Contribution à l`étude de la bio-écologie du scolyte du Pistachier

Transcription

Contribution à l`étude de la bio-écologie du scolyte du Pistachier
Revue Ezzaitouna 13 (1 et 2) 2012
CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA BIO-ECOLOGIE DU
SCOLYTE DU PISTACHIER CHAETOPTELIUS VESTITUS MULS
& REY (COLEOPTERA, SCOLYTIDAE) DANS LES REGIONS DU
CENTRE ET DU SUD TUNISIENS
Med BRAHAM* et T. JARDAK**
Résumé
Le scolyte du pistachier Chaetoptelius vestitus Muls &Rey
(Coleoptera, Scolytidae) est considéré comme étant un ravageur clé du
pistachier. Du point de vue économique, l’insecte est très nuisible durant sa
phase alimentaire en dévorant les bourgeons puis en minant des galeries
profondes dans le cœur du rameau. Les rameaux minés par les galeries de
nutrition flétrissent très rapidement puis se dessèchent.
Des prospections réalisées dans les régions du centre et du sud, ont
permis de décrire les adultes et les stades pré-imaginaux de ce scolyte et de
suivre son cycle biologique dans les conditions arides et semi-arides de la
Tunisie.
L’émergence des jeunes imagos débute à partir de la deuxième
quinzaine du mois de mars pour se terminer vers la fin du mois d’août,
montrant l’accomplissement d’une seule génération annuelle mais avec des
entrées et des sorties très éche lonnées donnant l’impression d’avoir
plusieurs générations. A partir de l’automne, les adultes quittent leurs
logettes de nutrition pour amorcer leur reproduction, en recherchant des
rameaux et des branches affaiblis et également du bois de taille entreposé.
La période de reproduction effective de l’insecte se situe en dehors des
périodes estivales. C. vestitus est spécifique au pistachier et ne peut pas se
développer sur olivier, amandier, pêcher et grenadier.
La lutte contre ce ravageur est indispensable et requiert des méthodes
culturales en particulier l’entretien et le nettoyage du verger et des
alentours.
Mots clés: Chaetoptelius vestitus, cycle biologique, pistachier, galeries de
nutrition
------------------------------------------------------------------------------------------* Institut de l’Olivier. Pôle de Recherche de Chott-Mariem.4042. Chott- Mariem. Tunisie.
** ECOCERT. Sfax. Tunisie.
1
STUDY ON BIOLOGY AND ECOLOGY OF THE PISTACHIO TWIG
BORER CHAETOPTELIUS VESTITUS MULS & REY (COLEOPTERA,
SCOLYTIDAE) IN THE CENTER AND SOUTH REGIONS OF TUNISIA
Abstract
The pistachio twig borer Chaetoptelius vestitus Muls & Rey (Coleoptera,
Scolytidae) is considered as a key pest of pistachio in the centre and south
Tunisian regions infesting twigs and inducing heavy damage. The biology of the
insect as well as a morphological description of adult and preimaginal stages are
given.
The species has a feeding phase and a reproduction phase. The feeding
period begins in March where adults feed upon tree buds and boring caves along
the twigs just beneath the buds. The species always attacks healthy trees for
feeding during the spring, summer and autumn destroying either fruits or
vegetative buds.
The beetles stay inside the tunnel until early October then they begin to
abandon their feeding location seeking oviposition sites. They choose the pruned
pistachio branches or twigs, the damaged trunks or unhealthy branches or trees,
inside or outside the pistachio orchard to reproduce. The reproduction period
covers the whole year except the summer period owing to the rapid desiccation of
branches and twigs. This species has one generation per year but a long period of
oviposition and adult emergence are shown.
The species attacks only pistachio buds and twigs and reproduces only on
pistachio tree.
The most effective technique control is collecting and removing all pistachio twigs
and branches inside and outside the orchard in order to break down the
reproduction process.
Key words: Chaetoptelius vestitus, Biological cycle, pistachio, feeding tunnel.
------------------------------------------------------------------------------------------I. Introduction
Le pistachier cultivé, Pistacia vera L est un arbre rustique, peu
exigent. Il s’accommode facilement à des variations climatiques assez
importantes. Il valorise les sols pauvres, squelettiques et rocailleux des
régions du centre et du sud du pays, zones où la pluviométrie est faible pour
assurer la réussite d’autres cultures (Sfax, Kasserine, Sidi Bouzid,
Kairouan, Gafsa, Mahdia, …). En condition de sécheresse, l’arbre est
relativement plus résistant que l’olivier et l’amandier. Sa culture a
commencé à prendre de l’extension dans les années soixante-dix et couvre
actuellement une superficie d’environ 44000 hectares dont 42300 ha en sec
et 1700 ha en irrigué. Quatre vingt douze pour cent des vergers sont situés
dans les régions du centre et du sud du pays (Mzali et al., 2002).
