COTE D`AZUR - Observatoire du tourisme de la Côte d`Azur
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COTE D`AZUR - Observatoire du tourisme de la Côte d`Azur
TRANSPORTS ET TOURISME EN REGIONS RESEAU DES ECONOMISTES TRANSPORT 22 JUIN 2006 COTE D’AZUR Patrick VECE – Observatoire du Tourisme de la Côte d’Azur – CRT Riviera Côte d’Azur La Côte d’Azur (Alpes-Maritimes et Monaco) figure parmi les principales destinations de séjour en France, aussi bien pour la clientèle française que pour les visiteurs en provenance de l’Etranger. Si la fréquentation de ce territoire se maintient à un niveau élevé, elle reste fortement dépendante des facilités d’accès existantes. Les travaux menés par l’Observatoire du tourisme de la Côte d’Azur depuis 1984 permettent d’identifier les caractéristiques de la clientèle touristique, notamment dans sa segmentation transports, et de mettre en évidence les évolutions du marché. Le mode « route » reste prédominant, mais l’aérien est fortement surreprésenté dans cette région, du fait de son enclavement relatif et de la nature de sa clientèle, orientée « affaires » et « haute contribution ». Le mode ferroviaire se développe en dépit de temps de trajet encore insuffisamment réduits. D’importants développements en matière d’offre de transports se traduisent par une évolution progressive des pratiques de la clientèle, qui est de plus en plus tournée vers le court séjour et a largement recours à l’offre aérienne dite « low cost », l’aéroport de Nice-Côte d’Azur s’affirmant, avec près de 10 millions de passagers annuels, comme une porte d’entrée majeure pour la destination. TRANSPORTS ET TOURISME EN REGIONS CÔTE D’AZUR Réseau des Economistes Transport 22 Juin 2006 L’Observatoire du Tourisme de la Côte d’Azur • Une dizaine d’enquêtes permanentes auprès des hébergements et des visiteurs • Un système d’exploitation par confrontation/extrapolation/réconciliation : le système « Touriscope » • Une base de données intégrée et dynamique • Des séries statistiques depuis 1984 • Un site web : www.touriscope.com Une population touristique de 30 000 à 700 000 personnes Tourisme Côte d’Azur 9 millions de séjours de Visiteurs (+24h) 500 450 7.3 nuits en moyenne 400 350 Plusieurs millions de Visiteurs à la journée 300 250 200 dont 650 000 croisiéristes 150 100 53% de clientèle étrangère 50 0 dont 1 million d’Italiens et 1 million de JAN Britanniques FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC 30 000 touristes présents mi-décembre et mi-janvier, 700 000 le 15 août Chute continue de la durée des séjours entre 1989 et 2002 Forte croissance des séjours de 4 nuits 300 000 Etrangers 21 Français 250 000 Durée des séjours en août 19 200 000 17 15 150 000 13 100 000 11 9 50 000 7 0 5 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 Séjours par avion + 75% entre 92 et 2003 ! 1 Un important segment de « frequent flyers » Taux de visiteurs par avion France 4% 20% des séjours de Français 3% 15% 3% 35% des séjours d’Etrangers A - M oins d'un mois B - Entre 1 mois et 2 mois 4% C - Entre 2 mois et 3 mois 11% variable selon les origines : D - Entre 3 mois et 6 mois 13% E - Entre 6 mois et 1 an F - Entre 1 et 2 ans G - Entre 2 et 3 ans 10% 19% Italie 4% Espagne 8% GB 55% Scandinavie 70% H - Entre 3 et 5 ans I - Entre 5 et 10 ans J - Plus de 10 ans 18% Visiteurs par avion sur les lignes domestiques Croissance du flux ferroviaire de visiteurs La route majoritaire, mais l’avion sur-représenté 1700000 2% 1500000 17% train 1300000 avion 1100000 route 900000 bateau 700000 25% 56% 500000 300000 100000 1998 2004 +2.5% par an en moyenne 98-2004 ; + 5% en 2005 Baisse de la part de l’avion en fin d’année Forte chute en Juin 2003 250000 1998 recalé 250000 200000 150000 2004 200000 100000 50000 150000 250000 2004 recalé 0 1 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 AVION 200000 2003 100000 2 TRAIN 1998 150000 50000 100000 0 50000 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 2 Aéroport Nice Côte d’Azur • • • • • • Aéroport Nice Côte d’Azur 1er aéroport français après Paris 28e rang européen 9.75 millions de passagers Trafic international = 56% Remplissage avions = 71% Paris-Nice : 3.2 millions de passagers, 3ème ligne intra Europe (2002) • Air France = 70% du trafic jusqu’en 1990 • Explosion des low cost depuis l’arrivée de Easy Jet en 1996 • 12 low cost génèrent 33% du trafic 2005 • Élargissement de la zone de chalandise • Réseau été 2006 : 55 compagnies régulières, 98 destinations en direct Structure du trafic Enquête ‘Visavion’ 2003 Séjours Ensemble des passagers au départ * Visiteurs Côte d'Azur 100,0% 2 219 656 49,3% 2 096 971 46,6% Touristes Côte d'Azur [24 h - 4 mois[ Touristes Côte d'Azur [4 mois - 1 an] Excursionnistes (visiteurs de la journée) Permanente et mensuelle depuis 1989 Echantillon représentatif des vols au départ 14 819 2,4% 50,7% Résidents Côte d'Azur 1 143 390 25,4% Alpes-Maritimes Monaco 1 041 950 101 439 23,1% 2,3% 212 481 4,7% 134 758 28 089 49 634 3,0% 0,6% 1,1% 609 913 13,5% 536 662 3 602 11,9% 0,1% 0,5% (70 à 100 vols/mois) Résidents limitrophes Extrapolation au trafic mensuel par Var Autres départements PACA Zone de Chalandise (autres) Visiteurs hors Côte d'Azur dans le Var (83) dans les Hautes-Alpes (05) dans les Alpes de Haute-Provence (04) dans les Bouches du Rhône (13) en Corse (20) en Italie Questionnaire court : 15 000 passagers / an Questionnaire long : 4 000 passagers « visiteurs » 23 14 5 26 Passagers en correspondance Base de travail : 80 000 enregistrements 2001-5 Moy. 01-03 Saisonnalité mensuelle selon le profil des passagers sur les vols vers l'étranger 350 000 250 000 0,3% 0,1% 0,6% 5,2% 223 129 10 396 5,0% 0,2% 84 900 1,9% Un empilement de profils saisonniers différents 350 000 Résidents 114 936 559 041 233 525 Correspondance dans la journée Correspondance sur 2 jours Autres cas 300 000 0,3% 107 867 2 284 210 Non-visiteurs Côte d'Azur 1/ vol 2/ pays, selon le type de compagnie % 4 503 866 Visiteurs Résident en 06 280 000 210 000 140 000 800 000 200 000 Visiteur 06 [24h - 4 mois[ 70 000 640 000 0 1 150 000 2 3 4 5 6 480 000 7 8 9 10 320 000 11 12 300 000 Visiteur en 83 160 000 100 000 240 000 0 1 2 3 4180 000 5 6 7 8 9 10 11 12 120 000 50 000 60 000 0 0 1 J F M A M J J A S O N 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 D 3 350000 Le lissage de la fréquentation pour lutter contre la saturation SEJOURS ETRANGERS 2003 300000 30000 250000 HÔTEL 25000 200000 20000 150000 2000 1999 15000 AVION 100000 10000 50000 5000 0 0 1 J F M A M J J A S O N Encore une 50aine de jours à moins de 40% d’occupation 2 3 4 5 6 7 7 8 9 10 11 12 D Forte croissance des séjours avion entre 1994 et 2000 80 Nombre de jours en 2000 2500000 70 60 2000000 50 1500000 40 30 1000000 20 500000 10 0 Mais les nuitées restent stables depuis 1994 20 05 20 04 20 03 20 02 20 01 20 00 19 99 19 98 19 97 19 96 19 95 19 94 ]60;70] ]70;80 ] ]80;90 ] ]90;100 ] 19 93 ]50;60] 19 92 ]40;50] 19 91 ]30;40] 19 89 ]25;30] 19 90 0 [0;25] % occ …Car la durée de séjour a chuté jusqu’en 2002 15,0 25000000 13,0 11,0 20000000 9,0 15000000 7,0 10000000 5,0 3,0 5000000 1,0 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 19 91 19 90 19 89 0 4 Visiteurs étrangers Dépense moyenne Côte d'Azur 80% Part des low cost selon le pays de domicile des visiteurs 1 200 € 150 € 60% 120 € 800 € 88 € 90 € 40% 972 € 1 000 € 120 € 626 € 600 € 60 € 400 € 20% 30 € 200 € 0€ 0€ 0% Low cost NL Belg. / Lux. Suisse GB / Irl. Océa. Can. All. Régulier Low cost Par jour Taux de visiteurs Côte d'Azur sur l'ensemble des passagers 80% 2003 1992 Régulier Italie Par séjour Taux de visiteurs Côte d'Azur sur l'ensemble des passagers 70% 60% Visiteurs Nonvisiteurs Visiteurs Nonvisiteurs 63% 37% 49% 51% 50% 40% 30% 92 90% 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 02 03 10% Taux de visiteur en août Taux de passagers en correspondance sur l'ensemble des passagers 80% 8% 70% 6% 60% 4% 50% 2% 40% 0% 30% 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 5 10% 15% Taux de résidents limitrophes à la Côte d'Azur sur l'ensemble des passagers 8% 12% 6% 9% 4% 6% 2% 3% Taux de visiteurs hors Côte d'Azur sur l'ensemble des passagers 0% 0% 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 90% Structure passagers selon la destination Moy. 01-03 Taux de visiteurs hebdomadaire 100% 80% 80% 70% Visiteurs 60% 60% Résidents 50% 40% 40% 20% 30% 0% Vols vers la France 20% Vols vers l'étranger Profil des passagers (vols vers l'étranger) / selon le jour Visiteurs Résidents 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 25% Répartition sur la semaine des passagers M oy . 