DJ Zebra, star du mix

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DJ Zebra, star du mix
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Roi du remix,
pape du bootleg,
DJ wonder Zebra ne joue
vraiment pas petit bras.
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d
au
DJ Zebra, star du mix
ranz Ferdinand et Dave Grohl
(Foo Fighters, ex-Nirvana) ont
craqué sur ses remixes de
leurs propres morceaux. Le
gratin du rock hexagonal (Dionysos,
Louise Attaque, etc.) lui donne quartier
libre pour revisiter ses chansons et retourne même en studio afin de réenregistrer les parties vocales spécialement
pour lui. Pour Oüi FM, radio branchée
parisienne, il joue, chaque soir, le DJ à
une heure de grande écoute. En l’espace de quelques années, Zebra s’est
fait une place dans le cénacle très select
des DJ populaires. Pas mal, pour celui
qui a commencé à Rennes sur les
ondes de Radio Alpha au début des années 90, avant de participer à l’aventure
Billy Ze Kick, groupe éphémère un rien
potache qui eut son heure de gloire à
l’été 1994, avec le titre Mangez-moi. Il
habite aujourd’hui Neuilly, “juste parce
que j’y ai trouvé un logement moins
cher qu’à Paris. Et puis c’est une ville
calme. Lorsque je rentre à 5h du matin
après avoir joué en boîte, c’est appréciable”.
À Rennes, DJ Zebra a très vite poussé
la porte de Canal B, dont il a assuré les
matinales pendant six ans. “Ensuite,
comme beaucoup d’animateurs de ra-
F
Quarante ans
et une
équation
immuable :
des courses
de solex
l’après-midi,
des concerts
le soir.
Rock’n solex,
le plus âgé
des festivals
rennais
continue
cette année à
mixer les
genres.
dio, j’ai commencé à faire le DJ dans les
bars et, un jour, Jean-Louis Brossard,
des TransMusicales, m’a programmé
lors du festival.” Dix ans plus tard, le
voici roi couronné du bootleg, cette
technique qui consiste à mélanger la
partie vocale d’un morceau (souvent
très connu) avec les instrumentaux d’un
autre. Sur le papier, c’est souvent le
choc des extrêmes : Katerine et Boney
M, Serge Gainsbourg et les Beastie
Boys, Camille et Nirvana. Plus la rencontre paraît incongrue ou improbable,
mieux c’est. Avec le bootleg, les valeurs
du DJ se sont complètement renversées. “Lorsque j’ai commencé à créer
mes propres productions, je les faisais
dans l’esprit de DJ Shadow ou de Fatboy Slim : en agglomérant des parties
instrumentales ou vocales piochées à
droite et à gauche, mais en les cachant
au maximum. Le bootleg consiste, au
contraire, à rendre évidents les
samples, à utiliser deux chansons bien
identifiables. Cela a, du coup, un côté alternatif, subversif, assez excitant.” On
oublie de dire que dans un bootleg (traduction : enregistrement pirate), on utilise des bandes sans en demander la
permission aux ayants droit. Que disent
les artistes et les maisons de disque,
pas vraiment du genre à plaisanter
lorsque l’on touche à leur patrimoine ?
“C’est toléré parce que nous ne
sommes pas de simples voleurs : nous
sommes considérés comme des artistes par les artistes eux-mêmes.”
Mieux, certains raffolent de ces remixes à peu de frais qui agissent
comme une source d’inspiration nouvelle. “J’ai remixé en bootleg six chansons de Louise Attaque. Ma façon de
procéder a influencé le groupe dans son
travail, assure Zebra. Et je sais que,
quelque part, j’ai réalisé le fantasme de
Cali en le mélangeant à U2 : il a toujours
voulu être Bono.” Du coup, Zebra se
verrait bien carrément endosser le costume de producteur. Pourquoi pas pour
la rappeuse Diam’s. “Quand je mélange
sa voix avec du rock, c’est un message
pour lui dire d’aller dans cette direction.
Si un jour elle est perdue, elle peut
compter sur moi...” ■
Fabien Bidaud
Festival Rock’n solex du 10 au 13
mai, campus de Beaulieu avec notamment No One is innocent, The
Rakes, Hocus Pocus, Java, Puppetmastaz, des courses de solex, un
contest de skate, etc.
http://rocknsolex.fr
Sortir dans l’agglomération rennaise
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