communiqué de presse

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communiqué de presse
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Objet
Exposition
Le vodou, un art de vivre
Musée d’ethnographie de Genève
Du 5 décembre 2007 au 31 août 2008
Ouvrir le dossier du vodou haïtien, c’est ouvrir une immense boîte noire. Surgissent
pêle-mêle odeurs étranges, zombies errants, scènes de possession, objets d’art brut,
fantasmes sur la sauvagerie, un peu d’amour et de jalousie, quelques crânes humains,
de grandes productions hollywoodiennes, deux ou trois poupées plantées de leurs
épingles, un parfum de mystère, des notes africaines, une nation d’esclaves libérés,
sans oublier des dictateurs sanguinaires et quelques coups d’État...
Le vodou refuse la mise en boîte. Touchant à des domaines tellement variés, il ne se
laisse pas enfermer dans les catégories classiques de «religion» ou de «culture». Le
vodou brise les cadres, dépasse la rationalité qui cherche à le saisir et remplit l’espace
de son évanescence et de son vertigineux parfum. Comment dire cet ensemble disparate, hétéroclite et dynamique? Comment exposer le débordement de vie? Comment
montrer l’invisible? Comment exposer ce qui refuse l’exposition?
C’est grâce au partenariat établi avec la Fondation pour la préservation, la valorisation
et la production d’œuvres culturelles haïtiennes (FPVPOCH) que le MEG accueille en
première mondiale la plus importante collection haïtienne d’objets vodou, rassemblée
par Marianne Lehmann. Le formidable patrimoine réuni par cette Suissesse, installée à
Port-au-Prince depuis 1957, témoigne non seulement de l’incroyable vitalité de la
culture haïtienne, mais il nous interroge surtout sur notre propre rapport au monde et à
l’existence.
INTRODUCTION
Marianne Lehmann, dans sa maison de Port-au-Prince, collectionne depuis plus de
trente ans des objets vodou. Sa passion, son regard, son abnégation et – pour reprendre ses termes – ses «sacrifices» ont transformé son «obsession» en acte de sauvegarde majeur et unique au monde d’une culture matérielle encore peu connue.
L’exposition «Le vodou, un art de vivre» du Musée d’ethnographie de Genève (MEG)
et le catalogue qui l’accompagne ont pour double but de présenter cette collection aux
regards des amateurs du monde entier et de rendre hommage à l’extraordinaire travail
effectué par la Suissesse exilée depuis 1957 dans l’«île magique».
Ceux qui connaissent Haïti auront vite fait de se demander comment il se fait qu’une
telle collection puisse être rassemblée et préservée dans un pays sujet aux turbulences, aux renversements de gouvernements, aux dechoukaj anarchiques et imprévus
ou aux catastrophes naturelles? Assurément, c’est une sorte de miracle. Pour Marianne Lehmann, cela pourrait constituer une des preuves de la puissance des objets
qu’elle préserve. Pour nous autres muséologues, conservateurs ou amateurs, c’est
l’occasion de montrer et de faire connaître un art haïtien qui ne jouit pas encore de la
réputation de la statuaire africaine ou asiatique.
Marianne Lehmann a formé autour d’elle une fondation chargée de la gestion de la
collection: c’est que le travail à fournir s’annonce colossal. Lorsqu’elle achète des pièces, Marianne Lehmann récolte en même temps une série d’informations les concernant, mais que les circonstances ne lui laissent pas toujours le temps de mettre sur
papier. Dès lors, c’est avant tout sa mémoire qu’il faut, dans un premier temps, consigner, ordonner, répertorier, afin que les précieuses informations qu’elle continue
d’emmagasiner puissent être léguées aux générations futures. Mais le travail ne
s’arrête pas là: car où la mémoire s’avère défaillante ou simplement lacunaire pour des
recherches scientifiques de qualité, les investigations s’annoncent longues et périlleuses. Qui sont les artistes qui ont oeuvré à la création de ces objets? De quelles périodes historiques datent-ils? Quelles sont leurs fonctions, leurs significations, leurs symboliques? Dans quels contextes sont-ils utilisés? Sont-ils d’ailleurs toujours utilisés?
Autant de questions appelant des réponses qui permettront à cette collection de prendre tout son sens et sa valeur dans les années à venir.
La Fondation pour la préservation, la valorisation et la production d’oeuvres culturelles
haïtiennes (FPVPOCH), qui doit prendre en charge ce travail, s’occupe pour l’instant
des tâches les plus urgentes d’inventaire et de sélection des pièces pour les expositions à l’étranger. La FPVPOCH a pour objectif, in fine, la création d’un musée permanent du vodou haïtien sur ses propres terres. Il est difficile de rêver plus bel avenir pour
les pièces de la collection Lehmann: un tel musée rendrait hommage à l’ensemble des
pratiquants de la religion vodou, qui reste empêtrée dans les clichés renvoyés par un
Occident prompt au dénigrement – culte de «nègres», de «sauvages» ou de «barbares».
À la suite d’un voyage des deux commissaires genevois, Jacques Hainard et Philippe
Mathez, à Port-au-Prince, Marianne Lehmann et la FPVPOCH, notamment Didier Dominique et Rachel Beauvoir-Dominique, ont proposé une première sélection de plus de
300 pièces parmi les 3000 de la collection. Grâce au regard aiguisé d’Arnaud Robert,
membre de l’équipe de conception du MEG, ce choix a pu être complété de quelques
pièces particulièrement importantes lors des préparatifs du transport dans la maison de
Marianne Lehmann à Port-au-Prince.
Il n’y a pas lieu de relater ici l’aventure de l’acheminement des pièces en Europe. Soulignons simplement la complexité de l’opération, menée par une entreprise helvétique
spécialisée dans le transport d’objets d’art (Harsch Transports à Genève). L’ensemble
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des objets franchissait pour la première fois l’Atlantique et est aujourd’hui présenté à
l’occasion d’une première mondiale qui fera date.
