Le GFE 10 « Textile, habillement, cuir » Les données
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Le GFE 10 « Textile, habillement, cuir » Les données
Le GFE 10 « Textile, habillement, cuir » Les données actualisées et premiers repérages statistiques des évolutions de la formation, de l’emploi et du marché du travail Juin 2008 Dans le cadre de la préparation du Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles, le Conseil Régional Poitou-Charentes a demandé la réactualisation des éléments présentés dans les cahiers des Groupes Formation Emploi (GFE). Ce travail participe à la réflexion générale autour des questions sur la relation emploi formation. Pour l’ARFTLV, il s’est agi de rassembler un ensemble de données par GFE, de les analyser puis, par un travail de comparaison entre les données de 2002 avec celles de 2007, de faire un premier repérage statistique des changements intervenus sur la formation, l’emploi et le marché du travail. La temporalité de 4 - 5 ans semble être le « pas de temps minimal » permettant de faire apparaître statistiquement des évolutions. Connaître l’emploi dans une entreprise, un secteur ou un GFE revient à repérer le plus finement possible un ensemble de caractéristiques permettant de décrire les actifs occupés et les emplois. Les critères les plus connus pour les salariés sont l’âge, le genre et le niveau de formation. Quant aux emplois, ils se décrivent à partir d’informations sur l’entreprise, la catégorie socioprofessionnelle, la nature des contrats... Or la seule source rassemblant ces informations est le recensement général de la population de 1999. En attendant les résultats prévus pour mi 2009 et dans le but d’estimer la situation au plus près de 2008, il apparaît incontournable d’appliquer des tendances repérées dans des études et de confronter l’image obtenue à partir des statistiques régionales. Cette méthode de travail montre cependant des limites : il est impossible d’avoir une lecture profession par profession. Toutefois, afin de compléter l’approche statistique, l’ARFTLV a repéré un ensemble de travaux et études, documents exploités sur la partie emploi. Les principales sources statistiques mobilisées sont : • Les données de l’Enquête emploi 2005 de l’Insee ainsi que les nombreuses informations disponibles sur le site internet • Les données des Assédic Limousin-Poitou-Charentes sur l’emploi salarié ainsi que les résultats des l’enquête BMO 2008 • Les enquêtes de la DARES • Les travaux du CEREQ Afin de compléter les statistiques, les commentaires s’appuient également sur les résultats suivants : • Le rapport du groupe « Prospective des métiers et qualifications », Les métiers en 2015, Centre d’analyse stratégique • Les travaux de l'observatoire des métiers de la mode, des textiles et du cuir (FORTHAC) • Les notes sectorielles de la mission OREF de l’ARFTLV. Enfin, les travaux sont complétés par des cartes réalisées par l’IAAT. I- Les chiffres clés Les savoirs technologiques développés par les professionnels du GFE 10 (Groupe Formation Emploi) s’articulent autour des techniques de fabrication, de transformation et d’utilisation des matériaux souples. En Poitou-Charentes, selon les résultats du recensement de la population réalisé en 1999, les professions les plus représentées dans ce GFE sont : • • • • les Ouvriers non qualifiés de la confection (24 %) les Ouvriers non qualifiés du travail du cuir (17 %), les Mécaniciennes qualifiées en confection (15 %), les Ouvriers non qualifiés du textile et de la tannerie mégisserie (12 %). Ce qui situe ce GFE au 17ème rang en terme d’actifs occupés : 1,1 % de la population active régionale. Les principaux secteurs d’activité employant (en 1999) les 6 802 professionnels de ce GFE sont: • • • l’Industrie de l’habillement et des fourrures (39 %), l’Industrie du cuir et de la chaussure (23 %), l’Industrie textile (16 %). I.a. La formation professionnelle en 2007 et ses évolutions depuis 2002/2003 GFE 10 : effectif en formation initiale par établissement 2007/2008 Etablissement Commune Formation proposée Effectif NIVEAU 2 NIVEAU 3 NIVEAU 4 LYCEE POLYVALENT PRIVE SAINT JOSEPH LYCEE PROFESSIONNEL JEAN ROSTAND BRESSUIRE ANGOULEME TBT TEC.MET.SPEC:TECHNQ.HABILLAG(DIP) TBT