Un photographe en mer d`Iroise
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Un photographe en mer d`Iroise
L’été c’est fait pour lire, pour voyager et se laisser dépayser. Je vous ai déjà dit qu’on pouvait très bien le faire avec des livres car les mots font bouger et élargissent nos horizons. Mais on peut aussi se gorger d’images pour aller si loin qu’on reviendra changé et reposé, prêt à vivre une nouvelle année à 100 à l’heure… Sortez vos habits de mer, nous allons découvrir la Mer d’Iroise en compagnie d’un photographe étonnant, Christophe Courteau. Christophe Courteau est aujourd’hui photographe professionnel, mais au départ, il a une formation de biologiste, de naturaliste et de géographe. Il consacre beaucoup de son temps aux côtes sauvages de son pays d’adoption, la Bretagne. Oui, je sais, ce n’est peut-être pas un pays, mais quand vous découvrez certains sites en sa compagnie, c’est au moins aussi riche qu’un pays… Il est aussi tombé sous le charme de l’Afrique Australe, mais cela ne sera pas dans le cadre de notre chronique car c’est l’ouvrage Un photographe en mer d’Iroise que nous allons feuilleter ensemble… La mer d’Iroise ? Oui, si certains d’entre vous la connaissent un peu, d’autres viennent juste d’entendre son nom pour la 1ère fois et il faut certainement que je les aide à se repérer. Nous sommes tout au bout de notre très chère Bretagne, plein Ouest, et cette petite mer est situées entre les îles d’Ouessant et de l’archipel de Molène au nord, le Finistère et ses côtes à l’Est, la pointe de Cornouaille et l’île de Sein au sud, l’Atlantique à l’ouest… des côtes et des îles rocheuses et dangereuses, des terres sauvages, des oiseaux et des animaux marins surprenants… Et c’est dans cet environnement que Christophe nous entraine… Si, d’une façon théorique, cette mer d’Iroise est considérée come un des derniers lieux sauvages avant d’arriver en Atlantique, c’est pour moi un lieu plus personnel. J’ai passé tant de vacances à Porspoder, à Argenton, à Painfull, à jouer sur des plages en regardant cette Iroise mystérieuse, que pour moi, le simple nom me met dans des états contemplatifs et méditatifs profonds, avec la nostalgie de cette odeur si caractéristique de l’iode, du goémon, du vent… Le photographe va faire de longues haltes dans ces îles sauvages qui gardent et protègent le patrimoine animal et végétal en danger par ailleurs. Ici aussi, il est en danger quand un pétrolier en perdition vient éperonner une épine rocheuse et répand son poison noir et nauséabond… 1/2 Il faut dire que cette mer est considérée comme l’une des plus dangereuses du monde et que dans ses fonds, on peut compter près d’un millier d’épaves… Certaines catastrophes furent dramatiques pour la faune et la flore comme l’Amoco Cadiz en 1978. Mais quand nous posons nos sacs sur l’île de Béniguet en compagnie de Christophe Courteau, alors on oublie les hydrocarbures pour ne plus voir que Pitit maritime, Sterne, Grand Gravelot et autre Goélands… On a immédiatement envie d’être là, nous aussi, à attendre patiemment que les oiseaux s’approchent pour que nous puissions immortaliser à coup de téléobjectifs cette nature extraordinaire qui existe encore à quelques heures de nos vies folles et trépidantes… Une pure merveille que ce petit voyage photographique en mer d’Iroise que je ne saurais trop conseiller à tous ceux qui ne la connaissent pas et qui ne pourront pas encore la découvrir cet été. Mais heureusement, l’été, c’est fait pour lire !!! Michel Bonnet _____________________________________________________________________ Un photographe en mer d’Iroise Christophe Courteau Editions Ouest France ISBN : 2737333350 2/2