Aimez-vous les uns les autres » Jean 15, 1- 8.

Transcription

Aimez-vous les uns les autres » Jean 15, 1- 8.
Dimanche 10 Mai 2009
Diane BARRAUD, pasteure au Picoulet, une fraternité de la Mission
Populaire Evangélique de France à Paris. Avec la participation du
comédien Philippe THONNEY.
« Aimez-vous les uns les autres »
Jean 15, 1- 8.
Musique : CD « Le concert des Nations » - La capella Reial de Catalunya – Jordi Savall :
Concerto brandebourgeois, plage 1 : Concerto 1 FA Majeur. BMV 1046.
Salutation :
DB : Bonjour à toutes et à tous. Nous sommes ensemble pour un temps de culte. Ouvrons
nos cœurs, nos corps et nos intelligences à la lumière d'une Parole qui se fait présence.
Nous sommes encore dans le temps liturgique de la fête de Pâques, recevez donc cette
salutation :
Vienne la paix traverser vos angoisses, en Christ ressuscité ;
Vienne la lumière illuminer vos nuits, en Christ ressuscité ;
Vienne la joie effacer vos peines, en Christ ressuscité ;
Prière :
Prions ensemble :
Dieu notre Père,
Nous venons près de Toi comme auprès d'une source
Fais-nous entendre Ta Parole
Et comble-nous de Ta présence
Que l’Esprit Saint souffle en nos cœurs,
Et nous connaîtrons Ton amour
Amen.
PT : « Tu as montré ton amour pour ton peuple, Seigneur! - Ainsi s'écrient tous ceux qui
prient le psaume quatre-vingt cinq Tu as montré ton amour pour ton peuple,
Tu as fait revenir ses captifs,
Tu as enlevé sa faute, tu as couvert tout son péché.
Fais-nous revenir, Dieu notre Sauveur !
N'est-ce pas Toi qui reviendras nous faire vivre ?
Et Tu seras la joie de ton peuple.
Montre-nous Ta fidélité, Seigneur, et donne-nous Ton salut.
J'écoute ce que dit Dieu.
Il dit « Paix »! pour son peuple et pour ses fidèles,
Mais qu'ils ne reviennent pas à leur folie !
Fidélité et vérité se rencontrent,
Justice et Paix s'embrassent.
La Vérité germe de la terre, et la justice se penche du ciel.
Le Seigneur donne le bonheur, et notre terre donne son fruit.
La justice marche devant lui, et ses pas tracent le chemin » (Psaume 85)
Louange : (texte légèrement adapté de Francine Carillo)
DB : Dieu, je veux dire ta louange !
Dieu, depuis l'aube du temps Tu es,
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Et ton nom passa dans notre histoire comme passe la source au désert.
Depuis l'aube des temps Tu es,
Et ton nom résonne de mille noms au creux de nos vies.
C'est une route, aux jours où monte la tentation de s'arrêter
C'est une paix, dans la violence qui barre nos relations
C'est une tendresse, quand la morsure de la solitude se fait vive
C'est une confiance, aux nuits où l'angoisse déborde
C'est une vérité, quand tout ressemble à rien
C'est un avenir quand demain se dérobe.
Dieu, depuis l'aube des temps, Tu es
Et ton nom chaque jour nous invente un chemin.
Au silence de nos cœurs, viens souffler ton nom pour aujourd'hui.
Musique : CD « Le concert des Nations » - La capella Reial de Catalunya – Jordi Savall : Concerto
brandebourgeois, plage 1 : Concerto 1 FA Majeur. BMV 1046.
Prière de repentance et paroles de grâce :
DB : Nous allons maintenant partager la prière de repentance.
Elle sert à poser un regard de vérité sur nos vies, dans leurs beautés et leurs laideurs, afin de recevoir le pardon,
la liberté et la confiance.
Prions :
Dieu qui aime,
Nous venons devant toi avec nos amours blessés, déçus, et nos difficultés à aimer ;
Guéris-nous.
Dieu de justice,
Nous venons devant Toi avec nos injustices et celles du monde ;
Délivre-nous.
Dieu de paix,
Nous venons devant Toi avec nos violences et les guerres du monde ;
Libère-nous.
Amen.
PT : « Vous êtes aimés par Dieu », dit la lettre aux Colossiens, « vous êtes aimés par Dieu, le Seigneur vous a
pardonnés. Ainsi, pardonnez-vous les uns les autres, et revêtez l'amour. Que règne en vos cœurs la paix du Christ,
et que Sa Parole habite parmi vous dans toute sa richesse ».
