, tous ces gestes font que vous
faites autant de mal voire plus que le pêcheur que vous venez d’insulter avec sa truite
qu’il vient de sacrifier.
Relâcher un poisson pour qu’il meurt ensuite au fond de l’eau en vous donnant bonne
conscience sur votre mur du fameux réseau social parce que vous marquez NO Kill ne
fait que vous confortez dans votre esprit. Mais au final, on retrouve ces poissons morts
et ensuite voir des photos de poissons morts en disant : c’est triste mais moi je fais du
NO KILL ne vous dédouane en rien…
La pêche passe avant tout par la connaissance des poissons et des milieux, connaitre
le cycle de vie d’une espèce vous aide à mieux appréhender et à maitriser la pêche, elle
n’est en rien liée à la connaissance du matériel.
On me traitera probablement d’intégriste, pourtant loin s’en faut. Notre revue travaille
avec de nombreuses marques qui prônent cette approche de la pêche. Et les pêcheurs
de truite aux leurres dont je fais partie ont mon plus profond respect.Mais on ne peut
pas prôner des règles au bord de l’eau sans avant tout se poser soit même les bonnes
questions et s’appliquer à nous-mêmes des règles. Tout le monde fait des erreurs par
méconnaissance la plupart du temps, mais pour autant il faut à un moment ou un autre
pour progresser faire preuve d’humilité et se remettre en cause. Nous sommes tous
responsables.
Sommaire
Editorial
Sommaire
Destination Pêche : les Pyrénées Espagnoles
Page
6
Rapala fête ses 80 bougies !
Le Carrefour National de la Pêche & Loisirs 2016
Gamme Stream Master: Wood Minnow et coloris LMDLT
Test: Marc Delacoste - NATURA STIGMAX 360
Page
22
Chti-flyfishing.com
Aménagements pour les pêcheurs handicapés? Non des aménagements pour tous !!!Page
30
Le monde de la truite - Page 3
Littérature: Jean-Marie Rouffaneau,Histoires de pêche
Page
Les dangers de la pêche: Attention
à l’insolation
38
Poésie: Ouverture 2016
Appâts naturels: nouveautés TOC PASSION
Leurres: Les trésors du dragon - La pêche en réservoir - part II
Leurres Les surdensitaires aux leurres en hiver
Leurres: nouveautés Pezon & Michel
Page
54
Test: Marc Delacoste - STIGMAX RG 500
Nouveautés AQUAZ
Appâts naturels: TOC d’autrefois - TOC d’aujourd’hui - Réflexions personnelles
Nouveautés Field & Fish
Dossier Ouverture 2016
Le Jura - Romain Merczel
Les Hautes Alpes - Simon Scodavolpe
La Savoie - Xavier Hudry
La Corrèze - Aurélien Bachellerie
La Haute-Loire - Jean-Denis Pouget
Le Berry - Jean-Manu Lainé & Jérôme Aussanaire
La Bretagne - Ronan Gaudin
La Charente Maritime - Christophe Chambon
La région parisienne - Frank Faubert
L’Aveyron - Christophe Pousthomis
Les Pyrénées Orientales - Virgil Bezin
Le monde de la truite - Page 5
te
Découver
Destination Pêche : les Pyrénées Espagnoles
Texte & photos: Lionel Armand
L’Espagne est composée de 17 communautés autonomes (équivalents à nos régions) elles mêmes divisées
en 50 provinces (équivalents à nos départements).
Les Pyrénées offrent un riche réseau hydrographique, et certainement que beaucoup d’entre vous
connaissent les bassins français et leurs possibilités halieutiques. Peut-être que vous connaissez moins le
versant Espagnol… Je vais tenter de vous faire découvrir la destination et essayer de vous expliquer les
modes de gestion, même s’il faut l’avouer, ce n’est pas toujours simple.
Trois provinces espagnoles se partagent le piémont pyrénéen. D’ouest en est, on retrouve la Navarre, L’Aragon et enfin la Catalogne. Chaque région autonome, en collaboration avec les associations de pêcheurs,
applique une règlementation particulière et il vous faudra vous acquitter d’une licence spécifique pour chacune.
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La réglementation
Les dispositions règlementaires, vous allez le voir, n’ont rien à voir celles que nous connaissons côté français.
Il vous faut donc pour pêcher en territoire espagnol une licence. Cette licence vous donne le droit de pêcher
librement sur un linéaire précis et identifié par l’administration (Gobierno de Medio Ambiante en Aragon /
Serveis Territorials de pesca en Catalogne /). Chaque année, une refonte des parcours de pêche et de la
règlementation est effectuée et les parcours où vous aviez le droit de pêcher librement à l’année N peuvent
devenir des parcours payants où bénéficier d’une règlementation spéciale à l’année N+1. Ce mêli mêlo
règlementaire est difficile à suivre et c’est ce qui désoriente la plupart du temps les pêcheurs hexagonaux.
L’avantage premier de cette législation est de pouvoir bénéficier d’une longueur de saison plus importante
que côté français. La pêche à la truite est possible de début mars à fin novembre et même parfois toute
l’année sur certains tronçons. Ne croyez pas que la saison est plus longue, ce n’est pas le cas, au moins
pour les zones à salmonidés autochtones. En définitive, quelque soit la rivière que vous envisagerez d’aller
pêcher, celle-ci est morcelée en plusieurs parcours à thématiques.
Notez qu’une fois retiré votre licence dans une officine, il vous faudra aller régler celle-ci dans une banque
partenaire, et là c’est des fois du temps perdu… Une bonne chose tout de même, la Catalogne et la Navarre
ont mis en place un système d’achat en ligne.
De l’amont vers l’aval
Trois zones peuvent être distinguées:
- la zone de montagne : ici, vous retrouverez de la truite fario sauvage en grande quantité. La saison de
pêche est plutôt courte sur ces portions.
- la zone de piémont : les populations de salmonidés restent importantes et les beaux poissons de + de 35
cm sont régulièrement capturés.
- La zone de plaine : Les truites cohabitent avec les poissons blancs, des sujets sont déversés habituellement pour compléter les effectifs et les gros poissons ne sont pas rares. Des parcours « trophées » sont
d’ailleurs mis en place et remporte un succès fou. C’est sur ces parcours que la pêche peut être ouverte
toute l’année.
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Bien évidemment, chaque zone sera plus ou moins favorable un moment ou à un autre de la saison. Il faut
savoir que le climat de type méridional est dominant sur cette face sud des Pyrénées. Il va s’en dire qu’en
été, la chaleur en impose et est parfois écrasante. C’est, avec l’Andalousie, le coin d’Espagne le plus chaud
et les décors semi-désertiques sont fréquents à à peine une heure de route de la frontière.
Donc, pour ce qui est de la pêche en basse vallée, préférons les périodes de printemps et de fin d’été/début
d’automne pour envisager un séjour. Comme en France, les zones de montagne seront à privilégier en été.
Périodes d’ouverture / de fermeture par province
- En Navarre (2015):
* Zone de haute montagne : du 1er mai jusqu’à fin juin (fin juillet en no-kill). Avec un jour de fermeture
le mardi sauf si jour férié.
* Zone de plaine / piémont : du 1er avril jusqu’à fin juillet. Avec un jour de fermeture le mardi sauf si
jour férié.
- En Aragon (2015):
* Zone de haute montagne : du 1er juin jusqu’à fin aout. Avec deux jours de fermeture les mercredis
et jeudis sauf si jour férié. Cas particulier, les parcours avec remise à l’eau obligatoire ne sont pas concernés
par cette fermeture hebdomadaire.
* Zone de plaine / piémont : du 21 mars jusqu’à fin aout. Avec deux jours de fermeture les mercredis
et jeudis sauf si jour férié. Cas particulier, les parcours avec remise à l’eau obligatoire ne sont pas concernés
par cette fermeture hebdomadaire
* Les parcours classés no-kill et hors zone de montagne peuvent être pêcher jusqu’à fin septembre
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- En Catalogne (2016):
* Zone de plaine / piémont :
Avec prélèvement : du 12 mars jusqu’à fin aout.
Sans prélèvement : du 12 mars jusqu’au 16 octobre
Attention : des jours de fermeture hebdomadaire peuvent être instaurés suivant les parcours.
* Zone de haute montagne :
Avec prélèvement : du 14 mai jusqu’à fin septembre.
Sans prélèvement : du 12 mars jusqu’au 16 octobre
Attention : des jours de fermeture hebdomadaire peuvent être instaurés suivant les parcours.
Vous comprendrez en comparant qu’il faut d’abord bien étudier son affaire et planifier son séjour de pêche
avant de partir à l’aventure de l’Espagne…
Des parcours à thématiques libres ou payants
Comme énoncé plus haut, chaque cours d’eau est segmenté en plusieurs parcours qui, pour chacun, bénéficient d’une législation particulière.
Vous pourrez donc pêcher librement avec votre licence sur quelques tronçons. Où vous serez, en général,
obligé de vous acquitter d’une cotisation supplémentaire si vous souhaiter pêcher sur les meilleurs parcours
appelés cotos. Ces cotos payants sont instaurés par les associations de pêche ou bien l’administration
locale. Ce droit de pêche est retirable soit auprès des officines du Gobierno de Medio Ambiante ou similaire,
soit souvent auprès de magasins ou hôtels proches de la zone de pêche convoitée.
Ensuite, viens le respect de la règlementation attribuée. Vous pourrez pêcher à toutes les techniques sur
des parcours libres ou bien n’avoir la possibilité que de pêcher à la mouche et au lancer, ou qu’à la mouche,
ou encore vous serez obligé de remettre tous les poissons à l’eau…
Attention, parfois il est demandé d’utiliser des hameçons de grande taille, peut-être pour limiter l’engamage… Bizarre, mais c’est comme ça. Où bien de pêcher sans ardillon, plus compréhensible.
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L’exemple de l’Aragon
Voici en exemple les thèmes les plus souvent rencontrés en province d’Aragon :
- « Libre » : parcours où vous devrez respecter la règlementation générale (période de pêche, jour(s) de
fermeture hebdomadaire, taille de capture et nombre de prises, taille et nombre d’hameçons…)
- « Libre en captura y suelta » : Idem que le thème précédent avec en plus l’obligation de relâcher tous les
poissons capturés.
- « Coto en régimen normal » : parcours payant ou vous devrez respecter la règlementation générale.
- « Coto de captura y suelta » : parcours payant ou vous devrez respecter la règlementation générale et en
plus relâcher tous les poissons capturés.
- « Coto de pesca intensiva » : parcours payant avec introduction de poissons de pisciculture (en général
des arc-en-ciel) où vous devrez respecter la règlementation générale.
Chaque parcours est plus ou moins long, de 1 à parfois plus de 10 kilomètres. Il faut noter aussi que des
jours de fermeture hebdomadaires sont instaurés exceptés sur les parcours dit no-kill.
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Les prix des licences et cotos
En Aragon
Il vous faudra débourser une douzaine d’euros pour le permis aragonais, auquel il convient d’ajouter le prix
du coto si vous choisissez cette option. Un coto vous coutera entre 4 et 10 euros par jour. Ces prix peuvent
être modérés si vous adhérez à une association de pêche locale, mais attention, cette ristourne ne sera
valable que sur le territoire d’action et le réseau de rivières de la dite association.
En Catalogne
En 2015, la licence pouvait être acquise au choix pour un jour (3€), quinze jours (11€), une année (25€), 2
années (40€), 3 années (58€), 4 années (68€) et est gratuite pour les moins de 18 ans, les plus de 65 ans
et les personnes reconnues handicapées.
Un coto coûtait entre 5 et 10 euros suivants les parcours.
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En Navarre
En 2015, la licence annuelle coutait 12 euros. Le prix des cotos s’élevait à 5€ pour les zones avec remise à
l’eau obligatoire et 10€ pour les zones où le prélèvement est autorisé (parcours normaux et intensifs). Des
remises sont accordées aux adhérents des associations, aux pêcheurs de moins de 16 ans ou de plus de
65 ans et aux pêcheurs bénéficiant d’une reconnaissance handicapé.
A noter : Après avoir subi de fortes mortalités de salmonidés au début de la décennie (en cause, la propagation d’une bactérie), et après avoir opté pour une période de fermeture totale, la pêche a été réouverte
en Navarre accompagnée de mesures restrictives. A savoir, l’instauration d’un carnet de pêche obligatoire
délivré avec la licence accordant 5 jours de pêche avec prélèvement et 5 jours de pêche en no-kill accordés
par an et par pêcheur.
Malgré toute cette lourdeur législative, il faut bien reconnaître qu’il fait bon pêcher les cours d’eau espagnols
et que la densité moyenne est en général supérieure au côté français. De plus, la liberté de pouvoir pêcher
sur des parcours adaptés au fil de la saison contribue au développement de la pratique et génère de nouveaux pêcheurs réguliers de ce côté sud des Pyrénées.
Peut-être que je vous aurai donné envie d’aller visiter ce pays plein de charme et au fort intérêt halieutique,
avec de surcroît quelques atouts non négligeables comme les traditionnels tapas et cervezas incontournables après une longue journée de pêche.
Au plaisir de vous croiser,
Lionel ARMAND
Moniteur-guide de pêche en Pyrénées
www.stagepechetruite.com
www.guidepechepyrenees.com
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Infos
Rapala fête ses 80 bougies !
C’est en 1936 que le finlandais Lauri Rapala réussi à sculpter son premier leurre. Depuis ses
débuts de modeste petit artisan, il contribua à construire la multinationale que nous connaissons aujourd’hui. Rapala est l’un des rares fabricants de leurres qui a su résister à l’épreuve
du temps puisque nous fêtons cette année les 80 ans de l’« Original Minnow ». En étudiant
les habitudes des carnassiers dans le lac aux eaux limpides qu’il fréquentait, Lauri Rapala
remarqua qu’ils étaient plus attirés par les petits poissons blessés ou qui ne nageaient pas
vite, plutôt que par les autres vifs. C’est à partir de cette découverte que la fameuse action
de « Minnow blessé » Rapala fut créée.
Depuis, la société a lancé un nombre impressionnant de leurres classiques qui sont encore
aujourd’hui des best-sellers et des leurres indispensables dans nos boîtes à pêche. Qu’il soit
en bois, en plastique ou en métal, un leurre Rapala est la garantie d’être un produit d’excellence et de qualité supérieure grâce à la recherche et développement dont il bénéficie. Mais
la marque a aussi su innover au fil des années en apportant d’autres actions au sein de ses
familles de leurres. C’est le cas du dernier Shadow Rap® réputé pour son action de « Minnow » sur le point de mourir et qui en fait une cible facile pour les carnassiers. De même, les
Scatter Rap® ont apporté une action encore inconnue aux yeux des poissons, celle d’un «
Minnow » en fuite grâce à leur bavette incurvée.
2016 est aussi l’année du lancement des coloris « Custom HD ». Ces finitions sont ultra
réalistes jusqu’au moindre détail et imitent à la perfection de vrais petits vifs tels qu’une
truite, une perche ou un Bass. Découvrez-les notamment dans la gamme classique Rapala
(CountDown®, Shad Rap®, Original Floater®…)
Bref, la célèbre marque finlandaise est aussi bien ancrée dans l’histoire que dans notre
époque actuelle encore et pour toujours en développant des leurres d’exception pour notre
plus grand plaisir.
Retrouvez la gamme complète sur le site www.rapala.fr
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Salons
Le Carrefour National de la Pêche & Loisirs 2016
Texte: Virgil Bezin
photos:Aussanaire Jérôme
Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, comme à chaque début d’année depuis plus d’un quart de siècle,
les forces vives de l’univers halieutique se sont retrouvées à Clermont-Ferrand en Auvergne pour le Carrefour National Pêche & Loisirs. Mobilisant quelque 160 exposants et drainant plus de 22 000 personnes, la
27ème édition a confirmé sa place de 1er rendez-vous national de la pêche en eau douce.
Le salon permet aux plus grandes marques du secteur (quelque 350 réunies sur place ) de présenter, souvent en
avant-première, les produits phares de la nouvelle saison devant un public concerné, voire même passionné... Que ce soit en matière de matériels et équipements, mais aussi de destinations de pêche, sans
oublier le nautisme, avec son éventail complet d’embarcations décliné sur plus de 1500 m2:
l’offre proposée sur la Grande Halle concernée les pêcheurs de tous âges et de tous niveaux.
Les des guides diplômés et des organismes de formation, quant à eux ont pu faire naître de nouvelles vocations chez des jeunes désireux de rejoindre cette filière professionnelle pleine de vitalité.
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Le stand LMDLT prêt pour l’ouverture
L’attente pour rentrer
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Que ce soit en Auvergne, aux Maldives ou au Gabon, le respect de la nature et l’enseignement des pratiques
visant à la préservation de son équilibre, font partie intégrante d’un métier de découvertes à vivre en plein air.
Show devant pour les visiteurs ET les internautes
Dotés d’équipements dernier cri, des spécialistes de renommée internationale ont fait le
show en direct live trois jours durant. Tous les moments forts du Carrefour (et ils furent nombreux !) ont été retransmis sur le Canal Live spécialement mis en place par Fishing TV. Du vendredi après-midi au dimanche soir, plus d’une trentaine de temps forts se sont ainsi succédés sur les écrans de la Grande Halle. Les gestes et les techniques des meilleurs lanceurs du circuit, installés sur le plus grand aquarium mobile d’Europe, étaient commentés par des spécialistes. Entre deux démonstrations sur le bassin géant, des reportages étaient effectués sur le salon, les exposants
Aurélien en pleine démonstration sur le stand ILLEX
répondant aux questions depuis leurs stands. Autant de sujets consultables en ligne, retransmis en direct
pour la première fois sur le site et la page Facebook du CNPL. Un direct qui a été suivi sur les 2 jours et demi
par environ 32 250 internautes.
Des champions toutes compétitions, des pêches toutes destinations.
Les champions médaillés de la dernière saison dûment acclamés sur le podium de la Grande Halle,
la composition des équipes de France (de float tube, du bord et de pêche en bateau) qui défendront les couleurs tricolores en 2016 a été annoncée. Quant aux finalistes du championnat de
France de montage de mouche 2015, ils ont rivalisé d’adresse sous les yeux du public du samedi.
Les futures compétitions se dérouleront partout en France et en Europe, dans des lieux de pêche privilégiés.
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Quelques-uns des plus beaux sites français s’étaient regroupés sur le Carrefour. Sur place, divers acteurs
du tourisme et de la pêche avaient unis leurs talents pour promouvoir la richesse halieutique de leurs territoires.
LMDLT à Clermont : Bon pied bon œil
Comme chaque année, Le Monde De La Truite a tenu salon sur son stand où nous accueillons cette année
les collègues d’Handicap Pêche.
Quelques uns des meilleurs spécialistes de la pêche à la Truite
Le salon, toujours un lieu de retrouvailles!
Les Tricoroll
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Les leurres UV, gros succès de 2016
Ce temps fort de la saison halieutique a été l’occasion de retrouver les vieilles connaissances, de renforcer
les partenariats mais également de faire de belles rencontres et d’initier des relations que nous espérons
fructueuses.
Entrecoupées de quelques libations, nos investigations à travers des allées du salon nous ont permis de
dénicher les dernières nouveautés destinées à la traque de Madame Truite.
Vous retrouverez une analyse et des tests détaillés de nos coups de cœur dans les prochains numéros de
la revue. Une véritable innovation vous attends côté leurre, mais patience...
La nouvelle gamme Marc Delacoste, énorme succès!
Le stand de 2 très bons guides, Fabien Mercier & David Simon
Les Wood Minnow
La prochaine édition du CNPL se tiendra du 13 au 15 janvier 2017 à la Grande Halle
d’Auvergne.
Il ne fait aucun doute que de nombreuses nouveautés et surprises vous y attendrons
et nous y serons !
Le monde de la truite - Page 19
és
Nouveaut
ILLEX
Gamme Stream Master: Wood Minnow et coloris LMDLT
Cette gamme de leurres destinés à la recherche de la truite et divers salmonidés est en plein développement, parmi ces nombreuses références on retrouve un coloris créé en partenariat avec notre webmagazine
le coloris LMDLT.
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Cette couleur est apposé sur les Wood Minnows, des petits poissons nageurs Handmade Japan en bois
de balsa. La nage et sa tenue dans le courant en fait un leurre bien différent des autres leurres traditionnels
en balsa.
Ces leurres sont fabriqués à la main au Japon, ils sont très agréables à utiliser que ce soit sur des pêches
amont en twitching ou animés au ras des caches de nos jolies farios.
Pour en revenir au coloris LMDLT, je le trouve particulièrement efficace dans différents milieux aquatiques,
granitique ou calcaire, lors des journées ensoleillées, également dans eaux très limpides grâce à son effet
ghost et sa tache orange réagissant aux rayons UV, il ressemble vraiment à un petit vairon, et ce qui intéressant c’est de le trouver apposé sur les 3 densités de wood minnow, le 45 SM (sinking model), le 45F (flottant)
et le Flender 50F (diving flottant).
Mais le coloris prend toute sa dimension sur les versions plastiques telles que le TRICOROLL en 47HW,
55HW, 67HW.
En tout cas essayez un leurre de ce coloris et vous ne le regretterez pas.
La collection ILLEX - LMDLT au complet
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ls
e
r
u
t
a
n
Appâts
Marc Delacoste - NATURA STIGMAX 360
Texte & photos: Jérôme Aussanaire
Clermont 2016, point de départ à mon niveau de la saison comme chaque année.
C’est lors de ce salon que je peux finir de découvrir les nouveautés à venir que je n’ai pas encore eu la
chance de pouvoir tenir en main, soit par manque de temps, soit par des délais de conception qui font que
les collections ne sont parfois prêtes qu’au dernier moment, soit encore parce que je découvre des produits dont je n’avais pas encore entendu parler.
Juillet 2015, comme les saisons précédentes, l’appel des Pyrénées est plus fort que tout et je pars en
famille rejoindre à nouveau ces rivières qui ces dernières années me font tellement rêver. Elles sont souvent difficiles mais être là au bord des Gaves, c’est un moment que j’attends avec impatience.
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Lors de ce nouveau périple, je devais rencontrer Marc Delacoste qui était impatient de me présenter sa
nouvelle collection qui, au vu de son enthousiasme, s’annonçait fort prometteuse, impression vite confirmée par mes échanges avec mon détaillant néo retraité depuis, Martial Guilhot qui eut le privilège de les
tester.