2
Le Pistachier est soumis
soumis à des contraintes d’extension, ce qui
explique son faible rendement en Tunisie ; on peut citer d’une part les
contraintes techniques telles
les que la pollinisation, l’hétérogénéité
néité de la
floraison, la taille, le choix des variétés et d’autre part les attaques
ques de 2
groupes importants d’insectes ; les premiers attaquent les graines :
Megastigmus
mus pistaciae, Eurytoma plotnikovi et Ectomyelois ceratoniae
(Jerraya, 2003) et d’autres se développent sur rameaux ; il s’agit de
2 espèces de scolyte ; Carphoborus perrisi et Chaetoptelius vestitus
(observations des auteurs).
Ces dernières années, la recrudescence des populations du scolyte
Chaetoptelius (Hylesinus) vestitus s’est manifestée dans les régions du
centre et du sud du pays favorisée par des conditions de sécheresse
prolongées.
Du point de vue économique l’insecte est particulièrement nuisible
durant la phase alimentaire aux espèces du genre Pistacia (P.
P. vera, P.
terebinthus et P. lentiscus).. Les rameaux minés
minés par les galeries de nutrition
flétrissent
ssent rapidement puis se dessèchent
dessèchent complètement. Les dégâts sont
so
d’ordre direct et indirect:
- Dégâts directs
L’adulte fore la galerie alimentaire à travers le bourgeon qu’il détruit
au passage. La destruction du bourgeon à fleur induit une diminution
diminution de la
production et en cas de forte attaque, toute la production pourrait être
anéantie.. En cas d’attaque du bourgeon terminal, la croissance du rameau
est arrêtée.
- Dégâts indirects
La formation des galeries de
d nutrition dont la longueur peut atteindre
indre
celle du rameau infesté, provoque une rupture entre les bourgeons axillaires
et le bourgeon terminal, ce qui perturbe la circulation normale de la sève et
provoque un dessèchement progressif des rameaux (Fig.
(Fig 1).
Les galeries forées mettent à nu les tissus internes du rameau avec le
milieu extérieur, ce qui peut provoquer en contact avec l’air et l’eau le
développement d’agents
agents pathogènes de pourriture.
pourr
Fig. 1: Coupe longitudinale d’un rameau infesté (photo, Jardak)
3
Peu d’informations sont disponibles quant à la bio-écologie de cette
espèce. La présente note s’intéresse à l’étude de quelques caractéristiques
morphologiques et bio-écologiques de l’espèce et aux méthodes de lutte à
envisager.
2. Matériels et méthodes
2.1. Etude morphologique de C. vestitus
La littérature se rapportant à Chaetoptelius vestitus est pauvre.
Mulsant et Rey [Russo, 1926 cité par Balachowsky (1963)], ont décrit pour
la première fois l’espèce sous le nom de Hylesinus vestitus en 1860 dans les
environs d’Hyères en France. Balachowsky (1963) donne quelques
éléments relatifs à la morphologie des adultes et certains traits biologiques.
L’identification des adultes a été réalisée sur des individus issus de la phase
de nutrition et ramenés d’un verger infesté. Les stades embryonnaires et
post-embryonnaires sont issus d’un élevage permanent en conditions
naturelles au laboratoire d’entomologie de l’institut de l’olivier de Sfax.
L’élevage a été conduit dans des boîtes de forme carrée de 20x20x10 cm
(Longueur x Largeur x Hauteur) dans lesquelles on place des rameaux de
pistachier fraîchement coupés servant de support de reproduction.
2.2. Répartition géographique
Les prospections sont réalisées dans les régions du centre et du sud
de la Tunisie (Sidi Bouzid, Sfax, Gafsa, Gabès, Mahdia, Kairouan …) et
ont porté sur des observations visuelles des dégâts. Les rameaux et
branches infestés, ramenés au laboratoire, sont soit observés directement en
y identifiant les insectes, soit mis en cage et régulièrement contrôlés. La
présence de l’insecte peut être décelée l’année durant, soit au cours de la
phase alimentaire, soit au cours de la phase de reproduction.
2.3. Plantes hôtes
L’identification des plantes hôtes de C. vestitus a été réalisée sur le
terrain au cours des prospections phytosanitaires avec détection des dégâts
sur les espèces fruitières et sur olivier et également au laboratoire avec la
mise en élevage des adultes de C. vestitus sur des rameaux d’olivier, de
grenadier, d’amandier et de pêcher.