Le déplacement de ces objets, dans un premier temps du contexte rituel haïtien à la
maison de Marianne Lehmann, puis de chez la collectionneuse à l’espace muséal occidental, pose des questions sans doute insolubles lorsqu’il s’agit de préparer une exposition. Si, pour toutes les pièces ethnographiques, il est impossible, et surtout peu
souhaitable, de mimer au musée les contextes d’origine des objets, le choix du discours à tenir sur ces pièces mystérieuses n’en est pas moins cornélien. Non que le
sens général nous échappe, mais bien que l’exposition est, en soi, la marque d’un processus social qui change le sens et la fonction des objets présentés. Voyons donc de
plus près la façon dont nous avons décidé de régler les problèmes liés à l’exposition de
la collection Lehmann.
Nos choix de narration et de mise en scène ont été guidés par un principe: celui
d’affirmer clairement une position, un discours, conçus au MEG, 65 boulevard CarlVogt, à Genève. Il s’agissait de refuser la présentation faussement objective d’un vodou qui nous échappe et d’éviter ainsi de livrer aux spectateurs des clés
d’interprétation trop strictes, afin de préserver la nécessité pour chaque visiteur de
questionner notre discours comme ses propres réactions et représentations. Autrement
dit, nous ne faisons pas une présentation du vodou «en général», mais bien de notre
regard particulier sur le vodou haïtien, et plus précisément sur la collection d’objets
vodou de Marianne Lehmann. La prétention omnisciente du musée didactique, du musée professeur, se trouve ainsi remplacée par cette autre prétention, bien plus intéressante à notre avis: faire réfléchir et réagir le spectateur sur un discours engagé. Puisque le donné dont nous avons hérité est déjà largement partial, nous avons fait le pari
d’assumer pleinement cette partialité. Leiris n’affirmait-il pas que seul le cumul de subjectivités est à même d’assurer l’objectivité?
Le scénario de notre exposition s’est construit autour d’une trame narrative claire: un
poème de Charles Baudelaire, Le Flacon. Que Baudelaire ait été initié au vodou, certains le suggèrent: sa muse et compagne de vingt ans, Jeanne Duval, était en tout cas
originaire de Jacmel, au sud d’Haïti. Et certains de ses poèmes, dont Le Flacon, prennent une ampleur insoupçonnée lorsqu’ils sont relus sous l’angle du vodou: ce à quoi
nous nous sommes attachés. Cette lecture nous a permis de filer une double métaphore: d’une part, entre certaines activités vodou qui cherchent à maîtriser l’autre (esprits, morts, divinités, forces, etc.) dans des objets aux formes suggestives de contenants et notre propre activité de muséographes; d’autre part, entre la conscience de
l’impossibilité de maîtriser parfaitement l’autre chez les vodouisants et notre propre
conscience des limites de tout exercice ethno-muséographique. Voyons cela de plus
près.
Toute une série d’objets de la collection Lehmann, objets dont l’importance est première dans les activités des pratiquants vodou, sont des contenants, des récipients, ne
renfermant généralement à l’intérieur aucune matière visible. Ils sont pourtant dûment
fermés: non seulement ils sont le plus souvent parés de décorations variées qui interdisent au regard de pénétrer à l’intérieur, mais, de plus, ils peuvent être entourés de
cordes, de chaînes, de liens divers qui suggèrent la puissance de la matière invisible
qu’ils contiennent. Ces objets ont bien pour fonction de contenir: la force des autres,
leur âme, une divinité, un loa. Peu importe, ils contiennent, et c’est bien là l’essentiel.
Les désirs de maîtrise et d’enfermement ne sont-ils pas propres également à notre
activité de muséographes? Ces flacons, ces contenants qui sont au coeur de la collection Lehmann, et au coeur des pratiques vodou, ne sont-ils pas de belles métaphores
des musées? C’est en tout cas le postulat que nous faisons.
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Mais le vodou ne se contente pas de vouloir enfermer. Il affirme en plus son incapacité
à le faire de manière absolue et définitive. À certains égards, le «travail» qui consiste à
maîtriser les autres évoque le mythe de Sisyphe: c’est un éternel recommencement.
Les histoires de zombies, entre autres, le disent clairement: rien n’est jamais acquis à
celui qui réussit à capturer l’âme d’un mort dans un contenant particulier. Si ses efforts
peuvent payer, ils n’en sont pas moins, à long terme, voués à l’échec. Il est possible de
s’en convaincre par la récurrence des formes et des objets précités. Tous sont là pour
dire à la fois l’essai, la volonté et le désir de maîtriser, tout en rappelant l’immensité et
la vacuité de la tâche. Affirmation qui fait écho à celle de Baudelaire, pour qui «toute
matière est poreuse»: il faut enfermer, certes, mais il ne faut pas être naïf quant à
l’étanchéité du contenant.
Cette forme d’humilité devant l’effort, cette affirmation essentielle de l’incapacité finale
à faire pleinement ce pour quoi sont prévus offrandes et rituels, nous permettent de
tisser la seconde métaphore de notre propos. En tant que muséographes, nous
connaissons sans doute mieux que quiconque la difficulté qu’il y a à faire tenir l’altérité
dans un espace figé et confiné tel que des salles d’exposition. Chercher à dire le vodou
dans les salles du MEG est en soi un effort nécessaire, mais croire que cet effort
puisse atteindre une forme de plénitude et d’exhaustivité est illusoire.
