Pathologie du ski nautique

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Pathologie du ski nautique
gremape 1998
PATHOLOGIE DU SKI NAUTIQUE
L.LAFOSSE
85 rue Caulaincourt, 75018 PARIS
Né en 1927 à CANNES, le ski nautique a connu un grand essor depuis la fin de la guerre,
parallèlement avec le développement du motonautisme. De sport d'agrément, le ski nautique est
devenu un sport à part entière avec une Fédération Française et une Fédération internationale, la
IWSF, qui organise tous les 2 ans des championnats du monde.
Il s'agit d'un sport qui demande, surtout en compétition, une condition physique
exceptionnelle. On peut s'adonner au ski de promenade sur la mer ou en rivière, mais la compétition
nécessite des plans d'eau adaptés, sans vague et sans ressac et des bateaux spéciaux.
1 °) Rappel des différentes disciplines pratiquées
* Ski classique:
ski de loisir
bi ski
monoski
.figures
ski de compétition:
slalom
figures
saut
* Autres disciplines:
wake board
Bare foot (nus pieds)
slalom
figures
saut
téléski
course
gonflables
parachute ascensionnel, cerf volant
* Handi ski
2 °) Etudes des lésions survenues selon les disciplines:
Film vidéo:
• les chutes survenues en saut
• mouvements de torsion dans la pratique des figures
• les chutes survenues en slalom
• Mécanisme des lésions .
Que ce soit chez le débutant ou chez le sauteur, le traumatisme survient lorsque les pieds s'écartent
brusquement soit au passage de la vague soit au passage du tremplin ou à la réception du saut. Il
s'agit d'une lésion en flexion, valgus et rotation externe. Ilen résulte une atteinte du L.L.I. qui peut
être bénigne, simple élongation, ou plus grave associant une rupture du ligament et une désinsertion
ou lésion du ménisque interne avec parfois rupture d'un ligament croisé. Plus rarement, on peut
retrouver la classique "pentade interne" associant lésions capsulo ligamentaires périphériques
internes, les 2 croisés et des lésions méniscales et des demi-membraneux. C'est le cas lors des chutes
graves en saut et en figure corde au pied.
En figures corde au pied, le skieur est en monoski, à l'entraînement et pendant les
compétitions, un "releaseur" est assis face au skieur pour assurer la sécurité et libérer la corde en cas
de chute dangereuse surtout s'il est en position enroulé. Les chutes surviennent brutalement, le
releaser n'a pas toujours le temps de larguer le skieur et c'est alors que survient l'accident. Une partie
du ski, le talon ou la pointe ou le bord latéral du ski, s'enfonce pendant la rotation, bloquant
brutalement la jambe porteuse alors que la traction sur la jambe attachée à la corde augmente.Selon
la position du skieur lors de la chute, on peut retrouver plusieurs types de lésions .
Si le skieur tombe au départ de la rotation, en position inversé avec croisement des jambes, la jambe
tractrice va être brutalement bloquée à la partie moyenne du fémur alors que le pied sera tiré en
arrière vers le bateau. Le fémur dans ce cas est soumis à un couple important et peut se fracturer.
D'autre part en ce qui concerne le genou porteur, il sera projeté violemment vers l'arrière, l'hyper
extension provoquera une lésion des ménisques et des ligaments croisés voire un fracture du plateau
tibial.
Si le skieur tombe pendant la rotation, s'il tourne vers l'intérieur le mécanisme rencontré est
comparable à ce qui se passe en football, c'est à dire accident en valgus-flexion-rotation externe, par
contre s'il tourne vers l'extérieur donc en inversé, l'accident sera en varus-rotation interne avec lésion
du compartiment externe, ligament latéral externe, tête du péroné.
La violence du choc provoque parfois également une fracture de la diaphyse du fémorale et on a
décrit plusieurs cas de fracture ouvertes, en particulier chez le jeune sportif en début de saison.
