Affaires comarit-Comanav: traversée en eau trouble.

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Affaires comarit-Comanav: traversée en eau trouble.
Affaires comarit-Comanav: traversée en eau trouble.
Le 6 janvier 2011, dans le port de Sète en France, trois bateaux marocains font l’objet d’une
immobilisation forcée. Arrivés à un jour d’intervalle les uns des autres, le Bni N’sar, le Biladi, et
le Marrakech ont été accueillis de la même manière : par un huissier qui les attendait avec des
factures impayées et la menace d’une saisie si les 200 millions d’euros dus n’étaient pas
remboursés dans un délai de trente jours. Au bout d’un mois, cette somme n’ayant pas été
payée par la compagnie, les 200 marins des trois bateaux se sont retrouvés bloqués dans le
port de Sète pour une durée indéterminée et avec des moyens trés restreints. Quant aux
voyageurs, ils ont eu la mauvaise surprise d’apprendre que la ligne Séte-Tanger et Sète- Nador
était suspendue jusqu’à nouvel ordre et que leurs billets ne leur seraient pas remboursés. Et le
cauchemar, notamment pour les marins privés de salaire et de revenus à envoyer à leurs
familles et ce, sans aucune visibilité sur quand cette situation pourrait prendre fin.
Maintenant, comment en est-on arrivé là ? Au début des années 2000, la Comanav, alors
société publique est privatisée. En 2009, sa branche ferry, la Comanav Voyage, est vendue à
80 millions d’euros à la Comarit, une nouvelle société maritime tangéroise. Mais alors que
celle-ci s’était lancée dans de grands investissements, la flambée des prix des carburants
intervient, mettant la jeune société dans une situation financière très difficile et la plaçant dans
l’incapacité de payer ses dettes vis à vis de la compagnie maritime d’affrètement CMA-CGM, un
consortium franco-italo-espagnol. Plusieurs tentatives sont alors menées par des commissions
interministérielles pour tenter de sauver la société d’une faillite certaine, mais jusqu’à présent, aucun des plans envisagés n’est apparu réalisable.
Avant l’achat d’un billet.
Les voyageurs ayant choisi le bateau comme moyen de transport doivent prendre plusieurs précautions
Il faut également prêter un intérêt particulier notamment aux paragraphes relatives aux conditions d’inde
Par ailleurs, comme un problème en cache toujours un autre, la Comanav Voyage se retrouve
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aujourd’hui au milieu d’un scandale qui a éclaté dans le sillage de cette affaire d’immobilisation
des bateaux à Sète. Selon la presse nationale, l’agence qui commercialise les traversées serait
soupçonnée d’être liée à un trafic de billeterie de bateaux. A ce jour, l’enquête policière suit son
cours et les responsables ne sont, jusqu’à présent, pas encore connus. Les fraudes
consisteraient en la comptabilisation des billets à des prix inférieurs à ceux mentionnés par la
compagnie de voyage. Les responsables avaient un accès direcct aux codes d’accès des enregistrements ce qui leur permettaient de changer les prix à leur guise. La somme de ces
fraudes s’élèverait à des montants très importants, ce qui n’est pas fait pour arranger la
situation financière de la société. Pour rappel, la Comanav Voyages est la branche qu’a été
rachetée par la comarit en 2009 et qui se trouve aujourd’hui dans une situation critique.
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