Amen.
Musique: Gloire à Dieu
Liturgie de la Parole :
DB : Autour de la lecture de la Bible, nous vous invitons maintenant dans notre conversation biblique et…
humaine. Les textes d’aujourd’hui offrent à notre méditation ce qui fait sans doute le cœur de toute existence,
individuelle et sociale : l’amour. Comme souvent dans la Bible, pas d'illusions ni de romantisme, même sur ce
thème. Entendez d’abord un extrait du chant écrit par le prophète Esaïe, au cinquième chapitre de son livre :
« Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile.
Il y a travaillé la terre, il a enlevé les pierres, il y a mis un plant de choix. Au milieu, il a installé une tour et a
creusé un pressoir. Il attendait de beaux raisins, mais il n'en a eu que de mauvais.
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PT : Et maintenant, habitants de la ville du Seigneur, c'est à vous de juger entre moi et ma vigne !
Pouvais-je faire pour elle plus que je n'ai fait ?
J'attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle produit de mauvais ?
Eh bien je vais vous dire ce que je vais faire à ma vigne : j'enlèverai la haie qui l'entoure, et les troupeaux y
brouteront. Je ferai une brèche dans son mur, elle sera piétinée. Elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des
épines et des ronces. La vigne du Seigneur de l'univers, c'est son peuple, c'est la maison de Jacob. Il en attendait le
droit, et c'est l'injustice. Il en attendait la justice, et il ne trouve que les cris des malheureux. »
Musique: Passion selon St-Jean de Bach - Intro du premier choral. No.1
DB : L’image de la vigne se prolonge dans la Bible, au-delà de cette conclusion sévère et de l’amour déçu.
Voici l’Evangile de Jean, quelques extraits du commencement du chapitre 15 :
PT : « Je suis la vraie vigne, et mon père est le vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit il l’enlève,
et tout sarment qui porte du fruit, il le taille, afin qu’il en porte plus encore. Déjà vous êtes taillés par la parole
que je vous ai dite ! Demeurez en moi, comme je demeure en vous. Je suis la vigne, vous êtes les sarments : celui qui
demeure en moi et en qui je demeure, il portera du fruit en abondance.
Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Voici mon commandement : aimezvous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Prédication (Sous forme d’un dialogue entre Diane Barraud et Philippe Thonney) :
- J'aime bien cette idée, moi. Aimer, c'est comme être un beau fruit, une grappe de raisin généreuse, dont les
grains sont mûris au soleil... du coup ceux qui s'approchent seront désaltérés, fortifiés, réjouis... Tu me vois
belle grappe de raisin?
− Pourquoi pas, mais... disons que c'est plus facile à dire qu'à faire.
− Oh, tout de suite! Tu es pessimiste aujourd'hui?
− Non, j'essaie juste d'être réaliste, et puis j'étais en train de lire un autre texte sur le même thème, écoute: c'est
dans la première lettre de Jean, au chapitre 3 :
« Mes petits enfants, n'aimons pas seulement en paroles, avec de beaux discours, mais en actes et dans la vérité.
Voilà comment nous reconnaîtrons que nous sommes de la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur,
car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il discerne tout. Mes bien aimés, si notre cœur
ne nous accuse pas, nous nous adressons à Dieu avec assurance ; et quoi que nous demandions, nous l'obtenons de
lui, parce que nous gardons ses commandements et faisons ce qui lui plaît. Et voici son commandement : croire au
nom de son Fils Jésus-Christ et nous aimer les uns les autres, comme il nous en a donné le commandement. »
− Euh... pas sûr d'avoir tout compris. Mais la conclusion reste « Aimez-vous les uns les autres ». Je peux
continuer d'être une belle grappe de raisin qui se dore au soleil...
− Si tu veux! Moi je me suis arrêtée sur le début du texte. « N'aimons pas seulement en paroles et par de beaux
discours, mais en actes et dans la vérité ». Franchement, « Aimons-nous les uns les autres » tout le monde est
d'accord pour le dire, l'approuver, et affirmer que c'est ça qui fera tourner le monde. Mais dans la réalité, c’est
plus compliqué… regarde comment on vit. A commencer par la famille... c'est bien l'endroit où on imagine de
l'amour, et où on en a besoin. Or, tu connais combien de familles où ça marche sans problèmes? Et combien où
les déchirures sont si profondes qu'on tombe dans le silence, quand ce n'est la haine. Et il faut des années, voire
des générations pour retrouver le dialogue et la paix – quand on les retrouve –.