VETEMENT (CREATION ET MESURE) TERPRO MET.MODE IND.CONNEXESPRODUCTIQUE 8 13 19 NIVEAU 5 LYCEE POLYVALENT PRIVE SAINT JOSEPH BRESSUIRE TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 5 LYCEE PROFESSIONNEL EDOUARD BRANLY CHATELLERAULT TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 19 LYCEE PROFESSIONNEL GILLES JAMAIN ROCHEFORT TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 1BEP1 METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 10 1CAP1 COUTURE FLOU 2CAP2 COUTURE FLOU TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 2 8 25 2 LYCEE PROFESSIONNEL PIERRE DORIOLE LA ROCHELLE LYCEE PROFESSIONNEL JEAN ROSTAND ANGOULEME TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 31 LYCEE PROFESSIONNEL LE DOLMEN POITIERS LYCEE PROFESSIONNEL MARC GODRIE LOUDUN TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES MC ESSAYAGE-RETOUCHE-VENTE (MC5) TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 12 8 12 LYCEE PROFESSIONNEL SIMONE SIGNORET BRESSUIRE TERBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES 15 Sources: DRAF, DRASS, Rectorat, Région - Année scolaire 2007/2008 Dans les formations préparant aux métiers du GFE 10, il y avait au cours de l’année scolaire 2007/2008, 189 élèves, apprentis et étudiants inscrits en dernière année de formation. Entre 2002/2003 et 2007/2008, les effectifs en dernière année de formation ont diminué de 35%, soit 105 formés en moins. Les formations de niveau V sont toujours majoritaires dans ce GFE représentant près de 80% des élèves inscrits en dernière année. Cependant, ces formations enregistrent une diminution importante de leurs effectifs (-37 %) sur la période 2002/2008. La formation BEP 2 ans « Métiers de la mode et des industries connexes » concentre l'essentiel (87 %) des élèves suivant une formation de niveau V. Les formations de niveaux IV représentent 20 % des élèves en 2008 et enregistrent une diminution de leurs effectifs de près de 30 %. Il n'existe pas de formations par apprentissage, ni de formations de niveaux III, II et I, dans les formations préparant aux métiers du GEF 10. GFE 10 : Evolution des effectifs en formation selon le niveau de formation, entre 2002 et 2008 250 200 150 100 50 0 en 2002/2003 Formations Niveau 5 en 2007/2008 Formations Niveau 4 Sources: Rectorat, DRAF, DRASS, Région -Année Scolaire 2007 / 2008 Les formations du GFE 10 sont toujours très féminisées puisque 96 % des effectifs sont des filles. On compte toutefois 7 élèves garçons en 2008 contre seulement 2 en 2002. Alors qu'en 2002/2003, le département des Deux-Sèvres concentre 35 % des effectifs en formation, la Charente et la Vienne 23 %, et la Charente Maritime 18 %, en 2007/2008 les effectifs se repartissent de manière égale dans ces quatre départements. Globalement, la mobilité des élèves en formation s'est élevée sur la période 2002/2008. Ainsi, en 2008, 47 % des élèves suivant une formation du GFE sont originaires d'une autre zone d'emploi que celle de l'établissement, contre 39 % en 2002. La mobilité des élèves est d’autant plus importante que le niveau de la formation est élevé puisque en 2008, 75 % des élèves en formation de niveau IV sont originaires d'une autre zone d'emploi que celle de l'établissement, contre 40 % des élèves en formation de niveau V. Les évolutions de la carte Entre 2002/2003 et 2007/2008, la carte des formations a connu quelques évolutions. On note ainsi la fermeture de deux CAP 2 ans (« Prêt-à-porter » et « Sellerie générale »). Dans le même temps, deux nouvelles formations sont apparues : un CAP 1 an « Couture flou » et un BEP 1 an « Métiers de la mode et des industries connexes ». Voici le détail des évolutions de la carte ces deux dernières années, entre 2006 et 2008 : Formation initiale sous statut scolaire 2006-2007 BEP Métiers de la Mode et Industries Connexes CAP Prêt-à-Porter 2007-2008 BEP Métiers de la Mode et Diminution -12 LP Jean Rostand - Angoulême Fermeture -24 LP Thomas Jean Main - Niort Diminution -12 LP Le Dolmen - Poitiers Fermeture -15 LP Pierre-André Chabanne – Chasseneuil sur Bonnieure Fermeture -12 LP Pierre Doriole – La Rochelle Diminution -12 LP Edouard Branly - Châtellerault Industries Connexes Fermeture -15 LP Marc