Danse et cinéma - Éducation à la culture chorégraphique

Fiche repère n°2
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Cycle I
Le ballet classique
La Belle au bois dormant
Ballet en trois actes, de Marius Petipa, 1890
Vidéographie sélective
Danse et cinéma
Les liens entre danse et cinéma ne sont pas récents. Depuis
l’apparition de ce nouveau média au début du XIXème
siècle, les cinéastes se sont intéressés de près au corps en
mouvement et ceci dans toutes les esthétiques possibles, (les
frères Lumières et la danseuse Loïe Fuller ont été pionniers
dans cette démarche.)
Ce médium du regard permet d’appréhender la danse d’un
autre point de vue et de questionner l’articulation de ces
deux arts du mouvement.
C’est dans ce contexte qu’est apparue la nécessité
d’élaborer cet outil. Le cinéma se révèle une entrée en danse
riche pour les enfants du 1er cycle. Arts de l’espace et du
mouvement, le cinéma et la danse permettent également un
focus sur certaines parties du corps, rendent audible et
visible le rythme, jouent des couleurs comme de l’imaginaire
pour créer un « extraordinaire » en s’appropriant le
quotidien.
Nous vous proposons ci-dessous quelques références
cinématographiques qui pourront permettre d’initier les
regards, de relancer l’intérêt des élèves et de comparer des
œuvres entre elles.
Ces extraits pourront également permettre un moment de
verbalisation et d’appropriation des mots de la danse au
long des ateliers.
Les dvd indisponibles à la vente mais disponibles dans
certaines médiathèques sont signalés par l’astérisque∗.
Les indispensables
∗Le tour du monde en 80 danses de Charles Picq,
2006, Maison de la danse, Lyon
Un site : http://www.numeridanse.tv/fr
Vidéothèque internationale de danse en ligne
Maison de la danse de Lyon et Centre national de
la danse sont associés à la réalisation de cet outil.
D’autres sites : http://www.vimeo.fr
www.ubuweb.tv
http://editiondanse.com/
http://www.bnf.fr/
http://www.ina.fr/
http://liveweb.arte.tv/
http://mediatheque.cnd.fr/
À la fin du IIe acte, le prince Florimond et la fée Lilas
rencontrent la fée Carabosse. Puis le prince retrouve la
Belle au Bois dormant et l’éveille d’un baiser, la
malédiction est brisée.
Dire avec son corps, un exemple de pantomime.
Dans la version du Royal Ballet enregistrée par le Covent
Garden Pioneer, on remarque une scénographie avec des
décors et costumes somptueux, on interrogera alors les
enfants sur le choix de ces décors et ce qu’ils apportent à
l’histoire.
Casse noisette
Ballet en 2 actes, d’Ivanov et Petipa, 1892
Casse-noisette est devenu, depuis sa création en décembre
1892, une œuvre musicale très connue. Le soir de Noël,
Clara reçoit de son oncle un casse-noisette. Pendant la nuit,
dans le salon, les jouets s'animent et le casse-noisette se
transforme en prince…
Dans l’acte II, la valse des fleurs et la variation de la fée
dragée lors du pas de deux sont deux moments
emblématiques du ballet classique qu’il convient de
détailler et d’analyser. On retrouve ces mêmes extraits
musicaux chorégraphiés dans Fantasia.
Fantasia
Walt Disney, 1940, chapitre « Casse noisette »
Les extraits musicaux de l’œuvre de Tchaïkovski permettent
de comparer deux versions chorégraphiques : celle d’Ivanov
dans l’œuvre originale (voir ci-dessus) et celle de Samuel
Armstrong dans le dessin animé de Walt Disney.
Il est intéressant de construire un lexique avec les enfants
pour qualifier la musique et la danse, et d’observer si ce
lexique est utilisable pour les deux œuvres.
Cendrillon
Maguy Marin, 1985, extraits du spectacle sur
Numéridanse
Cendrillon vit auprès de ses deux méchantes demi-sœurs. Un
jour, arrive un mendiant qui se révèlera être une fée. Il
récompensera Cendrillon en lui offrant une voiture et des
habits à la mode.
Lors du bal, Cendrillon tombe amoureuse du Prince.
Version plus contemporaine d’un conte et d’un ballet
classique, les danseurs aux visages de poupées comme des
jouets animés réinventent cette histoire.
