accident à quartier-morin : 18 morts

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accident à quartier-morin : 18 morts
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
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HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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LE CEP ANNONCE LE RÉSULTAT
DE SES SÉLECTIONS !
Pouki tout bri?
Page 6
English
Page 9
New-York :
des haïtiens ont
marché contre la
déportation illégale
et raciste de la RD
Voir page 4
Page 7
Les soi-disant résultats qui vont être publiés ne seront autres qu’une sélection. Il y a une chose que tout le monde doit savoir. Ce qui s’est passé le
9 août n’est pas un accident, ça a été voulu.
ACCIDENT À QUARTIER-MORIN :
18 MORTS !
Discours d’Obama
sur l’Iran: si
l’accord échoue
c'est la guerre !
Page 10
Voir page 4
Alors qu’on prépare la Carifesta où des milliers de dollars seront dépensés dans des plaisirs fous, de pauvres paysans ne cessent de perdre leur
vie juste à cause d’un pays dépourvu de dirigeants compétents. Nous demandons justice pour toutes les victimes, vu qu’elles ne sont en rien
responsables de leurs malheurs.
Au Brésil, des
manifestations dans
plus de 200 villes
contre Rousseff
Page 17
Editorial
HAITI
Pas de Bois Caïman, mais Carifesta, et demain ?
Par Berthony Dupont
L
e présent d’un pays ne peut pas être dissocié de son passé
vu que le passé détient la clef de l’avenir. L’existence d’une
nation signifie une continuelle accumulation de faits historiques
qui mettent leur empreinte sur toute son évolution. Ainsi donc «
les peuples sans histoire sont des peuples sans avenir » ! Il est
un fait certain, nous dit un haut prélat français, Mgr Jean-Louis
Bruguès, que « la vitalité de la mémoire est la condition de
tout progrès humain. N’importe quel individu pourvu qu’il soit
touché par l'amnésie, il ne sait plus qui il est ». De même que
tout pays qui se laisse envelopper par l’ignorance historique ne
sera point capable de rien construire de grand et de valeureux.
L’histoire peut servir de guide précieux dans l’analyse
des phénomènes contemporains. Notre histoire est une chronique de durs combats pour la liberté et la justice sociale pour
l’indépendance et la souveraineté nationales. Il est difficile
d’imaginer qu’en Haïti, de façon voulue, des dirigeants ont préféré faire l’obscurité absolue sur notre glorieux passé historique
rien que pour satisfaire d’autres projets, d’autres objectifs. Alors que nos ancêtres ont brisé les chaînes de l'esclavage pour
contribuer à l’avancement de l’humanité, nous continuons à ne
leur accorder aucun respect, voire de l’honneur à leur égard. Et
ce n’est pas sans raison que nous sommes devenus incapables
de prendre en main les destinées de notre patrie, laissant aux
ennemis d’Haïti le soin de la faire mourir à petit feu.
Les 14 et 23 Août 1791 sont les dates de deux événements déclencheurs de la formidable épopée de Saint-Domingue
menée par les Premiers Noirs qui, glorieusement, arrachèrent,
dans le sang, leur indépendance à la France colonialiste ! Ainsi,
à travers cet élan, naquit la première République Noire indépendante: Haïti ; de sorte que le vent libérateur qui s’était
levé dans les Caraïbes, a fini par devenir un véritable et inépuisable esprit de sacrifice particulièrement riche s’étendant
partout, soulevant l’espoir de centaines de millions d’hommes
à travers le monde.
Le 14 août 2015, date commémorant le 224ème anniversaire du grand Congrès des esclaves au Bois-Caïman et les
22 et 23 août, date de leur soulèvement général, une semaine
après, dans la nuit, ne sont nullement commémorés en Haïti.
Ces deux grandes dates, malgré leur haut degré de symbolisme
et de signification historiques n’inspirent nullement les dirigeants haïtiens, voire qu’elles créeraient en eux quelque impact
nationaliste !
En vérité, le 14 est passé inaperçu comme le seront les 22
et 23, alors que le gouvernement s’adonne à d’autres activités
comme le Festival des arts caribéens (Carifesta), du 21 au 30
août prochains, une activité de la Caricom, alors que nous n’y
sommes pas obligés, que nous n’y sommes pas habitués alors
qu’une misère atroce dessèche le quotidien haïtien. Est-ce à
dire que notre passé est moralement vide, qu’il ne transmet
aucun message, aucune leçon recevable par un esprit moderne,
en d’autres termes aucun programme ?
Non ! Assurément non. Notre passé historique est et
devra toujours rester une source d’inspiration politique inestimable pour l’humanité progressiste ; puisque nous avons
pu contribuer à la cause de la liberté en mettant un terme à
l’esclavage et en combattant le colonialisme. Le congrès du
Bois-Caïman et la révolte des esclaves sont deux événements
riches culturellement, spirituellement et politiquement. C’est
une honte nationale quand l'ambassadeur d'Haïti auprès de la
Caricom, Peterson Benjamin Noël piétinant nos valeurs et la
valeur de nos traditions « exhorte tous les secteurs de la vie nationale à œuvrer pour le succès de cette édition du Carifesta qui
permettra à Haïti d'offrir une meilleure image aux caraïbéens
». Poser ainsi la réalisation de cette activité suffit pour situer
le clivage. Une telle réflexion de la part d’un dirigeant haïtien
nous rappelle que les colonialistes et néo-colonialistes montrent
encore les dents et nous dominent à travers certains valets, ces
cadres jouant le rôle de nouveaux commandeurs.
Si c’est Carifesta qui devait permettre à Haïti d’offrir une
nouvelle image, ce serait alors parce que nous avons rejeté nos
racines, nos valeurs et notre culture pour nous adonner à valoriser d’autres cultures. Est-ce le fruit d’une éducation de colonisés ? On nous a éduqués ainsi pour haïr nos pratiques dérivées
d’un passé glorieux tout en favorisant d’autres.
Pour tout gouvernement qui voudrait promouvoir quelque
chose de grande portée culturelle, ces deux dates ne sauraient
passer inaperçues. Au lieu de gaspiller les ressources du pays
dans des carnavals insignifiants, ou des activités à l’instar de
la Carifesta, les prouesses haïtiennes qui auraient pu servir
comme des catalyseurs touristiques et culturels ne sont guère
utilisées comme une fierté et un trésor, ni pour raviver la mémoire historique du citoyen haïtien ni pour vendre une image
de marque aux autres peuples.
Ignorer Bois-caïman et la révolte des esclaves pour embrasser la Carifesta, c’est aller vers quels horizons? Ce n’est pas
poursuivre l’idéal des précurseurs de la pensée dessalinienne,
c’est même une politique d’autodestruction dans laquelle nous
nous engageons. C’est nous faire oublier notre passé pour nous
perdre dans de superficielles festivités. L’esprit de la Carifesta
reflète certes une dimension régionale, mais elle ne nous mène
pas, nous autres haïtiens, à embrasser notre culture, sinon qu’à
valoriser ce qui est étranger au détriment de ce qui est national,
patriotique.
Il est bruit que 300 millions de gourdes ont été décaissés
du Trésor public pour la réalisation de cette édition du Carifesta.
A qui profitera ce pactole? Précisément pas les masses populaires, mais les hôtels et restaurants luxueux des multinationales
et les éléments de la bourgeoisie qui les gèrent.
Il est un fait certain que l’ennemi a changé de costume ;
mais celui-ci cache le même corps hideux. L’ennemi garde en
sourdine la même chanson du colonisateur sous sa forme néocoloniale. Tout le reste n’est que poudre aux yeux. !
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
A Travers Haiti
Haïti, chronique d’une crise électorale (66)
Dimanche 9 août 2015, le fiasco !
Par Catherine Charlemagne
« Même si les dirigeants haïtiens avaient cent ans devant eux et
disposaient de cent milliards de dollars américains pour préparer les élections, le résultat aurait été le même.
Ce n’est pas une question de temps ni
de moyens. Il s’agit d’incompétence ».
C’est ainsi qu’un membre d’un groupe
d’observateurs internationaux avec
qui nous avons suivi le déroulement
du scrutin la journée électorale du dimanche 9 août 2015 en Haïti a résumé
le fiasco. En effet, ce qui s’est passé en
Haïti, sur le plan électoral, le dimanche
9 août 2015 c’est quelque chose de
surréaliste. C’est à un événement totalement incompréhensible, voire écœurant, qu’on a assisté ce jour-là. Même
les élections de novembre 2010 que
les Haïtiens ont l’habitude de qualifier
comme les pires que ce pays ait connus
n’étaient à ce niveau d’inorganisation,
d’incompétence, de violence et de sousdéveloppement.
Le Réseau National de Défense
des Droits Humains (RNDDH), le
Conseil National d’Observation (CNO)
et le Conseil Haïtien des Acteurs Non
Etatiques (CONHANE) ont observé
le déroulement du scrutin du 9 août
2015. Ces organisations non gouvernementales (ONG) ont été catastrophées
à ce qu’elles ont assisté lors de la journée électorale. Selon ces trois ONG, les
plus crédibles du pays, les irrégularités,
les incidents, les cas de fraudes et les
nombreux cas de violence recensés ne
peuvent être en aucun cas des actes
spontanés. Elles sont persuadées qu’il y
avait une volonté de nuire, de détruire
et d’intimider la population. C’est aussi
notre avis d’après le constat fait sur le
terrain. Lors des scrutins de novembre
2010, on était présent. Mieux, on avait
un badge d’assesseur. Donc l’on était
au cœur des évènements. On avait
assisté, comme tout le monde, à la volonté du pouvoir en place de l’époque
d’accaparer cette élection. Mais jamais
il n’y avait autant de volonté de la part
de ceux qui voulaient gagner ces élections coûte que coûte, d’empêcher les
citoyens d’accéder à leurs Centres et
Bureaux de vote pour accomplir leur
devoir civique.
Une volonté de remplir les urnes
au nom du candidat du pouvoir, certes ;
mais pas de gestes manifestes pour gâcher le scrutin. Dimanche 9 août 2015,
c’était tout le contraire. Nous avons assisté à une prise de contrôle par la vio-
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lence de toutes les urnes. Dès le départ,
l’envie et la volonté que tout se passe
mal étaient visibles de la part de la quasi-totalité des partis politiques et des
candidats. Et c’est là tout le paradoxe
de ce scrutin. Une partie du pouvoir,
une partie de l’opposition, certaines
organisations locales et étrangères, une
bonne partie de la population, personne
ne voulait vraiment cette élection.
Le Conseil Electoral Provisoire (CEP), mené par son Président
Pierre-Louis Opont, voulait à tout prix
conduire cette première opération électorale, histoire de prouver au monde
qu’il allait tenir parole. Sauf qu’en
amont, tout était prévu pour que ce soit
un vrai fiasco. Pire que cela, une catastrophe électorale. Bureaux et Centres de
vote mal indiqués. Pas de mandats ou
presque pour les mandataires des partis
de l’opposition. Des observateurs qui
ne l’étaient pas. Une sécurité qui laissait à désirer. La police passive et complice parfois des actes de violence. Bref,
aucune organisation technique visible
pouvant laisser croire que la réalisation
du scrutin était possible ce jour-là.
Il se trouve que ce dimanche 9
août 2015, nous l’avons vécu comme
il y a cinq ans. Cette fois-ci pas en
tant qu’assesseur. L’on s’était arrangé
des semaines plus tôt pour avoir accès
partout avec un groupe d’observateurs électoraux européens ; ce qui
nous a permis de passer comme un
des leurs. Sans savoir comment, ces
observateurs, parmi lesquels on compte
quelques contacts, nous ont procuré
tout ce qu’il fallait pour pouvoir les accompagner partout. Ainsi, nous avons
vécu la débandade électorale en direct
et de l’intérieur. Première faille dans le
système, à l’entrée des Centres de vote,
personne ne vérifie vraiment l’authenticité des badges que portent les observateurs internationaux. N’importe qui
pouvait se prévaloir du titre d’observateur électoral local ou international.
Il suffisait qu’on se présente sur
le lieu et que le chef de groupe annonce
que nous sommes des observateurs internationaux et qu’il montre son badge,
un coup d’œil furtif du responsable du
Centre de vote, le tour est joué. Même
si l’on était mille ou deux membres on
passerait tous sans aucun problème.
C’est déjà une première anomalie que
nous avons notée dans notre blocnotes. Deuxième point faible de cette
affaire d’observation électorale : les
observateurs n’avaient en vérité rien à
observer. Ils constataient tout simplement la faillite d’une société ne répon-
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
Le Président du Conseil Electoral
Provisoire (CEP) Pierre-Louis Opont
dant à aucune norme. Aucune règle.
Aucune consigne. L’atmosphère même
aux environs des lieux de vote porte la
preuve qu’il n’y avait rien de sérieux
dans ce que les autorités haïtiennes
appellent : processus électoral, élections
et enfin scrutin. En fait, tout était faux.
Tout était risible. Tout était enfantin.
Tout était triste pour un peuple qui a
célébré le bicentenaire de la création de
son Etat. Il y a dejà onze ans.
En Haïti, il y a que de titre ronflant qui cache en fin de compte l’avidité des gens pour l’argent. La moindre
activité primaire est chapeautée par
une cohorte de chefs : directeur général, directeur technique, directeur de
l’opération, directeur de Service, directeur des ressources humaines, directeur
ceci directeur cela. Finalement, pour un
résultat nul et un gaspillage d’argent.
En ce jour du dimanche 9 août 2015,
il était 5H30 du matin lorsqu’on a
commencé à arpenter les rues et les
bureaux de vote de Port-au-Prince et
de ses environs. Comme la majorité
des observateurs internationaux logent
dans les hôtels à Pétion-Ville, on ne sait
pas pourquoi, un grand nombre d’entre
eux, comme par hasard, préfèraient
commencer leur ballade électorale dans
la Cité d’Alexandre Pétion. Mieux éclairée, plus propre, plus chic sans doute.
Mais aussi plus près de leur base au cas
où. Car l’on a remarqué que l’obsession de ces « touristes » quinquennaux,
c’est-à-dire, ceux qui viennent tous les
cinq ans, c’était de rester non loin de
leurs lieux de résidence ou de l’ambassade de leur pays.
Il y a une autre anomalie qu’il
faut souligner dans le déploiement des
observateurs électoraux. Ils se regroupaient tous ensemble pour raison de
sécurité disent-ils. De Pétion-Ville au
centre ville de la capitale haïtienne,
on a vu des choses qu’aucun pays
au monde n’oserait accepter comme
quelque chose d’acceptable en matière
d’élections. Un exemple parmi mille
et un autres. Personnellement l’on
devait voter dans un bureau de vote
situé à Turgeau où depuis toujours on
a l’habitude de voter à chaque scrutin.
Bien entendu on était accompagné de
notre groupe d’observateurs de l’Union
européenne. Arrivés sur les lieux, la
cacophonie, le brouhaha, l’incivilité,
le désordre organisé par les candidats
de tous les partis indistinctement, l’impuissance des forces de l’ordre étaient
tels que certains membres du groupe
prirent peur et ont refusé de descendre
de la voiture. Ce d’autant plus que ces
Européens ne comprenaient pas un
mot de ce que gueulaient, en créole, les
manifestants. Dans un premier temps,
ils croyaient à une émeute. Puisque la
veille le bruit courrait que le pays serait
à feu et à sang le dimanche matin. Sans
oublier la rumeur de couvre-feu à partir
de 20 heures qui gagnait la région métropolitaine de Port-au-Prince le samedi
8 août.
Et curieusement, aucun démenti
de la part du gouvernement pour dire
qu’il n’avait jamais été question d’interdire à la population de vaquer à ses
occupations, donc aucun couvre-feu
Le sénateur de l’Artibonite, l’ancien
prêtre François Annick Joseph, lui
réclame l’arrestation purement et
simplement du Président PierreLouis Opont
n’était envisagé. Sauf que le mal état
fait. Samedi 8 août, dès 19h, il n’y
avait personne dans les rues. La capitale et ses faubourgs étaient vidés de
ses habitants. La population restait calfeutrée chez elle. Idem pour dimanche
d’ailleurs où il y avait très peu de
gens dans les rues. A l’exception des
casseurs qui voulaient en découdre
avec ceux qui voulaient aller voter.
Revenons à nos amis observateurs
électoraux et notre bureau de vote de
Turgeau. Etant Haïtien, nous avons
pris notre courage à deux mains. Nous
sommes allés nous renseigner auprès
des gens qui couraient un peu partout.
Nous avons appris que le peu de gens
présents devant ce Centre de vote ne
trouvaient pas leurs noms sur la liste
affichée. D’autres, au contraire, avaient
trouvé leurs noms ; mais ne figuraient
pas sur la liste d’émargement. Ceci a
créé une atmosphère de révolte dans ce
quartier de Turgeau. Les deux policiers
présents pour un Centre de plusieurs
bureaux ont tout bonnement préféré se
mettre à l’abri sous un arbre très éloigné du site.
Finalement quelques observateurs nous ont accompagnés et
aidés à trouver notre nom sur la liste
affichée. Bonne nouvelle, notre nom
est affiché en toute lettre. On peut
entrer pour accomplir l’acte citoyen:
voter. Sauf que, une fois à l’intérieur
du bureau dument accompagné de nos
amis observateurs faisant leur travail
d’observer, impossible de voter. Notre
nom n’est inscrit nulle part sur les
listes d’émargement. Or, si on n’est
pas inscrit sur cette liste, impossible
de voter. Dans une petite salle exiguë
où la chaleur est suffocante et l’odeur
nauséabonde en plus, la tension est
vite montée d’un cran entre les rares
électeurs et ceux chargés de gérer les
fameuses listes d’émargement. Au
moment où quelqu’un nous apprend
que notre nom est peut-être du côté
du Stade Sylvio Cator, en bas de la
ville, comme pour des milliers d’autres
qui font les coups de poing dehors,
quelqu’un à l’extérieur du bâtiment a
fait usage de son arme à feu. Panique,
cris, bruits, bousculades.
Tout le monde, y compris les
observateurs nationaux et internationaux, se sont mis à plat ventre un
peu partout sur le site. Entretemps,
quelqu’un n’ayant pas pu accomplir
son acte de citoyen décide purement et
simplement de faire sortir tout le monde
et de fermer le Centre de vote avant de
partir tranquillement avec les clés. Si
Opont bezwen kle biwo a, l’ap vi n
cheche l lakay la ». « Si Pierre-Louis
Opont a besoin la clé de ce bureau de
vote, qu’il vienne la récupérer chez
moi » dit-il en souriant et disparaît dans
la foule massée devant l’immeuble
sans que personne ne réagisse. Ce
n’est pas aux observateurs de réagir,
ils sont là pour prendre des notes. Dix
minutes après, les gens continuent à
discuter un peu partout dans la rue, sur
la cour du bâtiment et à s’engueuler.
Des disputes fermes s’ensuivent entre
les membres des bureaux de vote
fermés et des excités visiblement
réjouis de la fermeture du Centre de
vote et cherchant la bagarre. Comme
des visiteurs débarquant de la Planète
Mars, quatre agents de police arrivent
sur le lieu armés jusqu’aux dents.
Sauf que, il n’y avait personne à
interpeller et que les bureaux sont restés fermés pendant toute la journée du
scrutin. Il était midi quand on a quitté
le lieu. De Turgeau, l’équipe s’est rendue en urgence au Champ de mars. A
la radio, on annonce que les choses
vont très mal dans un Centre de vote
dans une Ecole Nationale non loin du
Ciné-Théâtre Triomphe fraichement
rénové. Arrivés sur place, là, les forces
de l’ordre sont présentes. Nous sommes
à quelques mètres de la présidence haïtienne. Le Commissariat de police de
Port-au-Prince est à quelques encablures du théâtre de l’opération. Mais la
présence des policiers n’a pas dissuadé
les casseurs et leurs chefs de perturber
le bon déroulement du vote. Bulletins
et urnes jonchent le sol des bureaux
de vote jusqu’au macadam et les murs
du Triomphe. Les électeurs potentiels
se tiennent à distance. L’opération est
suspendue. Le Centre de vote n’est pas
fermé, les gens veulent voter mais les
membres des bureaux ont peur.
La police a tenté de dégager
le devant du Centre dont les responsables attendent les ordres du CEP
pour prendre une décision. En attendant, l’heure passe. Finalement l’on
s’est rendu au Centre du Stade Sylvio
Cator où en théorie l’on est censé voter. Bonne pioche, notre nom est bel
et bien affiché. Cette fois-ci impossible
d’accéder au bureau de vote. Les partisans des candidats PHTK et BOUCLIER
occupent l’espace. Ils laissent entrer qui
ils veulent. Il faut prouver que vous
allez voter pour leurs partis pour que
vous ayez la chance d’y accéder. A
notre arrivée, il y avait sur place des
observateurs haïtiens connus pour être
des critiques du pouvoir qui se faisaient
prendre à partie par ces énergumènes
qui imposent leur loi. Visiblement armés et n’ayant peur de personne, ces
sympathisants des partis proches du
pouvoir, sans nul doute payés pour
leurs forfaits, n’obéissent qu’à euxmêmes. Le Centre de vote Sylvio Cator,
comme la majeure partie des autres
Centres ou bureaux de vote de la région
de Port-au-Prince, était dans l’incapacité de permettre aux gens de voter correctement. Nous n’avons pas pu voter
le dimanche 9 août 2015. Qui en Haïti
s’étonnerait de ce bordel organisé ce
dimanche 9 août 2015 ? Honnêtement
personne. Aucune condition n’était réunie pour que ce scrutin se passe bien.