Godrie- Loudun CAP Prêt-à-Porter Fermeture -15 LP Jean Moulin - Thouars Bac Pro Métiers de la Mode et Industries Connexes Productique Diminution -12 LP Jean Rostand - Angoulême Bac Pro Artis. et Mét. Art. : Vêtements accessoires de mode Ouverture +12 LP Gilles Jamain – Rochefort (transfert de P. Doriole) Fermeture -12 LP Pierre Doriole – La Rochelle Ouverture +12 LP Jean Rostand - Angoulême Total des évolutions pour les rentrées 2006 et 2007 Total BEP - 75 Total CAP - 42 Total Bac pro 0 (transferts) Total général 2006-2008 - 117 Rentrée 2008-2009 (prévisions) Formation initiale sous statut scolaire BEP Métiers de la Mode et Industries Connexes Fermeture -30 Augmentation +12 LP Pierre Doriole – La Rochelle LP Gilles Jamain – Rochefort Capacité d'accueil Charente Pour les formations initiales sous statut scolaire dispensées dans les établissements publics. 1CAP2 COUTURE FLOU PREPRO MET.MODE IND.CONNEXESPRODUCTIQUE SECBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES Ensemble du GFE Charente-Maritime Deux-Sèvres Vienne Poitou-Charentes Effectifs Effectifs Effectifs Effectifs Effectifs Capacité Capacité Capacité Capacité Capacité à la à la à la à la à la d'accueil d'accueil d'accueil d'accueil d'accueil rentrée rentrée rentrée rentrée rentrée 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 12 12 12 12 12 12 12 12 35 30 42 42 13 15 23 24 113 111 47 42 54 54 13 15 23 24 137 135 Source: Rectorat - rentrée scolaire 2007/2008 Dans l'ensemble, les formations du GFE 10 dispensées dans les établissements publics sont complètes (Attention, ces données ne concernent pas les effectifs inscrits dans un établissement privé, ce qui représente prés de 14 % des élèves). Orientation - Insertion Taux de pression et taux d'attractivité Spécialité, diplôme,niveau CHARENTE CAP EN 2 ANS 1CAP2 COUTURE FLOU BEP SECBEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES BAC PRO PREPRO MET.MODE IND.CONNEXESPRODUCTIQUE Total CAP EN 2 ANS Total BEP Total BAC PRO Total Niveau 5 Total Niveau 4 Total Niveau 3 Total Toutes Formations Enseignement Public Taux de pression CHARENTEDEUX-SEVRES MARITIME Attractivité par niveau VIENNE 50 157 126 87 154 108 157 108 157 108 143 POITOUCHARENTES Niveau 5 50 3,8% 135 96,2% 108 50 126 87 154 109 87 154 109 87 154 50 135 108 127 108 Niveau 4 Niveau 3 100,0% 3,8% 96,2% 100,0% 100,0% 100,0% 125 GFE N° 10 Source: Rectorat, pour la rentrée 2007 / 2008 Taux de pression: (nombre de voeux 1 dans la spécialité / capacité d'accueil dans la spécialité) * 100 Ce taux dépend de la demande ; il est directement lié au volume de l'offre de formation (capacité d'accueil) Taux d'attractivité: nombre de voeux 1 dans la spécialité / nombre total de voeux 1 Ce taux dépend de la demande, il est indépendant du volume de l'offre de formation (capacité d'accueil) Dans l'ensemble, les formations initiales du GFE 10 dispensées dans les établissements publics comptent plus de voeux d’orientation que de places disponibles. Ainsi, en 2007/2008, pour 100 places offertes, on compte 125 voeux. Cependant, le CAP « Couture flou » souffre d'un déficit d'attractivité puisque il y a moitié moins de voeux que de places disponibles. De même, le BEP «Métiers de la mode et des industries connexes » dispensé en Deux-Sèvres compte 87 voeux pour 100 places disponibles. (Attention, ces données concernent uniquement les formations initiales sous statut scolaire dispensées dans les établissements publics). Résultats enquête IVA 2007 - L’insertion dans la vie active en Poitou-Charentes Le GFE « Textile, Habillement, cuir» a le taux d’emploi le plus bas de tous les GFE. En effet, en février 2007, seul 28% des personnes sortant d'une des formations du GFE occupent un emploi. Ce taux d'emploi a de plus baissé puisqu'il s'élevait à 32% en 2006. Résultats aux examens Réussite aux examens Diplôme BACPRO MET.MODE IND.CONNEXES-PRODUCTIQUE BEP METIERS MODE INDUSTRIES CONNEXES CAP COUTURE FLOU CAP PRET-A-PORTER MC5 ESSAYAGE RETOUCHE Présents Reçus Taux de réussite 18 167 16 26 13 12 124 15 23 13 67 % 74 % 94 % 88 % 100 % GFE N° 10 Source: Rectorat, 2006/2007 Remarque : ces données concernent la session d’examens de 2007. Cependant, le CAP « Prêt-àporter » a été fermé l’année suivante. Les