Malheureusement pour moi, je ne pus rejoindre Marc, la faute à un ami guide de pêche qui bloqua 4 jours
de ma semaine de pêche pour me faire pêcher ces cours d’eau, mais comment refuser ?
C’est donc à Clermont que je pus enfin découvrir avec Marc cette nouvelle collection dont j’entendais parler depuis des mois !
Et quelle collection ma foi, de la nouvelle Elfix en passant la Natura LOXUS, que de belles nouveautés,
une gamme complètement retravaillée en profondeur, chacune a été revue en conservant ses principales
qualités et en améliorant les composants, que demander de plus ?
Vous aurez ainsi tout au long de cette année dans notre revue des tests sur la collection classée grand cru
2016 de Marc et je ne peux que m’en réjouir !
Pour ma part, pêchant de petites rivières en début de saison, j’ai opté pour débuter de pêcher avec la
nouvelle version de la STIGMAX en longueur 3.60m. Il me fallait une canne avec une longueur suffisante
pour pouvoir lancer et me permettre sur certains postes plus exigus de positionner ma ligne à l’endroit où
je souhaitais sans trop m’approcher. Une 3.90m aurait par moments été un peu gênante et la nouvelle
ELFIX 3.30 aurait pu être trop courte pour pêcher certains postes, surtout en cette période où il vaut mieux
éviter au possible de rentrer dans l’eau, les alevins n’étant pas encore forcément aptes à éviter les pieds
des pêcheurs.
Alors cette nouvelle STIGMAX, elle a quoi dans le ventre ?
Comme la plupart des cannes de Marc, celle-ci est en 4 brins quel
que soit la longueur du modèle choisi ce qui limite son encombrement.
Du point de vue des matériaux, tout a été revu et amélioré: carbone HM TORAY 36T, 12 anneaux SIC sur la version 3,60 (13 sur
la 3.90 et 14 sur la version en 4.20), la poignée est en liège ce qui
est pour moi un plus au niveau confort indéniable, le porte moulinet est à bagues, permettant ainsi de régler la position du moulinet suivant le poids de celui-ci et les préférences du pêcheur. La
canne est livrée dans un étui.
Concernant la canne en elle-même, au premier abord en la déballant, ce qui marque est la finition qui est améliorée. Le blank est
sobre et peu brillant, les ligatures bleues qui l’ornent sont soignées et la couleur pas trop flashy ce qui est nécessaire au bord
de l’eau lorsque l’on veut rester discret.
Cette série est présentée comme étant des cannes à action de
pointe très nerveuses avec une bonne réserve de puissance.
Quand au prix, il va de 159,00 € pour la version en 3.60 à 179.00
€ pour la 4.20m, point toujours remarquable des cannes, elle reste
très abordable et ce en conservant des atouts indéniables.
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Bon je vous avoue que mes ruisseaux berrichons ne recèlent pas de monstres, surtout dans les secteurs
que je fréquente en période d’ouverture, alors il me faudra probablement un peu de chance pour tester la
réserve de puissance mais sait-on jamais.
Début de saison, les eaux sont correctes, un peu piquées mais en décrue après plusieurs jours sans pluie,
la pêche aux appâts naturels devrait être globalement intéressante, enfin l’occasion de tester cette canne.
Préparation du matériel : je choisis de monter sur la canne un moulinet LOXUS, les ruisseaux étant hauts
et encombrés, j’opte pour un corps de ligne en 16/100 COLOR LINE et un bas de ligne en 12/100, parfois
utile à cette période de l’année. Au moins si j’ai la chance de toucher un ou 2 poissons dans leurs caches,
cela me laissera la possibilité de tester la réserve de puissance de la canne et de tenter de les empêcher
de rentrer où il ne faut pas.
La glisse et la précision des premiers lancers sont de la partie malgré l’abstinence halieutique de plusieurs
mois, c’est de bon augure pour la suite. Les postes s’enchainent et la canne se fait vite oublier ce qui pour
moi est bon signe sur le ressenti de la canne: une canne qui ne se fait pas oublier c’est qu’il y a un petit
quelque chose qui me travaille et je n’arrive pas être totalement concentré sur la pêche en elle-même.
Michel, mon partenaire de pêche ouvre le compteur 2016 avec une petite bougresse issue de la reproduction de ce cours d’eau en gestion patrimoniale. Après la petite photo d’usage, j’enchaine les postes sans
aucune touche, il semble que de poissons soient actifs, normal avec des températures basses et l’heure,
ayant attaqués dès les premiers rayons de soleil.
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Je modifie légèrement ma plombée en ajoutant un plomb supplémentaire, les poissons semblant assez
apathiques et ne semblant pas vouloir faire d’efforts pour se déplacer. Il faudra donc pêcher parfaitement
et présenter l’appât devant le poisson sous peine de ne rien prendre. Une fois ce petit réglage effectué, la
pêche reprend, le pêcheur continue de s’approprier la canne et enfin la première touche dans un poste un
peu plus encaissé, à l’aval du poste où le courant s’accélère progressivement. Après un court combat du
fait de la taille du poisson de 3 ans, le compteur est ouvert, le pêcheur libéré et soulagé. Place aux choses
sérieuses maintenant, la première prise est synonyme de liberté dans mon esprit, il permet de lever les
doutes sur la pêche en elle-même!
Hop, un nouveau ver de terreau et je me décide de continuer à pêcher ce poste fort intéressant en peignant la zone plus profonde qui à mes yeux était la plus intéressante. Une nouvelle dérive et là je ressens
dans cette pêche amont sur le poste une petite touche bien transmise par la canne. Ferrage en règle
même si les branches sous lesquelles je me trouve ne me laissent que peu d’amplitude et là une impression de lourdeur plus intéressante se fait de suite sentir. Premier constat: malgré le peu de marge de
manœuvre autour de moi, la canne me permet de brider facilement le poisson et de le retenir dans la zone
plus calme du poste et surtout l’empêcher de rejoindre les racines en amont du poste.
J’écourte le combat sans problème et ramène à l’épuisette un poisson que je qualifie pour le secteur de
«gros» poisson avec un âge de 5 à 6 ans au vu de la croissance du cours d’eau. Que demander de plus :
une ouverture, un ruisseau en eau et une belle truite pour tester la Stigmax en conditions réelles. Je prendrais même une troisième truite sur ce poste en tête de courant.
La suite cette première journée de test fut agrémentée quelques autres truites sauvages des ruisseaux
alentour, plaisir non négligeable pour le pêcheur qui redécouvre ses ruisseaux, mais en même temps une
envie de tester un peu plus les capacités de la canne se fait sentir.
C’est pour cela qu’un second weekend de test est planifié mais cette fois sur une zone bien plus en aval,
avec des populations probablement moins importantes mais quelques poissons plus intéressants en taille
et pouvant me permettre avec les niveaux encore plus importants de vérifier si ce qui est annoncé est bien
vrai.
Première coulée que je qualifierais de réglage, je n’ai jamais pêché ce secteur avec autant d’eau et encore
moins avec un tel vent. Nous sommes en début de saison et le temps change régulièrement et il faudra
faire avec. La plombée monte donc en taille par rapport aux premiers essais.
Au 2ème lancer, première truite maillée, je suis satisfait de toucher un poisson dans ces conditions mais
«déçu» de pas atteler plus gros…
Sur le même poste, second poisson maillé, je décide alors d’éviter les postes trop courants pour remonter
sur les zones plus calmes qui avec les niveaux sont de véritables coulées pour effectuer des dérives, du
moins quand le vent se calme, autrement dire rarement…Le pêcheur est obligé d’alourdir la plombée mais
les touches sont absentes…Rien, la rivière semble vide…
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En remontant une des zones plate, j’aperçois au détour d’une éclaircie un gros poisson dans la zone
devant moi. Une grosse truite du coin… ? J’observe le poisson et finit par reconnaitre un barbeau qui
retourne le fonds de la rivière pour s’alimenter. Déçu de ne pas avoir eu la chance de tomber sur une
mémère en maraude, je me dis que je tiens mon test : c’est décidé, la stigmax va passer au couperet de
maitre barbeau, réputé pour sa défense. C’est le plus gros que j’ai pu voir dans ce coin jusqu’à maintenant.
Inspection de la ligne, il ne faudrait pas rater le coche à cause d’un nœud, réglage du rigoletto pour passer
sur cette zone où le courant passe vite. Le poisson se déplace régulièrement sur la zone pour nettoyer le
fonds.
Après une dizaine de lancers précis effectués sans aucun problème en essayant de deviner la trajectoire
du poisson et comment amener ma ligne devant lui avec l’aide du courant rapide, bingo ! Je vois ma ligne
passé sur lui, et à la touche ferrage immédiat. Le barbeau ne semble pas vouloir participer au test ce qui
au final m’arrange et décide de partir en force rejoindre la berge en face et surtout les arbres immergés.
Bon, je suis là pour tester la réserve de puissance de la canne alors je ne me pose pas de question: canne
mise à l’opposé du départ du poisson avec un angle de 45 degrés par rapport à la surface de l’eau, je
décide de voir qui va gagner le duel. Le poisson plie le premier brin de la canne sur son accélération puis
commence à plier le second. Mais à partir de cet instant, ce n’est plus le poisson qui décide mais bien la
canne et le barbeau monte en surface, n’arrivant plus à gagner le moindre centimètre. En temps normal
sur une truite, j’aurais probablement agi avec un peu plus de délicatesse mais le constat est là: le poisson
est bloqué bien avant sa cache et ne peut plus y retourner. Force est de constater que la réserve de puissance est bel et bien là.
Après ce combat qui sera ensuite vite écourté, le poisson retourne à l’eau et le pêcheur testeur est satisfait.
En conclusion, réussir à sortir une canne dans cette gamme de prix en améliorant les matériaux et en
conservant les qualités de ce modèle était en soit peu évident sur le papier... Dans les faits, le résultat est
pourtant là: une canne qui supporte une large gamme de plombée sans sourciller, des lancers précis, un
bon équilibrage. En action de pêche, elle se fait oublier et sa réserve de puissance permet de maitriser de
beaux sujets sans stress. Cette canne convient idéalement pour les petits et moyens cours d’eau par sa
polyvalence et permet de se sentir à l’aise en cas de beaux poissons, que demander de plus à ce prix...?
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Infos
Chti-flyfishing.com
Texte: Jean-Denis Pouget
Christian BOLLE est bien connu des moucheurs qui fréquente le Net. Il est le créateur d’un site Chti-moucheur.com, créé en 2012, site qui voit sa fréquentation augmenter d’année en année. En 2014 il a bénéficié
de 50 000 visites, en 2015 ce sera 84 000. Il faut dire que Christian est un vrai passionné, qu’il essaie de
faire partager ses envies et ses connaissances à tous les pêcheurs à la mouche et en particulier auprès des
jeunes débutants. Il a eu l’idée originale de créer un service «Recyclamouche».
Son projet consiste à récupérer du matériel que les pêcheurs à la PALM confirmés où les professionnels de
la pêche (guides, commerçants, marques ...) ont remisé ou ne se servent plus pour en faire bénéficier des
jeunes pêcheurs ou des écoles de mouche. Il récupère du matériel ou met en contact des donateurs et des
bénéficiaires. Les dons peuvent être des lots d’hameçons, de mouches, de soies, de fils ... ou de cannes.
Une seule règle, le bénéficiaire s’engage à payer les frais de port et à utiliser le matériel ainsi reçu. Et si par
hasard le matériel est légèrement abimé Christian le restaure avant de le céder.
Et puis sur son site Chti-moucheur.com vous trouverez une foule de renseignements allant du montage de
mouches au test de matériel en passant par quelques spots sympas à visiter. Ce site et en particulier l’initiative Recyclamouche a fait l’objet d’une interview sur un autre site bien connu «moucheur.fr».
Enfin, depuis le mardi 19 Janvier 2016, Christian BOLLE a créé sa propre boutique en ligne «chti-flyfishing.
com». La encore Christian essaie d’innover en proposant de tester une canne. Dans sa rubrique « Découverte » il met à votre disposition des cannes à mouche de fabrication Artisanale ou Industrielle afin que vous
puissiez découvrir et apprécier la qualité de ce matériel.
C’est totalement gratuit et sans engagement, sachant que seuls les frais de ports sont facturés et feront
l’objet d’un remboursement en cas d’achat d’une canne du modèle essayé. L’objectif est de permettre de
tester la canne à mouche convoitée afin de faciliter l’achat en ayant eu l’opportunité d’un vrai choix, à savoir
utiliser une canne en conditions réelles de pêche avant de se décider.
Le mieux est d’aller rendre visite à «chti-flyfishing.com» afin de faire connaissance et de voir ce qui peut
vous intéresser.
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Retrouvez l’ensemble de la gamme delacoste
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pour
e
h
c
ê
p
La
tous
Aménagements pour les pêcheurs handicapés ? Non des aménagements
pour tous !!!!!!
Texte: Ludovic Delacour
Photos: fédération de pêche 22
Un pêcheur valide peut aller à la pêche, seul, en famille ou entre amis, c’est aussi l’occasion de faire des
rencontres et ou de terminer une partie de pêche commencée seule, en compagnie d’un pêcheur venu s’installer à côté lorsque l’on parle de pêche en plan d’eau ou d’un pêcheur rencontré en arpentant les berges
d’une rivière.
S’il faut être objectif sur le fait que de nombreux aménagement ont été réalisés par les fédérations de pêche,
les AAPPMA ou les plans d’eau privés ces aménagements se limitent parfois ou très souvent….. à un ponton exigu, inadapté voir inutilisable.
Il n’est pas rare de voir :
- des aménagements construits à un endroit où la profondeur du plan d’eau n’excède pas 10 à 20 cm rendant la pêche impossible,
- des rambardes de sécurité si hautes qu’elles interdisent toute action de pêche alors qu’un minimum de
40 cm est requis pour la rambarde frontale et entre 40 et 80 cm pour les latérales, normes label Tourisme &
Handicap,
- des aménagements et abords non entretenus qui par conséquents ne sont plus utilisables ou accessibles,
Il suffit d’aller sur internet pour constater ces problématiques.
Le monde de la truite - Page 30
Depuis 3 ans que l’association existe les recherches et les contacts pris à ce sujet montrent que très souvent, aménagements de postes de pêche pour Personnes en situation de handicap semblent s’apparenter
uniquement à la mise en place d’un ponton individuel et isolé.
Hors nous avons eu l’occasion de découvrir des projets dont le fil conducteur était le « bien vivre ensemble».
Oui des projets d’aménagements ont été réfléchis en pensant parlant d’aménagement de postes de pêche
pour tous, et qui sont donc pensés pour que ces postes puissent être utilisés effectivement prioritairement
par des personnes à mobilités réduites mais pas que…..
Et surtout de favoriser l’échange, la convivialité le « Bien vivre ensemble » quoi !!!!!
N’est-il pas préférable de ne rien faire que de le faire avec incohérence et légèreté ?
Il est bien évident que pour une fédération, une AAPPMA, ou un plan d’eau privé, l’investissement dans un
poste de pêche pour personnes handicapées est un investissement parfois conséquent pour un retour quasi
inexistant.
Mais si l’on parle d’aménager un poste de pêche pour tous, c’est offrir un espace de pêche à l’attention de
tout public mais en y intégrant aussi la possibilité qu’une personne handicapée puisse venir y pratiquer le
loisir pour lequel tous les bénévoles et employés de ces institutions donnent tant d’énergie et de temps.
Arrêtons de nous voiler la face, arrêtons de dépenser de l’argent des contribuables, des pêcheurs ou bien
des fonds privés juste pour la bonne conscience collective et parfois même pour faire du politiquement correcte.
Le monde de la truite - Page 31
Arrêtons aussi de jeter la pierre à toutes ces fédérations, ces AAPPMA ou même notre fédération nationale
qui ont eu le mérite de faire des choses, pour certaines très bonnes et pour d’autres un peu moins.
Je répondrai à vous, pêcheurs ou personnes en situation de handicap qui critiquez en disant :
- Ils ont dépensé autant d’argent pour que ce ne soit peut-être jamais utilisé par un handicapé ?
Participez-vous aux actions de votre fédération ou de votre AAPPMA ?
- Ils ne peuvent pas empoissonner nos parcours au lieu de faire des pontons qui ne servent jamais?
Pourvu que la vie vous préserve de pouvoir aller encore longtemps à la pêchecomme bon et où bon vous
semble…..
- Oh ils ont fait un ponton mais ils n’ont encore pas réfléchis à nos besoins….
Avez-vous déjà contacté votre fédération pour leur proposer de participer à l’étude d’un projet de poste de
pêche aménagé ?
- Dans notre fédé, notre AAPPMA, nous avons construits des postes aménagés pour PMR mais ça
nous a coûté un prix fous et on n’y voit personne.
Avez-vous seulement communiqué à ce sujet ? Votre ou vos sites internet permettent-ils de trouver aussi
facilement tous ces postes pour une personne en situation de handicap que ça ne l’est pour un pêcheur
lambda ?
Le monde de la truite - Page 32
- Nous voudrions bien réaliser un poste de pêche aménagé, mais comment faire et existe-t-il vraiment un besoin réel ?
Avez-vous déjà sollicité la FNPF à ce sujet qui doit certainement détenir des éléments sur ce qui existe déjà
sur le territoire national et qui participe aussi financièrement à ces projets ?
Avez-vous déjà interrogé les institutions qui s’occupent des personnes en situation de handicap installées
sur votre territoires, voire de leur proposer une la possibilité d’une découverte de l’activité pêche ?
- Pourquoi n’existe-t-il pas de permis à tarif réduit pour nous pêcheur handicapé alors que tout le
territoire couvert par notre permis de pêche ne nous est pas forcément accessible ?
Certes c’est parfois rageant de payer sans pouvoir profiter autant que ceux qui ont toutes leur capacité….
N’est-il pas plus légitime et crédible de demander des aménagements quand on paye son permis de pêche
comme tout le monde ?
Expliquant que, justement parce que l‘on paye comme tout le monde on est en droit d’attendre de pouvoir
pratiquer au mieux de notre loisir et même d’être force de proposition pour aider nos instances à mener ces
projets
- La pêche pour les personnes en situation de handicap c’est beaucoup d’investissement pour bien
peu de personnes….
C’est vrai que 12 000 000 de personnes ça ne représente que 18,46 % de la population…..sans compter les
8 200 000 aidants et proches de personnes en situation de handicap, 20 millions de personnes ça mérite
quand même que l’on se penche sur l’utilité de développer et de rendre accessible l’activité de la pêche à
toutes ces personnes non ? C’est en fait juste 30 % de la population !!!!
Sur ces 12 millions 80 % sont atteintes d’un handicap invisible, 1 500 000 sont atteintes d’un handicap visuel
et 850 000 ont une mobilité réduite.
Voici quelques estimations de selon l’INSEE:
• 13,4% ont une déficience motrice,
• 11,4% sont atteints d’une déficience sensorielle,
• 9,8% souffrent d’une déficience organique,
• 6,6% sont atteints une déficience intellectuelle ou mentale,
• 2 à 3% de la population utilise un fauteuil roulant.
Bien évidemment toutes ces questions sont légitimes et comme les réponses le sont tout autant, mais si le
handicap moteur qui est souvent le point central d’un aménagement de post pour personnes en situation de
handicap, il focalise trop souvent les esprits au détriment d’aménagements parfois plus simples à mettre en
œuvre pour les autres types de handicap.
C’est pour cela qu’il faut maintenant parler d’aménagements de pêche pour tous et ne pas parler que
d’aménagement de pêche pour personnes en situation de handicap.
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Le monde de la truite - Page 34
re
u
Littérat
Jean-Marie Rouffaneau,
Histoires de pêche, Rabouin, Au bonheur des truites,
N 3 Quai des plumes,
1985- 2015
Texte: Eric Morell
Les poètes chantent les rivières et les fleuves, d’autres leur construisent des mausolées patiemment, livre
après livre. Le Doubs a de la chance, le livre de Jean-Marie Rouffaneau est encore une pierre à cet édifice
en construction, une belle pierre de taille.
« En plus, il a créé le poisson, mais il a aussi inventé le pêcheur.
Donc, si je pêche, j’obéis à la volonté de Dieu.
C’est plus digne que d’obéir aux gardes. »
René Fallet, Le braconnier de Dieu.
Une série de vingt-six histoires avec Le Moulin du Plain et Goumois pour épicentre et une flopée de personnages loufoques, il y a du Louis de Funès, du Bourville, du Fernandel dans chacun d’eux. On se surprend à
rire de bon cœur, à relire ces histoires encore une fois et le rire ne disparaît pas…
Les livres drôles sur la pêche ne sont pas légion, peut-être pourrait-on les compter sur les doigts d’une seule
main et pourtant s’il y a une activité qui nourrit bien cette matière à rire et à se remémorer les bons souvenirs, les copains, les bonnes blagues, les farces, c’est bien la pêche. Le héros de ce livre est Rabouin, un
braconnier farceur, malin et maladroit. Sa généalogie est à chercher vers le héros comique comme Maurin
des Maures (1908) de Jean Aicard même si nous sommes là en Provence et que Maurin préfère la chasse
à la pêche. L’auteur fait du braconnier un esprit libre, frondeur, irrévérencieux pour illustrer « les franches
gaietés de nos vieux conteurs gaulois ».
Ce n’est pas la dramaturgie inexorable et violente de Raboliot de Genevoix, ou celle de Rougé le braconnier en Maine et Loire qui, en 1887, meurt d’épuisement au bagne de l’Ile du Salut, condamné aux travaux
forcés pour avoir tiré sur les gendarmes. Le braconnage est un art qui exige savoir-faire et intelligence mais
il reste profondément illégal et la prise de risque dangereuse. C’est certainement pour cette raison que la
littérature, en France, préfère le braconnier au garde. Le garde surveille l’activité et non la rivière, code civil
d’abord, le biotope vient bien après.
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Joë Combret’s dans Le contre-braconnage de pêche (avec pour sous-titre : « Un garde averti en vaut
deux») évoque en 1947 le métier et place le braconnage dans le sillage des populations gyrovagues : « tout
comme les poissons, ces volatiles (canards et poules du jardin) sont « proprement » pêchés à la ligne par
les rabouins, qui connaissent à merveille la façon de les amorcer et de leur tordre silencieusement le cou.».
