picot 18 - Le Picot

Transcription

picot 18 - Le Picot
La SLIC :
Mise à
mort ?
2€
Fondateur
Claude Cogan
Juillet
2007
P. 7
N°18
I R R É G U L O M A D A I R E
I S S U
D E
L A
R É S I S T A N C E
À
L ’ A P A T H I E
Vie de la cité
(P. 3 et 4)
■ La
cantine
à l’école
■ Des coûts et des
douleurs...
■ Violence
(P. 3)
(P. 4)
Le saigneur des
agneaux
(P. 5)
Usines
(P. 6 et 7)
● Jacquet - Helder
● La Slic
SOS hôpital
(P. 8 et 9)
LA CARRIÈRE de
COURSON
(P. 10 et 11)
Le foyer de
jeunes
(P. 12)
Portrait :
René Simpol
(P. 13)
Pamphlet
(P. 14)
Surnoms
(P. 15)
MATERNITÉ :
Allez vous faire naître ailleurs !
L
’ARH est créée le 24 avril 1996.
Rappelons que cette institution est
venue chapeauter de nombreuses
institutions antérieures et tout particulièrement la DRASS qui avait jusque là, en
charge, la gestion du système hospitalier.
Voir le Picot N°16 où une “ carte du tendre ”
façon ARH tentait de démontrer l’absurdité d’un
système coûteux qui ne sert qu’à liquider la médecine publique au profit des laboratoires et des instituts privés. L’ARH est dirigée par un seul cadre,
le DARH, qui comme l’expliquent les sagesfemmes de l’hôpital concentre son activité dans la
configuration de manœuvres servant à liquider les
petits hôpitaux afin de " rentabiliser " la santé
publique... Pour cela, tous les moyens sont bons et
on peut être sûr que le rapport sur la maternité
pouvait, vus les contradictions et les erreurs ou
mensonges manifestes qui le constituent, être écrit
en évitant le déplacement d’une sage-femme à
Clamecy, devenue en l’occurrence chargée des
basses œuvres au prétexte de mener une enquête
prétendument scientifique…
Du pain et des jeux chez Jacquet
Innovations tous azimuts :
Racheté en 1995 par Limagrain, le
groupe Jacquet regroupe sous la même
entité juridique, 3 usines : Jacquet
Panification ou Helder (153 salariés,
ancienneté moyenne de 25 à 30
ans), Jacquet 2000 (218 salariés, ancienneté moyenne, 15 ans) et JAI (Jacquet
Auvergne Innovation) située près de
Clermont Ferrand.
Suite P. 6...
Foyer de jeunes
Le choix de cette sage-femme pour effectuer
cette enquête soulève plusieurs questions :
Pourquoi une sage-femme et non un médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique ? A-t-elle des
connaissances particulières en Santé Publique ?
Son indépendance (ou sa dépendance) est-elle
garantie ? Nous épargnerons au lecteur la publication complète de ce rapport.
Voyons pour les incohérences les plus
manifestes :
Il ment...
Panem et circenses
chez Jacquum
Le reproche fait à Clamecy de pratiquer trop peu
d’accouchements par sage-femme. Pourtant le
nombre de naissances par sage-femme est de 50 à
Clamecy et de 40 au CHU de Dijon… D’où est issue
l’enquêtrice…
La compétence ne se mesure pas au nombre
d’actes pratiqués, mais à ce propos, combien d’accouchements l’enquêtrice a-t-elle réalisé l’an der(Suite P. 8)
nier ?
’A.C.L. et son siège, la M.L.A.C. (Maison des Loisirs et
Activités Culturelles), à la Ferme Blanche représentent
une institution. L’association qui a fêté le trentième
anniversaire, de sa fête annuelle, en août dernier, au parc
Vauvert, et celui de sa création lors d’une soirée organisée avec
le Café Charbon de Nevers le 19 mai dernier à la salle polyvalente est connue bien au delà du cadre local. En particulier par
l’organisation de concerts de rock, de jazz et ses activités culturelles proposées à la population de tous les âges.
L
1971
Suite P. 12...
Courson-les-Carrières
P. 10
Vous avez peut être entendu parler de la future
méga-carrière de Courson-les-Carrières ? Non ?
Bon, eh bien, on va tout vous raconter...
EDITO
Pour nous contacter
René Jansen.
écrire à : “ Le Picot ” Le bourg
(*)
" LA GAUCHE, COMBIEN DE DIVISIONS ? (*)
"
Tél : 03.86.29.18.12
Mail : [email protected]
Net : www.lepicot.org
L
e spectacle de ces derniers mois a été consternant, pour ceux qui pensaient que depuis 2002,
la gauche, dans son ensemble, avait eu largement le temps de se préparer à la bataille électorale
suprême, celle de l'élection présidentielle !
Mais du PS à l'extrême-gauche en passant par les
Verts, la machine à perdre a fait merveille, vu qu'aucune de ces chapelles n'a réussi à s'unir, même en son
propre sein ! Et voilà la gauche la plus bête du monde
condamnée, par son incurie, à regarder passer les
trains électoraux, car elle se montre totalement incapable de tirer une leçon de ses échecs.
Chacun a pu voir que ce Parti Socialiste, mis à nu, vit
toujours sur l'élan impulsé par François Mitterrand en
1971 et 1981, et n'a pas eu UNE seule idée nouvelle
depuis cette époque. Quant à ses dirigeants actuels, tout
occupés à décocher des flèches empoisonnées dans le
dos de la candidate " démocratiquement " désignée par
les militants, n'est-il pas temps qu'ils rejoignent la place
qui est la leur, dans les poubelles de l'Histoire ?
" Un deuxième septennat, pour quoi faire ? " C'est bien
à cette question posée en 1988 par Jospin que le PS n'a
jamais su répondre. Et à force d'enfermer les cadavres
dans le placard, un beau jour ça sent le moisi et le roussi, ou pire. Ils n'ont pas voulu réformer les institutions
de la Vème République en instillant sérieusement une
dose de proportionnelle (1986 ne fut qu'une parenthèse tactique), et en donnant plus de pouvoir à
l'Assemblée Nationale. Ils n'ont rien fait pour réduire
sérieusement le cumul ou l'accumulation des mandats
par les professionnels de la politique. Ils n'ont même
pas été capables de s'occuper des questions sociales,
d'inclure celles de l'environnement dans leur action. Ne
Brèves
Culture 1 : Freytag faisait campagne pour Sarkozy la veille des prési-
parlons même pas de laïcité, d'égalité ou d'intégration !
Et ce vieux pays, à quoi ressemble-t-il après 14 ans
de Mitterrand et 12 ans de Chirac ?
A un moribond sous perfusion qui verrait arriver un
nouveau médecin, immaculé dans sa blouse blanche,
qui lui parlerait de la potion-miracle du Dr Sarkozy ?
Et dire qu'on ne peut même pas se réjouir de la débâcle
de l'extrême-droite ! Car si Le Pen, ce petit boutiquier des
haines recuites s'est fait couler son fond de commerce par
le géant UMP de la grande distribution, n'est-ce pas avec
le même produit d'appel ? Ces mêmes idées nauséabondes vendues sous une autre marque, moins cher et en
plus grande quantité ?
Et sur le plan local, où en sommes-nous ? Cette ville
n'est-elle pas sous perfusion, elle aussi ?
En 1971 (il y a 36 ans !), n'y avait-il pas déjà un M.
Bardin ou une Mme Boisorieux au Conseil municipal de
Clamecy ? Et cette gauche qui tient tant à ressembler à
sa propre caricature, quelles sont ses idées politiques ?
Quel est son discours, qui pourrait donner à un citoyen,
jeune ou moins jeune, l'envie de voter pour elle ? Un
parachuté de 2001, tombé du ciel comme Régis
Bertrand possède-t-il la formule magique ? La question
de la démocratie locale peut-elle se résumer à l'existence d'un conseil municipal des enfants ? Celle de l'urbanisme aux trottoirs en pierre de Bourgogne avec des
bancs ou des terrains vagues semés par-ci, par-là ? La
question du social, de la solidarité, peut-elle se résumer
à la bonne conscience du patronage gnangnan et du
clientélisme exercés par des services gérés par des
proches du maire ? La question de la fiscalité peut-elle
se résumer à la formulation de semi-mensonges et à
un jeu de trompe-l'œil permanent ? La politique culturelle d'une ville peut-elle se réduire à laisser badigeonner la ville de couleurs.
Mais quelles sont donc les idées qui guident encore
l'action de cette municipalité " de gauche ", et qui pourraient justifier de voter pour une liste se réclamant de
son bilan ?
On attend la réponse, car il ne reste que neuf mois
avant les municipales !
LE PICOT
journal de l’association
‘’ Réagir en Vaux
d’Yonne ‘’
Fondé par Claude Cogan
ISSN 1628-9196
Dépôt légal Juillet 2007
Tirage : 1500 exemplaires
Directeur de publication :
René Jansen
Ont participé :
Anne Ménier
Dominique Girault
Bernard Marécaux
Michel Melka
Stéphane Casset
Aurélie et Thomas
Alain Chasseuil
Yves Pupulin
Michel Carvoyeur
Lucette Girault
Dessins et maquette :
Serge Cogan
Imprimerie :
Saviard, Nevers 58
Maîtrise d’œuvre/Edition :
Dialogue & stratégie
12-16 villa Saint-Michel
75018 Paris
RCS Paris B 339 518 748
(1986 B 156 48)
Publicité
dentielles alors que toute action de campagne était supposée suspendue depuis la veille minuit. Quand je le lui ai fait remarquer, elle m’a
demandé mes papiers… C’est ça la culture américaine : l’élection du
shérif au suffrage universel…
58460 BREUGNON
Culture 2 : René Marin le suppléant de Freytag, gaulliste de gauche
depuis 1970 sort du maquis : " Il est temps que la Nièvre ait une députée efficace à même d’obtenir des réponses positives lorsqu’elle sollicite les ministères. " Comme dit Bachelot : " la bonne gouvernance pour
les oreilles c’est quand on a retiré le persil ".
Y.P.
* C'est une paraphrase du camarade Staline, admirateur de la seule force
brute et armée, s'il en est, qui s'interrogeait à propos des curés : " le Vatican,
combien de divisions ? " Peut être qu'un communiste local nous rappellera
la date et le contexte de cette citation, par le courrier des lecteurs ?
Le sondage exclusif du “ Picot ” à Cannes
Le jeu en valait-il la chandelle ?
Des mois de travaux à plusieurs ouvriers pour arriver à ce
résultat, au carrefour de la bibliothèque ! Est-ce qu’un
des conseillers municipaux aurait l’amabilité d’indiquer le
coût total de ce cher aménagement ?
2. Le Picot
12-16 villa Saint-Michel
75018 Paris
Tél. 01 46 27 23 00
fax. 01 46 27 23 23
● Quel film venez-vous
de voir ?
PIERRE.
cadre - 45 ans
PAUL-HENRY.
étudiant - 18 ans
COLETTE.
secrétaire - 55 ans
ROBERT.
retraité - 75 ans
“ C'était nul : ça se passe en
Bulgarie, un ancien apparatchik
se présente aux élections présidentielles. Il dit qu'il a changé. Il
est soutenu par les entrepreneurs, la télévision, les principaux
journaux, il est élu par le peuple
et puis rien ne change sauf que
les riches augmentent leur mainmise sur la société. Le scénario
est primaire, on ne voit ça que
dans les pays de l'Est. “
“ J'ai vu un dessin animé cambodgien : un petit dragon oblige des
éléphants à se disperser en leur
lançant des cacahuètes. Il finit par
rester le chef de la jungle, mais il
ne peut s'empêcher de cracher le
feu et ça calcine tous ceux qui sont
près de lui. Il n'y a que les aigles en
haut des arbres qui lui échappent ;
ma copine prétend que ce sont des
vautours, c'est vrai qu'ils prospèrent grâce à la mort des autres...
C'était poétique, non ? ”
“ C'était un documentaire chinois
sur des ouvriers français. Ils
disaient qu'ils voulaient travailler
plus, qu'on les en empêchait,
qu'on les obligeait à étudier et
que leurs patrons étaient brimés
par le social-capitalisme révisioniste ou quelque chose comme ça.
Et ils disaient que le droit de vote
ça sert à rien, que la démocratie,
c'était un fantasme impérialiste.
Mais c'était doublé et je ne sais
pas si c'était bien traduit. “
“ C'était une comédie. Un beur
devient P.D.G. Alors il vire tous les
Maghrébins de l'entreprise et, à
leur place, il embauche des
Français. Mais attention, il ne les
paie pas, c'est pour les former au
lieu qu'ils restent à rien faire chez
eux. Alors, évidemment, les
employés d'avant, ça leur fait du
travail supplémentaire. Mais il ne
les paie pas non plus. C'est pour
leur apprendre que tous
ensemble, tout devient possible. “
IGNOB
Vie de la cité
" J'aime mieux manger à
la cantine... " (air connu)
L
La commune de Clamecy vient enfin de procéder à une
révision idéologique déchirante. Après des décennies
de collectivisme rampant, elle vient, en effet, de lancer
une campagne destinée à limiter le nombre d'enfants qui
devraient manger à la cantine en soumettant l'inscription à des
critères d'obligation et non de confort (des parents).
Dorénavant, il faudra justifier d'un travail, d'une situation
familiale particulière ou d'une situation géographique lointaine pour pouvoir envoyer son enfant au restaurant scolaire.
Simultanément, une réflexion est en cours, au niveau des
écoles pour raccorder les horaires des maternelles et des primaires. Aujourd'hui, ils sont extrêmement différents l'aprèsmidi, pour des locaux très voisins (maternelles de 13h.30 à
16h. primaire de 14h.10 à 16h.40), obligeant à de nombreux
allers-retours pour reprendre des enfants d'âges différents,
multipliant les déplacements le plus souvent motorisés (il y a
loin du quartier de l'hôpital aux écoles du centre) ou les temps
de garderie pour les enfants.
De même, l'aménagement du temps scolaire, prétendument
dicté par la biologie des enfants, mais miné par des contraintes
financières (émoluments des animateurs, pas si bien payés
pourtant) ou pratiques (retour pas trop tardif des enfants soumis au transport scolaire) avait conduit à placer des activités,
souvent très intéressantes et bien encadrées, à des horaires
dignes d'un banlieusard travaillant en centre-ville (12h. à
14h. pour les primaires). Encore une incitation à laisser ses
enfants aux soins des dames de cantine ou au développement du " vite-avalé ", pour ne pas dire fast-food au foyer des
parents résistants. Enfin les subventions généreuses rendaient le prix des repas familiaux résolument prohibitifs par
rapport aux repas collectifs, du moins à qualité égale. Il était
très frappant de voir à la cantine, le nombre important d'enfants dont les parents ne disposaient d'aucun emploi, ni occupation salariée, ce qui ne pouvait pas justifier l'inscription à ce
service public, sauf justification très particulière - sauf à rappeler une forme de soviétisation de la vie des enfants...
La systématisation de l'aide tue la solidarité et, de la même
façon qu'il est douteux et diététiquement peu recommandable
d'offrir à tous les enfants de maternelle un goûter à 10h., au
prétexte :
1) que quelques familles ne peuvent (ou ne veulent) assurer
une alimentation correcte à leurs enfants, faute de moyens ou
d'éducation,
2) qu'il faut traiter tous les enfants de la même façon, de
même il me semble que la commune a fait le bon choix en limitant l'accès de la cantine aux enfants qui la nécessitent vraiment.
Le débat est ouvert!
Dominique Girault.
LE !
VIOLENCE A L'ECOLE :
CINQ VIEILLARDS BATTUS A MORT DANS
LA COUR DE L'ECOLE CLAUDE TILLIER !
Un fait divers d'une violence inouïe s'est déroulé en mars 2007, dans la cour
intérieure de l'école primaire Claude Tillier à Clamecy. En effet, cinq vieillards
plus que centenaires ont été battus à mort à cet endroit, sans qu'on trouve
aucune justification sérieuse à cette barbarie totalement gratuite.