C’est ainsi que nous affirmons sans complexe la difficulté de notre exercice et, surtout,
son inéluctable partialité: peut-être aurons-nous réussi à hisser momentanément notre
pierre sur la cime d’une montagne, mais nous ne sommes pas dupes de la fragilité de
l’équilibre atteint. Autrement dit, si le vodou se laisse capturer, le temps d’une exposition, dans les murs de notre musée, il aura tôt fait de démentir l’ensemble des discours
que nous aurons pu tenir, de nous échapper et de se reconstruire, de se transformer et
de se réinventer de nouvelles formes et manières d’être. C’est bien ce caractère insaisissable, ce processus permanent, qu’il nous a paru essentiel de mettre en avant dans
notre exposition, autant en tout cas que l’essence du vodou que nous essayons de
capturer.
Nous aurions pu en rester là: bel exercice de style que de dessiner un parallèle entre
une pratique exotique, le texte d’un poète français du XIXe siècle et notre activité muséographique. Mais le spectateur en aurait sans doute tiré une légitime frustration: les
musées d’ethnographie n’ont-ils pas pour mission de donner à voir, d’expliquer les
pratiques des autres plutôt que de porter un regard narcissique sur eux-mêmes? C’est
que la force de la métaphore ne tient pas seulement à sa capacité de nous parler des
musées, mais bien, par un effet de symétrie, de nous parler du vodou lui-même et, plus
généralement, de l’universalité de certaines manières de faire et de penser le monde.
L’intérêt de la double métaphore avancée dans cette exposition tient ainsi au fait
qu’elle nous donne un regard novateur sur le vodou et sur ses artefacts. Non que les
fonctions des objets – et notamment ceux qui sont des contenants – soient méconnues, mais parce que la métaphore propose de comparer ces pratiques d’apparence
lointaine à d’autres pratiques, connues et institutionnalisées, que nous côtoyons au
quotidien.
***
Une exposition itinérante
L’exposition «Le vodou, un art de vivre» du Musée d’ethnographie de Genève (MEG)
est réalisée en partenariat avec la Fondation pour la préservation, la valorisation et la
production d'œuvres culturelles haïtiennes (FPVPOCH), dépositaire à Port-au-Prince
de la Collection Marianne Lehmann. Après sa première à Genève, l'exposition sera
présentée, lors d'une tournée européenne, notamment au Tropenmuseum - Royal Tropical Institute d'Amsterdam (Pays-Bas) et à l'Übersee-Museum de Brême (Allemagne).
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POÈME
Le Flacon
Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu’ils pénètrent le verre.
En ouvrant un coffret venu de l’Orient
Dont la serrure grince et rechigne en criant,
Ou dans une maison déserte quelque armoire
Pleine de l’âcre odeur des temps, poudreuse et noire,
Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,
D’où jaillit toute vive une âme qui revient.
Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres,
Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres,
Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,
Teintés d’azur, glacés de rose, lamés d’or.
Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l’air troublé; les yeux se ferment; le Vertige
Saisit l’âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains;
Il la terrasse au bord d’un gouffre séculaire,
Où, Lazare odorant déchirant son suaire,
Se meut dans son réveil le cadavre spectral
D’un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.
Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire
Des hommes, dans le coin d’une sinistre armoire
Quand on m’aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,
Je serai ton cercueil, aimable pestilence!
Le témoin de ta force et de ta virulence,
Cher poison préparé par les anges! liqueur
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon coeur!
Charles Baudelaire (Paris, le 9 avril 1821-Paris, le 31 août 1867)
Poème extrait des Fleurs du Mal (1857)
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TEXTES DE SALLES
Salle 2 – boîte noire
«Il est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu’ils pénètrent le verre.»
Enfermer pour mieux se souvenir. Enfermer pour garder la mémoire, préserver un patrimoine. Enfermer pour maîtriser l’autre, capturer son esprit, le comprendre. La caisse
devient image du projet ethnographique, déplacement de la culture d’autrui. Mais si la
caisse enferme, elle ne sait contenir. Tentative éperdue de saisir tout ensemble l’objet
et le sens.
Salle 3 – pandore
«En ouvrant un coffret venu de l’Orient
Dont la serrure grince et rechigne en criant,
Ou dans une maison déserte quelque armoire
Pleine de l’âcre odeur des temps, poudreuse et noire,
Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,
D’où jaillit toute vive une âme qui revient.
Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres,
Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres,
Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,
Teintés d’azur, glacés de rose, lamés d’or.»
C’est un grand déballage qui nous concerne. Pêle-mêle, ce que nous croyons savoir
du vodou: les idées fixes, les clichés, l’aventure intérieure, nos mémoires sourdes et
désordonnées. En ouvrant la boîte, c’est nous que nous découvrons, aussi bien que
des matériaux qui fondent une pensée autonome. Le vodou, ce lieu que l’anthropologie
et Hollywood ont accaparé, ne peut être interrogé qu’après avoir sillonné notre propre
savoir partiel.
Salle 4 – vitrifié
Il s’agit alors d’expliquer. Nouvel essai de maîtrise et de délimitation. L’ethnologie décrit, recueille, analyse, compare ces objets qui résistent et lui échappent. Son savoir
relève parfois de l’histoire, toujours du traducteur. Alors, la vitrine du musée
d’ethnographie prend la forme d’un mausolée où les objets d’ailleurs patientent et
s’impatientent. Menacés par des textes cannibales qui finissent par les avaler.
Salle 5 – élévation
«Voilà le souvenir enivrant qui voltige
Dans l’air troublé; les yeux se ferment; […]»
Il est des artistes en Haïti qui rêvent des objets vodou qu’ils dessineront par la suite.
Ce sont des animaux fantastiques, des corps difformes, des présences subtiles. Et si le
vodou devait au fond être abordé comme une démarche onirique, un transport intérieur? Pour que notre perception s’allège, c’est aux sens qu’il faut se fier. Parce que,
derrière chaque geste, chaque mot, il y a un homme qui s’invente.