Le « rabouin » est ici un nomade, Gypsie ou Romanichel, de la grande famille des gens du voyage pour
n’offenser personne... Sur laquelle il reviendra quelques années plus tard de manière plus flatteuse dans
Comment pêchent les Romanis (1956) avec une théorie curieuse. D’après une légende courante écrit-il, ce
furent certaines tribus de « Gypsies » chassées d’Ecosse et réfugiées dans le nord-ouest de la France qui
firent connaître la mouche artificielle primitive dans la pêche de la truite.
A. Chaigneau avec son Braconnage et contre braconnage (Chasse-Pêche) de 1976 ne déroge pas. La loi et
rien que la loi et la rigueur pour style avec laquelle il définit en détail le braconnage (sans permis, en terrain
défendu, en temps prohibé, engins prohibés, moyens défendus) et les circonstances aggravantes (déguisement, fausse identité, recèle, fuite, coup et blessure etc). Pas de poésie ni d’humour donc, si ce n’est malgré
lui, lorsqu’il évoque les femmes de braconnier surtout les jolies qui font du charme auprès des gardes pour
en tirer les renseignements à destination des braconniers alors que les vieilles forment le service d’espionnage et de surveillance de l’activité du garde et de son entourage. A noter que pour Combret’s, la femme
du garde peut très bien fournir de bons renseignements au grès de ses bavardages ou commérages comme
un véritable agent de contre-espionnage en quelque sorte. Enfin Chaigneau, prévoyant, ajoute même par
précaution que « Le garde devra obligatoirement savoir nager, pour sa propre sauvegarde. »
Chez les Anglais l’approche est toute autre. Le garde pêche est un river keeper, c’est la rivière que l’on
garde, le biotope, l’environnement passe avant tout. Et, évidemment les horizons s’élargissent. Moins de
formalisme et de juridisme, plus d ‘écologie ou de gestion patrimoniale des rivières. Les livres deviennent
plus nombreux et plus diversifiés. Le plus classique est peut être celui de John Waller Hills publié en 1934
déjà au sujet de William James Lunn qui en 1917 est nommé river keeper sur la Test et qui passa plus d’une
quarantaine d’années à surveiller, aménager et protéger la rivière et à monter des mouches dont certaines
eurent leur heure de gloire comme la Lunn’s Particular, une mouche sèche au corps formé d’un rachis de
plume de coq, destinée à imiter les éphémères. Frank Sawyer fut, quant à lui, célèbre pour sa nymphe
pheasant tail, mais il fut surtout river keeper sur l’Avon de 1925 jusqu’à sa mort en 1980. Il publia en 1952
un livre considéré comme un classique en Grande-Bretagne, Keeper of the stream, dans lequel il évoque
tous ses efforts pour faire revivre sa rivière et ses poissons. En Irlande, l’expérience de Sean Nixon dans le
Connemara est tout aussi intéressante. Les nuits du Connemara. Une vie au service du saumon et de la
truite de mer (Garding the silver. A life with salmon and sea trout) est probablement la seule biographie
de « gardien de rivière » traduite en français grâce aux Editions de la Cheminante. On mesure l’effort de
gardiennage des lacs et des rivières, les nuits passées dans une lutte fastidieuse et toujours recommencée
contre le braconnage aux filets dérivants, avec lesquels les saumons étaient tués en masse puis salés en
barrique pour nourrir les chiens durant l’hiver... Ces efforts ont permis en quelques années d’obtenir des
résultats encourageants sur la reproduction des saumons et des truites ainsi que sur leur pêche à la ligne.
Le « garde rivière » est donc plus qu’un garde pêche, sa patience, son dévouement vont à la rivière et à ses
poissons et son expérience et son imagination vont à la pêche et à la confection de mouches originales et
parfois révolutionnaires. Chez les Anglo-saxons, le héros est plus certainement le « garde rivière » que le
braconnier.
« A part ça, le bon Dieu, y devrait quand même, lui qui a le bras long,
empêcher la fermeture »
René Fallet, Le braconnier de Dieu.
Rabouin braconne, pataugeant dans l’eau, tapis dans les hautes herbes des rives, perché dans un arbre audessus de l’eau. Se joue du garde, prend des truites, parfois celles des autres, les vend à droite, à gauche
mais on lui pardonne. Trop maladroit, trop drôle et ses truites vendent chèrement leurs écailles. La Méfiante,
la Goulue, la Furieuse se font de temps en temps le braco, y a pas de raison !
Le monde de la truite - Page 36
Rabouin n’est même plus un hors la loi, un assassin de spécimens, il fait partie du paysage, c’est un véritable autochtone, sorti de la terre et peut-être même de la rivière. Un pêcheur de source ou de souche selon
que l’on préfère l’eau vive ou la terre. Il a la rivière pour nourrice, son chant pour berceuse et ses paysages
changeants pour livre d’images et ABCdaire. Comment lui en vouloir ? Il est la rivière, la respire, vit par
elle. Il y a, il faut bien l’admettre, des rivières qui fabriquent leur homme, de glaise, de roc et d’eau. On en
trouve dans les livres, Thoreau, Bosco, Genevoix (encore et toujours), Denis Rigal plus récemment et bien
d’autres. Ce sont des personnages romanesques exceptionnels, des ermites en marge du terroir et des
lois, des anachorètes parlant aux oiseaux, caressant le ventre des truites, préférant visiter le soir venu leurs
caches plutôt que la demeure des hommes.
Le Doubs est fécond, Rouffaneau évoque des Némorins, des arbres monuments qui empruntent leur nom
à une célébrité locale du XIXe siècle finissant. Il s’agit de Némorin des loutres. Un vétéran de la guerre de
1870. Un Républicain perdu en terre royaliste et catholique, relégué dans une baraque isolée tout près du
Saut du Doubs aujourd’hui recouverte par le barrage du Châtelot. Peut-être a-t-il croisé Courbet ou Elisée
Reclus ? Peut-être même qu’Henri Bresson a pris à la mouche les arrières petites-filles des truites de Némorin ? Qui sait ?
« Un pêcheur : Je ne vois vraiment pas comment classer cette imitation d’insecte,
dit-il perplexe.
Cela me paraît être un habile compromis entre une Iron blue dun
et une Blue winged olive mais tout de même assez proche de la Palewatery dun.
Qu’en pensez-vous ?
Rabouin : !!! »
Jean-Marie Rouffaneau, Histoires de pêche, Rabouin.
Némorin était un solitaire qui vivait en autarcie, de sa pêche, du piégeage des loutres et de se son jardin,
une économie domestique de subsistance avec laquelle il pouvait vivre toute l’année. Il regardait le fil de la
rivière et celui du monde. Ce dernier filait trop vite jusqu’à ne plus le comprendre. Némorin voit la modernité
arriver de la ville, par les routes et le chemin de fer. La Grande Guerre, sa grande saignée mais aussi les
bouleversements techniques et humains qu’elle apporta. Ce fut la fin des terroirs dit-on. Un autre monde
arriva, les bords du Doubs en furent changés. Le moulinet et les cuillers furent une révolution. Le braconnier insolite de 1870 est maintenant un pêcheur archaïque en 1918 : « Les truites suivaient l’évolution du
matériel et celui du vieux pêcheur semblait maintenant les faire rire !... Les grosses lignes n’arrivaient à les
surprendre que de nuit, ou dans les eaux troubles des crues. » écrit en 1978 Edouard Michel, son petit-fils
et biographe. Le braconnier est maintenant un reliquat du vieux monde. Il meurt avec son pays, avec son
terroir, dissout par la modernité, renvoyé à la préhistoire par l’évolution des techniques halieutiques, ignoré
par les anglicismes qui font les tendances à la mode d’aujourd’hui.
Rabouin, survit. Il a le rire avec lui ce qui quelque part le rend éternel. Malgré tout, dans les dernières histoires (XXXIII et XXIV), pointe le pessimisme. Le Doubs n’est plus aussi fécond. Le pays de cocagne se
dépeuple à force de pollutions, de barrages et d’années sèches ; on cherche les truites, on se plaint de la difficulté à les pêcher. Rabouin à son tour n’est plus le braconnier bravache et habile qu’il était. Mais, il a pour
lui d’être une fiction, l’ombre d’un Némorin, une ombre drôle, facétieuse, pittoresque mais fantomatique. Il
devient l’obsession d’un âge d’or, son souvenir comique et désabusé. Némorin était le braconnier de la fin
des terroirs, Rabouin celui des métamorphoses souvent tristes d’une belle rivière à truite !
« Pleure pas comme ça, Grégoire.
Si t’es pécheur, la Besbre est pas loin, va nous prendre une friture !
Cette facétie fit beaucoup rire les gendarmes . »
René Fallet, Le braconnier de Dieu.
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Attention à l’insolation.
Texte: Yann Barthomeuf
Pêcheurs du matin ou pêcheur du soir n’avez vous jamais déplié Vos gaules à l’heure du zénith ou lorsque
la boule de feu qui nous apporte la lumière bat son plein et nous promet des températures hors du commun.
Agréable pour certains désagréable pour d’autres, le soleil fait partie de la vie ; Baudelaire disait même de
lui qu’il évaporait les soucis dans le ciel. J’ai quelques souvenirs d’ici et là à l’occasion de sorties estivales
où je me suis même vu forcer à me jeter à l’eau pour rechercher de la fraîcheur. Bien que des températures
élevées peuvent nuire à l’activité de nos chères mouchetées, qui n’a pas éprouvé un certain plaisir à parcourir un courant en sentant la chaleur taper sur notre corps, éviter le reflet de nos ombres afin d’espérer
attirer au mieux l’objet de notre convoitise. Toutefois cela va ne pas sans risques, c’est ce que nous aborderons au cours de cet article. Je me souviens d’une mise en garde présente en pharmacie dans les années
80 qui m’aura donc marqué, comme quoi les publicitaires parfois réalisent des prouesses : «Le soleil brille,
l’imprudence brûle».
Nous allons donc parler de l’insolation, la définir, la prévenir et la traiter.
L’insolation ou coup de chaleur est la résultante d’une exposition trop importante au soleil. Parlons de
quelques notions physiologiques, notre corps a une température normale avoisinant les 37 degrés, lorsqu’il
fait chaud un mécanisme naturel régule notre température, la sudation, l’odeur corporelle qui en résulte
n’est pas toujours agréable mais nécessaire ! Or parfois nous n’avons plus les capacités de maintenir de
tels paramètres, nous sommes donc dans un état d’hyperthermie, en effet notre température atteint voire
Le monde de la truite - Page 38
dépasse les 40° ; bien que ces symptômes touchent surtout les personnes âgées ainsi que les enfants, c’est
une expérience que nous pouvons tous connaître un jour. Les signes pouvant évoquer un tel état sont multiples : une envie pressante de boire se fait ressentir, normal me direz vous ! Un visage qui tire sur le rouge,
la peau est sèche, des crampes apparaissent, nausées, vomissements et même phase d’évanouissement
peuvent survenir. Ne vous trompez pas au delà de 40°5 les risques sont mortels. Le coup de chaleur peut
survenir en cas de confinement en milieu clos comme une voiture, sous un toit... Mais aussi en cas d’activités physiques intenses ou pas (chacun ne répond pas en effet de façon similaire à ce type de situations) et
comme évoqué précédemment lors donc d’une surexposition. Nous nous intéresserons en particulier aux
deux dernières situations quoique nos voyages motorisés pour accéder à nos spots préférés pourraient être
l’objet de ce mal qui peut nous toucher. Imaginez donc un parcours sportif, où vous alternez entre marche
parfois varappe sous des températures élevées, je me souviens de telles journées en compagnie d’un ami
qui se reconnaîtra sans doute avec lequel nous nous engagèrent en plein été vers de véritables marathons
piscicoles sautant de rochers en rochers, nous agrippant aux arbres pour atteindre le spot !
Une des règles d’or à respecter est de boire sans attendre d’avoir soif, donc ne lésinez jamais à emmener
avec vous assez de réserves d’eau ! Aujourd’hui nous avons la possibilité de faire suivre des camel back
dont l’ergonomie facilitera le transport. Si vous partez sur des sorties bivouacs n’hésitez pas à transportez
avec vous des comprimés type MICROPUR qui selon un procédé chimique contribueront à purifier cette
dernière des bactéries virus et parasites en ayant en tête les conditions d’utilisation (Délai de purification
ente 15’ et 2h à pratiquer toujours sur une eau claire).
Portez si possible des vêtements amples et aérées, nos waders respirants sont aujourd’hui de bonne
augure, les trois couches ont ici un réel intérêt.
Ne pas oublier d’apporter casquette ou chapeau qui diminue fortement la chaleur imposée par le soleil sur
votre crâne, n’hésitez pas à les humidifier fréquemment comme également votre couds ainsi que votre
visage.
Lorsque la chaleur vous semble insoutenable, n’hésitez pas à faire une pause à l’ombre d’un arbre et profitez pour observer quelques temps votre cours d’eau et son activité.
Enfin n’oubliez jamais qu’alcool et soleil ne font pas bon ménage, une déshydratation accrue peut être
obtenue, préférez donc la fin de journée pour partager un éventuel moment de convivialité. J’ajouterai dernièrement qu’il est opportun de ne pas partir seul au bord de l’eau si vous n’avez pas rempli les conditions
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nécessaires à la prévention d’une insolation ( dans ce cas indiquez au mieux le lieu et environs à une tiers
personne qui saura alerter les secours au cas où vous ne rentriez pas) or si vous êtes accompagné et que
par malheur un de vos camarades se trouvaient en fâcheux état vous devez connaître les règles de base à
adopter. Vos premiers gestes seront coûte que coûte de faire baisser la température et ce le plus rapidement
possible ! La personne doit être allongée et si possible déshabillée dans un endroit protégé des rayons, à
l’ombre d’un arbre par exemple, et doit être à la fois hydratée et aspergée d’eau qui au contact de la peau
contribuera à diminuer l’hyperthermie, élémentaires allez vous dire. Si par hasard vous aviez l’idée de proposer aspirine ou paracétamol qui ont des vertus antipyrétiques c’est totalement contre indiqué car ils n’ont
pas d’action sur la chaleur de l’insolation ; le paracétamol pourrait entraîner des risques au niveau du foie,
l’aspirine des risques au niveau de la circulation sanguine. En cas de convulsions (crise particulièrement
impressionnante puisqu’elle correspond à une cascade de mouvements désordonnés suite à de multiples
contractions musculaires incontrôlées), la conduite à tenir est de veiller à ce que la victime ne se blesse pas
sans entraver ses mouvements, à la fin de la crise contentez de vous d’allonger la personne sur le côté et de
la rafraîchir. Surtout rappelez vous que les secours doivent être appelés, d’où l’importance d’avoir avec vous
un portable protégé, lors de votre partie de pêche, à l’aide par exemple d’une poche étanche. La majorité
des coups de chaleur guérissent facilement toutefois sont dénombrés chaque année des décès, des statistiques mettent même en avant qu’une personne arrivant en réanimation pour une insolation grave présente
30 à 50% de risque létal.
Au passage gardez en tête quelques numéros d’urgence:
Le
Le
Le
Le
18 :
15 :
17 :
112
sapeurs pompiers pour tout problème de secours
SAMU pour les urgences médicales
police et gendarmerie
: pour les urgences sur le territoire européen
Voilà donc quelques notions de prévention et d’action face à une hyperthermie que connaissiez certainement mais qu’il est important de rappeler.
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Poésie
Ouverture 2016
Ca commence par une nuit qui n’en finit pas,
Bulles de sommeil dans un océan d’insomnie,
Pensées qui se bousculent, angoisse maxima
Puis la délivrance: il est 5 heures et demi.
Un café brulant, une tartine de pain,
Trois gouttes d’eau sur le visage, brosse à dent...
Pas le temps de peaufiner. Au bout du chemin
Le diesel ronfle déjà: mon père m’attend.
Trajet silencieux, arrivée; le froid est là.
Regards vers la rivière, petit café vite bu,
Dernier geste discret pour vérifier ses appâts
Et chacun se dirige vers sa partie de ru.
Le froid est vif, le ciel couleur bleu acier
Laisse deviner une très belle journée.
L’eau de l’Ance, glacée, court de rocher en rocher
Au loin, les premiers coqs se mettent à chanter.
Nous y sommes, c’est sur,
Aujourd’hui c’est l’ouverture.
Jean-Denis POUGET
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Appâts
naturels
Nouveautés TOC PASSION
Cannes HEXAGONE
Les cannes HEXAGONE, développées par mes soins, se déclinent en 3 longueurs afin de répondre à tous
les usages de pêche.
Les blanks mesurent 3,40m, 3,70m ou 3,90m en 3 brins.
Nous avons développé ces blanks en 2013 avec un cahier des charges très précis à savoir résoudre l’équation Puissance/Action/Equilibre/Résonance dans un seul et même produit.
Pour ce faire, seul l’emploi de composants très haut de gamme pouvaient répondre à cela...et c’est chose
faite !
Le sens du projet HEXAGONE est de monter artisanalement, à l’unité, chaque canne selon les volontés de
chaque pêcheur.
Mes blanks sont conçus en carbone THM, j’équipe mes blanks d’anneaux FUJI de différentes qualité, les
poignées liège sont faites sur mesure en fleur de liège etc...
Bref, tous les composants sont sélectionnés par mes soins afin de monter ce qui se fait de mieux sur le
marché.
Pêcher avec une canne HEXAGONE et c’est l’assurance de découvrir d’autres plaisirs, d’autres sensations
et d’autres émotions !!!
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Cannes HEXA KONCEPT
Innovation et développement sont les maîtres mots chez TOC PASSION et l’ HEXA KONCEPT n’ échappe
pas à la règle !
En effet,en 2015, j’ai imaginé le montage d’une canne HEXAGONE montée avec des anneaux FUJI K en
suivant l’idée du concept K-R chez FUJI.
De là est née : l’ HEXA KONCEPT....
Alchimie parfaite entre le blank HEXAGONE et les anneaux Fuji KL-H, KL-M et MY ce qui donne une ligne
visuelle exclusive!
Aucune canne anglaise Toc est montée de la sorte à ce jour, mais ce concept sera sûrement le futur des
cannes anglaises haut de gamme.
Le concept K Fuji permet de donner de la vitesse à la ligne et de gagner encore en précision...c’est «diabolique»!
Même cahier des charges et même soucis du détail «Made In France», tout est réalisé sur-mesure et
chaque canne HEXA KONCEPT est unique !
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Cannes HEXAGONE GT
Au vu du succès des cannes HEXAGONE, j’ai voulu accentuer l’aspect technique de mes cannes en inventant d’autres process...
Process et concept inéxistants à ce jour sur des cannes toc anglaises appâts naturels.
De là est né la canne HEXAGONE GT avec sa poignée carbone sur-mesure !
Concept développé en 2015.
En effet, ma priorité d’usage/conception était la RESONANCE et seul le carbone retransmet parfaitement
bien cette résonance...donc développons des poignées carbone !
Comme toutes mes cannes HEXAGONE, l’ HEXAGONE GT est montée à l’unité artisanalement et respecte
un cahier des charges bien précis.
La qualité des composants est la même que sur la canne HEXAGONE : blank, anneaux FUJI SIC titanium,
porte-moulinet FUJI, ligatures anneaux...
Tout est monté selon les préconisations clients et selon mes orientations, il en est de même pour les poignées carbone :longueur, profil, forme et diamètre du galbe.
Chaque poignée carbone est unique...
Pêcher avec une canne HEXAGONE GT... et les «gratouillis» du fond n’auront plus de secrets pour vous !!
Vous vous ouvrez d’autres portes dans le monde du TOC, une sensibilité tactile jusqu’ alors inconnue...
Christophe PACALET
Artisan-monteur TOC PASSION
Tél : +33(O)9.54.66.46.23
Portable : +33(O)6.13.10.24.23
[email protected]
www.canne-toc-passion.com
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Leurres
Les trésors du dragon - La pêche en réservoir - part II
Texte: Christophe Chambon
Photos: Christophe Chambon & Aurélien Bachellerie
A partir de maintenant, nous allons continuer notre petit tour d’horizon de la pêche en réservoir en nous
penchant quelque peu sur les leurres communément utilisés...
dans cette partie, nous parlerons de manière succincte d’une famille de leurres que tout le monde connait:
les crankbaits.
Pourquoi commencer par eux? Les raisons ne manquent pas :
- on peut en trouver facilement (du moins pour les modèles basiques)
- la pêche est on ne peut plus facile, au point qu’elle peut parfois en devenir rébarbative!
- En utilisant des modèles spéciaux pour réservoirs, la pêche peut vite devenir plus attrayante
- les cranks ont pris, prennent et parions-le prendront encore longtemps du poisson
- en jouant sur les densités, la forme des bavettes, leur longueur, on peut faire face à pratiquement toutes
les situations;
petit rappel pour commencer : un crankbait, littéralement « leurre manivelle », est un poisson nageur facilement reconnaissable de part sa forme plus « rondouillarde » qu’un PN de style minnow, il est conçu pour
être pêchant en récupération linéaire, sa bavette l’entraînant à la bonne profondeur.
Tout ce que le pêcheur a à faire est de la lancer, le ramener (il évoluera à la bonne profondeur de lui
même selon sa bavette), et d’agrémenter la récupération d’arrêts pendant lesquels le leurre remontera s’il
est flottant, ou coulera s’il est « sinking » (coulant). On ne peut plus facile....
Parlons de suite des bavettes: plus elle est implanter « verticalement » sur le leurre, moins celui-ci plon-
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gera. A contrario, une bavette bien oblique et longue nous indique un PN fait pour évoluer profond (plus la
bavette est longue plus le crank descend profond).
Ceci dit, et avant de présenter divers modèles, il peut être bon de rappeler que si on veut voir évoluer les
cranks à la bonne profondeur, si on veut qu’ils descendent à la profondeur pour laquelle ils ont été conçus,
mieux vaut éviter l’usage de la tresse... pour la simple et bonne raison que la tresse flotte et qu’avec les
petits crankbaits que nous allons être amenés à utiliser, elle va opposer une résistance à l’enfoncement
importante. De plus, même si en réservoir on vise des poissons de « bassine », certains sont devenus
méfiants à force d’avoir été pris et relâchés et la tresse est loin d’être discrète! Donc personnellement, je
conseille l’usage du nylon (il flotte quand même moins que la tresse) ou mieux du fluoro! Un bon compromis ; le nylon prévu pour la pêche à l’anglaise qui s’immerge facilement....
