Audit sur l`état des infrastructures du réseau ferré national
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Audit sur l`état des infrastructures du réseau ferré national
Audit sur l’état des infrastructures du réseau ferré national français Assemblée annuelle EFTRC European Federation of Railway Trackworks Contractors Professeur Robert Rivier Montreux, le 16 juin 2006 Contexte de l’audit • RFF et la SNCF mandatent l’EPFL, afin de disposer d’un point de vue neutre et indépendant sur la maintenance (entretien et renouvellement) du réseau ferré national. • L’audit porte sur les spécialités suivantes : les voies, les ouvrages d’art (OA), les ouvrages en terre (OT), les installations fixes de traction électrique (IFTE) ainsi que les installations de signalisation et de télécommunication (IS-TEL). Professeur Robert Rivier 2/23 Objectifs de l’audit • Évaluation quantitative de l’état du réseau et de l’évolution de son état durant les 20 dernières années. • Analyse des historiques des flux financiers, techniques et des sollicitations de l’infrastructure, essentiellement en terme de charges du trafic. • Évaluation technico-économique des politiques de maintenance préconisées par RFF et la SNCF ainsi que de la mise en œuvre de ces politiques de maintenance. • Évaluation de l’évolution (20 ans), de l’état du réseau, des flux techniques et financiers nécessaires, pour 3 scénarios de disponibilités des ressources et de politiques de maintenance données. Professeur Robert Rivier 3/23 Méthodologie de l’audit -20 ans +20 ans Historique Actuel Projections Trafic sur le réseau, performances d’exploitation Impacts État du réseau ferré Étape 1 Étape 4 Flux financiers et techniques Politiques de maintenance et leur mise en oeuvre Professeur Robert Rivier Étape 2 Étape 3 4/23 Constats > un patrimoine étendu • 31’000 km de plate-forme • 53’000 km de voies principales et 15’000 km de voies de service • 100’000 km de rails, 4 à 5 mio de tonnes d’acier, 70 à 80 mio de traverses, 5 à 10 mio de m3 de ballast • 26’000 appareils sur voies principales et 40’000 sur voies de service • 1’600 tunnels (650 km), 46’000 ponts rails (7,5 mio de m2), sauts de mouton, ponts route, couverture de tranchées, murs de soutènement (8,6 mio de m2), … • 6’000 km de ligne 1’500V (900 km à voie unique), 8’500 km de ligne à 25kV, 530 sous-stations, 900 MW. • 2’500 postes d’aiguillages. Professeur Robert Rivier 5/23 Constats > un patrimoine étendu 50000 km de voies 40000 30000 20000 10000 0 RENFE RFI Professeur Robert Rivier NR CFF RFF 6/23 Constats > un patrimoine vieillissant Evolution de l'âge moyen des rails, par groupes UIC, sur le réseau classique 70 65 60 âge moyen des rails en années 55 50 45 40 1 n e s n a 7 : s il ra s e d n e vieillissement moy 35 30 25 6 ans 20 15 10 5 0 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 années UIC 1 à 4 UIC 5 et 6 Professeur Robert Rivier UIC 7 à 9 AV UIC 7 à 9 SV Tout le réseau 7/23 Constats > un état préoccupant • L’état de la voie (ballast, traverses et rails) est jugé bon à moyen sur les lignes des groupes UIC 1 à 4, moyen à faible sur les lignes UIC 5 à 6 et faible à très faible sur les lignes UIC 7 à 9. • La géométrie de la voie est de qualité moyenne à médiocre sur l’ensemble du réseau et a tendance à se dégrader. • Augmentation faible mais constante du nombre de dérangements des postes et PN. Ces dérangements n’impactent pas la sécurité mais révèlent un état décroissant des IS en général. Postes obsolètes. Professeur Robert Rivier 8/23 Constats > un état préoccupant Ralentissements dans certaines régions (en km) 300 Lyon 250 Clermont Tours 200 150 100 Ballast pollué 50 0 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 année Professeur Robert Rivier 9/23 Constats > manque d’argent • L’ensemble des moyens en investissements de régénération a diminué à monnaie constante de près de 25% depuis 1983 . • Le domaine de la voie, composant principal des investissements consentis, a subit la même tendance depuis 30 ans. • L’ensemble des moyens financiers en entretien ont diminué en monnaie constante de 20% entre 1983 et 2003. Professeur Robert Rivier 10/23 Constats > manque d’argent • La France dépense moins pour son réseau ferré national que les autres pays et ce, même pour le réseau principal (lignes UIC 1 à 4). • La France dépense beaucoup plus en entretien qu’en renouvellement, ce qui se traduit par un vieillissement de l’infrastructure. • Les autres pays appliquent une politique de maintenance axée sur le renouvellement, ce qui garantit une infrastructure jeune et de bonne qualité. Professeur Robert Rivier 11/23 Constats > manque d’argent 1100 7 à 9 AV et VS 1000 UIC 5 et 6 800 UIC 1 à 4 700 600 500 400 300 200 100 1981 198 2 198 3 198 4 1985 19 86 198 7 198 8 1989 19 90 1991 199 2 199 3 1994 19 95 19 96 199 7 1998 1999 20 04 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 84 19 82 1980 