Il aura suffi de visiter un seul
Centre de vote pour comprendre qu’il
n’y avait pas d’élection et que le pays
dans son ensemble n’avait assisté qu’à
un simulacre électoral qui fait honte
aux haïtiens. Le pire, le soir même de
cette soi-disant élection, sans prendre
le moindre recul, tous les dirigeants qui
sont co-responsables de cette mascarade sont montés aux créneaux, sans
se gêner en bombant le torse, et ont
crié victoire. Comment peut-on parler
d’élections acceptables face à une telle
farce ? Que la Communauté internationale voulant se voiler la face puisqu’il
s’agit de son échec, parle de progrès, on
peut comprendre. Après tout, elle n’a
rien à perdre. Car son crédit auprès de la
population, depuis longtemps et elle le
sait, est au niveau zéro. Qu’elle cherche
à couvrir sa faillite dans la mise en
place d’un système démocratique fiable
en Haïti depuis plus de trente années,
c’est son problème. Et certains disent
même que c’est la moindre des choses
qu’elle revendique la victoire.
Suite à la page (16)
Haiti Liberté/Haitian Times
3
Le CEP annonce le résultat de ses sélections
Par Thomas Péralte
Accident à QuartierMorin : 18 morts !
L
L’ancien député de Delmas
Tabarre Arnel Belizaire
les résultats préliminaires du premier
tour des législatives seront publiés le
19 août 2015.
La cheffe de la Mission des
Nations Unies pour la Stabilisation en
Haïti (Minustah) déplorant le comportement des acteurs politiques qui
ont utilisé la violence pour perturber le
processus de vote appelle au calme et
Le Nouvelliste
a
Communauté
Internationale
quand elle vous prépare un plat,
qu’il soit mal cuit, insipide ou même
rebutant, il faut le déguster à belles
dents. Vu que l’argent destiné à préparer ce plat a bel et bien déjà été dépensé, ainsi il n’est pas permis de le jeter,
encore moins de le refaire. Que tout le
monde passe donc à table, et bon appétit !
Bref, les missions étrangères
d’observation électorales comme l’UE
ou l’OEA travaillant pour la mafia internationale estiment elles-mêmes que
les graves irrégularités et fraudes pourtant rapportées par des observateurs locaux crédibles ne sont pas susceptibles
d’invalider le processus.
Ce fut la même réalité lors des
élections-sélections de 2010. Il n’y a
pas eu un vrai premier tour, puisque
Kenneth H. Merten et Pierre Louis Opont. Le lundi 17 août 2015 Kenneth
H. Merten a remplacé Thomas C. Adams au poste de Coordonnateur
Spécial pour Haïti au Département d'Etat
c’est le Blanc lui-même qui a fait
«monter» Martelly à la place de Jude Célestin. Un (faux) résultat a été avancé
pour permettre à Martelly d’affronter
Mirlande Manigat dans un deuxième
tour qui allait être également piégé. La
classe politique ne s’est-elle pourtant
pas bien rassasiée ? Et la digestion a
bien continué jusqu'à la présente mascarade ! C’est dans un climat pareil de
désordre qu’un des membres du CEP,
Marie Carmelle Austin a fait savoir que
son institution ne fera pas marche arrière puisque l’annulation du scrutin
n’est pas à l’ordre du jour d’autant que
la cheffe civile des forces occupantes
Sandra Honoré vient de confirmer que
conseille aux dirigeants des partis politiques d’utiliser plutôt les recours prévus par la loi.
Toutes ces salaisons sont
pour nous faire accepter l’inacceptable.
Les soi-disant résultats qui vont être
publiés ne seront autres qu’une sélection. Il y a une chose que tout le monde
doit savoir. Ce qui s’est passé le 9 août
n’est pas un accident, ça a été voulu.
C’est déjà arrivé en 2010, la Communauté Internationale nous a imposé sa
volonté. C’est cela qui va arriver à nouveau sans aucun doute. Ce parlement
annoncé ne sera qu’un agglomérat de
bandits choisis par les forces impériales.
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Dorsainvil, Jean TH Pierre-Louis,
Claudy Jean-Jacques, et pour Haïti
Liberté, Kim Ives.
En direct avec Jean Claudel Merismas
depuis Haïti.
Soyez à lʼécoute sur Radyo Panou, Radyo
Miramar, et plusieurs autres
stations à travers le monde.
4
Ces résultats annoncés ne seront autre qu’un partage de gâteau ou
chaque parti aura à recevoir quelques
miettes. Cela va être une collaboration
contre le pays et contre le peuple quand
les partis politiques auront accepté cette
mascarade électorale.
Pour sa part, Antonal Mortimé, le
Secrétaire exécutif de la Plateforme des
« Organisations Haïtiennes de Défense
des Droits Humains » (POHDH) lors
d'une conférence de presse expliquait
qu'entre autres « Le faible taux de participation est lié à plusieurs facteurs,
tels que la perte de confiance dans les
politiciens, la crainte d`être victimes de
violence lors des affrontements entre
les partisans des candidats et le nonaffichage de la liste électorale dans les
centres de vote 30 jours avant les élections...» Il a aussi exprimé que la faible
participation observée ne garantirait
pas la légitimité des sélectionnés pour
le parlement.
A ce stade, Opont va sans nul
doute remercier le coordonnateur de
l’Organisation du peuple en lutte, Sauveur Pierre Etienne, pour lui avoir filé
cette idée géniale d’essayer de sortir de
l’impasse des urnes en punissant des
partis cités dans des actes violents perpétrés lors du vote. Cela constitue un
véritable test pour le CEP qui devra se
montrer rigoureux et sans état d’âme
dans l’application stricte du décret électoral à l’encontre de ceux qui ont enfreint la loi.
Ainsi dans son communiqué #
48, déjà le CEP annonce les couleurs
en publiant une liste de 14 candidats
à la députation et au Sénat qui sont
tombés sous le coup des articles 196,
199, 203, 213, 214 et 218 du décret
électoral.
Voici la liste des candidats radiés,
tels que publiés par le CEP :
FRANCOIS
Tony
Antonelly
Claude, candidat à la députation / Portde-Paix (Nord-Ouest), PHTK
Saccage du Centre de vote de
l'Ecole Nationale de Fatima, destruction
de bulletins et perturbation du déroulement du scrutin.
DORLEUS Gergot, candidat à la
députation / Savanette (Centre), RENMEN AYITl
Irruption armée au Centre de vote
de Savanette enlèvement de bulletins
de vote.
Allo Miami!
Former - Informer - Transformer
Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.
Deux heures dʼinformation et dʼanalyse
politiques animées par des journalistes
chevronnés haïtiens à la pointe de
lʼactualité tels:
Sandra Honoré la cheffe civile des
forces occupantes
Vladimir Petit-Frère, Journaliste
Directeur Général
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Brooklyn, N.Y 11203
[email protected]
(561) 670 0122
Studios:
347 985 2028
347 985 2029
347 985 2030
Office: 347 985 2031
Haiti Liberté/Haitian Times
Wilner Valcin,
Master V Productions, CEO
786.213.9663
mastervproductions.com
[email protected]
Terrible accident où deux camions
de transports en commun chargés
de marchandes ont fait une
collision frontale
Par Marie Laurette Numa
O
n ne devrait plus parler d’accidents
quand ces calamités arrivent au
pays, tellement ils sont coutumiers.
Il ne se passe pas une semaine sans
qu’on ait à enregistrer des décès collectifs au sein des masses populaires
toujours à cause de la déficience de
service du trafic en commun. Ainsi,
sur la route nationale # 3, le samedi
15 août 2015, un terrible accident
a eu lieu, où deux camions de transports en commun chargés de marchandes ont fait une collision frontale,
le bilan est très lourd. On compte près
de 18 morts et 28 blessés.
L’un des véhicules assurait le
transport de Saint Raphaël au Cap
Haïtien. L’accident s’est produit dans
MOISE Frantz, candidat à la
députation / Marigot (Sud-Est), ADRENA
Violation du scrutin, saccage du
Centre de vote, destruction de matériels
électoraux.
LUBIN Jean-Claude, candidat à la
députation / Mirebalais (Centre) PITIT
DESSALINES
Irruption au Parquet de Mirebalais et casse de matériels.
DESGROTES Jean Franchi, candidat à la députation / Mirebalais (Centre)
VERITE
Irruption au Parquet de Mirebalais et casse de matériels.
DORELIEN Fantal, candidat à la
députation / Mirebalais (Centre) FANMI
LAVALAS
Irruption au Parquet de Mirebalais et casse de matériels.
JEAN-PIERRE Jephté, candidat à
la députation / Chardonnière / les Anglais, FUSION
Irruption armée au local du BED
et saccage de bureaux de vote.
BELIZAIRE Arnel, candidat au
Sénat / Département de l'Ouest, APLA
Tirs à l'arme automatique à proximité du Centre de vote de Drouillard,
panique généralisée, perturbation du
scrutin.
PREVILON Lionel, candidat à la
députation / Desdunes (Artibonite),
PHTK
Violation du scrutin et enlèvement d'urnes.
ALTENOR John, candidat à la
députation / Grande Saline (Artibonite),
AAA
Tirs à l'arme automatique, saccage du Centre de vote Ecole nationale
Chevreau Lombard.
FREDERIC Ozite, candidat à la
députation / Grande Saline PHTK
Violation du scrutin et destruction du matériel électoral.
DESHOMMES Wilbert Joseph,
candidat à la députation / Grande Saline (Rossignol) Artibonite, VERITE
Violation du scrutin, saccage de
centres de vote, tirs à l'arme automatique.
GAMANIEL Placius, candidat à la
députation / Grande Saline (Artibonite)
KID
Saccage du centre de vote, Ecole
L’accident s’est produit dans la
localité de Bonay Dugal dans la
zone de quartier Morin
la localité de Bonay Dugal dans la
zone de quartier Morin. L’un des
chauffeurs voulait épargner un motocycliste transportant 3 personnes.
N’ayant pas remarqué à temps l’autre
camion venant en face, il n’a pas pu
réagir promptement, d’où le terrible
accident.
Alors qu’on prépare la Carifesta
où des milliers de dollars seront dépensés dans des plaisirs fous, de pauvres
paysans ne cessent de perdre leur vie
juste à cause d’un pays dépourvu de
dirigeants compétents. Nous demandons justice pour toutes les victimes,
vu qu’elles ne sont en rien responsables de leurs malheurs.
Martelly n’a fait qu’envoyer ses
condoléances émues aux familles et
proches des victimes de ce drame en
attendant le prochain grave accident.
nationale Rossignol, violation du scrutin, tirs à l'arme automatique.
ROMULUS Marc Faublas, candidat à la députation / Saut d'eau (Centre)
PHTK
Agression armée sur le Président
du BEC et saccage de plusieurs centres
de vote, dont celui de l'Ecole ECOSA de
Dalaise.
Conformément aux dispositions
du Décret électoral en vigueur, les dossiers de ces candidats seront acheminés
aux Parquets des juridictions concernées
pour les suites légales.
Parmi les candidats sanctionnés
par le CEP, l’ancien député de Delmas
Tabarre Arnel Belizaire a rejeté ces accusations qui, selon lui, sont le produit
personnel du président du CEP, Pierre
Louis Opont. Belizaire, lui sur les antennes de plusieurs stations de radios
de la Capitale a fait savoir que Opont a
menti effrontément en l’accusant de tirer
à proximité du Centre de vote de Drouillard ; alors qu’il n’y avait même pas un
centre de vote à ce dit endroit. Il a également indiqué que si réellement, il avait
dégainé son arme, pourquoi la presse ne
l’avait-elle nullement rapporté ?
Un autre candidat à la députation pour la circonscription de Grande
Saline, Joseph Wilbert Deshommes, a
également démenti les allégations selon
lesquelles il aurait participé à des actes
de violation du scrutin, de saccages de
centres de vote et des tirs à l’arme automatique.
Il semblerait que tous les boucs
émissaires choisis par Opont et les autres conseillers pour cacher leur incompétence et leur complicité ont réussi à
démentir publiquement le CEP. Comment donc allons-nous croire aux résultats annoncés d’un CEP qui n’inspire
aucune confiance même dans ces petites accusations ?
Par ailleurs, l’ancien député du
(MOCHRENHA Sadrac Dieudonné
candidat au Sénat pour le département de l’Artibonite sous la bannière de ce même parti demande tout
bonnement l’annulation totale des
élections du 9 août : « Je remercie
tous les électeurs et toutes les électrices qui ont supporté les candidats du
Suite à la page (18)
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
Perspectives
Non à l’occupation étrangère d’Haïti! Haïti/RD: Un père de
famille, sa sœur et ses
quatre enfants rapatriés
à Malpasse et secourus
par le GARR
Par Gérard Bissainthe
[Ndlr]. Nul doute que la position affichée par Bissainthe dans le texte qui
suit plait à la ligne du journal: nationaliste, dessalinienne, progressiste,
anti-impérialiste, anti-occupation,
anti-élections «dans une conjoncture
de tutelle doublement étrangère». Si
nous appuyons Bissainthe dénonçant «toutes ces simagrées, toute
cette hypocrisie de "Collabos" qui refusent de s'identifier comme des "Collabos"», nous n’appuyons pas pour
autant l’homme, ce Bissainthe qui a
accepté d’être ministre des Haïtiens
Vivant à l’Étranger pendant les dixhuit mois au pouvoir du duvaliériste
despote et sanguinaire que fut Prosper Avril. Ce Bissainthe si proche du
courant duvaliéro-militaro-macoute
anti-peuple qu’il accepta de devenir
ministre de facto de l'Information
durant le coup d’Etat de 1991-1994
contre un président légitime et populaire.
Bissainthe qui était tellement à
l’odeur du ‘‘fricot’’ cedrasso-militaromacouto-impérial qu’il recommanda
au fantoche Nérette de faire appel à
Marc Bazin au poste de Premier Ministre, Bazin l’homme de Washington
et d’un FMI étrangleur de peuples.
Bissainthe qui, revenu en Haiti
après le 7 février 86, « ne voyai(t)
pas d'objection à travailler avec les
anciens duvaliéristes, pourvu qu'ils
fussent ouverts au changement. Je ne
pouvais faire la fine bouche…» (sic)
Le site Moun Forum rappelait en
décembre 2004: «il ne faut pas oublier que le trio Bissainthe, Jean Daniel et Achange Préval avait fait main
basse sur l'UEH en général en 1992
et sur la Faculté des sciences en particulier…. Tout le monde sait ce qui
s'était passé.
Des profs ont été malhonnêtement
révoqués par M. Bissainthe, les
caisses du rectorat étaient retrouvées
vides». Dans le cadre du scandale
à la représentation d’Haïti à Genève,
Radio Métropole rapportait: «Dans
une conférence de presse, le jeudi 23
décembre 2004, le Premier ministre
Gérard Latortue a révélé que M. Bissainthe, ancien recteur contesté de
l’Université durant le coup d’Etat
militaire de 1991, a conservé une
partie du salaire de Jean Bony Alexandre et partagé l’autre moitié avec
les employés» (Métropole, Vendredi,
24 décembre 2004). Vrai ou faux?
N’empêche que pour avoir fréquenté
les couloirs de corruption de la marionnette Gwo Jera au service de la
pègre politique washingtonienne, il
s’est fait proprement salir.
Le journal fait donc la différence
entre une position conjoncturelle
correcte de Bissainthe et l’homme
lui-même au passé politique très peu
reluisant sinon opaque.
Un message au Patriote Cyrus
Sibert et à tous les Patriotes
haïtiens.
Cyrus Sibert, est-ce que l'erreur fondamentale n'est pas d'accepter un
Conseil Electoral Provisoire qui, fonctionnant dans un système et une
conjoncture de tutelle doublement
étrangère ( militaire et économique)
n'aura
jamais
ce
minimum
d'indépendance qui est la condition
sine qua non d'un fonctionnement
démocratique, libre et honnête pour
une institution qui a pour mission de
permettre au peuple haïtien de choisir
ses dirigeants ? Tout est là.
Si c'est "l'Etranger" qui paie,
c'est "l'Etranger" qui mène. Et toutes
nos élections depuis l'occupation
d'Haïti par la Minustah nous ont montré que finalement, c'est presqu'une
perte de temps d'aller aux urnes, car
lorsque viendra l'heure de la décision
suprême, c'est "l'Etranger" qui imposera son poulain. Et vous tous qui
I
Gérard Bissainthe
êtes entrés dans le système, n'aurez
que le choix entre un "Yes Sir" bien
sonore ou des pleurs et grincements
de dents aussi sonores.
Quelle est la solution?
D'abord comme les Révoltés
dans notre Cérémonie du Bois Cayman: dire NON au système. Puis, une
fois ce NON catégorique acquis, faire
appel ou à la Dialectique des Armes,
comme en 1804, ou à l'Arme de la
Dialectique. Comme la présence de
la Minustah ne s'est pas faite avec
la Dialectique des Armes (il n'y a
pas eu l'écrasement d'une résistance
armée haïtienne par une force brutale étrangère), mais simplement
une demande formelle par des civils
haïtiens (sans mandat et sans "nannan") d'une intervention étrangère,
il faut détricoter le tricot comme il a
été tricoté: c'est-à-dire, sans coup
férir, C'EST AUX CIVILS HAITIENS
A DEMANDER LE DEPART DE LA
MINUSTAH. Et si nous le faisons
aujourd'hui, demain matin ils plient
bagages. Alors arrêtons toutes ces
simagrées, toute cette hypocrisie de
"Collabos" qui refusent de s'identifier
comme des "Collabos". Il faut que la
classe politique haïtienne, reconnaissant ouvertement qu'elle est faite de
"collabos" sans "nannan" et sans colonne vertébrale, mette fin à toutes ces
farces d'élections qui sont une perte
de temps pour tout le monde et une
perte d'argent pour les contribuables
étrangers américains, français, canadiens et autres toujours plumables à
merci et sans leur consentement, et
que cette classe politique demande
aux puissances tutrices de prendre en
main ouvertement et effectivement le
pays. Qu'au moins nous ayons une
occupation étrangère en bonne et due
forme sans doublure locale.
Alors chaque Haïtien pourra
et devra prendre ses responsabilités
personnelles en face de cette situation claire, transparente, sans équivoque. Fin des mascarades. C'est
alors que devront se manifester
dans le pays les vrais Haïtiens. Les
Collabos s'identifieront ouvertement
comme des "Collabos", des "Jaunes".
En face, il y aura les Résistants qui
s'identifieront ouvertement comme
des Résistants. Dans ce cas, Jaunes et
Résistants étant d'espèces différentes
ne pourront plus partager le même
drapeau Bleu et Rouge de l'unité.
Que les Jaunes gardent leur couleur
"Jaune". Les vrais Haïtiens reviendront en attendant aux couleurs révolutionnaires "Noir et Rouge" de Dessalines et de Christophe, jusqu'au départ
des occupants. Alors ils reprendront le
Bleu et Rouge.
En ce qui me concerne d'ores
et déjà je suis désormais "Noir et
Rouge".
A chacun maintenant de choisir
son camp et sa couleur.
Dans son cœur et dans les faits.
l était environ 1 heure de l’après midi
quand Célestin, 33 ans, ses quatre
enfants âgés respectivement de 14 ans,
5 ans, 3 ans, 4 mois et sa sœur Naïka,
18 ans, ont été accueillis par le GARR
au commissariat de Port-au-Prince, le
samedi 15 août 2015. Cette famille de
5 personnes a été rapatriée au point
frontalier de Malpasse/Jimani, le vendredi 14 août 2015.
Elle vivait à Bávaro, une ville
touristique dominicaine située à la côte
nord de Punta Cana depuis environ
deux ans. Cette famille qui est originaire de Ouanaminthe, département
du Nord-est d’Haïti, a été interceptée
chez elle par des agents de la migration dominicaine dans la matinée du
12 août 2015. Elle a été placée dans
un centre de détention à Haina avant
d’être rapatriée, le 14 août 2015.
Suite à sa reconduite humiliante,
cette famille que dirige M. Célestin a
marché depuis la frontière de Malpasse
pour aboutir à Radio Kiskeya puis au
Commissariat de Port-au-Prince, qui se
trouve au Champ de Mars.
Selon les déclarations du jeune
père rapatrié, sa femme a été épargnée
dans ce rapatriement parce qu’elle était
allée travailler au moment où les agents
de la migration dominicaine s’étaient
violemment introduits dans sa maison.
« L’un des agents m’a rudement frappé
avec son bâton pour me forcer à monter très vite dans le véhicule avec ma
famille. Ma femme n’est même pas au
courant si nous sommes rapatriés vers
Haïti. Nous voilà ici sans un sous avec
les mains vides.», s’est plaint le chef de
famille d’un air déçu.
Les rapatriés étaient visiblement
fatigués après avoir marché plus de 45
kilomètres en quête d’une solution pour
regagner leur commune d’origine.
Suite à la page (18)
Gérard Bissainthe
Ex-Recteur
de
l'Université
d'Etat d'Haïti
Ex-Ministre de la Culture d'Haïti
Ex-Commissaire Général aux
Haïtiens d'Outre-Mer
15 août 2015
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Pouki tout bri?