taux de réussite aux examens semblent être légèrement en deçà en 2007 par rapport à 2003, mais ils restent plutôt bons. Efficience des formations L'efficience des formations, calculée par le Rectorat, est le rapport entre le nombre d'entrants dans une formation donnée et le nombre de diplômés. L'efficience des formations de ce GFE n'est globalement pas très bonne : la formation enregistrant le meilleur résultat est le CAP en 2 ans « Couture flou » (75 %), mais le BEP et le Bac Pro «Métiers de la Mode et Industries Connexes » présentent un chiffre entre 52 et 53%, (Source : données du Rectorat, période 2005-2007) La formation continue bénéficiant de financement sur fonds publics En 2006, seules 4 personnes ont suivi une formation continue bénéficiant d’un financement public, contre 54 personnes en 2002. Sur ces 4 personnes, deux ont suivi une formation de niveau V, une personne a suivi une formation de niveau IV et une personne en formation de niveau III. ✔ Le Programme Régional de Formation (PRF) : Aucune action n'a été financée dans le cadre du Programme Régional de Formation établi par le Conseil Régional. La VAE Certification (passage en jury) CAP prêt-à-porter Un valideur : Education Nationale. On compte cinquante quatre passages en jury en 2007. Niveau Nombre V 54 I.b. L'emploi et ses évolutions Selon les résultats de l'enquête emploi 2005, 3 600 personnes travaillent dans le GFE 10 en 2005 en Poitou-Charentes. Le GFE enregistrerait ainsi une forte baisse de ses effectifs depuis 1999 (-46%). Entre 1999 et 2005, la baisse de l'emploi a été la plus forte chez les ouvriers qui enregistrent une diminution de leurs effectifs de plus de 48 %. Les artisans voient quand à eux leurs effectifs réduits de 31%. La répartition des actifs selon la catégorie socioprofessionnelle semble avoir peu évolué. Les ouvriers non qualifiés et les ouvriers qualifiés sont toujours majoritaires, représentant respectivement 52 % et 37 % des actifs du GFE en 2005. La part des artisans augmente légèrement durant la période passant de 8 % en 1999 à 11 % en 2005. Les autres catégories socioprofessionnelles ne sont pas représentées dans ce GFE. Répartition des actifs du GFE 10 par catégorie socio-profesionnelle en 1999 et en 2005 selon les tendances nationales Artisans Ouvriers non qualifies Ouvriers qualifies 0% 10% 20% 30% en 1999 40% 50% 60% en 2005 Source : INSEE, Recensement général de la population 1999 et Enquête emploi 20005 - traitement ARFTLV mission OREF - Occupant toujours une place importante, les personnes sans qualification représentent plus de la moitié (53 %) des actifs du GFE en 2005. La part des actifs ayant un CAP/BEP reste également très importante (40 %). Les diplômés de l’enseignement supérieur (bac + 2 et plus) sont quant à eux très minoritaires dans ce GFE et voient de plus leur part se réduire, passant de 2 % en 1999 à moins de 0,5 % en 2005. Les femmes restent largement majoritaires dans ce GFE, même si leur part se réduit légèrement passant de 76 % en 1999 à 70 % en 2005. Nombre d'établissements des secteurs d'activité clés Répartition par taille Secteurs d'activité ( NAF 60 ) Commerce de détail et réparation d'articles domestiques Industrie de l'habillement et des fourrures Industrie du cuir et de la chaussure Industrie textile Part des Part des Part des Part des Part des Nombre total établissements établissements établissements à d'établissements établissements établissements de 10 à 49 de 50 salariés et effectifs dans la branche de 0 salarié de 1 à 9 salariés salariés plus inconnus 13 513 44% 49 % 4% 1% 3% 210 71 126 62% 41% 52% 21 % 24 % 29 % 7% 24 % 16 % 5% 10% 2% 5% 1% 2% GFE N° 10 Source: INSEE, SIRENE - 31 Décembre 2006 Le GFE est essentiellement composé d'entreprises de moins de 9 salariés, mais on note une place plus importante d'entreprises de plus grande taille dans l'industrie du cuir et de la chaussure (17 d'entre elles comptent de 10 à 50 salariés, 7 plus de 50 salariés). Ce que disent les observatoire et centre d'études Les principales sources utilisées : • • • • Centre d’analyse stratégique – les métiers en 2015 (niveau national) DARES, Fiches métiers, 2002 (niveau national) FORTHAC, Enquête 2007 sur les perspectives