0 1 - 0 3 100% 20% Résidents Visiteurs 80% 15% 60% 10% 40% 5% 20% 0% 0% Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche 6 Structure du trafic Nice-Orly Nice Amsterdam 100% M o y. 0 1- 0 3 Moy 01-05 100% Paris Orly 90% 80% Résidents 80% 70% 60% 60% Résidents 50% En correspondance 40% Visiteurs 40% Correspondance Visiteurs 30% 20% 20% 10% 0% 0% LOW COST REG FRA Nice Barcelone LOW COST Nice Genève M oy . 0 1- 0 3 Moy. 01-03 100% 100% 80% REG ETR 80% Résidents 60% 60% Correspondance 40% 40% Visiteurs 20% 20% 0% 0% REG ETR Nice Londres REG FRA LOW COST REG ETR REG FRA Francfort M o y. 0 1- 0 3 100% Allemagne France USA Suède Canada GB Danemark Chine Italie Japon Norvège Russie 80% 60% 40% 20% 0% REG ETR LOW COST LOW COST LOW COST REG ETR Heathrow Luton Stansted Gatwick Gatwick 38% 28% 8% 3% 3% 2% 1% 1% 1% 1% 1% 1% (66 pays) 7 Zurich Paris CDG (rég.) France Suisse Allemagne Suède Norvège USA Autriche Grèce Israël GB Italie Danemark Finlande Hongrie Pologne Japon 29% 28% 8% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 2% 2% 1% 1% 1% 1% 1% France USA Canada Japon GB Italie Suède (71 pays) (58 pays) Dubaï Copenhague France E.A.U. Australie Inde Afr. du Sud Chine Thaïlande Italie Pakistan Philippines 67% 9% 6% 4% 3% 2% 2% 1% 1% 1% Principales lignes empruntées par les visiteurs américains Paris Roissy 25% Autres 29% Paris Orly 11% 67% 11% 4% 3% 2% 2% 1% New York JFK 18% Londres 17% Danemark Suède Norvège France Finlande USA 38% 23% 17% 14% 3% 2% Lignes secondaires empruntées par les visiteurs américains Amsterdam Francfort Munich Bruxelles Rome Fco Barcelone Zurich Madrid Genève Florence Copenhague Nantes Dublin Venise Autres 0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 8 Marchés "Hors réseau" Profil des passagers NCE-JFK Delta Airlines Autres cas 12% Résident Monaco 2% Visiteur Bouches du Rhône 2% Séjours avion Côte d'Azur 1Japon 25 000 2Austalie / Nouvelle-Zélande 16 000 3Chine 16 000 4Brésil 9 000 5Grèce 7 000 6Mexique 7 000 7Afrique du Sud 6 000 8Argentine 5 000 9Inde 4 000 10Corée 4 000 Autres 41 000 Total 140 000 ± 100 pays Visiteur Côte d'Azur 49% Résident Var 4% Visiteur Var 8% Résident Alpes Maritimes 23% Principaux Gateways Paris CDG Paris ORY Londres Francfort Zurich Rome Amsterdam Milan 28,0 13,6 9,8 8,0 8,0 5,3 3,7 3,1 Part des français sur les lignes vers l'étranger Gateways Japonais Paris CDG Paris ORY Londres Milan Munich Francfort 54% 10% 6% 4% 4% 4% Gateways Australiens Londres Paris CDG Paris ORY Francfort Rome Genève Zurich 30% 14% 9% 8% 6% 6% 5% Gateways Chinois Paris CDG Paris ORY Francfort Zurich Londres 32% 20% 17% 8% 6% Helsinki Liverpool Malmo Oslo East Midlands Bristol Copenhague Goteborg Toronto Stockholm Naples Madrid Rome Fco Genève Florence Venise Lisbonne Porto Istanbul Alger Dubai Casablanca Oran Constantine Tunis Monastir 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 9 TRANSPORTS ET TOURISME EN REGIONS - CÔTE D’AZUR Observatoire du Tourisme de la Côte d’Azur Il s’agit d’apporter quelques éclairages sur les relations entre tourisme et transports dans une région fortement touristique : la Côte d’Azur (Alpes-Maritimes et Monaco). Ces résultats et analyses proviennent des travaux de l’Observatoire du tourisme de la Côte d’Azur (CRT) qui a mis en place depuis 1984 un système d’enquêtes et d’outils statistiques pour la mesure de l’offre et de la demande. On a notamment développé une méthode particulière pour caler les estimations par la confrontation systématique et la réconciliation par ajustements des statistiques. La difficulté majeure dans la mesure du tourisme provient du fait qu’il n’y a pas de recensement possible de cette population mouvante et que les bases d’extrapolations ne sont pas toutes connues, il faut donc travailler sur des champs partiels et procéder par recoupements pour obtenir une vision globale du phénomène. On s’appuie sur diverses enquêtes, notamment évidemment dans les transports. TOURISME COTE D’AZUR • 9 millions de visiteurs avec nuitée et plusieurs millions de visiteurs à la journée dont 650 000 croisiéristes. Un tourisme très diversifié : balnéaire (stations de renommée mondiale), semi-résidentiel (160 000 Résidences secondaires), urbain (une ville linéaire en bord de mer), un massif montagneux (espace naturel protégé : parc national), quelques segments majeurs : plaisance, casinos, tourisme d’affaires et de congrès, sports d’hiver… • Un tourisme fortement tourné vers l’international : 53%, avec une dynamique forte opposée à une lente érosion du marché national (vitrine de la France vue de l’Etranger, mais séduit plus difficilement les Français) • Un espace frontalier avec le 4e pays pourvoyeur de touristes vers la France : l’Italie (7.5 millions de séjours France dont 1 million sur la Côte d’Azur), et qui est lui-même le 4e pays touristique mondial : zone de transit, de stop, d’étape ou d’escale pour des millions de voyageurs provenant ou se rendant en Italie. • Des évolutions cycliques avec des périodes de 4-5 années, sur une tendance de fond de croissance des séjours. Depuis 2001-2 un cycle de baisse est engagé, mais qui est arrivé à sa fin courant 2005, le printemps 2006 marquant une sensible reprise. POPULATION TOURISTIQUE • Les principales unités statistiques utilisées dans le tourisme sont les arrivées et les nuitées, mais on peut aussi raisonner en termes de population touristique (présente à une date donnée). La Côte d’Azur accueille en permanence un surplus de population qui varie entre 30 et 700 000 personnes (pour 1 million d’habitants). Le graphique montre les populations moyennes par mois. La pointe paraît élevée, mais elle ne dure que quelques jours en août, quand la majorité des vacanciers sont présents ensemble. Cela étant, il y a une assez faible saisonnalité sur la Côte d’Azur : 13% des séjours de l’année ont lieu en août, moins d’un séjour sur deux a lieu en été. 1 CHUTE CONTINUE DE LA DUREE DES SEJOURS • Baisse régulière de la durée des séjours jusqu’en 2002, y compris en été où les longs séjours sont pourtant plus nombreux. C’est une tendance lourde de la demande touristique : augmentation de la durée légale des vacances et des jours de récupération, fractionnement des départs, multiplication des courts séjours, des breaks, des visites thématiques ou liées à un festival ou un évènement, des visites à la famille (de plus en plus éclatées et dispersées) • Ici on observe que les séjours en août restent longs, plus de 10 nuits en moyenne, mais ont sensiblement raccourci au fil des années (série longue sur plus de 20 ans) FORTE CROISSANCE DES SEJOURS DE 4 NUITS • C’est le segment des séjours de 4 nuits (donc à la limite entre ce qu’on considère comme court ou long séjour, mais on touche ici au problème des segmentations plus ou moins arbitraires, indispensables toutefois pour toute analyse statistique), qui a le plus augmenté sur la décennie passée. Les Etrangers ne sont pas en reste, l’éloignement n’empêche pas ce marché de se développer plus fortement encore que les courts séjours des Français. L’autre segment en forte hausse est celui des séjours de 7 nuits (locatif à la semaine notamment), il y a donc une polarisation autour de ces deux durées de séjour types. UN IMPORTANT SEGMENT DE FREQUENT FLYERS • Par ailleurs, on constate l’existence d’un important marché de « frequent flyers » qui fréquentent les lignes domestiques à destination de Nice. 15% des visiteurs par avion sont venus séjourner il y a moins d’un mois, 28% il y a moins de 2 mois ! On peut donc affirmer qu’un petit segment de clientèle nationale génère une part importante des déplacements. Il s’agit de pratiques semi-résidentielles en plein essor qui rendent la mesure du tourisme de plus en plus délicate. C’est aussi un phénomène qui justifie le développement des programmes de fidélisation de la clientèle des transports • L’impact de ces évolutions de fond sur le secteur des transports est double : le nombre de kilomètres effectués augmente, du fait de la multiplication des allers-retours, sans pour autant que le volume global des nuitées augmente sur la destination fréquentée. La croissance des séjours profite donc plus aux transports qu’aux professionnels de l’accueil. D’autre part, la capacité des visiteurs à se déplacer localement se réduit du fait de son manque de temps, la clientèle se concentre sur les sites et les axes majeurs et les principales communes de séjour et utilise relativement peu les transports locaux à destination des sites secondaires. Cela nuit à la répartition territoriale de la consommation touristique directe, de nombreuses communes ne bénéficient donc que des effets secondaires, indirects et induits. 