Flanbwayan Iwochima
Guy-Gérald Ménard
Dimanch 9 dawou 2015 pèp ayisyen an te boude maskarad eleksyon
lejislatif yo. Pi fò sitwayen te chita lakay yo. Jiskaprezan KEP a pa kab
pousantaj patisipasyon an
Se jis Dubaï, nan ziltik, yo voye enprime bilten vòt, kant gen kont
enprimri la an Ayiti ki ka fè travay la. Men avyon ki te pote materyèl
elektoral yo
Frantz Duval fistijye konpòtman
konpatriyòt ki pa t fè wonn pòt
jou similak eleksyon an. Kòmkwa
konsitwayen sa yo te manke nan
devwa sivik yo lè yo pa al depoze
bilten pou kriminèl k ap chèche
iminite,
S
a ki te pou rive a rive. Dimanch 9
dawou 2015 pèp ayisyen an boude
maskarad premye tou eleksyon lejislatif yo. Pi fò sitwayen te chita lakay
yo. Se sa pri nobèl literati Frederico
García Marquez ta rele kwonik yon
lòbèy anonse. Se dat radyo televizyon
jounal yon bò, san konte lari a yon
lòt bò, ap klewonnen gen anpil chans
pou eleksyon pa fèt. E si li fèt se ap
nan gwo lese frape epi li ka gate. Se
pa ti pale ki fèt sou kagezon zam fannfwa move lawon kòmande nan peyi
Izrayèl. Zam pèsonn pa ka di kote yo
pase lè yo rive Ayiti. Ki moun ki pa t
konnen gen men k ap distribye zam
nan plizyè zòn nan peyi a? Kilès ki te
iyore kandida pou pòs depite ak senatè t ap gonfle ponyèt patizan yo sou
teren an? Se pa jodi a Egzekitif la ap
pran dispozisyon pou bay politisyen
anganman panzou. Li achte majorite
palmantè 49èm Lejislati a. Li ranplase
depi se majistra kominal ak ajan egzekitif ki sou lobedyans li. Li envante
50 pati politik epi li envite klas politik
la El Rancho. Pati lopozisyon reponn
prezan, apre sa yo babye. Li fè Best
Western pati lopozisyon la, menm lè
6
yo voye pye. Li fè Karibe, yo la pi
rèd. Egzekitif la siyen akò sou akò, li
pa respekte youn. Pati yo kritike, yo
kritike men yo kontinye reponn prezan. Yo konjige pito nou lèd nou la.
Mesyedam gade figi nou nan glas epi
nou va konprann poukisa pèp la te
vote absan jounen 9 dawou a. Egzekitif la achte palmantè lajan kontan,
li plwaye jij ak komisè gouvènman
mete nan pòch dèyè l, li domestike
lapolis epi li rele viv eleksyon pandan
l ap peze tèt zòtèy li. Apre plis pase
katran. Anba gwo redi. Klas politik
la pote boure san gade dèyè. Pèsonn
pa deside dòmi deyò.Lekontrè mande
kouraj ak konviksyon; sa mande fòs
moral, sa mande lanmou tout bon pou
peyi a. Jounen jodi a reyalite a mòde
nou kote nou chita a. Nou tout sezi,
nou pran rele anmwe. Granmoun
lontan te konn di nanpwen bann ki
egzèse ki pa soti. Pou Manno Charlemagne menm: simagri nan salon/ simagri nan Lachanm/konplotay dèyè
kay/tou sa se menm bagay.
Editoryalis youn nan medya ki
pi ansyen nan peyi a fistijye konpòtman konpatriyòt ki pa t fè wonn pòt
jou similak eleksyon an. Kòmkwa
konsitwayen sa yo te manke nan
devwa sivik yo lè yo pa al depoze
bilten pou kriminèl k ap chèche iminite, kowonpi ki dèyè piye kès leta ak
opòtinis tout koulè k ap defann enterè
pèsonèl yo. Popilasyon an te gen tan
pran sant sa ki t ap boukannen an e
li konnen sa pa t ap bon ni pou li ni
pou peyi a. Klas dominan yo ak alye
yo vle fè nou konprann si nou pa vote
lòt moun ap vote pou nou. Men, pouki
yo pran nou? Kounyeya yo tire kont
gwo lajounen? Depi ki lè moun te
konn vote pou moun? Depi ki lè prensip yon moun yon vòt la chanje? Yo
bezwen trennen nou kou bèf ki pral
labatwa pou n al tranpe dwèt nou nan
lank (50 fwa si nou kapab). Apre sa,
lè kont mal taye a fin regle, oligachi
lokal la ak konplisite boujwazi entènasyonal la pral mande nou fèmen
Haiti Liberté/Haitian Times
bouch nou poutèt nou te patisipe nan
mete machann peyi sou pouvwa ak
frèt pou kale dèyè nou. Elektè pa
pran lari pou bèl figi kandida. Elektè
vote pwogram pati politik. Yo sipòte
lide ki nan enterè yo ak enterè klas
yo. Ki kote yo brase lide sou pwoblèm
serye k ap gagannen Ayiti: souverennte peyi a, Minista ak kolera, fayit
ekonomik, kriminalite, delenkans,
degradasyon anviwonnman an, anti
ayisyanis dominiken elatriye. Kote
pwojè kandida yo? Epitou eleksyon
pa yon bi jan yo vle fè nou konprann;
eleksyon se yon mwayen. Sèl bagay,
mèt jwèt la deja ranje jwèt la. Li jwe
ak kat doye, li bat kat la, li mare l epi
li distribye zèl kat li vle bay moun li
vle. Tout amatè okouran men youn pa
p mande chanje je kat la pou rival yo
pa soti ak yon bèl men. Yo pito pran
chans yo ak kat make a. Ositou mèt
jwèt la nan tèt jwèt li. Li lè pou nou
ranmase ti kal diyite nou rete a pou
mande kanpe jwèt la. Nou dwe chita
pou tabli règ jwèt la epi rebat kat la. Se
sèl jan pou peyi a fè yon pa douvan.
Apre fyasko 9 dawou a prezidan
Konsèy Elektoral Pwovizwa a mete
vwa l odyapazon ak pa kominote
entènasyonal la plis OEA pou di tout
bagay byen pase. Nou oblije mande ki
jwèt KEP a ap jwe, menm lè deklarasyon alatèt konsèy la pa etone nou.
Se tou lòtrejou Pierre-Louis Opont
admèt ak je l byen chèch: rezilta eleksyon li te pibliye ansanm ak Gaillot
Dorsinvil la pa t konfòm ak reyalite
a. Kesyon pou nou poze se: èske nou
ta ka espere pou KEP la òganize bon
jan eleksyon tout bon, menm lè mal
kou mizè sektè pwogresis la te rive
chwazi youn osnon de manm konsèy
la. Depi byen bonè anpil vwa te leve
pou montre nesesite pou pwosesis
elektoral la kenbe karaktè nasyonal
li. Se te youn nan mwayen pou asire
kredibilite eleksyon an ki se yon zak
souverennte nasyonal. Ki sa nou wè?
Konsèy elektoral la pa wè lòt moun
pou bay prezidans konsèy la se ansyen direktè jeneral konsèy diskredite
Gaillot a. Yo aksepte se PNUD, yon
òganis etranje, ki ap jere fon pou òganize eleksyon yo. KEP la iyore pwopozisyon pou itilize etidyan Inivèsite
Leta a nan diferan biwo elektoral yo
kit nan kapital la, kit nan pwovens. Se
jis Dubaï, nan ziltik, yo voye enprime
bilten vòt, kant gen kont enprimri la
an Ayiti ki ka fè travay la. Mete sou
sa, konbyen tan kandida yo te genyen
RINCHER
Anba yon touf maskreti
yon timoun ap dòmi
Dèyè pòpyè l zetwal
sispann fè parad
Yon ti van fen mwa jen
anmoure flanbwayan
fè yon kout pye tanzantan
vini rann li vizit
Tou pre yon pye kenèp
Yon timoun ap dòmi
Non li vanse disparèt
sou yon vye kwa bwa
ki kouche jodi a
Tifi sa a kolera
Depoze nan ren mòn nan
li poko ap leve
Guy-Gérald Ménard
OEA
Si ou wè yon bouzen yo rele OEA
Kouri, pitit mwen
Yon bouzen yo rele OEA an franse,
OAS an angle, bouche nen w
Kouri, pitit mwen
Odè l se kont pou pwazonnen
Lespri pitit pitit ou
Si ou wè yon manman kannay yo rele
OEA
Mande pye sa m te manje
Si yo nonmen non OEA douvan w
Pa rete koute pase sa
Grennen san gade dèyè
Si ou wè yon restavèk yon tyoul yo rele
OEA
Pa rete tande sa li vle
Bwaze kraze rak rele anmwe.
Félix Morisseau-Leroy
pou fè kanpay? Nan ki moman Leta te
fè yo jwenn lajan ki disponib pou sa?
Dapre ki planifikasyon yo te òganize
distribisyon kat mandatè yo?
Kesyon enpòtan pou nou poze
jounen jodi a se: èske peyi a pa pran
nan yon angrenaj k ap mennen nou
yon kote nou pa konnen, osnon nan
yon dyagonal nou refize rekonèt?
Èske eleksyon bouyi vide sa yo se pa
yon etap nan demach la? Pa gen twò
lontan rimè a te fò René Préval t ap
konplote pou chanje konstitisyon an
an favè tèt li ak patizan li. Enkredil yo
te refize kwè se vre jouk nou manke
pran nan mera. Nan dènye moman
Abraham prete bouch Tonton Sam
pou di sètase. Malgretou palmantè
JETCO
Batmannkè manman,
se rad maldyòk pitit.
Se an trèt,
listwa aprann
reny laterè san non
kòmanse sou latè.
On dyondyon plen movèzte,
on chandèl dife
ki pa rete ak dife.
On lafimen gonfle
ki kouvri tout kay
ozalantou.
Iwochima
on majigridi kapitalis fè
ak vi moun sou latè.
On bagay san pye ni tèt,
san devan, ni dèyè.
On tribilasyon anplis
pou travayè ki deja lan bouyay.
Ou kwè kalvè
pou manman pitit
ki wè tèt ti moun ap donnen vè
etan ti kadav kò yo ap fonn
tankou wòch tif!
Ata pye bwa gwo ponyèt
vi n pi chòv pase po ze!
Moun sispann mache lan lari,
tout bagay vin pran you sant
kankannen.
Sa k rete, se mò an vakans.
Iwochima,
nway lan syèl dekale
moso pa moso.
Wa di on gwo pwasondavril
yo ba limanite kenbe.
Gad Albè! Nanpwen bouch pou pale.
Bèl sivilizasyon, kanta sa!
Sivilizasyon Batmann ak Sipèmann,
Sivilizasyon pou mechanste
boujwa,
sivilizasyon annanfans
kote A vle di bonm A
lan alfabè bèbè chòchòt
ak kokobe.
Georges Castera
malpouwont amande konstitisyon
sou mezi nan konfyolo ak Martelly.
Yon fwa ankò nou t app ran nan zen
si sitwayen konsyan nan peyi sa pa t
bande alaksyon pou fè vwa yo donnen. Ayè bri te kouri Michel Martelly
t ap fè magouy pou kraze palman
an. Enkredil yo di se pa vre jis lè palman an vin pa fonksyonèl ankò akòz
li redui ak yon tyè nan manm li yo.
Jodi a nouvèl ap sikile nan lari pou
di ni prezidan an ni kominote entènasyonal la pa sou eleksyon vre; se
tranzisyon y ap mitonnen. Enkredil
yo pa konvenki. Gen yon koze ki di
: eleksyon tèt dwat. Yon lòt pawòl se:
eleksyon osnon demisyon. Eleksyon!
Ki eleksyon?
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
Perspectives
New-York : des haïtiens Carifesta, Mickyfesta, mimifesta
ont marché contre la
déportation illégale et
raciste de la RD
Par Piere Kiroul
Les Manifestants traversant le pont de Brooklyn
Photo: Edgar Lafond
Rassemblement au Grand Army Plaza
Photo: Edgar Lafond
Par Pierre L. Florestal
A
l’initiative de plusieurs personnalités de la Communauté haïtienne et surtout d’une coalition pour
le respect des droits humains, des
citoyens haïtiens dans l’esprit du
Bois-Caïman ont marché le 14 Août
2015 à New-York pour dénoncer la
nouvelle loi sur la « nationalité de la
république voisine d’Haïti, qui depuis
l’arrêt raciste et inhumain (TC 016813) du 23 septembre 2013 réaffirme et confirme la volonté de l’État
dominicain de violer de manière systématique les principes fondamentaux des droits humains.
Ainsi comme prévu, la
manifestation a laissé Grand Army,
Plaza à Brooklyn, son point de départ
à 9 hrs du matin pour se rendre à
Manhattan devant les bureaux de la
Mairie, surtout que le Maire de New
York, Bill de Blasio, est extrêmement
préoccupé par les expulsions forcées
de centaines de milliers de personnes
de la République dominicaine. Il ne
l’a pas caché en appelant le gouvernement dominicain à respecter
les droits fondamentaux garantis à
toutes les personnes, y compris les
Dominicains d’origine haïtienne, en
vertu du droit international.
Alors, devant la faiblesse, sinon la lâcheté aussi criante du gouvernement haïtien à répondre à cette
gifle, et quand l’OEA elle même semble impuissante à se prononcer catégoriquement sur la question, il était
normal pour nous de nous rendre à
Manhattan et de joindre nos voix
pour la défense de ces laissés-pourcompte.
Sur tout le parcours de cette
manifestation nous avions rencontré beaucoup d’anciennes figures
militantes qui continuent encore à
défendre leur patrie ; il s’agissait
entre autres de Joseph D. Chéry,
Smith Georges, Marlène Jean Noel,
Marie Yolène Borgella, Ray Laforest, Maryse Jason Augustin, Vladimir
Menez Jean-Jerome
Attorney at Law
Real Estate
Immigration-Divorce
4512 Church Avenue
Brooklyn, NY 11203
« Le Festival des Arts des Caraïbes (CARIFESTA) est un festival
d’art multidisciplinaire itinérant tenu
dans divers pays de la CARICOM depuis
sa création en 1972. C’est un forum
régional où les artistes, interprètes et
autres personnes dans le domaine de
la culture se rencontrent et échangent
des idées à travers des présentations
de musique, de danse, de théâtre, des
expositions sur l’art, la sculpture, la
poésie, et des colloques, entre autres.
Le Secrétariat de la CARICOM à travers
le Conseil sur le Développement Humain et Social (COHSOD) a depuis été
impliqué non seulement dans la formation et la préservation de CARIFESTA,
mais aussi dans la promotion d’une
approche coordonnée du développement d’une politique culturelle incarnée
dans la politique culturelle régionale de
la CARICOM approuvée par la Communauté Caraïbéenne en 1994» (Secrétariat de la CARICOM).
Cette courte présentation de CARIFESTA montre manifestement que
depuis environ une vingtaine d’années,
il y a de la part de gouvernements, élites
et sociétés stables de divers pays de la
Caraïbe une volonté affichée de rencontres et d’échanges, de préservation
d’une démarche originale et de «développement d’une politique culturelle
incarnée dans une politique régionale»
faisant la fierté d’un concert de nations
orientées vers un avenir commun, et
dont les dirigeants partagent la même
vision, le même élan d’appartenance.
Comment ne pas y applaudir ?
Mais chez nous, depuis une
vingtaine d’années, et même plus,
on est aux antipodes de tels élans de
société. C’est la pagaille, le désordre
presqu’organisé, l’absence de concertation des élites pour un programme
minimum de relèvement du pays, un àplat-ventrisme écœurant pour se plier
aux quatre volontés du Blanc, un tetelang goulu entre les bourgeoisies dominicaine et haïtienne, un laisser-aller
délibéré à la corruption entre fripons et
friponnes, fripouillons et fripouillones.
Atmosphère et pratiques délétères qui
voient leur apogée avec les dérives, dé-
lires et frasques d’un président dépravé,
adepte de joies frivoles, de carnavals,
de déhanchements lubriques, et gourmand de mots obscènes et de propos
malodorants et choquants.
N’ayant pas eu l’opportunité de
faire leur jeanclaudiste carnaval des
fleurs, cette année, les bambochards
et les charognards du régime, les profiteurs et roulibeurs accrocs au plaisir
cru et débridé, rompus aux pratiques
de s’emplir les poches lors de festivités carnavalesques ou autres, se sont
rabattus sur Carifesta : une aubaine
pour les patripoches. Sous prétexte
d’ambiance culturelle, musicale, de fête
caraïbéenne, les jouisseurs du pouvoir
et leurs proches vont se tailler la part
belle en enfonçant le couteau de leur
akrèkté dans le gros gâteau de 450
millions de gourdes (US $ 865.391.83)
que la pauvre Haïti va devoir dépenser
pour satisfaire les délires, les dévergondages, et extravagances d’une poignée
de petits vauriens.
Au diable
les présentations
de musique, de danse, de théâtre, les
expositions sur l’art ! Au diable l’esprit
même de Carifesta ! Du 21 au 30 août
prochains, soyez aux aguets, ce sera la
fête à Micky, la fête aux jouisseurs, la
fête aux fripons aux longs doigts. En
d’autres termes ce ne sera pas un Carifesta, ce sera un Mickyfesta, un gwo
mimifesta.
Petit Frère de Radio Oméga, Martial
Bonhomme et tant d’autres compatriotes. Parmi eux, le fils de l’ancien
consul Philippe Wilson Désir, ti Patoutou, pancarte en main, reprenant
le travail de son père, sur le béton
de la mobilisation et également au
bureau m’avouant désormais qu’il
a réouvert à Pedergate, Brooklyn,
l’office de son feu père et de sa feue
mère pour continuer à servir la communauté.
Il nous faut également souligner la présence massive d’un grand
nombre d’étrangers et de progressistes Dominicains venus apporter
leur solidarité au peuple haïtien
et également à leur frère et sœur
dominicains victimes qui sont injustement privés de leur nationalité
Suite à la page (18)
Marie Carmelle Robillard
PAUL J. JOURDAN
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2747 Coney Island Avenue
Brooklyn NY 11235
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L'ambassadeur d'Haïti auprès de la
Caricom, Peterson Benjamin Noël
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MENOS,Secrétaire d'État
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Haiti Liberté/Haitian Times
7
Perspectives
HAÏTI : Un modèle de développement anti-paysan
Par Frédéric Thomas
3ème partie
Cette longue analyse de Frédéric Thomas, politologue chargé d’étude au Centre
tricontinental (CETRI) montre que l’on
retrouve des antagonismes similaires
dans le monde rural, en Haïti comme
au Chiapas. D’un côté, gouvernement
et entreprises s’efforcent d’intégrer ces
territoires dans l’économie de marché
nationale et mondiale en s’appuyant
sur des projets de « développement »
extractivistes, que ce soit dans le domaine agricole, minier ou énergétique.
De l’autre, paysans et paysannes
tentent tant bien que mal de résister à
cette nouvelle offensive et de défendre
et faire prospérer des modes de vie pour
lesquels autonomie et souveraineté
alimentaire constituent des piliers centraux.
Encart 3 : l’impact genré de ce
développement
Si l’ensemble de la population haïtienne, surtout rurale, est affectée négativement par ce modèle, elle ne l’est
pas de la même façon ni avec la même
intensité. Du fait des rapports inégaux
entre hommes et femmes, de la division
sexuée du travail, de la sous-représentation des femmes dans les instances
de décision (des institutions publiques
comme des organisations sociales et du
secteur privé), des conditions sociales
plus éprouvantes dans lesquelles elles
vivent [28], de leurs liens particuliers
à l’eau, à la terre et à l’environnement
– accaparés ou dégradés –, ainsi que de
la charge des activités qui pèsent traditionnellement sur leurs épaules – nourrir et prendre soin de la famille –, les
femmes haïtiennes sont plus particulièrement exposées aux conséquences
néfastes de ce modèle [29]. De plus, les
piliers de ce projet de développement
– tourisme, exploitation minière, soustraitance et monocultures – entrent en
concurrence directe avec l’agriculture
paysanne où les femmes jouent un rôle
stratégique.
Ainsi, les politiques de libéralisation dont
participe ce projet consacrent la féminisation de la pauvreté et accentuent la
double séparation entre producteurs,
d’une part, et entre la sphère marchande et la sphère dite « domestique » où
se retrouvent les femmes, d’autre part,
aux sources de l’exploitation spécifique
des femmes [30]. En outre, la priorité
accordée aux firmes de l’agro-industrie pour l’exportation et aux zones
franches catalyse une stratégie féminine d’embauche, surdéterminant cette
« reconfiguration nouvelle dans la division du travail » (sphère reproductive/
productive et commerciale) [31].
Enfin, la médiatisation humanitaire du
séisme de 2010 a véhiculé une image
des femmes haïtiennes comme victimes impuissantes et passives [32].
Dans une telle conjoncture, la stratégie
des organisations de femmes est à la
fois de mettre en avant des droits portés par elles – telle que, récemment, la
dépénalisation de l’avortement –, et de
converger avec d’autres organisations
sociales afin de reconfigurer les revendications de souveraineté alimentaire,
d’économie sociale et solidaire, etc. en
termes de genre. Loin donc de l’image
véhiculée, les luttes féministes à Haïti
sont bien présentes, organisées (entre
autres au sein de Sofa (Solidarité des
femmes haïtiennes), Kay Fanm (Maison des femmes) et articulées autour
de mobilisations importantes et fédératrices, comme le Parlement symbolique
de femmes et les Universités populaires
d’été.
Les zones franches : étude de cas 2
Exploitation minière : une chance
incontournable ?
Les terres d’Haïti recéleraient de
8
grandes quantités d’or, de cuivre et
d’argent ainsi que du pétrole. 15%
du territoire – principalement dans les
montagnes du nord –, sont déjà sous
concession minière, plus de cinquante
permis de prospection ont été octroyés,
conduisant à une exploration extensive. On parle de bénéfices de plusieurs
dizaines de milliards de dollars… Mais
tout cela demeure flou et contradictoire
tant l’État gère cette affaire de manière
opaque. Cependant, plusieurs choses
sont certaines. D’une part, la manière
dont le gouvernement traite ce dossier
est hautement contestable, suscitant
méfiance et opposition. D’autre part,
l’exploitation minière constitue, selon
le Plan stratégique de développement
d’Haïti, l’un des piliers du développement économique du pays. Enfin, de
façon plus structurelle, l’activité minière
est un phénomène complexe et problématique, plus encore lorsqu’elle
participe d’un schéma de rapports
économiques Nord-Sud asymétriques,
comme c’est le cas pour Haïti [33].