2.4. Etude du cycle vital de l’insecte
L’étude du cycle biologique de l’insecte a été entreprise dans un verger
situé à 17 Km au sud de la ville de Sfax sur la route menant vers Gabès. Il
s’agit d’un verger de pistachier de 70 arbres environ âgés de 19 ans où des
dégâts importants du scolyte ont été observés.
4
* La phase de nutrition
La technique d’échantillonnage consiste en un prélèvement
hebdomadaire de 20 rameaux effectué au hasard sur un nombre minimum
de 5 arbres répartis d’une façon homogène dans le verger et ce du 20 juin
2001 au 21 septembre 2002. Le volume de l’échantillon paraît suffisant en
raison d’une infestation homogène à travers les arbres et qui dépasse les
95 %.
Ramenés au laboratoire, les rameaux font l’objet de tri (rameau de
l’année, prolongement du rameau de l’année, longueur et nombre de
galeries). Ils sont ensuite observés sous loupe binoculaire, sont notés le
nombre de galeries, leur longueur et le nombre d’adultes vivants ou morts.
* La phase de reproduction
Etant donné que la phase de reproduction s’effectue sur bois coupé,
l’étude consiste à mettre sous les arbres chaque semaine et parfois tous les
quinze jours des fagôts pièges composés de 2 à 4 rameaux fraîchement
coupés. Chaque fagôt est déposé à chaque fois sous un arbre différent. Les
rameaux sectionnés font l’objet de mesures de leur longueur et leur
diamètre et sont contrôlés régulièrement en y relevant les trous d’entrées et
les trous de sorties du scolyte et de ses parasitoïdes.
2.5. Les facteurs de mortalité
Seule la mortalité naturelle au cours de la phase alimentaire a été
estimée et ce par le dénombrement des adultes morts. Quant au parasitisme
larvaire, son évaluation est rendue difficile en raison du développement
sous-cortical de l’insecte.
Les trous de sortie des parasitoïdes sont de faibles diamètres et se
localisent à proximité immédiate des trous de sortie du scolyte. Certains
fagôts pièges dont les adultes du scolyte ont commencé à émerger, sont
régulièrement ramenés au laboratoire pour y récupérer les adultes
émergeants du scolyte et de ses parasitoïdes.
3. Résultats et discussion
3.1. Etude morphologique
3.1.1. L’adulte
L’adulte de C. vestitus présente un corps de forme sub-cylindrique,
plus ou moins trapu environ deux fois et demi plus long que large. La
longueur varie de 2,4 à 3,5 mm (moyenne ± Ecart-type = 2.95 ± 0.30 mm ;
n= 16) et la largeur de 2,2 à 3,4 mm (moyenne ± Ecart-type =2.48±0.35
mm ; n= 16). Le corps présente une couleur fondamentalement grise tirant
vers le rouge et est recouvert d’une pubescence de couleur grise à la face
5
dorsale et plus claire à la face ventrale. La tête est
enfoncée dans le prothorax. Le pronotum est robuste,
rugueux, protégeant la tête en capuchon. Les antennes, les
pattes et les appendices buccaux
bucca sont de couleur rougebrun (Fig. 2).
). L’antenne est composée de 7 articles avec
une massue antennaire
naire à 3 articles.
Fig. 2: Adulte de C. vestitus (photo Braham)
3.1.2. L’œuf
Il est de couleur blanc-ivoire
blanc ivoire brillant de forme elliptique plus ou
moins globuleux et mesure 0,9 mm de long sur 0,6 mm de large (Fig.
(Fig 3).
L’œuf qui vient d’être pondu, mélangé
m langé à des débris de sciure, présente un
chorion mou et peu résistant. Les œufs sont déposés dans des petites
encoches latérales de part et d’autre de la galerie maternelle.
Fig. 3: Oeufs
ufs de C. vestitus (photo, Braham)
3.1.3. La larve du premier stade
La larve néo-née
née à peine éclose présente
pr
une couleur blanc-jaunâtre,
jaunâtre,
pliée en forme d’arc, dépourvue d’yeux, les mandibules
mandibules sont de couleur
rouge- orangé (Fig. 4).
Fig. 4: Larves du premier stade de C. vestitus
3.1.4. Laa larve du deuxième stade
Elle présente la même coloration que la larve du premier stade et
mesure environ 1,1 mm (Fig.
(Fig 5).
6
Fig. 5: Larves du deuxième stade de C. vestitus (photo, Braham)
3.1.5. La larve du troisième stade
Elle mesure en moyenne 1,8 mm et présente sensiblement la même
couleur que la larve du deuxième stade.