2 TAUX DE VISITEURS PAR AVION PROBLEMATIQUE DU TRANSPORT DES VISITEURS VERS LA REGION • Une région plutôt enclavée, isolée au nord par les Alpes, au Sud par la Méditerranée. L’arc méditerranéen n’est pas encore une réalité sur le plan des transports rapides de surface (Nice-Marseille en 2h30, Menton-Avignon (même région) en 4h30, sans parler de Nice-Barcelone, Nice-Milan, Nice-Turin (2 changements de train pour un axe historique, etc. ..) ; le massif alpin constitue une frontière naturelle mais aussi un barrage pour les liaisons nord-sud. La création d’un tunnel alpin Italie-Alpes du Sud permettant une liaison rapide avec Turin améliorerait les choses, mais dossier actuellement suspendu. L’absence de LGV pénalise le littoral azuréen au profit de la côte marseillaise et varoise. Saturation du réseau autoroutier Escota, besoin d’une A8 Bis encore à l’étude. • Eloignement de ses principaux marchés (sauf Italie et PACA qui représentent à eux deux 2 millions de séjours soit moins d’un visiteur sur 4). Donc 3 visiteurs sur 4 viennent de pays plus éloignés : 80% des visiteurs domiciliés à + 5-6 heures de route. • Conséquence : fort taux d’utilisation de l’avion comme moyen d’acheminement : environ 35% pour l’ensemble des Etrangers, 20% pour les Français, mais variable selon les marchés : Scandinavie = 70%, GB = 55%, Espagne = 8%. Le taux est faible pour les pays méditerranéens, augmente au fur et à mesure que l’on remonte en Europe. Mais pour les pays les plus éloignés, non européens, l’avion est souvent utilisé jusqu’en Europe ou en France, mais encore assez faiblement jusqu’à Nice, et le taux de recours à l’avion est donc assez faible : Amérique du Nord environ 40%, Asie = 30%. LA ROUTE MAJORITAIRE MAIS L’AVION SUR REPRESENTE • Au final, sur l’ensemble des séjours de Français et d’Etrangers, l’avion est utilisé par un visiteur sur 4, le train par 17%, le bateau reste un mode marginal hors croisiéristes, et la route prédomine, comme sur toutes les destinations continentales en général. Cela étant une part de marché de 25% pour l’avion peut être considérée comme particulièrement élevée pour une région française, le double de la moyenne habituelle. L’évolution de ces parts de marché reste lente, la concurrence entre l’aérien et le ferroviaire est une réalité, même sur Lille Nice ou Paris Nice, à plus forte raison sur Toulouse ou Lyon, et la tendance au développement du court séjour joue aussi en faveur de l’automobile car les visiteurs souhaitent garder une grande autonomie sur place ce que seul un véhicule leur permet. • On détaillera des éléments d’analyse concernant les deux modes ferroviaire et aérien. Pour le ferroviaire, un travail a été mené avec la SNCF sur une quantification des visiteurs de la Côte d’Azur. Le volume estimé est de l’ordre de 1.5 million de séjours (soit un nombre double de voyages). La desserte ferroviaire est encore handicapée par les temps de trajet entre Marseille et Nice, ce qui met Nice près de 6 heures de Paris. Il faut aussi souligner que le TER fonctionne sur la Côte comme un véritable métro 3 littoral (30 000 travailleurs vers Monaco chaque jour) et bloque ainsi une grande capacité de trafic des voies existantes. Le TGV vient jusqu’à Nice mais à vitesse réduite, et le nouveau ID TGV vient à peine d’arriver jusqu’à Nice. Les liaisons vers l’Espagne sont mauvaises, celles vers l’Italie guère meilleures, et cela freine le développement du trafic, malgré une politique tarifaire nettement plus attractive ces dernières années. CROISSANCE DU FLUX FERROVIAIRE DE VISITEURS • Cette série statistique montre une croissance régulière de la fréquentation touristique par le train au départ de toutes les gares françaises vers la destination AlpesMaritimes. Environ 14% des visiteurs voyagent en 1re classe. • La question qui se pose est la suivante : comment parvient-on à quantifier ce flux ? La difficulté provient, pour passer des stats transports aux stats tourisme, à isoler la part du trafic en tenant compte de l’origine-destination, mais pas seulement de l’OD d’un voyage ou d’un trajet, mais de l’OD d’un individu. C’est uniquement la connaissance de son lieu de domicile (et par analogie de son lieu de départ, pour son trajet « aller ») qui permet de le qualifier de visiteur ailleurs, sur le point de destination ou d’étape. • Nous avons travaillé avec la SNCF sur l’identification de la procédure adéquate afin d’extraire ces volumes dans leurs statistiques de ventes, issues de la base de données Aristote. Plusieurs procédures différentes ont été successivement utilisées, afin de serrer au plus juste ce volume de trafic, le principe retenu est la détermination du lieu de vente du billet. Il y a de fortes chances qu’un billet vendu à Paris corresponde à un séjour de Parisien vers la Côte d’Azur, en tout cas un non résident de la destination. • On extrait aussi des stats les ventes TER 06 vers 06 et les tarifs spéciaux du type abonnement de travail. Cette série a fonctionné entre 98 et 2001, puis a du être interrompue. Elle est remplacée depuis par plusieurs autres requêtes, selon que l’on travaille sur les bases vente ou train et que l’on retire ou non les ventes Ter, et que l’on y ajoute les ventes à l’étranger. Une autre option est de retirer tout le trafic TER 06-06, de conserver l’ensemble des autres voyages et de les diviser par deux car il s’agit de trajets Aller ou Retour, puis de retirer un volume calculé par ailleurs de ventes grandes lignes à des résidents 06 (série 2). Enfin, la série 3 ne retient que l’extra-régional (hors tout le TER Paca) et dans ce cas on peut réellement travailler par sens de transport et ne prendre que les voyages aller, l’avantage est qu’on n’a pas à diviser par deux et que le trajet peut être affecté au mois d’arrivée sans incertitude, mais on perd le volume de visiteurs intra-régionaux. • Aucune de ces séries n’est parfaite, la 1re paraît la plus pertinente mais ne peut plus être produite. Cependant, un pas en avant a été accompli du fait que de moins en moins de billets sans réservation sont émis, ce qui posait un problème du fait d’une durée de validité de deux mois et donc une certaine incertitude sur l’utilisation du billet. Ce problème s’est nettement réduit. En revanche se pose toujours le problème des résidents ayant acheté leur billet retour après leur départ (considéré comme des visiteurs, mais cela joue aussi dans le sens inverse et en termes d’évolution n’a pas d’impact majeur). Actuellement, on travaille sur une série se limitant aux grandes lignes et TGV, hors TER et on peut ainsi quantifier plus rigoureusement le flux mais 4 sur un champ qui exclut les séjours intra-régionaux PACA. Les séries ne sont donc jamais exhaustives, mais l’estimation finale entre 1.2 et 1.7 million de séjours train correspond assez bien à ce qu’on a déterminé par ailleurs, au travers des enquêtes visiteurs calculant la part du train dans la fréquentation, et permettant de produire aussi un volume de séjours d’une source autre que la SNCF. FORTE CHUTE EN JUIN 2003 • La pertinence de cette approche statistique se voit bien ici, avec une courbe de saisonnalité proche de celle observée en général pour les flux touristiques en arrivées vers la région. On observe des profils assez semblables d’une année à l’autre, avec une pointe en avril ou mai selon les années, un fort surplus en juillet-août avec une pointe en août, ainsi qu’une petite pointe en fin d’année. En 98 novembre était le mois le plus creux, mais depuis peu Janvier lui dispute cette place et ce phénomène est général sur la Côte d’Azur • On observe aussi cette forte chute en juin 2003. Il est facile d’en comprendre la cause, et certains ont peut être encore en mémoire les grandes grèves que la SNCF a connues ce mois-là. L’impact sur le trafic de visiteurs