Au sujet de la canne, mieux vaut choisir une canne un poil souple : un crank, sa vibre et rien de plus désagréable que d’avoir l’impression de pêcher avec un marteau piqueur! La souplesse du scion absorbera
une partie des vibrations dues au dandinement du crankbait (même si ceux qu’on va utiliser ne sont quand
même pas du même acabit que ceux utilisés pour pêcher en profondeur les bass et autres carnassiers de
lacs de barrage!) .
Bon, ceci dit, voyons maintenant quelques modèles des plus communs aux plus « exotiques ».
parmi les classiques on retiendra:
- chez Lucky Craft, la gamme Cra-Pea qui se décline en Bottom Cra-Pea, Deep Cra-Pea, Medium et
Shallow Cra-Pea (du plus plongeant au moins plongeant). Ces bons petits crank mesurent 34mm et pèse
de 3,7g à 2,8g
- chez Smith, le Camion (32mm pour 2,7g)
- chez Smith toujours, le IC-Minnow, qui m’a souvent sauvé de la douille l’été dernier! Ce petit crank évolue en surface voire sub surface et est armé d’un hameçon double. 1G pour 25mm
- chez Illex, on ne pourra que se réjouir de voir revenir l’excellent crank22, qui lui aussi évolue en surface/
sub surface et imite un gros insecte. Leurre armé d’un triple...dommage!1,1g pour 22mm
Pour tous ces leurres, on aura avantage à retirer ces hameçons triples et à les remplacer par un simple.
On ne gardera d’ailleurs qu’un seul hameçon, vue la taille de ces cranks, ça suffit largement!
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Passons maintenant à des leurres spéciaux pour réservoirs.
En pêchant un certain temps au crank, on peut trouver ça rébarbatif : la récupération linéaire, même agrémentée de stop and go,c’est assez lassant....surtout quand ça ne mord pas!
Heureusement, il existe plein de petits leurres vraiment fun, décalés voire déjantés qui , en plus de
prendre du poisson, peuvent agrémenter notre pêche et la rendre plus amusante.
En voici quelques-uns:
- chez Illex, le Mitts, sorte de coléoptère de 28mm pour 1,5g qui évoluera en surface ou sub-surface.
Il existe en 9 coloris et est armé d’un hameçon simple (!). je ne l’ai pas personnellement essayé mais il
paraît que c’est du bon.
- Toujours chez Illex, le Deka Mitts Dry, 33mm pour 2,1g, un peu le même concept : évolue en surface/
sub surface. Par contre, leurre armé de deux hameçons : un simple et un triple, je ne m’explique pas le
pourquoi du comment....
Passons maintenant aux leurres « manga », ultra fun, qui font rigoler tout le monde.... jusqu’à ce que les
premiers poissons soient sortis de l’eau! Petit tour chez Smith:
- le Ranocchi, 24mm pour 2g; leurre flottant qui descendra d’environ 1m maxi, à ramener lentement
- le An-Do, 31mm pour 3,5g, flottant , à ramener lentement pour une évolution jusqu’à environ 30cm de
prof.
- Le Karura , 36mm pour 1,8g, leurre coulant jusqu’à environ 1m, toujours à ramener lentement
- le Prily, 22mm et 1,6g, leurre coulant, nage à environ 50cm de prof, on le ramènera lui aussi lentement
enfin, le Jag, sorte de popper de 40mm pour 3,5g, flottant
A noter que chez Smith, tous ces leurres sont armés en simples!
avec tout ça, on a une boîte qui va vous attirer toutes sortes de remarques plus ou moins sympas...mais
on s’en f...., on prend du fish et on s’amuse!
Voilà, ces leurres sont d’un maniement on ne peut plus simple (à part le Jag qui s’anime comme un popper
ordinaire) : on lance et on ramène en steady retrieve (récupération linéaire), agrémentée de stop and go,
les attaques se faisant souvent à la reprise de la récupération!
Seule ombre au tableau : pas toujours facile de trouver ces joujoux!
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Leurres
Les surdensitaires aux leurres en hiver.
Texte & photos: Aurélien Bachellerie
Etant un pêcheur exclusif de salmonidés et ne pouvant rechercher ces espèces en rivière pendant l’automne et l’hiver, je m’adonne à un autre de mes plaisirs, la prospection de petits réser-voirs peuplés en
farios, arcs en ciel et saunons de fontaine.
La difficulté majeure est de trouver ce genre d’endroits, parfois certains piciculteurs peuvent vous y
aider. De plus, la pêche en area permet non seulement de continuer à pêcher mais aussi d’expéri-menter, de tester des coloris et des modèles ainsi que la
résistance du matériel dans des conditions météos
parfois extrêmes (températures et précipitations).
Et selon les espèces de salmonidés on rencontre
des types de comportements et de réactions parfois
étranges et inattendus.
J’ai pris plaisir à tester la gamme des tricorolls 55F
dans des eaux à 4°C avec des attaques de truites
arc en ciel et de saumons de fontaine en surface, un
véritable régal soldé par des prises lors de pauses
avec des rushs fantastiques sur des coloris réagissant aux UV tel que les Tricoroll 55Fcrazy yamame
, le Tricoroll 55F Ghost bone yamame,Tricoroll
55FNFGoldy trout,et Blue Yamame.
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Lors d’une de ces séances les poissons restaient collés sur le fond et refusaient tous mes leurres et ce fut
un plaisir de les déjouer grâce au Dartrun 46S.
Je vous souhaite à tous une bonne saison Truite 2016, surtout n’oubliez pas vos tricorolls, ils seront vous
apporter des moments riches en émotions.
DARTRUN 46 S
Ce leurre est un poisson nageur coulant japonais créé à la base pour des pêches area au Japon ,c’est
un leurre à darter c’est-à-dire à animer par tirées sèches, ce qui a pour effet d’imiter un poisson pa-niqué,
il peut également s’utiliser sur le fond dans des fosses et petit gours de nos torrents, il chute vite et son
lestage est placé à l’avant se qui permet de le laisser tête posée vers le bas. Il s’avère re-doutable sur des
poissons postés sur le fond, même peux actifs.
Il est donc très utile, pensez en mettre un dans votre boite à leurre, vous ne le regretterez pas.
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és
Nouveaut
hel
c
i
M
&
n
Pezo
Moulinet Gunki SGK FV
Cette Année, Gunki nous propose une petite nouveauté dans sa
gamme de moulinet : le SGK FV. Il vient en deux modèles, le 1500
et le 2500.
Cette nouvelle génération de moulinets GUNKI SGK possède toutes
les caractéristiques techniques d’un moulinet moderne, parfaitement
adapté aux diverses techniques de pêches aux leurres, supportant la
tresse ou le nylon dans les plus fins diamètres.
Tout d’abord des moulinets ultra compacts et légers grâce à une
conception de bâti/ rotor qui cherche à éliminer tout poids superflue
(Bâti en aluminium) et un design ajouré.
Leur look est résolument moderne aux couleurs de la marque. Le 2500 semble un peu lourd par rapport
à certains concurrents, tout en restant acceptable, mais le prix le rend imbattable, seulement 110 euros.
Le 1500, commercialisé autour des 105 euros propose pour les traqueurs de truite en eaux rapides une
vitesse de récupération qui mériterait d’être renforcée.
Ils proposent une grande douceur de récupération grâce à sa mécanique avec sept roulements à bille «
stainless » anticorrosion et un anti retour infini à aiguilles)
Son frein est puissant,composé de plusieurs disques à larges empattements. Il est aussi progressif &
micrométrique pour un réglage ultra précis.
Les deux modèles proposent une bobine aluminium « LC Lips » qui favorise une libération plus fluide du fil
pour accroitre la distance de lancer et un système –« S-Curve oscillation system » (spire croisée) –
Le ressort de Pick-up a été revu et renforcé pour une plus longue durée et le guide-fil est en titanium pour
un gain de poids supplémentaire et surtout surdimensionné pour favoriser l’« anti-vrillage » .
Et pour finir les deux moulinets sont équipés d’une poignée ergonomique ‘sensigrip’ pour plus de confort à
l’utilisation.
Le monde de la truite - Page 51
Leurres souples: le temps des friandises
Au travers de sa marque Gunki, la maison Pezon et Michel nous a proposé pour cette année 2016 une
série de petits leurres souples aux différents coloris (6), poids et forme, à l’arôme crustacé. De véritables
friandises pour nos petits carnassiers zébrés que je verrais bien fonctionnés sur les truites lors d’une
pêche en finesse, les TIPSY-V38, TIPSY-S38 et les Scatter.
TIPSY-V38
TIPSY-S38
Les deux premiers modèles sont d’une taille inférieure à quatre centimètres (38mm pour être précis).
Les deux modèles possèdent une nage frétillante, très nerveuse, qui a été conçue pour répondre aux
approches « ultra-finesse » en eau douce ou en rock-fishing. Ces leurres émettent une très forte vibration
malgré leur petite taille.
Leurs formes plus « larges que hautes » apportent de la stabilité, notamment pour pêcher en drop-shot ou
en « extra light jigheads », certes des techniques peu utilisées dans la pêche de la truite. Ce volume de
corps, construit comme un squelette (anneaux de matière + colonne vertébrale), est obtenu avec peu de
matière ce qui apporte une mobilité extrême au leurre, que ce soit sur des animations statiques ou plus
linéaires. Le TIPSY-V38 est caractérisé par une queue en forme bifide pour un poids de 0 60 grammes,
alors que le TIPSY-S38 par une queue en forme shad pour un poids légèrement supérieur de 0,75
grammes. Je suis persuadé que dans des pêches sur des poissons méfiants ou des conditions proches
de l’étiage, les truites se laisseront séduire par ce leurre facile à gober.
SCATTER
SCATTER
De son côté le GUNKI Scatter W45 associe la forme d’un vers de terre à la vibration d’un leurre souple. Ce
« vers » de petite taille possède une queue « virgule » qui vibre à la moindre sollicitation.Pour renforcer sa
capacité à onduler « sur place » avec des animations minimalistes, une petite boule de matière a été ajoutée juste avant cette « virgule ». La combinaison de ces deux caractéristiques donne une impressionde
« vie » à ce petit leur souple. Il pèse 0,31 grammes, mesure 45mm et est proposé en 5 coloris et arôme
crustacé.
Le monde de la truite - Page 52
VÊTEMENTS ÉCOLOGIQUES
EN MATIÈRES RECYCLÉES
Field and Fish utilise des matières provenant du recyclage de
bouteilles plastiques économisant ainsi environ l’équivalent en
poids de pétrole. De plus, Field and Fish verse 1% de son chiffre
d’affaires à une association œuvrant pour la préservation de
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ls
e
r
u
t
a
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Appâts
Marc Delacoste - STIGMAX RG 500
Texte & photos: Jean-Denis Pouget
Carrefour National de la Pêche et des Loisirs 2016, stand Europêche. Je rencontre Marc Delacoste qui me
présente sa nouvelle collection de cannes à pêche. Il conserve toujours le même enthousiasme lorsqu’il
parle des rivières qu’il fréquente, des truites qu’il a péchées ainsi que celles qu’il a manquées. Je respecte
beaucoup l’homme et son approche de la pêche ainsi que son amour de la nature.
Il me propose de tester une nouvelle canne au TOC, la STIGMAX RG; RG pour réglable. Deux modèles
sont FE (Faible Encombrement). Ce sont de nouvelles cannes téléréglables réalisées en Carbone Haut
Module, pourvues d’anneaux SIC (Carbone de Silicium) à pattes longues, d’un porte moulinet à plaque situé à 40 centimètres du pommeau. Je le trouve un peu haut sur le talon et j’aurais préféré avoir un réglage
modulable pour permettre un bon équilibre de la canne. Je l’ai essayée avec un Ritma 72 (62grammes)
et la canne pique franchement du nez; idem avec un PLX700 (78grammes). Ce problème se fait un peu
moins ressentir avec le Loxus (92grammes) surtout si le premier brin est un peu replié et que la prise de la
canne se fasse au dessus du moulinet. Cela peut entraîner une gêne et une fatigue après une journée de
pêche. Par ailleurs seule la série Stigmax RG est équipée de cette façon...
Je pense adapter un porte moulinet au plus bas du talon pour pêcher car cela me convient beaucoup
mieux en terme d’équilibre. Néanmoins, j’ai remarqué que les cannes des concurrents (Garbolino, Pezon
et Michel ...) dont le talon n’a pas de liège sont équipées de la même façon. Je ferai donc le test avec les
deux solutions. Voici pour les caractéristiques globales de la canne.
Le monde de la truite - Page 54
Celle que je teste est une Stigmax RG 500. Elle mesure de 2,85 mètres à 4,70 mètres déployée, fait 1,38
mètre repliée ce qui correspond à la moyenne de ce qui se fait dans ce type de modèle. Elle est composée de 5 brins dont deux téléréglables; comprend 8 anneaux dont 2 baladeurs sur le scion et 1 baladeur
sur l’élément suivant. Elle est très légère, 176 grammes, c’est un de ses atouts; son talon est très mince
(19millimètre de diamètre) et muni d’un pommeau amortisseur en caoutchouc.
L’ensemble est de couleur noir mat, les ligatures sont très bien finies et un accroche hameçon est fixé au
dessus de la plaque porte moulinet. Elle a pour caractéristiques de posséder une action de pointe et d’être
très sensible à la touche. Cette canne est livrée avec une bonnette protège anneaux très utile pour protéger les anneaux pendant les transports et éviter de les plier. Voici pour la présentation. L’ensemble parait
agréable, léger et bien travaillé. Cette gamme se décline en quatre versions, la Stigmax RG 400 FE (de
2,80m à 4,20; 161 gr, 0,86m d’encombrement et 3 brins réglables, 99€); la Stigmax RG 500 FE (de 2,50m
à 4,80m; 212 gr; 0,90m d’encombrement et 4 brins réglables; 119€) ; la Stigmax RG 500 dont je viens de
vous parler (119€) et la Stigmax RG 600 (2,90m à 5,70m; 235gr; 1,40m d’encombrement et 3 brins réglables; 149€). Je ferai un test en petit ruisseau le jour de l’ouverture et un deuxième en moyenne rivière.
Samedi, jour de l’ouverture, Ance du Nord, col des Supeyres: cette canne est plutôt fine sur le brin talon mais la prise en main est rapide. Sur ce petit ruisseau encombré elle se manie bien. Les éléments
réglables remplissent parfaitement leur rôle et je peux modifier sans difficulté la longueur de la canne.
Sous les branches d’arbre, dans les ronciers elle est très à l’aise. Par habitude et pour équilibrer la canne
dans la majorité des situations j’ai rapidement fait glisser le moulinet au bas du talon. Aucune fatigue
dans l’avant bras après une journée de pêche. Le fil coulisse parfaitement dans les anneaux et projette
une plombée légère (un plomb numéro 7, deux plombs numéro 5) avec efficacité. Les touches sont bien
retransmises sans aucun parasitage. Lorsque la rivière s’est élargie le fil a glissé sans problème pour des
lancers précis. J’ai beaucoup apprécié sa légèreté, la précision des jetées et le travail de la canne lorsqu’il
a fallu sortir les poissons avec autorité dans des milieux encombrés.
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Le dimanche essai sur une rivière plus large, la Dunière vers sa confluence avec le Lignon. Le courant
était soutenu. La canne a été parfaite; lancers précis même à bonne distance (entre cinq et dix mètres)
et quelque soit la plombée (légère ou plus lourde); pas de fatigue après quatre heures de pêche... On
ressent très bien les touches et même les chocs sur le fond de la rivière. C’est assez surprenant pour
une canne de ce type. Je n’ai attrapé qu’un poisson (les conditions étaient plutôt défavorables), une arc
en ciel de 40 centimètres, résidu d’un vieux lâcher. Le combat a été intéressant pour voir la réaction de la
canne. Nombreuses chandelles, plusieurs rushs ... Ce fut un régal. Le scion travaille parfaitement et amorti
bien tous les départs du poisson. Chaque élément joue parfaitement son rôle. Le vendredi nouvel essai.
J’ai eu l’occasion de tenir plusieurs poissons dont une fario de 30 centimètres et une Arc En Ciel de 34
centimètres, la encore ce fut un plaisir. La canne a bien amorti les rush de l’AEC, ainsi que l’utilisation du
courant par l’ensemble des poissons. J’ai bien ressenti les touches même si les truites n’étaient pas très
toniques. J’ai hâte de voir ce que donne cette STIGMAX RG en grande rivière mais je suis déjà persuadé
que ce sera très intéressant.
En conclusion je dirais que cette canne est techniquement excellente. J’ai beaucoup apprécié sa légèreté,
le travail de ses différents éléments et la glisse du fil dans les anneaux. J’ai juste regretté le positionnement du porte-moulinet que j’ai trouvé trop haut sur le talon, nuisant à l’équilibre de l’ensemble cannemoulinet et donc au confort de pêche. Néanmoins ce positionnement est identique pour ce type de canne
à toute les marques de matériel de pêche.
J’aime
- la finition
- la technicité de la canne
- l’excellent rapport qualité/prix
- la légèreté de cette canne
Le monde de la truite - Page 56
Je n’aime pas
- l’emplacement du porte-moulinet
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és
Nouveaut
AQUAZ
Le salon de Clermont-Ferrand est comme chaque année
l’occasion de découvrir de nouveaux produits.
Lors de celui-ci et de mon passage sur le stand de Marc Delacoste afin de découvrir sa gamme, je décvouvris en même
temps la gamme AQUAZ distribuée en exclusivité dans le réseau Europêche. Petit tour d’horizon des produits avant que
nous vous les présentions dans des tests IN SITU.
WADERS KENAI
Waders respirant 3 couches.
Matériau : Tissu 3 couches AQUALEX® Pro, fabriqué au Japon.
Étanchéité : 15 000mm / Respirabilité : 7 000g / m² / 24h.
Waders convertible en pantalon grâce à un système permettant
de rouler la partie supérieure du waders.
Chausson néoprène 4mm. Guêtres de protection hautes pour
une meilleure protection contre les graviers.
Poche poitrine en tissu mesh équipé fermeture étanche YKK®.
Compartiment à main en tissu polaire chaud.
Bretelles et ceinture ventrale YKK®.
VESTE KENAI
Veste très légère et hautement respirante grâce à l’utilisation de
tissu de très grande qualité.
Elle est équipée de :
- 2 grandes poches à velcros avec rabat pour protéger des
intempéries.
- 2 poches poitrines équipées de fermetures étanches YKK®.
- 2 poches chauffent main avec doublure polaire.
- Grande poche dorsale
- Poignet en lycra extensible et fermeture à velcro
- Capuche réglable qui se range dans le col
- Dos réglable en hauteur grâce à 2 pressions
- 3 anneaux pour fixer des accessoires
- Compactable, peut être glissée dans un gilet.
Le monde de la truite - Page 58
CHAUSSURES KENAI - Semelle VIBRAM®
Chaussures de wading tige en cuir haute qualité et en nylon
haute résistance.
Tige haute rembourrée au ni-veau des chevilles pour un meilleur
maintient et confort.
Large ouverture pour faciliter le passage du pied. OEillets en
acier.
Semelle VIBRAM® antidérapante avec trous pour in-sertion de
clous (livré avec un jeu de 28 clous).
La semelle VIBRAM® apporte confort de marche et sécurité en
action de pêche dans la plupart des conditions. Semelle intérieure préformée au niveau de la plante du pied et des orteils.
CHAUSSURE KENAI - Semelle Feutre
Chaussures de wading tige en cuir haute qualité et en nylon
haute résistance.
Tige haute rembourrée au ni-veau des chevilles pour un meilleur
maintient et confort.
Large ouverture pour faciliter le passage du pied. OEillets en
acier.
Semelle feutre haute densité intégrale, cousue et collée.
Casquettes TRINITY
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ls
e
r
u
t
a
n
Appâts
TOC d’autrefois
TOC d’aujourd’hui
Réflexions personnelles
Texte & photos: Jean-Denis Pouget
La pêche de la truite au Toc est une pratique récente contrairement à ce que l’on croit et qui nécessite peu de matériel.
Originaire des Pyrénées elle a très vite séduit les pêcheurs de salmonidés de la France entière. C’est une pêche dite de
dérive aux appâts naturels dont l’objectif est d’attraper des truites Farios dans les rivières et ruisseaux de montagne. Elle
a commencé à se développer dans les années 50.
Je me souviens de mon père et de ses premières cannes. C’étaient le plus souvent des cannes en bambou de 4 à 5 mètres
dont il coupait le scion pour obtenir plus de rigidité. Ces cannes étaient à l’origine prévues pour la pêche au coup en
étangs, canaux ou rivières. Elles étaient assez lourdes et difficiles à manœuvrer. Il n’y avait aucun autre matériel, pas de
réserve de fil juste une ligne fixe de 1mètre à 1,5 mètre, un ou deux gros plombs et un hameçon de 8 ou 10, un Debussy
bleu reversé. Cela s’apparentait davantage à la pêche à la barre qu’à la pèche à la dérive. Les appâts étaient les vers
de terre et en été les sauterelles. Quelques audacieux, et mon père en faisait partie, osaient élever des mouches. Mais
point de marchand d’asticots spécialisé, il fallait les faire soi même. En règle général il récupérait une ou deux têtes de
mouton qu’il posait sur un tamis lequel reposait sur un demi tonneau en métal, le tout était au fond du jardin (problème
d’odeur, de mouches ...).
Le monde de la truite - Page 60
Le pêcheur de l’époque devait être un peu bricoleur, un peu ingénieux et surtout très patient et diplomate avec sa
femme. Ces pratiques se transmettaient en famille d’abord, de père en fils, d’oncle à neveu (hé oui, les femmes étaient
peu présentes à cette époque au bord de l’eau) ou avec un maître, une vieille main. Chacun avait ses coins, ses trucs, ses
secrets ... et ne les donnait qu’avec parcimonie. Il faut rappeler que les pêcheurs de l’époque nourrissaient leur famille
avec le poisson ce qui pouvait représenter des économies non négligeables pour le foyer.