Danser avec l’objet
Danse serpentine
Loïe Fuller, 1896
Numéridanse et Tour du monde en 80 danses
Avec la « Danse serpentine », Loïe Fuller inaugure un
nouveau genre de spectacle, un art du mouvement
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produisant des formes abstraites et ne recourant nullement
au corps comme un véhicule émotionnel de la danse
(contrairement à sa cadette Isadora Duncan, fondatrice
d’une autre grande lignée de la danse moderne). Le corps de
Loïe Fuller n’est entraîné et sollicité que pour activer des
effets lumineux, elle travaillera notamment avec les frères
Lumière au début du cinéma. Elle préfigure ainsi les
préoccupations d’un chorégraphe comme Alwin Nikolais
ou, plus proche de nous, Philippe Découflé.
Les danses avec les grands voiles et les projections de
couleurs de Loïe Fuller font souvent penser à des papillons,
il peut être envisagé de dessiner ces formes.
*Tensile Involvement et d’autres
Alwin Nikolais, 1955
Numéridanse et le Tour du monde en 80 danses
Captations de spectacles d’Alwin Nikolais, ces danses avec
des rubans, des élastiques, des miroirs proposent un
prolongement de l’espace par le corps avec l’utilisation
d’objets. Ces images psychédéliques jouent avec les effets
d’optique, les formes et les couleurs. Les danseurs y sont
apparentés à de véritables sculptures vivantes.
*Agwa
Mourad Merzouki, 2008
Numéridanse
West Side Story
Robert Wise et Jerome Robbins, 1961, chap. 10,
la salle de danse
L’éternelle histoire de l’amour impossible de Roméo et
Juliette est transposée ici à New York dans les années 50 et
trouve une résolution dramatique dans la guerre sans pitié
que se livrent les Jets et les Sharks.
Dans la salle de bal, les deux camps s’affrontent, se toisent
ou se rencontrent. L’espace et les corps sont entièrement
investis par les danses : on se choisit dans le cercle, danse à
deux, ou encore un clan contre l’autre, tout devenant
prétexte à affirmer son identité et ses origines. Les couleurs
et les mouvements des costumes, des robes surtout, peuvent
rappeler la danse serpentine de Loïe Fuller. La scène de bal
permet la rencontre de Tony et Maria et la naissance de leur
amour.
Billy Elliot
Stephen Daldry, 1999, 1h39 min jusqu’à la fin
Mélange de danse hip hop et de danse traditionnelle
notamment avec une influence très forte de la capoeira, ce
spectacle a pour élément essentiel l’eau comme élément dont
nous sommes principalement composés comme une
métaphore de l’affirmation et de la préservation de
l’identité humaine.
La danse et son histoire
Azur et Asmar
Michel Ocelot, 2006
Billy, jeune garçon d’une dizaine d’années issu d’un milieu
ouvrier du nord de l’Angleterre, découvre par hasard un
cours de danse classique alors qu’il pratique la boxe.
Fasciné par la magie du ballet, il décide de suivre des cours
en cachette. Bravant les interdits et les préjugés, Billy
réalisera son rêve et interprétera adulte l’un des
personnages principaux du Lac des cygnes. Le film et cette
scène particulièrement, questionne la place de l’homme
dans la danse classique, du combat de Billy pour s’affirmer
en tant que danseur aux yeux de tous.
La scène, le maquillage, les décors, les costumes et la place
des spectateurs ainsi que la figure du danseur étoile sont
des thèmes qui pourront être abordés avec les enfants.
Film d’animation français, la dernière séquence du film
« Dansons ensemble ! Une pavane pour mes amis » jusqu’ à
la fin du film donne très clairement à voir une pavane.
Danse de cour lente du XVIe siècle, dansée près du sol par
des couples disposés en cortège, elle peut-être expérimentée
par les plus petits même si la synchronisation parfaite entre
les danseurs demande une très grande habileté.
Ce film peut être mis en parallèle avec la version du Lac des
cygnes de Matthew Bourne de 1995 dans la mesure où la
personne qui interprète Billy Elliot adulte est aussi le
danseur principal de cette version.
L’ensemble des cygnes est interprété uniquement par des
hommes (et non des femmes comme dans la version
originale) révélant ainsi la puissance et la force des
hommes plutôt que la légèreté et la grâce des femmes, image
habituellement véhiculée par les codes du ballet classique.
Le roi danse
Gérard Corbiau, 2000, 8min à 11min 30 et/ou le
making-off
Danser comme l’autre
Le roi soleil est une figure majeure de la danse baroque au
XVIIe siècle. Cette danse préfigurant la danse classique est
le reflet de l’organisation du pouvoir et est à son service.
Seuls les courtisans et le roi ont la possibilité de danser sur
scène, les courtisans gravitants autour de lui comme les
planètes autour du soleil.