− C'est vrai, ça existe. Mais l'amour n'est pas mort pour autant.
− J'espère bien ! Regarde aussi nos sociétés en pleine crise, est-ce que c'est vraiment l'amour qui préside à
l'économie et à la politique? Permets-moi parfois d'en douter...
− Oui, bon, il ne faudrait pas rêver non plus.
− Mais si, justement ! A quoi ça servirait l'amour si c'est juste pour que des gens de bonne volonté essaient d'être
aussi beaux que des grappes de raisin mûr ! C'est bien ce que je disais: « Aimer en actes, et dans la vérité »,
facile à dire, pas facile à faire…
− Je m'incline. Pas facile à faire. Et je reconnais que parfois, je me sens une grappe un peu chétive ou acide.
Mes semblables m'énervent plus que d'attirer ma sympathie. Mais je n'arrête pas de vouloir aimer pour autant.
− Et moi je me sens comme une grappe qui a du mal à mûrir. Je voudrais aimer les gens mais je n'ai pas toujours
l'impression que ça les rende heureux. Peut-être que je m’y prends mal. Ou c’est peut-être parce que c'est moi
qui ai besoin d'être aimée, au fond.
− Qui n'en a pas besoin. Je pense à ma voisine âgée et toute seule chez elle ; elle n'a plus tellement de force
pour sortir. Sa solitude doit être terrible, et parfois quand je la vois elle a l'air un peu triste.
Pourtant quand on commence à se parler son visage s'éclaire, sa joie devient communicative. C'est fort tout de
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même. Elle pourrait se sentir comme une grappe qui a fini son temps, desséchée à force d'avoir trop mûri... Je
me demande comment elle fait pour rester capable d'amour et de bonheur si simplement, dans ces conditions.
− Les vendanges tardives font les vins les plus doux... oh pardon, je pousse l'image un peu loin. Enfin. Ce n'est
donc peut-être pas pour rien que dans la Bible, l'amour est un commandement.
− Je ne suis pas très bien ton raisonnement.
− Aimer ce n'est pas facile. Et pourtant, quand l'amour est là, c'est bon, c'est la vie! Que ce soit dans la famille,
ou dans les relations de voisinage ou de travail, et même dans le climat social. L'amour a toute sorte de visages
et il nous comble. Mais souvent on ne le trouve pas, on ne sait pas comment le faire vivre.
− Alors?
− Alors, le « commander », c'est peut-être pour nous inciter à continuer à le chercher. Et en même temps, c'est
« un miroir de nos faiblesses », comme disait Calvin. C'est-à-dire : nous n'y parvenons jamais, à nous aimer les
uns les autres aussi bien qu'on le voudrait et qu'on l'imagine. Les douleurs du monde, et les nôtres, en sont le
reflet. Entendre encore et encore « Aimez-vous les uns les autres », ça pourrait nous décourager, voire nous
culpabiliser, nous les handicapés de l'amour.
Mais heureusement le texte que j'ai lu continue avec cette magnifique phrase « Si notre cœur nous accuse, Dieu
est plus grand que notre cœur, et il discerne tout »
Tout, y compris nos difficultés à aimer en acte et en vérité. Donc inutile de se voiler la face et de s'illusionner.
Et inutile de passer beaucoup de temps dans l'accusation de soi, ou des autres. L'amour dans la réalité, ce n’est
pas si évident. Dieu le sait et ne nous juge pas.
− Au contraire, il nous apprend.
− Pardon ?
− Aimer, ça s’apprend. Ça me semble logique. S'il n'y a pas de désespoir, et pas non plus d'évidence de l'amour,
c'est que l'amour s'apprend. Modestement, même si je ne suis pas une grappe aussi magnifique que j'en rêvais il
y a cinq minutes, j'ai l'impression d'avoir un peu appris à aimer au cours de mon existence. Appris à écouter les
autres, à leur faire de la place, à agir en concertation et pas tout seul dans mon coin, enfin plein de petites
choses très quotidiennes et réelles. Et puis quand Jésus dit à ses disciples « Comme le Père m'a aimé, moi aussi
je vous ai aimés », ça veut bien dire qu'il est comme un modèle, non? Quel sens y aurait-il à lire et relire son
histoire et ce qu'il a dit, si ce n'est qu'il nous donne des pistes... pour vivre, et pour aimer.