3.1.6. La larve du quatrième stade
Elle présente une longueur moyenne de 2,3 mm. La forme de la tête
est elliptique.
s
3.1.7.. La larve du cinquième stade
La couleur du corps est blanche
tirant vers le jaune avec une longueur
moyenne de 3,34 mm (Fig. 6).
6
Fig. 6. Larve du dernier stade et une
nymphe en début de formation (photo,
Braham)
3.1.8. La nymphe
La jeune nymphe présente une couleur blanche jaunâtre
jaun
de faible
dimension par rapport à la larve du dernier stade,
stade longue de 3,26 mm
environ et large de 1,34 mm.
3.2. Distribution géographique
L’insecte est réparti
parti dans toute la zone de végétation des Pistacia du
sud de l’Europe, dans la région circumcircum méditerranéenne du Proche
roche orient
et du Moyen
oyen orient (Balachowsky 1963). Il est signalé en Grèce comme
ravageur important par Mourikis et al., (1998).
En Tunisie, C. vestitus est présent du centre au sud et sa répartition
peut être étendue à toutes les régions où les espèces du genre Pistacia sont
présentes ; on peut affirmer qu’il ne peut y avoir de limites géographique ou
climatique et le ravageur peut être accidentellement introduit par le transfert
7
du matériel végétal infesté
nfesté et sa reproduction exige la présence des
branches et rameaux du pistachier en voie de dessiccation.
d
Il est clair que
l’espèce peut être présente dans toute la Tunisie ou au moins y est capable
de se développer et ce en relation avec la distribution des espèces cultivées
et spontanées du genre Pistacia.
Il est surtout inféodé au pistachier cultivé Pistacia vera du centre au
sud (régions
égions de Sfax, Gafsa, Sidi Bouzid, Mahdia, Kairouan…) ; cependant
les degrés d’infestation varient énormément selon les régions
régions et surtout
selon le degré d’entretien et l’état sanitaire du verger.
3.3. Plantes hôtes
Nos prospections ont porté sur les arbres fruitiers présents dans les
régions du centre et du sud du pays et sur plusieurs espèces du genre
Pistacia dont principalement
ment Pistacia vera. L’insecte y est présent et
s’attaque vigoureusement aux bourgeons et rameaux de Pistacia vera,, P.
atlantica et P. terebinthus.
A l’état naturel, on n’a jamais rencontré l’espèce sur olivier.
Cependant
endant des essais d’infestation
d’infes
artificielle conduits au laboratoire sur
jeunes plants d’olivier, mettant en contact des adultes issus d’élevage en
présence des jeunes rameaux dans des bouteilles en plastique, ont montré
que les individus pouvaient se nourrir des extrémités
extré
des rameaux
meaux en y
creusant des galeries (Fig. 7).
).
Des essais de reproduction sur des branchettes d’olivier mises dans
des boîtes en présence d’adultes
adultes matures,
matures ont montré que les insectes
arrivent à creuser des galeries de reproduction (0,6 cm de long en
moyenne). Le décorticage des trous d’entrée n’a jamais révélé
lé la présence
d’œufs. Par conséquent, on peut affirmer que C. vestitus ne peut pas se
reproduire sur rameaux d’olivier et ce vraisemblablement à cause du
durcissement rapide du bois.
Des essais de reproduction au laboratoire sur
bois d’amandier, d’abricotier et de grenadier n’ont
pas également donné de suite.
Par ailleurs, Farivar-Mehin
Mehin (2002) signale que
l’insecte est réparti dans toutes les régions de l’Iran.
Davatchi (1958) cite des auteurs italiens et
russes qui considèrent ce scolyte comme une espèce
polyphage attaquant Olea europea,
europea Juniperus, Pinus,
Acer campestris, Fraxinus
raxinus excelsior.
excelsior
Fig. 7: Infestation artificielle sur rameau d’olivier (photo, Braham)
8
3.4. Etude du cycle biologique de l’insecte
L’insecte évolue en 2 phases bien distinctes : une phase de nutrition
et une phase de reproduction.
* La phase de nutrition
La phase de nutrition se déroule sur les rameaux de l’année dès leur
formation (à partir du mois d’avril, variable en fonction des latitudes et des
conditions climatiques). Cette phase peut se prolonger tard dans la saison
jusqu’au débourrement des bourgeons de l’année suivante attestant qu’une
certaine fraction de la population imaginale reste toute l’année dans la
galerie de nutrition. Les adultes peuvent ainsi rester abrités pendant une
longue période dans l’axe des pousses des Pistacia dans des logettes
spéciales abritant des individus isolés. Ils peuvent ainsi hiberner et /ou
estiver.