par le train vers la région a donc été assez fort. Ce qui est également intéressant est qu’on n’a pas observé de report majeur vers l’avion ce mois-là du fait des grèves, mais c’est plutôt le trafic train du mois suivant (juillet) qui a été dopé, et probablement aussi les transports routiers, mais une partie de la demande a été perdue . BAISSE DE LA PART DE L’AVION EN FIN D’ANNEE • La comparaison des courbes pour le train et l’avion est très instructive, à condition de recaler quelque peu les courbes car elles ne mesurent pas les flux au même moment (départ de la région pour l’avion, moyenne des mois de départ et d’arrivée pour le train, le trafic qualifié étant divisé par deux, dans cette série, ou bien correspondant au trajet aller dans d’autres séries non reprises ici). • La pointe de février est assez marquée pour le train, pas pour l’avion. La demande de février correspond pour une grande part aux vacances d’hiver des Français, générant une demande plus forte sur le train, mais faible sur l’avion. En revanche la pointe des fêtes de fin d’année est visible sur les deux segments. • En Novembre, on note une progression du train, mais un creux marqué pour l’avion en 2004, et sur la fin 2004 le volume des séjours par avion a baissé fortement au profit du train. Ce sont les deux rares mois où le volume des séjours avion a été plus faible que les séjours par le train. 2004 correspond à une année encore faible pour le tourisme azuréen. AEROPORT NICE COTE D’AZUR • 2E Ville aéroport de France, très loin derrière Paris évidemment, mais assez bien placé devant Lyon ou Marseille. Mais Nice ne pèse pas très lourd à l’échelle mondiale ou même européenne : 28e ville-aéroport européenne, sans évolution majeure (en 91, 5 Nice est 27e avec 5.5 million de pax ; en 2002 : 28e avec 9.2 millions, donc une croissance comparable aux autres aéroports importants). Nice se situe à peu près au niveau de Hambourg, Las Palmas, Lisbonne ou Helsinki. • La barre des 10 millions devrait être franchie en 2006, grâce à la dynamique du trafic international qui représente déjà 56% du total. Les avions qui touchent Nice sont remplis à 71%, un taux considéré comme bon sans être exceptionnel, et on rappelle que la ligne Nice-Paris est l’un des axes aériens majeurs en Europe avec plus de 3 millions de passagers. • Le poids de Paris comme « gateway » en Europe et en France empêche Nice d’émerger comme un grand point d’accès. La conséquence en est notamment qu’aucun grand aéroport de province, même Nice, ne parvient à se placer à un rang élevé au niveau européen. La France offre aussi un grand nombre d’aéroports régionaux, ce qui diffuse davantage le flux que dans d’autres pays. • On ne peut donc comparer Nice à Milan par rapport à Rome ou bien à Barcelone par rapport à Madrid. On dit parfois en plaisantant que Nice est davantage le 3e aéroport italien que le 2e aéroport français, ce qui est ni tout à fait vrai, ni tout à fait faux… EVOLUTION DU POSITIONNEMENT DE L’AEROPORT DE NICE COTE D’AZUR • Les principaux facteurs d’évolution du trafic sur l’aéroport sont les suivants : d’abord la domination forte de la compagnie nationale jusqu’en 1990, ensuite l’apparition en 1996 puis l’explosion d’une offre de compagnies low cost (le tiers du trafic total en 2005), et consécutivement, l’élargissement de la zone de chalandise de l’aéroport, les passagers acceptant des transferts de surface plus longs à partir du moment où ils peuvent bénéficier de tarifs très attractifs). • Pendant très longtemps, forte dépendance à la compagnie nationale, qui considérait Nice comme une plate-forme complémentaire de Paris et y basait même un certain nombre de vols longs courriers. Puis la stratégie AF a changé et Nice a été un peu laissé de côté au profit de Lyon qui devait devenir un aéroport de correspondance. Le groupe AF-IT s’est surtout concentré sur l’exploitation de la ligne Paris-Nice. L’escale niçoise rapportait beaucoup d’argent et les tarifs maintenus très haut. Dans les années 80, on ne comptait plus le nombre d’articles faisant référence à la ligne Paris-Nice comme la plus chère du monde. • Dans ce contexte, seules quelques autres compagnies nationales étrangères sont parvenues à se développer à Nice en construisant leur trafic essentiellement avec la demande des passagers séjournant sur la Côte d’Azur. Le trafic était essentiellement un trafic récepteur. La mise en place de la navette sur Paris-Nice avec un départ toutes les heures a été déterminante pour faciliter les relations avec la capitale. C’était une ouverture sur le monde, mais via Orly. • Au niveau de l’offre aérienne, les choses ont évolué lentement, d’abord avec le développement d’un marché local de plus en plus important, lié notamment à l’essor du technopôle de Sophia et du développement économique général de la région, qui a permis aux compagnies étrangères de se renforcer sur Nice. Une orientation majeure a été prise dans les années 90 avec la volonté de la CCI de mieux travailler le marché 6 local (population résidente de la zone de chalandise), de mieux pénétrer le marché de la « Grande Riviera » (de Gênes à Marseille). Cette ambition se justifie dans la mesure ou Gênes comme Toulon ne sont que des aéroports secondaires et ne disposent pas d’un véritable réseau, ils sont plutôt satellites de Milan, Rome ou Paris. Marseille en revanche est un véritable concurrent et la zone de chalandise de Nice a du mal à s’étendre jusque là, mais son bassin naturel de clientèle est cependant très développé : jusqu’à 10 millions de résidents de la « Grande Riviera », en élargissant sa zone de chalandise, alors que les Alpes-Maritimes ne comptent qu’un million d’habitants. Cette stratégie, comme on va le voir, a payé. • Un élément important a été le développement d’Air Littoral, basée à Montpellier, mais qui a fait de Nice un aéroport de base de son réseau méditerranéen, dans les années 90. C’était important pour l’aéroport non seulement par les nouvelles destinations desservies mais aussi par le positionnement nouveau qui lui a été offert comme une escale de correspondance pour les trajets Est-Ouest (Grèce-Italie-Espagne-Maroc) et Nord-Sud (vers l’Afrique du Nord). C’était la première compagnie à installer ainsi un « hub » à Nice. • En 2006, le réseau été représente : 98 destinations vers 30 pays, 55 compagnies aériennes régulières. L’évolution sur la décennie passée montre une croissance de l’offre (réseau lignes) plus marquée que la croissance du trafic : le nombre de compagnies a été multiplié par deux en 20 ans. C’est évidemment l’explosion de l’offre low cost et la libéralisation progressive du transport aérien qui a permis cette évolution. • Sur l’ensemble des visiteurs étrangers séjournant sur la Côte d’Azur, les compagnies low cost en ont acheminé 31% (2001-3), contre 54% pour les compagnies étrangères full service et 15% par le pavillon français seulement… On voit bien que la place de Nice est libre et ouverte, absolument pas protégée de la concurrence étrangère par le pavillon national. Et la disparition d’Air Littoral accentue ce phénomène. • La part des low cost sur le trafic total est supérieure à 30%. Heureusement, la dépendance à Easy Jet (2e compagnie à Nice avec 18% du trafic total) a été quelque peu compensée par l’implantation de nombreuses autres compagnies low cost : Virgin, Transavia, Dba, Germanwings, BmiBaby, Skyeurope… (mais pas Ryanair). ENQUETE VISAVION • • • L’aéroport de Nice est, avec Escota A8, la principale porte d’entrée de la CA : plus de 2 millions de séjours sur 9 millions. Il est également très central pour la destination, au cœur du littoral azuréen. Et il canalise une grande diversité de clientèles. la méthodologie développée par l’Observatoire repose sur un système d’enquêtes permanentes sur les principaux segments de la clientèle, et notamment sur ce segment des visiteurs par avion avec l’enquête Visavion, opérationnelle depuis 1989. Nombreux avantages du mode aérien : seul véritable mode pour lequel on dispose de bases de sondages vols et une base d’extrapolation exhaustives (trafics passagers par vol) ; la qualité de l’information structurante de base permet donc la constitution d’échantillons le plus représentatifs. C’est l’un des facteurs les plus importants dès lors qu’il s’agit d’étudier des populations mouvantes et extrêmement hétérogènes, ce qui 7 • est le cas du flux aérien : le « taux de visiteurs » varie fortement selon la ville de destination, le jour, l’heure du départ, le type de compagnie, les possibilités de correspondance, etc… et il est donc essentiel de pouvoir constituer un échantillon de vols et de passagers le plus représentatif possibles Canalisation de l’ensemble des profils de clientèles au sein d’un espace clos et propice à l’approche des visiteurs, sans possibilité de fuite. L’enquête au départ permet de questionner sur le séjour effectué avec un maximum de qualité de mémorisation METHODOLOGIE • Environ 15 000 passagers au départ interrogés tout au long de l’année (70 à 100 vols par mois). Echantillon représentatif de l’offre vols avec une stratification selon le pays de destination des vols et le type de compagnie. 