Léon FOCH a été un des premiers à vulgariser cette technique dans son manuel intitulé «L’art de pêcher la truite» édité
en 1951. D’autres par la suite ont développé différentes techniques de pêche de la truite ou amélioré celles existantes
sans oublier les inconditionnels de tels ou tels cannes, matériaux, rivières et que sais-je encore. De nombreux pêcheurs
comme Alphonse ARIAS, Pierre SEMPE, Robert MENQUET, Laurent JAUFFRET, Marc DELACOSTE ... ont apporté leur touche personnelle pour affiner encore plus cette technique et trouver des façons de faire ou des matériels de plus
en plus utiles, sophistiqués, légers, techniques ...
Quand j’ai commencé à pêcher ce fut avec une canne en bambou (celle que mon grand père m’avait donnée), scion en
fibre de verre bricolé par mon père. Je l’ai toujours et la sort quelques rares fois. Les détaillants de pêche proposaient
peu de matériel et encore moins dans cette particularité qu’était la pêche de la truite. Mon père, plutôt bricoleur et
astucieux, avait compris que pouvoir régler la hauteur de fil à déployer pouvait être un avantage en particulier dans les
zones encombrées. Et dieu sait que cela ne manque pas dans nos ruisseaux de campagne. Il avait créé une réserve de fil
faite de deux tétons montés sur une plaque de cuivre. Il avait aussi fabriqué des anneaux en laiton qu’il scotchait sur la
canne avec du chatterton. Ce matériel était lourd mais nous permettait de faire de belles pêches.
Le monde de la truite - Page 61
Très vite la fibre de verre puis le carbone ont remplacé le bambou pour la plus grande joie des pêcheurs. Ces matériaux
ont amené un confort de pêche incroyable et surtout de nouvelles sensations, plus fines, plus perceptibles, plus techniques permettant de relâcher les poissons dans de meilleures conditions. En effet avec du matériel rustique la truite
avait bien souvent engamé l’hameçon. Puis sont arrivés les moulinets ou plutôt les ramasse fils, de plus en plus perfectionnés, avec un frein ... et surtout à la portée de toutes les bourses. Les premiers qui étaient vraiment dédiés au Toc
et qui ont été vulgarisés provenaient de chez PEERLESS. C’est en 1952, à la demande d’un ami pêcheur, qu’Isidore
TOULOUSE (d’où les initiales IT gravées sur les premiers) conçoit un moulinet réserve de fil avec un frein pour les
toqueurs. Ce sera le « Petit Modèle», en aluminium de couleur verte. Puis viendra le « Petit Poucet», toujours en aluminium mais e couleur bleue. Ce sera mon premier moulin. Par la suite la société est devenue PEERLESS-BAM (BAM
étant les initiales des trois premiers enfants d’Isidore TOULOUSE) et sont apparus les moulinets D50 et D puis la série
des Ritmas. Qui n’a pas eu un Ritma? Ce moulinet est increvable et demande peu d’entretien. J’en ai eux ou trois qui
datent de plus de vingt ans et qui fonctionnent comme s’ils sortaient de l’usine.
Il me semble que c’est à partir des années 70 que le pêcheur de truites et en particulier le toqueur est devenu suffisamment présent pour que de grandes marques s’intéressent à lui et développent des gammes complètes de matériels et
de matériaux de plus en plus élaborés. Ce fut le début de l’apogée de marques comme GARBOLINO créée en 1945,
PEZON et MICHEL créée dans les années 30 et collaborant avec la marque LUXOR (moulinets) jusqu’en 1966 et plus
récemment DELACOSTE avec EUROPECHE, DAIWA, SHIMANO ... Du petit matériel est venu s’ajouter progressivement aux hameçons et aux plombs comme le guide fil dont le célèbre Rigoletto (modèle déposé par Mr FIQUET
créateur par ailleurs d’excellentes entretoises pour les fils intérieurs) ou les émerillons. A mes début nous utilisions un
bout de laine noué sur la ligne pour la repérer et la encore mon père avait vite vu que ce morceau de laine pouvait devenir un handicap quand il pleuvait ou que les rives étaient encombrées ... Il avait eu alors l’idée de découper des petits
morceaux de plastique de 20mm sur 5mm percés de trois trous alignés dans lequel il faisait passer son fil. Il utilisait les
bouchons de bouteilles d’eau de l’époque car ils étaient légers et bleutés. Enfin, dernière évolution me semble-t-il, la
tenue du pêcheur qui elle aussi s’est adaptée, spécialisée ...
Des pantalons et vestes que l’on achetait dans les surplus militaires nous sommes aujourd’hui sollicités par les publicités de nombreuses sociétés qui proposent bottes, cuissardes, waders, chemises, polaires, vestes, bagagerie ... comme
chez JMC, Scierra, DAM, PEZON et MICHEL, ORVIS, FIELD & FISH ... un marché devenu de plus en plus créatif
et concurrentiel. Le pêcheur de truite et donc le toqueur est devenu un personnage digne d’attention, qui prend soin de
son apparence, de son confort et qui n’hésite plus ,à dépenser pour son loisir.
Nul ne doute que tous ces progrès ne peuvent que faciliter notre pêche. Mais cette profusion de matériel ne nuit-elle
pas à la qualité même de cette activité qui est devenue une vraie activité de loisir? Combien de néophytes se demandent
quelle canne choisir, si tel modèle à prix fracassé sur tel site internet vaut bien la peine ??? Et finalement ce même
néophyte en revient à la démarche qui fut la notre à savoir se faire aider, conseiller, guider par un pêcheur un peu plus
confirmé. La venue de sites et de forums permet cet échange entre pêcheurs. Ce lien, beaucoup plus ouvert que la seule
connaissance familiale ou celle d’une vieille main permet un accès plus aisé de notre pratique qu’est le Toc. Mais rien
ne remplace le contact, l’accompagnement au bord de l’eau pour véritablement partager, échanger, apprendre et donner.
D’autre part la pêche au Toc est pour moi une pêche «nature», simple et sans artifice superficiel. Comme beaucoup
Le monde de la truite - Page 62
j’ai eu ma période technicité, matériel à profusion, poches remplies d’objets hétéroclites dont je me suis aperçu avec
l’expérience qu’ils étaient inutiles. Je repêche de temps en temps avec mon père et chaque fois que je le regarde je suis
stupéfait par le peu de matériel qu’il emmène. Cela tient dans une trousse d’écolier: des hameçons (tailles 8,10,12), des
plombs (n°2,5,7), du fil (10,12,14/100) des guide fils, des émerillons, une boite de vers ou de mouches et c’est tout. Si,
j’oubliais ses lunettes. Pas d’épuisette, de pince à ceci ou cela, de mètre, de moulin au cas où... de lignes montées, de
boites de ... Et pourtant, malgré son âge, il attrape du poisson et parfois dans des coins impossibles. Il prend son temps,
pêche tous les coups et n’hésite pas à revenir sur un passage mal négocié ou à sacrifier son bas de ligne pour réussir à
aller sous les branches ... J’adore quand nous partons, une boite de 5 ou 6 sauterelles ramassées la veille, et que nous
pêchons avec les appâts trouvés au bord de la rivière. Il me semble que cette pêche où l’on passe aussi du temps à observer, à chercher ses esches, à prendre son temps est l’essence même du Toc. Si la technique et la technicité du matériel
aident à mieux pêcher et/ou apportent un meilleur confort de pêche il ne faudrait pas oublier ce qui est à l’origine de
notre envie de pêche: se retrouver dans un cadre naturel, attraper des poissons sauvages et profiter d’instants magiques
entre amis. Il me semble que le Toc est la pratique de pêche à la truite qui fait le plus appel aux sens comme le toucher,
la vue est que nul objet, nulle technique ne peuvent remplacer cela. Se centrer sur ses sensations pour sentir la venue
et la prise du poisson et non pas compter sur son matériel reste à mon sens le plus sur moyen d’attraper des truites. La
nature sait se montrer généreuse à celui qui sait l’observer, être patient et ressentir tout ce qu’elle nous propose.
Pour mémoire, pêcher simple ne veut pas dire pêche facile, bien au contraire. Il faut savoir observer et surtout savoir
quoi observer. Si le pêcheur ne regarde que la ligne d’eau qu’il va pêcher il risque d’oublier nombre de détails comme
l’encombrement de la rive, l’ensoleillement et les ombres, les zones de fuite du poisson, les autres animaux qu’il risque
de déranger et qui peuvent signaler sa présence au poisson ... ensuite il faut soigner son approche, sa discrétion, sa dissimulation choses que les matériels modernes ne peuvent remplacer. Une trop grande confiance dans le matériel nous
fait trop souvent oublier les bases, le b-a ba de notre pratique. La truite est un prédateur et comme tout prédateur qui
veut survivre elle est vigilante à son environnement et s’enfuit à la moindre alerte. A nous d’être plus rusé, plus patient
et surtout n’oublions jamais qu’un poison pris et relâché dans de bonnes conditions est un cadeau pour demain.
Je suis de plus en plus convaincu que l’art de la pêche de la truite va de pair avec une forme d’éloge de la lenteur.
Prendre du temps ne veut pas dire le perdre, mais en savourer chaque instant à sa juste valeur pour être plus efficace
dans son action.
A tous bonne saison 2016 et au plaisir d’une partie de pêche ensemble.
Le monde de la truite - Page 63
és
Nouveaut
ish
F
d
n
a
d
Fiel
Cette année, au Carrefour National de la Pêche et de Loisirs de Clermont Ferrand, Fred Leroy le patron de Field
& Fish est venu avec plein de nouveautés ou de produits
revisités.
Dans un premier temps plusieurs séries ont été reprises et améliorées
comme:
Les bottes cuissardes
une partie de la série précédente avait eu quelques problèmes avec la colle
des semelles. Cela a été revu et réglé aujourd’hui; l’usinage de la semelle
et la colle ont été modifiés afin d’offrir une meilleure tenue. Un pare pierre
cousu et collé fait le tour de la tige de la chaussure et rajoute à la solidité de
cette dernière. Ce produit reste une valeur sure de la marque, très recherché
et avec un bon rapport qualité/prix (199€). Début Mars 2016 il était toujours
en promo à 149€.
Les chaussures de pêche wader double Zip
C’est un nouveau produit dans sa conception qui reprend des idées déjà
mises en œuvre comme le réglage par lacet élastique, une fermeture éclair
sur les deux cotés ce qui permet un enfilage simplifié des chaussures. Les
semelles sont en Vibram avec possibilité de rajouter des clous vissés (offerts
sur demande à la commande).Là aussi, très bon rapport qualité/prix (129€).
#Un petit rappel: pour que vos chaussures durent plus longtemps, les sécher
à l’ombre dans un endroit ventilé et les passer de temps à autre à l’huile de
pied de bœuf.
La veste expert pro sonic
Un super produit étanche et respirant fabriqué en
ultra-sonic 4 couches (même matériaux que les waders du même nom) et avec de nombreuses poches
réglables, poignets étanches pour les remises à
l’eau, jupe coupe vent intérieure ... Cette veste est
assemblée par thermo soudure évitant ainsi tout
risque de fuite. Un produit haut de gamme prévu
pour les grands voyageurs, pour les pêcheurs réguliers ou pour les professionnels de la pêche à un prix
abordable (269€).
Les chaussures wader light: (Vibram ou feutre)
Chaussures avec une fermeture éclair YKK centrale et deux sangles velcro pour un maintien précis et
confortable du pied dans la chaussure. Très pratique et facile à enfiler grâce à ce système. Un prix très
intéressant en entrée de gamme (99€). Même entretien que les chaussures précédentes.
Le monde de la truite - Page 64
Le chest pack Canvas
Un petit sac très compact pour les sorties rapides (coup du
soir) ou pour le Toc. Il est muni d’une grande poche interne
avec une poche intérieure zippée et sangle de compression
et d’une poche de face avec deux poches internes en mesh
et accroches accessoires . Une poche extérieure accessible
pour la pince... Il se porte sur la poitrine ou sur le coté. Deux
clips latéraux évitent une ouverture de la poche trop béante.
Un prix riquiqui pour ce chest pack(29€).
La sacoche moulinet Canvas
Avec ses poches doublées et modulables cette sacoche pourra
satisfaire bien des pêcheurs quelque soit leur mode de pêche.
(29€)
Une nouvelle bagagerie complète
Allant du sac cabine (nouvelle couleur, 59€) au sac de voyage (nouvelle couleur, 89€) en passant par le
sac de voyage Duffle étanche d’une contenance de 50L (59€) et surtout le sac à dos étanche guide (40L)
qui permet de conserver ses affaires au sec que ce soit en sortie baroudeur ou en float tube. Le système
d’étanchéité est simple (par roulage) et très efficace (voir la idéo sur le site F&F). Sac très utile pour tous
les aventuriers (49€).
Un wader néoprène 3,5mm avec bretelles réglables et toujours livré avec sa ceinture et le tapis de
sol (119€).
Et enfin pour ce qui me concerne deux produits repérés que j’attendais; les
cuissardes 4 couches avec chaussons néoprène; système de fixation
sur les cotés et cordon de serrage. A ne pas oublier de serrer en partie de pêche
pour éviter que l’eau ne pénètre à l’intérieur de la cuissarde. Le chausson est
identique à celui des waders, avec guêtre et renfort. Ces cuissardes seront très
utiles pour les vacances (encombrement réduit) ou pour les baroudeurs (poids
plume et matériaux respirant) qui pêchent des rivières dont l’accès est long ou
pour les pêches en étiage. Leur coût est très compétitif par rapport à une paire
de cuissarde classique et le confort excellent (119€).
Et pour terminer le pantalon avec chausson néoprène; pantalon
en tissus respirant multicouches (le même respirant que sur les waders)
avec un réglage par velcro sur les cotés. Il est muni d’une ceinture
élastique en néoprène SKIN, matériaux très agréable au touché, qui
s’adapte au «profil» du pêcheur et possède ainsi l’avantage de rendre
complètement étanche l’ensemble. Les chaussons sont en néoprène,
identiques aux chaussons des waders ou des cuissardes. Ce pantalon
sera très utile lors des pêches d’été. Là aussi très bon rapport qualité/
prix (149€).
Le monde de la truite - Page 65
Dossier
e
ouvertur
Pour cette nouvelle saison 2016, l’équipe du Monde de la Truite
s’est employée vous a préparé un dossier complet.
Au programme et suite à l’année 2015 catastrophique au niveau climatique, nous avons fait un tour d’horizons de nombreuses régions.
Pour chacune, les rédacteurs ont tenté de vous faire un bilan sur
la saison 2015, qui globalement a été compliquée et a parfois entrainé la fermeture de la pêche voire dans quelques cas l’assèchement de cours d’eau.
Suite à cela, nos rédacteurs se sont attelés à faire un bilan des
conditions rencontrées ci et là pendant l’automne et l’hiver, période capitale pour nos truites avec la période de reproduction
mais également la saison où les nappes se rechargent et laissent
espérer un meilleur avenir, du moins dans la théorie.
Enfin, quoi de plus parlant que de vous faire un bilan des premières semaines de la nouvelle saison afin de vérifier si la situation relevée dans chacune de ces régions est plus positive que
ne laissait l’espérer la situation en 2015 où si au contraire les
craintes se confirment.
Vous trouverez dans ce dossier je l’espère des points de repère
pour la saison à venir.
Les pêcheurs sont les premiers observateurs de ce qui se passe dans
nos cours d’eau, ce sont les sentinelles des dernières forteresses
sauvages que la nature nous a apporté, et parfois leur dernier rempart également.
Soyez vigilants et respectueux de ce que la nature vous offre.
Le Jura - Romain Merczel
Team LMDLT - pop2korn.com
Les Hautes Alpes - Simon Scodavolpe
Team Hardy - Auteur halieutique
La Savoie - Xavier Hudry
Webmaster www.truitesetrivieres.com
Le monde de la truite - Page 68
Le Jura - Romain Merczel
Team LMDLT - pop2korn.com
Le début de saison a commencé avec un niveau bas à moyen et donc des eaux plutôt claires voire légèrement teintées par endroit. La neige sur la chaine du Jura n’a fait son apparition que tardivement mais en
quantité. Ces dernières années c’est de plus en plus le cas. Nous assistons à des épisodes neigeux qui
laissent ensuite place à des perturbations pluvieuses. Le manteau neigeux ne parvient à s’installer définitivement qu’après plusieurs mois.
Avril a connu de petites montées d’eau avec des températures encore relativement fraiches. Ce n’était
donc pas toujours évident de faire bouger les poissons. Le mois de Mai a connu aussi son lot de perturbations très humides.
Plus que les perturbations, c’est l’intensité de celles-ci qui est parfois impressionnante. En quelques
heures ou sur une journée entière, on assiste à des montées vertigineuses.
Lors du mois de Juin, j’ai pu encore une fois observer des crues rapides dues à des orages localisés sur
des parties de rivières transformées en déversoir dangereux l’espace de quelques heures.
Certains cours d’eau changent donc du tout au tout d’une année sur l’autre. Par endroit, on observe même
des zones plus ou moins profondes qui se comblent d’année en année avec un substrat composé de cailloux plus ou moins gros.
Le monde de la truite - Page 69
Pour ce qui est de la végétation, c’est différent. Ces crues rapides et violentes ont tendance à arracher
certains herbiers et sur plusieurs zones j’ai noté la disparition de ceux-ci ou une nette régression.
Les mois de Juillet et Août ont vu parfois de chaudes journées mais nous n’avons pas connu des étiages
sévères, du moins sur les secteurs les plus hauts.
Même si ces crues peuvent avoir un effet néfaste, elles ont permis de garder une certaine température de
l’eau. Cela m’a permis d’observer des truites sur des secteurs où elles se font discrètes lorsque les températures élevées de l’été arrivent.
Lors des montées, on peut donc parvenir à toucher quelques poissons. Mais si celles-ci sont trop rapides,
la fenêtre d’activité reste très courte… C’est parfois assez frustrant d’avoir cocher une journée sur une
belle rivière jurassienne et ne parvenir qu’à toucher difficilement quelques truites grâce à ces conditions
avant de devoir abandonner.
Par rapport aux années précédentes, j’ai pu constater la présence de plusieurs truites sur des secteurs qui
n’en abritaient que trop peu.
Le leurre qui m’aura rapporté les plus beaux poissons restera la cuiller en pêche amont avec parfois de
belles surprises à la clé. Sur les secteurs fréquentés, l’effet de surprise est nécessaire et parfois rentable.
L’automne s’est ensuite installé avec ce que nous commençons à connaître : l’été indien. De belles journées ensoleillées et des températures agréables contrairement aux chaudes journées du mois d’Août. Par
endroit, le manque d’eau s’est cruellement fait sentir et la pluie a été très attendue.
L’hiver a pu apporter un peu plus d’eau dans les cours d’eau et les premières températures de saison avec
parfois un brouillard froid et pénétrant.
La neige a fait son apparition mais un peu comme l’année précédente, quoiqu’un peu plus marquée, s’est
installée à plusieurs reprises avant de repartir à cause de la pluie. Puis, tardivement elle est parvenue à
s’ancrer sur le massif.
Je n’ai donc pas manqué le rendez-vous des frayères. J’ai pu observer sur des zones « repères », une
bonne reproduction mais aussi quelques poissons jolis de par la taille. Sur des zones parfois situées en
ville et donc très fortement pêchées c’est un réel plaisir et malgré tout ce que nos cours d’eau peuvent
subir, une lueur d’espoir.
Tardivement, j’ai aussi pu constater la présence de frayères… Hasard ou réelle présence de fraie ? En tout
cas l’endroit choisit coïncide et les multiples taches au fond ressemblant à des zones « grattées » ont fini
de me convaincre.
Cette ouverture 2016 s’est faite avec un niveau normal, ni trop haut, ni trop bas et donc des eaux claires et
assez froides. Des conditions donc difficiles surtout sur certains secteurs fréquentés où il devient inévitablement difficile de faire du poisson après le Jour J.
Si Janvier et Février n’ont pas battu des records en termes de températures négatives, il semblerait que
Mars ait soudain voulu rattraper le retard. Malgré l’avance prise par certains végétaux, le froid modéré a su
mettre la nature sur pause et cela s’en ait aussi ressenti dans nos cours d’eau.
Le monde de la truite - Page 70
Bien sûr il y en a toujours au profil spécifique qui sont moins impactés mais même là, les poissons semblaient boudeurs. Les éclosions que j’ai pu observer m’ont permis pourtant de constater que la rivière était
bien habitée…
Avec des eaux qui ne se sont jamais trop gonflées, il fallait donc opter pour des pêches lentes.
Sur certains forums, elles ont fait l’objet de nombreux débats enflammés entre « leurristes » …
Certains privilégiant une pêche au leurre souple à gratter et en dérives, finalement assez proche de la
pêche au toc qui rapportait son lot de poissons de manière régulière. Dans ce cas, les leurres de 2 à 3
pouces semblaient ressortir avec des coloris assez naturels.
D’autres obstinés, ne pratiquant qu’avec plaisir la pêche au poisson nageur, ont rencontré plus de difficultés à faire mordre Dame Truite. Les premières belles journées semblaient faire bouger ces dames sur le
coup du midi notamment. Le coup du soir semblait aussi porteur sur des postes typiques tels que la fin de
pool ou l’amont immédiat d’une cascade. Pas de gros poissons mais de jolies truites bien nourries visiblement.
Pour l’animation, la non animation était de mise ! Une récupération linéaire permettait de décider quelques
poissons. Commencer à twitcher nos beaux joujoux japonais et c’était la bredouille assurée ! A plusieurs
reprises j’ai observé des poissons sortant de leurs caches profondes fonçant sur le leurre et faisant demitour toutes nageoires dehors à la vue d’un soubresaut du poisson nageur !
Sur des zones plus sauvages ou des ruisseaux plus hauts en altitude, la neige était encore bien présente.
Nous avions là des ruisseaux avec un niveau bas et inéluctablement des poissons très difficiles à faire sortir de leurs caches.
J’ai donc tenté au vairon manié et encore une fois j’avais à faire à des truites plus que timides. Quelques
truites se piqueront mal et parviendront à se décrocher. Je garde en mémoire cette modeste truite qui,
comme aux leurres, suivait le vairon virevoltant mais ne souhaitait pas s’en saisir. Jusqu’à ce que je ne
l’anime plus et le pose au fond, elle s’en saisit alors avec rage !