Les actions gouvernementales dans ce
dossier génèrent suspicion et colère.
En effet, dès son entrée en fonction, le
gouvernement a destitué Dieuseul Anglade, directeur du Bureau des mines
et de l’énergie (BME) pendant près de
deux décennies, qui s’était refusé à
signer des dérogations à l’exploitation
minière. Quelques mois plus tard, le
21 décembre 2012, le gouvernement
haïtien signe sans l’aval du parlement
– ce que la loi exige pourtant – plusieurs contrats de prospection avec des
compagnies étrangères. Le tollé suscité
oblige le Sénat à adopter une résolution
pour surseoir à l’exécution du permis
d’exploitation, réviser les contrats négociés et réaliser une contre-expertise
du potentiel minier. Mais le problème
reste en suspens. L’élaboration
en
cours d’un nouveau code minier est le
principal enjeu actuel. Le gouvernement, avec l’assistance de la Banque
mondiale, est en train de préparer une
nouvelle loi minière. Or, à ce jour, le
processus se fait sans participation
ni consultation des parlementaires
et des acteurs sociaux. « Pour le moment, il [l’avant-projet de loi minière]
est entre les mains des compagnies
pour les commentaires et suggestions
» déclarait récemment Ludner Remarais, directeur général du BME [34]. Le
rôle des acteurs pose également problème. L’ancien ministre des finances de
Haïti de 2009 à 2011, Ronald Baudin,
qui était alors en charge des négociations avec les deux transnationales
minières les plus importantes dans le
pays, Eurasian et Newmont, une fois
quitté son poste, est devenu consultant… du partenariat créé par ces deux
mêmes entreprises. Cette confusion des
genres, ce conflit d’intérêt, se reproduit
à un niveau plus systématique avec la
Banque mondiale.
Ainsi, cette dernière est accusée
par le Collectif haïtien de résistance à
l’exploitation minière d’être juge et partie. En effet, elle aide le gouvernement
haïtien à moderniser le code minier,
alors même que, par le biais d’une de
ses branches, la Société financière internationale (SFI), elle a investi en 2010
5,3 millions de dollars dans la société
Eurasian (recevant en échange un peu
plus de 7% des actions de la société)
[35], soit le principal acteur privé intéressé en la matière. En réalité, si la
Banque Mondiale ne se montre nullement gênée, c’est que pour elle, il n’y
a pas conflit, mais bien convergence
d’intérêts. En cela, il convient de reconnaître, qu’à des degrés divers, elle
partage avec le gouvernement haïtien
et les multinationales minières une
même vision libérale, basée sur l’idée
d’une relation win-win et de bénéfices
inéluctables.
Les appréciations divergentes,
qui peuvent apparaître entre ces trois
acteurs, s’inscrivent ainsi dans un cadre commun où la priorité revient aux
Haiti Liberté/Haitian Times
Joachim Sanon, une figure de la
paysannerie haïtienne qu’Entraide
et
Fraternité
veut
nommer
ambassadeur de la lutte
contre la faim
environnementaux, spolier un peu plus
les paysans, générer et catalyser les
conflits sociaux, etc.
Au vu du manque de volonté
politique, de capacités et de moyens
des institutions publiques haïtiennes,
de la situation des droits humains et de
la marginalisation de la paysannerie,
de l’expérience de l’activité minière
à Haïti ainsi que des précédents de la
Newmont, notamment au Pérou [37],
il est même prévisible que cette exploitation ne bénéficie pas à la population.
L’activité minière cristallise les rapports
inégalitaires de la mondialisation, entre
La création de la première Zone Franche Agricole en Haïti, a été signée en
2013 par de gauche à droite Jovenel Moïse, Président-Directeur Général
d’Agitrans S.A., porteur du projet Nourribio ; Wilson Laleau, Ministre a.i.
du Commerce et de l’Industrie et Président du Conseil National des Zones
Franches et Rode Préval Directeur Général de la Direction des Zones
Franches
entreprises privées. D’où la nécessité
d’attirer ces entreprises et les investissements privés. C’est ce que réaffirmait le directeur du BME, dans une
interview accordée il y a peu : « Nous
avons besoin d’une loi minière qui soit
attrayante. Une loi minière qui attire les
investisseurs. C’est ce dont nous avons
besoin ». L’objectif se veut conciliant :
« La proposition de loi minière se veut
attractive pour les investisseurs tout en
défendant les intérêts de l’État haïtien
et des populations concernées » [36].
Qu’il puisse y avoir incompatibilité entre l’attractivité pour les uns et l’intérêt
des autres, qu’il faille peut-être choisir
quels intérêts défendre en priorité, et
que les acteurs en présence ne sont
pas forcément égaux en termes de pouvoirs, tout cela est évacué. Les conclusions du Premier Forum minier d’Haïti,
qui s’est tenu à Port-au-Prince les 3 et
4 juin 2013, organisé par l’État haïtien
en collaboration avec la Banque mondiale, et qui constitue une étape dans la
reformulation de la loi minière, ne font
dès lors que confirmer ces présupposés.
Cet espace, qui se voulait le plus
inclusif possible, n’a en réalité donné
la parole à aucune organisation locale,
aucune plateforme des droits humains,
aucun mouvement paysan. De plus, les
risques environnementaux, sociaux,
etc. sont systématiquement sousévalués et, de toute façon, balayés face
aux bénéfices attendus de l’exploitation
minière. Le calcul des « coûts-bénéfices
» est toujours positif. Si la consultation
des populations locales et l’évaluation
des conditions à respecter pour que cette
activité bénéficie réellement au peuple
et au pays concernés sont toujours mis
en avant, dans la pratique, il est impossible à une communauté d’arrêter ou
de suspendre l’exploitation minière, de
lui préférer un autre usage des terres et
des ressources – par exemple la culture
vivrière –, tant l’exploitation minière
apparaît tout à la fois inévitable et
avantageuse. Le débat, largement canalisé et téléguidé, consacre cette évidence : l’exploitation minière pourrait
contribuer au développement et à la
croissance économique d’Haïti. Certes.
De même qu’elle pourrait accroître les
inégalités, aggraver encore les dégâts
de géants consortiums économiques
privés, concentrés au Nord, d’un côté,
et des pays du Sud souvent dépendants
et exerçant très peu de contrôle sur
leurs ressources naturelles, de l’autre.
Au regard de l’histoire d’Haïti et de
son insertion dans l’économie mondiale, d’une part, des caractéristiques de
l’exploitation minière – activité intensive, extrêmement polluante, nécessitant beaucoup de terres et énormément
d’eau, entrant ainsi en concurrence directe avec l’agriculture –, d’autre part,
il est à craindre que l’exploitation des
ressources minérales accentuent les
tendances extractivistes du pays (voir
plus loin).
Guerre aux paysans
Une étude d’Oxfam Amérique de 2012,
évoquant à propos de la filière du riz
haïtien, « l’incohérence des politiques
agricoles et commerciales nationales »,
regrettait « l’ambivalence de la politique
nationale concernant la promotion de
la production et la consommation du
riz national ». Et de se demander « si
l’objectif principal de ces politiques haïtiennes est de promouvoir ou de punir
la production nationale » [38] ? En
réalité, les politiques agricoles et commerciales mises en œuvre en Haïti par
les gouvernements et les institutions financières internationales, ces quarante
dernières années, sont cohérentes avec
le but qu’elles se sont, plus ou moins
ouvertement, assignées : en finir avec
la production agricole paysanne et avec
la paysannerie.
L’agriculture haïtienne est pauvre, peu productive et peu compétitive.
Tous en font le constat plus ou moins
amer. Cependant, l’affirmation répétée
de cette faiblesse structurelle risque de
transformer les conséquences de choix
politiques en fatalité. En réalité, comme
le soulignait déjà, en 1988, Marc Dufumier, « la paysannerie haïtienne a su
mettre au point des systèmes de production agricole parfaitement adaptés à la
précarité de ses conditions économiques
» [39]. Loin donc d’être irrationnelle,
ces pratiques agricoles étaient cohérentes et adaptées à leur environnement.
Le problème est que celui-ci a changé
dramatiquement.
Sous la dictature des Duvalier, la
paysannerie, soumise à de nombreux
prélèvements, ne bénéficiant en retour
d’aucun crédit ni service, d’aucune formation ni infrastructure, n’a pas été
capable de dégager une quelconque
épargne ni d’améliorer ses moyens de
production. Elle affronte dès lors désarmée, à la fin des années 1970, la série
de chocs qui plongent le pays dans une
crise multiforme, et auquel il lui est de
plus en plus difficile de faire face :
– la baisse du prix des matières
premières – dont le café, qui constitue
une source très importante de devises
pour Haïti – sur le marché mondial ;
– la pauvreté, l’affaiblissement
de la production agricole, à bout de
souffle, la précarité de la tenure foncière n’incitant pas à protéger les sols, le
faible accès à la terre, le morcellement
des propriétés déjà exiguës, l’absence
de crédits, le manque de capacités,
d’équipements, d’accès aux services
sociaux de base, etc. ;
– la crise environnementale, qui
s’aggrave – déforestation et érosion des
sols –, accentuant les dégâts des catastrophes naturelles et affectant négativement l’agriculture ;
– la croissance démographique –
la population passe de 4,1 millions en
1971 à près de 6,5 millions en 1990 ;
Suite à la page (15)
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
This Week in Haiti
“Sovereign” Deportations:
Dominican Republic:
The Dominican Republic
Deportations Cannot Occur
Without U.S. Blessing
Thousands Demonstrate at Haitian
Embassy to Demand Papers
by Kim Ives
VOA
Hundreds of Haitians lined up outside the Haitian Embassy in Santo
Domingo on Aug. 17 in a bid to get their passports, birth certificates,
and electoral cards
Kim Ives/Haïti Liberté
The outside of the office of the Union of Canecutters in the Bateys (UTC)
in a gritty working-class quarter of Santo Domingo
Kim Ives/Haïti Liberté
n Mon., Aug. 17, some 2,000
Haitian migrant workers in the
Dominican Republic demonstrated
in front of the Haitian Embassy in
Santo Domingo to demand identification papers so that they can
obtain residency permits in the Dominican Republic.
The demonstration comes after about 15,000 Haitians demonstrated last Wed., Aug. 12 in front
of the Dominican National Presidential Palace demanding permanent
residency for and no deportations of
Haitian cane cutters and their families.
Both actions were organized
by the Union of Canecutters of the
Bateys (Unión de Trabajadores
Cañeros de los Bateyes or UTC),
the largest social movement in the
Dominican Republic with about
500,000 members, according to
Haitian Pastor Ignace Cadet, the
group’s vice coordinator.
In November and December 2014 and from March to May
2015, under a Haitian government
program called PIDIH (Program to
Identify and Document Haitians
in the Dominican Republic), some
46,800 Haitian members of the UTC
paid 1000 pesos each (US$22) to
the Haitian Embassy to receive their
passports, election cards, and birth
certificates.
“Until today, we had not received any documents,” said UTC
coordinator Jésus Nuñez, a tall,
wiry, black Dominican from Santo
Domingo, in the union’s dusty, disheveled 2nd-floor headquarters
at the gritty, noisy intersection of
Avenues Nicolas de Ovando and
Maximo Gomez in the capital after
Monday’s demonstration. Many
Haitian migrants waited on the outdoor concrete stairs leading to his
office where, with an assistant, he
prepared UTC membership credentials. “Today, because of our demonstration, 21 people received the
documents they need from the Haitian embassy to get their residency
permits. We will continue our demonstrations in front of the Haitian
embassy, the Parliament, and the
Presidential Palace until our people
have received the rest of the documents and their residency.”
The “UTC is an independent
organization,” Nuñez said, not affiliated with any Dominican or international union confederation. It
is a “well-organized and disciplined
social movement,” proclaims the
billboard on its headquarters.
As the Dominican Police surrounded the Haitian Embassy with
crowd-control barricades, hundreds
of Haitians lined up outside and inside the building during and after
the demonstration in an effort to
obtain their documents.
Haitian Ambassador to the DR
Daniel Supplice was relieved from
his post last month, and Chargé
d’Affaires Magalie Magloire is now
running the mission.
“Supplice was fired probably
because he was denouncing the PIDIH as having been started too late
and incompetently run,” explained
Pierre Richard Cajuste, a Haitian
diplomat on leave who runs an immigration assistance center next to
the Haitian Embassy. “His prede-
Kim Ives/Haïti Liberté
O
Pastor Ignace Cadet (left) and Jésus Nuñez, leaders of the UTC, at their
headquarters
cessor, Fritz Cinéas, did virtually
nothing to implement the program”
which was launched in July 2014.
Up until his replacement by
Supplice in February, Cinéas received 42,000 applications under
the PIDIH, but only provided 2,000
passports, 15,000 electoral cards,
and 15,000 to 18,000 birth certificates, according to Cajuste.
“So Haitians were not able to
get their work and residency papers
in the DR because the Haitian government was not delivering the necessary documentation under the PIDIH,” Cajuste said. “Then Supplice
came in, and he managed to deliver
papers to 30,000 in two weeks.”
Last week, the Dominican Interior Ministry announced that it
had given 38,000 residency permits
(called carnets) to foreign migrant
workers. That is only about 7.2%
of the estimated 524,000 foreign
migrant workers in the DR, about
470,000 of whom are believed to
be Haitian.
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
On Aug. 14, the Dominican
government officially resumed its
deportation of Haitian migrants
from Haiti, putting five people it
claimed were Haitians across the
border in the northwestern town
of Dajabon. Human and immigrant
rights activists say that many more
have been unofficially deported,
many of them black Dominicans of
Haitian descent.
“The Haitian government has
been contributing to the failure of
the Dominican regularization of
Haitian migrants here,” said Cadet,
who first came to the DR from Bainet, Haiti as a cane-cutter in 1983
under former dictator Jean-Claude
Duvalier. “We want our Haitian
membership to be able to get all
their papers in order so they can go
back and participate in the upcoming elections in Haiti, even though
they are a mess. We are going to
keep demonstrating until both the
Haitian and Dominican governments meet our demands.”
Haitian migrants just deported from the Dominican Republic on Jun.
17, 2015 stand on the Haitian side of the border in Malpasse wondering
what to do next
by Justin Podur
I
f the Dominican Republic had decided in 2013 to nationalize its industries, announcing a deadline of
Jun. 17, 2015 for the expropriation
of all foreign-owned enterprises on its
side of the island, it is unlikely that the
U.S. would throw its hands up and say
nothing could be done because the DR
was a sovereign country. We know it
is unlikely, because the U.S. overthrew
the president on the other side of the island in 1991 and in 2004 for trying to
raise the minimum wage. More likely,
there would be a regime change in the
DR and a more friendly government
would be put in place, to much celebration from U.S. elites and media.
But when a court in the DR pronounced “La Sentencia” in 2013, stripping Dominicans – people born in the
DR to undocumented Haitian parents
– of citizenship, and the Dominican
Congress established a Jun. 17, 2015
deadline for these hundreds of thousands of Dominicans of Haitian descent
to establish residency by navigating a
bureaucratic labyrinth of unbelievable
complexity, U.S. officials mumbled
their concern. Since June, tens of thousands of Dominicans of Haitian descent have left the DR. Greg Grandin,
writing in The Nation, has called it a
“slow-motion, undercover pogrom.”
They have left under threat of violence.
They have accepted “voluntary” deportation because their only alternative
was involuntary deportation. They are
living in camps on the border between
Haiti and the DR, not unlike the camps
where hundreds of thousands of people were forced to live after the 2010
earthquake in Haiti.
Displaced people living in camps
have reached the culmination of a process that renders them without power
or protection. The natural disaster of
the earthquake was prolonged and
made vastly more deadly by Haiti’s
lack of sovereignty. This completely
engineered disaster of deportation
shows how Haiti’s lack of sovereignty
is intertwined with the DR’s.
Now that North American media
have begun to publish on the deportations, many of them discuss Haiti’s
invasion of the DR in 1822. Historian
Anna Ellner helps make sense of this
19th century history, and reveals it
to be completely distorted in most accounts. Ellner (whose excellent blog
post was linked by Grandin, who has
also helped maintain a focus on this issue) presents a different history, one in
which Haiti and the DR were “siblings
in a struggle for freedom.”
If the two countries were siblings in a struggle for freedom, it was
a struggle against domination by the
U.S.. The U.S. invaded and occupied
Haiti from 1915-1934, and the DR
from 1916-1924. The U.S. supported
the Duvalier dictatorships that ruled
Haiti from 1957-1986, and the Trujillo dictatorship that ruled the DR from
1930-1961. One of Trujillo’s most
notorious acts was the “Parsley massacre” of 1937, a genocidal campaign
against Haitians in the DR. The word
“parsley” in Spanish is perejil, and prospective victims of the massacre would
be made to pronounce the word. If they
pronounced it with a Haitian accent,
they were killed.
Trujillo’s Parsley massacre was
written about in Dominican-American
writer Junot Diaz’s novel The Brief
Wondrous Life of Oscar Wao, and in
Haitian-American writer Edwidge Danticat’s novel The Farming of Bones.
Diaz and Danticat have been writing
and speaking out about the deportations, both in 2013 and in recent
months. In June, Danticat called it “a
humanitarian crisis ready to happen.”
Diaz asked: “What happens when a
government basically green-lights your
most primitive, fucked up xenophobia?”
Mark Philips, writing from the
border last month, describes what “voluntary deportation” is looking like:
“On the DR side of the border,
we observed a cargo truck — previously used to transport plantains —
pull up alongside one of the full school
buses parked nearby. We learned that
the bus driver refused to continue to
Haiti and negotiated to have the cargo
truck carry the passengers the rest of
the way to Port-de-Paix, in the north
of Haiti. The steel, open-air truck box
was dirty, smaller than the school bus
and not designed for carrying people,
especially for hours in the hot sun. Passengers yelled at the driver, saying they
were being treated like animals. A few
women with babies on their laps were
then allowed to sit in the front of the
truck with the driver. All others, including several small children, had to stand
or sit on their luggage in the back of
the truck’s dusty steel box. Several individuals had to hang off the sides of
the truck.
“This ride, as it turns out, was
not provided by the DR government.
Nor was it free. Passengers told us
they paid the equivalent of up to
continued on page(16)
Haiti Liberté/Haitian Times
9
DISCOURS D’OBAMA SUR L’IRAN: SI
L’ACCORD ÉCHOUE C'EST LA GUERRE !
Par Barry Grey
D
éfendant l’accord nucléaire conclu avec Téhéran le mois dernier,
le président Barack Obama a affirmé mercredi dernier que le rejet de
l’accord par le Congrès mènerait rapidement à une guerre contre l’Iran.
Dans
un
passage
troublant du discours qu’il a donné à
l’Université américaine à Washington D.C, Obama a déclaré: «Le rejet
de l’accord par le Congrès laisserait
toute l’administration américaine
réellement dédiée à empêcher l’Iran
d’obtenir l’arme nucléaire avec une
seule option, une autre guerre au
Moyen-Orient. Je ne cherche pas à
provoquer, je déclare un fait… «Estce que quelqu’un doute vraiment que
ceux qui s’élèvent contre cet accord
n'exigeront pas du président, peu importe qui ce sera, qu'il bombarde les
installations nucléaires?… Soyons
francs. En fin de compte, le choix qui
se dresse devant nous est celui entre
la diplomatie ou une certaine forme
de guerre. Peut-être pas demain,
peut-être pas dans trois mois, mais
bientôt».
Ces propos forment le contenu
essentiel d’un discours visant à recruter un nombre suffisant de députés
et sénateurs démocrates au Congrès
pour appuyer un veto présidentiel
contre un vote pratiquement assuré
tant à la Chambre des représentants
qu’au Sénat pour saborder l’accord
dès que le Congrès sera de retour du
congé d’été le 8 septembre.
Le discours d’Obama est hypocrite et mensonger. L’accord conclu le mois dernier entre Téhéran et
le soi-disant P5+1 (les États-Unis,
l'Angleterre, la France, la Russie,
la Chine et l’Allemagne) prévoit la
suspension des sanctions les plus
lourdes contre Téhéran en échange
de concessions majeures de l’Iran, y
compris l’acceptation d’une inspection de son programme nucléaire
civil qui constitue une intrusion sans
précédent dans l’histoire. L’accord
comprend aussi une clause qui permet à Washington d'accuser l’Iran
d'être en violation de l’accord et de
rapidement rétablir les sanctions
qui ont dévasté le pays, y compris
l’embargo sur le pétrole.
Obama a formulé sa réponse
aux opposants de l’accord, y compris tous les membres républicains du
Congrès, une section des démocrates,
le gouvernement israélien et des organisations pro-israéliennes influentes aux États-Unis, et des organes
de presse menés par le Wall Street
Journal, comme un engagement vers
la diplomatie et la solution pacifique
aux conflits internationaux, en opposition aux «faucons de la guerre» qui
réclament une action militaire unilatérale des États-Unis. Il a débuté en
invoquant le discours que le président
John F. Kennedy a donné à la même
université en 1963, dans lequel il a
appelé à un traité d'interdiction complète des essais nucléaires et à une
politique diplomatique et pacifique
envers l’Union soviétique.
La politique de Kennedy, annoncée à peine quelques mois après
la crise des missiles de Cuba, s’est
avérée un succès a dit Obama, parce
qu’elle a créé «le temps et l’espace
pour remporter la Guerre froide sans
tirer le moindre coup de feu contre les
soviets».