15 passagers interrogés par vol sondé. Extrapolation effectuée par la base du vol puis du trafic mensuel vers le pays ou la zone. Enquête en deux phases : phase 1 courte pour identification du profil du passager et collecte des données structurantes sur un échantillon le plus large possible, phase 2 longue sur sous échantillon de 5 visiteurs avec description du séjour effectué. • Changement de prestataire et restructuration de l’enquête en 2001 (HELIOS puis KHI2 puis BVA) a permis d’affiner la méthodologie, en intégrant notamment le type de compagnie comme un élément de stratification. La collecte est effectuée en salle d’embarquements, par trois enquêtrices équipées d’un PDA. Le taux de refus de réponse est de 4% environ. STRUCTURE DU TRAFIC : TYPOLOGIE DES PASSAGERS • Cette enquête au départ permet de qualifier les passagers et de les répartir entre différentes catégories, en distinguant clairement les visiteurs de la Côte d’Azur de l’ensemble des passagers Pour les besoins de l’enquête, on a identifié et isolé les différents cas de figure possibles. Une quinzaine de profils types de passagers au départ ont été codifiés. Ils peuvent être regroupés en deux grandes catégories : le trafic généré par la zone de chalandise de l’aéroport (les résidents = trafic à l’export ou « outgoing ») et le trafic généré par les visiteurs qui passent ou séjournent dans cette zone mais n’en sont pas résidents (« incoming »). C’est toujours la problématique numéro un de la mesure du tourisme de parvenir à isoler le flux que l’on peut qualifier de touristique selon les définitions en vigueur du reste des voyageurs. • En 2003 : moins d’un sur passager sur deux était un visiteur de la Côte d’Azur. Le profil « visiteur Côte d’Azur » a sensiblement diminué, au profit des autres types de passagers, surtout des séjours hors Côte d’Azur, vers le Var principalement, mais également au profit des résidents limitrophes et des passagers en correspondance SAISONNALITE MENSUELLE SELON LE PROFIL DES PASSAGERS • La saisonnalité du trafic est exclusivement due à la fréquentation touristique de la région. Dans le cas des vols vers l’étranger par exemple, on distingue bien que le volume de passagers résidents est remarquablement stable sur l’année. C’est le « socle » du trafic de l’aéroport. Le surplus estival provient de la fréquentation touristique. Cela étant, même pour les visiteurs, la saisonnalité est assez peu marquée. 8 Le facteur est de un à trois entre le mois le plus faible et le mois le plus fréquenté, alors qu’une vraie destination saisonnière peut afficher un facteur de un à 10 facilement. Un autre indice de la faible saisonnalité du tourisme azuréen est qu’il n’y a que très peu de lignes saisonnières sur Nice, la plupart sont exploitées à l’année. Même le nombre de fréquences reste assez stable entre les saisons hiver-été. C’est donc le taux d’occupation des vols qui varie selon les mois davantage que l’offre vols. UN EMPILEMENT DE PROFILS SAISONNIERS DIFFERENTS • Chacun des types de passagers affiche un profil saisonnier distinct. Les résidents azuréens génèrent presque autant de trafic tous les mois, avec une pointe en fin d’année, lorsqu’on retourne passer les fêtes en famille (la plus grande partie de la population résidente n’est pas autochtone). Le graphique du milieu montre une saisonnalité assez faible pour les visiteurs de la Côte d’Azur, avec une montée en puissance très régulière entre janvier et août. Tandis que le cas des visiteurs séjournant dans le Var est très intéressant car on y voit une forte pointe estivale et un très bas niveau en hiver, caractéristique de la fréquentation touristique de ce département. C’est donc l’addition d’une grande variété de profils différents qui génère un trafic soutenu tout au long de l’année sur l’aéroport. SEJOURS ETRANGERS 2003 • Cette comparaison entre les deux courbes des arrivées par avion et en hôtels permet de visualiser la meilleure répartition sur l’année du flux avion. Comme on l’a vu, la saisonnalité des séjours par le train est aussi comparable à celle de l’avion, et on peut donc en déduire que ce sont essentiellement les séjours par la route qui génèrent le fort pic de fréquentation entre juin et septembre. LE LISSAGE DE LA FREQUENTATION POUR LUTTER CONTRE LA SATURATION • Dans les régions comme la Côte d’Azur, les pics de fréquentation sont difficiles à gérer. Ils se limitent à certaines dates et à certains sites, mais peuvent poser un réel problème et même gêner la promotion de la région. On voit ici la variation quotidienne du nombre de chambres occupées dans l’hôtellerie. D’une année à l’autre, le profil général de la fréquentation est comparable, mais les pointes sont plus ou moins marquées, comme on le voit ici en superposant les courbes 99 et 2000. Les pointes les plus visibles portent sur les week ends fériés, notamment au mois de mai, ou bien à de grands évènements comme le FIF ou le Grand Prix, mais de façon moins marquée. ENCORE UNE CINQUANTAINE DE JOURS A MOINS DE 40% D’OCCUPATION • Le travail sur la saisonnalité doit porter sur les jours et pas seulement les semaines ou les mois. On peut identifier et repérer les journées pour lesquelles l’occupation hôtelière reste basse voire très basse. On compte ainsi en 2000, pourtant une excellente année, une cinquantaine de jours sur 366 pour lesquels le taux d’occupation restait 9 inférieur à 40% des chambres disponibles. 5 jours se situaient même à) moins de 25%. Inversement, 20 jours sont à plus de 90%. FORTE CROISSANCE DES SEJOURS AVION ENTRE 1994 ET 2000 • L’année 2000 a été une année de pointe aussi pour les visiteurs par avion, avec un record inégalé depuis. La croissance a été très forte entre 95 et 2000, et la raison en est surtout le fort développement du trafic généré par les compagnies low cost. Depuis 2000 le total des séjours a baissé, la dynamique des low cost ne suffisant plus à compenser la conjoncture économique défavorable sur les principaux marchés. MAIS LES NUITEES RESTENT STABLES DEPUIS 1994 • Entre 1989 et 1996, le total des nuitées a fortement chuté. Depuis 1997, le volume global reste de 15 millions par an environ chaque année, ce qui signifie en clair que la croissance du volume des séjours n’a pas été accompagnée par une croissance comparable du volume des nuitées. CAR LA DUREE DES SEJOURS A CHUTE JUSQU’EN 2002 • La raison est claire, il s’agit de la chute régulière de la durée moyenne des séjours. Une chute très forte entre 89 et 92 (4 nuits perdues), une reprise suivie d’une nouvelle dégradation, mais modérée, entre 92 et 2000 (perte de 2 nuits) et ensuite une stagnation à environ 7 nuits en moyenne. PART DES LOW COST SELON LE PAYS • La croissance des séjours jusqu’en 2000 est donc liée à la demande supplémentaire des low cost. Il est intéressant de souligner que la part captée par ces compagnies varie fortement selon les marchés d’origine. • Certains pays bien desservis par ce type de vols ont un taux de recours au low cost bien plus élevé que les autres. Les visiteurs Hollandais utilisent ces vols à 70%, les Belges, Suisses et Britanniques à plus de 50%, mais les Italiens n’étaient que 2% à quitter la région sur un vol low cost (pas d’offre en fait vers l’Italie avant 2004). L’Allemagne apparaît faible alors qu’il existe depuis 2003 une offre importante (mais trop récente pour apparaître ici). On voit aussi que certains marchés de longue distance (Canada et Océanie) commencent à utiliser aussi des vols low cost pour repartir de la Côte d’Azur. En revanche, il n’existe pas encore d’offre ni de trafic important en low cost sur les marchés d’Europe du Sud, et très peu d’Espagnols ou d’Italiens arrivent donc acheminés par ces compagnies. Cela risque de changer bientôt. 