Le maître mot de ce début de saison était donc celui de la patience… Les beaux jours et les belles pêches
arrivent !
Le monde de la truite - Page 71
Les Hautes Alpes - Simon Scodavolpe
Team HARDY - Auteur halieutique
L’hiver 2014/2015 a été doux et sec dans le sud des Alpes. L’enneigement débute à une altitude relativement élevée en mars 2015 (vers 1600m en versant nord) et les températures nocturnes sont suffisamment
basses pour bloquer la fonte, résultat : les eaux sont basses et claires (leur température avoisine 7/8°C).
La pêche est excellente sur l’ensemble du bassin versant, à condition d’affiner les techniques notamment sur les affluents comme la Clarée : de petits appâts au toc (larves aquatiques de rhycophila) et des
nymphes légères pour la pêche au fil donnent les meilleurs résultats. En Durance (entre Briançon et Serre
Ponçon), les températures journalières de plus en plus élevées au fil des jours favorisent les éclosions de
March Brown. La pêche à vue, loin d’être toujours praticable, est possible en milieu de journée. Les truites
se montrent totalement obnubilées par ces éclosions et dédaignent les appâts naturels et les leurres qui
brillent par leur improductivité.
Le monde de la truite - Page 72
Courant avril, à mesure que la chaleur se fait de plus en plus marquée, la fonte se déclenche. La Durance
ainsi que la plupart de ses affluents deviennent turbides. La fin de l’épisode survient fin mai/début juin
alors que les rivières les plus précoces (haute Clarée et Cerveyrette) retrouvent une teinte intéressante. La
pêche au toc au ver est excellente dans ces eaux fortes en cours d’éclaircissement.
Les rivières du coin, de par leur altitude et leur pente, supportent bien les épisodes caniculaires de l’été
2015. De plus, la période d’étiage débutée début juillet est ponctuée de fréquents orages et à partir de
la mi-août, un franc rafraichissement nocturne produit un regain d’activité des truites. Entre septembre
et la fermeture début octobre, la température de l’eau repasse en dessous des 10°C et les éclosions de
baetidés olives sont de plus en plus fréquentes. Le créneau 12-16h est très porteur, les truites sont nombreuses et en pleine forme.
Les résultats de cette saison 2015 sont en tous points comparables avec ceux des années précédentes
(avec toutefois, un nombre plus important de captures sur la Durance en pré-fonte des neiges, à corréler
aux conditions de pêche exceptionnellement favorables).
A l’image du reste de la France, le 05 a attendu le mois de février avant de connaître un semblant d’hiver.
Fin décembre, le manteau neigeux est historiquement peu volumineux. Les précipitations ont été faibles
depuis le mois de novembre, les rivières sont basses et claires. Aucun coup d’eau majeur à signaler
durant l’hiver : les conditions de reproduction sont optimales pour les truites. Une franche dégradation de
la météo survient dès la fin janvier et perdure jusqu’à l’ouverture, conduisant à un retour à la normale de
l’enneigement (sur le plan quantitatif tout au moins car cette neige de printemps fondra sans doute assez
rapidement). Quelques semaines avant l’ouverture, des truites apparaissent en chasse dans les zones
bien ensoleillées, de bon augure pour le début de saison. Elles semblent être relativement dodues pour la
saison, sans doute en raison de l’hiver peu rigoureux.
Le monde de la truite - Page 73
Les premiers échos de 2016 sont parfaitement dans la lignée de 2015. Les gelées nocturnes importantes
depuis l’ouverture annulent toute fonte et les niveaux sont très bas. Pas de nouvelles chutes de neige
majeures à signaler depuis l’ouverture (l’enneigement débute vers 1400m en versant nord), mais plutôt
un froid sec favorable à la pêche en montagne. Les pêches fines en petites rivières reprennent le dessus
(toc aux larves artificielles et nymphe au fil). Par contre, il semblerait que le coup de froid de février ait
retardé la sortie des poissons sur la Durance où les résultats des pêcheurs sont bien plus modestes ceux
du début de saison passé (les March Brown sont aux abonnés absents depuis l’ouverture). La qualité de
la pêche est très irrégulière et l’on passe de journées animées (les plus ensoleillées) à de longs moments
de torpeur. Comme l’an dernier, le créneau d’éclosion de milieu de journée est de loin le meilleur. A suivre
dans les prochains jours !
Le monde de la truite - Page 74
La Savoie - Xavier Hudry
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Comme chaque année, de nombreux pêcheurs attendent avec fébrilité l’ouverture de la truite, je vous rassures, je fais partie de ces doux dingues!
Après une saison 2015 relativement bonne, contrairement à certaines régions qui ont soufferts du manque
d’eau, les Alpes ont bénéficiées non seulement du fait d’être une région karstique, mais aussi de la fonte
des neiges et malheureusement des glaciers...ce qui peut être un bien pour la plaine ne l’est pas forcément pour la réserve d’eau que constitue nos glaciers, qui sont de plus en plus petits et ne sont pas inépuisables, mais nous entrons là dans un débat totalement différent...
Le monde de la truite - Page 75
Pour être allé régulièrement au bord de l’eau tout au long de l’hiver, les lieux de pontes ont été bien fréquentés par nos truites, les conditions climatiques de l’hiver laissaient présager un résultat correct, ce qui
semblerait se confirmer au vu des premiers alevins qui commencent à émerger dans la plaine, en altitude,
il nous faut encore patienter, la température de l’eau retarde cette émergence.
En ce qui concerne l’ouverture proprement dite, elle fut excellente; les conditions étaient réunies pour
avoir une très bonne journée, du froid, de la neige, un niveau d’eau parfait , des truites très mordeuses à
condition de pêcher en début de journée, le réchauffement, même minime de l’après midi , laisse couler
une eau de neige, certes peu chargée, mais après la bonne piquée du matin reste très peu productive en
terme de pêche.
Le monde de la truite - Page 76
Les premiers contacts avec la rivière et les truites confirment que le cheptel de poisson semble intact,
même si la taille peut sembler «légère», la quantité de poissons nous prouvent le bon fonctionnement de
nos rivières et ruisseaux, bien sur, certains sont sujet aux agressions du monde moderne, mais une très
grande parties sont très préservés, voir même sans aucunes pollutions (autres qu’atmosphériques).
En surfant sur la toile et plus particulièrement sur les réseaux sociaux, on trouve de nombreux pêcheurs
fiers de leur prises, et parfois j’entends dire qu’il n’y a plus de poissons... A tous je souhaite une saison
2016 riche en émotions et poissons de tous acabits!
Le monde de la truite - Page 77
La Corrèze - Aurélien Bachellerie
Team ILLEX - Team LMDLT - http://aurelien-peche.over-blog.com/
La région parisienne - Frank Faubert
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Le monde de la truite - Page 78
La Corrèze - Aurélien Bachellerie
Team ILLEX - Team LMDLT - http://aurelien-peche.over-blog.com/
La saison truite 2015 en Corrèze fut passionnante et riche en en émotions, le début de saison difficile avec
des eaux froides, entrainant une pêche soutenue aux leurres heavy sinking et des leurres à vibrations
avec des marques tel que Duo, Zip Bait, Smith, Illex Lucky Craft.
On constata une relance d’activité sur le mois de juin lors du réchauffement et de la baisse des eaux, avec
également une pêche des ombres communs à l’ultra léger à la cuiller 00 (très ludique).
Puis l’étiage jugé critique, nous avons connu une fermeture des cours d’eau de première catégorie dès le
mois de juillet, cette décision était de raison , mais il fut fort dommage que les principaux acteurs économiques ne furent pas concerté tels que les métiers liés au tourisme ou à la vente de matériel de pêche, ne
permettant aucune anticipation ni dédommagement financier pour catastrophe naturelle, ni aux touristes
venus spécialement pour la truite ayant payé d’avance des réservations et certaines cartes de pêche.
Le monde de la truite - Page 79
Ce qui nous obligea à nous diriger sur les départements voisins tel que le Cantal, ayant pris la décision
de jugé l’activité pêche comme indispensable laissant les pêcheurs comme des individus responsables en
pêchant les secteurs où le niveau d’eau le permettait et faisant confiance à leur sensibilité en pratiquant
davantage le No Kill.
L’automne et l’hiver furent très doux et propices à la pêche des salmonidés sur des areas privés. Cf article
Christophe CHAMBON, truites areas.
Car malheureusement les réservoirs leurres n’émergent pas encore sur notre territoire.
Cette saison 2016 débute pour nous corréziens, avec une impatience accrue de retrouvailles de notre
splendide réseau hydrographique, le froid est au rendez vous, les températures de l’eau restent basses, et
les poissons actifs sortent par cours instants depuis l’ouverture.
On pratique une pêche d’insistance en essayant toutes sortes de coloris, de tailles et de profils de rivières,
personnellement je pratique une pêche aval lente ou amont très twitché au ras des bordures et des obstacles afin de laisser le temps à nos jolies farios de réagir.
Egalement avec la pression de pêche de la période post ouverture, l’utilisation des pièces artisanales tel
que les wood minnows permettent de faire la différence sur des poissons sollicités plusieurs fois par journée.
Même si l’envie de pratiquer les parcours sauvages du haut de notre département reste forte, je privilégie
les eaux plus chaudes en secteurs urbains où les sorties d’eau font monter le mercure du thermomètre
(à plus faible altitude), c’est moins paradisiaque mais les truites sont au rendez vous dès le levé du jour,
j’utilise des leurres aux peintures réagissant de manière maximale aux UV.
En résumé cette saison démarre de manière technique, mais m’a value la prise de jolis poissons, et reste
pleines de surprises, je vous souhaite à tous une agréable saison truite 2016.
Le monde de la truite - Page 80
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Aurélien
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Le monde de la truite - Page 81
La Région Parisienne - Frank Faubert
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La saison 2015 ne restera pas pour moi dans les mémoires, une météo capricieuse et des conditions
de pêche difficiles lors de mes sorties dans les différents départements que je fréquente. La saison c’est
clairement décomposé en trois parties. Un premier tiers de la saison plus tôt prolifique sans être exceptionnel, des poissons actifs sur les différentes techniques, des niveaux d’eau corrects avec la cerise sur le
gâteau un petit séjour sur la Bienne avec Jérôme qui me permis de faire ma première 60 en nymphe sur
cette rivière. Une fin de printemps et un début d’été avec des conditions d’eaux très basses, des rivières
en souffrance avec malgré la saison des éclosions plutôt faible en quantité et en durée. Mes longues
soirées au bord de l’eau à traquer les gobages sur les sedges et les mouches de Mai furent cette année
bien triste. Pour le troisième tiers de la saison, à la sortie de cette période, suite à quelque difficultés au
travail, je pris de moins en moins de plaisir lors de mes sorties de fin de saison. Mes deux semaines en
Bretagne furent exceptionnellement très peu productives faute à des niveaux très bas mais surtout très
peu d’insectes, mes fermetures en Lozère (Septembre) puis en Savoie (Octobre) ne seront pas meilleures.
Les conditions étaient pourtant bonnes malgré le froid et les fortes pluies. Dans le cas de la Savoie et de
la Haute Savoie, les fortes crues du printemps ont profondément marquées et altérées les différents parcours que je pratique.
Le monde de la truite - Page 82
L’état de l’Arly sur les gorges ou même sur sa partie basse était juste un spectacle hallucinant. Cette fin
de saison est marquée pour moi par très peu d’insectes et peu de poissons actifs sur mes différentes destinations. Quelle que soit la technique utilisée, les résultats furent globalement médiocres. Heureusement
que ces moments de partages entre amis compensèrent la qualité de la pêche. La pluviométrie sur la
saison écoulée fut dans la normale mais, en y regardant de plus près, très irrégulière d’un mois sur l’autre,
soit trop faible, soit trop forte, trop rarement dans les niveaux normaux pour la saison. Les départements
que j’ai pu pêcher ont eu la chance de ne pas connaître de conditions extrêmes nécessitant la fermeture
de la pêche en première catégorie de façon anticipée. Au final côté pêche, deux fois moins de sorties que
les années précédentes, souvent des week-ends annulés suite aux conditions météorologiques. Moins de
sorties qui se traduira par beaucoup moins de prises, quelle que soit la classe d’âge et quelle que soit la
technique utilisée. Heureusement que quelques beautés sont venues égayer ma saison.
La période de fermeture d’octobre 2015 à février 2016 a été marquée par une pluviométrie régulière dans
les normales saisonnières, sans crues importantes, favorisant la fraie; une fraie tardive due à des températures modérées tout le long de l’automne et au début de l’hiver. L’ouverture s’annonçait plutôt bien
même si je devais rester dans ma région.
Cette ouverture 2016 sera de toute façon différente pour moi de toutes les précédentes. Mon changement
de travail en janvier et mes déplacements professionnels ont fortement limité ma préparation et mes choix
de destinations.Le salon de Clermont est pour moi le début de la saison. Les Semaines qui s’en suivent
sont consacrées à la préparation et l’entretien du matériel, l’achat du permis et du petit matériel manquant. Je commence aussi à réfléchir aux rivières que je souhaite pêcher.
Cette année pas de salon et surtout je serais en Asie pour la date d’ouverture. Elle se fera de façon décalée de plusieurs semaines et le choix du lieu se fera selon mes impératifs professionnels et au dernier
moment. Comme je m’y attendais un peu, pas de possibilité de prendre 1 ou 2 jours de plus et je ne sens
pas l’idée de faire un aller retour en 48h sur l’une de mes destinations habituelles. Je resterai donc sur
mon lieu de résidence et pour une première fois je ferai une ouverture,seul…
Le monde de la truite - Page 83
Comme vous pouvez le constater, le choix est limité, très limité même surtout que je n’ai pas envie d’affronter la foule ni de faire trop de route. Mon choix se porte sur un coin peu fréquenté et sauvage. Direction mon petit ruisseau, qui, après 5 années compliquées, reprend peu à peu des couleurs comme mes
deux sorties en 2015 l’ont démontré. Un coin si fragile, que j’ai toujours choisi de peu le pêcher, 2 à 4 fois
par an au maximum, pour laisser le temps au poisson pris et relâchés de totalement récupérer et surtout
de limiter la pression de pêche. Nous étions peu nombreux à le connaître.
Le ruisseau est de petite taille au profil assez courant, alternant quelques radiers et des zones plus profondes aux berges creusées offrant de belles caches aux quelques truites présentes sur le parcours.
Le monde de la truite - Page 84
Le profil se prête à la fois à la fois à la pêche aux appâts naturels ou à l’ultra léger. J’emmènerai donc les
deux avec moi et choisirai sur place selon les niveaux. Après 25 minutes de route, une petite pause chez
le boulanger, me voilà arrivé sur le parking à quelques mètres de la fin du parcours. Les niveaux sont
corrects mais plus bas que je m’attendais malgré les pluies des derniers jours et l’eau claire, un poil plus
teintée sur les zones plus profondes. J’opte donc pour mes leurres.
Je laisserai la canne aux appâts dans le coffre. Comme je n’ai pas pris le temps de préparer mon matériel
pendant cette pré-saison, impossible de remettre la main sur mes petites agrafes et en ouvrant mon sac
de wading je me rappelle alors que je n’ai plus de chaussure de wading…. Je suis vraiment pas prêt pour
cette nouvelle saison. Les niveaux me permettront de pêcher en chaussures de randonnée et tant pis si je
dois me mouiller un peu le bas des jambes.
Après 15 à 20 minutes de marche me voilà sur le premier poste. Je constate tout de suite les nombreuses
traces de pas sur les berges. C’est plus tôt une mauvaise nouvelle et je me demande si les panneaux
placés par l’ONCF en 2015 indiquant la présence de truites sur cette rivière n’ont pas malheureusement
contribués à cette fréquentation accrue. Une vraie fausse bonne idée. Je compte au moins 5 traces de
bottes différentes.
Les premiers lancers sont plutôt maladroits mais chaque poste est habité par un poisson actif. Quelques
poissons de taille plus conséquente pour ce petit ruisseau se feront aussi leurrer, mais la moyenne est
plus tôt entre 20 et 24cm.
Le monde de la truite - Page 85
Autre bonne surprise, quelques truitelles d’un an viendront se laisser tenter sur mes petites cuillères,
beaucoup se décrocheront. Cela fait plaisir de faire cette nouvelle génération aussi présente. Au fil de la
session, il est facile de voir comment les tempêtes de l’hiver ont une fois de plus contribuées à encombrer
un peu plus les différents postes. Certains vont vite devenir compliqués à pêcher. Après 1H30 de pêche,
plus rien, les postes les plus prometteurs du parcours s’enchainent mais pas un poisson dehors.
Je suis surpris, avant de tomber sur un autre pêcheur vers la fin de la première partie du parcours. Je
commence à lui parler et il s’explique en indiquant qu’il ne m’a pas vu, sinon il ne serait pas passé devant… possible mais je n’y crois pas un instant. Pour arriver là où il était, il est obligé de me voir. Mais je
ne pas vais me gâcher cette première journée de pêche et je commence à réfléchir à la suite. Il s’arrêtera
finalement au pont sans le pêcher et reprend le chemin qui monte vers le parking. Tant mieux pour moi, je
pêche le pont avec deux poissons à la clé et je continu sur la deuxième partie du parcours, au profil plus
lent, plus étroit et très encombré. Les poissons se font plus rares mais d’une taille plus importante. J’aurai
la chance de finir cette première sortie de l’année avec un vieux poisson de 41 cm sur un secteur où je
n’avais jamais fait la moindre truite en plus de 10 ans. Tout est au beau fixe.
En rentrant à la voiture je croise deux autres pêcheurs, cela en fait déjà trois ce qui est énorme pour ce
ruisseau surtout en semaine. Ils m’expliquent que c’est effectivement un de leur ami qui avait aperçu les
fameux panneaux. Ils ont découvert le ruisseau comme çà et sont ravis de me montrer les prises qu’ils
ont pu garder depuis l’ouverture. Là je me dis qu’on est repartis pour 5 ans de disette sur ce ruisseau… je
leur demande si ils gardent à chaque sortie. Ils m’expliquent qu’ils gardent rarement et que des poissons
de remises. Soit ils se moquent de moi soit ils sont aveugles… Je leur explique alors que sur ce ruisseau c’était de la reproduction naturelle, sans la moindre contribution de l’homme et qu’à raison de 3 ou 4
géniteurs par semaine il ne faudra pas plus de deux ou trois mois pour mettre en danger les reproductions
futures comme cela c’est déjà passé il y a 5 ans de çà. Et comme la présence des truites est très localisée sur une toute petite partie de la rivière, la population est faible avec une reproduction limitée. J’espère
vraiment qu’ils seront plus modérés lors de leurs prochaines sorties.
Au final cette ouverture sera plus agréable, un beau ruisseau, des truites actives, une belle météo… Que
demander de plus, si ce n’est des potes pour partager cette journée. Ca ne sera que partie remise.
Le monde de la truite - Page 86
La Haute-Loire - Jean-Denis Pouget
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Le Berry - Jean-Manu Lainé & Jérôme Aussanaire
Team LMDLT
Le monde de la truite - Page 87
La Haute-Loire - Jean-Denis Pouget
Team LMDLT
Avant de commencer ne nouvelle saison il est parfois bon de faire le point sur la saison écoulé. Nous
prendrons pour exemple deux départements qui nous sont chers la Loire (42) coté stéphanois et la HauteLoire (43) coté yssingelais. Ce dernier département est notre territoire de pêche favori par sa proximité et
la variété des cours d’eau pêchables. En 2015 nous avons effectué environ 45 sorties de pêche sur ces
deux territoires, la majorité de ces sorties sont à la demie journée (matin ou soir).
Cette saison de pêche 2015 aura été très variable et mitigée. En effet, jusqu’en Mars 2015 les débits des
rivières ont été dans les plus élevés des dix dernières années dans les deux départements, conséquence
de la neige tombée en quantité durant l’hiver 2014-2015 ainsi que de la pluie en Mars 2015. Par contre,
dés le mois d’Avril 2015 et jusqu’en Décembre 2015 ces débits ont été dans les plus faibles des dix dernières années. Une exception le mois de Juillet 2015 vers Fay Sur Lignon, exception due à quelques
orages assez forts. Le déficit en eau a été visible dés le mois d’Avril 2015 sur ces deux départements.
En 2015 nous avons eu 78 jours de pluies dans le département de la Loire, la moyenne sur dix ans est
de 100 jours environ; et de 67 jours sur la Haute-Loire, la moyenne sur dix ans étant de 97 jours. Dans le
même temps les températures étaient légèrement supérieures aux moyennes décennales, de 1° à 1,5°
selon le département. Le nombre de jours d’ensoleillement a été très supérieur à la moyenne sur 10 ans;
120 jours dans la Loire ce qui a été le record absolu sur ces dix dernières années alors que la moyenne
est de 80 jours; et 87 jours dans la Haute-Loire, presque le record décennal, alors que la moyenne est de
68 jours.
Le monde de la truite - Page 88
Cela nous a donné des rivières avec des niveaux plutôt bas, pas ou peu de crue et une température de
l’eau qui s’est rapidement élevée. La pêche au Toc a été plutôt compliquée. De l’ouverture à mi Mai j’ai fait
une dizaine de sorties, attrapé peu de poissons (10 en 10 sorties) mais ceux ci étaient plutôt beaux pour
ces rivières. De mi Mai à fin Juin ce fut une période assez bonne, une centaine de poissons en 15 sorties
puis, jusqu’à la fermeture une nouvelle période maigre (60 poissons en 20 sorties environ). Les appâts
utilisés ont été le ver en début de saison puis très rapidement la mouche naturelle et la nymphe. Le climat
très chaud, voir caniculaire de l’été et le manque d’eau n’ont pas favorisé la venue des sauterelles ce qui
fait que je n’ai pas pêché avec cet appât, pas ou peu de Pêche à la Mouche (PALM ou Tenkara) car il n’y a
eu quasiment pas de gobage de toute la saison . La saison 2015 a été ma plus mauvaise saison de pêche
depuis 10 ans avec une moyenne de 4 poissons par sortie (moyenne sur dix ans; 7poissons/sortie). Il faut
dire que les bredouilles ont été assez nombreuses. Par contre j’ai eu la chance de toucher quelques beaux
spécimens sur la Dunière et le Lignon en début de saison.