B
ien sûr il se trouve toujours des
esprits bien intentionnés pour excuser
ce genre d'agissements ! Bien sûr, le
fait que les-dits centenaires n'appartenaient pas
à l'espèce humaine, mais plutôt à la classe des
végétaux, excuserait tout ! Qui va se mobiliser
contre l'abattage de cinq tilleuls vénérables
plantés sous Jules Ferry ?
Il se trouvera toujours un " spécialiste " pour
vous affirmer que le feuillu abattu était vraiment " pourri de l'intérieur " !
Un spécialiste en valant un autre, nous avons
demandé à un ami, nain de jardin de son état,
de bien vouloir ausculter les souches des
arbres éradiqués. Conclusion, il n'y en avait
que deux présentant des traces de maladie.
" Ces arbres auraient pu vivre encore des
que, comme Le Picot s'en est fait l'écho à plusieurs reprises, ils n'étaient pas capables d'organiser l'élagage régulier des deux tilleuls
jouxtant le bâtiment, ni le nettoyage des chéneaux. Ce qui a effectivement provoqué des
dégâts sur le plafond de classes à plusieurs
reprises, suite aux infiltrations d'eau.
Ainsi, si on applique la même logique, quand
votre pare-brise est sale, il suffit de mettre le
feu à votre voiture, car l'assurance vous remboursera ! Il est toujours étonnant de voir que
dans cette ville on a toujours de l'argent pour
financer des conneries. (Il faut bien appeler un
arbre, un arbre.)
Et par temps caniculaire, les élèves des deux
classes concernées ont désormais le plaisir de
vivre dès 8h30 le matin avec les rideaux tirés.
Dans 2 générations les petits-enfants des enfants actuellement à l’école primaire pourront à nouveau profiter des frondaisons ombragées, vers 2087 !
dizaines d'années avant de présenter un danger quelconque ", nous affirmait-il.
De la même façon, consultés, les arbres du
voisinage (car notre spécialiste parle aux
arbres) nous déclarèrent : " nous aussi, on
connaît beaucoup de vos semblales, humains,
qu'on pourrait dire pourris de l'intérieur. Le
jour où on va s'occuper de l'élagage, ça va
faire très mal ! "
Il est difficile de comprendre pourquoi les
responsables municipaux ont pris une décision
si radicale et coûteuse, (le massacre étant
organisé par une entreprise spécialisée), alors
Et les braves tilleuls géants ne seront plus là
pour fournir ombre et faîcheur aux petits
comme aux grands lors de la fête de fin d'année… Merci qui ?
Pour conclure nous laisserons la parole à un
sage(1) : " il faut plus de vingt ans pour faire un
homme ou un arbre, mais il suffit de peu de
temps à un crétin armé d'un fusil ou d'une
tronçonneuse pour les abattre, l'un comme
l'autre … "
J.R.
(1) LAO-TSEU.
Le Picot
.3
Vie de la cité
Riche idée
Des coûts et des douleurs...
DELOCALISONS NOS
HOMMES POLITIQUES !(1)
Faire bouger la ville, oui. Jeter de la couleur sur la grisaille
du pavé, très bien.
L
e paradoxe était complet, puisqu'au moment même où l'association Couleurs installait des tableaux colorés dans l'avenue
de la République, Sylvie Brunel, géographe invitée par le
Musée de Clamecy, présentait, à une salle bondée, les difficultés et les
espoirs de l'Afrique d'aujourd'hui. D'un côté, une rue à 5000 euros
pour quatre jours, de l'autre, quelques centimes d'euro, à accepter de
payer pour permettre aux producteurs de vivre dignement de leur travail, sans aucun assistanat. D'un côté, une
belle subvention
municipale et 300
invitations à un vin
d'honneur, de l'autre,
la juste rémunération
d'un travail pénible
dans les plantations
de coton, de café ou de
cacao...
Du côté de Couleurs,
quelques bonnes idées
cependant : la vache bleue enchaînée au Crédit agricole : belle métaphore de la dérive financière d'une banque vouée au départ au développement de l'agriculture française, fausse coopérative et vraie multinationale. Des vandales ou des experts ont d'ailleurs prouvé l'illusion : la vache se fendait et perdait une patte dès le lendemain et les
blessures béantes ne laissaient échapper que du vide... Il y avait donc
plus lourd de chaîne que de vache ! Drôle aussi la table mise sur
l'abribus : des gâteaux géants somptueux mais inaccessibles sur une
nappe... Vichy (Tiens, tiens... ) Dans la rue, les crottes de chien, au
sommet, la crème ! Amusants, les arbres aux fruits fantastiques et les
enfants de la maternelle
enfermés en d'étanches
bouteilles de plastique : les
figures d'argile et les poupées Barbie sans tête,
images d'une société schizophrène qui fait perdre à
l'homme son intégrité, qui
le démembre, le tronçonne
pour mieux le dominer
(tout était soigneusement
arrimé) en le laissant se
perdre dans un vaine et
inconstante agitation (ici, du nord nord-ouest, force 2). Du côté de
l'école, des cylindres hermétiques, tous de même forme et de même
dimension, plus ou moins hauts pendus laissaient apercevoir (transparence et rigidité) des visages d'enfants heureux... Tous dans le
même moule ou tous protégés
par le polyéthylène recyclable ?
Révolutionnaire, à tous les
sens du terme, l'immense tapis
rouge
déployé
devant
l'Automobile dans une rue
interdite aux véhicules... le
temps du tapis rouge. La grenouille géante (beaucoup plus grande que le bœuf du Crédit) et sa
niche (habitat du plus docile des animaux domestiques) ont aussi fait
sourire mes enfants, pourtant peu au fait de la politique locale... mais
je vois le mal partout, et eux savent vivre dans la magie d'un lieu
sans imaginer de pervers desseins ou de malicieuses intentions. Ne
peux-tu rêver, toi aussi, observateur désabusé, analyste amer, figure
d'argile grimaçante au vent de l'avenue de la République ?
Dominique Girault.
4. Le Picot
Il est fortement à la mode de fermer les usines en France pour aller produire
à bas coûts en Chine ou ailleurs, afin d'augmenter le profit de nos chers boursicoteurs. De même, l'Etat à la sauce libérale n'a qu'une obsession : se débarrasser de toutes ses responsabilités et réduire le nombre de fonctionnaires afin de
réduire les dépenses. (Pour pouvoir baisser ensuite l'impôt des plus riches, afin
qu'ils puissent jouer en Bourse et délocaliser l'emploi des plus pauvres… )
Mais nous prenons les tenants du libéralisme au mot, en proposant de délocaliser entièrement les institutions politiques de notre pays, avec pour résultat
quelques milliards d'euros d'économies !
Nous transférons d'un bloc tous les organes du pouvoir central, ainsi
que tous les élus de France et de Navarre, l'Elysée tous les ministères.
Hop, que je te délocalise tout ça d'un coup à Shanghai : budget divisé
par 12 ! Et je te fourgue les 577 députés et les 321 sénateurs dans deux
Airbus A380, et je te divise d'autant leurs indemnités. Ah ! Celui qui touchait 5 000 € ou 5 700 au bas mot, ne nous en coûtera plus que 600 par
mois ! Rien que sur les indemnités des parlementaires, ça nous fait déjà
4,2 millions d'euros de récupérés chaque année. Vous voyez le topo ?
Poursuivons. La présidence de la
République nous coûtait 17 M€
par an, qu'ils se débrouillent avec
1,7 M€ ! Tel ministre palpait 16
625 € par mois, il ne nous pompera plus que 1 400 € par mois. Dans
un pays où l'ouvrier gagne 80 €
par mois, faut pas qu'il se plaigne.
Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Les présidents des conseils
régionaux et généraux touchaient
chacun 5 300 € par mois, en
Bourgogne et dans la Nièvre ? Ils
se contenteront de 440, en vivant
en Chine. Et les 5 700 conseillers
de métropole à 1 500 € minimum
par mois, avec une prime réduite
à 125 €, ça nous donne 7,83 M€
de récupéré sur la bête !
Idem pour le maire de Clamecy
et les 36 000 autres. Qu'il gère sa
commune par internet et ne coûte
plus que 160 € au lieu de 2 000 €,
mensuellement. Et le président de
la communauté de communes,
sera-t-il vraiment moins efficace,
délocalisé à des milliers de km, avec
une indemnité de 125 € au lieu de 1 500 ? Le maire de votre village de
moins de 500 habitants vous taxe de 620 € par mois ? Délocalisez-le en
Chine pour 52 € !
Imaginez les masses colossales d'argent qui vont alors rester en France
et qui vont permettre, par exemple de bâtir des logements décents
pour tous, d'entretenir un système de santé correct, un système scolaire où il y a assez d'enseignants pour soutenir tous les élèves… Etc. Vous
voyez le tableau ? Et n'oublions pas le parlement européen, avec 785
députés à 8 500 € par mois. Et que je te délocalise le machin à Bucarest
(Roumanie) en divisant les indemnités par 10 ! Sans oublier les dizaines
de milliers de fonctionnaires, ces eurocrates qui n'ont jamais réussi à se
décider entre Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg. Je te case tout ce
beau monde d'un coup dans l'immense palais de Ceaucescu. Visez l'économie réalisée.
Et imaginons qu'un beau jour, on se rende compte qu'un pays n'a en
réalité nul besoin, pour vivre à l'aise, de tous ces spécialistes du pouvoir
qui ne produisent strictement rien, et coûtent un max. Il suffira alors de
couper les cordons de la bourse, et de gérer nos affaires nous-mêmes.
Alors, VIVE LA DELOCALISATION !
J.R.
(1) Tous les chiffres de départ concernant les indemnités des hommes politiques sont rigoureuse-
Chronique fantastique
LE SAIGNEUR DES AGNEAUX
M
ais le règne centenaire du vieux roi
Chiragonor touchait à sa fin et le
monarque impuissant et déshonoré
ne maîtrisait plus rien dans le pays, or la lutte
pour sa succession était désormais ouverte.
Et après une féroce et furieuse bataille électorale, ce fut finalement Sarkhô-le-Vilain qui
s'empara du sceptre du pouvoir suprême. On
murmure que le nain maléfique était aussi en
possession de I'anneau du quatrième pouvoir,
grâce à l'aide de Cécilia-la-Noire, sa sorcière de
compagne. Cet anneau essentiel permet à son
détenteur de donner l'apparence de la vérité à
tout mensonge, et de maîtriser à sa guise la
langue des crieurs publics, bouffons et autres
colporteurs de rumeurs. Le maléfice assure
donc le contrôle de l'opinion publique.
En face de lui, l'ignoble Sarkhô avait trouvé la
belle princesse Ségolyne, fille cachée du défunt
roi Arthur-Mithrân-le-Grand, décédé sans
héritier ni successeur désigné. Celle-ci avait
pour ambition de rassembler sous sa blanche
bannière tous les peuples de la Terre du Milieu,
afin de contrer le gnôme malfaisant.
Les Hommes libres, barons et chevaliers,
avaient fait semblant de se rallier à Ségolyne,
mais leurs troupes étaient arrivées bien trop
tard sur le champ de bataille pour en changer
l'issue ! Leur soif de pouvoir personnel et l'absence d'envergure leur avait totalement
brouillé l'esprit sur l'enjeu réel du combat, et
fut cause de la défaite !
Quant au petit peuple de la forêt habitant les
Il était une fois un pays lointain appelé " Terre du Milieu ",
où vivaient en bonne harmonie
tous les peuples de la terre,
qu'ils soient Elfes des forêts ou
des marais, Hommes libres des
basses-terres, Hobbits de la
Comté, Nains des montagnes,
métis divers et mêmes Trolls et
géants domestiqués.
confins Ouest du pays, il fut fidèle à sa réputation et se perdit en querelles intestines et
guerres picrocholines ! Et Josué l'Elfe des
marais ne s'entendit pas
avec Marijo l'Elfe des
bosquets, pas plus
qu'avec Dominik l'Elfe
verte, ou Oliver l'Elfe
jaune, ou Arletty l'Elfe
rouge. Bref ils arrivèrent
à la bataille en ordre dispersé, tout occupés à se
chamailler. Alors que
dans les temps anciens,
la grande armée fédérée
des peuples de la forêt
s'était montrée invincible, sous la houlette
d'Arthur Mithrân - le Grand !
Le peuple, pour s'assurer de la victoire aurait
même souhaité que la Princesse Ségolyne
prenne en épousailles le sieur Bay-Rû, seigneur des Terres Centrales. Mais cela ne se fit
point au prétexte que ce dernier n'était qu'un
sang mêlé, fils d'un Géant et d'une Elfe des
marais. (Et que le préjugé veut qu'un métis ne
s'approche pas du cercle royal !)
Toujours est-il que Sarkhö-le-Noir, face à
autant de divisions et de bêtise, avait le champ
libre pour rassembler ses troupes, unies sous
la bannière de l'avidité et des promesses en
tous genres, et les mener à la victoire. Il réussit même à blesser à mort l'infâme Penhîrr, le
chef sanguinaire des orques de l'extrême-Est.
On vit alors ses troupes d'Orques, de Trolls et
de loups gris faire aussitôt défection, pour
changer de camp et montrer allégeance au nain
des Montagnes Noires !
Ce dernier les accueillit à bras ouverts, étant
lui-même expert en félonies et autres traîtrises.
N'avait-il pas trahi, au cours de sa carrière, tous
ceux qui lui avaient fait confiance un jour : jusqu'au Grand Shérif Passkhouah, le chambellan
Ballah-Dûr, ou le roi Chiragonor ?
Ainsi après plus de cinq années de basses
manoeuvres, la victoire et la couronne royale
étaient siennes ! La question était de savoir
quel dessein secret au service de quel maître
obscur pouvait bien manigancer l'épouvan-
table nabot ? Car
chacun savait que
le cœur d'un Nain
des Montagnes
Noires
n'est
jamais satisfait,
que la soif de l'or
pour l'or remplace
le goût de l'art
pour l'art, et on se
demandait si ce
dernier n'était pas
qu'une marionnette au service des
forces obscures, de
Saroumane-le-Sombre et du Mordor ? Il se
murmurait que si le Nain ne buvait jamais une
seule goutte d'alcool ou d'élixir, c'était par
crainte de montrer sa vraie nature, toute tendue du côté obscur de la force, difficile à maîtriser et terrifiante à dévoiler auprès des
témoins ou des proches…
Il restait encore à Sarkhô-le-Noir à subir
l'épreuve ultime, pour que son pouvoir soit réel :
arriverait-il à extraire l'épée Excalibur de la
Pierre de la Destinée ? C'est Arthur-Mithrânle-Grand qui la planta au soir de son règne,
dans ce bloc de granite caché dans les souterrains du château de l'Elysée, en prophétisant
que seul son véritable successeur serait
capable d'extraire l'épée du roc ! Chiragonor
n'y était pas parvenu, même après 92 ans de
vaines tentatives : ce qui explique bien la
vacuité et l'inconséquence de son règne !
En attendant, le peuple de la terre du milieu
devait courber l'échine sous l'orage, et craindre
que le ciel ne lui tombe sur la tête ; se préparer
à la lutte, en attendant le retour de Gandalf le
Magicien et des jours meilleurs promis par la
prophétie.
Tandis que Sarkhô, fidèle à lui-même, était
parti festoyer sa victoire sur l'île de Malthâr,
avec tous ses sbires et esclaves, nains, orques,
trolls, loups gris. On dit qu'il sacrifia maints
agneaux immaculés à son Dieu, le vorace Mayshoui, gagnant ainsi son patronyme de SAIGNEUR DES AGNEAUX.
La saga du quatrième anneau,
prophétie
prophétie des Anciens :
" Le quatrième anneau du pouvoir sous le ciel :
Celui qui transmute le mensonge en vérité.