10 PART DES LOW COST SELON LE PAYS • Une question revient très fréquemment, concernant le type de trafic que génèrent ces compagnies low cost et l’apport économique réel que leurs passagers représentent. On peut donc voir ici quelle est la dépense moyenne des visiteurs par avion selon qu’ils sont venus via une compagnie low cost ou bien régulière « full service ». • la différence existe, elle est de l’ordre de 27% pour la dépense par jour et de 36% pour la dépense par séjour (les séjours via low cost durent une nuit de moins). Cela étant, une dépense de 88 euros par jour et par personne reste honorable et on ne peut donc affirmer que ces compagnies transportent des touristes qui ne dépensent rien sur place. L'écart s’explique aussi par un moindre taux de visiteurs « affaires » sur les low cost (20% contre 30% sur les régulières). TAUX DE VISITEURS COTE D’AZUR (secteurs) • Evolution du taux de visiteurs sur l’ensemble du trafic au départ annuel : de 63% en 1992 à seulement 49% en 2003. Nice devient un point de départ plus important et aussi une porte d’entrée pour d’autres espaces limitrophes. TAUX DE VISITEURS COTE D’AZUR (courbe) • l’évolution à long terme de la structure du trafic à Nice montre donc que la diversification des marchés est une réalité, et entre les deux flux émission-réception l’équilibre a été atteint il y a quelques années. L’aéroport n’est plus uniquement une destination mais aussi un point de départ et, dans une moindre mesure, de correspondances aussi. Cette stratégie de faire de Nice la porte d’entrée de la Grande Riviera, en élargissant au maximum la zone de chalandise, a donc été un succès. • Même au mois d’août, le taux de visiteurs est en baisse sensible depuis 1987 où il atteignait presque 80%. Moins d’un passager sur deux était un visiteur Côte d’Azur en août 2000, 2001 et 2002. Aujourd’hui la structure du trafic du mois d’août ressemble donc à celle des autres mois de l’année. TAUX DE PASSAGERS EN CORRESPONDANCE • Si le taux de visiteurs a baissé au fil des années c’est évidemment que le taux des autres profils de passagers a augmenté. C’est le cas notamment pour les passagers en correspondance, qui ont fortement progressé entre 96 (4% du total) et 2001 (près de 8%, le double). C’est la compagnie Air Littoral qui avait fortement contribué à cette évolution, et sa disparition a été suivie d’un reflux de cette clientèle en correspondance (5% environ aujourd’hui). TAUX DE RESIDENTS LIMITROPHES • Ici il s’agit du taux de résidents de la zone de chalandise, résidents du Var, des Alpes ou d’Italie. On observe une légère croissance de ce marché, mais il s’agit d’une 11 population stable, qui n’augmente guère, et il faudrait que ces résidents augmentent beaucoup leurs déplacements pour que leur part augmente, et ce n’est pas le cas. TAUX DE VISITEURS HORS COTE D’AZUR • Voilà donc le segment qui a le plus fortement progressé, il s’agit des visiteurs vers le Var, les Alpes, les Bouches du Rhône et l’Italie limitrophe. Pour l’essentiel c’est le Var qui a généré le plus de croissance, du fait essentiellement de l’attractivité des tarifs low cost au départ de l’Etranger pour des clientèles en séjour dans l’Est varois. STRUCTURE PASSAGERS SELON LA DESTINATION • Si l’on distingue vols vers la France et vols vers l’Etranger, on remarque qu’actuellement 60% des passagers sont des visiteurs au sens large pour les vols France et près de 80% pour les vols vers l’Etranger. Ici on entend visiteur au sens large et pas seulement sur la Côte d’Azur. La fonction « incoming » reste capitale surtout pour les vols vers l’Etranger. La typologie de passagers fluctue selon le mois, le jour de la semaine, et aussi selon l’horaire du vol. Il y a une variation sensible des taux de résidents/visiteurs selon l’heure, plus marquée pour les vols vers la France que vers l’étranger. Plus il y a de fréquences quotidiennes et plus les passagers ont le choix et il est clair que les résidents qui partent n’ont pas les mêmes préférences que les visiteurs qui rentrent chez eux. A contrario, lorsqu’il n’existe qu’une seule fréquence quotidienne sur une ligne, elle concentre une plus grande variété de profils qui se retrouvent tous là parce qu’ils n’ont pas trop le choix de l’horaire le mieux adapté. TAUX DE VISITEURS HEBDOMADAIRE • Analyse hebdomadaire : le taux de visiteurs varie selon le mois et la semaine, mais reste élevé toute l’année, sauf une semaine particulière, la 50e où il tombe très nettement : elle correspond à la période de creux saisonnier et dans le même temps à une période de départ des résidents qui vont passer les fêtes de fin d’année en dehors de la région. Ce phénomène est très lié à la structure démographique de la région. Les dates « aller » des résidents de la région correspondent aux dates « retour » des visiteurs, à une période où il y a de nombreux déplacements de résidents et peu de séjours de visiteurs. Ces deux facteurs combinés donne un résultat très atypique. TAUX DE VISITEURS HEBDOMADAIRE • Profil des passagers selon le jour : globalement sur l’ensemble des vols vers l’étranger, on constate que le taux de visiteurs baisse au milieu de la semaine et est plus élevé le week end. La variation du taux de visiteurs atteint 22 points entre le jeudi (plus faible) et le dimanche (plus élevé). 12 REPARTITION SUR LA SEMAINE DES PASSAGERS • Une analyse plus détaillée des vols vers l’Etranger montre que le jour de prédilection pour les visiteurs est le dimanche (jour du retour) et qu’un étranger sur 2 repart le week end (VSD), tandis que le jour de départ (correspondant au trajet aller) le plus fréquent pour les résidents est le jeudi ou le vendredi. Le vendredi est dans les deux cas un jour dominant. On peut avancer une explication : le vendredi est tout à la fois un jour de semaine travaillé, donc susceptible de générer des déplacements professionnels pour les résidents, mais c’est également un jour de début de week end. Les visiteurs semblent préférer un séjour d’une semaine (durée moyenne) s’achevant durant le week end, c’est-à-dire entre le vendredi et le lundi. STRUCTURE DU TRAFIC UNE DOUBLE LOGIQUE DU TRAFIC ETRANGER On va s’intéresser ici de façon plus spécifique au trafic entre l’Etranger et Nice Côte d’Azur. Il y a plusieurs façons d’envisager la structure et l’évolution du trafic étranger. On peut soit considérer les vols vers l’Etranger et prendre l’ensemble de ce trafic quelle que soit la nationalité ou le pays de résidence des passagers de ces vols (par exemple tout le trafic sur les lignes Allemagne-Nice), ou bien on peut s’intéresser au pays de domicile des passagers et étudier les lignes qu’ils empruntent et leurs logiques de parcours (dans ce cas voir par où passent les Allemands qui arrivent en avion à Nice). Pour une destination touristique, tourisme étranger = pays de domicile des passagers étranger et non destination des vols, et il faut donc prendre aussi en compte les vols vers la France, sur lesquels repartent certains visiteurs de l’Etranger, soit parce qu’ils poursuivent leur voyage retour après une correspondance, soit parce qu’ils effectuent un itinéraire utilisant l’avion et partent par exemple dans le bordelais après un séjour sur la Côte d’Azur (le cas le plus fréquent est le départ vers la Corse). l’enquête permet d’aborder la question sous ces deux angles. 