L’implication évidente est que
l’accord nucléaire avec l’Iran offrira les meilleures conditions pour
éliminer l’Iran comme obstacle à la
politique impérialiste américaine au
Moyen-Orient et internationalement
sans entraîner le risque et les coûts
d’une guerre majeure. Pour appuyer
10
ses arguments, Obama a tracé un lien
entre les actuels opposants à l’accord
nucléaire iranien et ceux qui ont fait
la promotion de l’invasion de l’Irak
en 2003, que le président a qualifiée
de désastre stratégique.
Obama s’est vanté de ses soidisant positions anti-guerre, faisant référence à son opposition à
l’invasion de l’Irak, une stratégie
qu’il a utilisée pour faire appel aux
sentiments anti-guerre et anti-Bush
lors de sa campagne électorale de
2008. Il ne s’est pas préoccupé de
comparer ces prétentions à sa politique au pouvoir – la poursuite du
bain de sang en Irak pendant les
deux années suivant son élection,
une expansion majeure de la guerre
en Afghanistan, la guerre pour le
changement de régime en Libye qui
a laissé le pays dans un état de chaos
permanent, et l’organisation d'une
guerre civile catastrophique pour
provoquer un changement de régime
en Syrie.
Au cours de la dernière année,
il a déclenché une nouvelle guerre
en Irak, initié le bombardement de
la Syrie et soutenu la guerre meurtrière de l’Arabie saoudite au Yemen.
À peine quelques jours avant son
discours à l’Université américaine,
Obama a appuyé l’imposition par les
forces turques d’une «zone tampon»
en Syrie et cautionné les attaques
aériennes américaines contre les
forces du gouvernement syrien en
soutien aux mercenaires, financés et
entraînés par les États-Unis, qui sont
à l’œuvre dans le pays.
De plus, Obama a réitéré dans
son discours que même si un accord nucléaire est conclu, Washington maintiendrait la possibilité d’une
guerre contre l’Iran. À un certain
point il a dit: «Si d’ici 15 ou 20 ans
l’Iran essaie de fabriquer une bombe,
cette entente assure que les ÉtatsUnis auront de meilleurs outils pour
la détecter, une meilleure base pour
intervenir sous la loi internationale,
et les mêmes options disponibles que
nous avons aujourd’hui pour mettre
un terme au programme d’armement,
y compris – si nécessaire – des options militaires».
Obama a aussi déclaré: «Le
budget de la Défense américaine est
plus de 600 milliards de dollars. Celui
de l’Iran est d’environ 15 milliards.
Notre armée demeure la garantie ultime de toute entente que nous faisons. J’ai déclaré que l’Iran ne pourra
jamais obtenir l’arme nucléaire. J’ai
fait ce qui était nécessaire pour assurer que nos options militaires soient
bien réelles. Et je n’ai aucun doute
que le prochain président adoptera la
même position».
Il s’est vanté d'avoir «ordonné des actions militaires dans sept
pays», ajoutant qu' «il y a des moments où la force est nécessaire, et
si l’Iran ne respecte pas l’accord, il
est possible que nous n’ayons pas
d’alternative».
Il y a des divisions marquées
au sein de la classe dirigeante américaine et des alliés traditionnels des
États-Unis dans la région par rapport à l’accord nucléaire iranien et la
tentative d’incorporer le régime iranien dans la campagne guerrière de
l’impérialisme américain pour dominer la région eurasienne. Ces tensions
sont liées aux crises et contradictions
croissantes qui se dressent devant
les États-Unis, alors qu’ils tentent de
surmonter leur déclin économique par
la violence militaire, l’intimidation
économique et diplomatique et le mépris pour la loi internationale.
Un facteur clé derrière le tournant de Washington vers une forme
d’accommodement avec l’Iran, du
moins pour l’instant, est sa volonté
Haiti Liberté/Haitian Times
Le président des Etats unis d’Amérique Barack Obama
Des rencontres entre les Etats-Unis et l’Iran avant la signature de l’accord nucléaire
Devant le Congrès US, Netanyahu dénonce l'accord nucléaire avec l'Iran
de concentrer davantage de ressources politiques et militaires dans sa
campagne visant à isoler et encercler
militairement la Russie et la Chine.
La tentative par Obama de
présenter ce tournant comme un
engagement vers la diplomatie pacifique et le respect des lois internationales est un mensonge flagrant. La
prémisse fondamentale de tout son
discours est que les États-Unis ont le
droit d’attaquer de manière préventive l’Iran, ou tout autre pays qu’il
juge une entrave à sa domination
des ressources, des marchés et des
masses ouvrières de toute la planète.
Le fait que le président affirme catégoriquement que saborder
l’accord avec l’Iran entraînera une
guerre imminente ne peut signifier
qu'une chose: les plans détaillés d'un
assaut majeur ont déjà été préparés
dans le dos du peuple américain, et
de puissantes sections de l’élite dirigeante et de l’establishment militaire ont l’intention de les mettre en
œuvre.
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
Vol. 9
• Du
2015 2014
8 • No.
No.623
• du1917auau2523Août
décembre
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
« Au Brésil, les classes dominantes ont abandonné le
pacte d’alliance passé avec Lula et Dilma »
Entretien avec João Pedro Stedile,
membre du mouvement des travailleurs ruraux sans terres (mst)
Brasil de Fato (BdF) : Quel regard portez-vous sur la scène politique
brésilienne actuelle ?
João Pedro Stedile (JPS) : Le
Brésil se trouve dans une période historique très difficile et complexe. Les débats que nous avons menés au sein de
nos assemblées de mouvements populaires nous ont conduits à observer que
nous traversions trois crises majeures.
La première est une crise économique.
L’économie du pays est paralysée, elle
connaît un manque de croissance dans
le secteur de l’industrie, des signes de
chômage et une baisse des revenus des
travailleurs.
La seconde est une crise sociale.
Nous constatons une aggravation des
problèmes, surtout dans les grandes
villes : manque de logements, de transports publics, augmentation de la violence contre la jeunesse dans les périphéries, accès fermé à l’université pour
des millions de jeunes. Ainsi, les huit
millions d’étudiants inscrits à l’ENEM
(examen national de l’enseignement
secondaire, pré-requis obligatoire pour
rentrer dans les universités publiques
brésiliennes) se sont retrouvés cette année en compétition pour obtenir l’une
des 1,6 millions de places disponibles
dans l’enseignement supérieur. Ceux
qui ne vont pas à l’université, où vontils ?
La troisième est une grave crise
politique et institutionnelle. La population ne reconnaît ni la légitimité, ni le
leadership des responsables politiques
élus. Cela est dû au système électoral
qui permet aux entreprises de financer
leurs candidats. Pour bien comprendre,
il faut savoir que la dizaine d’entreprises
les plus importantes du pays ont élu
70% du parlement. En d’autres termes,
la démocratie représentative a été séquestrée par le capital. Ceci a entraîné
ainsi une hypocrisie des élus et une distorsion politique insurmontable.
Ces phénomènes se révèlent au
grand jour dans les décisions adoptées
par le parlement et les idées défendues
par les élus. Elles n’ont rien en commun avec celles des électeurs. Ces élus
soumis aux intérêts des entreprises ont,
par exemple, bloqué un projet de loi garantissant 30% de représentation féminine au sein du parlement tandis que
la société brésilienne est composée de
51% de femmes. Nous resterons donc
avec un taux dans l’assemblée d’à peine 9% !
BdF : Comment évaluez-vous
les propositions qui dominent le débat
public quant à la résolution de tous ces
problèmes ?
JPS : Les classes dominantes,
celles qui possèdent le pouvoir
économique dans notre société, sont
assez intelligentes. Ce n’est pas pour
rien qu’elles gouvernent depuis 500
ans. Percevant la gravité de la crise,
elles ont abandonné le pacte d’alliances
de classe passé avec les travailleurs
consacrant le programme « néo-développementaliste », incarné par l’élection
de Lula et de Dilma Rousseff.
Le « néo-dévelopementalisme »
s’est épuisé comme programme de gouvernement. Les secteurs de la bourgeoisie qui bénéficiaient et faisaient partie
de ce programme parient désormais sur
un autre projet : l’Etat minimum. Ils démantèlent ainsi progressivement l’Etat
en annonçant la diminution du nombre
de ministères et de son intervention
dans l’économie, ainsi que le « détricotage » du droit du travail. L’objectif
est ici de réduire le coût de la main
d’œuvre, de retrouver des taux de profit
hauts et de devenir plus compétitifs sur
le marché mondial.
12
spond aux attentes du secteur capitaliste hégémonique : gagner de l’argent
grâce à l’affairisme et la spéculation.
Si le gouvernement ne change
pas de direction, ne modifie pas sa
politique économique et ne prend pas
d’initiatives pour introduire au sein de
la société un débat sur une réforme
politique profonde, sa côte de popularité continuera à baisser et il demeurera
incapable de sortir de la crise.
Lula, ex-président extraordinairement populaire, va se représenter et être
élu en 2018. Pour l’empêcher, la droite doit s’emparer du pouvoir avant
son arrivée en destituant Dilma Rousseff.
L’autre élément de ce programme
est le réalignement de l’économie
et de la politique extérieure du Brésil sur les Etats-Unis. C’est pourquoi
nos élites critiquent les politiques des
Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), de l’Union des nations
sud-américaines (Unasur), du Marché
commun du Sud (Mercosur) et qu’elles
défendent ouvertement le retour de la
Zone de libre-échange des Amériques
(ZLEA, Alca en espagnol).
Ce programme de la classe dominante pour sortir de la crise n’est autre
que le retour au néolibéralisme. Afin
d’atteindre ces objectifs, la classe dominante active ses opérateurs politiques
qui détiennent une hégémonie complète au Congrès national, au sein du
pouvoir judiciaire et dans les médias.
Ces trois pouvoirs agissent de manière
permanente et articulée pour que ce
programme soit appliqué. La Rede Globo (principal groupe médiatique brésilien) est le parti idéologique qui organise
l’unité entre ces trois espaces.
BdF : Le gouvernement a pris
diverses initiatives économiques, des
mesures provisoires et des mesures
d’ajustement fiscal ? Comment les
mouvements sociaux perçoivent ces
mesures ?
JPS : Pour nous, le gouvernement
de Dilma n’a pas compris la nature de la
crise, ni ce qui se passe dans la société
brésilienne. Il n’a pas non plus mesuré
le conflit idéologique qui s’est déroulé
au second tour des élections, une terrible lutte de classes. Le gouvernement
s’est trompé en mettant en place un
João Pedro Stedile, membre du
mouvement des travailleurs
ruraux sans terres (mst)
ministère des finances très dépendant
des partis conservateurs, partis qui votent contre lui au parlement. Cela devient schizophrène. C’est peut être le pire
ministère que nous ayons connu depuis
la nouvelle République. Son locataire
voudrait réduire la compréhension de
la crise à un seul problème de déficit
budgétaire.
Le déficit budgétaire est une
conséquence de la crise et cela ne suffit pas de prendre des mesures palliatives. Comme l’explique l’économiste
Luiz Gonzaga Belluzzo « le moteur de
l’économie s’essouffle et le gouvernement est préoccupé par la tôle et la
peinture ». Pour aussi incroyable que
cela puisse paraître, toutes les mesures
prises par le gouvernement n’ont non
seulement pas résolu la crise mais l’ont
aggravée car elles restent à la surface
des problèmes sans en attaquer les
causes. Pire, beaucoup des mesures, en
particulier celles de nature économique,
vont dans la direction de la bourgeoisie
en retirant des droits aux travailleurs.
Augmenter les taux d’intérêts corre-
BdF : Dans cette conjoncture
complexe, y a-t-il une possibilité de
renversement du gouvernement ?
JPS : Les classes dominantes, les
capitalistes, les chefs d’entreprises et
la droite en tant que camp idéologique
sont très divers dans une société
aussi complexe que la nôtre. Malgré
les efforts de Globo pour les unir, ils
n’arrivent pas à trouver un consensus
complet sur la manière d’envisager les
problèmes et les solutions à mettre en
place pour sortir, dans leurs intérêts,
de la crise. Il est certain qu’une partie
très radicale de la droite souhaite ce
renversement, un « impeachment » de
la présidente organisé par le parlement.
Mais je crois que le patronat n’est pas
intéressé par une situation de confusion
institutionnelle. Il souhaite simplement
que le gouvernement applique son
programme. Dans le même temps, les
motifs pour lesquels certains veulent
la destitution de Dilma pourraient être
mobilisés pour obtenir également celle
des gouverneurs Geraldo Alckmin (Parti de la social-démocratie brésilienne,
PSDB), Beto Richa (PSBD), etc. Ce qui
créerait une confusion généralisée.
Malheureusement, je crois que
le gouvernement est tombé dans un
piège. En assumant lui-même le programme de la classe dominante, les
trois crises ne se résolvent pas. C’est
pourquoi nous sommes dans une période de confusion qui ne se réglera pas
à court terme.
BdF : Face à cette situation,
quelle est la proposition des mouvements populaires ?
JPS : Du côté des mouvements
populaires, la situation est aussi complexe. Les mouvements et les forces
populaires qui rassemblent toutes les
formes d’organisation comme les partis,
les syndicats, les mouvements sociaux,
ruraux, etc. n’ont pu organiser une
plateforme commune, un programme
unitaire de sortie de crise. Nous avons
des idées générales, théoriques, comme
le fait que nous ne sortirons de la crise
que si le gouvernement abandonne le
logiciel de l’excédent primaire comme
base de sa politique budgétaire et si, au
lieu de payer 2,8 milliards de reais [760
millions d’euros] d’intérêts par an, il
investit dans l’industrie pour créer des
emplois, dans les transports, le logement et l’éducation.
Nous ne surmonterons la crise
que si nous mettons en place une réforme politique profonde. Ce sont des
idées générales pour des réformes
structurelles nécessaires. Cependant, il
faut élaborer un programme qui unifie
tous les secteurs sociaux et les mobilisations de masse. Actuellement, seuls
les secteurs organisés de la classe des
travailleurs se mobilisent. Le peuple en
général est calme. Il observe avec inquiétude les nouvelles de la crise et le
manque d’alternative à la télévision.
D’un côté, le peuple voit tous les jours
la bourgeoisie prendre des mesures
contre lui, un gouvernement inerte et
incapable, et de l’autre, nous n’arrivons
pas à faire entendre nos propositions, y
compris parce que les médias sont détenus par la bourgeoisie.
BdF : Que pouvez-vous nous
dire de l’affaire judiciaire « lava-jato »
[1] et des dénonciations de corruption
qui impliquent plusieurs entreprises
dont Petrobas ?
JPS : Ce sujet recouvre plusieurs aspects. Bien sûr qu’il existe des
personnes et des entrepreneurs qui
s’approprient personnellement des ressources et qui, y compris, les envoient
à l’étranger. Ces personnes sont donc
corrompues. Pour autant, la corruption
dans la société brésilienne est beaucoup
plus profonde. Elle est présente dans la
gestion des fonds publics, assurée par
des responsables politiques issus de
tous les partis et de secteurs sociaux.
Quand
un
professeur
de
l’université ouvre un bureau de consultant ou occupe un second emploi,
il est également corrompu. Tout ceci,
nous le réglerons en instituant une
participation active de la population
dans la gestion des fonds publics et
en fixant des normes fiscales. Le plus
pathétique dans l’affaire « lava-jato »,
c’est que soit culpabilisé untel ou untel. Le problème de fond, c’est le système électoral en tant tel. Tant que les
campagnes électorales seront financées
par les entreprises, il y aura des affaires
« lava-jato ». La solution efficace ne
Suite à la page (16)
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
Perspectives
Amérique Latine: Déclaration du
Conseil Politique de l'ALBA-TCP
Par Fidel Castro Ruz
É
N
ous, les Ministres des Relations Extérieures et les représentants des
pays membres de l'Alliance Bolivarienne
pour les Peuples de Notre AmériqueTraité de Commerce des Peuples (ALBATCP) réunis le 10 août 2015 à Caracas,
République Bolivarienne du Venezuela,
décidons:
1. De ratifier les principes sur
lesquels reposent notre organisation, en
particulier la solidarité, la coopération véritable, la complémentarité économique
et la justice sociale qui ont au centre de
leur action la satisfaction des besoins et
des aspirations de nos peuples.
2. De souligner le rôle historique
qui revient à l'ALBA en tant qu'avantgarde dans le renforcement de la souveraineté et de l'indépendance de nos
pays inspirée par la volonté politique et
la profonde vocation intégrationniste et
d'union des commandants Hugo Chavez
et Fidel Castro.
3. De ratifier notre engagement
envers les principes du Droit International en ce qui concerne la souveraineté des Etats, la résolution pacifique des
controverses, la non-intervention dans
les affaires intérieures, l'abstention de
l'usage de la menace ou de la force et de
toutes mesures coercitives unilatérales
conformément à la Charte des Nations
Unies.
4. De relancer résolument les projets socio-économiques de production
dans le cadre de l'ALBA sur la base du
renforcement du développement endogène et du modèle de production de
notre Région qui surpassent la logique
du modèle capitaliste.
5. De ratifier l'engagement ferme
des pays membres de l'ALBA-TCP de
soutenir l'action de l'Equateur à la tête
de la CELAC et de travailler unis pour
construire un destin commun, un avenir
d'émancipation et de dignité humaine.
6. De dénoncer les nouveaux
plans du capitalisme transnational globalisé et de l'impérialisme qui utilisent
des stratégies de Guerre Non conventionnelle pour déstabiliser la région et en
faire sortir par la violence les gouvernements progressistes, démocratiquement
élus par leurs peuples.
De réaffirmer la nécessité de renforcer l'unité continentale, la concentration et l'intégration régionale, pour faire
face à ces menaces et de défendre notre
souveraineté, la libre détermination et
le développement de nos peuples basés
sur les principes de la Proclamation de
l'Amérique Latine comme Zone de Paix
signée par les Chefs d'État et de gouvernement de la région au II° Sommet de
la CELAC à La Havane, convaincus que
toute tentative pour nous soumettre ou
nous diviser sera inévitablement vouée
à l'échec.
7. De soutenir le gouvernement
légitime du Président Rafael Correa et
de condamner les tentatives de la droite
équatorienne et internationale qui cherchent à déstabiliser et à faire échouer
les changements politiques démocratiques, institutionnels et économiques
en marche grâce à la Révolution Citoyenne. Nous lançons un appel à soutenir et à activer des actions de solidarité
internationale le 13 août prochain en
soutien au gouvernement du Président
Rafael Correa face aux actions qui comprennent des protestations de rues et la
désinformation médiatique.
8. De condamner les agents de
l'étranger qui prétendent provoquer des
conflits entre 2 Républiques soeurs: la
République Bolivarienne du Venezuela
et la République Coopérative du Guyana pour affecter le développement des
nouveaux mécanismes d'intégration et
d'union comme Petrocaribe et la CELAC
ainsi que pour altérer la paix de la région.
9. De soutenir le dialogue diplomatique conforme au Droit International
La réalité et les rêves
entre la République Bolivarienne du
Venezuela et la République Coopérative
du Guyana soeurs pour favoriser une
résolution pacifique de la controverse
conformément à l'accord de Genève de
1966.
10. De soutenir les efforts de la
Coordination Économique de l'Équateur
pour renforcer le Conseil Ministériel
de Complémentarité Économique de
l'ALBA-TCP en tant qu'instrument concret d'un nouveau modèle de relations
commerciales et économiques.
11. De défendre les droits légitimes de nos peuples face aux prétentions des transnationales et des spéculateurs financiers protégés par des
sentences arbitrales émises par des instances judiciaires extraterritoriales. En
ce sens, nous saluons la prochaine tenue
de la III° Conférence Ministérielle sur les
États et les Transnationales, à Caracas.
12. De construire et de développer
la Zone Économique Complémentaire
ALBA-TCP/Petrocaribe/Caricom en tant
qu'espace privilégié de complémentarité
économique, commerciale, de production et de coopération solidaire entre nos
peuples.
13. Nous saluons la décision
des gouvernements de la République
de Cuba et des Etats-Unis d'Amérique
de réouvrir leurs sièges diplomatiques
dans leurs capitales respectives, résultat
de l'héroïque résistance du peuple cubain et de la revendication des nations
d'Amérique Latine, des Caraïbes et du
monde.
14. De renouveler l'appel à la levée
immédiate du blocus des États-Unis
d'Amérique contre Cuba. De reconnaître
que si les mesures prises par le gouvernement états-unien le 15 janvier sont
un pas dans la bonne direction, elles ont
un caractère limité et modifient seule-
RADIO
PA NOU
ment certains aspects de l'application du
blocus. Nous appelons instamment le
Président des États-Unis d'Amérique à
adopter les actions qui font partie de ses
larges facultés exécutives pour modifier
substantiellement l'application de cette
politique et nous appelons instamment
le Congrès de ce pays à initier un débat
pour son élimination.
15. De ratifier notre soutien catégorique au Gouvernement et au peuple
de la République Argentine que nous
accompagnons dans sa lutte contre les
Fonds Vautours en tant que pratique
spéculative et d'ingérence du capitalisme financier transnational qui porte
atteinte à l'indépendance des États dans
leur droit souverain à négocier les engagements de la dette sur la base du respect total de leurs lois intérieures et de
l'intérêt collectif de leurs citoyens.
16. De condamner les plans de
déstabilisation des groupes d'opposition
et des médias qui prétendent porter atteinte aux gouvernements démocratiques comme c'est le cas au Brésil tout
en lançant un appel pour que tous les
secteurs politiques, économiques et sociaux de ce pays soutiennent un dialogue constructif qui parte du respect
légitime des institutions du pays et du
mandat que le peuple, par les urnes, a
concédé à ses autorités constituées.