− « Demeurez en moi, comme les sarments attachés à la vigne », c'est à peu près ça que tu lisais? En effet, nous
voilà moins seuls avec nos difficultés à aimer. Il y aura toujours ces textes à lire et ces paroles à entendre, ce
Seigneur à interpeller pour traverser nos fragilités.
− Alors tu redeviens optimiste !
− Oh mais je n’ai jamais cessé d’espérer l’amour en actes et dans la vérité, humblement. Je sais même qu'il
existe, parfois !
Pense par exemple à ceux qui ont démarré l'aventure de la Mission populaire évangélique de France, là où je
travaille. Ce pasteur écossais, Mac All, qui vient prêcher l'Evangile en plein quartier ouvrier de Paris, au
lendemain de la Commune et de sa répression sanglante. Ne fallait-il pas croire très fort à l’amour pour venir se
plonger ainsi dans un quartier meurtri et misérable, et espérer y partager une Bonne Nouvelle? Tu te souviens ?
Je t’ai raconté l’histoire…
- Oui, je me souviens: le pasteur était là avec sa bonne parole, mais finalement c’est un ouvrier qui lui a appris
l’Evangile ! Quand il a répondu à sa prédication: « Ouais! Si on nous annonçait un parole de liberté et de
réalité, nous serions d’accord de l’écouter ! »
- Exactement! C'est ça l'amour, construire avec l'autre que l'on rencontre, lui laisser toute sa place et faire
confiance aussi à sa perception et à ce qu'il dit. Mac All était parti évangéliser les ouvriers, avec les ouvriers il a
appris à mettre en œuvre un amour solidaire !
D'une autre manière, pour voir l'amour en actes, il suffit de penser à la voisine dont tu me parlais tout à l'heure.
Elle est fragile, le vide se fait autour d'elle, à cause de l'âge et parce que son corps ne peut plus la porter comme
avant pour aller vers les autres. Eh bien, elle n'en reste pas aux amours perdues, elle ose au quotidien les
conversations et l’accueil qui se présentent. Elle ose un amour nouveau. Ça ne doit pas être facile, mais c'est un
amour possible et réel, au jour le jour.
- Et l'amour dans l'économie et la politique, comment tu vois ça?
- Vaste question. Une chose sur cette économie qui vient de se casser magistralement la figure et nous plonge
tous dans la crise. J'observe qu'elle est conduite avant tout par des objectifs de rendement financier, si possible
très lucratifs. A coup de recherche de profit, de produits financiers de plus en plus élaborés et abstraits, elle
oublie que derrière la bourse il y a des hommes et des femmes qui travaillent. Trop souvent, on les exploite.
Alors qu'il est possible de faire autrement : une économie qui fait passer les conditions sociales des personnes et
leur dignité en premier, pour organiser une économie réelle basée sur des échanges de bien et du travail. Ça
s'appelle le commerce équitable et ça marche. J'y reconnais cet amour qui s'appelle respect et considération de
l'autre. Je ne dis pas que c'est simple, mais je crois qu'on peut le choisir à toutes les étapes du processus
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économique.
- Et sur la politique, tiens, tu me donnes des idées, je pense aux migrants. On est encore loin d'écouter leur
parole, comme l'a fait Mac All avec la parole des ouvriers. On en vient plutôt à criminaliser ces voyageurs en
quête de vie, et ceux qui accomplissent à leur égard un simple devoir de solidarité.
- Oui, ça c'est carrément du désamour ! Alors qu'on sait bien qu'on peut apprendre à vivre ensemble, puisque les
quartiers les plus métissés sont toujours les plus favorables à des lois et des pratiques accueillantes. Ou du moins
pacifiques.
- Et on pourrait estimer les migrants capables de formuler leur projet, leur vision, leur besoin. Cela n'a rien
d'une invasion barbare. Et ça nous donnerait des idées, j'en suis sûr, pour construire un monde plus équilibré.
- Eh bien, oui. Considérer d'abord la personne humaine, sa dignité, ses besoins et ses capacités. C'est ça, l'amour
du prochain en économie et en politique. Et sans doute dans pas mal de domaines.
- Avec ça j'ai encore plus envie d'être une belle grappe qui mûrit au soleil.
Musique: Duruflé - Ubi caritas
Confession de foi : (Texte de Jacotte Delbart, Arcueil)
« La Résurrection essentielle, capitale, c’est celle dont on fait l’expérience. Toute vie est une suite, un
apprentissage de morts et de résurrections.