d'évolution de l'emploi dans l'industrie textile (niveau national) ASSEDIC, Enquête BMO 2008 Centre d’analyse stratégique – les métiers en 2015 Les emplois d’exécution sont en repli dans le secteur du textile et du cuir depuis des décennies. Rien ne devrait modifier cette tendance lourde. Les très fortes contraintes sur les prix du fait du poids des circuits de distribution et la concurrence des pays à main-d’oeuvre bon marché rendent intenable à long terme le positionnement sur le créneau d’entrée ou de moyenne gamme pour la production sur le sol français. La survie dans ce secteur passe par de la production de haut de gamme, par de l’innovation, par de la production en série limitée et par une forte réactivité aux exigences des clients. Ces tendances devraient ainsi limiter fortement les recrutements sur les postes d'ouvriers. Les fiches métiers de la DARES Ouvriers non qualifiés du textile et du cuir Ces ouvriers exécutent la coupe, l’assemblage, la finition et les retouches des vêtements textiles ou cuirs. • • • • • • • L’évolution des effectifs est depuis vingt ans orientée à la baisse en raison de la stagnation des dépenses d’habillement, l’automatisation accrue des tâches, les délocalisations et la concurrence des pays à bas salaires. De 1997 à 2002, l’emploi a ainsi continué a diminuer (-19%). La proportion de jeunes est de plus en plus faible dans ce métier en déclin. Ces métiers sont très féminisés. Le niveau de formation est très faible, notamment du fait de l’absence de renouvellement des générations. Les employeurs sont essentiellement des petites et moyennes entreprises. Les salaires sont parmi les plus faibles des ouvriers non qualifiés. Le turn-over est élevé, toutefois une partie du personnel évolue en interne vers des postes d’ouvriers qualifiés. Le chômage, notamment celui de longue durée est très important. Ouvriers qualifiés du textile et du cuir Ces ouvriers qualifiés sont des spécialistes de la coupe, de l’assemblage, de la confection et des retouches des vêtements en textile et en cuir. • • Les effectifs sont en baisse (-24% entre 1997 et 2002). Les métiers vieillissent : le poids des plus de 50 ans est passé de 20 à 28% entre 1997 et • • • • • 2002. Les non diplômés restent très nombreux (44%). Les embauches sont rares, ces métiers sont alimentés surtout par des mobilités internes aux entreprises. Les salariés sont majoritairement employés dans des petites ou moyennes entreprises. Le salaire médian est assez faible pour des ouvriers qualifiés. Le chômage est à un niveau élevé. Il est alimenté notamment par de nombreux licenciements. Un tiers des demandeurs d’emploi a plus de 50 ans, ce qui rend les sorties du chômage difficiles. FORTHAC, Enquête perspective emploi Les tendances repérées par famille de métiers montrent des perspectives de développement dans les domaines de la commercialisation et de la logistique. La partie production risque quant à elle d’être confrontée à des baisses d’effectifs. ASSEDIC, Enquête BMO 2008 • • • • 32% des établissements de l'industrie du textile et du cuir déclarent un projet de recrutement en 2008, représentant un total de 178 projets de recrutements. Les métiers de techniciens et agents de maîtrise du cuir et du textile comptent 34 projets de recrutement en 2008, contre 40 en 2007 et apparaît ainsi comme une des catégories de métiers enregistrant une des plus fortes variations à la baisse du nombre de projets de recrutements. 99 projets de recrutements sont annoncés dans les métiers d'ouvriers qualifiés du textile et du cuir, dont 52 % seraient difficiles. 56 projets de recrutements sont annoncés dans les métiers d'ouvriers qualifiés du textile et du cuir, dont 27 % seraient difficiles. I. Le marché du travail et ses évolutions Offres et demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE Offres Offres Offres durables temporaires occasionnell (CDI et CDD (CDD< 6 es (CDD< 1 mois) mois) > 6 mois) Total des offres en 2007 Métiers (ROME) Evolution Part des entre mars moins de 30 2007 et mars ans (en %) 2008 DEFM en Mars 2008 Personnel des industries des matériaux souples (textile, habillement, cuir) 1 1 Trieur-classeur des industries des matériaux souples nd 3 3 