DJ Zebra, star du mix
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DJ Zebra, star du mix
SORTIR29evenmt1-4-9.qxd 4/04/07 11:17 Page 11 Roi du remix, pape du bootleg, DJ wonder Zebra ne joue vraiment pas petit bras. ??????????? nes Ren u. 10 e Du j im. 13 d au DJ Zebra, star du mix ranz Ferdinand et Dave Grohl (Foo Fighters, ex-Nirvana) ont craqué sur ses remixes de leurs propres morceaux. Le gratin du rock hexagonal (Dionysos, Louise Attaque, etc.) lui donne quartier libre pour revisiter ses chansons et retourne même en studio afin de réenregistrer les parties vocales spécialement pour lui. Pour Oüi FM, radio branchée parisienne, il joue, chaque soir, le DJ à une heure de grande écoute. En l’espace de quelques années, Zebra s’est fait une place dans le cénacle très select des DJ populaires. Pas mal, pour celui qui a commencé à Rennes sur les ondes de Radio Alpha au début des années 90, avant de participer à l’aventure Billy Ze Kick, groupe éphémère un rien potache qui eut son heure de gloire à l’été 1994, avec le titre Mangez-moi. Il habite aujourd’hui Neuilly, “juste parce que j’y ai trouvé un logement moins cher qu’à Paris. Et puis c’est une ville calme. Lorsque je rentre à 5h du matin après avoir joué en boîte, c’est appréciable”. À Rennes, DJ Zebra a très vite poussé la porte de Canal B, dont il a assuré les matinales pendant six ans. “Ensuite, comme beaucoup d’animateurs de ra- F Quarante ans et une équation immuable : des courses de solex l’après-midi, des concerts le soir. Rock’n solex, le plus âgé des festivals rennais continue cette année à mixer les genres. dio, j’ai commencé à faire le DJ dans les bars et, un jour, Jean-Louis Brossard, des TransMusicales, m’a programmé lors du festival.” Dix ans plus tard, le voici roi couronné du bootleg, cette technique qui consiste à mélanger la partie vocale d’un morceau (souvent très connu) avec les instrumentaux d’un autre. Sur le papier, c’est souvent le choc des extrêmes : Katerine et Boney M, Serge Gainsbourg et les Beastie Boys, Camille et Nirvana. Plus la rencontre paraît incongrue ou improbable, mieux c’est. Avec le bootleg, les valeurs du DJ se sont complètement renversées. “Lorsque j’ai commencé à créer mes propres productions, je les faisais dans l’esprit de DJ Shadow ou de Fatboy Slim : en agglomérant des parties instrumentales ou vocales piochées à droite et à gauche, mais en les cachant au maximum. Le bootleg consiste, au contraire, à rendre évidents les samples, à utiliser deux chansons bien identifiables. Cela a, du coup, un côté alternatif, subversif, assez excitant.” On oublie de dire que dans un bootleg (traduction : enregistrement pirate), on utilise des bandes sans en demander la permission aux ayants droit. Que disent les artistes et les maisons de disque, pas vraiment du genre à plaisanter lorsque l’on touche à leur patrimoine ? “C’est toléré parce que nous ne sommes pas de simples voleurs : nous sommes considérés comme des artistes par les artistes eux-mêmes.” Mieux, certains raffolent de ces remixes à peu de frais qui agissent comme une source d’inspiration nouvelle. “J’ai remixé en bootleg six chansons de Louise Attaque. Ma façon de procéder a influencé le groupe dans son travail, assure Zebra. Et je sais que, quelque part, j’ai réalisé le fantasme de Cali en le mélangeant à U2 : il a toujours voulu être Bono.” Du coup, Zebra se verrait bien carrément endosser le costume de producteur. Pourquoi pas pour la rappeuse Diam’s. “Quand je mélange sa voix avec du rock, c’est un message pour lui dire d’aller dans cette direction. Si un jour elle est perdue, elle peut compter sur moi...” ■ Fabien Bidaud Festival Rock’n solex du 10 au 13 mai, campus de Beaulieu avec notamment No One is innocent, The Rakes, Hocus Pocus, Java, Puppetmastaz, des courses de solex, un contest de skate, etc. http://rocknsolex.fr Sortir dans l’agglomération rennaise 7