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23-06-2001
Longueur (cm)
Les galeries de nutrition sont présentes toute l’année dans les
rameaux échantillonnés témoignant d’une activité continue de l’insecte. La
longueur moyenne, toutes dates confondues est de 1,34± 0,75 cm. La
longueur moyenne maximale des galeries est enregistrée le 5 janvier 2002
avec 2.75 cm (Max = 4.1 cm, Min= 0.6 cm) alors que la minimale est
observée dans l’échantillon du 12 avril 2002 avec 0.16 cm (Max = 0.3 cm,
Min = 0.1 cm) sur de très jeunes pousses nouvellement formées (Fig. 8).
Da te s
M oyenne
M ax
M in
Fig. 8: Evolution temporelle des longueurs des galeries de nutrition
* La Phase de reproduction
Pour se reproduire, C. vestitus doit quitter sa logette de nutrition pour
s’installer sur les branches des arbres en voie de dépérissement et sur rameaux
fraîchement coupés. La période optimale de reproduction se situe vers la fin de
l’automne, période correspondant au ralentissement de la circulation de la
sève. Les rameaux ayant une section moyenne de 1 à 3 cm sont les plus
colonisés. Le bois parfaitement sain, imbibé de résine ne lui convient pas, pas
plus que les rameaux absolument secs et dépourvus de sève.
9
La phase de reproduction s’effectue sur des rameaux fraîchement coupés
(âgés de préférence
nce de 1 à 24 jours) et également sur les rameaux dénudés où
la sève circule mal. Les rameaux des branches sectionnées par le vent ou par
toute action mécanique, sont rapidement colonisés par les adultes en
en quête de
site de reproduction (Fig. 9).
Fig. 9: Trous de sortie de C. vestitus sur bois coupé (photo, Braham)
Le suivi de l’activité de l’insecte par l’installation des rameaux pièges
durant une année (du 31 mai 2002 au 03 juin 2003) et les
le relevés
relevé
hebdomadaires des trous d’entrée sont consignés au tableau I (pour faciliter la
lecture,, les valeurs présentées sont cumulées par mois) permettent
permet
de tirer les
commentaires suivants:
● Les rameaux installés fin maimai juin ont été colonisés par les adultes
courant juin- juillet avec un maximum début juin et une légère fraction de la
population résiduelle a pu entrer en phase de reproduction tard soit en août septembre.
● Les rameaux mis en place en été (du 23 juillet au 7 septembre) sont
délaissés par les adultes (absence de trous d’entrée) attestant d’une activité de
reproduction nulle en rapportt avec un dessèchement
dess chement rapide du support végétal
ou alors un phénomène d’estivation imaginale. Par contre les rameaux
d’automne, installés à partir du 21 septembre sont colonisés durant les mois
d’octobre
obre et novembre (tableau I). Il en est de même pour les fagôts
fag déposés en
hiver qui se trouvent également colonisés.
● Il se passe comme si les périodes favorables d’entrée en
reproduction étaient
ient l’automne, l’hiver et le printemps avec des entrées
continues
inues en relation étroite avec la présence de bois réceptif. Une fraction de
la population qui, ne trouvant pas les conditions favorables en automne,
automne serait
astreinte de se reproduire en fin de printemps mais nécessairement avant
l’avènement de la période estivale (dans le cas présent avant fin mai).
10
Tab. I. Effectifs mensuels cumulés des trous d’entrée des adultes du scolyte en
phase de reproduction en fonction de la date de mise en place des fagôts pièges
Mois de contrôle
Dates
d’installation
du fagôt
Juin
2002
Juillet
2002
Août
2002
Sept
2002
Oct.
2002
Nov.
2002
Déc.
2002
Janv.
2003
Fév.
2003
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21-05-2003
0
11
Tab. II. Durée de présence des trous d’entrée (TDE) et des trous de sortie
(TDS) en rapport avec la date de mise en place des fagôts pièges.