Salle 6 – recueil
Le grand chaos de l’autel vodou. L’étalage des dons, le bric-à-brac des hommages, le
carambolage des cultures. Il y a, en apparence, à boire et à manger sur ces tables où
l’on interpelle. Mais, derrière le foisonnement, la nébuleuse des signes, c’est l’ordre
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impeccable de la requête qui surgit. Et le silence de l’introspection. Là où le désordre
paraît inénarrable, le moindre indice est un message.
Salle 7 – carrefour
«[…] le Vertige
Saisit l’âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains»
L’économie du vodou, son rituel, procède du monde réel et du quotidien. Les lwa, esprits, exigent d’être servis pour satisfaire. Loi de l’offre et de la demande où la transe
tient du carnet de commande. 401 lwa qui possèdent leurs attributs et chevauchent
l’initié. La danse se lit comme un bulletin d’information divin. Et le corps, extatique,
comme le réceptacle de savoirs qui le dépassent. La possession, dans le vodou, est
l’espace désiré d’intervention.
Salle 8 – expédié
«Il la terrasse au bord d’un gouffre séculaire,
Où, Lazare odorant déchirant son suaire,
Se meut dans son réveil le cadavre spectral
D’un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.»
Mettre en bière. Tous les récipients que le vodou convoque, où les esprits sont cadenassés plus ou moins provisoirement. C’est l’invisible qu’on ligote dans ces pots de
terre, de verre ou de porcelaine, où l’âme sommeille. Et puis ces zombies, marionnettes des fantasmes, qu’on enterre et qui s’éveillent à demi pour être asservis. Le vodou,
parfois, se transforme en tribunal. Et les sociétés secrètes en procureurs. Cet art de
vivre célèbre-t-il la mort et les sorts jetés ? Plutôt l’équilibre raccommodé d’une société.
Salle 9 – motus
Il faudrait en dire moins. La soldatesque bizango se tait sur les combats menés, les
esprits visités, la magie et l’usage du temps. Une armée qui traduit moins le secret des
initiés que la vanité du discours. Avec leurs crânes humains, leurs membres tronqués
et leurs armes brandies, ils témoignent d’une indépendance haïtienne conquise sur les
champs de bataille. On ne parle pas des bizango. On les dévisage. Avec la certitude
qu’ils ont moins à cacher qu’à révéler.
Salle 10 – décryptage
«Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire
Des hommes, dans le coin d’une sinistre armoire
Quand on m’aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,
Je serai ton cercueil, aimable pestilence!
Le témoin de ta force et de ta virulence,
Cher poison préparé par les anges! liqueur
Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon coeur!»
Omniprésence du reflet, partout dans l’inventaire du vodou. Des fragments de glace,
des morceaux de verre. Le miroir nous renvoie nos perceptions, nos fragilités. Il entame la réflexion et la résout. Après avoir erré dans le territoire mystique, avoir parié
sur un secret lové dans ces objets, le vodou s’ouvre sur un face-à-face.
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PUBLICATIONS
Le vodou, un art de vivre
sous la direction de Jacques Hainard et Philippe Mathez.
Photographies de Johnathan Watts
Gollion: Infolio éditions / Genève: Musée d’ethnographie
de Genève, 2007, catalogue d’exposition, 23 x 28 cm,
160 pages avec 120 ill. couleur
ISBN 978-2-88474-074-6
Prix: CHF 39.-, 26 €
Mémoire de l'esclavage et moteur de résistance toujours actuel, le vodou est bien plus
qu'une vision du monde. Omniprésent en Haïti, il étend son emprise dans tous les domaines de la vie pour donner sens au quotidien. Depuis plus de trente ans, Marianne
Lehmann, une Suissesse installée en 1957 à Port-au-Prince, collectionne des objets
vodou. Dans la cour de sa maison, dans les chambres et le jardin s'accumulent plus de
3000 pièces d'une culture matérielle peu connue et pourtant étonnamment vivante.
Des personnages à taille humaine issus des sociétés secrètes côtoient des représentations d'esprits, des drapeaux de nations vodou, des figures oniriques, d'immenses miroirs, des paquets-congo, des autels sur lesquels se serrent bouteilles vides, tasses à
café, pierres archéologiques des cultures taino et arawak... C'est l'immense bric-à-brac
du service aux esprits qui nous interpelle, la créativité infinie des artistes haïtiens qui
nous laisse sans voix. Sauvés de la dispersion par les soins de la collectionneuse, les
objets attendent les conditions de leur présentation au public haïtien sous les auspices
de la Fondation pour la préservation, la valorisation et la production des œuvres culturelles haïtiennes (FPVPOCH).
Le catalogue présente plus de 300 pièces de la collection Lehmann, montrées en première mondiale au MEG à l'occasion de l'exposition «Le vodou, un art de vivre». Elles
sont saisies par l'objectif de Johnathan Watts, lui-même guidé par la trame narrative de
l'exposition. Ces photographies jouent sur les variations, détails, matières, accessoires,
effets de groupes, inspirant des sentiments complexes et parfois contradictoires. Deux
entretiens, avec la collectionneuse Marianne Lehmann et avec le houngan, prêtre vodou, Max Beauvoir, éclairent le contexte de la collection, tandis qu’un texte de
l’anthropologue haïtienne Rachel Beauvoir-Dominique (FPVPOCH) met en évidence ce
qui se joue à travers le vodou: la mémoire de la traversée des esclaves vers les Amériques et de leur lutte pour la liberté et l'indépendance, légitime objet de fierté, mais
combat toujours inachevé.