Teinturier-coloriste/Teinturière-coloriste des industries des matériaux souples nd nd Préparateur/Préparatrice de produits des industries des matériaux souples nd nd nd nd 9 - 5 6 nd nd nd 5 nd 2 4 5 28 2 Patronnier-gradeur des industries des matériaux souples 23 1 28 Opérateur/Opératrice d'atelier de coupe des industries des matériaux souples 1 1 Apprêteur/Apprêteuse des industries des matériaux souples 1 1 Conducteur/Conductrice de machines de filature textile 1 1 Conducteur/Conductrice de machines de fabrication de produits textiles 100 % 4 4 35 1 41 Opérateur/Opératrice d'assemblage-montage des industries des cuirs et peaux et matériaux associés 35 9% 6 4 Opérateur/Opératrice d'assemblage-montage des industries de l'habillement 99 et autres fabrications à base d'étoffes 135 18 % - 6 67 8 Opérateur/Opératrice de tannerie-mégisserie Conducteur/Conductrice de machines d'ennoblissement textile 2 13 1 nd 16 Opérateur/Opératrice de finition des industries des matériaux souples 9 22 % - 3 Visiteur-contrôleur/Visiteuse-contrôleuse des industries des matériaux souples nd 25 % nd 26 Réparateur-retoucheur/Réparatrice-retoucheuse en habillement 39 26 % - 4 78 Fabricant/Fabricante de vêtements sur mesure ou en petite série 63 32 % - 7 nd 100 % nd 21 57 % - 2 Personnel artisanal de l'habillement, du cuir et du textile 21 5 38 37 3 Fabricant/Fabricante d'articles de chapellerie 11 6 5 2 1 Fabricant/Fabricante d'articles en cuir et autres matériaux souples (hors 18 vêtement) 7 Réparateur/Réparatrice d'articles en cuir et autres matériaux souples 11 - 1 Agents d'encadrement de fabrication industrielle 4 3 7 Agent d'encadrement des industries des matériaux souples nd Techniciens de fabrication, contrôle 2 2 Technicien/Technicienne des industries des matériaux souples nd 100 % 201 Personnel des industries des matériaux souples (textile, habillement, cuir) 212 15 % 129 Personnel artisanal de l'habillement, du cuir et du textile nd 39 151 11 75 50 4 135 32 % - 13 4 3 7 Agents d'encadrement de fabrication industrielle nd 0% nd 2 2 Techniciens de fabrication, contrôle nd 100 % nd 339 Total offres et demandeurs d'emploi 354 22 % - 15 118 206 15 Source : DRTEFP - Année civile 2007 et mars 2008 GFE 10 Remarque : L'abréviation nd indique que l'effectif est inférieur à 5. Pour des raisons de secrets statistique, ces effectifs ne peuvent apparaître sur ce tableau. Les demandeurs d'emploi Au 31 mars 2008, 354 personnes recherchent un emploi dans l’un des métiers du GFE 10. La quasi totalité de ces demandeurs d'emploi sont inscrits sur des métiers de personnel des industries des matériaux souples et de personnel artisanal de l'habillement, du cuir et du textile. Entre 2004 et 2008, le nombre de demandeurs d'emploi dans ce GFE enregistre une baisse de plus de 40 %. Dans le métiers de personnel des industries des matériaux souples, on observe une diminution importante du nombre de demandeurs d'emploi qui passe de 395 en 2004 à 212 en 2008. Sur la période 2004/2008, la part des demandeurs d'emploi de longue durée s'est réduite, passant de 15 % à 8 %. A l'inverse, les demandeurs d'emploi âgés de 50 ans et plus voient leur part augmenter, représentant désormais 33 % des demandeurs d'emploi du GFE contre 24 % en mars 2004. La part des femmes et celle des jeunes de moins de 30 ans n'a pas évolué, ces catégories de personnes représentant respectivement 86 % et 22 % des demandeurs d'emploi inscrits sur un des métiers du GFE. Le niveau de formation des demandeurs d’emploi Répartition des demandeurs d'emploi du GFE 10 selon leur âge et leur niveau de formation, en mars 2008 46 ans et plus 25 à 45 ans Moins de 25 ans 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% Moins de 25 ans 25 à 45 ans 46 ans et plus VI et V bis 10,30% 10,10% 45,80% V : BEPC-BEP-CAP 46,2 % 71,1 % 50,0 % IV : Bac-BTN-BT-BP 43,6 % 14,1 % 3,0 % III : Bac+2 4,0 % I-II : Bac+3 ou bac+4 0,7 % 100% 1,2 % Source: DRTEFP - au 31 mars 2008 La répartition des demandeurs d'emploi selon leur niveau de formation a peu évolué entre 2004 et 2008. Plus de la moité d'entre eux (60 %) possède un niveau de formation équivalent au CAP/ BEP et près d'un quart n'ont pas de diplôme. C'est chez les demandeurs d'emploi de plus de 45 ans que l'on