17. De condamner la feuille de
route d'ingérence qu'on prétend imposer, depuis le Nord, au Salvador, au
Guatemala et au Honduras. De la même
façon, nous condamnons la politique et
les mesures migratoires imposées par les
États-Unis contre nos frères d'Amérique
Centrale parce qu'elles violent les Droits
fondamentaux de l'Homme
18. De réaffirmer une fois de
plus notre rejet de l'Ordre Exécutif du
gouvernement des États-Unis en tant
FRANTZ DANIEL JEAN
crire est une manière d’être utile,
si tu estimes que notre humanité
meurtrie doit être plus et mieux éduquée face à l’incroyable ignorance qui
nous entoure tous, à l’exception des
savants qui cherchent dans la science
une réponse satisfaisante. C’est un mot
qui implique en peu de lettres son contenu infini.
Dans notre jeunesse, nous avons
tous entendu parler une fois ou l’autre
d’Einstein, surtout après les largages
des bombes atomiques sur Hiroshima
et Nagasaki, qui mirent fin à la guerre
cruelle qui opposa le Japon et les ÉtatsUnis. Lorsque ces bombes furent
lancées, à la suite de la guerre qui éclata
après l’attaque de la base de Pearl Habor, l’empire japonais était déjà vaincu.
Les États-Unis, dont le territoire et les
industries avaient été épargnés par la
guerre, émergèrent comme le pays le
plus riche et le mieux armé de la Terre
face à un monde détruit, rempli de
morts, de blessés et d’affamés.
À eux deux, l’URSS et la
Chine avaient perdu plus de 50 millions de vies et subi d’énormes destructions matérielles. Presque tout l’or du
monde alla atterrir dans les coffres des
États-Unis. Aujourd’hui, on estime la
totalité des réserves monétaires en or
de ce pays à 8133 tonnes de ce métal.
Cependant, faisant fi des engagements
contractés à Bretton Woods, les ÉtatsUnis annoncèrent unilatéralement leur
refus d’honorer leur engagement à
soutenir l’once Troy avec la valeur en
or de leur papier-monnaie.
Cette mesure fut décrétée par
Nixon au mépris des engagements contractés par le président Franklin Delano
qu'acte d'ingérence qui prétend blesser
la souveraineté de la République Bolivarienne du Venezuela et en ce sens,
d'exiger l'abrogation immédiate et
sans aucune condition de cet Ordre
Exécutif.
19.
De
renouveler
notre
soutien aux pays membres à la République Bolivarienne du Venezuela
dans l'organisation et la réalisation
en 2016 du XVII° Sommet des Pays
Non-Alignés et dans sa gestion à la
tête de cette organisation.
20. De convoquer un Sommet
de l'ALBA-TCP à La Havane au dernier trimestre de 2015 pour aborder au
niveau des Chefs d'État et de Gouvernement les sujets en rapport avec la
situation de la région et le développe-
Roosevelt. Selon de nombreux experts
en la matière, ils créèrent ainsi les
bases d’une crise qui, entre autres désastres, menaçait de frapper durement
l’économie de ce modèle de pays. Entre-temps, l’on doit à Cuba les indemnisations des dommages, qui s’élèvent
à de nombreux millions de dollars,
comme l’a dénoncé notre pays avec des
arguments et des données irréfutables
lors de ses maintes interventions aux
Nations Unies.
Comme l’ont très clairement
exprimé le Parti et le Gouvernement de
Cuba, en gage de bonne volonté et de
paix entre tous les pays de cet hémisphère et l’ensemble des peuples qui
forment la famille humaine, et ainsi
contribuer à garantir la survie de notre
espèce dans le modeste espace que
nous habitons dans l’univers, jamais
nous ne cesserons de lutter pour la paix
et le bien-être de tous les êtres humains
; peu importe la couleur de la peau ou
le pays d’origine de chaque habitant de
la planète, ainsi que pour le plein droit
de tous à avoir ou non une croyance
religieuse.
L’égalité d’accès de tous les
citoyens à la santé, à l’éducation, au
travail, à l’alimentation, à la sécurité, à
la culture, à la science, et au bien-être,
autrement dit aux mêmes droits que
nous avons proclamés au commencement de notre lutte, plus ceux émanant
de nos rêves de justice et d’égalité pour
les habitants de notre monde, c’est ce
que je souhaite à vous tous ; à ceux
qui partagent en tout ou en partie les
mêmes idées, ou supérieures mais allant dans la même direction, je vous
remercie, chers compatriotes.
Granma 13 aout 2015
ment des processus d'intégration.
21. De réaffirmer une fois de
plus les valeurs et les principes de
l'ALBA-TCP inspirés par le sacrifice
historique de nos libérateurs et de
nos combattants. L'héritage antiimpérialiste de Dessalines*, Bolivar,
Marti, Sandino, Louverture, Abaroa
Hidalgo, Eloy Alfaro et de beaucoup
d'autres grands hommes continuera à
marquer le chemin de la Grande Patrie
que nous construisons.
Caracas, République Bolivarienne du Venezuela, dix août 2015.
*Souligné et ajouté
par le journal Haïti Liberté
Viva Venezuela 14 Août 2015
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
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Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
République Dominicaine:
Des milliers d’haïtiens ont manifesté devant
l'ambassade haïtienne pour exiger leurs papiers
Par Kim Ives
L
LEARN TO DRIVE
son bureau où, avec un assistant,
il a préparé les lettres de créance
des membres adhérents de l’UTC.
«Aujourd’hui, en raison de notre
manifestation, 21 personnes ont
reçu les documents dont ils ont
besoin de l’ambassade haïtienne
pour obtenir leur permis de résidence. Nous allons continuer nos
manifestations devant l’ambassade d’Haïti, le Parlement, et le palais présidentiel jusqu’à ce que nos
gens reçoivent leurs documents et
leur résidence «.
Comme la police dominicaine
avait entouré l’ambassade haïtienne de barricades de contrôle
de foules, des centaines d’Haïtiens
ont fait la queue à l’extérieur et
même à l’intérieur du bâtiment
pendant et après la manifestation
dans un effort d’obtenir leurs documents.
L’Ambassadeur haïtien à
la République Dominicaine Daniel
Supplice a récemment été relevé de
son poste, et actuellement, c’est le
chargé d’affaires Magalie Magloire
qui dirige la mission.
«Supplice a été congédié
vlc
auto
repair
sans doute parce qu›il dénonçait
la PIDIH d’avoir commencé à
fonctionner trop tard et a jugé
son
fonctionnement
incompétent», a expliqué Pierre Richard
Cajuste, un diplomate haïtien
en congé qui dirige un centre
d›aide à l›immigration à côté
de l›Ambassade d›Haïti. «Son
prédécesseur, Fritz Cinéas, n›a
pratiquement rien fait pour mettre
en œuvre le programme» qui a été
lancé en Juillet ici 2014.
Jusqu’à son remplacement
par Supplice en Février, Cinéas
a reçu 42 000 demandes de la
PIDIH, mais il a fourni seulement
2.000 passeports, 15.000 cartes
électorales, et entre 15.000 à
18.000 certificats de naissance,
selon Cajuste.
«Donc, les Haïtiens n’étaient
pas en mesure d›obtenir leurs
documents de travail et de résidence en RD parce que le gouvernement haïtien ne fournissait pas
les documents nécessaires dans
le cadre du PIDIH», a déclaré Cajuste. «Puis Supplice est entré, et
il a réussi à livrer des documents à
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Haiti Liberté/Haitian Times
Pasteur Ignace Cadet (à gauche) et Jésus Nuñez, les dirigeants de l'UTC
dans leur siège.
30.000 en deux semaines.»
La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur dominicain
a annoncé qu’il avait donné 38
000 permis de résidence (appelés
carnets) aux travailleurs migrants
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L'extérieur du bureau de l'Union des Coupeurs de Canne dans les bateys
(UTC) dans un quartier de la classe ouvrière graveleuse de SaintDomingue.
Kim Ives / Haïti Liberté
LA DIFFERENCE
AUTO SCHOOL
Des centaines d'Haïtiens alignés devant l'ambassade haïtienne à Santo
Domingo le 17 août dans le but d'obtenir leurs passeports, certificats de
naissance et les cartes électorales
Kim Ives / Haïti Liberté
Cette démonstration a eu
lieu après que le mercredi 12 août
dernier, environ 15.000 Haïtiens
ont manifesté devant le palais
présidentiel national dominicain
exigeant la résidence permanente
pour les coupeurs de canne haïtiens et leurs familles, et non pas
leur expulsion.
Ces deux protestations ont
été organisées par l’Union des
Coupeurs de Canne des bateys
(Unión de Trabajadores Cañeros
de los bateyes ou UTC), le plus
grand mouvement social en République Dominicaine avec environ
500.000 membres, selon le pasteur haïtien Ignace Cadet, vicecoordinateur du groupe.
Signalons qu’en Novembre
et Décembre 2014, puis de Mars
à mai 2015, en vertu d’un programme du gouvernement haïtien appelé PIDIH (programme
pour identifier les Haïtiens sans
documents en République dominicaine), quelques 46 800 haïtiens
de l’UTC ont payé 1000 pesos
(US 22 $) chacun à l’ Ambassade
Haïtienne afin de recevoir leurs
passeports, leurs cartes électorales, et leurs certificats de naissance. «Jusqu›à aujourd›hui, nous
n›avons reçu aucun de ces documents», a déclaré le coordinateur
de l’UTC Jésus Nuñez, un dominicain noir de haute taille, nerveux,
qui vit à Santo Domingo, au siège
poussiéreux, au 2ème étage de
l’union située à l’intersection graveleuse et bruyante des Avenues
Nicolas de Ovando et de Maximo
Gomez dans la capitale. Des dizaines de migrants attendaient sur
les marches extérieures menant à
Kim Ives / Haïti Liberté
e lundi 17 août, quelque 2.000
travailleurs migrants haïtiens en
République dominicaine ont manifesté devant l’Ambassade d’Haïti à
Santo Domingo pour réclamer leurs
papiers d’identité afin qu’ils puissent
obtenir des permis de résidence en
République dominicaine.
5 Hour Classes
Defensive Course Saturday 9AM
30 HRS BASIC DRIVER COURSE
CPR & FIRST AID TRAINING
5 HR CLASSES
6 HR DEFENSIVE DRIVING
19A CERTIFICATION
1207 ROGERS AVENUE
BROOKLYN, NY 11226
718.282.7792
étrangers. Ce qui représente seulement environ 7,2% des 524 000
travailleurs migrants étrangers estimés dans la DR, soit environ 470
000 d’entre eux soupçonnés d’être
haïtiens.
Le 14 août, le gouvernement
dominicain a repris officiellement
sa déportation de migrants haïtiens
en provenance d’Haïti, en expulsant cinq personnes, qui selon lui
étaient des Haïtiens, sur la frontière dans la ville du nord-ouest de
Dajabon. Les militants des droits
de l’homme et de l’immigration
pensent que beaucoup d’autres ont
été déportés officieusement, parce
qu’ils sont des Dominicains noirs
d’origine haïtienne. «Le gouvernement haïtien a contribué à l’échec
de la régularisation des migrants
haïtiens en Dominicanie» a dit
Cadet, un habitant de Bainet qui
est venu en RD comme coupeur de
canne en 1983 sous l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier. «Nous
voulons que nos membres adhérents haïtiens puissent être en mesure d’obtenir tous les papiers en
ordre afin qu’ils puissent revenir en
Haïti et participer aux prochaines
élections, même quand elles sont
un gâchis. Nous allons continuer à
manifester jusqu’à ce que les gouvernements haïtien et dominicain
répondent à nos exigences «.
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
HAÏTI : Un modèle de développement anti-paysan
Suite de la page (8)
– la conjoncture particulière, avec
l’apparition de la peste porcine qui
entraîne l’abattage systématique de
tous les porcs créoles (considérés
comme la « banque du paysan ») ;
– et, enfin, le choc de la libéralisation de l’économie.
Ces divers chocs se croisent et
se répondent, frappant de plein fouet le pays, principalement le monde
rural. Remarquons qu’aucun de ces
chocs n’est en soi « naturel » ou, plus
précisément, ce n’est pas la cause naturelle qui fait le choc, mais le contexte dans lequel elle intervient. Or,
ce contexte est surdéterminé par des
politiques de libéralisation du marché
anti-paysannes. Dit plus abruptement, dans la logique néolibérale des
tenants du pouvoir, ces chocs sont
simplement la démonstration d’une
agriculture archaïque, condamnée
à disparaître, à plus ou moins court
terme, ou, pour une infime partie de
celle-ci, à se moderniser. Bref, si ces
chocs ont été subis par la paysannerie
; ils ont été largement voulus et orchestrés par le pouvoir.
La guerre aux paysans en Haïti s’inscrit dans l’histoire du pays et
dans les stratégies de développement
de ce dernier quart de siècle. Toute
l’histoire d’Haïti est secouée par
cette guerre plus ou moins ouverte et
déclarée, intense ou de basse intensité. Dans l’article déjà cité de Dufumier,
celui-ci parle de « politiques de développement agricole anti-paysannes ».
Fatton, lui, parle d’« un biais explicitement anti-rural [visible] dans les
politiques privilégiées par la communauté internationale » [40]. D’autres
évoquent quant à eux ce phénomène
généralisé, au niveau mondial, en
parlant de « dépaysanisation ». En
Amérique latine, les concepts d’« accumulation par dépossession » et d’«
extractivisme » – entendu comme
extraction de ressources naturelles
en grande quantité ou de manière
intensive, orientée principalement
vers l’exportation comme matières
premières peu ou pas transformées –
sont largement mobilisés. Sans entrer
dans le détail de ces discussions [41],
celles-ci mettent en avant les liens
stratégiques actuels entre développement et ressources naturelles. Ces différentes approches tentent de cerner
un processus d’exploitation des ressources naturelles dont l’une des caractéristiques est la double liquidation
de l’agriculture paysanne et de la
paysannerie.
L’anthropologue Gérard Barthélémy a synthétisé dans une belle formule les conditions de vie des paysans
haïtiens : « Le pays en dehors ». Selon
lui, les anciens esclaves, se défiant
de tout processus d’accumulation de
terres et de richesses, de la concentration de pouvoirs – sous la forme des
grandes plantations et d’un État centralisé –, qui entraînerait une nouvelle
hiérarchisation et le risque, à terme,
du retour du colonialisme, optent
non pas pour l’affrontement, mais
pour une stratégie de marronnage,
d’évitement et de contournement de
l’État.
Ce pays en dehors, le néolibéralisme ne va avoir de cesse de
le ramener au-dedans, au sein des
échanges commerciaux, dictés par
une « extraversion dépendante organisée » [42], de le réduire aux codes et
normes du libre marché mondial. Cela
s’est fait en mettant à mal les moyens – terre, emploi, accès aux ressources – dont les paysans pouvaient
encore disposer. On parle à Haïti de
« décapitalisation » du monde rural
pour signifier son appauvrissement
et son exploitation. L’agriculture a
perdu ainsi du terrain en termes démographiques – il y a aujourd’hui
(2011) 46,4% de la population qui
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vit dans le monde rural, comparé à
75,2% il y a 35 ans –, économiques
– la part du secteur agricole est passée de 1998 à 2012 de 31 à 25% du
PIB, et politiques – la part du budget
consacrée à l’agriculture est minime
et, de toute façon, les visions gouvernementales marginalisent le monde
paysan ou s’opposent à lui.
Cela explique la paradoxale politique de l’emploi du gouvernement
actuel. Selon le Plan stratégique de
développement d’Haïti, « l’agriculture
demeure un des plus importants
secteurs
pourvoyeurs
d’emplois
d’Haïti et constitue un des piliers de
la stabilité du pays. Elle fournit 80
pour cent des emplois en milieu rural.
» [43] Soit, près de la moitié de tous
les emplois au niveau national. Pourtant, à l’heure d’élaborer une stratégie de création d’emplois, ce n’est
pas vers l’agriculture que le gouvernement se tourne, mais – encore et
toujours – vers le secteur privé et les
zones franches.
Ainsi, le parc industriel de
Caracol, inauguré en octobre 2012
et censé représenter « un symbole
de la nouvelle Haïti qui bouge », a
pour objectif de créer à terme 65 000
emplois. Avec les 4 000 emplois actuels, on est très loin du compte.
Mais, même à leur apogée, en 1987,
les zones franches de sous-traitance
n’offraient que 40 000 emplois, qui
plus est précaires et mal payés [44].
Cela fait donc trente-cinq ans que les
gouvernements haïtiens successifs
font le même pari – perdant – pour
créer des emplois. S’ils s’obstinent
encore et toujours, c’est que les postulats à la base de ce choix et la vision qui le guide ne sont pas remis
en cause.
L’idée de départ est que la paysannerie haïtienne n’a pas d’avenir.
Non compétitive et peu productive,
ancrée sur un marché local trop exigu, qui plus est proche voisin du plus
grand producteur agricole mondial
– les États-Unis –, elle est condamnée à disparaître. De gré ou de force.
Qu’à cela ne tienne, on a un projet
alternatif autrement plus grandiose pour elle. Il s’agit de reconvertir
l’économie paysanne – c’est-à-dire,
en fait, l’économie nationale – en
zone franche. Haïti doit tirer parti de
ses « avantages comparatifs ». Plutôt
que de miser sur le marché local, le
développement national et une politique agricole, il faut s’appuyer sur sa
réserve de main d’œuvre abondante,
peu qualifiée et surtout bon marché,
et privilégier les exportations, à destination des États-Unis principalement.
Le calcul était simple sinon simpliste. Une majorité de paysans devait
quitter une agriculture dépassée pour
se transformer en ouvriers de zones
franches. La nourriture qu’ils produisaient vaille que vaille auparavant
serait importée à bas prix – grâce à
la réduction des tarifs douaniers –
et ils pourraient l’acheter avec leurs
salaires. Haïti tirerait ainsi doublement avantage de sa proximité avec
les États-Unis : en y important son
alimentation et en y exportant des
produits de sous-traitance (essentiellement du textile). Tout le monde y
gagnait. Sauf que seule la moitié du
calcul s’est vérifiée : les paysans haïtiens allaient être mis dans de telles
conditions qu’ils produiraient moins
et importeraient plus de riz. Sans
pour autant trouver d’emplois. On
avait gonflé les chiffres – en termes
d’emplois et de bénéfices pour le pays
– pour mieux imposer cette politique.
De plus, les entreprises internationales n’offrent que des emplois précaires et sont enclines à délocaliser
dès que les avantages accordés dans
les zones franches arrivent à leur
terme (après 15 ans), n’étant liées à
aucun projet durable et ne se sentant
aucune obligation envers l’État et le
peuple haïtiens. Les paysan-ne-s rejoignent alors très majoritairement le
secteur informel et grossissent les bidonvilles de Port-au-Prince.
Les zones franches :
étude de cas 3
Nourribio : la première zone
franche agricole
Début août 2013, était créée dans
le nord-est du pays, à une trentaine
de kilomètres du Cap-Haïtien, tout
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
près de la frontière dominicaine,
la première zone franche agricole
: le projet Nourribio, porté par
l’entreprise haïtienne Agritrans. De
quoi s’agit-il ? Sur un terrain d’un
peu moins de mille hectares, mis à
disposition par le gouvernement,
dans la commune de Trou-duNord, seront produites de manière
intensive des bananes, destinées
principalement (70% au moins) à
l’exportation. Jovenel Moïse, le PDG
d’Agritrans et longtemps président
de la Chambre de commerce et
d’industrie du Nord-Ouest, est
présenté en grande pompe comme
« un entrepreneur modèle », tandis
que le ministère du commerce et
de l’industrie est fier d’annoncer la
production massive de « bananes
organiques, ainsi que d’autres
légumes issus de l’agriculture
biologique » [45].
En réalité, le soutien du chef de
l’État et du gouvernement à ce qui est
présenté comme un « des grands projets stratégiques au niveau de la région Nord » a d’autres soubassements.
Depuis la fin 2013, le gouvernement
haïtien entend rembourser sa dette de
plus d’un milliard de dollars auprès de
l’État vénézuélien, contractée dans le
cadre du programme Petrocaribe, par
l’exportation de denrées agricoles locales : café, bananes, haricot noir…
La création de Nourribio s’inscrit
dans la rubrique gouvernementale de
« renforcement de l’agriculture commerciale » dans laquelle l’État investit
trente millions de dollars – dont plus
de la moitié pour deux projets de commercialisation de bananes : Agritrans
(5,8 millions) et Agri-Success/Haïti
original/Dole (10 millions) [46].
Comme souvent dans les discours officiels et les prétentions entrepreneuriales, la confusion, l’opacité et
les contradictions règnent. Agritrans
prétend produire environ 50 000
tonnes de bananes par année. Le coût
du projet était évalué par son promoteur à 12 millions de dollars lors de sa
création, puis à 10 millions, quelques
mois plus tard, en janvier 2014, lors
d’un entretien avec Le Nouvelliste
(28 janvier 2014) – on n’est pas à
1 ou 2 millions près. Nourribio engagerait actuellement 200 personnes,
mais devrait générer, selon les fluctuations des déclarations de Jovenel entre 2 et 3 000 emplois directs
(chiffres qui semblent de toute façon
exagérés au vu du total des 500 emplois permanents créés dans le cadre
du programme de « renforcement de
l’agriculture commerciale » selon les
documents officiels du gouvernement). Mais que dire de la prétention
du gouvernement à parler de « commerce équitable » et d’« agriculture
biologique » – de la même façon que
le projet d’Île-à-Vache est qualifié d’«
éco-tourisme » ? Quand on connaît les
délais et procédures complexes pour
obtenir la certification bio, d’une part,
l’absence d’organisme de certification
bio, d’expériences en ce domaine et
les contraintes de l’agriculture à Haïti,
d’autre part, il semble impossible que
cette production massive de bananes
soit (à court terme) biologique.