Un seul anneau pour l'Unique en son Palais
Le Saigneur des Montagnes Noires à l'Elysée.
Un anneau pour les asservir tous dans le fiel
Les rendre redevable d'UN seul en Mordor
Et tel des agneaux les mener à leur sort.
Mais il reste 3 anneaux pour les rois Elfes
Libre à eux d'unir leurs forces sous le soleil. "
Jansen René.
(D'après J.R.R TOLKIEN, " Le seigneur des anneaux ")
Le Picot
.5
Jacquet-Helder
placer les absences au cours de la semaine car
les volontaires s’étiolent du lundi au vendredi.
De plus, comme les cadres
ne tiennent pas la comptabilité des présences et
absences prévues, ils pallient aux défaillances au
jour le jour afin d’éviter
l’emploi d’un volant de
remplaçants. Des contrats
de 10 heures sont proposés aux derniers moments,
pour boucher les trous,
mais les intérimaires peuvent avoir d’autres convenances que l'intérêt de
Jacquet, ce qui est normal.
En conséquence, un vendredi soir, malgré 20
passés,
deux
Remake du célèbre film de Woody Allen à Clamecy “ Tout ce que vous voulez appels
savoir sur le sexe sans avoir jamais osé le demander “, scène du tirage au absents n'ont pu être remsort du spermatozoïde gagnant pour la fécondation de l’ovule.
placés. Cette vision de
entre septembre et décembre, plus de 60 inté- l’emploi servile marque ses limites et dénote
rimaires sont embauchés afin de produire les une réelle incompétence de gestion.
" pains tranchés fins ronds "
pour les toasts festifs. Depuis
des années, des centaines d'intérimaires de tous âges, recrutés par Synergie ou Man Power,
ont défilé. Leur recrutement est
cependant de plus en plus difficile car les conditions de travail
sont dures et l’embauche souvent promise, comme aux CDD,
ne sert qu’à obtenir une plus
grande docilité. Ce chant de
sirène étant de moins en moins
crédible, les sociétés d'intérim
peinent de plus en plus à rem-
Panem et circenses chez Jacquum
Soucieuse de son développement, cette
firme innove tous azimuts dans différents domaines :
● Marketing, en brevetant la largeur du pain
de mie de 6 cm afin qu’il tienne entre les
doigts. Une révolution dans l’art de tenir la tartine beurrée ! Ces innovations, permettent la
création de quelques dizaines d’emplois et un
effectif porté à 410 salariés fin 2007 sur les
deux sites Clamecycois.
● Technologique, en automatisant le conditionnement des pains. Cette mesure a entraîné
8 à 10 suppressions de postes et autant de
licenciements d’intérimaires au début 2007.
Suppressions quelque peu hâtives, car les
ouvriers de la chaîne doivent fréquemment
pallier aux déficiences de la machine qui s’avère peu fiable, y compris pendant les pauses,
suspendues sans préavis.
● Managériale, en revendiquant souplesse,
polyvalence et mobilité du personnel. Ici, la
vacuité de la mesure est liée au fait que les
ouvriers tournent depuis longtemps sur les différents postes des chaînes et qu’une clause de
mobilité géographique est en vigueur depuis 5
ans. Les ouvriers observent cette agitation et
résistent, silencieusement pour l’instant... Par
exemple, une proposition de départ pour
l’Auvergne envoyée à chaque salarié est restée
sans réponse ! Curieux, c’est joli l’Auvergne…
● Managériale encore, grâce aux RTT qui
supposaient une contrepartie de création de
postes. Jacquet crée les " RRTT " (Reste,
Remplace ou Tire-Toi). Ainsi, Helder qui présentait un excédent de 30 salariés en a affecté
15 chez Jacquet 2000 au 1er avril et 15 autres
doivent l’être prochainement. La moitié du premier groupe a déjà démissionné en raison d’incompatibilités avec les cadres du nouveau site.
Surnommés les " Rottweiler ", ces cadres,
jeunes loups de 25 à 30 ans, attaquent et harcèlent le personnel ainsi que les quelques chefs
d’équipes compétents mais moins lèche-culs.
A propos de ces mutations, le DRH du groupe
en " stabule " à Bondoufle a déclaré : " Pas la
peine d’en parler ! C’est quasiment le même travail et ça ne touche que 8 % du personnel ! "
Les ouvriers qui ont déjà peu de considération
pour l’énergumène ont pris acte… Si un jour il
est éjecté, mais ce n’est pas demain la veille,
on se souviendra qu’il ne représente que
0,002 % du personnel.
Travail et précarité :
La division du travail est celle de toutes les
usines d’ouvriers spécialisés. Les femmes
occupent les postes réputés moins pénibles.
Seules deux d’entre elles sont chefs d’équipes
chez Jacquet, en revanche, le service fabrication est réservé aux hommes en raison de la
pénibilité et de la lourdeur des charges.
Par rapport au Picot n° 8 de déc. 2003, on
peut noter que la plupart des salariés sont
aujourd’hui embauchés mais il existe toujours
un volant d’ouvriers aux conditions de travail
précaires. Sur les deux sites, chaque année,
6. Le Picot
Panem et stagum
AFPA : Depuis le dernier article du Picot, les stages AFPA se
sont poursuivis avec le même succès. Lors du dernier stage,
les 12 ou 14 ouvriers inscrits ont terminé à 3. Ils attendent
deux ou trois mois, 200 € à 300 € de rémunération. Tout ça
pour boucher les trous, en trois/huit, sur les chaînes, en raison
du fort taux d’absentéisme. Tiens ! A quoi est-il du ? La formation AFPA prévue revient la plupart du temps à leurs assigner un poste sur les chaînes où ils s’avèrent productifs en
moins d’une heure. Certains ont démissionné car ils n’avaient
plus d’argent pour payer le carburant pour se rendre au boulot, voire, pour se nourrir. Ceux, rares, qui traversent l’épreuve ne sont embauchés en CDI qu’après 1 mois d’essai car ce
stage de trois mois de travail gratis ne compte même pas
comme mois d’essai.
Stages “ qualité produits ” appelés aussi IFS
(International Food Standard) : C’est une validation d’accréditation pour la grande distribution gérée par un audit
dépendant des distributeurs. De 6 à 12 puis de 12 à 20 stagiaires furent prévus par cession. L’encadrement aurait touché une prime, mais les ouvriers, tous qualifiés à l’issue du
stage, ne reçoivent qu’un remerciement, pour le travail effectué, signalé par une étiquette placée près des pointeuses. Il
leurs a même été précisé : " Nous allons nous faire certifier
tous les ans ou tous les 18 mois on ne va pas tout de même
pas vous donner quelque chose à chaque fois ".
Stages “ incendie ” et “ HACCP “ (Hygiène Alimentaire) :
Les gens refusent d’aller en formation incendie ou HACCP
hors temps de travail mais ils n’ont pas le choix, car les cadres
les obligent à récupérer en RTT. Idem pour la médecine du travail, les salariés peuvent finir à 6 heures du matin et être
convoqués à 9 h. Ils ne récupérent qu’une heure en RTT...
Quant au sommeil ?
Conditions de travail :
Quand quelqu'un se blesse, le directeur de
fabrication vient lui-même, de jour comme de
nuit, constater si la blessure nécessite ou non
des soins à l'hôpital, et par voie de conséquence, s'il y a ou non arrêt de travail. Nous
sommes heureux d’apprendre que ce Monsieur
a acquis la qualité de médecin. Toutes nos félicitations au lauréat et bienvenu dans notre
ville qui manque cruellement de Diafoirus !!!
Histoire d’expertise demandée
par le C. E. d’Helder
Jacquet perdrait 2 500 000 € par an renfloués par
Limagrain… Pour vérifier l’hypothèse, le CE d’Helder, composé de dix personnes a voté, le 22 mars, une demande
d’expertise des comptes tout à fait légale. " Trop chère et
trop difficile à comprendre " a répondu la direction aux dix
" ânes " en convoquant une nouvelle AG extraordinaire. Le
nouveau vote lui a été favorable, mais l’inspection du travail
est sollicitée par le syndicat pour valider le premier. A suivre
donc…
Le 22 mars, c’est l’anniversaire de " mai 68 ". Si Sarkozy ne
doit pas apprécier la date, l’histoire, par contre, doit lui plaire. En cas d’échec aux prochaines élections, il n’aura qu’à
faire revoter jusqu’à ce qu’il soit élu, en augmentant à
chaque fois la pression sur les électeurs, par l’entremise des
médias et des employeurs par exemple… Inutile de mobili-
Dégraissage
(Jacquet, suite...)
La pression sur les chaînes et la
dureté des conditions de travail
peuvent entraîner des drames.
Récemment, un jeune chef d'équipe a mis fin à ses jours. Il avait
certainement, comme chacun, ses
propres problèmes, mais ce n'est
certainement pas Jacquet qui lui
aurait remonté le moral. La nuit
avant son suicide, il a téléphoné à
un cadre en raison d'un embouteillage survenu au conditionnement. Il a demandé d'arrêter la
panification le temps de résorber
l'incident. Le cadre a refusé en
précisant qu’à 9 heures, il voulait
" trouver tout en ordre "… Du bon
pain, cet homme là !!
Régime pain sec mais qui ne
manque pas de sel pour les uns,
tartines beurrées pour les autres.
Les employés des différents sites
entendent améliorer leurs conditions de travail. Les plus rebelles,
ils sont appelés ainsi, semblent
être les plus anciens. Dans les différentes usines, l’entente entre
ouvriers et ouvrières, jeunes ou
vieux est plutôt bonne. Les dirigeants du groupe orchestrent la
division entre les sites Jacquet,
Helder et JAI mais là encore, un
esprit de solidarité semble exister
et il y a des liens entre les usines,
relayés par les syndicats qui ne
sont pas tous au service de la hiérarchie.
Face au manque de respect des
dirigeants, à la pression des
cadres, aux conditions de travail,
des ouvriers parlent de grève, que
certains prévoient longue, juste
avant les fêtes quand la production est maximale…
Tiens, on ne croit plus au Père
Noël chez Jacquet ?
Anne Ménier.
SLIC FAST…
Vers les 3 non-fabrications de
l’usine de Corvol :
Après Guiltat, Corvol a dû tomber sous la
loupe grossissante des prédateurs du capitalisme international. Ce capitalisme de fonds de
pensions où des technocrates jouent au monopoly sans se soucier des vies détruites : celles
des employés, comme celle récente, d’un
ancien dirigeant qui se suicide en voyant ces
prédateurs abattre le travail de toute sa vie…
- Le Caoutchouc : Gencorp a signé un contrat cédant l’activité
de mélangeages donc, la fabrication du caoutchouc à un concurrent
en signant un accord d’obligation de rachat d’un volume annuel de
caoutchouc à un prix fixé entrevoyant des pénalités de 500 € par
tonne. Le CE n’en a été informé que 17 mois après la signature du
contrat. Il en est résulté la suppression de trois équipes à l’atelier
mélange : une vingtaine d’intérimaires ont été virés et les autres
reclassés ou licenciés par ruptures négociées des contrats de travail.
Jeu du mouchoir à la SLIC : " Qui sera viré ? "
Le nom SLIC, " Société des Laques Indochinoises et
du Caoutchouc ", évoque l’exotisme de la prose coloniale. L’entreprise a vécu les différentes phases historiques du capitalisme et connu les résistances que
cette vision du monde suscite. Ses derniers avatars
impliquent des fonds de pensions internationaux. Se
succédant les uns les autres, ils ont siphonné les ressources jusqu’au redressement judiciaire actuel qui
devrait aboutir à la fermeture de l’usine ou, au
moins, au licenciement d’une partie des ouvriers.
Ainsi, DRAFTEX, fonds de pension anglais, rachète
la SLIC au début des années 80. Il y a alors plusieurs
usines en France qui fabriquent des joints de parebrises ou de portières, des
durites, des silentblocs et
les matières premières à
base de noir de carbone et
de dérivés du pétrole. Ces
usines sont situées à
Gruchet près du Havre, à
Chartre et à Corvol. La première innovation apportée
par DRAFTEX sera un plan
social alors que pour la
recherche, rien ne sera fait.
Les durites, fabriquées à
Corvol aujourd’hui, datent
d’il y a quinze ans. Ce qui
avantage les concurrents,
Kléber, Gates, Trellborg et Hutchinson spécialiste
des durites clipsables et non plus encastrées avec
serrage.
Le fonds de pension américain GENCORP, qui
rachète l’entreprise en 2001, ne conserve que la partie étanchéité (les joints de pare-brises) et vend l’activité durites à Trellborg, spécialiste du transfert de
fluides. L’actualisation, alors nécessaire, des moyens
de production résulte de la fermeture de l’usine de
Chartre, GDX Automotive " SNAPON " en 2003. En
24 heures, bien qu’occupée par les salariés, l’intervention des flics permet de vider cette usine de ses
machines et stocks. La grosse partie de ces actifs
sera expédiée en Tchéquie et le reste à Corvol et
Saint Nicolas de la Taille.
GDX Gencorp achète également des entreprises en
Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, en
Tchéquie, aux USA et au Canada grâce à la cession
des activités pharmaceutiques et militaires. Le secteur automobile est, lui, cédé à CERBERUS, autre
fonds de pensions US spécialisé dans les sociétés en
situations difficiles. L’apport en industrie consiste
cette fois à virer les ouvriers et vendre les immobilisations et les stocks. Depuis la reprise en 2005, 180
personnes sur 340 ont déjà été licenciées au Havre,
dans le cadre d’un plan social et Corvol a vu son personnel passer de 110 à 77 employés. L’usine du
Havre est en redressement judiciaire depuis le 10
mars et Corvol, depuis le 21 mars.
Au moment de la cessation de paiement, le montant des dettes de Corvol est de 900 000 € pour 600
- L’atelier d’étanchéité où l’on fabriquait les joints de parebrises. Pour les joints, la technologie a évolué du joint chaussé
(encastré dans une feuillure) au pare-brise collé avec un joint rudimentaire servant de lien avec la carrosserie. La direction a préféré
arrêter la production plutôt que de réduire ses marges commerciales. La fabrication, destinée aux poids lourds de marque Volvo, qui
représentait 300 joints par équipe d’une dizaine de salariés par
modèle de véhicule et par jour, a là encore abandonné le marché.
Volumes trop faibles pour Gencorp ! Qui, cependant, nécessitent
parfois des rotations en trois huit. Là aussi il y a eu perte de marchés
due par exemple, pour la nouvelle Twingo, à la délocalisation de son
montage en Tchéquie où l’usine GDX locale a pris le relais de Corvol.
- L’atelier de transfert des fluides. C’est la partie la moins
importante si l’on excepte les durites pour Peugeot ou Renault.
000 € de rentrées prévues. Fermera-t-on une usine
pour 300 000 € alors que CERBERUS vient de racheter Chrysler 5,5 milliards d’euros ?
Une liquidation judicieusement menée.
Le Havre et Corvol, avaient deux directeurs, mais
une seule comptabilité établie au Havre.
Ils étaient sous la direction d’une SAS dont
l’unique actionnaire était " GDX Holding France ",
elle-même sous la direction de M. Thursfield disposant des pleins pouvoirs. Il a orchestré la migration
des recettes des centres de productions vers les instances juridiques et financières en justifiant de frais
techniques de management.
A ce jour, les deux sites, regroupés sous GDX
Automotive sont gérés par un administrateur judiciaire qui reste " injoignable ". Il a lancé le 26 mai
l’appel d’offre de reprise des deux sites groupés ou
indépendants. Il sera clos le 26 juin. Pour le
moment, il n’y a que deux candidats intéressés :
Bultel, l’actuel directeur de Corvol, déjà responsable
de la réduction de 110 à 76 salariés, et qui a annoncé sa volonté de ne reprendre que le département
étanchéité et Emac, un fabricant de caoutchouc.