Nous pouvons déjà dire que les niveaux d’eau ont été faibles jusqu’à la fin Février, avec peu de précipitations sur les deux départements. Ce sont parmi les niveaux les plus faibles depuis 5 ans. Pas ou peu de
crue d’automne sur les rivières. Les températures pour ce début d’année 2016 ont été très clémentes et
au dessus des moyennes dans la Loire et la Haute-Loire avec peu de précipitations fin 2015 et une amélioration de ce point de vue fin Février et début Mars 2016. La neige est tombée en Mars 2016 ce qui a
refroidi un peu les eaux des rivières et stoppé une végétation qui démarrait, les arbres d’ornement et les
fruitiers commençaient à fleurir. La semaine précédent l’ouverture le froid et la neige ont réapparu modifiant considérablement les conditions de pêche. Les poissons qui avaient fait leur apparition se sont à
nouveau calés dans leur cache.
Le monde de la truite - Page 89
Le weekend de l’ouverture les débits étaient assez forts et l’eau froide avec des niveaux corrects mais
dans une fourchette basse. Nous avons rencontré peu de pêcheurs sur ces deux jours et tous avaient
piqué peu de poissons. Le samedi en altitude ou le dimanche en plaine les truites étaient peu actives
et les poissons attrapés lourds et raides. Sauf une arc en ciel d’environ 40 centimètres piquée dans la
Dunière qui nous a fait un grand numéro entre les chandelles et les rushs. Nous avons péché au Toc, seul
le ver à donné des résultats et les tentatives à la teigne et en nymphe ont été totalement improductives. Il
fallait rechercher les endroits calmes au milieu des courants, derrière les rochers ou tout type d’obstacles
sans oublier le long des berges. Les meilleurs moment ont été sans contestation possible les après-midi
ensoleillés entre 15h00 et 17h30.
Il est à craindre que ce début d’année soit encore une période avec peu de précipitations. J’ai pour
exemple une piscine qui n’a pas pris un centimètre d’eau de tout l’hiver (octobre 2015, mars 2016) ce qui
est exceptionnel.
Le monde de la truite - Page 90
Le Berry - Jean-Manu Lainé & Jérôme Aussanaire
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L’année 2015 dans la zone sud de la région Centre se présentait sous de bons hospices. En effet, après
une période difficile depuis 2003, plusieurs hivers pluvieux avaient permis de réalimenter les nappes
phréatiques à des niveaux satisfaisants. L’hiver 2014-2015 fut également bien arrosé jusqu’au mois de
février.
Cependant, comme les années précédentes, les rivières se trouvaient facilement soumises à des niveaux
d’étiage dès que les pluies diminuaient. Les années précédentes ont vu les périodes de pêche avec de
bonnes conditions se réduire à la période mars-juin, les périodes printanières étant sèches. Seuls des étés
globalement arrosés ont permis aux cours d’eau d’éviter des assecs. Autrement dit, même si globalement
les conditions sont meilleures, une période anormale de pluviométrie suffit à mettre les rivières en danger.
L’année 2015 ne dérogea pas à la règle, l’eau tombée en hiver permit de bien débuter la saison avec des
niveaux corrects pour une ouverture avec des rivières globalement hautes et des eaux teintées. Avec mars
et son déficit de pluie, les niveaux ont peu à peu baissé, les rivières restant froides.
La période printanière suivit ce rythme, temps frais et peu de pluie. Le mois de juin fut caniculaire et cumulé à des vents forts et chauds qui contribuèrent à augmenter l’assèchement de surface des terres et par la
même des cours d’eau.
Sur la période février-juillet, tous les mois sans exception ont connu des déficits pluviométriques de l’ordre
de 15 à 70 %, augmentant de ce fait les niveaux d’étiage qui se sont avérés critiques dès les mois de juinjuillet et entrainant de ce fait une fermeture anticipée de la pêche en 1ère catégorie dans certains départements.
Un léger sursaut de la pluviométrie en aout a permis d’alimenter légèrement certains cours d’eau et limitant ainsi sur certains secteurs l’assec total. Les plus petits tributaires se sont cependant retrouvés assec,
perturbant ainsi le recrutement possible en juvénile même si les niveaux ont progressivement diminué au
cours de l’année.
Les zones aval des rivières ont cependant évité de trop grandes mortalités, les températures étant restées
globalement acceptables.
Le monde de la truite - Page 91
La saison de pêche en elle-même a du coup été globalement mauvaise sur les cours d’eau du sud de la
région hormis quelques petites périodes. La période d’ouverture en elle-même s’est montrée satisfaisante
en cherchant les secteurs peu pêchées et en s’adaptant aux conditions du moment. Les eaux hautes
et teintées, des températures d’eau relativement froides ont, comme cela est souvent de mise à cette
période, permis aux pêcheurs aux appâts naturels de pouvoir tirer leur épingle du jeu pour peu qu’ils se
soient trouvés au bord de l’eau aux heures d’activité et en adaptant leur pêche aux conditions rencontrées:
la pêche avec des vers de terreaux présentées dans les zones plus profondes à la sortie des courants
était ainsi et comme souvent dans de telles conditions la solution pour toucher quelques poissons corrects.
Les cours d’eau et secteurs pratiqués durant cette période présentaient globalement des poissons en
bonne forme et les différentes classes semblaient représentées dans des proportions relativement rassurantes même avec plusieurs étés délicats.
Un de ces cours d’eau en gestion patrimoniale devant être l’étude d’une analyse du patrimoine génétique
courant 2015, nous étions rassurés quant au fait de trouver sur les secteurs pratiqués de nombreux poissons.
Le monde de la truite - Page 92
La suite de la saison 2015 fut quant à elle globalement difficile : les niveaux d’eau baissant rapidement
tout en restant froids ont réduit les périodes d’activité des truites à peau de chagrin et il fallait un peu de
chance pour tomber sur des périodes d’activité importante et de plus choisir la bonne technique.
Sur ces secteurs, ce sont essentiellement les appâts naturels et la pêche aux leurres qui sont le plus pratiqués, du fait de la configuration des cours d’eau de leur taille. Sur ce début de saison, la pêche aux leurres
est restée en permanence compliquée avec très peu de réaction que ce soit aux PN de toutes sortes
qu’aux petites cuillers.
Malgré le nombre important d’insectes présents par période sur et hors de l’eau laissant présager de
périodes d’activité, globalement les poissons n’ont pourtant pas été plus actifs.
Cette courte saison se termina rapidement, les rivières fermant mi juillet, cela faisait même 2 mois que je
n’embêtais plus les habitantes des lieux par dépit et inquiétude pour l’avenir de ces cours d’eau qui ont
connu des niveaux semblables voire pires qu’en 2003.
L’automne 2015 a continué sur les bases de 2015, à savoir une pluviométrie constamment en déficit.
Après le léger sursaut du mois d’aout, tous les mois jusqu’en décembre ont connu des déficits de l’ordre
de 20 à 75 % ne permettant donc pas aux nappes et aux rivières de se régénérer alors que cette période
est une des plus importantes.
C’est donc un automne doux et sec qui se présentait, laissant les cours d’eau du secteur avec des niveaux
d’eau proches de l’étiage, rien d’encourageant pour la suite…
Cela pourrait cependant permettre comme il y a quelques années d’avoir un recrutement en juvéniles très
fort si ces niveaux restaient constants. En effet, dans de telles conditions, les alevins ont en général des
taux de survie meilleurs, les hivers de ce type nous ayant apporté les années suivantes une surabondance
souvent nécessaire pour pallier aux mortalités estivales.
Le monde de la truite - Page 93
L’observation de frayères par niveaux bas est en général facilitée par la clarté de l’eau. Pour autant, il a
été assez difficile sur la période favorable de pouvoir observer des poissons sur celles-ci. Il est probable
que la période de fraie se soit étalée sur une période plus grande que les années précédentes, les températures d’eau n’ayant probablement pas été le facteur déclenchant principal cette année, la faute à des
températures douces et des niveaux bas. La photopériode a probablement joué un rôle plus important sur
celle-ci cette année.
Le cours d’eau en gestion patrimoniale cité plus haut présentant des populations semblant satisfaisantes
en début de saison subit comme les autres cours d’eau un étiage fort et prolongé, l’arrivée de la pêche
électrique en septembre pour les prélèvements génétiques fut accompagnée de nombreuses inquiétudes… Les niveaux catastrophiquement bas laissaient même présager le pire, l’optimisme de début de
saison était peu à peu remplacé par la peur d’une rivière vidée de son patrimoine ancestral au moment
même où celui-ci allait être étudié. L’arrivée au bord de l’eau ne faisait que confirmer que la rivière n’était
pas passée loin du pire, un simple petit courant d’eau était présent, suffisant pour la survie des poissons…?
Le monde de la truite - Page 94
Eh bien, il faut croire que la nature est bien faite (à titre personnel je n’en doute pas mais elle rencontre
parfois les limites que nous lui imposons): sur le secteur amont sélectionné et encore plus soumis à ces
conditions d’étiage que les zones pratiquées en début de saison, les truites étant présentes et encore en
nombre satisfaisant. Les petits courants ont permis aux truitelles de survivre et les quelques trous présents
ont permis chacun à plusieurs truites de trouver refuge. Cela est de bon augure pour l’année qui vient, les
classes d’âge de 1 an à 3-4 ans étant présentes sur le secteur.
L’ouverture 2016 s’annonçait compliquée à j-8 où les niveaux étaient encore bien élevés sur l’ensemble
des cours d’eau de la région; le mercredi qui la précéda fut pluvieux et vient gonfler des eaux déjà pleines
et teintées. Cela dit, cette dernière salve aqueuse fut assez vite lessivée et la veille de la date fatidique les
têtes de bassin et petits cours d’eau affichaient des niveaux pêchables et fort prometteurs.
Les deux premières semaines de pêche de ce nouveau millésime furent assez semblables, des gelées
matinales rapidement balayées par une fraîche douceur avec un léger bain de soleil en fin de matinée.
Des conditions de pêche donc plutôt favorables pour ceux qui avaient eu la bonne idée de faire la grasse
matinée.
La gestion patrimoniale et ses bienfaits
Pas de surprise, le début de saison comme tous les ans est timide, les poissons restent muets et «chavés», peu de poissons sur les postes de chasse et il fallut donc les débusquer au plus près des postes de
repos, dans les rivières Berrichonnes ces postes sont souvent scabreux puisqu’ils correspondent soit à
une racine creuse, soit à un emballé dans la majeure partie des cas.
Le monde de la truite - Page 95
On a pu apercevoir quelques éclosions de «dipluridae» aux heures les plus chaudes et particulièrement
les journées baignées par le soleil ce qui a permis aux poissons de mettre le nez à la fenêtre.
La pêche aux leurres fut peu productive dans ces eaux froides de début de saison, la cuiller à palette tournante laissa les poissons de marbre. Il y eut 2 écoles, la première consistait à pêcher aux leurres à forte
densité pour aller chercher les poissons au fond avec des animations lentes, ce qui fut payant à plusieurs
reprises. La deuxième école fut de prospecter avec des long bill minnow plongeant, bruiteurs, sur des animations énergiques ce qui provoqua également la prise de quelques poissons, cette méthode employée
par un ami s’avéra la clef de ce début de saison.
Cela dit la pêche aux leurres même si elle a permis de toucher quelques poissons ne fut pas réellement
un succès puisque les fenêtres d’activité étaient courtes et correspondaient principalement aux heures les
moins froides de la journée dira t’on..
La pêche aux appâts naturels donna semble-t-il de bien meilleurs résultats avec plus de régularité, même
si la aussi les pics d’activité correspondaient avec les heures chaudes.
Sans surprise le ver fut la star de ce début de saison et sur toute taille de poisson, il faut dire que les eaux
de cette ouverture se prêtaient tout particulièrement à cette technique.
Pour ce qui est des poissons, rien d’extraordinaire, la majorité des poissons vus et pris sont des poissons
de 2 à 4 ans avec des tailles de 15 à 25 cm environ, toutefois quelques poissons de 30 à 35 cm sont à
noter ce qui est déjà joli par chez nous, quelques sujets plus gros ont été pris et vu également depuis ce
début de saison ce qui est prometteur pour les beaux jours.
Ce qui est rassurant c’est de voir toutes les tranches d’âges encore présentes et visiblement en nombre
satisfaisant pour un début de saison, le sévère étiage dû au manque d’eau de l’été 2015 a eu un impact
mois important qu’il ne pouvait le laisser penser.
Les poissons pris sont dans l’ensemble très sains et correspondent respectivement à la souche dominante
de leur cours d’eau, pas de mauvaise surprise, ils sont également très ventrus ce qui explique le peu
d’engouement pour les grosses bouchées.
Le monde de la truite - Page 96
La Bretagne - Ronan Gaudin
Team LMDLT
La Charente Maritime - Christophe Chambon
Team LMDLT
Le monde de la truite - Page 97
La Bretagne - Ronan Gaudin
Team LMDLT
La Bretagne (Breizh en breton ou encore Bertègn en gallo), autrement appelée « Terre Sainte » est une
région aussi belle que diversifiée. Bordée de part et d’autres d’une mer et d’un océan, son climat est aussi
disparate que l’on habite au nord, au centre ou au sud. Mais en règle général, il s’agit d’un climat océanique qui se caractérise par des étés plutôt beaux et doux (j’en vois qui sourit) et des hivers pluvieux et
venteux.
Cette région est donc naturellement un lieu de choix pour pratiquer notre passion commune : la pêche de
la truite.
Les rivières bretonnes présentent des faciès différents.
Certaines sont torrentueuses. Elles serpentent entre les blocs formant de magnifiques chaos (comme sur
le Gouêt ou encore le Fao cf. photo), d’autres sont plus calmes, présentant de jolis méandres profonds
(Comme sur le Jet Finistère), d’autres encore sont un mixte des deux alternant zones rapides et lentes
(Scorff-Ellé-Isole....).
Côté poissons, les pêcheurs en quête de poissons records ne seront pas à leur aise forcément. La nature
du sol, à savoir granitique, ne permet pas une croissance rapide des poissons. Ainsi, une truite d’un an
fera 10cm par chez nous, ce qui fait d’une truite de 30cm, un très beau poisson.
Les rivières
Le monde de la truite - Page 98
On retrouve toute sorte de rivières, même si la majorité d’entre elles sont de gabarit plutôt moyen, L ‘une
de ses grandes richesses est dans la profusion de « chevelus » et autres petits ruisseaux . Elles coulent
dans des cadres différents d’un coin à l’autre. Nous avons, bien évidemment des rivières de plaine mais
certaines coulent dans le creux de vallées accidentées, le dépaysement est complet.
Pour finir cette présentation, comment ne pas parler du poisson « roi » de notre région, à savoir le saumon. Autrement appelé Salmo Salar ou Eog , il est de mieux en mieux représenté dans notre région . La
preuve est là : sur l’Ellé en vingt ans le T.A.C (Totaux Autorisés de Capture) a été multiplié par 2. Ainsi,
cette année, il est de 120 saumons de printemps et 1077 saumons d’été, autrement appelé castillon. Les
principales rivières à saumon sont L’Ellé, le Léguer, l’Aulne, l’Elorn, les Abers, l’Odet.
Breton exilé aux portes de « sa région », je me considère comme un baroudeur, à la recherche d’un nouveau parcours, d’un nouveau ruisseau ou d’une nouvelle rivière.
Mais, la plupart de mes sorties se concentre en Bretagne-sud et plus précisément dans le Morbihan. Toutefois, à l’occasion de week-ends familiaux, je retrouve également les rivières et ruisseaux costarmoricains
(Gouët-Ninian-Rance-Lié etc....).
La saison 2015 en Bretagne commence dans de bonnes conditions, à savoir des niveaux corrects car
l’hiver 2014/2015 n’a pas été des plus arrosé par chez nous, offrant aux pêcheurs le choix de la technique:
- Vairon manié quand l’eau n’est pas trop piquée
- Leurres coloris naturels (ou flashy par eau trouble) mais surtout coulant avec des animations lentes au
plus près des caches.
- Toc au vers de terreau : technique toujours efficace, surtout en début de saison par chez nous.
Le monde de la truite - Page 99
Bref, cette saison commence sous les meilleurs hospices car, on se dit que mars et ses giboulées vont
permettre de maintenir des niveaux jusque mi voire fin avril.
Malheureusement cette année, le printemps a été des plus sèches, favorisant ainsi la baisse prématurée
des niveaux, chamboulant l’activité des truites. Elles ont du suivre la baisse des niveaux et donc quitter les
têtes de bassin pour se diriger vers les rivières offrant des débits plus importants.
La pêche aux leurres flottant et suspending permettra de sortir son épingle du jeu dès mi-avril. Mais
encore plus surprenant pour la saison, les éclosions d’insectes ont été précoces, favorisant la pêche en
nymphe mais aussi en sèche.
En deuxième partie de saison (fin de printemps/été), les précipitations bien que plus régulières, sont en
déficit par rapport aux moyennes habituelles. Elles permettent toutefois de pêcher dans des conditions
convenables. Personnellement, c’est à partir de ce moment que mes choix se concentrent sur des rivières
de plus gros gabarits. C’est aussi durant cette période, que j’organise 4 jours de pêche en compagnie de
Fred dans un coin de paradis bretons afin de découvrir de nouveaux coins de pêche, le plus souvent dans
des paysages mystiques et typiques du coin.
En 2015, ce sera les Mont d’Arré (en plein massif armoricain), près du lac St Michel, à la découverte de
l’Aulne rivière, le Squiriou, le Fao (cf photo), l’Ellez.
Les techniques les plus appropriées en cette période de l’année sont bien sur:
- l’UL (ultra léger) : aux petits leurres flottants ou suspendings et surtout cuillères n°0 à 3 suivant les références.
- La mouche en sèche mais aussi en nymphe.
- Enfin au toc, principalement sur les coups d’eau.
Le monde de la truite - Page 100
C’est la période de l’année que je préfère et privilégie car c’est le moment où ces demoiselles sont le plus
actives mais aussi imprévisibles. C’est le plus souvent à cette période que l’on peut observer, par chance,
des moments de frénésie alimentaire, où chaque lancés, posés ou dérives seront sanctionnés par une
attaques. Bref des moments mémorables et terriblement excitant.
La dernière partie saison (fin d’été) a été caractérisée une météo capricieuse sur mes secteurs de pêche.
Tout d’abord, nous avons eu un mois de juillet sec et chaud, asséchant encore plus les cours d’eau. Puis,
malgré des températures presque automnales en août et quelques bonnes précipitations, le déficit pluviométrique creusé au printemps et en ce début d’été fut loin d’être comblé. Il aura fallu profiter des moindre
coups d’eau ou bien pêcher les grosses rivières pour tirer son épingle du jeu.
Personnellement, cela aura pour conséquence de me rabattre sur ma découverte de l’année 2015 en
compagnie de Frank : l’Ellé (l’une voir la plus belle rivière de Bretagne).
Ayant découvert lors de mon séjour en Finistère, la pêche à la mouche, j’ai décidé de privilégier cette
technique afin de perfectionner ma technique (posés et ferrages), profitant aussi de conditions qui étaient
la plupart du temps optimales.
L’automne en Bretagne est réputée pour être pluvieux, venteux mais doux.
Mais cette année, sur la région, ce début d’automne n’est pas du tout dans la norme et à la fin octobre le
déficit pluviométrique a dépassé 50%. Les températures quant à elle sont légèrement inférieures à la saison. Le niveau des rivières restent dans l’ensemble bas, mais rien d’inquiétant pour le moment.
Le mois de novembre ne permettra pas de rattraper le retard et en cette fin d’automne, on accuse un
déficit pluviométrique de plus de 20%. Même le Nord du département, particulièrement exposé en cette
période sera à peine dans les moyennes de saison.
Ce début d’hiver commence à l’image de cet automne du point de vue pluviométrie, creusant encore plus
le déficit. La baisse de la température permet d’atténuer les effets sur le niveau des rivières mais celles-ci
restent basses. La migration des poissons vers les zones de frayères s’annoncent compliquée en ce début
d’hiver.
Le monde de la truite - Page 101
Heureusement, les mois de janvier (surtout) et février ont été particulièrement arrosés . La pluviométrie excédentaire a permis de retrouver des niveaux corrects pour la saison, sans crues exceptionnelles
(comme nous avions pu le connaître en 2012 et 2014). Beaucoup de rivières sortiront de leur lit mais sur
des périodes plutôt courtes, ne perturbant pas la fraie des poissons.
Fin février, on observera peu ou pas de précipitations, les eaux baisses et s’éclaircissent jusqu’à ce que
mars nous arrose copieusement jusqu’à quelques jours avant l’ouverture.
Ainsi, l’ouverture 2016 débute dans une relative fraîcheur mais avec de bons niveaux.
Comme dit précédemment, les pluies abondantes de cette fin d’hiver (début mars) ont élevé le niveau
des rivières. Les derniers jours (voir semaines) avant l’ouverture, j’observe instinctivement un ruisseau
qui coule près de la maison. Il joue le rôle d’indicateur de conditions de pêche même si je sais très bien
que beaucoup de paramètres rentrent en compte pour le transcrire sur « mes » rivières. Mais bon, c’est
un moyen de se mettre dans l’ambiance de l’ouverture quand on est à plus d’une heure de ses terrains de
jeu.
Cette année, je ne serai pas loin de retrouver des conditions similaires à mon petit ruisseau. En effet,
depuis quelques jours, les pluies ont heureusement cessé mais c’est un flux d’Est, asséchant la masse
d’air, refroidissant également celle-ci. Les gelées ne sont pas rares en cette mi-mars, calant les poissons
dans leur cache.
Dans ces conditions, le toc reste une valeur sur afin d’éviter la douille en insistant bien au plus près des
caches (souches, berges creuses) ou dans les amortis (derrière une roche immergée par exemple).
La pêche au vairon est aussi la pêche de début de saison ,même si elle peut se pratiquer tout au long
de l’année. En effet, en cette fin de période de fraie, les estomacs sont creux et le meilleur moyen d’y
remédier est de s’enfiler un joli petit poissonnet. On peut également remplacer le vairon par un petit vif,
les résultats sont surprenants. Côté animation, elle devra se faire de façon lente sur des lancers précis, à
l’entrée ou la sortie des caches afin de les faire bouger. En plus grande rivières, il faudra insister sur les
bordures et les amortis sans s’éterniser dans les courants.