Quant au commerce équitable… Loin de s’inscrire dans de tels
réseaux, le projet Nourribio participe
de cette monoculture pour exportation qui sape toujours plus l’économie
paysanne et la souveraineté alimentaire. Nourribio s’étend sur un espace
de plus de 950 hectares (entre 950 et
1000, selon les déclarations d’Agritrans et de l’État – là non plus, on
n’est pas à quelques hectares près…).
L’État est accusé par divers mouvements paysans, dont l’association
des producteurs de lait de Limonade
(Apwolim), organisation appuyée par
la PAPDA et l’ONG belge Entraide et
Fraternité, de confisquer les terres
agricoles qui leur avaient été légalement octroyées par ce même État. Les
menaces, les violences à l’encontre
des familles paysannes et l’accaparement par la force de leurs terres sont
présentés par Momentum, le magazine économique de la Chambre de
commerce et d’industrie de l’Ouest
d’Haïti, comme « une quelconque
affaire litigieuse relative au titre de
propriété » [47], qui ralentissait le
lancement d’un projet bénéfique à
tous. Cela en dit long sur le mépris
des entrepreneurs haïtiens envers les
droits et la vie de la majorité rurale du
pays… Agritrans est également accusé d’avoir créé de toutes pièces une
pseudo organisation d’agriculteurs
pour diviser les paysans et gagner
quelque légitimité. Doudou Pierre Festil, coordonnateur du Réseau national
haïtien pour la souveraineté et la sécurité alimentaire (RENHASSA), voit
dans cet accaparement le « désir de
remettre le pays entre les mains des
firmes multinationales au détriment
de l’agriculture paysanne » [48].
A Suivre
Notes
[28] Dans l’ensemble, une
femme sur quatre (25%) et près d’un
homme sur cinq (19%) de 6 ans et
plus n’ont aucune instruction. Près
d’une femme sur deux (49%) est
atteinte d’anémie (contre 23% pour
les hommes). Plus d’un quart des
femmes de 15-49 ans (28%) ont subi
des violences physiques depuis l’âge
de 15 ans. Dans l’ensemble, 20%
des femmes de 15-49 ans ont subi
des violences physiques, 5% des violences sexuelles, et 8% à la fois des
violences physiques et sexuelles. Ces
données sont issues de l’enquête du
ministère de la santé publique et de
la population (MSPP), Enquête mortalité, morbidité et utilisation des services EMMUS-V, Haïti, 2012.
[29]
Malheureusement,
il
n’existe pas à notre connaissance
d’étude spécifiquement genrée d’ensemble sur cette question à Haïti ;
ce qui prolonge l’invisibilité du rôle
spécifique des femmes. Pour un panorama d’ensemble des liens entre
genre et agriculture, nous renvoyons
à Carmelina Carracillo, Paysannes et
souveraineté alimentaire : quels enjeux ?, Entraide et Fraternité, janvier
2010. Pour les questions plus particulières au tourisme et à son impact sur
les femmes, voir Mariama Williams,
« Économie politique du tourisme :
libéralisation et condition des femmes
», Alternatives Sud, vol. 13, no 3 - «
Expansion du tourisme : gagnants et
perdants, 2006.
[30]
Carmelina
Carracillo,
Idem, p. 12.
[31] Aurélie Leroy, « Commerce
et agriculture : démocratiser les rapports de genre », CETRI/Entraide et
Fraternité, à paraître.
[32] Denyse Côté, « Anpil fanm
tonbe, n’ap kontinye vanse ; luttes
féministes en Haïti », revue Possibles,
vol. 38 no 1, 2014.
[33] Nous nous permettons de
renvoyer à notre article « Haïti : ruée
vers l’or ? ».
[34] Ayiti Kale Je, « Haïti Mines : y aura-t-il une concertation
nationale sur l’avant-projet de loi,
déjà soumis aux compagnies privées
? (II) », Alterpresse, 2 juillet 2014.
[35] Eurasian Minerals Inc., «
Eurasian Minerals Announces Signing of Investment Agreement with
IFC », 2010. Voir également le dernier numéro (no 77) de Haïti briefing,
août 2014.
[36] PDAC 2014, Recent Developments in Mining and Sustainable Development in Latin America,
5 mars 2014, Toronto.
[37] José De Echave, « Conflits
miniers et scénario de transition : le
cas péruvien », Alternatives Sud, vol.
20 no 2 - « Industries minières : extraire à tout prix ? », 2013 p. 67-80.
[38] Oxfam Amérique, Haïti
Rice Value Chain Assessment, p. 8.
[39] Marc Dufumier, « Pénurie alimentaire, agriculture paysanne
et politique agricole en Haïti », Économie rurale, n°188, novembre-décembre 1988.
[40] Robert Fatton, « Haïti : la
politique d’industrialisation par invitation », Cahiers des Amériques latines,
n°75, 2014. Et l’auteur d’insister sur
l’opposition que soulèverait une autre
politique, en citant Marc Cohen : « De
façon évidente, toute augmentation
même minime des taxes douanières
risquerait d’offenser les États-Unis,
le principal partenaire commercial
et fournisseur d’aide bilatérale. Une
telle action s’attirerait aussi l’opposition de la Banque mondiale, du Fonds
monétaire international, et de la
Suite à la page (16)
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Haïti, chronique d’une crise électorale (66) Dimanche 9 août 2015, le fiasco !
continued from page (3)
Mais là où cela devient criminel c’est
quand on observe avec quelle fierté et
assurance les dirigeants électoraux et
gouvernementaux haïtiens parlent de
réussite et s’envoient un satisfecit pour
ce qui est pire qu’aucune opération
électorale jamais organisée en Haïti.
Les dirigeants haïtiens sont méchants,
criminels et de fait n’ont aucun respect
pour leurs compatriotes s’ils considèrent ce qui s’est passé le dimanche
9 août comme quelque chose de bien,
de juste, de moral pour ce peuple, pour
Haïti. Pas un média du pays, pas un
candidat quel qu’il soit et quelle que
soit son appartenance politique n’a crié
au scandale pour dénoncer de manière
objective le fiasco du dimanche 9 août.
Dans la vieille tradition, où les fautes
incombent aux autres, le pays tout
entier était sidéré d’entendre comment
le Président du CEP, Pierre-Louis Opont,
tentait maladroitement de livrer à la
vindicte populaire, un malheureux chef
de Service informatique comme étant le
vrai coupable de l’échec de son institution qui a organisé un scrutin en bonne
et due forme.
Le pauvre, Joseph Hébert Lucien,
employé depuis sept longues années au
CEP, s’est retrouvé malgré lui au centre
d’un véritable complot contre l’intelligence. En accusant publiquement ce
petit personnel de saboter le processus
électoral, Pierre-Louis Opont et consorts
pensent pouvoir se décharger de leurs
responsabilités en les posant sur le
dos d’un obscur employé qui serait le
véritable cerveau de ce ratage électoral.
Non seulement ce n’est pas sérieux,
c’est de la méchanceté et c’est même
prendre tout le pays pour des imbéciles.
Heureusement, Joseph Hébert Lucien,
la victime expiatoire ou le héros d’un
soir ne s’est pas laissé impressionner
par les balivernes d’un Président aux
abois et se questionnant sur son avenir
en Haïti ou en exil. Selon cet ex-chef du
Service informatique du CEP, ce n’est
pas à lui de s’inquiéter. C’est plutôt à
Pierre-Louis Opont de se faire du souci
si l’affaire devrait aller devant la justice
comme lui et le ministre de la justice,
Pierre-Richard Casimir, l’ont annoncé.
Joseph Hébert Lucien met en garde le
Président du CEP.
Il détient des informations qui
pourraient intéresser la justice à propos
de ce qui s’est passé au sein du CEP qui
a enfanté cette journée de la honte. Certains en Haïti pensent que cet épisode
malheureux et irresponsable de Pierrelouis Opont qui voulait prendre comme
bouc émissaire cet employé anonyme
signe définitivement son échec à la
tête de l’organisme électoral. Rien ne
pourrait le sauver d’une fin à la Gaillot
Dorsinvil selon d’autres. Il faut dire que
depuis ce dimanche fatidique, tout le
pays se met en branle et demande dans
sa grande majorité soit la démission en
bloc des neufs Conseillers électoraux,
soit l’annulation pure et simple du scrutin du 9 août, soit la reprise des élections dans toutes les circonscriptions
électorales où il n’a pas eu d’élections.
En réalité dans la quasi-totalité du pays,
les candidats et les partis politiques le
souhaitent et le sollicitent. Sauf les trois
formations les plus en vue financièrement, PHTK, VERITE et BOUCLIER et
qui sont accusés d’être les auteurs intellectuels des désordres enregistrés dans
l’ensemble du pays. Dès mardi 11 août,
tout un groupe de Partis, Plateformes et
de personnalités se sont réunis au local
de la FUSION pour interpeller le Conseil
Electoral Provisoire sur la suite du processus.
Ils sont au nombre d’une dizaine,
parmi lesquels, la Fusion des sociauxdémocrates, Fanmi Lavalas, Renmen
Ayiti, Consortium, Mouvman Revolisyonè Ayisyen, ALAH, Ayisyen pou
Ayiti, le sénateur François Annick
Joseph entre autres, d’affirmer que «
L’ampleur des fraudes et des irrégularités est telle que les résultats risquent
d’hypothéquer la suite du processus
électoral dans son ensemble ». Ces
frères ennemis qui unissent leurs voix
afin de dire au CEP qu’ils ne sont pas
prêts d’avaler cette couleuvre croient
savoir : « que les résultats de ces élections peuvent avoir des conséquences
désastreuses pour la stabilité et la
paix dans le pays ». Ils s’opposent
carrément à la poursuite des opérations
dans ces conditions et réclament une
Commission d’évaluation mixte avant
de poursuivre le processus.
Le sénateur de l’Artibonite,
l’ancien prêtre François Annick Joseph,
lui réclame l’arrestation purement et
simplement du Président Pierre-Louis
Opont qui, selon lui, est responsable de
cette catastrophe et de ce gâchis avec
des millions de dollars gaspillés au nom
de la nation. Quant au responsable
politique Reynold Georges, provocateur né qui prenait la parole au nom
de parti Renmen Ayiti (Aimer Haïti) du
candidat Jean Henry Céant, lors de cette
rencontre, il croit qu’il était plus sage
pour Pierre-Louis Opont de se rendre au
Commissariat de police le plus proche
de son domicile.
Dans ce cas, il éviterait que
la police l’interpelle comme un vulgaire bandit en pleine rue à Port-auPrince. Dans ce concert de critiques
de tout bord politique et de toutes les
Suite à la page (18)
la défense de leurs droits. Si le projet
de « tertiarisation » [renforcement des
contrats précaires pour les salariés] se
confirme, un projet de grève générale
est à l’étude dans tous les secteurs de
l’économie pour boycotter cette mesure
qui fait partie du projet de la bourgeoisie.
Je crois qu’il y a une unité assez
grande et une disposition à se battre
pour la défense des droits des travailleurs mais nous n’avons pas avancé
dans la construction d’un programme
alternatif de classe.
terminerons d’ailleurs peut-être avec
plusieurs « Fronts politiques ». Il n’est
pas toujours possible d’atteindre l’unité
tant les idéologies, les intérêts de partis
et les vanités personnelles s’imposent
parfois à l’exigence d’unité. Cette diversité fait partie de la lutte de la classe.
Au MST, nous parions sur un
seul « Front politique », populaire et
national, qui réunisse toutes les forces
qui ont voté pour Dilma au second tour
de l’élection présidentielle. C’est un
point de référence idéologique. Il est
probable que les secteurs plus à droite
et plus à gauche refusent d’y participer. Ce n’est pas que nous les refusons,
mais ils ont un projet différent.
Une proposition est en discussion. Il s’agirait d’organiser, en septembre ou aux alentours de la semaine
de la patrie, une grande « Plénière
nationale », dans l’Etat du Minas Gervais, qui réunirait les représentants et
les militants de toutes les forces populaires (partis, syndicats, mouvements
populaires, ruraux et intellectuels) afin
de débattre d’un programme populaire
s’opposant à la droite et à la crise.
continued from page (12)
réside pas dans l’arrestation du quidam
mais dans le changement de système.
Nous avons besoin d’une réforme politique profonde. Le Congrès a déjà montré, ces dernières semaines, plusieurs
signes qui indiquent qu’il ne veut rien
changer. L’unique solution serait de
convoquer une assemblée constituante
exclusive qui réalise la réforme du système politique brésilien.
Il est clair que l’organisation d’un
référendum populaire, qui demanderait
la convocation d’une assemblée constituante, n’adviendra que si les masses
sortent dans la rue afin de le demander.
Cela va donc dépendre de la construction d’un nouveau rapport de forces.
Mais c’est bien l’unique solution politique pour combattre la corruption.
BdF : Quelles sont les initiatives
des mouvements populaires pour se
positionner dans cette conjoncture ?
JPS : Nous faisons tous les efforts possibles pour construire l’unité
des mouvements à travers la mise en
place de « Plénières unitaires » pour
les fronts de masse, principalement
au niveau des Etats. Nous soutenons également, pour les stimuler, les
secteurs organisés qui luttent. Dans
certains Etats, la lutte est plus visible
comme c’est le cas avec celle des enseignants dans l’Etat du Paraná et du
Minas Gerais.
Au niveau national, les centrales
syndicales, en particulier la CUT (Centrale unique des travailleurs), ont fait
l’effort de coordonner les mobilisations de la classe des travailleurs pour
BdF : Vous êtes en train de construire un front politique qui se fait appeler « Groupe Brésil ». Les thèmes de «
Fronts élargis » et de « Front de gauche
» sont apparus. Comment le MST voit
ces propositions ?
JPS : Nous pensons nécessaire la
construction de deux espaces complémentaires de « Front », d’unité. Pour
commencer, un « Front de lutte de
masses ». C’est celui que la CUT et les
mouvements populaires construisent.
Mais ce n’est pas suffisant. Il faut un
« Front politique » qui puisse réunir les
mouvements populaires, les partis, les
organisations rurales et les secteurs intellectuels afin de débattre d’un projet
pour le Brésil. C’est-à-dire un « Front »
qui ne soit ni partisan ni électoral. C’est
un « Front politique » pour penser le
futur et disposer d’un projet alternatif à
celui de la bourgeoisie.
Bien sûr que dans la construction de ce « Front » coexistent différentes opinions et initiatives. Nous
Notes
[1] Nom de code de l’enquête
pour corruption lancée contre la société
pétrolière Petrobras et une trentaine
d’autres entreprises. « Lava-jato »
signifie Kärcher.
Brasil de Fato le 6 juillet 2015
Traduction de l’espagnol vers le
français : Fanny Soares
Mémoire des luttes 4 août 2015
continued from page (15)
Banque interaméricaine de développement, tous acteurs clés du développement
d’Haïti. De plus, les importateurs haïtiens
de riz chercheraient indubitablement à
défendre leurs intérêts dans le contrôle
oligopolistique du marché haïtien du riz
d’importation ».
[41] Voir entre autre, David Harvey, Le nouvel impérialisme, op. cit. ;
Eduardo Gudynas, « Extracciones, extractivismos y extrahecciones », Observatorio del desarrollo, n°18, février 2013
; et Laurent Delcourt, « L’avenir des agricultures paysannes face aux nouvelles
pressions sur la terre », Alternatives Sud,
vol. 17, no 3 - « Pressions sur les terres.
Devenir des agricultures paysannes »,
Paris, Syllepse, 2010.
[42] Alain Saint Victor, op. cit.
[43] Plan stratégique de développement d’Haïti, p. 118.
[44] CEPALC, Haïti : questions
relatives au développement à court et à
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long terme, p. 4.
[45] Ministère du commerce et de
l’industrie, « Création de la première zone
franche agricole haïtienne », 2014.
[46] Gouvernement de la République d’Haïti, Principales réalisations du
gouvernement Martelly-Lamothe, mai
2014.
[47] Momentum, « Agritrans :
pour la production de bananes à grande
échelle », édition n°2, Production nationale, 2014, p. 55.
[48] Cité dans Ayiti Kale Je, «
Haïti - Bilan 2013 / Sécurité alimentaire
: la politique agricole gouvernementale
est inefficace, selon des organisations
paysannes », Alterpresse, 23 décembre
2013.
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continued from page (9)
$60, a large sum for impoverished
workers in the DR. To put it in perspective, the next day the Haitian government pledged relief funds to help those
passing through the town of Belladère
that work out to 110 Haitian gourdes,
or $2.15 per person.”
As for the humanitarian crisis
“ready to happen” in June: it has begun
to unfold in the camps on the border.
U.S. influence over all of this is
extremely concrete - Todd Miller reported in the Nation in 2013 that U.S.
border agents work at the border and
train Dominican border agents.
North American journalists that
have managed to present simplistic and
inaccurate versions of the 19th century
Haiti-DR relations were not, apparently, able to dig up the much more
recent and relevant history of the de-
stabilization of Haiti’s elected government over a period of years, starting in
2001, by paramilitary forces operating
from safety in the Dominican Republic,
culminating in an invasion that killed
thousands and overthrew the Haitian
government in 2004. That cross-border
operation, too, could not have taken
place without U.S. sanction and assistance.
Haiti is not ruled by Haitians
and does not have the power to help
the deportees any more than it had
the power to help those displaced by
the earthquake. Its government is effectively under the control of the donor
community, the U.S., and the UN, and
its president is too focused on an electoral crisis, in which he is implicated, to
worry about an unfolding humanitarian crisis on the border.
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those countries. An unusual statement
came from former Peace Corps volunteers calling for the suspension of military aid to the DR. Many have pointed
out that the DR’s economy depends
on tourism. Possibilities for campaigns
abound. Greg Grandin pointed out that
the international attention focused on
the issue in recent months slowed the
process down. With more work, it could
be stopped.
This article was originally published by teleSUR. Justin Podur is a
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
A Travers le monde
Le Venezuela et la Grèce signent un
accord de coopération énergétique
L'attentat en Thaïlande
visait les "étrangers"
Le Venezuela et la Grèce viennent de
signer à Caracas un Mémorandum
d'entente en matière de coopération
énergétique.
Au lendemain de "la pire attaque jamais commise en Thaïlande", qui a
fait au moins 20 morts à Bangkok,
un "suspect" a été identifié grâce aux
images de vidéo-surveillance et est
actuellement recherché. L'attentat de
lundi visait les "étrangers" et voulait
"porter atteinte au tourisme", selon les
autorités.
L
a signature a été réalisée par le
vice-ministre des Hydrocarbures
du Venezuela, l'Ingénieur Ángel Eduardo González Saltrón et le secrétaire
général aux Relations économiques à
la Coopération au Développement du
ministère grec des Affaires étrangères,
Yorgos Tsipras. La cérémonie de signature a eu lieu à la Maison jaune "Antonio José de Sucre", siège du ministère
vénézuélien et en présence du viceministre pour l'Europe Calixto Ortega et
d'autres diplomates.
Le vice-ministre González a
déclaré que cet accord de coopération
énergétique a pour objectif de promouvoir le développement d'une relation
économique positive, d'amitié et de
bénéfice mutuel pour les peuples de la
patrie de Bolivar et de celle de Rigas Fe-
L
Signature entre Ángel Eduardo González Saltrón et Yorgos Tsipras
raios et Kolokotronis.
"Le concept fondamental de ce
genre de coopération est de promouvoir
le développement afin d'établir, dans un
avenir proche, une coopération énergétique sur toute la chaîne des hydrocar-
bures, de l'exploration à la commercialisation en passant par l'exploitation", a
déclaré González Saltrón.
Le vice-ministre a également
souligné le travail entrepris par le
Suite à la page (18)
Au Brésil, des manifestations dans
plus de 200 villes contre Rousseff
Des dizaines de milliers de Brésiliens
ont manifesté dimanche contre la présidente Dilma Rousseff, embourbée
dans les crises. Le rival malheureux
de la dirigeante à la présidentielle de
2014 a pour la première fois appelé ses
militants à se joindre aux cortèges.
"Dehors Dilma!" Tel était le slogan
scandé par les manifestants dimanche
dans les rues du Brésil. Des dizaines
de milliers de personnes ont manifesté
pour réclamer de nouvelles élections
ou la destitution de la présidente de
gauche, Dilma Rousseff, embourbée
dans une triple crise économique, politique et de corruption.
Souvent vêtus du maillot vert
et jaune de la "Seleçao" de football,
les anti-gouvernement ont protesté
dès le matin dans la capitale Brasilia
(centre), à Belo Horizonte (sud-est),
Recife (nord-est), Salvador de Bahia
(nord-est) ou Belem (nord). Au moins
25.000 personnes ont défilé à Brasilia,
entre l'Esplanade des ministères et le
Congrès des députés.
"Ici c'est le Brésil, pas le Venezuela"
a Thaïlande recherche le ou les
auteurs de la "pire attaque jamais
commise" sur son territoire, d'après le
chef de la junte au pouvoir et Premier
ministre. Au lendemain de l'attentat qui
a fait 20 morts, un "suspect" a été identifié grâce aux images de vidéo-surveillance, a indiqué ce dernier. Cet homme
serait "originaire du nord-est du pays et
membre d'un groupe opposé à la junte".
Le nord-est de la Thaïlande, la région
de l'Issan, est le bastion des Chemises
rouges, qui soutiennent l'ancien gouvernement chassé du pouvoir après des
mois de manifestations suivies par un
coup d'Etat militaire en 2014.
Aucun groupe n'a pour l'instant
revendiqué l'attentat ; mais les autorités semblaient donc exclure la piste des
insurgés musulmans du sud du pays.