Bultel, veut réduire l’effectif à moins de 50 salariés
afin de tomber en dessous des quotas impliquant
une expertise comptable annuelle et l’existence
d’un CE... 25 emplois sont menacés aux départements " mélanges ", " joints ", " durites ", dans les
bureaux ou à la maintenance. Le cabinet d’expertise comptable Mazars, commandité par le tribunal
de commerce du Havre, et désigné par l’administrateur provisoire, gère le redressement de l’ensemble
sans que Nevers l’ait mandaté. Les deux sites ont
tenté une mise en relation afin d’organiser la résistance, mais il n’y a rien de concret pour le moment.
Est-ce la raison pour laquelle les salariés n’ont pas
répondu au mot d’ordre de grève lancé par la CGT
pour se rendre aux audiences du tribunal de commerce, ou bien, attendent-ils d’avoir la certitude de
la fermeture ou des licenciements ? La CFDT, elle, se
contente, pour le moment de relayer les propositions de la direction. Les représentants des salariés
sont convoqués au tribunal de commerce de Nevers
tous les deux mois. La prochaine fois ce sera le 18
Juillet, c’est donc une affaire à suivre. Les délégués
ont demandé que le redressement judiciaire soit
étendu à la holding et un délai suffisant pour trouver un repreneur valable.
Le Picot
.7
Hôpital
Plus de 2 000 manifestants le
9 juin 2007 pour la
sauvegarde de la maternité.
" J’ai fait un
mauvais rêve "
I
l y a fort longtemps, la vie passait tranquillement dans le Comté de Clamecy. Ses
habitants coulaient des jours heureux, et
cela tant que le reste du monde semblait ignorer leur existence. J’étais alors une jeune sagefemme à la maternité, et je mettais toute mon
âme et tout mon savoir au service de ces gens
désireux de connaître le bonheur de voir leur
famille s’agrandir.
Mes consœurs et moi-même formions une
communauté soudée qui avait à cœur d’accompagner jour après jour, dans cette période
singulière, parfois difficile, mais toujours riche
en émotions, ces futures mères, ces futurs
parents. Nous étions convaincues que le bienêtre de ces mamans passait par une écoute, un
accompagnement et un soutien attentif accordé à chacune d’entre elles. Nous étions également certaines que nos connaissances au plan
médical allaient de pair avec nos qualités
humaines : toujours soucieuses du confort des
femmes et de leur bien-être autour du moment
précieux de la naissance.
Plusieurs fois, de sombres rumeurs sont
venues troubler l’activité paisible de notre
maternité. Alors, l’union de tous les acteurs
engagés, autour de nous et avec nous, dans
l’aventure de cette petite structure n‘en était
que plus forte. Et quand ces rumeurs devenaient des menaces nous nous sentions soutenues et encouragées massivement par une
foule de personnes, elles aussi convaincues de
l’utilité d’un service dont le principal souci
était de répondre à leurs besoins.
Nous avions encore l’innocence de croire que
la bonté était dans le cœur de la plupart des
hommes. Ainsi, naïvement, nous n’avions pas
porté attention à " l’ombre menaçante " qui
s’était levée à l’est et dont l’obscure puissance
tendait à s’étendre tout autour de nous.
Elle envoya un émissaire qui, se présentant
comme une consœur, avait pour mission d’observer la qualité de notre travail. Nous l’accueillîmes sans réserve, ne nous doutant pas
que notre petit monde de quiétude en serait
bouleversé à jamais.
Le jugement que cet émissaire porta alors,
(mais n’était-ce pas le jugement de son
maître) révéla de sombres intentions.
S’appuyant sur des données contestables,
voire erronées, il considérait notre action
comme vaine et trop coûteuse. Certains accompagnements, offerts avec bienveillance, furent
impitoyablement critiqués et réprouvés.
Il osa même aller jusqu’à mettre en doute nos
compétences. Il avait sûrement oublié d’où il
venait. Il avait sûrement oublié que l’expérience s’acquiert quel que soit l’endroit où l’on
exerce.
Et, ce qui est le plus triste, c’est qu’il avait
probablement perdu son âme en perdant l’essence même de notre si beau métier.
Alors, malgré de nombreuses batailles, notre
8. Le Picot
peuple ne fut pas assez fort. L’ombre parvînt à
s’étendre et à s’immiscer partout. Nous dûmes
fermer les portes de ce lieu de naissance qui
était si cher à nos cœurs.
Aujourd’hui, en me souvenant de ces temps
passés, je me rends compte que ces blessures
qui nous furent portées ne nous blessèrent
que temporairement. Que celles qui eurent le
plus à en souffrir, ce sont ces mamans qui
furent contraintes de parcourir de nombreux,
de trop nombreux kilomètres, pour faire
naître leurs enfants. Leur donner naissance,
là où l’ombre régnait depuis longtemps, dans
des endroits gigantesques où elles se sont
trouvées noyées parmi la foule des autres
mères, et où nos consœurs n’ont pu se permettre de leur porter l’attention que chacune
d’entre elles aurait mérité pour le moment le
plus émouvant de leur vie.
Je perdis peut-être un peu de mon âme à cette
époque. Je pris mon envol et partis loin, chercher s’il restait un peu de bonté et d’humanité
en ce monde…
Mes pensées se brouillent. Je me réveille soudain. On m’appelle. Il est quatre heures. Nous
sommes le 10 juin. Madame Martin est en
route, c’est son quatrième, elle vient de
Lormes… Pourvu qu’elle ait le temps d’arriver.
Je me prépare à l’accueillir. Je repense à ce
mauvais rêve, et me dis que cela vaut vraiment
la peine de se battre. Nous aurons encore de
nombreux combats à mener, et nous les mènerons dans le respect de nos convictions les
plus profondes.
Aurélie et Thomas.
(...suite de P. 1)
- Le reproche fait à Clamecy de ne pas avoir
de sage-femme sur place de nuit. Elles sont
domiciliées à moins de cinq minutes de l’hôpital et se rendent sur place à la première alerte.
Il suffirait de créer un poste supplémentaire
pour que les effectifs permettent une présence
de nuit. A l’heure actuelle, elles sont quatre
pour 200 accouchements au lieu de cinq. Si le
quota de 40 accouchements par sage-femme,
qui est celui du CHU de Dijon était appliqué,
elles devraient être cinq. L’ARH préfère supprimer une maternité plutôt que de créer un poste
de sage-femme justifié…
- L’ARH reproche l’absence d’une cinquième
sage-femme, mais ne donne pas les moyens
financiers pour la recruter.
- Le reproche fait à Clamecy de manquer de
pédiatre… Pourtant un médecin généraliste est
en spécialisation de néonatalogie et un
pédiatre de Nevers a exprimé sa volonté de
venir exercer au sein de la maternité…
- Le fait de confondre un soutien psychologique " proposé " avec un acte de médecine
psychiatrique…
- Le fait de parler de manque d’expérience, et
par voie de conséquence, d’incompétence professionnelle, sans analyse de résultats, sous
prétexte que le nombre de césariennes est
élevé. Ce qui, à contrario, est une preuve de la
volonté de limiter les risques…
- Enfin, le fait de relever que les médecins
sont domiciliés dans une autre région ou un
autre pays sans préciser que c’est en dehors de
leurs périodes de services donne, in fine, la
consistance scientifique du rapport…
Quel est le but d’un tel rapport ?
- Favoriser une clinique privée de niveau 1
(Cosne) au détriment d’une maternité publique
de même niveau (Clamecy)…
- Et cela sans tenir compte des distances…
- Ni de l’avenir, puisque cette clinique a déjà
été en dépôt de bilan… Or Il faut 2000 accouchements par an pour qu’une maternité en clinique privée soit rentable…
- Est-ce la raison pour laquelle, circule une
rumeur faisant état du passage de la partie
maternité de la Clinique du Nohain au public.
Faut-il comprendre une fois de plus, public
pour les déficits, et privé pour les soins mé-
Hôpital
Recette pour fermer un Hôpital de Proximité.
Tout d’abord vous commencez par morceler son territoire
d’attraction naturelle et vous le coupez de son bassin de
population. ( fricassée )
dicaux procurant des bénéfices ?
Devant cette politique criminelle
de déconstruction et de privatisation de la santé et de la sécurité
publique, le responsable de l’ARH
acceptera-t-il de porter la responsabilité politique et judiciaire des
difficultés qui risquent de survenir ?
Nous ne le savons pas, mais la
population locale a manifesté
pour signifier qu’elle ne prendrait
pas, elle, le risque de vérifier l’hypothèse. Elle reste sur ses gardes
prête à mordre ces bureaucrates
qui n'ont qu’une vision comptable
de la naissance.
❑ Ainsi Clamecy a été rattaché en 2006 au Territoire Sud Yonne
avec Auxerre, Tonnerre et Avallon : on multiplie ainsi les interlocuteurs, deux DDASS, deux départements et on coupe l’hôpital
de ses missions. Quand on rencontre la DDASS de l’ Yonne, elle
peine à connaître la situation de Clamecy, de même les hôpitaux
de l’Yonne Sud se sont partagés le gâteau ne laissant que les
reliefs à Clamecy.
❑ Ceci permet ensuite de couper Clamecy de ses " flux " naturels : ainsi malgré un protocole signé entre le Centre Hospitalier
de Clamecy et le Centre Hospitalier de Nevers au début des
années 2000 et malgré la volonté du chef de service de néonatologie, il n’a pas été possible de faire venir un spécialiste de
néonatologie à Clamecy, le directeur du CH Nevers s’y opposant.
Bien entendu Auxerre ne souhaite pas venir, l’Arh se moque bien
des enfants… et crée l’insécurité.
❑ Pour couper un peu plus la population de son Centre
Hospitalier, on développe l’hospitalisation à domicile sur le canton de Clamecy à partir… du Centre Hospitalier de Nevers !!!!
Quand on sait que le coût de l’hospitalisation à domicile c’est le
coût de la distance du Centre Hospitalier de référence, on peut
s’étonner de cette solution guère économique, mais ClamecyVille est dans le département de la Nièvre, Clamecy-Hôpital est
dans le territoire santé de l’Yonne. Pour faire bonne mesure le
projet d’hospitalisation à domicile du CH Clamecy n’est pas
retenu par son territoire, tout partant sur Auxerre qui n’imagine
même pas venir à Clamecy.
Quand le plat est bien mijoté, vous rajoutez l’ingrédient
nécessaire pour relever la saveur :
Commentaires recueillis auprès des
professionnels de santé de la maternité
de Clamecy par Y.P.
Brèves
Au secours 1 : Brigitte Freytag dans son
tract aurait été " sollicitée par les Usagers
des services de santé pour intervenir auprès
du ministre "… on veut les noms des inspirés qui demandent à Freytag d’intervenir
auprès de Bachelot, d’intervenir auprès de
Sarkozy, d’intervenir auprès du Pape pour
l’extrême onction de l’hôpital public…
Au secours 2 : Freytag mélange la
demande " d’un cinquième poste de sagefemme " avec " des frais injustifiés " elle
oublie de préciser que c’est l’existence de
l’ARH qui motive ces frais…
Au secours 3 : Freytag a de quoi : " alimenter sa conversation avec la ministre et
obtenir peut-être la promesse du maintien
de la maternité jusqu’en 2011 ". A moins
que Bachelot donne " peut-être la promesse " de fermer tous les petits hôpitaux.
Peut-être aussi que nombre de militants
UMP sont proprios de petites cliniques…
Au secours 4 : Côté verso du tract de
Freytag : " Enfin un député efficace ! "
Côté recto : " Ensemble tout devient
possible. " Dommage qu’il n’y ait que
deux pages, la troisième se serait appelée :
" Dans le cul la balayette ! "
cit, les intérêts entretenant la dette ! Qu’importe, on demande
encore plus d’économies à un corps déjà sous-alimenté, on précipite encore la crise avec de nombreux cadres non remplacés.
❑ Dans la même idée, comme Clamecy est isolé, vous cassez
son isolement en lui faisant payer très cher son statut : on base
un hélicoptère à Auxerre et on fait payer à Clamecy les frais de
transport, on lui fait ainsi payer sa position géographique ;
quand Clamecy a besoin de transférer un patient pour des soins
non disponibles dans l’hôpital, il appelle le CH d’Auxerre qui
décide du moyen de transport et le fait payer à Clamecy : le donneur d’ ordre facture et il a d’autant plus d’intérêt à facturer
qu’il doit " rentabiliser " les moyens mis à sa disposition. Pour
Clamecy ce sont 300 000 euros supplémentaires par an ou plutôt autant d’économies supplémentaires, à réaliser.
❑ Toujours dans " l’injonction paradoxale ", vous estimez qu’il
est nécessaire d’avoir cinq sages-femmes au lieu de quatre, mais
vous ne permettez le financement que de quatre…
❑ Pour lier la sauce vous rajoutez la tarification à l’activité :
cette tarification sert progressivement de base pour évaluer la
rentabilité de la structure : élaborée dans les CHU, cette cotation
des actes survalorise les actes techniques par rapport aux actes
de prévention. Comme la maternité s’appuie sur le Réseau qui
pratique une politique de dépistage et élimine le risque, on
montre le peu d’activité technique du CH de Clamecy ce qui est
la preuve de l’excellence de son travail… Et loin d’être valorisé
ceci devient un handicap financier supplémentaire. La non reconnaissance du travail de prévention est une prime à la
médiocrité.
Ensuite vous faites mijoter en utilisant l’injonction paradoxale (l’injonction paradoxale est bien connue de certains directeurs de ressources humaines des entreprises :
donner une tâche à un ouvrier dont on désire se débarrasser sans lui donner les moyens de la réaliser.)
❑ C’est la tactique utilisée pour le SMUR de Clamecy : tout le
monde est d’accord pour créer cet outil qui vise à assurer la
sécurité d’un bassin de population de 30 000 habitants. Mais on
ne donne pas les moyens, un SMUR coûtant en moyenne 900
000 euros, on en attribue 250 000 euros pour la création…
Même pas de quoi payer et entretenir le véhicule : on crée alors
les conditions de l’injonction paradoxale puisque une mission
est donnée sans les moyens. On continuera à mourir dans le
Haut Nivernais dans l’indifférence de l’ARH.
❑ La tactique financière relève, elle aussi, de cette catégorie :
depuis des années, toutes les autorités sérieuses qui se sont
penchées sur le sort du CH Clamecy reconnaissent un déficit
structurel de 3 M€ qui, faute d’être comblé, entretient le défi-
❑ Vous inscrivez la maternité dans le SROSS jusqu’en 2012, en
rappelant la nécessité d’une visite de conformité.
❑ Vous ne donnez pas de date pour cette visite.
❑ Vous vous étonnez ensuite que cette visite n’ait pas eu lieu et
vous annulez l’autorisation en remettant en cause l’ensemble de
l’autorisation.
❑ Vous envoyez une Sage-Femme du CHU qui ne connaît ni l’hôpital ni sa géographie en prévenant la veille les acteurs de santé
et pour éviter qu’elle ne prenne trop le goût du plat principal,
vous ne la laissez à la Maternité que quelques heures.
❑ Vous lui faites rédiger un rapport naturellement incomplet et
vous convoquez ensuite le CROSS pour revoir le rapport.
❑ Vous pouvez déguster, c’est servi !
Stéphane Casset.
* Le Directeur du CH de Decize a failli avoir le même problème, mais
étant venu à Clamecy et plus habitué à la perversité de nos dirigeants,
il avait pris la précaution de demander la visite de conformité par écrit,
il avait obtenu une réponse de l’ARH remettant cette visite à plus tard.
Quand les autorités sanitaires se sont étonnées que cette visite n’ait
pas eu lieu, il a pu ressortir le document écrit émanant de la même
autorité : passer à Clamecy rend méfiant… A bon escient.
Le couperet est tombé !
Le 25 juin l’ARH a décidé autoritairement la fermeture de la maternité fin mars 2008 sans tenir
compte des besoins de la population, malgré les
9 700 signatures et la manifestation de 2 000 personnes (dont vous faisiez peut-être partie). Que
faut-il faire pour être entendus ?