La verticalité, la légèreté, les positions en dehors,
l’élégance des costumes sont des éléments importants de
cette danse très codifiée.
Certains
chorégraphes
contemporains
composent
aujourd’hui avec la danse baroque. Béatrice Massin,
chorégraphe du film Le Roi danse est également l’auteure de
la fable de la Fontaine Le Loup et l’Agneau et propose un
métissage entre danse baroque et danse contemporaine
(visible également sur Numéridanse).
Beach Birds for camera
Merce Cunningham et Charles Picq
Le Tour du monde en 80 danses, Extrait 63, 1991
Figure tutélaire de la danse contemporaine et de
l’abstraction, Merce Cunningham défend une chorégraphie
où le corps et le mouvement sont les éléments les plus
importants, une danse sans narration.
Cette vidéo danse dans laquelle on peut voir et/ou imaginer
une danseuse éveillant les autres danseurs pour qu’ils
dansent à leur tour semble créer un univers poétique hors du
temps. Merce Cunningham crée ses chorégraphies à l’aide
de dés, du Yi Ging ou d’un logiciel informatique qu’il a luimême inventé, utilisant ainsi des procédés aléatoires.
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On pourra proposer aux enfants d’explorer équilibre et jeu
de jambes et d’analyser la danse de Beach Birds comme une
métaphore de celle des oiseaux sur la plage, et poursuivre la
comparaison dans La belle au bois dormant (extrait du
IIIe acte, duo des chats). Ici la danse des bras et des mains
est mise en valeur.
Les enfants pourront également explorer le tutti de la scène
des pingouins dans Mary Poppins de Robert Stevenson en
1964. Cette danse en colonne où l’on copie celui qui est
devant s’oppose tant par son côté narratif que par sa
synchronicité à la pièce de Merce Cunningham.
Le P’tit bal
Philippe Découflé, 1983
Numéridanse et Le Tour du monde en 80 danses
Les temps modernes
Charles Chaplin, 1936, scène 4
Charlot est ouvrier dans une gigantesque usine. Il resserre
quotidiennement des boulons. Mais les machines, le travail
à la chaîne le rendent malade, il finit par abandonner son
poste et par recueillir une jeune orpheline, les deux
compères vont alors s'allier pour affronter ensemble les
difficultés de la vie.
Ici ce sont les gestes du quotidien qui sont répétés qui créent
l’effet comique. La mécanique des gestes de Charlot peut
être rapprochée de la séquence de la rencontre entre Dorothy
et l’Homme de fer Blanc dans Le Magicien d’oz pour mettre
en valeur les articulations mobilisées en danse.
La danse contemporaine a, depuis, exploré de façon
récurrente l’utilisation et la transformation du geste
quotidien vers un « extra » ordinaire.
Jouant avec le langage des signes et le sens des mots,
Philippe Découflé et Dominique Boivin imaginent une
chorégraphie sur la chanson originale C’était bien de
Bourvil. Les deux danseurs chorégraphient chaque mot
proposant des gestes parfois représentatifs du sens des
mots, parfois illustrant les syllabes. Tour à tour images de
BD, rébus et langage des signes, les mots et les mouvements
dansent entre eux. Il sera possible d’interroger les enfants
sur les manières d’exprimer les mots par des gestes.
Danser et rire
La ruée vers l’or
Charles Chaplin, 1925
« La danse des petits pains », chap. 15, 45min à
47 min
À la fin du XIXe siècle au Canada, un attroupement de
chercheurs d'or s'active dans les montagnes enneigées.
Charlot, un jeune prospecteur décide lui aussi d’entrer dans
la course.
La scène montre comment Charlot fait danser des petits
pains en lieu et place de ses pieds.
On note une grande rythmicité des appuis, la transposition
pieds/mains qui crée un effet comique. Ces petits pains
permettent à Charlot de devenir un nouveau personnage.
Cet extrait peut être suivi d’un extrait de Fantasia
(1h33min à 1h38min avec le ballet des autruches) afin
d’observer le travail des jambes et d’aborder la question du
mythe de la ballerine.
Chantons sous la pluie
Stanley Donen et Gene Kelly, 1952, solo de Gene
Kelly de 1h05min à 1h09min
Comédie musicale phare des années 50 le solo de Gene Kelly
chantant et dansant sous la pluie avec son parapluie est un
moment clé du film. La rythmicité des appuis, le lien entre
danse et musique, le jeu avec les éléments pourront
dialoguer avec des extraits vus précédemment dans la
séquence « danser avec l’objet » notamment. La technique
des claquettes peut être mise en relation avec la danse des
petits pains.
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