En saut, discipline très spectaculaire et où les chutes le sont également, plusieurs types de
d'accidents peuvent survenir. Des chutes en traversée avant le tremplin alors que le skieur est en
pleine vitesse, de l'ordre de 110 km/h, sur le tremplin ou après lorsqu'il est déséquilibré en l'air à la
réception. On rencontre tout les types de lésions par choc direct. Les plus graves mais peu fréquents
sont les traumatismes cervicaux, les plus fréquents sont les traumatismes des membres inférieurs.
En slalom, les chutes entrainent des lésions par choc direct sur le ski au niveau de la face,
des traumatismes de la cheville, du genou, et de la colonne vertébrale.
Enfin en bare foot, les accidents sont parfois très graves, surtout en cas d'atteinte cervicale.
3°) Etude des traumatismes subis d'après les déclarations parvenues à la Mutuelle Nationale des
Sports et évolution de ces accidents.
Il s'agit, dans cette étude, uniquement des accidents déclarés à la Mutuelle Nationale des Sports qui
assure les skieurs licenciés à la F.F.S.N et selon les rapports qu'elle a eu l'obligeance de me
communiquer. On ne tient pas compte, dans cette étude, des accidents survenus aux non licenciés et
aux accidents qui n'ont pas été déclarés à la M.N.S.
Statistiques des accidents survenus du 1/1/88 au 31/1/91
siège des traumatismes
membre sup.
membre inf
crâne
face
rachis cervical
rachis dorso- lombaire
cotes clavicule
pneumothorax
bassin
appareil digestif
sciatique
polytraumatisme
nombre des lésions
35
76
5
45
16
13
12
1
5
1
2
6
TOTAL
217
Statistiques des accidents survenus du 1/1/92 au 31/1/94
siège des traumatismes
membre sup.
membre inf.
crâne
face
rachis cervical
rachis dorso-lombaire
cotes, clavicule
rate
organes génitaux
polytraumatismes
malaise
nombre des lésions
26
43
10
32
11
10
9
1
1
5
1
TOTAL
149
Statistiques des accidents survenus en 1995
siège des traumatismes
membre sup.
membre inf.
crâne
face
rachis cervical
rachis dorso-lombaire
cotes clavicule
polytraumatismes
mort subite
nombre des lésions
2
17
1
10
2
3
3
3
1
TOTAL
42
On voit d'après ces tableaux, la prédominance des lésions des membres inférieurs, de 88 à 95 il y a
eu 136 accidents du membre inférieur contre 63 pour le membre supérieur sur un total de 408
accidents déclarés. Ce qui représente 30 % des accidents contre 15%.
Nature des lésions
SIEGE
FRACTURE
LUXATION/ENTORSE
CONTUSION PLAIE
Membre supérieur
88/91
91/94
95
TOTAL
12
6
2
20
11
9
12
11
20
23
Membre inférieur
88/91
91/94
95
TOTAL
15
11
4
30
43
18
10
71
18
14
3
35
17(11)
10
4
31
(2)
31
22
7
60
11
3
3
17
2
5
Tête
88/91
91/94
95
TOTAl
Rachis, Thorax,
Bassin
88/91
91/94
95
TOTAL
2
7
35
24
5
64
En ce qui concerne le type de lésion, il a été déclaré 98 fractures dont 30 pour le membre
inférieur et 20 pour le supérieur, alors qu'il y a eu 100 luxations entorses dont 71 pour le membre
inférieur et 20 pour le supérieur.
4°) Conclusion
• La survenue des accidents est plus fréquente en début de saison certainement à cause du manque
d'entraînement pendant l'inter saison. Il faut donc insister sur une meilleure préparation physique et
un bon échauffement quelque soit le niveau du skieur.
• Traitement des traumatismes
- La progression des traitements est très nette en chirurgie sportive . La guérison est obtenue
d'une façon complète et plus rapide permettant une reprise rapide de la pratique du ski nautique
même en compétition.
- L'évolution vers des traitements se fait avec des séquelles parfois importantes à l'examen
clinique, mais le sportif, après une bonne réeducation, doit pouvoir récupérer voire améliorer ses
performances antérieures.

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