Le Picot
.9
Courson
les-Carrières
La carrière
Alain Chasseuil.
L’ORIGINE DU PROJET.
D
epuis près de 15 ans, les élus
de Courson sont en relation
avec différentes multinationales intéressées par un site d’extraction dans
le Bois des Rochottes, situé à l’intersection de
la RN 151 et de la route de Fouronnes.
Le BRGM1 a par le passé réalisé des sondages
prospectifs pour éventuellement découvrir du
pétrole, mais au lieu du précieux liquide, c’est
un massif de calcaire blanc très dur et très pur
que les sondages révélèrent.
Des fuites et le copinage de certains
employés du BRGM avec la société LASOURCE
SAS Minéraux, permirent à cette dernière de
s’intéresser au site, et c’est tout naturellement
qu’ils contactèrent la municipalité de Courson
pour lui proposer l’implantation d’une carrière d’extraction de carbonate de chaux
(CACO3).
Par ailleurs, depuis près de 25 ans, un projet
d’autoroute (A26) étant plus ou moins à l’étude, LASOURCE SAS décida de " verrouiller " le
projet, et de se positionner localement, en
proposant en 1996 à Courson et Fontenailles
la signature d’une convention de foretage2.
Cette convention était assortie de délais.
Pratique pour attendre son heure bien tapi
dans l’ombre, elle précisait également et surtout le montant de la redevance à la tonne
commercialisée qui serait reversée dans les
caisses de Courson, 1,60 fr/t (0.24 €) en 1995,
et prévoyait qu’un " substitué " pouvait être
proposé par l’entreprise.
Mais le projet de l’A26 dormait dans les cartons, aussi LASOURCE SAS décida parallèlement à la cession de sa filiale KAOLIN D’ARVOR à la société DAM (Denain Anzin
Minéraux), de substituer cette dernière à ellemême.
DAM ayant racheté KAOLIN D’ARVOR se
substitua à son tour à sa filiale, et signa en
2001 une nouvelle convention avec Courson
et Fontenailles, les termes restant inchangés.
Mais le bal des " substitués " n’était pas fini !
En 2004, DAM décida de céder à son tour son
contrat à la société PROVENCAL SA, cette
société exploite déjà des carrières de CACO3
dans le sud de la France.
PROVENCAL SA se présente donc comme une
spécialiste des charges minérales employées
dans la chimie (médicament, dentifrice…) et
dans l’industrie (peintures…) et nos valeureux
et ardents défenseurs du développement tout
azimut n’ont bien évidemment pas hésité une
seconde pour reconduire les conventions.
Mais voilà, à la lecture de la copieuse étude
d’impact réalisée en " copié-collé " on s’aperçoit rapidement que la part de CACO3 ne
représente que le quart des produits extraits,
le reste étant tout simplement des concassés
routiers.
Mais que faire de 8500 000 tonnes de cailloux
alors que trois carrières existent dans un rayon
d’une trentaine de kilomètres ?
Les habituels " empêcheurs de tourner en
rond " que sont les militants associatifs qui
agissent dans l’environnement, d’en déduire
aussitôt qu’une telle quantité de matériaux ne
pouvaient être destinée qu’à un chantier
important, voire très important.
Et avec le mauvais esprit qui les caractérise de
conclure que pour cette fois l’autoroute Troyes,
Auxerre, Bourges et le tronçon Clamecy Avallon sont bel et bien sur les rails...
1 - BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières
2 - Foretage : redevance payée au propriétaire du terrain à l'occasion de l'exploitation d'une carrière, pour compenser l'enlèvement des matériaux.
CRIS ET COLERE.
Provençal SA a parfaitement su
" vendre " son projet aux élus
mais aussi aux habitants des communes
concernées, développement, emplois, taxe professionnelle et redistribution de dividendes,
tout y est passé ! Lors d’une première réunion
publique, les dirigeants de la société avaient
réussi à endormir les opposants actuels, occultant toutes les nuisances en minimisant l’aspect carrière au profit de l’usine, à tel point que
le président de la toute nouvelle association de
Défense du bois des Rochottes et de ses
Riverains était à l’époque favorable au projet !
A l’ouverture de l’enquête publique, c’est
avec stupéfaction, que les concernés découvrirent, à la lecture de l’étude d’impact, l’étendue
de la supercherie !
Certes l’usine de transformation de CACO3
serait bien construite avec quelques emplois à
la clef, mais que penser des nuisances engendrées par un tel projet ?
Excavation sur 20 HA sur une profondeur de
45 mètres, augmentation de 46 % du trafic de
camions sur la RN 151 (400 passages de
camions environ !), bruit de l’usine 24 h sur
24 h, émission de poussières sur des centaines de mètres, voire des kilomètres, atteinte à la flore et à la faune dans une zone
ZNIEEF 2*, tirs de mines deux fois par semaine (environ 2, 5 t d’explosifs par tir !), risques
de pollutions de la nappe phréatique et des
captages en eau potable, utilisation de produits radioactifs, le tout pendant 30 ans, à
seulement 1 500 mètres du hameau des
Laurents et 750 mètres des premières habitations du hameau d’Anus !!
Les réunions publiques qui suivirent furent
d’un tout autre acabit. Environ 150 à 200 personnes y assistèrent, fustigeant les élus,
criant leur colère face à ce qui légitimement
leur parait être une immense tromperie. Une
10. Le Picot
mobilisation jamais vue dans le canton de
Courson !
L’apogée sera la réunion publique du 9 mai
2007 en présence des dirigeants de Provençal
SA, une soirée surréaliste, l’incompréhension
du public étant à son comble, parlait-on du
même dossier que celui qui avait été présenté
quelques mois plus tôt à Fouronnes par les
mêmes dirigeants ?
A26 ,
POUR
Dans le même temps, le commissaire enquêteur Serge Thirioux, accessoirement administrateur d’Auxerre Expo et visiblement en
bonne relation avec JP Soisson (ardant promoteur de l’A26), recevait des dizaines d’avis
défavorables émanant de simples citoyens et
des associations de protection de l’environnement.
Une pétition qui a recueillie 925 signatures
lui a été également remise par le Comité de
Défense du bois des Rochottes et de ses
Riverains.
Les élus, le maire de Courson en tête, faisaient profil bas s’abritant inlassablement derrière les argument habituels, emplois, développement, manne financière…
*ZNIEEF : Zone d’Intérêt Naturel Ecologique
Faunistique et Floristique.
QUI ?
QUOI ?
POUR
L’autoroute pour favoriser le développement de notre région !
L’argument de tous les " pros " naïveté ou autisme ? Si l’A26 voit le jour,
ce ne sera pas avant 2020/2025 que les premiers camions pourront l’emprunter, qu’en sera-t-il de la politique des transports à ce moment là ? Ce
type de projet est tout à fait contraire aux déclarations des groupes (GIEC1)
qui planchent sur l’état de la planète et qui préconisent tous une diminution des gaz à effet de serre, première cause du réchauffement climatique.
Lors du dernier G8, Sarkozy a bataillé avec Bush pour arracher quelques
promesses de diminution de ces gaz à l’horizon 2050 ! L’union sacrée des
élus de l’Aube, de l’Yonne, de la Nièvre, et du Cher toutes tendances
confondues est consternante, ils pensent développement comme il y a 30
ans ! Ils appartiennent tous à des formations politiques qui ont pourtant
signé la charte de Nicolas Hulot ! Et que dire de Christian Paul qui a œuvré
et obtenu en 2005 en tant que vice-président du conseil régional de
Bourgogne, l’accord et le financement de toutes les collectivités des
régions concernées. Alors qu’en 2000, le même Christian Paul, secrétaire
d’Etat à l’Outre-mer et collègue de Dominique Voynet, ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement dans le gouvernement
Jospin, ne s’est pas opposé, bien au contraire, au blocage du-dit projet ! La
(suite P. 11)
fibre écologique a dû le quitter depuis…
Courson
La carrière
(... Suite de p. 10) Outre les atteintes à l’environnement, si l’A26 se réalise, que deviendront les
petites communes rurales contournées à 130km/h
par des milliers de camions conduits par des forçats de la route sous-payés, pressés par le consumérisme effréné de produits fabriqués par les nouveaux esclaves de notre société dite moderne ?
Quel sera le nouveau visage de Clamecy au centre
d’un nœud autoroutier avec le fameux " barreau "
Clamecy-Avallon lui aussi programmé ? Une ville
musée cernée par les plates-formes logistiques ?
L’A26 sera le point de passage entre l’Espagne
et les pays de l’Est. Sa seule vocation ? Le commerce ! Et en aucun cas le désenclavement de
nos régions, mais plutôt leurs désertifications.
Les contribuables bourguignons que nous
sommes financerons 25% des travaux, l’Etat
(encore nous) 25% et le concessionnaire 50%.
Seulement voilà. En cas de dépassement des budgets, c’est encore nous qui paierons les frais supplémentaires ! Et les dépassements ça existe ! Le
rapport accablant de la Cour des Comptes publié
en 19992 est éloquent : + 39% au kilomètre pour
l’A14, + 42% pour l’A43, + 115% pour l’A29, +
168% pour l’A64 ! Il serait bien sûr totalement
déplacé de penser qu’une partie de ce fric puisse
atterrir dans les caisses noires des partis politiques... C’est ce que la Cour des Comptes laisse
entendre. Les actionnaires de SANEF, VINCI et
autres ont de beaux jours devant eux…
En février 2003, le rapport d’audit réalisé par
l’inspection générale des finances et le conseil
général des Ponts et Chaussées à la demande de
Francis Mer ministres de l’Economie des Finances
et de l’Industrie et de Gilles de Robien ministre de
l’Equipement, des Transports, du Logement, du
Tourisme et de la Mer, concluait sur l’A26 : " - soit
que leur intérêt est insuffisamment démontré au
regard des trafics actuellement observés et corrélativement de la lourdeur des contributions
publiques qui seraient nécessaires pour l’équilibre
de la concession (Troyes - Auxerre - Bourges, Creil
- A16, Besançon - Poligny) "…
Ce n’est pas pour autant que nos valeureux chevaliers du développement local s’interrogeront
sur l’innocuité de l’A26 bien au contraire, l’Etat
via l’ancien ministre Dominique PERBEN vient de
leur faire savoir que la totalité des crédits
d’études était débloqués. Vive l’autoroute !
C
’est fait, le 5
juin le commissaire enquêteur
Serge THIRIOUX a
remis son rapport et
ses conclusions au
Préfet de l’Yonne, avis
favora-ble. Seulement
deux réserves sont
émises : L’une " soufflée "
par JP SOISSON :
■ " Le lancement éventuel d’une étude hydrogéologique complémentaire pour la circulation des
eaux souterraines, en cas d’incidents d’exploitation ".
L’autre réserve est " bateau " :
■ " Un suivi méticuleux par les services de l’Etat
concernés de l’application des textes légaux et réglementaires dans l’installation de la société et dans le
suivi de son exploitation ; par les collectivités locales,
par les obligations de circulation les concernant ".
L’ensemble des observations formulées par les habitants et les associations sont toutes balayées, le rapport
ressemble étrangement à l’étude d’impact présentée par
Provençal SA, imprécision, incohérence, approximation,
plutôt que la commenter voici une petite compilation de
ces observations.
■ " Je n’ai reçu aucune délibération complémentaire des
communes concernées, favorables en l’état au projet ".
Evidement, les communes concernées ont toutes
émis, après délibération un avis défavorable ! Mais
tourné comme ça…
■ " Sur une production de 300 000 t/an, il y aurait
70 passages/jours en moyenne passant à 130 sur une
production de 400 000 t/an. "
Pas fort en règle de trois l’enquêteur !
■ " Pour les retombées économiques est évoquée la
menace de départ des professions sanitaires du canton,
De
QUI
Se
MOQUE
t-ON ?
1 - Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat
2 - Rapport particulier de la Cour des Comptes. La politique autoroutière française. Éditions des Journaux
officiels Juin 1999
les-Carrières
Le bois des Rochottes avant destruction...
des infirmiers et vétérinaire demeurant à Anus ".
Deux lignes plus loin…
■ " L’activité de la carrière ne peut que faire croître
l’emploi des professions sanitaires ne serait ce que par
les risques exposés de l’exploitation, silicose ou
autres… ".
Ben de quoi ils se plaignent…
■ " L’exploitation ne changera pratiquement rien sur
l’état de la Faune Flore des lieux, à l’exclusion bien
entendu du site d’exploitation proprement dit ".
Faudrait savoir !
■ " L’implantation de la carrière et des engins doit se
faire de façon invisible alentour ".
Si ce n’est pas innovant ça, une installation invisible !
■ " Aucun lien ne peut être supposé à priori avec l’autoroute Troyes/Bourges présentement à l’étude… "
Ben voyons !
■ " La grotte de la Roche Beulin n’a pas été affectée
par la politique de tir effectuée en 2006. Les chauvessouris sont toujours présentes ".
Tirs effectués avec 60 Kg d’explosifs ! Avec les
2, 5 t prévues, à leur place je contracterai une
bonne assurance vie !
■ " Monsieur Pageot, pisciculteur à Crisenon, La
Provençal estime que cette pisciculture distante de
10 km ne peut pas être influencée par des résurgences d’écoulement ".
Bulletin 434 du BRGM en 1970 on peut y lire :
■" Des expériences de coloration ont été effectuées en 1902 : de la fluorescéine déversée dans le
ru de Courson est réapparue dans les sources de
Crisenon et de la Grosse Pierre, dans la vallée de
l’Yonne, en amont de Bazarnes ".
C’est pas grave ce sont les truites qui boivent
l’eau !
Navrant et consternant…
❍ LES LIEVRES DES " ROCHOTTES " DEBUSQUES PAR LE VARNE… ❍
Le VARNE a beaucoup travaillé sur ce dossier,
en particulier sur l’étude d’impact. Voici une
synthèse de ses observations qui ont été
remises au commissaire enquêteur.
● Sur la nécessité du projet, si l’extraction de CACO3 se justifie, rien ne peut justifier l’extraction de 2 à 300 000 t/an de
granulats pendant 20 ans si ce n’est un
projet d’infrastructure de grande envergure type autoroutier.
● Sur l’environnement, le projet se situe
en ZNIEFF2, aucune étude faunistique/floristique n’est réalisée.
● Sur le bruit, le mode de calcul des
émergences sonores a été réalisé à l’aide
d’un logiciel. Par leur horaire, leur emplacement et les dates, les mesures qui servent de référence de base ne sont pas
représentatives de la réalité. D’autant
que la moyenne annuelle établie ne l’a
été que sur la base de mesures réalisées
en 2 fois trente minutes sur 4 sites.
● Sur le trafic, une rotation de 70 à 130
camions par jour correspond à 140 à 260
trajets, soit un camion toutes les deux à
trois minutes. Inadmissible lorsque l’on
sait que la RN151 traverse Courson-lesCarrières et Coulanges-sur-Yonne avec la
proximité d’établissements scolaires.
● Sur les poussières, l’étude d’impact
comporte des incohérences " ne présente
aucun danger " puis plus loin " risques
sanitaires difficiles à évaluer ".
● Sur l’hydrogéologie, l’ensemble de
l’étude d’impact est incohérente et
contradictoire. Une étude complémentaire approfondie est demandée.
● Sur les tirs de mines, les essais ont été
réalisés avec des charges de 60 Kg d’explosif. Quels seront les risques avec des
charges de 2,5 t, déstructuration du soussol ? Création de failles, qui pourraient
modifier le parcours des eaux souterraines et accélérer des processus de pollution à longue distance ?
● Accessoirement, le VARNE a constaté
que l’enchaînement des conventions a
substitué à la notion de carrière la seule
notion d’usine. Enregistrée en préfecture
le 11 décembre 2006, La convention
finale établie entre Courson-lesCarrières et Fontenailles d’une part et
Provençal SA de l’autre, annexée au dossier de demande d’autorisation au titre
des installations classées, fait état d’un
loyer de 900 € par an sur 20 ans réparti
en 8/9ème pour Courson et 1/8ème pour
Fontenailles pour 70 Ha.