Sommaire:
Préface
Harry Sivec, DDC, Département fédéral des affaires étrangères
Introduction
Jacques Hainard, Philippe Mathez, Olivier Schinz
Interview de Marianne Lehmann à Port-au-Prince
Nancy Ypsilantis, Arnaud Robert
Interview de Max Beauvoir à Port-au-Prince
Arnaud Robert
Le vodou, un art de vivre
boîte noire ; pandore ; vitrifié ; élévation ; recueil ; carrefour ; expédié ; motus ; décryptage
Des traditions plastiques vodou-makaya dans le patrimoine haïtien
Rachel Beauvoir-Dominique
Remerciements
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Vodou
sous la direction de Jacques Hainard, Philippe Mathez et Olivier
Schinz
Gollion: Infolio éditions / Genève: Musée d’ethnographie de Genève,
coll. tabou 5, 2007
11 x 17,5 cm, env. 450 pages. ISBN 978-2-88474-066-1
Prix: CHF 16.-, 11€
Vodou: le terme provoque bien davantage l’imaginaire que la raison. Pourtant, derrière
ce terme galvaudé par la projection des fantasmes occidentaux sur la «barbarie» et la
«sauvagerie» présumée des «nègres» – ceux d’Afrique comme ceux, serviles, de l'espace caraïbe et des Amériques – se cachent des pratiques complexes et passionnantes de «services aux esprits». Le vodou haïtien touche à des domaines aussi variés
que l’intercession avec le monde invisible, la guérison, la justice, la lutte pour la liberté,
la transmission et l’interprétation de l’histoire – celle de l’esclavage notamment – ou,
pour les sociétés secrètes, la protection de territoires.
Ce volume, publié à l’occasion de l’exposition «Le vodou, un art de vivre» au Musée
d’ethnographie de Genève, réunit une vingtaine d’auteurs – scientifiques, initiés, artistes – qui posent un regard original sur le vodou pratiqué en Haïti, dans la diaspora
haïtienne et en Afrique. Ils montrent que le vodou ne peut se laisser contenir par des
définitions trop strictes, tant la créativité et l’innovation sont au cœur même de ce phénomène; ils proposent des pistes d’interprétation permettant de mieux saisir les enjeux
actuels d’une reconnaissance tardive du vodou par les autorités haïtiennes.
Sommaire:
Introduction
Jacques Hainard - Philippe Mathez – Olivier Schinz
Partie 1: État des lieux anthropologique
Dimitri Béchacq, La construction d’un vodou haïtien savant. Courants de pensée,
réseaux d’acteurs et productions littéraires
Alain Monnier, L'île du Docteur Métraux
Yasmina Tippenhauer, Les intellectuels haïtiens et le vaudou; fascination et ambiguïté
de l'indigénisme
Laënnec Hurbon, La conjonction des imaginaires européen et africain autour du
vodou
Partie 2: La voix des lwa
Charles Najman, Transe, sang, danse
Camille Kuyu, Réponses vodou aux demandes de justice et d'accès au droit en Haïti
Jean Rosier Descardes La dynamique vodou, équivalent homéomorphe des droits de
l’homme
Nicolas Vonarx, Le vodou haïtien comme système de soins, nouvelle lecture
Emmanuelle Honorin, Retour sur des notes de collectage sonore
Laura Parker, ’Nous servons le Dieu des Blancs maintenant’. L’imaginaire vodou dans
la communauté haïtienne chrétienne à Paris
Alessandra Brivio, ’Le tron est un vodou propre’. Vodou entre islam et christianisme
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Partie 3: Le vodou, au coeur de l’histoire
Martin Lienhard, Traditions africaines et ‘jacobinisme’ dans les mouvements de révolte d’esclaves aux Caraïbes et au Brésil (1791-1840)
Carlo A. Célius, Considérations sur l'invention des vèvè
Franck Degoul, ’L’effet de serf’, ou les retentissements de l’esclavage colonial dans
l’imaginaire haïtien de la zombification
Erol Josué et Laurent Dubois, Le vodou, miroir de l’histoire
Neal Santamaria, Les vodous d'Hispaniola: histoire de deux frères ennemis
Partie 4: Insaisissables objets
Olivier Schinz, Objets vodou, couches de sens
Anna Seiderer, La muséification des objets vodou: un dispositif de légitimation identitaire
Arnaud Robert, Ouvert pour cause d’inventaire. L’histoire partagée du vodou et de
l’art contemporain
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RENDEZ-VOUS AU MUSÉE
Exposition
Le vodou, un art de vivre
Du 5 décembre 2007 au 31 août 2008
Inauguration
Mardi 4 décembre 2007 à 18h
Visite commentée
Publique
Chaque 1er dimanche du mois à 11h
Entrée libre
Groupes
Visite sur réservation
T +41 (0)22 418 45 90
[email protected]
CHF 150.– / 110.–
Écoles
Visite sur réservation
T +41 (0)22 418 45 90
[email protected]
CHF 20.–
Gratuit pour les écoles du Département de l’instruction publique de Genève
Spécial enfants
Carnet découverte
Au pays des zombies pour découvrir l’exposition de façon ludique, jeu de piste remis
gratuitement aux enfants à l’entrée du Musée.
De 6 à 12 ans. À pratiquer en famille
Mon premier terrain no 6, Genève: MEG, 2007
Visite expérimentale
Vodou: l’impossible mise en flacon
Chaque premier samedi du mois à 14h
Renseignement: T +41 (0)22 418 45 90
[email protected]
Cinéma
Parfums vodou
Du 23 au 26 janvier 2008
Comment aller à la rencontre du vodou et retenir son esprit? «Parfums vodou», présentera une vingtaine de documentaires, films de fiction et d’animation qui tentent
d’interpréter cette pratique religieuse qui intrigue, attire, effraie, mais aussi inspire. Les
projections seront enrichies par une table ronde qui abordera les questions posées par
le vodou, «fait social total», sous l’angle du cinéma et de l’ethnographie.
5e Forum d’anthropologie visuelle.