Dates d’installation
du fagot *
31/5/02
7/6/02
11/6/02
18/6/02
29/6/02
6/7/02
13/7/02
23/7/02
3/8/02
10/8/02
17/8/02
23/8/02
31/8/02
7/9/02
21/9/02
14/10/02
28/10/02
11/11/02
18/11/02
25/11/02
3/12/02
9/12/02
16/12/02
23/12/02
30/12/02
7/1/2003
14/1/03
Troues d’entrée/
de sortie
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
TDE
TDS
Début
7/6/02
0
11/6/02
0
18/6/02
27/7/02
0
0
9/7/02
0
23/7/02
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
7/10/02
0
28/10/02
16/4/03
4/11/02
23/4/03
18/11/02
8/4/03
25/11/02
0
9/12/02
23/4/03
16/12/02
6/5/03
16/12/02
6/5/03
23/12/02
26/3/03
30/12/02
13/3/03
7/1/03
30/4/03
14/1/03
23/4/03
20/1/03
15/5/03
12
Max
29/6/02
0
29/6/02
0
22/6/02
27/7/02
0
0
9/7/02
0
23/7/02
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
14/10/02
0
11/11/02
23/4/03
4/11/02
23/4/03
18/11/02
23/4/03
25/11/02
0
16/12/02
6/5/03
16/12/02
6/5/03
16/12/02
6/5/03
23/12/02
6/5/03
27/1/03
28/5/03
8/3/03
15/5/03
27/1/03
15/5/03
27/1/03
21/5/03
Fin
9/7/02
0
17/8/02
0
17/8/02
11/11/02
0
0
23/7/02
0
3/8/02
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4/11/02
0
9/12/02
10/5/03
3/12/02
10/5/03
16/12/02
24/5/03
7/1/03
0
27/1/03
21/5/03
20/1/03
28/5/03
27/2/03
24/5/03
7/1/03
21/5/03
19/3/03
2/7/03
19/3/03
3/6/03
13/3/03
6/6/03
26/3/03
27/6/03
20/1/03
TDE
27/1/03
27/1/03
8/4/03
TDS
10/5/03
21/5/03
27/6/03
27/1/03
TDE
3/2/03
19/2/03
19/3/03
TDS
6/5/03
3/6/03
25/6/03
3/2/03
TDE
10/2/03
10/2/03
13/3/03
TDS
23/4/03
23/4/03
23/4/03
10/2/03
TDE
19/2/03
19/2/03
8/4/03
TDS
16/4/03
21/5/03
18/6/03
19/2/03
TDE
27/2/03
27/2/03
19/3/03
TDS
10/5/03
21/5/03
27/6/03
27/2/03
TDE
8/3/03
8/3/03
19/3/03
TDS
15/5/03
21/5/03
27/6/03
8/3/03
TDE
13/3/03
19/3/03
15/5/03
TDS
24/5/03
28/5/03
02/7/03
13/3/03
TDE
19/3/03
2/4/03
8/4/03
TDS
24/5/03
6/6/03
2/7/03
19/3/03
TDE
26/3/03
26/3/03
23/4/03
TDS
28/5/03
6/6/03
25/6/03
26/3/03
TDE
02/4/03
2/4/03
10/5/03
TDS
3/6/03
11/6/03
2/7/03
2/4/03
TDE
8/4/03
8/4/03
10/5/03
TDS
6/6/03
10/6/03
10/7/03
12/4/03
TDE
16/4/03
23/4/03
6/6/03
TDS
11/6/03
21/6/03
10/7/03
16/4/03
TDE
23/4/03
23/4/03
23/4/03
TDS
25/6/03
2/7/03
10/7/03
30/4/03
TDE
10/5/03
11/6/03
11/6/03
TDS
2/7/03
10/7/03
01/8/03
6/5/03
TDE
0
0
0
TDS
0
0
0
10/5/03
TDE
0
0
0
TDS
0
0
0
21/5/03
TDE
0
0
0
TDS
0
0
0
* Sont rapportées ici uniquement les données relatives à un seul rameau de chaque fagôt piège ; à
titre d’exemple le rameau mis en place le 11/6/02, on y relève des TDE à partir du 18/6/02 alors que
les TDS commencent à apparaître à partir du 27/7/02.
Dans le tableau II sont rapportés les limites de la phase de reproduction
matérialisées par des trous d’entrée (TDE) et des trous de sortie (TDS) en
relation avec la date de mise en place des fagôts pièges et ce durant une année
(du 31/5/02 au 21/5/03). Il est clair que la phase de reproduction effective de
l’insecte se situe en dehors des périodes estivales. La durée de réceptivité du
bois pour l’entrée en phase de reproduction détectée par le forage des trous
d’entrée varie de 1 à 11 semaines et ce en relation avec l’époque de l’année. La
durée la plus longue se situe en hiver et la plus courte au début de l’été. Ceci
s’explique par les conditions de l’environnement traduisant une dessiccation
rapide du fagôt piège mis en place en fin de printemps-été par rapport à celui
déposé en automne-hiver.
Les chaleurs estivales provoquent une dessiccation rapide des
branches et rameaux les rendant pratiquement non attractifs aux adultes. La
dessiccation rapide de ceux-ci freine le cheminement des larves dans les
galeries et provoquent leur mort.