1/ Etude des vols vers l’Etranger (on oublie donc une partie des étrangers qui repartent sur des vols domestiques France) Certaines lignes sont desservies par plusieurs types de compagnie. Dans ce cas, observe-t-on des différences sensibles sur le profil des passagers de l’une et de l’autre ? NICE ORLY : peu de différence entre AF et EZ, mais moins de correspondances à Nice sur EZ, c’est-à-dire qu’un passager qui arrive par exemple d’Afrique ou du Moyen-Orient à Nice et se rend à Paris, étant en correspondance à Nice, aura plutôt tendance à voyager sur AF entre Nice et Paris que sur EZ, c’est l’effet de réseau et les solutions tarifaires combinatoires qui explique cela NCE-AMS : un profil très semblable quel que soit le type de compagnie 13 NCE-BCN : pas de low cost mais une compagnie francaise (Air Littoral, jusqu’en 2002) et une étrangère : deux profils totalement différents. Les correspondances sont ceux qui changent d’avion à Nice sur Air Littoral NICE-GVA : 3 types de compagnies, taux de visiteurs assez variable mais élevé dans les trois cas Le cas de LON est particulier : 5 types de vols selon l’aéroport de destination et le type de compagnie. Mais là un certain lissage du profil des passagers apparaît et le taux de visiteurs est très élevé sur toutes les compagnies. Ce sont donc surtout les Britanniques qui remplissent l’ensemble des vols vers Nice. Sur les vols vers Londres, l’origine des passagers diffère que l’on parle des vols réguliers full service ou bien des vols low cost. Sur les vols low cost, 78% des passagers (la plupart) sont Britanniques et seulement 16% Français, 2% Américains et 1% Italiens (venus prendre l’avion à Nice). Sur les vols full service, 61% des pax sont Britanniques, 22% Français, 12% Nord-américains, Cet écart montre que les compagnies low cost ont encore du mal à attirer les clientèles des marchés de longue distance qui achètent l’ensemble de leur parcours sur le même réseau et hésitent peut-être à combiner des solutions tarifaires différentes. 2/ Etude des passagers domiciliés à l’Etranger On va ici s’intéresser aux passagers domiciliés à l’Etranger, quels que soient les vols ou les compagnies qu’ils empruntent. On comprend bien qu’un certain nombre de visiteurs étrangers repartent sur un vol domestique (Paris essentiellement), soit afin de poursuivre leur voyage en France soit afin de prendre un vol en correspondance pour rentrer chez eux ou visiter un autre pays.. Pour une ligne donnée entre A et B, la vision simpliste serait que les vols soient remplis pour moitié par des ressortissants du pays A et pour l’autre moitié par ceux du pays B. Comme on le sait bien, la réalité est plus complexe. En étudiant toutes les lignes desservant Nice, on ne trouve pas un tel cas de figure. Celle qui s’en rapproche le plus serait la ligne Rome-Nice par la compagnie française (48% Français, 43% Italiens). Et encore, si on regarde la ligne identique mais opérée par AZ on observe des taux de F et It plus faible et on voit apparaître 3% d’Israëliens, 3% de Grecs et 3% d’Américains, donc déjà un profil plus diversifié. FRANCFORT : Sur les vols entre Nice et Francfort, on trouve plus de 8% d’Américains, 6% de Scandinaves et 1% de Chinois. Certaines lignes se caractérisent par une grande variété de passagers selon leur pays de résidence. C’est surtout ZURICH qui offre la plus grande dispersion des passagers selon leur pays de domicile. On a « rencontré » en trois ans 58 pays sur cette ligne. Sur Francfort il y en avait davantage (66), de même que sur CDG (71) mais la dispersion était plus forte sur Zurich, qui se positionne comme une véritable autoroute de l’air. 14 PARIS CDG : évidemment une forte proportion de Français, mais aussi 11% d’Américains, 4% de canadiens et 3% de Japonais. Sur DUBAI, les Français sont largement majoritaires, car la ligne sert surtout aux résidents qui se rendent en Asie/Océan Indien. Les ressortissants des Emirats ne sont que 9% (beaucoup empruntent leur avion personnel vers Nice ou Cannes-Mandelieu). En revanche, elle est empruntée par de nombreux visiteurs provenant d’Afrique du Sud, d’Inde, d’Australie,… COPENHAGUE est un cas intéressant car les Français ne sont qu’au 4e rang, derrière trois pays scandinaves. Cette ville joue le rôle d’un petit hub pour la Scandinavie. Cette analyse montre bien que les nationalités qui ne disposent pas de ligne directe vers Nice n’ont pas d’autres possibilités, pour rejoindre la région par avion, que d’emprunter les vols existants en effectuant des correspondances sur des aéroports tiers. PRINCIPALES LIGNES EMPRUNTEES PAR LES VISITEURS AMERICAINS Pour les Américains, le cas est différent : ils disposent bien d’un vol direct quotidien (Delta/AF) mais peuvent aussi d’autres gateways européens. Et en fait (S37), on constate qu’ils choisissent même plus souvent cette solution : CDG groupe un visiteur américain sur 4, le vol direct 18%, et Londres est une autre ville gateway importante. LIGNES SECONDAIRES EMPRUNTEES LES VISITEURS AMERICAINS En réalité, on rencontre des Américains sur quasiment tous les vols. Les autres gateways sont notamment Amsterdam, Francfort, Munich, Bruxelles et Rome. Ce constat montre bien qu’une seule liaison directe ne suffit pas à couvrir les besoins du marché. Mais se pose alors la question : qui emprunte le vol Delta ? PROFIL DES PASSAGERS NCE/JFK Voici donc la structure du trafic : ¼ de résidents 06/Monaco, 15% du trafic généré par le Var et les Bouches du Rhône. Le même phénomène concerne les Canadiens, qui utilisent les vols directs Air Transat dans 18% des cas seulement, préférant rejoindre Nice via d’autres aéroports de correspondance ou d’escale sur leur itinéraire. Sur la base des volumes de visiteurs recensés, on peut donc identifier les principaux pays d’origine vers lesquels il n’existe aucune liaison directe de Nice. MARCHES HORS RESEAU On les a appelés marchés « hors réseau ». Attention, il s’agit des volumes moyens par année selon le réseau de vols effectifs, le potentiel global de ces marchés est plus important car beaucoup n’ont pas utilisé l’avion jusqu’à Nice. Il est clair que si des liaisons directes 15 existaient, le volume de passagers augmenterait sensiblement, on peut donc considérer que l’ensemble de ces marchés peuvent représenter un potentiel de 300 000 séjours avion environ. PRINCIPAUX GATEWAYS Selon les marchés d’origine, ce ne sont pas tout à fait les mêmes gateways européens qui sont utilisés. Globalement Paris se taille la part du lion (42%), suivi de Londres (un sur 10) et Francfort ou Zurich (8% chacun). Mais dans le détail on observe que les Japonais privilégient CDG (d’où partent les vols en correspondance), Londres étant loin derrière Paris avec 6% seulement. En revanche, c’est par Londres que passent les Australiens dans 30% des cas, et on note que Rome émerge quand même avec 6%. Quant aux Chinois, le hub secondaire après Paris (un sur deux) est Francfort avec 17% du flux. TYPOLOGIE DES LIGNES DESSERVIES Cette analyse par vols nous amène à établir une typologie des lignes aériennes tout comme on a établi une pour les passagers et pour les compagnies. Toutes les compagnies, à l’exception des charters, bénéficient à la fois du marché à l’export et du marché à l’import, dans une proportion variable. Mais l’analyse par ligne s’avère plus intéressante car elle montre que toutes les lignes ne se ressemblent pas, certaines sont beaucoup plus « rentables » pour la destination que les autres, parce qu’elles acheminent un plus fort taux de visiteurs (« charge utile » ?). il y a ainsi une énorme différence entre les lignes qui sont surtout utilisées par les Français (résidents azuréens surtout) et celles surtout utilisées par les visiteurs. LES LIGNES DE TRAFIC EMETTEUR (outgoing) On trouve notamment dans ce cas les lignes vers l’Afrique du Nord et la Turquie. Istanbul-Nice n’est donc pas vraiment une ligne d’apport de visiteurs du proche Orient et d’Asie centrale. Le trafic émetteur inclut bien sûr la population résidente d’origine étrangère (trafic ethnique). Dubaï est un autre cas, car les résidents qui partent vers l’Orient ou l’Afrique de l’Est y ont souvent recours grâce aux correspondances pratiques à Dubaï. LES LIGNES DE TRAFIC RECEPTEUR (incoming) Toutes les lignes vers la Scandinavie se caractérisent par un très fort taux de passagers visiteurs. Bien que ces pays représentent des bassins démographiques assez faibles, leurs ressortissants sont très majoritaires sur ces lignes. La Finlande a d’ailleurs été l’un des seuls pays bénéficiant de relations charter dont l’origine était le pays lui-même. La faiblesse de la demande des résidents vers la Scandinavie explique peut être le retrait de la compagnie low cost Goodjet, qui n’a pas tenu un an. Ce type de ligne peut en tout cas s’avérer plus fragile et un bon équilibrage de l’origine des flux peut être un important facteur de stabilité du réseau. On voit donc pourquoi, de façon indirecte, tous les types de trafics sont importants pour le développement du tourisme vers une région, il y a un effet indirect positif et déterminant. Liverpool, East Midlands et Bristol sont des lignes régionales britanniques qui sont surtout utilisées