CHF 8.– / 5.– la séance
CHF 35.– / 25.– l’abonnement général
Renseignement et programme sur www.ville-ge.ch/meg
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Musiques
Autour du vodou
Du 20 au 23 février 2008
Alhambra – Rue de la Rôtisserie 10 – Genève
Les Ateliers d’ethnomusicologie proposent un cycle de quatre concerts liés au thème
du vodou: musique rituelle du vodou et contredanse d’Haïti, musique afro-cubaine et
rumba de Cuba, chants et percussions de Guadeloupe.
CHF 30.– / 22.– / 15.– / 12.– la place
Programme et réservation sur www.adem.ch
Journée internationale des musées
Baron Samedi
Dimanche 18 mai 2008 de 11h à 16h
Trois sculpteurs haïtiens Jean Hérard Celeur, André Eugène et Guyodo réaliseront en
public deux sculptures monumentales avec des épaves de voitures dans le jardin du
MEG.
Entrée libre
Nuit de la science
Le temps à l’heure vodou
Samedi 5 et dimanche 6 juillet 2008
Musée d’histoire des sciences – Perle du Lac
Entrée libre
Renseignements et programme
Accueil des publics
T +41 (0)22 418 45 90
[email protected]
www.ville-ge.ch/meg
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RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Musée d’ethnographie de Genève
Bd Carl-Vogt 65 – 1205 Genève
T +41 (0)22 418 45 50, F +41 (0)22 418 45 51
[email protected]
www.ville-ge.ch/meg
Ouvert tous les jours de 10 à 17 heures, fermé le lundi
Transports publics: 1, 32
CHF 5.-/3.-. Entrée libre chaque 1er dimanche du mois ; jeunes jusqu’à 18 ans.
Contacts:
Jacques Hainard, directeur du Musée d’ethnographie, T +41 (0)22 418 45 50,
[email protected]
Philippe Mathez, commissaire de l’exposition, T +41 (0)22 418 45 45,
[email protected]
Sylvie Clément Gonvers, responsable de la communication, T +41 (0)22 418 45 73,
[email protected]
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REMERCIEMENTS
Le vodou, un art de vivre
Une exposition du Musée d'ethnographie de Genève
en partenariat avec la Fondation pour la préservation, la valorisation et la production
d'œuvres culturelles haïtiennes (FPVPOCH, Port-au-Prince).
Commissaires
Jacques Hainard et Philippe Mathez
Conception de l'exposition
Jacques Hainard, Philippe Mathez, Arnaud Robert, Olivier Schinz et Gamila Walter
Inventaire de la collection Marianne Lehmann et sélection des objets
Marianne Lehmann (FPVPOCH, Port-au-Prince), Rachel Beauvoir-Dominique
(FPVPOCH, Port-au-Prince) et Didier Dominique (FPVPOCH, Port-au-Prince)
Rédaction des textes
Arnaud Robert, Olivier Schinz et Gamila Walter
Scénographie
Catherine Nussbaumer (Catnuss.com, Genève)
Chef d'équipe atelier
Jean-Pierre Wanner
Constructions, peinture et décoration
Marco Aresu, Jérôme Jousson, Frédéric Monbaron, Jean-Pierre Peney, Christian Rochat et Jean-Pierre Wanner,
avec le concours de Harold Bouvard (Genève), Fabien Lhôte (Musée d'art et d'histoire,
Genève) et Pierre Marquet (Genève)
Electricité
Gianni Leonelli
Couture
Laurence Descartes (Genève)
Lettrages et impressions numériques
Atelier Richard (Petit-Lancy) et Jeca (Acacias)
PVC et plexiglas
Acryl Uma (Nyon)
Assistant scénographe
Mathias Perrin (Catnuss.com, Genève),
avec le concours de Barbara Pfyffer (Catnuss.com, Genève)
Conception graphique
Virginie Fürst (Genève)
Mise en lumière
Alexander Bryand (Artscenique Sàrl, Genève)
Vidéos
Thomas Noreille (Digiprod, Port-au-Prince) et Samuel Chalard (La Chaux-de-Fonds)
Prêt de la collection Marianne Lehmann
Fondation pour la préservation, la valorisation et la production d'œuvres culturelles
haïtiennes (FPVPOCH, Port-au-Prince)
Emballage et transport
Harsch Transports (Carouge),
avec le concours de Concorde World Wide Movers (Port-au-Prince)
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Désinsectisation
Desinfecta (Yverdon et Dällikon)
Restauration
Christian Zahnd
Communication et promotion
Sylvie Clément Gonvers
Conception graphique affiche et dépliant
Virginie Fürst (Genève)
Photographie
Johnathan Watts
Internet
Grégoire de Ceuninck
Traductions
Adapta Traductions (Genève)
Relecture des textes
Erica Deuber-Ziegler et Geneviève Perret
Comité de rédaction (publications)
Laurent Aubert, Erica Deuber-Ziegler, Jérôme Ducor, Jacques Hainard, Geneviève
Perret
Tabou 5 "Vodou"
Sous la direction de Jacques Hainard, Philippe Mathez et Olivier Schinz
Contributions Dimitri Bechacq, Alessandra Brivio, Carlo A. Célius, Franck Degoul, Laurent Dubois, Jacques Hainard, Emmanuelle Honorin, Laënnec Hurbon, Erol Josué,
Camille Kuyu, Martin Lienhard, Philippe Mathez, Alain Monnier, Charles Najman, Laura
Parker, Arnaud Robert, Jean Rosier Descardes, Neal Santamaria, Olivier Schinz, Anna
Seiderer, Yasmina Tippenhauer et Nicolas von Arx
Conception graphique Christian Bili (Atelier B, Genève)
Catalogue "Le vodou, un art de vivre"
Sous la direction de Jacques Hainard et Philippe Mathez,