13
L’intervalle de sortie (TDS) varie de 2 à 15 semaines (moyenne = 6 ±3
semaines) (abstraction faite du fagot piège du 3/2/03 où des sorties ont été
uniquement enregistré le 23/4/03). Les rameaux mis en place en hiver
présentent les sorties les plus échelonnées
échelonnées (7 à 9 semaines) par rapport à ceux
mis en place en automne ou au printemps (2 à 4 semaines).
Dans la nature, il semble donc y avoir une seule génération
génération par an avec
des entrées et dess sorties très échelonnées. De même en Iran, Farivar-Mehin
Mehin
(1983) rapporte que C. vestitus évolue en une seule génération par an avec des
d
pontes débutant en automne, la
la durée d’une génération variant de 85 à 191
jours. Par contre en Irak, Rizk et Abdullah (1981) signalent le déroulement de
deux générations avec hibernation des adultes et des larves âgées alors que
l’estivation concerne les adultes seulement.
Au laboratoire, il est possible d’avoir plusieurs générations successives.
Dans des boîtes d’élevage on a pu obtenir 3 générations
générations en l’espace de 8 mois
avec à chaque fois l’introduction
introduction de nouveaux rameaux fraîchement
sectionnés.
Selon Balachowsky (1963), en Italie méridionale, les adultes de
C. vestitus apparaissent en avril-mai
avril
et essaiment sur des Pistacia sauvages ou
cultivés pour débuter la phase alimentaire.
En Iran, C. vestitus est uniquement présent sur les espèces du genre
Pistacia et paraît avoir une seule génération par an, mais les adultes sont
présents pendant une grande partie de l’année (Davatchi, 1958).
3.5. Les facteurs de mortalité
3.5.1. Le parasitisme
Une seule espèce de parasitoïde a été
collectée à partir des rameaux infestés par C.
vestitus mis en cage dans la nature. Il s’agit de
Cheiropachys
colon
Westw.
(Hym.,
Cleonymidae) (Fig.10).
). L’action de ce
parasitoïde paraît négligeable.
L’action de ce parasitoïde est décelable
déc
par la présence des trous de sortie identifiables
par leur faible diamètre sur des rameaux servant
de reproduction. Le même parasitoïde se
développe sur le Neiroun
eiroun de l’olivier
l’olivi
(Phloeotribus
Phloeotribus scarabaeoïdes Bern. (Jerraya,
2002).
Fig. 10: Cheiropachys colon Westw.(Hym., Cleonymidae), parasitoïde de
C. vestitus
14
3.5.2. La mortalité naturelle
Le pourcentage de mortalité représenté par le rapport du nombre
d’adultes morts sur le total des imagos observés est de 3,20 %, ce faible
taux de mortalité naturelle est enregistré uniquement dans 30 % des dates
de contrôle. Le pourcentage de mortalité naturelle le plus élevé (le 10 mai
2002 avec 33,33 %) est relevé sur une population naturelle en effectifs très
faibles (tableau III).
Tab. III: Mortalité imaginale dans les galeries de nutrition
Dates
Nombre d'adultes vivants*
23-06-2001
45
21-07-2001
17
22-09-2001
61
06-10-2001
41
17-10-2001
45
23-10-2001
16
03-11-2001
22
08-11-2001
11
17-11-2001
29
24-11-2001
17
01-12-2001
13
07-12-2001
23
13-12-2001
8
22-12-2001
16
29-12-2001
11
05-01-2002
21
12-01-2002
7
19-01-2002
7
26-01-2002
13
02-02-2002
10
09-02-2002
10
16-02-2002
13
27-02-2002
1
09-03-2002
12
18-03-2002
14
27-03-2002
4
03-04-2002
9
12-04-2002
8
19-04-2002
4
25-04-2002
1
02-05-2002
1
10-05-2002
2
18-05-2002
41
24-05-2002
48
31-05-2002
40
07-06-2002
18
15-06-2002
59
22-06-2002
41
29-06-2002
20
06-07-2002
43
13-07-2002
23
20-07-2002
38
27-07-2002
27
10-08-2002
27
17-08-2002
28
23-08-2002
16
31-08-2002
32
07-09-2002
32
13-09-2002
41
21-09-2002
21
* Echantillon de 20 rameaux
Nombre d'adultes morts
Pourcentage de mortalité
0
0
0
1
1
0
0
0
1
0
0
0
1
2
1
2
1
0
0
0
2
4
0
2
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
2
0
15
0
0
0
2,38
2,17
0
0
0
3,33
0
0
0
11,11
11,11
8,33
8,69
22,22
0
0
0
16,66
23,52
0
14,28
0
0
0
0
0
0
0
33,33
0
0
0
5,26
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
3,03
0
4,65
0
3.6. Les moyens de lutte
Partant de l’étude bioécologique de l’insecte, nous pouvons proposer
les méthodes de lutte suivantes :
● En premier lieu, l’état de propreté du verger est un élément
déterminant dans l’infestation par le scolyte, il y a lieu de maintenir la
parcelle et les environs propres. Il est nécessaire de ramasser le bois de
taille et le brûler.