Mardi, les enquêteurs étaient à pied
d'oeuvre sur les lieux de l'attentat à
la bombe qui a frappé en pleine heure
de pointe un sanctuaire du centre de
Bangkok, très fréquenté, y compris par
les touristes étrangers. "La bombe visait
à tuer autant de personnes que possible, puisque le sanctuaire est bondé aux
alentours de 6 et 7h le soir", a déploré
mardi matin le porte-parole de la police
Prawut Thavornsiri. Le bilan est maintenant de 20 tués et de 125 blessés. 14
des personnes décédées sont mortes sur
le site de l'explosion.
"Ils veulent détruire notre
économie, le tourisme"
Manifestation au Brésil
Les organisateurs - des mouvements
citoyens de droite soutenus par une
partie de l'opposition - ont appelé à
manifester dans plus de 200 villes du
géant émergent d'Amérique latine. Ils
espéraient mobiliser autant que lors
des journées de protestations simi-
laires de mars (au moins un million
de manifestants) et avril (600.000).
Mais en début d'après-midi, la mobilisation semblait moindre. Les manifestants étaient entre 137.000 (police)
et 225.000 (organisateurs), selon des
décomptes provisoires qui allaient en-
Muretteʻs
fler dans la journée, notamment avec
la manifestation de Sao Paulo, fief de
l'opposition et ville la plus peuplée du
pays avec 11 millions d'habitants.
A Rio de Janeiro, qui accueillera
dans un an les Jeux Olympiques, le parcours de l'épreuve test de cyclisme a été
en partie modifié pour permettre une
manifestation le long de la plage de Copacabana. Les manifestants ont chanté
l'hymne brésilien à pleins poumons.
Avant d'entonner en cœur : "Dehors
Dilma! Ici c'est le Brésil, pas le Venezuela. Olé, Olé, Olé, nous ne sommes pas
communistes, nous sommes patriotes,
nous allons déloger ces merdes du pou-
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Les autorités thaïlandaises estiment
que les auteurs de l'attentat visaient les
"étrangers" et voulaient "porter atteinte
au tourisme", l'un des rares points positifs d'une économie thaïlandaise en
berne. Parmi les victimes figurent en
effet plusieurs étrangers, nombreux à
venir voir ce temple à ciel ouvert, situé en plein coeur de Bangkok au milieu des grands centres commerciaux
de la ville. Au moins deux Malaisiens,
un Singaporien, un Chinois, un Philippin ont été tués, d'après la police ainsi
que dix Thaïlandais. Selon le département de l'immigration de Hong Kong,
deux de ses résidents sont également
décédés dans l'explosion et six autres
blessés et hospitalisés. D'après les autorités de Singapour et de Taïwan, certains de leurs concitoyens ont également été blessés. "Ils veulent détruire
notre économie, le tourisme. A partir
de maintenant notre économie va se
dégrader", a déclaré devant les journalistes, Prayut Chan-0-Cha, chef de
la junte et Premier ministre depuis le
coup d'Etat de mai 2014. Le cours du
baht thaïlandais s'est effondré mardi
à son cours le plus bas depuis six ans
tandis que la Bourse de Bangkok était
en baisse, les marchés s'inquiétant
des répercussions de l'attentat commis
lundi sur le tourisme, secteur vital de
l'économie thaïlandaise.
Après l'attaque, de nombreux
pays ont réagi exprimant leur compassion. Dans un communiqué, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon
s'est dit choqué. Les Etats-Unis et la
France ont recommandé à leurs ressortissants d'éviter cette zone et d'être
prudents dans la capitale thaïlandaise.
A.F. (avec AFP) – le JDD 18 août
2015
voir!".
Popularité à 8%
Le président du Parti social démocrate
brésilien (PSDB) et rival malheureux
de Dilma Rousseff à la présidentielle de
2014, Aecio Neves, a pour la première
fois appelé ses militants à se joindre
aux cortèges. "Assez de tant de corruption, mon parti est le Brésil", a-t-il
déclaré, en participant à la manifestation de Belo Horizonte, dans son Etat
de Minas.
Dilma Rousseff, 64 ans, qui
a entamé son deuxième mandat
Suite à la page (18)
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17
Suite de la page (5)
Dans son travail d’accueil de personnes rapatriées, le GARR a dû intervenir pour apporter à ces ressortissant
(e)s haïtiens une assistance humanitaire. Ils/elles ont été conduits à une
compagnie haïtienne de transport afin
de faciliter leur retour à Ouanaminthe.
«N’était-ce l’intervention urgente de
cette organisation de droits humains,
la faim nous aurait tués et nous aurions dormi à la belle étoile. Aujourd’hui,
nous sommes contents de pouvoir regagner notre ville natale.», a déclaré
Célestin d’un air satisfait.
Soulignons que ce rapatriement
est survenu dans un contexte où les
autorités dominicaines ne cessent de
se défendre face aux multiples accusations faisant croire qu’elles violent les
droits des ressortissant (e)s haïtiens
Suite de la page (17) Au Brésil, des manifestations dans...
établis sur leur territoire.
Tout en condamnant les conditions dans lesquelles cette famille a
été reconduite le week-end dernier à
Malpasse, le GARR appelle une fois
de plus les autorités haïtiennes à exiger du gouvernement dominicain le
respect du protocole d’accord sur les
mécanismes de rapatriement paraphé
le 2 décembre 1999 entre les deux
Etats insulaires. Lequel protocole interdit la séparation de famille et le fait
de ne pas donner la possibilité aux
personnes rapatriées d’emporter leurs
effets personnels au moment des rapatriements.
GARR (Groupe d'Appui aux
Rapatriés et Refugiés)
17 août 2015
Suite de la page (4)
MOCHRENHA. Les élections du 9
août sont une véritable catastrophe.
À 80%, le Conseil Électoral Provisoire
en est responsable. Cela s’explique
par l’amateurisme, l’incompétence
et un choix bien calculé du CEP [...]
il n’y a pas eu d’élections dans plusieurs communes du département, dont
Marchand-Dessalines,
Petite-Rivière
de l’Artibonite, Ennery , Gros-Morne,
Desdunes, Saint-Marc et Grande-Saline
[...] Nous sommes en présence d’un
CEP qui ne maîtrise pas le processus
électoral et qui a fait preuve de partialité. C’est pourquoi nous croyons qu’il
serait beaucoup plus sage de surseoir à
la publication des résultats et d’annuler
ces élections frauduleuses »
Pas d’autres réactions, tout le
monde attend la date fatidique du 19
août. Cependant l’incertitude plane
toujours, certains restent prudents et
ne veulent pas que ces résultats provoquent violence, désordre et manifestations de rue pour ne pas perturber
l’organisation du Festival de la CARIFESTA XII. Ils souhaitent que les résultats soient publiés juste avant la clôture
de CARIFESTA le 30 août prochain. Qui
vivra verra.
Suite de la page (17)
Statue du héros national vénézuélien Francisco de Miranda à Patras,
dans le Péloponnèse, inaugurée en juin 2010
leader de la révolution bolivarienne
Hugo Chávez pour la défense, la
production et la démocratisation de
la rente pétrolière, avec une vision
révolutionnaire et populaire visant au
bien-être du peuple vénézuélien.
Pour sa part Yorgos Tsipras
a qualifié la signature de cet accord
de preuve de l'excellence des relations entre Caracas et Athènes, et
d'impulsion pour leur développement. "C'est un premier pas vers une
plus grande coopération dans les do-
maines politique et économique entre
nos deux pays, pour le bénéfice mutuel de nos peuples".
Il a enfin remercié l'ambassadeur
du Venezuela en Grèce, Farid Fernández, et son homologue grec, Nikolaos
Kotrokois, pour leur travail en faveur
du rapprochement entre les deux
pays.
MPPRE 1er Aout 2015
Traduit par Fausto Giudice
Tlaxcala : 16 Aout 2015
en janvier après une difficile réélection fin octobre, a vu en quelques mois
sa popularité chuter brutalement à un
niveau historiquement bas de 8%. Elle
est confrontée à une triple tempête : la
récession économique qui l'a conduite
à adopter des mesures d'austérité im-
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18
Haiti Liberté/Haitian Times
parlementaire. L'ex-guerillera torturée
sous la dictature militaire a récemment
affirmé qu'elle ne cèderait "ni aux pressions ni aux menaces".
A.F. (avec AFP) – le JDD 16 août
2015
Suite de la page (7)
et statut juridique, simplement à
cause de leur origine.
Donc, il nous faut reconnaître
que cette date fatidique du 14 Août
1791 qui nous a initiés à la résistance organisée, s’agrippe à notre
destin, heureusement encore, pour
ne jamais nous lâcher, puisque nous
la retrouvons qui nous sert de leitmotive. Et comme nous tenions à
donner une réponse au président
dominicain Danilo, nous regrettons
fort que notre seule présence pour
traverser le pont, n’a pas suffi, cette
fois, à le secouer; ce qui aurait servi
à quelque considération immédiate
en notre faveur. Quand bien même
cette traversée du pont de Brooklyn
nous rappelle une date historique,
inoubliable, celle du 20 Avril 1990.
Malheureusement, si la déportation de nos compatriotes n’a pas
réussi à stimuler tous nos compatriotes pour la pleine réussite d’un
tel « leve kanpe », c’est tout simplement parce qu’ils ne sont pas concernés au même degré dans un tel
dossier, comme ce fut le cas quand
le CDC (Centers for Disease Control)
avait prématurément accusé les Haïtiens d’appartenir à quatre groupes
à risque dont les homosexuels, les
hémophiles, les héroïnomanes et les
Haïtiens.
Alors, notre participation à la
rencontre de ce Vendredi 14 Août
2015, nous a tout simplement
conduits à assister, le dimanche
16 Août dans l’après midi, à une
conférence donnée à la salle Harry
Numa au journal Haïti Liberté par
notre ami Roger Leduc de KAKOLA
sur l’importance de ce moment historique pour l’existence haïtienne
que fut le congrès du Bois-Caïman.
Ainsi, du Vendredi 14 au Dimanche 16, cela a été pour nous un
moment bien mérité qui nous a servi
à bien des égards pour avoir rencontré des figures aussi marquantes et
nous faire une opinion beaucoup
plus solide sur cette tranche historique de la lutte haïtienne.
La foule rassemblée devant la mairie de New York
Rodneyse Bichotte Assembly Member and State Committee Woman /
District Leader for New York State’s 42nd Assembly District
Photo: Edgar Lafond
Suite de la page (16)
catégories sociales sans précédent dans ce pays à propos d’une
élection, l’on a été stupéfait de
constater que seuls le Président
de la République, Michel Martelly,
le Premier ministre, Evans Paul
dit KP, le CEP et naturellement la
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populaires ; les révélations dévastatrices du scandale de corruption autour
du géant public pétrolier Petrobras qui
éclabousse son Parti des travailleurs
(PT) et d'autres partis alliés ; enfin,
une crise politique aiguë qui menace de
faire voler en éclats sa fragile majorité
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Communauté internationale, avant
même d’attendre les rapports de
leurs observateurs, ont fait une
fuite en avant en déclarant qu’ils
étaient satisfaits du déroulement
des élections tout en reconnaissant
qu’il y a eu quelques irrégularités
et des actes de violences dans certains bureaux et Centres de vote à
travers le pays. Mais avancent-ils
que ces cas de fraudes caractérisés
ne peuvent changer la légitimité
de ces élections? En clair, ces élections ressemblent à ces nègres qui
ne peuvent produire rien d’autre
que cette contrevérité du système
démocratique.
Pour avoir l’habitude de
suivre de très près le déroulement
d’un scrutin dans la plupart de ces
pays européens et du continent
américain qui ont envoyé des observateurs sur place en Haïti, l’on
est resté sidéré devant le cynisme
auquel font preuve ces pays donneurs de leçon aux Etats du Tiersmonde en quête de démocratie, de
stabilité et de modernité politique.
Chez eux, il suffit qu’il y ait un
cas d’irrégularité manifeste dans
un seul bureau de vote pour que le
Président du bureau annule le vote.
Voilà que, en Haïti, c’est le pays
dans son ensemble qui a dit NON
à l’inacceptable. Mais cette Communauté internationale tenterait de
l’imposer à coup de propagandes
et de fuite en avant. D’ailleurs, au
Centre de Tabulation de Vote (CTV)
installé à la SONAPI, non loin de
l’aéroport où le CEP procède au
comptage des bulletins en présence
des observateurs de l’Union européenne, de l’OEA et d’autres, ce
sont ces mêmes observateurs qui
tentent de rassurer la presse et à
travers elle la population.
Selon eux, le CEP publiera les
résultats préliminaires aux environs
du 19 août bien que l’organisme
électoral n’était pas en mesure, au
moment où nous écrivons ces lignes,
de donner le taux de participation.
Enfin, selon le Directeur du Centre
de Tabulation, Widmarc Matador,
« personne ne peut modifier les résultats du Centre », selon lui, « tout
est parfaitement contrôlé ». Si c’est
comme le déroulement des scrutins,
la population a de quoi s’inquiéter.
En tout cas, le pays tout entier
retient son souffle en attendant
la publication et les décisions du
Conseil Electoral Provisoire dans
les jours qui viennent. Et certains
se posent déjà des questions sur
la suite d’un processus qui était
plus ou moins bien engagé. Mais
l’obstination de l’équipe qui pilote la
machine électorale afin de respecter
un calendrier que tout le monde
critiquait fait qu’aujourd’hui elle se
trouve sur une pente raide, voire
dangereuse non seulement pour
tout le processus mais pour l’avenir
même des dix millions d’haïtiens.
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015
Noam Chomsky: où va nous conduire
la guerre de l’information?
Professeur émérite de linguistique
au Massachusetts Institute of
Technology, Noam Chomsky, interrogé par Sputnik, s'est exprimé sur
les tendances médiatiques dans
la situation actuelle de guerre de
l’information.
La guerre de l'information "c'est
quand les organisations tyranniques se servent des médias pour
déterminer l'agenda politique. Ce
dernier sert à la manipulation consciente et intelligente des masses,
visant à créer des désirs artificiels,
séparer les gens, assurer qu'ils ont
une opinion correcte pour ne pas
déranger les dirigeants", explique
M. Chomsky.
S
elon lui, des sommes astronomiques sont investies pour
créer cet agenda. Pour comprendre
comment la médiatisation pourrait
influencer la politique et la société
dans l'avenir, il faut d'abord étudier
la nature même des médias. Selon
M. Chomsky, "les médias sont de
grandes entreprises qui vendent un
produit qui s'appelle audience à des
annonceurs publicitaires.
Quand il s'agît des grands médias comme The New York Times
ou The Washington Post, ils font
une juteuse affaire en vendant
l'audience la plus privilégiée et
composée des cadres supérieurs et
des chefs d'entreprises". "Pour une
personne lucide, quelle image du
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monde pourrait apparaître comme
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questionne le philosophe. Il est per-
sky estime que les deux voies sont
possibles parce que les médias ne
sont qu'un outil et un outil peut servir pour faire le bien comme pour
faire le mal cela dépend de celui qui
l'utilise. "Si les médias sont dirigés
d'une manière démocratique, ils
vont refléter les intérêts publiques.
S'ils sont sous le contrôle d'un gouvernement tyrannique, cela pourrait
être quelque chose de très différent".
"Actuellement, il y a une
guerre sur internet et aussi sur
de multiples chaînes " conclut M.
Chomsky.
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Noam Chomsky
suadé que le résultat de la médiatisation dépend de notre compréhension de cette nature des médias.
"Les medias souffrent d'une contradiction interne entre leur fonction
intrusive et la nécessité de présenter
aux gens importants une image réaliste et tolérable du monde. Par exemple, The Wall Street Journal fait
les meilleurs reportages des EtatsUnis uniquement parce que ses
lecteurs sont des gens qui font de
l'argent", déclare M. Chomsky.
D'une part, cette guerre de
l'information pourrait inciter les
médias à améliorer leurs contenus.
Mais d'autre part, elle est capable
d'amener à un contrôle total sur les
actualités de la journée. M. Chom-
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Haiti Liberté/Haitian Times
19
Fidel : La fraîcheur d’un homme authentique
Par Oscar FORTIN
N
é un 13 août 1926, Fidel
Castro célèbre ses 89 ans
avec la même simplicité et
authenticité qui l’ont accompagné toute sa vie. Celui que
la revue Fortune avait présenté à plusieurs reprises,
mais en vain, comme un des
hommes les plus riches du
monde vit tout simplement
dans une petite résidence à la
Havane. C’est là qu’il reçoit,
à l’occasion, des chefs d’État,
des personnalités politiques,
des écrivains et des artistes.
Tous et toutes sont honorés
d’être reçus par celui qui a
renversé le dictateur Batista
et donné naissance à une
révolution que l’Empire n’a
pu vaincre avec ses interventions armées, ses centaines
de millions de dollars pour
corrompre, créer des épidémies, susciter des actes criminels et un blocus économique
défiant toutes les règles du
droit international. Il aura
été également la Cible de plus
de 638 tentatives d’assassinat. Il est toujours là pour
partager ses réflexions sur le
monde et les conflits qui en
menacent l’existence. Vous
trouverez à travers les divers
sujets traités la fraicheur
d’une sagesse qui repose tout
à la fois sur un vécu intense,
une intelligence exceptionnelle et un humanisme qui
ne se dément pas.
Peu d’hommes d’État,
des 50 dernières années,
peuvent se présenter avec
autant de consistance et de
fidélité à certaines valeurs
Les présidents Nicolàs Maduro (Venezuela) et Evo Morales
(Bolivie) dans un van avec Fidel Castro, à La Havane, le 13
août 2015
Le président Bolivien Evo Morales offrant à Fidel un tableau
de jeunesse à l’occasion de son 89ième anniversaire. « Tu
demeures pour bien des peuples et de nombreux dirigeants
un phare qui éclaire sans éblouir et qui guide sans dévier de
la voie à suivre »
fondamentales
relatives
aux personnes et aux sociétés.
L’insistance mise par
la Révolution sur l’éducation et la santé est
un premier indicateur de
la valeur accordée à la
personne humaine. De fait,
sans éducation et sans
la santé, les personnes
demeurent
vulnérables
à la manipulation et à
l’isolement. Elles ne peuvent
assumer les responsabilités
dont elles ignorent les
avenants et les aboutissants.
Depuis longtemps, Cuba est
libre d’analphabétisme et
son système d’éducation fait
l’envie de nombreux pays de
la région. Quant à son École
de médecine, sa réputation
n’est plus à faire. Cuba est
le pays qui dispose du plus
grand nombre de médecins
par mille habitants. Il fallait le
faire en dépit et à l’encontre
de toutes les contraintes
mises sur sa route tout au
long de ces 50 années.
Un second volet qui
caractérise la Révolution
cubaine est celui de la solidarité nationale et internationale. Nous connaissons
de plus en plus les interventions de Cuba dans diverses
régions du monde. Il n’y va
pas avec des fusils pour y
faire la guerre ; mais avec
des ressources humaines
pour y apporter éducation et
santé. Cette coopération n’est
d’aucune manière conditionnée aux idéologies des pays
où professeurs et médecins
se rendent. Il en est de même
pour l’ouverture de l’École
de médecine à de nombreux
étudiants étrangers, y compris des États-Unis. Dans la
grande majorité des cas, Cuba
assume les frais de formation
SHIPPING FULL CONTAINER LOADS & VEHICLES
TO
HAITI, JAMAICA, GUYANA AND
THE REST OF THE CARIBBEAN ISLANDS
Un gâteau d'anniversaire pour Fidel
de ces jeunes trop démunis
pour payer cette formation,
mais suffisamment intelligents et habiles pour en maitriser les connaissances et
leurs applications. Ils sont
des milliers, aujourd’hui,
oeuvrant dans leurs pays
respectifs auprès des populations les plus défavorisées. Ce
qui a fait dire à l’ex Président
de l’Assemblée générale des
Nations unies, Miguel D’Escoto, que Fidel Castro était
sans nul doute le personnage
le plus solidaire des causes
humaines. Chez lui, la solidarité s’écrit par des actions et
des engagements.
« Nous vivons le
meilleur
moment
de
l’histoire
d’Amérique
latine, un moment durant
lequel le rêve de Bolivar,
de Morazán et de Martí ne
sont plus un simple rêve,
mais s’est transformé en
un projet réalisable dans
lequel nous pouvons nous
engager.
Pourquoi
ce
moment-ci ? Je crois que
nous sommes en train de
voir les fruits de l’exemple
et de la lutte de Fidel,
diabolisé par l’Occident
pour avoir prêché la
solidarité. Fidel ne l’a pas
seulement prêchée, il a prêché par l’exemple. Pour moi,
et cela je le dis aux Nations
unies, il est le héros mondial de la solidarité. »
Dommage que nos politiciens et médias continuent
à le diaboliser et à taire ses
réflexions et commentaires
sur ce que vit le monde
d’aujourd’hui. N’importe, les
peuples savent le reconnaître
et de plus en plus de dirigeants s’en approchent pour
y puiser conseils et sagesse.
Son influence déborde les
frontières de Cuba et rejoint
les peuples de l’Amérique
latine, d’Afrique et plusieurs
du Moyen Orient et d’Asie.
Quelque part, les forces porteuses de vérité, d’authenticité et de consistance en
arrivent toujours à percer les
nuages du mensonge, de la
manipulation et de l’incohérence. Peu d’hommes d’État
peuvent rivaliser avec la stature de cet homme toujours
porteur d’un message de solidarité, d’humanité et de fraicheur.
Fidel,
bon
89ième anniversaire.
Tu
demeures pour bien des
peuples et de nombreux
dirigeants un phare qui
éclaire sans éblouir et qui
guide sans dévier de la
voie à suivre.
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jeudi 13 août 2015
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Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015