avec le concours de Geneviève Perret, Arnaud Robert, Olivier Schinz et Gamila Walter
Contributions et entretiens Max Beauvoir, Rachel Beauvoir-Dominique, Marianne Lehmann, Arnaud Robert et Nancy Ypsilantis
Photographies Johnathan Watts
Conception graphique Anne-Catherine Boehi (Infolio éditions, Gollion)
Editeurs
Infolio éditions (Gollion) et MEG
Accueil des publics
Christine Détraz, Fabienne Finat, Damien François et Gamila Walter
5e Forum d'anthropologie visuelle "Parfums vodou"
Majan Garlinski, Christine Détraz et Pierrine Saini
Concerts "Autour du vodou"
Laurent Aubert (Ateliers d'ethnomusicologie, Genève)
Bibliothèque
Annabel Chanteraud, Anne Bertschy et Christophe Gros
Comptabilité et secrétariat
André Walther, Cendrine Hostettler, Philippe Neri et Monique Sunier
Accueil et surveillance
Jean-Daniel Bohren, Alain Borga, Marco Caldi, Christian Rochat et Esperanza Rossel
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Remerciements
Sylvia Aballea (Musée de l'Ariana, Genève), Patricia Abel (Musée d'art et d'histoire,
Genève), Wiebke Ahrndt (Übersee-Museum, Bremen), Mireille Aïn (Avignon), Isaac
Auguste (Port-au-Prince), Max Beauvoir (Péristyle de Mariani, Port-au-Prince), Rachel
Beauvoir-Dominique (FPVPOCH, Port-au-Prince), Mario Benjamin (Port-au-Prince),
Matthieu Bernhardt (Neuchâtel), Sébastien Bertrand (Article Design, Lausanne),
Jacques Besson (Harsch Transports, Carouge), Fernande Blanc (Montévraz), JeanBernard Blanc (Harsch Transports, Carouge), Claude Brulhart (Ecole d'arts appliqués
HEAA, Genève), Marcus Büzberger (Helvetas, Zurich), Damien Cardenoso (Bureau
Seb-Schmidt, Genève), Frédéric Clot (Ependes), Aurélia Cochet (Librairie OffTheShelf,
Genève), Patricia Collins (Romanel-sur-Morges), Didier Civil (Jacmel), Ulrike DavisSulikowski (Université de Vienne, Vienne), Athanase Dehoumon (Cotonou), André
Delpuech (Musée du Quai Branly, Paris), Klaus Demtröder (Pal Net, Stadtkyll), Evelyne
Desbois (CNRS, Paris), Ronald Desinor (Port-au-Prince), Mme de Vries (Rotelli & Cie,
Carouge), Didier Dominique (FPVPOCH, Port-au-Prince), Roland Dumoulin (Service
des pompes funèbres de la Ville de Genève), Maurice Engler (Genève), Najva
Esfahani (Genève), Paul Faber (Tropenmuseum - Royal Tropical Institute,
Amsterdam), Firmenich SA (Genève), Frans Fontaine (Tropenmuseum - Royal Tropical
Institute, Amsterdam), Damien François (Plan-les-Ouates), Remo Gesù (Helvetas,
Zurich), Sylvain Froidevaux (Genève), Urs Gilgen (Direction de la coopération et du
développement DDC, Berne), Verna Gillis et Roswell Rudd (New York), Jean-Pierre
Grandjean (Jouxtens-Mézery), Richard Haas (SMB Ethnologisches Museum, Berlin),
Bertrand Harsch (Harsch Transports, Carouge), Romuald Hazoumé (Porto Novo),
Edwin Hofstede (ULD Total, Amsterdam), Greg Hug (Genève), Laënnec Hurbon
(CNRS, Port-au-Prince), Cécile Jabaudon (Secrétariat du Conseil administratif de la
Ville de Genève), Cyril Jost (Lausanne), Erol Josué (Miami), Heinz Knauer (Zoug),
Gérard Kohler (Harsch Transports, Carouge), Irène Lichtenstein (Genève), Reynald
Lally (Concorde World Wide Movers, Port-au-Prince), Patrizia Lombardo (Université de
Genève), Sabine Ludwig (Pal Net, Stadtkyll), Olivier Matthews (Adapta Traductions,
Genève), Bruce Maurer (Acryl Uma, Nyon), Christian Menoud (Service des pompes
funèbres de la Ville de Genève), Michel Monnin (Galerie Monnin, Port-au-Prince),
Pascale Monnin (Galerie Monnin, Port-au-Prince), Suzanne Mutti (Adapta Traductions,
Genève), Parfumerie Bergerat Pierre SA (Genève), Fabienne Pasquet (L'Hospitalet),
Suzanna Pattoni (Lausanne), Pascale Perret (Fondation Claude Verdan, Lausanne),
Martin Perroton (Harsch Transports, Carouge), Niggi Popp (Nàwáo, Zurich), Markus
W. Probst (Consulat général de Suisse, Port-au-Prince), Philippe Richard (Atelier
Richard, Plan-les-Ouates), Martha Reijmers (Tropenmuseum - Royal Tropical Institute,
Amsterdam), Danielle et Daniel Robert (La Tour-de-Peilz), Frédéric Rossi (Infolio
éditions, Gollion), Patrick Schmitt (Helvetas, Lausanne), Dominique Schoeni (Genève),
Fabienne Seydoux (Consulat général de Suisse, Port-au-Prince), Ron Smit
(Tropenmuseum - Royal Tropical Institute, Amsterdam), Giovanni Sottocasa (Service
des assurances de la Ville de Genève), Alexia Tavernier (Kenzo Suisse, Zurich),
Yasmina Tippenhauer (Tierra Incognita, Genève), M. Tirion (Vetropac, St-Prex), Alex
Troesch (New York), Thijs van Riemsdijk (An Riemsdijk, Rotterdam), Alex van Stipriaan
(Tropenmuseum - Royal Tropical Institute, Amsterdam), Henock Trouillot (FPVPOCH,
Port-au-Prince), Leonid Velarde (Société suisse des américanistes, Genève) ,
Laurence Wagner (Festival Rock Oz'Arènes, Avenches), Krister Angur Weidenhielm
(Vevey), Nancy Ypsilantis (Genève), Bernard Zaugg (Helvetas, Port-au-Prince).