● En octobre- novembre, procéder au sectionnement et à l’incinération
des rameaux infestés de l’année. Cette période correspond au début de la
chute des feuilles et au ralentissement de la circulation de la sève. Les
adultes sont encore dans les logettes nutritionnelles. Les rameaux infestés
sont reconnaissables par la quasi-absence des bourgeons axillaires qui sont
partiellement ou totalement dévorés et par la présence d’une sorte de boule
d’excréments mélangés avec de la résine. Cette technique permet
d’empêcher les adultes de quitter la logette de nutrition et d’aller coloniser
les rameaux de meilleure section pour déclencher la phase de reproduction.
● En janvier - février, les branches et/ou rameaux de pistachier (cultivé
ou spontané) laissés dans le verger ou aux alentours devraient être ramassés
et rapidement incinérés et ce impérativement avant la fin mars (avant le
débourrement des bourgeons sur l’arbre).
● Des fagôts pièges peuvent être utilisés en automne, en hiver et au
printemps. La technique consiste à couper des rameaux et des branches (il
est préférable d’utiliser des organes de diamètre supérieur à 2 cm) et les
mettre sous les arbres. Ils serviront à attirer les adultes pour se reproduire. Il
est important que le séjour de ces branches ne devra en aucun cas dépasser
les 6 semaines, faute de constituer une source d’infestation supplémentaire.
● La lutte chimique dirigée contre les adultes n’a pour l’instant donné
aucun résultat significatif (Braham, données non publiées). Les insecticides
doivent être appliqués dès l’essaimage et par conséquent avant la
pénétration des adultes dans les galeries ; dépassé ce stade, il est très
difficile d’atteindre les insectes dans leurs logettes. Les traitements sont
rendus encore plus difficiles du fait de la sortie échelonnée des imagos.
4. Conclusion
Dans les conditions normales, le scolyte du pistachier est
généralement considéré comme une espèce secondaire étant donné qu’il ne
peut se reproduire que sur les rameaux et branches affaiblis ou sur du bois
fraîchement coupé. En revanche, dans les régions arides et semi-arides en
années de sècheresse, il peut devenir un ravageur redoutable causant des
dégâts importants en raison des morsures nutritionnelles occasionnées aux
bourgeons et rameaux parfaitement sains pouvant menacer la survie de
l’arbre.
16
L’étude du cycle biologique de ce scolyte dans les régions du centre
et du sud tunisien, a révélé que les jeunes adultes émergent vers la fin du
mois de mars-début avril et ne tardent pas à se porter sur les jeunes
bourgeons qu’ils détruisent occasionnant ainsi des dégâts directs au végétal,
puis ils creusent des galeries dans les rameaux en se nourrissant de leur
contenu médullaire provoquant leur affaiblissement. Cette situation se
poursuit jusqu’en automne, période marquée par un ralentissement de la
circulation de la sève à partir de laquelle une fraction de la population
imaginale va quitter sa logette nutritionnelle dans les rameaux pour se
rabattre sur les rameaux et branches affaiblis et sur du bois de taille
entreposé amorçant la phase de reproduction en fin d’automne.
La lutte contre ce ravageur est indispensable et requiert surtout des
méthodes culturales en particulier l’entretien et le nettoyage du verger et
des alentours. La technique de lutte par fagôts pièges paraît la plus efficace
et la plus commode.
Références Bibliographiques
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Traité. Tome I. Masson et Cies Editeurs. 1390 pages.
Davatchi A.G., 1958. Etude biologique de la faune entomologique
des Pistacia sauvages et cultivés. Rev. Pat. Veg. Ent. Agr. (1) : 1-81.
Farivar-Mehin H., 1983.The study of Hylesinus vestitus in province
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College of Agriculture. University of Tehran. 3-7 September 1983. p. 59-60
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denrées stockées en Afrique du Nord. Leur biologie, leurs ennemis naturels,
leur dégâts et leur contrôle. Edition Climat Pub. 416 pages.
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en Tunisie. Volume 2. Les arbres à noyaux et le palmier dattier. 240 p.
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pistachio bark-beetle Chaetoptelius vestitus Muls (Coleoptera : Scolytidae)
in Iraq. Mesopotamia Journal of Agriculture 16(2). Abstract.
17