par les Britanniques. En fait, si la GB est le premier pays de destination des résidents azuréens (19% des départs vers l’Etranger se font sur un vol vers la GB), ils se 16 rendent surtout à Londres, tandis que dans l’autre sens, il existe un fort potentiel depuis toutes les grandes villes britanniques. LES LIGNES SEGMENT DE RESEAU Nice n’est pas une grande plate-forme de correspondance, même si ce trafic s’est un peu développé sur les dernières années. Un positionnement en hub signifie un grand nombre de lignes d’apport mais pour des passagers qui ne sont qu’en correspondance. Sur Nice, c’est la compagnie Air Littoral qui a construit un réseau en hub, et on s’aperçoit que la plupart de ses lignes affichaient un taux de correspondance à Nice très élevé. L’effet réseau amenait à Nice toute une population de voyageurs entre l’Italie et l’Espagne notamment. Par exemple 53% des passagers du Nice-Venise n’étaient qu’en correspondance à Nice. Ces lignes offraient donc en elles-mêmes un potentiel direct de visiteurs assez limité, et c’est pourquoi la disparition de la compagnie n’a pas énormément affecté le volume global de visiteurs aériens vers la région. Cela ne veut pas dire qu’il s’agisse d’une petite perte. En fait, un réseau se construit peu à peu et chaque ligne contribue à la croissance de l’ensemble, car elle peut devenir un argument pour attirer d’autres compagnies ou relations directes ultérieures. D’autre part, c’est une perte pour les entreprises de la région qui travaillent beaucoup avec les pays méditerranéens et étaient largement clientes d’Air Littoral. Mais la disparition d’Air Littoral a été compensée par de nouvelles lignes ouvertes depuis par d’autres . En conclusion, il faut souligner que pour une destination touristique, toutes les lignes régulières sont intéressantes si elles sont pérennes, même les lignes à faible taux de tourisme récepteur servent à la construction d’un réseau d’ensemble, accroissent la diversification de l’offre susceptible d’allécher de nouvelles compagnies. Seul un réseau dense centré sur Nice pourra permettre d’attirer les compagnies non européennes, encore peu représentées « online ». Mais si Nice veut se placer comme un grand gateway pour l’Europe du Sud, il faudra impérativement attirer de grandes compagnies comme Singapore, South African, Varig, Thai,… La question des compagnies low cost restant l’un des enjeux actuels les plus souvent évoqués, on terminera sur un élément de réponse à la question : les passagers des compagnies low cost rapportent-ils un chiffre d’affaires important à une destination ou bien ne s’agit-il que de clientèles opportunistes et peu consommatrices ? CONCLUSION SUR LES LIENS ENTRE TRANSPORTS ET TOURISME La vision des organismes en charge de la gestion de la destination peut sensiblement différer de celle du gestionnaire de l’aéroport, ou de celle des autres opérateurs du monde du transport. Ex : les réseaux en hub (Air Littoral) : atout pour l’aéroport, présentant un intérêt restreint pour le tourisme récepteur ; l’activité charter : nouvelle politique d’expansion de l’aéroport, de peu d’intérêt pour la destination. Une destination touristique reste fortement dépendante de l’accessibilité, notamment aérienne compte tenu de l’importance croissante des courts séjours (segment à la plus forte croissance = séjours de 4 nuits). Seul un réseau de relations directes en moins de 3 heures permet le développement de cette demande. Le cas de la Scandinavie est intéressant : avec des vols directs, ce marché peut évoluer comme un marché de proximité (idem GB), avec des vols en correspondance via Paris, il faut une demi-journée entière pour l’aller et autant pour le retour, on est alors plus dans une logique de marché de longue distance. 17 Il faut rappeler que 80% des visiteurs de la Côte d’Azur résident à plus de 5-6 heures de route de leur lieu de séjour : l’aérien s’impose donc comme la solution incontournable pour un accès rapide. D’autre part, ce mode favorise le séjour mono-destination plutôt que le circuit itinéraire : il contribue donc au maintien du long séjour. Actuellement environ un tiers des visiteurs séjournent également ailleurs au cours du même voyage et la clientèle d’étape est guère intéressante car elle génère du trafic, ajoute à la charge, sans consommer beaucoup faute de temps et en se concentrant dans l’espace. Sur la Côte d’Azur, privilégier l’avion comme mode d’acheminement des visiteurs reste une option stratégique incontournable : la saturation des réseau routier et ferroviaire l’impose. L’avion contribue à alléger la charge sur le réseau routier et favorise l’utilisation des transports en commun sur place. En été, plus de 200 000 véhicules viennent déjà s’ajouter au parc automobile « résidentiel ». A terme, et compte tenu de la multiplication des arrivéesdéparts liée à la réduction de la durée des séjours, un équilibrage des modes entre 30% avion, 20% train-LGV et un maximum de 50% de route semble un objectif réaliste et souhaitable. Pour parvenir à augmenter la part de l’avion, il sera indispensable de consolider le réseau de relations aériennes directes, améliorant ainsi l’accessibilité. Cela sous entend davantage de villes desservies en direct, des horaires permettant l’aller-retour journée mais surtout des fréquences multiples au départ de toutes les capitales et agglomérations régionales européennes de plus d’un million d’habitants. Il faut que le mode aérien rapproche la destination de ses marchés, pour en faire des marchés de proximité. C’est déjà le cas pour la GB, proche par l’excellence des relations aériennes, devenue aussi importante que l’Italie pour la Côte d’Azur. Il doit en être de même pour la Scandinavie, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, la Russie, la Pologne, etc… Il faut être vigilant devant le succès du low cost. Un certain effet pervers pourrait se dessiner, en satellisant de nouveau la région autour des principales plate-formes comme Paris, Londres ou Amsterdam. L’effet aspirant des lignes à très bas tarifs pourrait conduire à la disparition de lignes directes non desservies par les compagnies low cost. Londres et Genève ont été abandonnées par AF au profit des compagnies low cost, mais il ne faudrait pas que, par exemple, une ligne comme Nice-Stockholm soit délaissée par la clientèle scandinave au profit de vols en correspondance via Londres, passant par les compagnies low cost. Cela conduirait à terme à la perte de lignes directes et serait donc préjudiciable à la facilité d’accès. Par ailleurs, la destination a aussi besoin de rester « connecté » au réseau mondial des grandes compagnies, via leurs hubs respectifs. Une bonne correspondance vaut mieux qu’une mauvaise rupture de charge. Enfin, il faut rappeler que si les low cost ont bien créé un marché et capté une part importante de la clientèle, il existe toujours, et notamment sur la Côte d’Azur, une clientèle pour laquelle le prix n’est pas le principal critère de choix, qui privilégie surtout la qualité du service et les vols à basse densité. Une destination se doit donc de favoriser le maintien d’une gamme de services, et cela s’avère aussi vrai pour les produits d’hébergement (du 0* au 4* Luxe) que pour les services de transports. Dans ce domaine aussi, il faut garantir au client la liberté du choix. Le succès d’une destination touristique repose largement sur la qualité des réseaux de transports qui y conduisent. Quand on parle d’améliorer la qualité des transports, il faut raisonner sur différentes dimensions et notamment : la rapidité (avion plutôt que routes saturées), la fréquence (aller-retour journée pour la clientèle affaires), le prix (création de 18 marché par les low costs), le confort, la sécurité. Mais c’est l’élément prix qui est le principal car il a la capacité à créer de la demande supplémentaire, le deuxième élément principal étant la rapidité (et donc un réseau de lignes aériennes ou de trains directs). Si la tendance à la baisse de la durée des séjours doit encore se poursuivre (mais il semble qu’on ait atteint un seuil), ces deux éléments deviendront de plus en plus déterminants car pour pouvoir partir plus souvent moins longtemps il faut que le coût des voyages reste réduit et que l’on puisse rejoindre sa destination rapidement et sans risque ou crainte de rester bloqué quelque part. 19