Ainsi que toutes celles et tous ceux qui auraient involontairement été oubliés ou ont
souhaité garder l’anonymat.
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Avec le généreux soutien de
Action de Carême (Lausanne et Lucerne)
Direction du développement et de la coopération DDC (Berne)
Fondation Leenaards (Lausanne)
Fondation pour l'Avancement de l'Archéologie et de l'Ethnologie (Zoug)
Harsch Transports (Carouge)
Helvetas (Lausanne et Zurich)
et la collaboration de
Consulat général de Suisse à Port-au-Prince (Port-au-Prince)
Nàwáo (Zurich)
Partenaire média
Espace 2 (Lausanne)
Patronage
Commissions haïtienne et suisse pour l'UNESCO (Port-au-Prince et Berne)
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LÉGENDES ET CRÉDITS DES PHOTOGRAPHIES
01
Govi ak tètmo e kolye milkoulè (Govi avec crâne et collier multicolore)
Verre, tissu, os, perles de verre. H. 61 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
02
Syncrétisme
De haut en bas et de gauche à droite: Lasirèn (La Sirène), bois. Èzili Freda ak gason
(Erzulie Freda avec enfant), béton. Rèn Zetwal ak Dragon an (Reine des Étoiles et du
Dragon), béton. Krich Èzili Dantò (Cruche Erzulie Dantor), terre cuite. Krich Kouzen
(Cruche Cousin), terre cuite. Papa Legba ou Saint Lazare, plâtre. Table de divination,
bois. Hauteur de Lasirèn: 150 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
03
L'Afrique, continent mère
De gauche à droite: Tanbou Asòtò (Tambour Asòtò), bois. Rèn Kongo (La Reine du
Congo), béton. Skilti an bwa (Sculpture en bois). Estati ak ti miwa sou fontèntèt e sou
kou (Statue avec petits miroirs sur front et cou), bois
Hauteur de la Rèn Kongo: 177 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
04
Kat boutèy ak twa figi (Quatre bouteilles avec trois visages)
Terre cuite. H. 56 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
05
Mèt Minui (Maître Minuit)
Tissu rembourré. H. 222 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
06
Croix avec chaîne et deux bouteilles
Bois et verre. H. 122 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
07
Dam-jàn (Dame-Jeanne)
Tissu noir, crâne servant de bouchon et franges rouges au col. H. 77 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
08
Bwat Wogatwa (Boîte rogatoire)
Bois, terre cuite, plâtre, verre. H. 88 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
09
Èzili Freda (Erzulie Freda)
Poupée et robe en paillettes et pierreries. H. 69 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
18
10
Salle Bizango
Autel du Roi Bizango, autel de la Reine Bizango, dames-jeannes, tambour et objets de
services divers
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
11
Boutèy Bosou ak de Kòn (Bouteille Bossou à deux Cornes)
Tissu coloré et paillettes. H. 29 cm. Vue de face
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
12
Boutèy Bosou ak de Kòn (Bouteille Bossou à deux Cornes)
Tissu coloré et paillettes. H. 29 cm. Vue de dos
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
13
Jeux de miroirs d'interpellation.
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG.
14
Renn Mari-Lwiz (Reine Marie-Louise)
Tissu rembourré et paillettes. H. 125 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
15
Autel rada
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
16
Fotèy Larèn Bizango (Fauteuil de la Reine Bizango)
Bois, textile, verre et fibre végétale. H. 131 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
17
Endyen tayino (Indien taino)
Terre cuite. H. 66 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
18
Bosou Twa Kòn ak pip (Petit Bossou Trois Cornes avec pipe)
Béton. H. 78 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
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Miwa Wa Lisifè (Miroir Roi Lucifer). Détail
Bois, miroir, cristal
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
20
Personnages Bizango. Groupe
Tissu rembourré, os, bois, miroirs et métal
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
19
21
Majisyen (Magicien)
Terre cuite. H. 88 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
22
Zonbi Nago (Zombi Nago)
Béton, métal, corde. H. 78 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
23
Kaptèn Bizango (Capitaine Bizango) et Jal Twa Letan (Général Trois Etangs)
De gauche à droite
Tissu rembourré, os, bois, miroirs et métal. H. 116 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
24
Manbo Zila (Manbo Zila). Détail
Tissu rembourré, os, miroirs et métal
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
25
Marasa Twa (Marassa Trois)
Drapeau pailleté. H. 79 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
26
Kraze Brize (Kraze Brize)
Béton. H. 87 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
27
Personaj Bizango (Personnage Bizango)
Tissu rembourré, os, bois, miroirs et métal. H. 152 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
28
Malè Bizango (Malheur Bizango)
Tissu rembourré, os, bois, miroirs et métal. H. 73 cm
Collection Marianne Lehmann, FPVPOCH. Photo Johnathan Watts, MEG
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Marianne Lehmann parmi ses objets à Port-au-Prince
Mai 2006
Photo Arnaud Robert, MEG
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Affiche de l’exposition
Graphisme Virginie Fürst. Photo Johnathan Watts, MEG
Tous droits réservés en dehors de la promotion de l’exposition «Le vodou, un art de
vivre» au Musée d’ethnographie de Genève du 5 décembre 2007 au 31 août 2008.
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