Plus étonnant, la délibération municipale de
Fontenailles qui entérine ces décisions est
intervenue le 12 février 2007. Soit deux mois
après l’enregistrement de la convention !
La redevance proposée en 1995 par la société
La source compagnie minière SAS était de
0.24 €, elle n’apparaît pas dans la convention
signée avec Provençal SA. Toutefois le commissaire enquêteur l’évoque, réactualisée
dans son rapport à 0.29 €, soit une augmentation d’environ 20 % sur 12 ans. D’après les
statistiques de l’INSEE, les prix des matériaux
concassés ont augmenté de 39 % entre 1995
et 2007. Belle affaire pour les Coursonnais…
Aucune méthodologie du type cubature
contradictoire n’est indiquée pour le calcul
annuel de la redevance. Comment donc seront
établis les tonnages ? A suivre…
Le Picot
.11
Les années 70
Sous les pavés le foyer de jeunes
ais avant d’être la M.L.A.C, l’ancienne ferme
exploitée par la famille Ducrot achetée dans
les années 6O par la municipalité du Dr Pierre
Barbier a abrité la Maison ou Foyer de Jeunes au début
des années 7O. Flash Back.
A la fin des sixties et au début des seventies, les distractions pour les jeunes clamecycois étaient rares. Les
seuls endroits où ils pouvaient se retrouver ou se rencontrer, en dehors du lycée ou des usines Progil et Siclam
étaient les bars et les bals du samedi soir. En 68, un peu
partout dans le monde, la jeunesse s’est fait entendre,
demandant plus de liberté. En mai 68, la France a
connu, pour certains dont le Général de Gaulle, chef de
l’Etat, la " chienlit " et pour d’autres les plus grandes
luttes du XXe siècle, avec dix millions de grévistes. A
Clamecy, le joli mois de mai fut lui aussi animé. La lutte
était impulsée par le comité intersyndical. Après les "
évènements ", il a décidé de poursuivre son action. En
janvier 69, il publie le premier numéro de son bulletin. En
introduction, il est souligné " que cette parution marque
la volonté de tous de poursuivre l’action entreprise lors
de cet exaltant mois de mai , et ceci dans la plus grande
fraternité car ce fait-là est l’une des plus belles victoires
de mai. La barrière qui avait séparé les travailleurs
manuels et les travailleurs intellectuels s’était brisée. Il
ne faut pas que ce soit sans lendemain. " Il était rappelé que son but " est d’amener tous les clamecycois à
prendre conscience des nombreux problèmes qui se
posent dans leur ville et d’inciter les responsables locaux
à tout mettre en œuvre pour les résoudre. Parmi les priorités, la sécurité de l’emploi (déjà), le problème du loge-
ticipent, comme figurants, au tournage du film pour la
télévision " Le beau François " réalisé par Roger Kahane
et dont l’acteur principal est Laurent Terzieff. Mais aussi
à l’animation des jeux pour enfants, le 14 juillet. Un
groupe de rock est créé.
M
Fin 71 les réunions en vue de la création du foyer ont
rassemblé une centaine de jeunes.
Manifestation musicale.
les élus proposent deux bâtiments qui pourraient servir
de locaux, les caves de l’ancienne maison Redde, en
centre ville, devenue aujourd’hui le centre culturel
Romain Rolland et la Ferme Blanche dans le nouveau
quartier qui vient d’être aménagé et où ont poussé les
premières H.L.M et des pavillons. Ces deux édifices sont
en mauvais état. Finalement, c’est le deuxième qui est
choisi par l’assistance. Les maos ne sont pas étrangers à
ce choix, suivant la doctrine du grand timonier qui était
d’être près du peuple et de le servir. Il faut dire que dans
ces années là, les différentes obédiences du gauchisme
avaient le vent en poupe (maoisme, trotskysme, courants
libertaire ou anar) et ce, même dans les zones rurales.
Etudiants, lycéens, ouvriers manient la pelle
ment, l’aménagement sportif de la ville, et l’organisation
des loisirs des jeunes avec la création d’une maison des
Jeunes. " Soulignant les démarches faites dans ce sens
par un certain nombre de membres du comité et l’abandon par la municipalité d’alors d’un projet de maison de
jeunes au prix fort réduit
Maison des jeunes en projet
En mars 71, lors des élections municipales, la liste
d’union de la Gauche conduite par le Dr Jacques Barcelo
qui démissionnera et sera remplacé, en juin 72, par l’un
de ses adjoints Claude Lebon du Parti Communiste, est
élue. Dans ses rangs, des socialistes, des communistes,
des adhérents du P.S.U. (Parti Socialiste Unifié), pour
beaucoup membres du comité intersyndical. Dans son
programme, la création d’une maison de jeunes figure en
bonne place. Le samedi 2O novembre 71, plus d‘une centaine de jeunes , étudiants, lycéens, ouvriers, apprentis,
garçons et filles, assistent, à la mairie, à la première
réunion en vue de cette création, organisée par la commission Jeunes et Loisirs de la municipalité composée de
Georges Guipon adjoint, Bernard Bardin, Claude Cogan,
Philippe Cabarat, Martial Melinger. Au cours de celle-ci,
12. Le Picot
5O% des participants se déclarent volontaires pour
effectuer les travaux d’aménagement. La tâche est énorme. Les matériaux et l’encadrement technique seront
fournis par la municipalité. Parmi les activités culturelles
envisagées, des sections théâtre, bibliothèque, discothèque, photo, cinéma avec chacune à leur tête un responsable. Mais en attendant, il faudra manier, pendant
de longs mois, la pelle, la pioche, le marteau, le burin…
Plusieurs dizaines de camions de terre, de pierres furent
ainsi évacués. Les anciennes écuries sont dépavées, le
vieil enduit des murs enlevé, des tranchées sont creusées
pour l’adduction d’eau. En janvier 72, après plusieurs
réunions d’information, l’association d’éducation populaire, " Le foyer des Jeunes de Clamecy " dont le siège
est situé à l’hôtel de ville est déclarée à la sous préfecture. Elle est affiliée à la Ligue Française de l’Enseignement
et de l’Education Permanente par l’intermédiaire de la
F.O.L (Fédération départementale des Œuvres Laïques).
Un bureau provisoire composé de onze membres est
constitué. A sa tête, Guy Sallin, lycéen (aujourd’hui décédé) assisté de Benoît Bonini, lycéen, à la vice présidence,
Florence Arrault, élève au C.E.T, au secrétariat, et de
Jacques Boiché, ouvrier à Siclam (aujourd’hui Basta) aux
finances. Les autres membres sont élèves au lycée et au
C.E.T, travaillent aux P.T.T, à Siclam et à Progil (aujourd’hui Rhodia). Les jeunes sont encadrés par un animateur
Daniel Grillon, qui accomplit dans l’association un stage
de fin d’études d’animateur. Durant cette année consacrée essentiellement aux gros travaux d’aménagement
qui absorberont pratiquement l’intégralité des 3O OOO F
attribués par la municipalité, les membres du foyer par-
Le Foyer organise, le 9 décembre 72, une manifestation
musicale ayant pour but " de montrer qu’il est possible
de faire quelque chose de plus positif que le traditionnel
bal du samedi soir. Chacun pourra être acteur et spectateur ". Plusieurs centaines de personnes assistent à la
soirée qui s’est déroulée de 18 heures à 4 heures du
matin, sous un parquet monté dans le pré devant la
ferme. Quatre groupes, de Clamecy, Auxerre, La Charité,
Dijon (Bornack Raphu) et deux chanteurs se sont produits, bénévolement, sur la scène. Les jeux de lumière, le
stromboscope avaient été apportés par un Anglais habitant Paris et que connaissait l’un des membres du Foyer.
Les affiches sont faites à la sérigraphie par des adhérents. Trois semaines auparavant, le Foyer avait tenu sa
première assemblée générale qui a vu le renouvellement
du bureau. L’ancien président devenu étudiant à Dijon a
décidé de passer la main. D’autre part, les membres de
l’association ont préféré avoir un majeur comme président (A l’époque, l’âge de la majorité était de 21ans.
Valéry Giscard d’Estaing, après son élection à la présidence de la République en 74, l’abaissera à 18 ans).
Jacques Boiché succède à Guy Sallin qui devient vice président. Au secrétariat Gérard Régnier et aux finances
François Volut (prêtre ouvrier). Les travaux se poursuivent absorbant une bonne partie de l’énergie, certains
sont réalisés par des entreprises. Plusieurs manifestations ont lieu : un méchoui, une soirée avec les lycéens
de Gelnhausen. Des cours d’alphabétisation sont donnés
à des travailleurs immigrés, turcs et maghrébins. Les travaux continuent, tant dans les locaux attribués au foyer
(la grange qui sert aujourd’hui de salle de spectacles est
aménagée) que dans le bâtiment destiné au logement de
l’animateur. Certains baissent les bras.
Liquidation
Début 75, une subvention municipale de 7OOO F est
allouée au Foyer. Suite à un vœu émis par le Conseil
général, la F.O.L a proposé la création d’un poste d’animateur permanent mis à la disposition de l’association
La municipalité signe un contrat de financement et en
septembre un animateur, Christian Mas est nommé. Les
travaux prévus sont exécutés par des entreprises dans
des délais beaucoup plus courts. Le 18 octobre, l’assemblée générale définit deux grandes options : le Foyer de
jeunes devient gestionnaire d’une " Maison des Loisirs et
des Activités Culturelles " (nouvelle dénomination attribuée aux locaux) et de ce fait les locaux seront désormais ouverts à toutes les couches d’âge. Un nouveau
conseil d’administration et un bureau dont " l’éventail
de recrutement s’élargit sensiblement " (pour reprendre
les termes de l’article publié dans le bulletin municipal n°
12 de décembre 75) sont élus. Traduction : le P.C.F. dont
l’un des membres est le premier magistrat a fait de l’entrisme. Au sein de l’association, des secteurs " pré adolescents " et " personnes âgées " sont crées.
La fin se passera dans la douleur : prétextant le fait que
le foyer sert de siège de social au comité de chômeurs,
l’animateur vient chez le président reprendre les clés des
locaux. Menaçant de faire intervenir les gendarmes si
celui-ci ne lui remet pas les clés.
Une autre histoire commence… En mars 77, lors des
municipales la parenthèse communiste se referme. La
municipalité est de nouveau dirigée par un socialiste,
Bernard Bardin.
Michel Melka.
Portrait : René Simpol
René Simpol entouré de coureurs et de dirigeants du VCC...
Hé ! Môme, lourde ta
gimbe et radinne-toi !
Les anciens vous
raconteront la " JUVA
4 " puis les 4L Renault
qui circulaient dans
Clamecy, sans oublier
" la décapotable " qui
sortait les jours de
course. Sa joie de
vivre déteignait sur
les gens qu’il côtoyait,
il apportait au quotidien un peu de son bonheur à ses concitoyens tous moments. De Berthe Sylva et Lucienne
aidant, une famille en difficulté ou encore Delyle en passant par Maurice Chevalier ou
ené SIMPOL est né dans les faubourgs de avançant de quoi payer l’électricité. L’époque Tino Rossi. J’ai connu grâce à mes parents
la place Blanche juste à côté de Pigalle à était dure pour beaucoup. Il possédait un télé- d’adoption des émotions et des rencontres qui
Paris. Ce titi parisien fils d’une hirondelle phone (le n° 189) qu’il partageait en cas de resteront gravées dans ma mémoire. J’ai appris
comme il aimait à se souvenir (un agent de besoin. Il avait une des premières télévisions à leur contact qu’il fallait toujours avoir un
ville parisien reconnaissable à son vélo et sa (dés 1960), Mama Simpol invitait les enfants esprit ouvert et critique sur le monde qui nous
cape noire) frédu voisinage à entoure (lui qui était agnostique et sceptique
quenta la butte
voir Zorro le jeudi m’a conduit le jour de ma communion ! Cela l’a
Montmartre et les
a p r è s - m i d i . toujours beaucoup fait sourire !).
Je crois que le souvenir qu’il a laissé, bien
artistes qui la
Parfois même, il
hantaient (il a
servait de " bou- qu’emporté par un cancer injuste, est celui
connu Modigliani,
langerie ou d’épi- d’un homme heureux dans sa vie. Son petit
qui rôdait dans le
cerie " et souvent chalet de Pousseaux restant là pour immortaquartier qu’on
c’est au numéro liser son désir de liberté (et peut-être de soliappellera plus tard
9 de la rue de tude ?) ; il l’avait construit avec son ami
Le Marquis). Sa
Druyes
qu’on Roland et son arpète Michel, c’était son havre
première profesvenait chercher le de paix où l’on était honoré d’être invité.
Lorsqu’il est parti, ma marraine avait perdu
sion fut d’être
conseil pour remla
moitié de sa vie, elle l’a rejoint quelques
livreur en triporplir
la
demande
Simpol et Bouez ont fondé le vélo-club de Clamecy en 1932.
teur, ce qui l’amea d m i n i s t r a t i v e . temps après suite à un accident de circulation
na naturellement vers le vélo, sport qui à cette Quand on réfléchit aujourd’hui avec le recul de rue du Président Wilson et je crois que c’était
époque proposait des débouchés très intéres- l’âge, on peut regretter que toute cette vie com- mieux ainsi.
Alors, cézigue, tu t’pointes ? Les champisants, puis il fut arpète électricien.
munautaire ait disparu avec ce qu’on nomme
A 17 ans entre ses livraisons et ses entraîne- de nos jours, avec beaucoup d’emphase, " la gnons vont quand même pas sauter tout seul
dans la gamelle !
ments, (il était sur son home-trainer dès 6h00 solidarité ".
du matin) il remporte ce qui deviendra plus
J’ai vécu dès ma plus tendre enfance, bercé
tard " les Boucles de la Seine " compétition très par les chansons que mon parrain entonnait à
Michel.Carvoyeur.
relevée, en battant André Leducq (25 victoires
d’étape et 2 tours de France) qui le fera entrer
Brèves
au Club Cycliste du Kremlin Bicêtre (futur
ACBB aux couleurs rouges et noires).
ELECTION, PIEGE A RONDS !
C’est alors le déménagement. Ses parents
Les
élections
législatives
du
cru
2007,
c’est du jamais vu par ici, avec une dizaine de candidats venus dras’installent d’abord à Coulanges sur Yonne où
guer nos voix, sur une pauvre circonscription comme la nôtre ! Mais pourquoi tant d’empressement et
ils tiendront le café, avant de reprendre un café
autant de prétendants ? Serait-ce l’amour de la démocratie qui animerait ces braves gens venus nous
sur Clamecy. Tout naturellement René Simpol
déclarer leur flamme le temps d’une campagne ? Que nenni ! Il s’agit d’une simple histoire de gros sous,
amènera avec lui sa passion du vélo et fondeet c’est le ci-devant Vicomte De Villiers (Mouvement Pour la France) qui crache le morceau, dans son tract
électoral imprimé sans prendre même la peine d’y faire figurer le nom ou la trogne du candidat local !
ra en 1932 le Vélo Club de Clamecy. Entouré de
Explication : " le montant du financement public (des partis politiques) est calculé en fonction du nombre
plusieurs amis (dont Roland BOUEZ) il
de voix obtenues au premier tour des législatives. A titre d’exemple, 1 million de voix équivaut à 1,6 M€
reprendra en main le club cycliste local ce qui
de dotation annuelle… " Voilà donc pourquoi les 577 circonscriptions se retrouvent chacune avec une
lui fournira de nombreuses anecdotes qu’il
moyenne de douze candidats ! Ils vous tendent leur sébile,dans l’espoir de récolter 1,6 euro par électeur ; le
distillera par la suite avec soin.
pactole est estimé à 40 millions d’euros ! L’argent n’a pas d’odeur et la démocratie n’a pas de prix ?