Le monde de la truite - Page 102
La pêche aux leurres , bien que plus compliquée en ce début de saison, peut décider les poissons si,
comme pour le vairon manié, l’animation s’adapte àl a précocité de la saison. Ainsi on privilégiera les
leurres coulant, permettant de pêcher creux ou des cuillers de 2-3grs pour les plus petites ruisseaux
jusqu’à 5 grs pour les grandes rivières, toujours dans le but de pêcher proche du fond, avec une récupération lente.
Comme chaque début de saison, je me consacre aux petites rivières, je pêcherai principalement au vairon
ou au toc. Mon choix se fera en fonction des conditions du jours, du profil de la rivière et surtout de l’eau.
L’ouverture est aussi un moment de convivialité et de partage, et généralement elle se fait en compagnie
de mon fils, mon père et beau frère. Mais cette année, elle se fera sur 3 matinées, mais avec chacun
d’entre eux:
- Une avec Fred (mon beau frère)
- Une autre avec mon fils
- Enfin la dernière avec mon père.
Cette première sortie de l’année se fera sur un petit « fleuve » côtier morbihanias: le Kergroix.
Au vue des températures fraîches de ce début de saison, c’est vers 10h que nous arriverons sur le premier parcours. Nous attaquons au vairon car les eaux sont claires mais le niveau est bon. Cette première
partie se soldera par juste un suivi pour Fred et un joli capot pour ma pomme. Après un rapide cassecroute, deuxième parcours, il est 13-14h et les poissons semblent plus actifs. Nous déciderons près d’une
dizaine de poissons mais n’en sortirons que 3 de taille correcet pour la rivière.
La deuxième sortie se fera en compagnie du fiston sur une 2ème catégorie, proche de la maison. Le ruisseau est plutôt agréable, là aussi le niveaux est haut et légèrement piquée. Nous pêcherons donc au toc.
Les postes sont marqués et en 2 heures de pêche, ce sont 2 « jolies » manches courtes et 1 perche qui
viendront à l’épuisette.
La dernière sortie se fera en compagnie de mon père sur une petite rivière « Costarmo-morbihanais » le
Ninian dont le profil est très intéressant (succession de courants rapides et lents, des méandres profond).
Toutes les techniques peuvent être utiliser mais quand on arrive au bord de l’eau, le choix entre le toc et
leurres s’offre à nous. Finalement, nous choisirons le toc et se fut le bon choix dans ces eaux hautes et
légèrement piquées.
Au final, nous sortirons quelques poissons de taille modeste mais aussi 4 poissons maillés (22, 26 et 2 de
28cm) . Les plus gros poissons auront mordu en toute fin de matinée.
Pour conclure, ces sorties nous permettent de dire que:
- les truites sortaient dans les heures les plus chaudes( fin de matinée, début d’après-midi)
- les niveaux (généralement élevé) favorisent la pêche au toc ou vairon
- la couleur de l’eau permettent d’affiner le choix entre toc et vairon.
La saison commence plutôt bien, et les pluies de ces derniers jours permettent le maintien d’un niveau
excellent des rivières. Alors, profitez-en !!!!!
Le monde de la truite - Page 103
La Charente Maritime - Christophe Chambon
Team LMDLT
La Charente Maritime n’est pas, loin s’en faut ,une destination renommée pour la pêche des salmonidés...
certes, mais attention à ne pas succomber aux à priori!
Nous avons deux petits ruisseaux dans lesquels nagent encore des Farios sauvages (rares certes, mais
encore là) et à ma connaissance une petite rivière dans laquelle on peut s’amuser avec des poissons
sauvages super éduqués parfois de bonne taille pour ce genre de rivièrette...et une plus importante avec
là aussi une bonne population de farios autochtones .
certes, nous sommes confrontés régulièrement à des assecs importants dès qu’arrivent les beaux jours
(le prix à payer pour le dieu maïs et son irrigation!) mais malgré cela, la population se maintient....avec
difficulté certes. Cela nous étonne tous les ans, il doit y avoir des poches souterraines dans lesquelles les
farios se réfugient...
Le monde de la truite - Page 104
Commençons par ce qui s’est passé l ‘an dernier : je ne surprendrai personne en disant que ce fut sec,
très sec ! Un hiver avec peu de précipitations, un printemps sec et un été qui le fut tout autant, il n’en fallait
pas plus pour nos cours d’eau soient au plus bas en 2015 ! A part les petits ruisseaux qui comme pratiquement tous les ans se retrouvèrent à sec, notre rivière fétiche se retrouva au plus bas, mais sans assec, du
moins dans le secteur des premières catégories, je n’ai pas d’info sur ce qui s’est passé plus bas...
Cet hiver fut doux et avec peu de précipitations, on pouvait donc encore craindre le pire mais heureusement, la fin de l’hiver fut bien arrosée et les semaines précédents l’ouverture virent se succéder quelques
dépressions atlantiques qui furent les bienvenues, regonflant les rivières et ruisseaux.
Il est encore un peu tôt pour faire un bilan de ce qui s’est passé l’an dernier, mais nous faisons confiance
à Dame Nature et à la formidable capacité d’adaptation de nos farios pour que nos cours d’eau nous
apportent encore de belle parties de pêche, même si la population autochtone est régulièrement mise à
mal...
De toute façon, pour palier à la maigreur de la population sauvage, la solution a été trouvée : déversement
à l’ouverture ! Ce qui veut dire, foire à neuneu ! Malgré tout, c’est l’occasion de retrouver les copains, de
passer un bon moment ensemble et de retrouver la rivière ! Et il n’est pas rare de toucher à ce moment
une petite fario autochtone.... au bout de deux semaines, les pêcheurs sont déjà beaucoup moins nombreux (et oui, ça devient plus dur), arrive le mois d’avril et « l’ouverture » de la saison du bar, cela vide
encore un peu plus la rivière et enfin, on attend le mois de mai et l’ouverture de la deuxième catégorie et
là.... à nous les premières catégories désertées !
Cette année, la fin de l’hiver a été bien arrosée et les niveaux à l’ouverture étaient bien hauts (certains
secteurs étaient même impêchables), mais deux semaines après, ça y est, les eaux sont bien redescendues, se sont éclaircies...hummm, ça sent bon !
À l’ouverture, nous avons fait des poissons de lâchers aux leurres métalliques surtout mais nous avons vu
aussi partir quelques petites fusées plus sombres, la promesse sur l’avenir. Depuis la semaine dernière,
sur la rivière ci-dessus évoquée, j’ai pu apercevoir quelques poissons sauvages de 30/35cm que le D-Incite44 énervait...j’attends encore un peu mais ça ne va pas tarder à être bon !
Le monde de la truite - Page 105
En résumé, chez nous, il y a deux temps:
- l’ouverture et les jours qui suivent pendant lesquels ont peut prendre du poisson surdensitaire et passer
un moment de convivialité avec les potes. Ces poissons surdensitaires étant en général bien agressifs et
peu farouches, ils se jettent sur les appâts et les leurres avant les farios, ce qui contribue à « protéger »
ces dernières....
- les mois de mai et l’été pendant lesquels, si on est pas trop confrontés aux assecs, la pêche sera beaucoup plus dure (approche de sioux obligatoire et wading à cause de la hauteur des berges), mais aussi
beaucoup plus gratifiante car c’est l’occasion de rencontrer nos dernières farios sauvages...qui seront bien
évidemment remises délicatement à l’eau avec toutes les précautions requises !
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Les Pyrénées Orientales - Virgil Bezin
Team LMDLT
Le monde de la truite - Page 107
L’Aveyron - Christophe Pousthomis
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L’automne 2014 fut marqué dans le sud du département par 2 épisodes “Cévenol” très importants, des cumuls de pluies de plus de 300 mm ont entrainé des crues historiques aux conséquences très importantes.
Des villages inondés, des gens sinistrés et des rivières ravagées (Sorgues, Cernon, Dourdou...)
La suite de l’hiver a été plus classique, froide mais peu pluvieuse.
Les journées aux bords des rivières pour le nettoyage des berges ou la surveillance des frayères sont
assez peu rassurantes, on observe peu de poissons et on constate encore plus l’étendue des dégâts et
l’impact sur les cours d’eau...
L’ouverture 2015 était donc attendue avec impatience mais aussi une certaine crainte. Les niveaux étaient
corrects, mais les températures assez basses!
Les parcours en tête de bassin plus épargné ont rapidement donné des résultats avec des pêches au toc
mais plus aval et ou sur les rivières plus touchées ce fut compliqué...
Le début du printemps et l’élévation des températures ont permis quand même de se rassurer et de toucher enfin des poissons sur ces secteurs, la densité a baissé mais les rivières sont bien vivantes!!
C’est très variable selon les secteurs et très lié à l’impact des crues sur les berges, les zones ou les
berges ont été beaucoup touchées sont quasi désertes, au contraire les zones où les berges ont bien
tenues la population est correcte.
Le monde de la truite - Page 108
Comme souvent en début de saison, les coups de midi et les coups du soir des belles journées seront les
plus porteurs et donneront de bon résultats aux leurres. Le printemps et le début d’été sont très secs, les
niveaux baissent très rapidement et il faut affiner ces pêches pour continuer à toucher du poisson.
Quelques orages permettent aussi ponctuellement des sorties fructueuses au toc mais la pêche aux
leurres ou à la mouche restent sur ces périodes les techniques les plus régulières.
La sècheresse persiste sur l’été et les étiages sont sévères, heureusement les températures sont hautes
mais pas extrêmes et en dehors des secteurs de rivières très sensibles aux assèchements on n’observe
pas de problèmes particuliers. Comme d’habitude les rivières calcaires issues des grands plateaux se
tiennent mieux en niveaux et offrent un terrain de jeu plus propice, les sorties aux leurres y donnent de
bons résultats !
Aout est plus pluvieux et pas très chaud, il regonfle enfin un peu les niveaux et permet une bonne fin de
saison même si il faut alors pratiquer plus aval et sur les plus grandes rivières ...Ce sera pour moi la période la plus favorable et qui me permettra de toucher les plus beaux poissons!
Le monde de la truite - Page 109
Au final 2015 fut donc assez contrastée du point de vue de la pêche et il fallut s’adapter mais honnêtement
ce fut bien moins catastrophique que ce que je le redoutais sur ces rivières dévastées!
Les résultats à partir de la mi- saison furent corrects avec en bonus quelques beaux poissons, il restera
juste l’inconnu de la réussite de la dernière reproduction (surement perdue) et de la survie des jeunes générations peu rencontrés au cours de nos sorties. Sur les rivières de l’est et du nord de la zone (Dourbie,
Tarn) un peu épargnées par ces phénomènes de crues l’automne précédent, l’année fut tout à fait normale
et la pêche correcte tout au long de la saison avec de très belles sortie vers la fermeture.
L’automne et l’hiver 2015 furent très particuliers car peu froid et surtout très sec, la reproduction s’est
déroulée dans des eaux cristallines et des niveaux d’étiages très sévères… La situation à fin décembre
était très préoccupante et les niveaux extrêmement bas mettant même surement en péril quelques zones
de fraie.
Enfin, Janvier et Février furent plus pluvieux et permirent un retour à la normale des niveaux, quelques
épisodes neigeux tardif sur les monts de Lacaune, le Larzac et le mont Aigoual et des gelées matinales
participèrent à maintenir un niveau de température des eaux froides pour le début de saison.
L’ouverture 2016 c’est donc présenté sous un temps assez clément avec des températures plutôt douces
mais des eaux très fraîches…Les sorties des premiers jours furent compliquées et peu de pêcheurs
ont tiré leur épingle du jeu, avec ces eaux froides, il y eut très peu d’activité et les capots s’enchainent
quelques soit la technique!!
Même les heures les plus chaudes ne donnent pas de résultats réguliers et seulement quelques petites
fenêtres d’activités permettent de s’amuser un peu …Les jours s’enchainent avec un temps mitigé et du
vent du sud, les pêches restent aléatoires et il faudra attendre une petite journée de pluie pour enfin donner un peu d’activité.
Depuis les rivières et ces habitantes semblent se réveiller un peu et la saison semble enfin lancée…affaire
à suivre !!
Le monde de la truite - Page 110
Les Pyrénées Orientales - Virgil Bezin
Team LMDLT
Cela fait maintenant 10 ans que je traîne mes cannes dans les cours d’eau du Lot et du Sud Corrèze. Mes
terrains de jeu de prédilection étant la Bave et sa grande sœur la Dordogne. Cette saison j’aurai également profité de mon pied à terre catalan pour explorer un peu mieux le Tech.
Après un mois de mars très difficile où se sont enchaînés les capots, j’ai honorablement remonté la pente
avec l’arrivée des beaux jours. J’ai notamment pu faire deux jolies sorties sur la Dordogne en juin, dont
l’une me permettra de baptiser un nouveau jouet (Smith Troutin Spin Lag Less Boron 69DT) par un quadruplé : 4 truites, trois perches, deux barbeaux et un brochet. Je me souviendrai aussi longtemps d’une
matinée mémorable sur le Tech, ou les fillettes en folie volaient les leurres devant le nez des mémères.
Ce fut dans l’ensemble une belle saison bien que je n’ai pu la prolonger en seconde catégorie sur la Dordogne car des pluies régulières fin septembre l’ont rendue impraticable. Ce qui est rageant car ensuite
nous n’avons quasiment pas vu une goutte d’eau jusqu’à mi-janvier. La fraie s’est donc faite dans la région
dans des conditions très basses. Espérons que cela n’impactera pas trop le succès des reproductions.
Ce qui me semble plus inquiétant, c’est qu’ensuite la pluie n’a pas cessé jusqu’à l’ouverture créant des
crues puissantes qui ont duré plusieurs semaines. Les alevins auront ils pu trouver des abris suffisamment
solides ? C’est sur ces questionnements que s’est profilée l’ouverture.
Le monde de la truite - Page 111
L’ouverture 2016 la plus australe de France
C’est à Clermont-Ferrand lors du salon de la pêche que cette ouverture s’est dessinée.
Comme chaque année j’ai plaisir à retrouver les collègues de l’association pour ces deux jours de partage
et de découverte, et c’est au fil d’une des multiples conversations que nous sommes venus à discuter
des conditions météo d’ouverture. Plusieurs collègues leurristes se plaignant que l’ouverture est rarement
propice à notre technique de prédilection à cause des eaux froides et souvent hautes suite aux hivers pluvieux. C’est là que j’ai lancé tout de go: «pourquoi ne pas aller faire l’ouverture au soleil dans les Pyrénées
Orientales.»
Catalan d’origine, ce n’est que depuis quelques années que j’ai découvert les rivières de mon pays et tout
particulièrement le Tech. Petit fleuve qui prend sa source dans les Albères s’écoulant d’ouest en est et se
jetant dans la Méditerrannée au niveau d’Argelès sur mer. C’est la rivière de 1ère Catégorie la plus au sud
de France. Toute sa première partie se trouve dans une vallée très encaissée où elle forme souvent des
gorges profondes, ensuite à partir de Céret où elle passe en 2de catégorie elle serpente dans une plaine
côtière avant de rejoindre la mer.
Je pouvais quasiment garantir que les eaux y seraient plus chaudes qu’ailleurs et certainement les niveaux praticables.
Le mois de février nous a permis de régler tous les détails logistiques et nous voici fin prêts au soir du 11
mars, le frigo plein de victuailles, les cannes dans les fourreaux, les moulinets graissés dans les étuis, les
boîtes débordant de leurres.
Jean-Manu et Fabien me rejoignent au bord de l’eau, après 6 heures de route depuis leur Berry, pour un
briefing de pré-ouverture. L’eau est translucide et particulièrement basse. Il n’a pas plu dans la région de
tout l’hiver. Les niveaux sont équivalents à ceux d’un mois de juillet. Il va falloir la jouer en mode ultra-discret.
Le monde de la truite - Page 112
On rentre à la maison pour faire le point sur le matériel, j’attends avec impatience de voir le travail de relooking qu’a fait Jean-Manu sur certains de ses poissons nageurs qui sont devenus «abalones» (couverts
de nacre). Effectivement le résultat est aussi beau qu’en photo. Jean-Manu a travaillé très proprement et
on pourrait facilement penser que c’est l’habillage d’origine.
De mon côté je ne fais pas dans le tunning, je reste standard.
J’ai amené 3 cannes avec moi :
• Illex ashura light rig versatile : 185cm mono-brin, 1,7-7g, action fast. Aussi à l’aise avec de petits poissons nageurs que pour des leurres souples montés sur tête plombée légère. En plus sa puissance est
sous estimée, elle pêche très bien avec des PN de 9-10g.
• Illex Stream Master s1484 l : 148 cm en 4 brins, 1,5-7g, action fast-régular. Petit fleuret conçu pour
pêcher avec des poissons nageurs coulants de 4g à 6g.
• Smith troutin Spin Lag Less Boron 69 DT : 205 cm en 2 brins, 2-16g, action fast.
C’est un véritable bijoux de technologie qui permet de pêcher aussi efficacement et être aussi à l’aise avec
une cuillère n°2 qu’avec une PN de 12cm.
Et deux moulinets :
• Mitchell Mag Pro lite 1000, garni de nylon illex sporster 17/100.
• Shimano Cardiff 2000 hgs, garni de tresse Varivas super trout advance 0,8.
Côté leurres, je privilégierai les poissons nageurs sinking et ultra-sinking. Même si les niveaux sont bas les
courants restent forts et il y a de nombreux postes avec plus de 1,5m voir 2m d’eau.
Comme pour tout pêcheur passionné, la nuit a été courte et nous étions déjà réveillés quand le réveil a
sonné. Un café, on finalise la glacière pour le casse croûte et c’est parti pour l’ouverture 2016.
A l’arrivée au parking, il y a déjà 5 voitures, mais tous ont l’air de se diriger vers l’aval sur la zone de bassinage. De notre côté nous partons en amont pour s’insérer dans une zone de gorges assez larges. Il fait
frais, plus que ce que l’on pensait. Au bout de 10 minutes de pêche les anneaux sont gelés, pourtant la
météo nous annonce une belle journée ensoleillée à 18°C malgré un peu de vent.
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J’étais parti avec l’idée d’utiliser l’Illex Ashura mais c’est finalement la lag less qui m’a fait le plus de l’œil
dans le coffre. J’y associerai le Mitchell et ce sera mon ensemble pour tout le week-end car la largeur de la
rivière et le fait que les berges soient peu encombrées ne gêne pas les 2,05m.
On attaque le parcours par un long plat de 50cm à 1m de fond parsemé de blocs rocheux.
J’opte pour un Illex Tricoroll 55 HW d’un coloris flashy en attendant que la luminosité augmente.
Nous peignons méticuleusement les postes, les berges. Fabien privilégie la cuillère alors que Jean-Manu
et moi déballons la gamme des poissons nageurs.
Sans résultat sur du flashy, je monte légèrement en taille sur des coloris plus naturels avec des Ryuki
Sperhead 60 et D-Contact 63. Toujours pas concluant. Pourtant la physionomie de la rivière nous permet
de pêcher loin, voir très loin devant nous, ce n’est donc pas un problème de discrétion.
Dans les zones à courant plus soutenu, je sors les D-incite 53 et les Trout Tune 50. Mais rien n’y fait.
Jean-Manu passé aux cuillères Blue Fox n°4 méthode Charpenel n’a pas plus de succès.
En milieu de matinée nous arrivons sur des radiers ensoleillés, j’opte alors pour des cuillères Smith AR-S
n°3 qui me permettent de peigner dans peu d’eau, ce qui serait plus difficile avec un poisson nageur, mais
toujours rien. Je teste également le leurre souple dans les pouls profonds, je monte un one up shad 3
pouces sur une tête plombée de 3,5g. Je le laisse tomber tout au fond et anime lentement par de petites
saccades dans le style de la pêche au sandre. Cette technique ne donnera malheureusement pas de meilleurs résultats que les autres.
Après trois heures de pêche à alterner tous les leurres et toutes les animations de notre panoplie nous
nous arrêtons capots et déconfits à la confluence d’un petit ruisseau pour le casse croûte.
Un peu requinqués par cet en cas, nous partons explorer ce petit canyon où il est bien difficile de pêcher
à trois. Après 200m la motivation n’est plus vraiment là et le ruisseau est vraiment trop petit pour pêcher
correctement à trois.
Nous retournons donc à la voiture pour chercher un parcours no-kill beaucoup plus en amont.
Arrivés sur place, il est l’heure du pique nique et le site ne nous inspire pas trop, d’autant plus que trois
pêcheurs sont devant nous. Nous nous apercevrons que la définition de parcours no-kill ne doit pas avoir
la même définition en catalan car le temps du repas un barreur assommera deux truites qui finiront dans
son panier.
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La temps doux de l’après midi nous donne espoir qu’il ait réveillé les poissons. Nous partons donc pour un
secteur différent où la rivière est parsemée de gros blocs. Il y a des postes potentiels partout. Nous nous
appliquons donc à faire nager nos leurres en arrière des blocs, à l’avant, à laisser le courant les amener
dessous. Je crois qu’on a vraiment bien pêché. Malgré tout, pas une truite pour montrer le bout de son
nez.
Nous avons eu la sensation de passer notre journée à pêcher dans une baignoire. Pourtant Dieu sait que
cette rivière est bien peuplée en truites méditerranéennes à la robe typique.
Le dimanche, notre fine équipe renforcée de l’ami Christophe se relance à l’assaut du Tech, mais on
sentira vite que la sanction sera la même que la veille. Nous décidons donc en milieu de matinée de nous
diriger vers la Têt, l’autre rivière principale de la région qui descend du Canigou pour se jeter à la mer au
nord de Perpignan.
On se dit que deux rivières ne peuvent être complètement fermées le même jour, et pourtant si.
Nous avons prospecté deux secteurs très différents mais au final dans des conditions similaires à celles
du Tech: eaux basses et très claires.
Nous retournerons dans nos pénates, avec une idée encrée en tête : la pêche est un magnifique loisir
imprévisible qui peut vous apporter les plus belles surprises comme les plus grandes déconfitures.
Cette ouverture nous aura donné une bonne leçon d’humilité, nous n’avons plus qu’à nous remettre en
question et retourner à nos gammes de pêcheur car une rivière n’est jamais gagnée d’avance !
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