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Une grille1 visant à apprécier la situation des équidés
et leur bon ou mauvais traitement a été dévoilée le 21 mars,
au cours de l’assemblée générale de la LFPC.
tementales de la protection des populations
(DDPP) devront avoir recours aux vétérinaires mandatés ». Un deuxième développement, fortement encouragé aussi par
l’Administration, concerne la gestion des
cas de maltraitance animale : comment
s’organiser, qui sont les aides compétentes,
etc. « Nous préparons une instruction à l’intention de nos services. Face aux cas, il faut
que ceux-ci conduisent des actions administratives très rapidement, mais aussi
qu’elles soient associées à des procédures
en justice adaptées. »
Évaluer le bien-être
du cheval
© MARINE NEVEUX
Vincent Boureau et
Martine Hausberger.
Vincent Boureau (N 91), administrateur
de la Ligue française pour la protection du
cheval (LFPC), et Martine Hausberger, directrice de recherche au Centre national
de la recherche scientifique (CNRS), collaborent, depuis plusieurs mois, à la mise
au point d’un guide pratique d’évaluation
du bien-être du cheval. L’assemblée générale de la LFPC est l’occasion de présenter
la grille conçue à cet effet.
Cet outil apporterait une aide. « L’évaluation du cheval sur le terrain est la première
étape, explique Vincent Boureau, et la plus
importante. » La LFPC observe, en effet,
que les signalements de suspicion de mauvais traitements sont multiples et variés. Il
convient donc de répondre à cette demande de façon objective et homogène. « La
deuxième étape est le rapport vétérinaire. Il
est nécessaire pour objectiver une situation », poursuit notre confrère, la dernière
étape étant le rapport de gendarmerie. Les
enquêteurs de la LFPC assurent un maillage territorial indispensable. « Ce guide
sera un outil utilisable dans n’importe quelle
condition, il faut qu’il soit standardisé. »
« Je sollicite mes confrères pour développer le réseau de vétérinaires sentinelles », renchérit Vincent Boureau. À ce jour,
il existe environ une trentaine de vétérinaires sentinelles de la bien-traitance des
équidés sur le territoire.
La grille d’évaluation, présentée ce 21 mars,
permettra de juger objectivement d’une
situation et de savoir à quel moment il est
pertinent de solliciter un rapport vétérinaire, puis de gendarmerie. En outre, dans
le cadre de la collaboration avec le CNRS,
il est aussi utile de disposer des retours de
ce document pour bénéficier de données
épidémiologiques, de notions concrètes,
exploitables.
L’approche de cette grille est « animal centrée ». « Il est important de partir de l’animal,
lui seul peut nous permettre d’apprécier ce
qui est pertinent pour lui », explique Martine
Hausberger. La grille est complétée par la
situation de vie de l’équidé.
Notre confrère Jérôme Languille (N 96),
chef du bureau de la protection animale
de la Direction générale de l’alimentation
(DGAL), exprime son souhait de développer une meilleure synergie : « Nous avons
fixé des objectifs pour les cinq années à
venir, de 2015 à 2020. » L’un des axes est
la responsabilisation des acteurs, en insistant « sur le rôle essentiel des vétérinaires
en protection animale. Les directions dépar-
Richard Corde, président de la LFPC, a
rappelé les modifications du statut de
l’animal dans le Code civil, mais aussi les
difficultés en termes de protection animale rencontrées ces derniers mois. En
endurance, de nouveaux scandales ont
notamment éclaté dans certains pays du
Golfe. « La Fédération équestre internationale (FEI) a suspendu et interdit toute compétition dans les Émirats arabes unis pour
non-respect du bien-être du cheval et malversations sur des épreuves. La ligue, associée à l’Association vétérinaire équine française (Avef), a déposé une plainte contre X
pour la mort d’un cheval en compétition
d’endurance à Compiègne, l’an dernier. »
Le président n’a pas occulté la problématique de la fin de vie des équidés. « Il
faut l’organiser pour éviter les abandons
et la maltraitance. Cette organisation commence par la responsabilisation des utilisateurs d’équidés. Nos voisins suisses sont
d’ailleurs bien plus avancés que nous sur
cette réflexion. Ils privilégient l’information des acquéreurs de chevaux et des propriétaires. » Une réflexion de fond et globale est nécessaire.
« Les vétérinaires doivent continuer à se former en évaluation de la maltraitance, car ils
sont très souvent en première ligne et les
seuls garants de l’éthique médicale », poursuit Richard Corde, qui mentionne aussi la
parution du nouveau Code de déontologie
vétérinaire où figure clairement l’obligation
pour les confrères de « respecter les animaux ». « Par ces mots, le nouveau code souhaite apporter une meilleure prise en compte
de la santé et de la protection animale », se
félicite Richard corde. < MARINE NEVEUX
1 La grille est en phase d’enregistrement à l’Institut
national de la propriété industrielle (INPI).
Elle sera ensuite diffusée au sein de la LFPC, puis
aux vétérinaires sentinelles en bien-être des équidés.
LA SEMAINE VÉTÉRINAIRE - N° 1623 - 27 MARS 2015 -
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