Entre-temps, il était embauché par la SPCC
(Société de Produits Chimiques de Clamecy)
" NUL N'EST PROPHETE EN SON PAYS ? "
comme électricien à la maintenance. Il y renDans le cadre de la "semaine du développement durable ", on a appris (Journal du Centre 06/04/2007)
qu'un certain Régis Bertrand, architecte de la ville de Nevers, avait vu son projet innovant d'abri à vélo
contre une jeune secrétaire de direction
photovoltaïque, primé par le ministère de l'Ecologie. Effectivement cet abri à vélo, réalisé en bois, doté
Simone DENIS fille d’un notable clamecycois.
de capteurs solaires sur son toit, est capable de charger les petits moteurs électriques de ces vélos d'un
Ce fut le premier mariage célébré dans l’église
type particulier. On ne peut qu'applaudir une telle idée, brillante autant qu'innovante et écologique.
de Bethléem.
Mais on ne peut que déplorer que le même Régis Bertrand (maire-adjoint chargé des travaux, premier
Ils s’installeront à leur compte route de
secrétaire de la section locale du Parti Socialiste, et prétendant à la mairie de Clamecy) nous ait caché
autant de talent, depuis 2001. Que ne fait-il preuve d'imagination à Clamecy, sorti des priorités à droiPressures à côté des Etablissements Monceau
te, de la pierre de Bourgogne, et des terrains vagues ?
puis reviendront 9 rue de Druyes où ils resteJ.R.
ront définitivement.
IL est sûr que pour le
commun des clamecycois,
cette façon de s’exprimer peut paraître plus
qu’étrange. Pourtant, si vous vous arrêtez
quelques moments avec un vieil habitant de
la cité et que vous preniez le temps de l’écouter, il vous racontera ce personnage truculent,
cet artisan pour qui la notion de temps s’effaçait devant la qualité du travail, cet homme
haut en couleur qui fut " Maire de la
Commune Libre de Beuvron " ! Tout un roman
en quelque sorte.
R
Le Picot
.13
Dans les vieux bouquins.
UN PAMPHLET D’ACTUALITE de CLAUDE TILLIER
NON, IL N’Y A PAS EU DE
REVOLUTION (SARKOZYENNE) !
“
Charlatans ! Otez-d’ici vos
tréteaux ! Allez représenter
vos parades de fêtes ailleurs !…
Ce ne sont pas des fêtes que vous demandent ces masses affamées : c’est du travail ;
non ce travail ingrat qui ne profite qu’à
celui qui fournit la brouette et la pioche,
mais le travail qui fournit du pain à l’ouvrier. Vous célébrez une révolution ! …
Croyez-moi, envoyez à votre place les
acteurs de vos théâtres ; ils s’acquitteront
mieux que vous de votre rôle ; votre tristesse nous amuse, et vos grimaces d’allégresse nous font pitié. Vous dites que vous célébrez une révolution !… Mais, pour célébrer
une révolution, il faut tout un peuple ivre
d’enthousiasme ; il faut des milliers de voix
criant ensemble : VIVE LA LIBERTE ! MORT
AUX TYRANS !… Quoi ! Vous célébrez une
révolution ! Et si quelqu’un de nous, trompé par votre programme, troublait, par un
refrain de la Marseillaise, votre petit bruit
de fête, vous le feriez arrêter par vos gendarmes.
Vous dites que vous avez fait une révolution !… Nos pères aussi ont fait une révolution, et cette révolution tressaille encore
dans nos cœurs. Chez eux, la montagne
n’est pas accouchée d’une fourmi, la lionne
d’un petit chien ; mais la France a failli périr
dans ce grand enfantement ; mais eux, nos
pères, ils ont écrit leur nom sur d’immortels
champs de bataille. Autour d’eux, ils ont
tout réformé ; ils ont arraché la surface de la
vieille France, et ils ont mis à la place un sol
nouveau. Les lâches ne venaient point
tendre la main pour avoir de l’argent et du
galon, car elle ne leur eût donné qu’une
épée.
Et c’est le peuple qui a fait cette révolution ! Mais ce peuple, où est-il ? Qu’est-il
devenu ? Je ne le rencontre ni dans la
chambre des députés, ni dans la chambres
des pairs, ni dans les conseils généraux, ni
dans les conseils d’arrondissement, il n’a
même pas quelques chaises dans les
conseils de communes !
Vous dites qu’une révolution s’est accomplie ! Mais, voyez donc quels sont ceux qui
prédominent ; quelles herbes, dans le
champ national, montent par-dessus les
épis ! Si je regarde en haut, je n’aperçois
que des lâches, des traîtres, des transfuges,
des voleurs, oui des voleurs ; car l’argent
qu’on reçoit sans l’avoir gagné, ou quand
on l’a mal gagné, on le vole.
Sans doute, votre révolution a épuré vos
mœurs : elle a cautérisé cet ulcère de corruption qui rongeait le corps politique et
allait toujours s’élargissant ? On ne trafique
plus du suffrage des arrondissements avec
les routes, les canaux et les chemins de fer
de la nation ?
La Chambre n’est plus encombrée de fonctionnaires salariés, majorité inerte, indifférente, que prend celui qui vient, des mains
de celui qui s’en va, comme, en prenant une
ferme, on prend les troupeaux qui en
dépendent ?
Vous avez sans doute établi de grands
ateliers où tous ceux qui veulent se servir
de leur bras trouvent du travail, moyennant
un salaire raisonnable ? Au lieu de livrer les
travaux publics à des spéculateurs avides
qui font leur bénéfice des rognures enlevées
au salaire de l’ouvrier, c’est vous-mêmes
qui vous chargez de leur exécution ? Au
lieu de perdre l’argent du budget à engraisser des sinécures, à faire vivre dans une
fastueuse abondance, des fonctionnaires
qui ne servent pas trois fois dans l’année,
vous l’employez à nourrir la nation qui travaille ?
Quoi qu’il en soit, montrez-moi parmi vos
fonctionnaires un seul véritable combattant, et votre révolution ne sera point pour
ARMES (2 vols), AMAZY (2
vols), ASNAN, BAZOCHES,
BRASSY (2 vols), BRINON (2
vols), CERVON, CHALLEMENT, CHAMPALLEMENT,
CHAUMOT, CHAZEUIL (20
agneaux),
CHEVANNESCHANGY (2 vols), CLAMECY
(15 vols dont 7 kgs d'allumettes, des lapins, du
fumier, des légumes, du charbon, un cheval), CORBIGNY
(13 vols dont des échalas, 1 bicyclette et 2 lapins), CORVOL
D'EMBERNARD (2 vols dont 4 bicyclettes), COURCELLES,
DIROL (4 vols dont 5 kgs de tabac, des oies), DOMPIERRESUR-HERY, DORNECY, DUN-LES-PLACES, ENTRAINS-SUR
NOHAIN, GACOGNE (3 vols), LA CHAPELLE-SAINT-ANDRE,
LA COLLANCELLE, LORMES (7 vols), LYS (2 vols), MAGNYLORMES, MENOU, METZ-LE-COMTE, MHERE (3 vols),
MICHAUGUES (des prunes), MORACHES, MOURON (des
carabines), NEUILLY, NEUVILLE (du foin), NUARS, OUAGNE
(2 vols dont 60 faisans à Châteauvert), OUDAN (2 vols),
PAZY, POUSSEAUX (des liqueurs), SAINT-AUBIN-DESCHAUMES (2 vols : du raisin et des objets du culte), SAINTMARTIN-DU-PUY (2 vols), SAINT-REVERIEN (1 bicyclette),
SAIZY, SURGY (4 vols dont des lapins), TACONNAY (plusieurs décalitres d'orge), TANNAY (2 vols : 1 pouliche puis 1
jument), TEIGNY, TRUCY (2 vols dont 1 cheval et 2 juments),
VARZY (6 vols dont 9 revolvers, du vin, 1 ânesse), VIGNOL.
Que fait
la POLICE ?
Que fait la police ? Et la Justice, sûrement laxiste ! Où sont les valeurs
d'autrefois : solidarité, respect des autres et de leurs biens, charité chrétienne, fraternité laïque...? Ne sont-ce pas les premières secousses de la
destruction d'une société, de la décadence d'un pays, de la fin du monde
en bref ? Sûrement un contrecoup de 68 ! Il nous faudrait un pouvoir fort,
qui rétablisse l'ordre, n'est ce pas ?
Ah, ça n'aurait pas eu lieu autrefois, cette longue suite de vols.
Toutes les communes sont touchées, même les plus rurales. Voyous des
banlieues et immigrés désoeuvrés sont sans doute coupables...
moi une chose invraisemblable. Mais non,
quand vous dites que vous avez fait une
révolution, vous vous vantez ! Vous n’avez
fait que changer la couleur de vos tentures,
que hisser un oiseau de basse-cour à la
place d’une fleur dont l’odeur était épuisée !
Vous croyez que vous avez édifié, et vous
n’avez que badigeonné des décombres.
Non ! Encore une fois non ! Faites-nous
faire, si vous le voulez, trois sommations
par le commissaire de police, mais nous ne
nous réjouirons pas !… “
Claude Tillier
(" Non, il n’y a pas eu de révolution de
juillet ", pamphlet de 1844)(1)
(1) Le texte est intégralement de Claude Tillier. Nous
n’avons réalisé que des coupes ; seul le titre a été
modifié. Editions " Les pamphlets de Claude Tillier "
de 1967 J.J. Pauvert éd.
La " révolution de juillet " date de 1830 et succède à
la Restauration. Suite à une insurrection populaire et
par crainte de la République, les députés d’alors
s’empressent de déposer le roi Charles X et de se rallier au Duc d’Orléans, qui deviendra Louis-Philippe
1er, Roi des Français. Celui-ci gouverne donc depuis
14 ans, à l’heure où C. Tillier a le courage d’écrire ces
lignes. Ecoutons le dictionnaire historique Fayard
(1997) : " la monarchie de juillet défendit les intérêts de la grande bourgeoisie, provoquant une
aggravation de la condition ouvrière et entretenant une importante agitation politique durement réprimée ". N’est-ce pas l’essence même du
" Sarkozysme " résumé en peu de mots ?
Jansen René.
Seul petit problème, cette série est extraite du journal local, l'Echo de
Clamecy de 1896 à1902, avec une lacune pour 1897, soit 6 ans seulement, bien après 68 (1868 !) qui, s'il a vu une certaine libéralisation du
Second Empire, n'est certes pas synonyme de relâchement des mœurs et
de laisser-aller policier ou judiciaire !
Conclusion : à chacun de tirer la sienne : pessimiste quant à la nature
humaine dans son éternelle imperfection, optimiste sur la progression des
libertés générales, malgré les atteintes aux règles sociales de quelquesuns.
Je vous passe la liste des délits relevés dans ces mêmes journaux. Cela va de la contrebande d'allumettes (Clamecy, 1898) au parricide (Marigny sur Yonne, 1898) en passant par l'escroquerie à la foire sur
un cheval (Corvol d'Embernard, 1898), la grivèlerie (Brinon, 1898), l'usage de fausse monnaie (Clamecy, 1899), le vagabondage (Entrains, 1899),
la vente de beurre qui ne fait pas le poids (Breugnon, 1899), la pêche à
la main (Cervon, 1899), l'usage de timbres-poste ayant déjà servi
(Corbigny, 1900), l'exposition d'un mannequin obscène (1901), le saccage d'une vigne (Dompierre sur Héry, 1899), la pollution d'un puits avec
trois chiens noyés (1901), la mendicité (Clamecy, 1901) et de très nombreux coups et blessures, au cours de disputes ou de rixes (35 recensées,
dans beaucoup de communes) dont l'ivresse est souvent la cause.
Tous les milieux peuvent être concernés puisque le tapage nocturne (Clamecy, 1899) côtoie la condamnation du Marquis de Certaines pour
injures et que la banqueroute (Cervon, 1900) ou l'abus de confiance
(Lormes et Cervon, 1900) escortent la fraude à la pomme de terre nouvelle (1900) : on fait passer des pommes de terre de l'année précédente
pour la récolte de l'année en cours en les maquillant.
Pour clore ce tableau, 50 suicides ont été rapportés (sur 6 ans, je le
rappelle), ce qui révèle la rudesse d'une époque, quelquefois idéalisée,
quant à la valeur des liens sociaux. La moitié sont le résultat de pendaisons, un petit quart par armes à feu, un autre petit quart par noyade tandis que quelques désespérés en finissent par asphyxie (au réchaud !),
qu'un habitant de Surgy se coupe le cou (1896) et qu'un - plus que déterminé-se tranche la gorge au rasoir avant de se pendre à Dun-les Places
en 1899 !
Recueil des données : Lucette Girault ; texte : Dominique Girault.
14. Le Picot
Surnoms
Nez-de chat et Broute-caillé
Les rapports humains se satisfont peu des étiquettes officielles. A la naissance,
chaque individu se voyait doté d'une série de prénoms, à la fois marque personnelle et indicatrice de l'appartenance à un clan. Le premier, en effet, était choisi
parmi ceux que portaient les ancêtres (quelquefois même le père) et les deux suivants indiquaient qui étaient parrain et marraine, en tout cas dans certains milieux.
Pourtant, au XXe siècle, il n'était pas rare que le prénom usuel fût distinct de la série
de prénoms déposée à l'Etat-civil. Dans la région clamecycoise, comme ailleurs sans
doute, la volonté de marquage allait encore plus loin et nombre d'individus
devaient vivre avec un sobriquet plus ou moins élégant, plus ou moins accepté,
mais toujours bien personnel.
Le Picot souhaite sauver cette mémoire, fragile puisque profondément individuelle
et libertaire. Le sobriquet ne survit que par l'existence de son porteur ou de ses
proches. Inconnu de l'Etat-civil, très rarement indiqué dans la rubrique nécrologique, il n'est quasiment jamais gravé sur la pierre tombale.
Voici donc une première série de surnoms, qui concerne des habitants de Moulot
(commune de Clamecy) et d'Oisy. Ils ont été collectés par Lucette Girault, avec l'aide de la mémoire de Lucien Coquard, qui couvrait une très grande partie du XXe
siècle. Ils ont pu quelquefois préciser l'élément qui a motivé la naissance du sobriquet. Nous sommes très intéressés par toute explication supplémentaire et bien sûr
par le recueil de vos propres souvenirs, marques d'humanité railleuses, cruelles ou
poétiques.