retrouve le plus les personnes sans qualification. Les demandeurs d'emploi disposant d'un niveau Bac représentent 13 % des demandeurs d'emploi inscrits sur les métiers du GFE. C'est dans la catégorie des demandeurs d'emploi de moins de 25 ans que sont le plus représentés les personnes disposant d'une formation de niveau V. Les personnes disposant d'une formation supérieure (BAC+2 et plus) représentent 5 % des demandeurs d'emploi du GFE et se retrouvent essentiellement dans la tranche d'âge des 25 à 45 ans. L’offre d’emploi En 2007, 339 offres d'emploi ont été déposées à l'ANPE sur l'un des métiers du GFE, ce qui représente une augmentation de 21% du nombre d'offres déposées par rapport à 2003. La quasi totalité des offres se concentre sur les métiers de personnel des industries des matériaux souples (60 % des offres déposées) et de personnel artisanal de l'habillement, du cuir et du textile (38 % des offres). Ce dernier domaine professionnel compte d'ailleurs en 2008, le double d'offres qu'il n'en comptait en 2003. Comme en 2003, 60 % des offres d'emploi publiées en 2008 sont des offres temporaires (CDD de 1 à 6 mois). Les offres d'emploi durable voient leur part augmenter passant de 30 % en 2003 à 34 % en 2008. A l'inverse, la part des offres occasionnelles diminue, ces offres représentant 4 % en 2008, contre 9 % en 2008. Sept personnes sur dix inscrites à l’ANPE sur l’un des métiers du GFE 10 en 2006, sont sorties du chômage, en 2007 (indicateur : taux d’écoulement). Tension sur le marché du travail Selon le graphe des métiers (DRANPE Poitou-Charentes, 2007), les demandeurs d'emploi positionnés sur les métiers d'opérateur d'assemblage-montage des industries de l'habillement et autres fabrications à base d'étoffes, et de fabricant de vêtements sur mesure ou en petite série rencontrent plus de difficultés à s'insérer sur le marché du travail. SYNTHESE DU DIAGNOSTIC A – CONTEXTE Ce Groupe Formation Emploi regroupe des emplois de production mettant en œuvre des compétences techniques et des savoir-faire liés à la fabrication de textile, à la confection industrielle ou artisanale de vêtements et de produits en cuir (chaussures, maroquinerie…). Dans un environnement fortement concerné par la mondialisation, avec une forte concurrence des pays à faible coût de main d’œuvre, le positionnement des deux sous-groupes d’activités se distingue assez nettement. Dans le premier qui concerne les secteurs industriels des métiers de l’habillement et du textile, on note une forte restructuration qui a conduit à une perte massive d’emplois de production. Les entreprises de ce secteur sont marquées par une évolution des marchés vers de petits volumes et des productions plus techniques et spécialisées. Toutefois, il est possible que l’industrie française se stabilise et il semble, que pour répondre à la demande et rester dans la course, les entreprises, devront développer leur compétitivité autour de l’innovation et des nouveaux besoins en termes de qualification et de compétences de leurs salariés. Dans le second groupe qui concerne les activités liées à l’artisanat du cuir et de l’habillement on observe une tendance à la diversification des activités avec une demande croissante du public portant sur des produits en pleine évolution où la relation au client repose sur la réponse à la demande. En outre, la situation des artisans les amène à accueillir moins de jeunes dans leurs entreprises, ce qui peut mettre en danger la transmission faute de futurs artisans ou repreneurs bien formés. Des emplois existent dans l’artisanat, mais il faudra certainement redynamiser ces métiers pour répondre à la croissance constatée des activités. De ce fait, il faudra accompagner les projets de création et de reprise, en tenant compte de la réalité et des évolutions par un accompagnement formation. Dans les deux cas, la créativité, l’innovation et la recherche de produits nouveaux et de qualité constituent le potentiel de croissance des entreprises en particulier des PME, potentiel qu’il semble urgent d’exploiter et d’accompagner. Il est possible dans ce secteur de développer des structures de coopération avec des cellules de veille technologique. En outre, il semble qu’un des