19 86 0 19 80 kmde GOPEQ GOPEQ 900 2 000 20 01 200 2 200 3 200 4 2 005 72 77 95 168 112 181 10 2 218 24 29 6 10 0 0 0 4 15 0 0 18 28 16 15 11 3 2 UIC 5 e t 6 3 27 27 7 448 406 3 53 2 72 32 8 27 1 159 71 10 9 18 8 134 64 28 60 114 0 0 109 17 3 212 2 78 201 211 15 5 UIC 1 à 4 6 65 70 9 528 427 4 78 412 3 13 219 446 4 85 4 66 37 5 376 460 4 35 48 0 43 3 448 4 84 541 4 14 409 2 90 2 56 2 43 26 0 7 à 9 AVe t VS Professeur Robert Rivier 12/23 Constats > faisceaux sous-utilisés • Certaines installations de certaines gares sont sousutilisées (ou plus du tout utilisées) mais tout de même entretenues. • Il y a pléthore de voies de service qui se trouvent dans un tel état qu’il n’est pratiquement plus possible d’y circuler. Professeur Robert Rivier 13/23 Constats > faiblesses de méthodes • Planification à court terme de la maintenance (entretien et renouvellements) interdisant la mise en oeuvre d’outils d’optimisation des stratégies. • Manque de vision à long terme des objectifs d’exploitation du réseau -> stratégies de maintenance sans objectifs précis. • Planification annuelle des budgets provoquent de coûteuses modifications de programmes des travaux de dernière minute. Professeur Robert Rivier 14/23 Constats > faiblesses de méthodes • L’organisation des plages travaux pour les grandes opérations de renouvellements (GOP) est bien maîtrisée mais les machines sont parfois inadaptées à la taille des chantiers. • La politique d’organisation des plages travaux destinées à l’entretien n’est pas optimale. Ces plages travaux quotidiennes fixes d’une heure cinquante ne permettent qu’une productivité faible et compliquent le travail des horairistes. • Mesures de sécurisation des chantiers « à l’ancienne » (annonceurs). Professeur Robert Rivier 15/23 Plages travaux, un exemple concret Coûts unitaires et rendement, en fonction de la durée de la plage travaux de bourrage sur une ligne classique UIC 5 à 6 100% C_U chantier €/m frais exploit €/m coût total/m BOU trains afféctées rendement 20 15 80% 60% 12.6 - 30 % 10 7.1 40% 6.9 5.7 5.5 5.1 5 20% 0 0% 2 3 4 5 6 Durée journalière de la plage travaux (heures) Professeur Robert Rivier 7 8 16/23 rendement (%) Coûts unitaires (€/m de bourrage) 25 Recommandations Type de recommandation Levier d’action Plus de renouvellements Politique de maintenance Entretien préventif en suffisance Modification/réduction du patrimoine Suppression voies de gare Suppression voies de service Télécommande des IS Mise en oeuvre Plages travaux Protection des chantiers Professeur Robert Rivier 17/23 Projections 18 44 353 2000 ABORDS 208 336 302 328 197 214 332 269 917 1500 1108 VOIE 824 834 1243 1228 1557 1023 1218 1000 RENOUVELLEMENTS 728 500 37 213 185 IFTE 228 77 32 344 1890 213 168 216 OA IS-TEL 350 26 2028 2500 ENTRETIEN 1743 Dépenses d'entretien - M€, valeur 2004 19 170 3118 1934 OT 3500 3000 3177 3547 3246 2471 1990 4000 578 558 389 243 EXPLOITATION 163 0 Initial 2006 - 2010 Professeur Robert Rivier 2011 - 2015 2016 - 2020 2021 - 2025 18/23 Conclusions > il faut... • Plus d’investissements de renouvellements pour contrôler la substance du réseau et réduire les coûts d’entretien et les coûts globaux de maintenance. • Plus d’investissements pour moderniser les postes d’aiguillages et télécommander le réseau. • Meilleures méthodes de planification (si possible basées sur une allocation budgétaire pluriannuelle). • Adoption de plages travaux adaptées aux réalités technico-économiques du réseau. Professeur Robert Rivier 19/23 22.05.2006 -> le ministre veut ... • programme pluriannuel de renouvellement et grand entretien des voies et des installations techniques (...) • le regroupement progressif des 1 500 postes d’aiguillage existants sur la partie du réseau qui connaît les plus forts trafics dans quinze à vingt centres opérationnels, permettra de réaliser de substantielles économies tout en améliorant la performance de l’exploitation; • un programme de réduction des voies de service et des voies en gare pour les adapter aux besoins, ce qui permettra une économie d’entretien (...) Professeur Robert Rivier 20/23 22.05.2006 -> le ministre veut ... • la modernisation des méthodes d’entretien comme, par exemple, l’automatisation de la protection des chantiers et de la surveillance des voies et installations , ou l’allongement des plages horaires neutralisées pour l’exécution des chantiers afin d’en accroître la productivité ; • la réorganisation de la gestion des circulations, fondée sur – La mise en place de plages horaires (...), – le cadencement généralisé des circulations, avec des départs des trains à heure fixe, (...). Professeur Robert Rivier 21/23 22.05.2006 -> le ministre veut ... Augmentation des budgets de renouvellement % à 2005 2006 2007 2008 2009 2010 +110 M€ +260M€ +400M€ +500M€ +600M€ Professeur Robert Rivier 22/23 Pour plus d’information... http://litep.epfl.ch Professeur Robert Rivier 23/23