■ Le remmancheur (Claude Godeau,
rebouteux),
■ Ficelle (prénom perdu Girault),
■ Ravachol (du nom de l'anarchiste
guillotiné en 1892 : Félicien Coquard,
assez bagarreur, parti ensuite dans
l'Avallonnais),
■ Parisienne (une dame Milot, sagefemme non diplômée),
■ Parisien (Edme Milot),
■ Monsieur (Michel Godeau)
■ Le Loup (Etienne Rollin, maçon, époux
de Catherine Girault, décédée du choléra en 1850 et laissant 7 enfants) et
(Clément Rollin, musicien-sabotier, fils
du précédent?),
■ Ballendrot (Pierre Nicole, blatier c'està-dire revendeur de blé),
■ Dodo (Louis Girault de Beaugy),
■ Vérou (Jacques Bonnotte),
■ Frisé (Claude Cordonnier),
■ Chiglois (Jean Nicole),
■ Poteau ou Cotillon (Constant
Surugues : debout au bout de la cour,
il attendait avec son grand tablier
qu'on l'invite à boire une chopine),
■ L'Oeillette (Lucien Millot, cultivateurhuilier ; l'oeillette est l'autre nom du
Papaver somniferum, pavot à huile
chez nous, cultivé jusque dans les
années 50 et dont quelques pieds réapparaissent au hasard des travaux routiers, et pavot à opium en Orient),
■ Suçot (Henri Mannevy, cultivateur),
■ Cocol (Roger Nicole, cantonnier, affligé d'un bec de lièvre et excellent danseur),
■ Cerciau (Dominique Surugues, qui
avait le dos rond),
■ Broute-caillé (Octave Girault, cultivateur-forgeron),
■ La Kroumir (Augustine Louzon, dont
le mari, pense-t-on, avait combattu en
Kroumirie, partie de l'Afrique du nord
à cheval sur l'Algérie et la Tunisie),
■ Goyette (Emile Julien Godeau,
employé de commerce à Paris retiré à
Moulot : goyette est le nom donné
localement aux petits escargots colorés, blancs, jaunes, ou spiralés de
sombre, escargots des haies ou des jardins des scientifiques),
■ Lariscade (Alphonse Godeau, cultivateur),
■ Chou'eux (Clément Girault, cultivateur),
■ Bois-dru (Gabriel Millot),
■ Polyte-Joie (Hippolyte Girault, qui
chantait tout le temps),
■ Piviot (Emile Pétot),
■ La Puce-qui-renifle (Berthe Bobin,
cafetière),
■ Nez-de-Chat (Jean Rerotret, ouvrier
agricole, qui avait le nez écrasé),
■ Poé-blanc (Louis Legrand, ouvrier agricole, très blond),
■ La Poué (Lucien Poirier, ouvrier agricole),
■ Navou (Louis Naveaux),
■ Le Prince (Henri Philippe, accompagnait la batteuse),
■ Le Siam (Eugène Pautrat, sabotier,
père des trois suivants)
■ Pou-de Cane (Pierre dit Marcel Pautrat),
■ Merde-de-Poule (René Pautrat, jardinier puis cantonnier),
■ Gourdasse (Louis Pautrat, cultivateur
puis ouvrier d'usine),
■ La Doune (Jean Pautrat, chef de rayon
à Carrefour, fils de Louis),
■ Le Briscard (Dominique Coquard, cultivateur, habitait au moulin de Moulot,
il avait deux bonnes qu'il emmenait
avec lui à la chasse... pour rabattre le
gibier. Il distillait en cachette et jetait
le résidu dans le bief du moulin, ni vu
ni senti ! Il avait aussi l'habitude de
couper la queue des chats. Un jour de
battage, on retira, dit-on une queue
de chat de la soupière !),
■ Grain-de-Sel (Lucien Coquard, cultivateur, dont on considérait qu'il se mêlait
un peu trop des affaires d'autrui),
■ Gigorle (Un sieur Picq d'Oisy),
■ Grand-Col (Laurent Picq d'Oisy),
■ Bombance (un dénommé Vistel
d'Oisy),
■ Boisat (Edme Amboise Coquard,
laboureur),
■ Bois-Blanc (Marcelin dit Alexandre
Girault, cultivateur, a exploité la ferme
de Bois Blanc dans l'Yonne),
■ Pommadin (Paul van ?, ouvrier agricole
belge, qui avait les cheveux gominés).
N.B. On trouve Milot ou Millot selon celui qui
écrit. De même, Godeau est parfois écrit Godiau,
à cause de la prononciation : autrefois, le E était
prononcé " i " : " de l'iau, un siau ", pour " de
l'eau, un seau ".
Témoignage
Organisation de fin de vie à la hussarde :
René, un retraité célibataire,
était locataire de Michelle
Launay à La Forêt, depuis
1996. Il vient de décéder à la
maison de retraite Jeanne
Simpol des suites de la maladie d’Alzheimer. Chacun sait
que ce type de maladie se termine généralement dans une
grande détresse pour les
malades, leurs parents et amis.
Pourtant il arrive que les institutions publiques d’aides aux
malades, dans leur volonté
d’orchestrer la fin de vie, nuisent carrément aux patients et
à leur entourage.
Michelle Launay nous écrit :
" Quand en 1998, René a présenté
quelques anomalies du comportement, le docteur Villa m’a demandé
que soit établie une étude comportementale sur 1 mois, à la suite de
laquelle, le docteur Billy d’Auxerre a
diagnostiqué un début d’Alzheimer…
dans lesquelles pourraient se prendre
ces douches avec une aide-soignante
qui passerait à mon domicile le soir…
Mais le soir même, elle est venue avec
une infirmière et un assistant social
de l’APA, dépendant du Conseil
Général.
Suite à l’entretien avec ces trois personnes, l’infirmière coordinatrice a
refusé les douches en se protégeant
derrière les aides soignantes qui craignaient que René ne fasse une chute
sous la douche.
De peur qu’on m’enlève René, j’ai
réagi très vivement. Mais on me
reprochait de m’occuper d’autres
vieux du village et donc de ne pas
pouvoir faire face aux accidents possibles. Ou encore de nuire à la pudeur
de René en permettant à ma voisine
de 69 ans de m’aider à lui faire
prendre sa douche… L’assistant
social m’a demandé si j’acceptais de
recevoir une visite du service social.
J’ai répondu que j’acceptais, même à
l’improviste.
A la suite de quoi ils sont partis.
En accord avec les enfants de René
nous avons décidé que je le garderai
à mon domicile. Je me suis occupée
de lui jusqu’à une période récente qui
coïncide avec le changement de direction des aides soignantes médicalisées. J’étais rémunérée 450 € pour 69
heures par mois par l’APA. (Allocation
Personnalisée à l’Autonomie)
Le lendemain, j’ai contacté l’infirmière pour avoir une explication en m’excusant de les avoir mal accueillis en
raison de ma crainte.
Les choses n’étaient pas toujours
faciles. Un jour il s’est enfui et c’est la
gendarmerie qui l’a retrouvé. Ou bien,
vers 2003, alors qu’il était insupportable avec les aides soignantes et que
je le lui avait fait remarquer, il m’avait
donné une gifle que spontanément je
lui avait rendue. Mais dans l’ensemble tout se passait plutôt bien et
nous étions devenus amis au fil des
années, avec René bien sûr, mais aussi
avec ses enfants et leurs familles.
- Comment se fait-il que nous ayons
eu ce problème ?
- Il ne peut pas rester chez vous.
- En quel honneur ? Ca fait douze ans
qu’il est chez moi ? Quand allezvous le retirer ? Dans trois mois ?
- Non
- Dans deux mois ?
- Non
- Dans un mois ?
- Nous verrons !
Vers la fin 2006, il s’était mis à avoir
des tremblements importants et nous
avions décidé avec l’infirmière coordinatrice du centre médico-social de
suspendre ses douches jusqu’à la fin
des crises, afin d’éviter un accident.
Ce qui a été fait. Le 16 février 2007,
lors de son rendez-vous avec le docteur Billy, René marchait encore, et les
crises ayant disparues, le médecin a
décidé de reprendre deux douches par
semaines.
Je lui ai donc donné la douche, aidée
par la voisine d’en face, et j’avais
acheté un siège de douche spécial
avec lequel il n’y avait pas de problème en dépit du fait qu’il était redevenu un enfant...
Le mardi 20 février au matin lors du
rendez-vous avec l’infirmière coordinatrice, je lui ai présenté la décision
du docteur Billy. Elle a paru d’accord
et nous avons abordé les conditions
Un nouveau rendez-vous est pris au
bureau 10 du centre de l’APA.
Le lundi 26 février lors du rendezvous avec les deux infirmières, j’ai
demandé :
Elles sont intervenues auprès du fils
de René, afin qu’il signe l’ordre de
placement de son père sous la menace qu’il ne soit retiré d’office. Signé à
contre-cœur, le placement devait
intervenir le 7 mars.
Depuis le soir de leur visite René a
cessé progressivement de s’alimenter.
J’ai dû le faire hospitaliser le
dimanche 4 mars aux urgences de
l’hôpital sans aucun des intervenants
qualifiés cités précédemment.
Je suis allée tous les jours à la maison
de retraite Jeanne Simpol essayer de
faire manger René qui n’acceptait de
la nourriture de personne.
L’hospitalisation aurait pu avoir lieu
plus tard et surtout avec plus de délicatesse. "
Michelle Launay.
Le Picot
. 15
Courrier des lecteurs.
H O R O S C O P E
❑ SOCIETE SCIENTIFIQUE.
Monsieur Roland Lemoine, président de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy, nous prie
de préciser que, contrairement à ce qui était écrit p. 6, note 2 du Picot N° 17, " la Société
Scientifique n'a apporté aucune aide financière à la publication de cette plaquette ". (" Archéologie
en Bourgogne, l'agglomération gallo-romaine de Chevroches. ") " Sa participation a consisté en la
réalisation des pages consacrées aux carrières de Chevroches et au canal du Nivernais. Nous avons
également rédigé l'aperçu historique du village de Chevroches, en 4e de couverture." Dont acte.
❑ BERNARD BARDIN, dit " CHOGNON "
" Suite à votre appel aux lecteurs concernant les surnoms d'habitants de Clamecy, en voici un qui
vous intéressera peut-être : Bernard Bardin, dit " Chognon ". Pourquoi ?
Tout simplement parce que, du temps où il exerçait son beau métier de professeur de MathsPhysique-Chimie (j'ai donné !!!), il portait toujours les mêmes chaussures noires. Ces dernières
avaient un large rebord tout autour (cela devait être la mode dans les années 60 ?) qui rappelait les
auto-scooters de Monsieur CHOGNON.
Merci à tous ceux qui participent à l'élaboration de ce journal que nous apprécions mais qui nous
laisse parfois désabusés. (…) Juste un petit rectificatif sur l'article de Bagatelle : la société Progil est
devenue Rhône-Progil de 1972 à 1974 et Rhône-Poulenc à partir de 1975. (Petite défaillance de
mémoire de Fernand, un ancien collègue de travail de Rhône-Poulenc).
Cordialement.
Muguette et Bernard BOUY.
LE SINGE
AMOUR
A-t-on déjà vu un primate affublé d'un
cœur d'artichaut et succomber à la
moindre œillade de la première guenon
venue ? N'oubliez pas que le style " grand
mâle dominant " peut avoir son charme,
justement parce qu'il est un peu passé de
mode. Assumez-vous, nom d'un ouistiti !
TRAV
TRAVAIL
Pff ! Laissez donc cette corvée aux grands
singes " évolués ", les humains ! Quoi de
mieux que de se prélasser dans son hamac
et de s'adonner au farniente, avec un régime
de bananes à portée de main ? Profitez-en,
vous n'êtes pas encore condamné au travail
à la chaîne, en tant que quadrumane !
SANTE
" Moral d'acier, gueule de bois, et santé de fer ! " Telle doit être votre devise. C'est peut
être pas aux vieux singes qu'on apprend à faire les grimaces, mais on peut essayer. Ne forcez pas sur la gueule de bois, ménagez-vous peu ou prou, gardez une poire pour la soif.
ARGENT
DANS LA CATEGORIE ATTRAPPE-NIGAUDS
Un magasin de vente par correspondance m'annonce que j'ai gagné un service en porcelaine pour 6 personnes. Imaginez ma
fierté et ma joie ! Le colis n'est ni très
gros, ni très lourd. Aurait-on oublié
ma surprise ?
Mais non, je l'ai mon service en porcelaine qui " fera merveille " un jour
de réception : 6 porte-couteaux !
Aux couleurs de Clamecy, je dois le
reconnaître.
Dois-je préciser que les articles vendus étant de qualité, je ne commande
pas pour le cadeau.
Attention ! On vous paie en monnaie de singe ! Qui c'est qu'a les bourses pleines, vous ou
votre banquier qui vous plume littéralement ? Réagissez. A malin, malin et demi ! Récupérez
vos billes avant que le casino ne fasse banqueroute et ne parte à vau-l'eau.
COMMUNIQUÉ
- Catherine de Lipowski, maraîchère en biodynamie, présente aux marchés
de Donzy et de Cosne sur Loire, proposera cet été une cueillette à la ferme,
quelques soirs par semaine entre 19h et 21h.
A l'occasion d'un pique-nique pour les adhérents du VARNE et leurs amis,
un dimanche soir (fin juillet) elle partagera ses connaissances en traitements naturels des végétaux.
Pour plus de renseignements lui téléphoner au 03 86 39 31 59
Catherine de Lipowski
Les Grands Moulins 58220 Couloutre
Lucette Girault.
Solution Picot no 17
"Y A PLUS D'SAISONS ! "
LA METEO DU PERE MACHIN.
Le Picot a enfin décidé de vous en donner plus
pour votre argent, et de vous fournir une
rubrique météo en bonne et due forme ! Qui plus
est, les prévisions fournies ici peuvent fonctionner dans les deux sens : aussi bien à rebours pour
la météo du temps passé, que pour l'avenir !
Le dicton de saison : " Reuche en janvier,
morve au nez toute l'année ! "
La prévision à long terme :
Automne 2006 : trop chaud.
Hiver 2006/07 : trop chaud.
Printemps 2007 : trop chaud et trop froid.
Eté 2007 : idem.
QUELQUES RECORDS DEPUIS 1946
DANS LA NIEVRE (1).
T° la plus froide : -25° le
09/01/1985.
Année la plus froide : 1956
T° la plus élevée : 38,7° le
28/7/1947.
Année la plus chaude : 1994.
Hauteur maxi de pluie en 24 H :
77 mm le 28/8/1983.
Année la plus sèche : 1953
Année la plus pluvieuse : 1958.
De toutes façons, le pire reste toujours à venir, non ?
(1) Données Météo France pour Nevers.
1 2 3 4 5 6
I A F F O R E
II C O L E O P
III T U A I T
IV I L
L A M
V N E I L
A
VI I R L A N D
VII D O
7
8
9
10 11
S
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A
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I
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IX A T
R
S
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N
E
VIII
I
M S
T
A
R
C
R
Anciens numéros
Tous les numéros précédents du “ Picot ”
(sauf le n° 1, épuisé), sont en vente à la Librairie
Moderne et Classique, rue du Grand Marché.
La BD “ Le fantastique au quotidien “ de
notre dessinateur Serge Cogan peut encore se
trouver à la libairie Moderne et Classique, à
Clamecy.
- Les anciens numéros sont consultables
sur le site du Picot : www.lepicot.org
I
V A
Le coin des PICOTVERBISTES. Toujours tendancieux, jamais vulgaire ! (B. Marécaux.)
La météo de l'été 2007 :
Juillet : un orage est probable le
soir du 14. Sortez couverts pour
les joutes. Et pour le reste aussi.
Août : il peut faire 12° comme
40°, sec ou bien c'est le déluge.
Portez un maillot de bain en laine
sur votre string, ainsi qu'une
cagoule sous votre ombrelle ou
votre casquette. Buvez du 12,5°,
ça vous réchauffe un homme de
toutes façons !
Septembre : c'est sûr, le beau
temps reviendra quand tout le
monde aura repris le collier !
Mais les vendanges et le temps du
bourru approchent, alors cessez
de gémir, nom de bleu !
I - Son service le serait moins à
Clamecy ! II - A l’encontre de l’environnement ?. III - Fit sentir le poids
des ans - Décombres giscardiens.
IV - Ecrivit et poèta outre-Rhin - A de
la bouteille. V - Un début d’élection La Rome portuaire - Pu le faire.
VI - Panic ou pénicillaire - A très peu
de besoins. VII - A ixer Les prémices de ce qui
1 2
précède..!
VIII - Voudraient déborI
der... vers le Centre.
IX - Après vous,
II
Docteur ! - Imitiez la
grenouille.
III
IV
1 - De l’alphabet, mais
compte peu dans l’une V
de ses acceptions..!
2 - A bon dos - Feras le VI
bon choix ? 3 - Exercé
son influence néfaste - VII
S’il est petit, c’est qu’il
est joli ! 4 - Le gagne- VIII
pain du sondeur.
IX
5 - Dépressions - Dans
la norme. 6 - Eau catalane - Calma.
7 - Héritages. 8 - Entame les livres Elles sont de la famille, mais guère
en forme ! 9 - Suffixe le plus souvent
adjectival - Symbole. 10 - Membre du
CJM. 11 - Ferez marche AR.
3
4
5
6
7
8
9
10 11