leviers de croissance des entreprises réside dans la capacité à concilier délocalisation et production locale. Cela signifie apporter aides et financements mais également offrir un accompagnement qui viendra en soutien aux investisseurs de proximité. Ces accompagnements seront présents pour aider à répondre à « comment financer l’innovation ? ». Il semble important de développer des rencontres entre PME et de mobiliser des « réseaux »(6) pour échanger les expériences et les compétences, favoriser la mise en relation avec des fonds d’investissements ou encore apporter l’aide d’experts sur les financements, en matière d’export ou de contrats internationaux, développer l’EDI : Echanges de documents informatisés…et toutes les nouvelles technologies de logistique. B – LES MÉTIERS, LES EMPLOIS (6) Type « réseau des gazelles » : réseau qui labellise 2 000 PME, entreprises indépendantes comptant moins de 250 salariés, réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros et qui ont connu la plus forte croissance sur deux années consécutives, qui seront accompagnées, dans un programme spécial gouvernemental par des spécialistes de hauts niveaux et des ressources financières. B – LES METIERS, LES EMPLOIS Certes, des emplois vont perdurer dans des structures sans doute de taille plus réduite, pour l’activité industrielle. Mais, globalement, le peu d’attractivité des formations et les problèmes de restructuration très médiatisés génèrent des tensions par exemple sur certains métiers spécialisés tel que celui de coupeur. Les évolutions technologiques apparaissent à plusieurs niveaux et sont en lien direct avec les évolutions économiques. Elles associent rapidité et créativité. L’enjeu majeur repose sur la capacité à disposer de personnels qualifiés sur les nouveaux postes et compétences que ces évolutions requièrent pour travailler sur des produits « nouveaux » et/ou « évolutifs ». Toutefois, il est important de souligner que la maîtrise ou la connaissance des métiers de base du textile et de l’habillement restent indispensables pour l’exercice des professions dans ce domaine. En effet après des périodes d’industrialisation et d’automatisation, le secteur doit se réorganiser autour d’unités de plus faibles effectifs, poly-compétents. Il en est de même pour les artisans et futurs créateurs. Les industriels ont également noté des besoins émergents sur des fonctions transverses telles que la distribution, l’export, la logistique, (approvisionnements, expéditions, optimisation des systèmes d’information) ; ce qui suppose une mutualisation et une économie d’échelle. C – LES ENJEUX EN MATIERE DE FORMATION Sur une offre régionale de formation assez resserrée, qui attire globalement peu les élèves (à part quelques exceptions comme le BEP métiers de la mode et industries connexes), Il n’y a pas en tant que tel de problème d’orientation. Il y a en effet peu de demandes de la part des entreprises. Toutefois, les nouvelles technologies requièrent de nouvelles compétences. Les technicités acquises au niveau V sont ressenties par les entreprises comme insuffisantes, même si le besoin d’une solide formation de base aux techniques propres à ces métiers reste le minimum requis à préserver. Les besoins exprimés de formation à des niveaux supérieurs tels que le niveau III progressent. Evidemment ces besoins resteront limités et compte tenu du resserrement de l’offre industrielle les réponses devront se traiter dans une perspective d’organisation interrégionale de l’offre. L’autre point important qui marquera ce GFE c’est la réussite de la reconversion des salariés touchés par les restructurations. En particulier l’anticipation de ces reconversions pensée au niveau des territoires. Dans un souci de transfert de compétences, elles pourraient permettre de répondre aux besoins exprimés par les artisans du secteur : reprise d’entreprise, technicité et services de proximité. En résumé, la demande se situe davantage sur des formations d’adaptation, des formations professionnelles et, dans tous les cas des formations courtes. Il s’agit de penser un accompagnement avec un véritable travail de rapprochement et de concertation de tous les acteurs de la formation sur les territoires.