Il y a deux signes qui nous montrent qu’on est ressuscité : d’abord, on s’aperçoit qu’on était mort. Tant qu’on
est mort, on ne se rend pas compte, on n’a pas mal, on ne souffre pas, on ne sent rien. Mais si on ressuscite, on
prend conscience de sa mort, d’avoir vécu mort ; on découvre toute l’étendue de sa mort. On s’effare : comment
ai-je pu supporter cela si longtemps ? Je ne croyais pas, je n’attendais rien, j’étais sans espoir, je n’aimais rien,
ni personne, et je me trouvais bien, je n’avais rien à me reprocher !
Et le second signe : la vie à laquelle le Christ nous ressuscite, c’est la vie éternelle : nous découvrons qu’il existe
dès maintenant une vie qui pourrait durer toujours. Dès qu’on ressuscite, la vie à laquelle on s’éveille est d’une
telle abondance de joie et d’amour qu’on pourrait en vivre sans fin. Elle réunit ces deux caractères apparemment
contradictoires ; pour une telle vie on pourrait mourir tout de suite et on pourrait en vivre toujours.
On constate qu’il y a en nous deux sortes de vie : une pauvre vie triste, mesquine, ennuyée et ennuyeuse (pourvu
qu’elle ne s’immortalise pas) ; et une autre vie si intense et si savoureuse que l’éternité ne l’épuise pas.
C’est de cette vie que le Christ parle, et quand j’en vis, je sais qu’elle n’est pas de moi, je puis la perdre,
l’étouffer… ou m’y ouvrir ; mais quand elle me porte : personne ne m’en fera douter.
Ce qui est important, ce n’est pas l’« éternisation », c’est ce qu’on a à éterniser.
La vie à laquelle Christ nous ressuscite, c’est une vie d’amour, c’est la sienne. Jésus est l’homme qui a trouvé de
quoi mourir et de quoi vivre toujours.
Avez-vous connu un milieu où l’on ressuscite, tellement on est aimé ? »
Musique : CD « Le concert des Nations » - La capella Reial de Catalunya – Jordi Savall : Concerto
brandebourgeois, plage 1 : Concerto 1 FA Majeur. BMV 1046.
Prière d'intercession :
DB : Ensemble prions les uns pour les autres, et pour le monde.
Dieu notre Père,
Nous avons entendu Ta Parole, qu'elle nous nourrisse et donne force et joie à nos gestes d'amour.
Fais-nous vivre de Ta vie, apprends-nous à aimer !
PT : En Christ Tu connais le chemin de la souffrance,
Et la force de l’amour qui permet de la traverser.
Conduis à la vie ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur cœur.
DB : En Christ tu as traversé l'humanité, et côtoyé ses injustices et ses violences.
Apprends-nous le pardon, la paix et l'amour, comme alternative à la guerre et à la violence économique.
PT : En Christ tu as parcouru des chemins nomades.
Accompagne ceux qui sont en exil, choisi ou non,
Et enseigne-nous la justice et l'amour dans l'accueil des migrants.
DB : En Christ tu as vaincu la mort,
Donne l’espérance et la paix à ceux qui voient approcher la fin, comme à ceux qui traversent le deuil.
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Seigneur nous t'en prions, toi pour qui nous sommes des enfants bien aimés. Et nous Te disons avec confiance la
prière que Jésus nous a laissée : (Notre Père à deux voix)
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire
Aux siècles des siècles,
Amen.
Musique : CD « Le concert des Nations » - La capella Reial de Catalunya – Jordi Savall : Concerto
brandebourgeois, plage 1 : Concerto 1 FA Majeur. BMV 1046.
Envoi et Bénédiction (d’après Charles Singer) :
PT : « Il faut se lever avec Lui, c’est le troisième jour,
Et rouler de côté
Les lourdes pierres qui empêchent la vie de hisser ses voûtes vers le ciel
Il faut se lever avec Lui, c’est le troisième jour,
Détacher la vie du repli sur soi,
Car elle est appelée au dépassement de l'amour et de la rencontre
Il faut se lever avec Lui, c’est le troisième jour,
Et se mettre comme l’Evangile à apprendre l'amour et construire la vie ! »
DB : Que le Seigneur vous bénisse,
Chaque jour Son amour vous porte,
Chaque jour sa vie vous habite,
La paix demeure avec vous !
Amen.
Musique : CD « Le concert des Nations » - La capella Reial de Catalunya – Jordi Savall : Concerto
brandebourgeois, plage 1 : Concerto 1 FA Majeur. BMV 1046.
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