Amérique cent.

Transcription

Amérique cent.
« Quatorze Tamalous en Amérique »
Ils étaient 14 au départ de Blagnac à se lancer à l'assaut de l' Amérique Centrale. Pays à parcourir "LE
NICARAGUA, le COSTA-RICA et le PANAMA" ; chapeau me direz-vous devant un tel dynamisme !
Nous embarquons en direction de Paris d’où un vol transatlantique nous conduit à Miami après un transit
laborieux et peu aimable nous repartons ver Managua, capitale du Nicaragua. C’est un petit pays de 5 millions d’habitants
pour une superficie de 130 000 km² par 36° de latitude nord. Il va donc y faire un peu chaud. C’est un pays pauvre - 2 700 €
par tête d’habitant et par an- car il y a un sous emploi chronique (50% de la population) et 20 % de chômeurs avoués, le taux
d’alphabétisation n’aide pas vraiment à l’intégration de la population (65%) pour des hommes qui peuvent espérer vivre 67
ans et des femmes 72 ans/ C’est un pays baigné par 2 grands océans : le Pacifique à l’ouest et l’Atlantique par le biais du
golfe des Caraïbes à l’est. C’est un pays situé sur une zone volcanique puisqu’il y a 58 volcans et 6 sont activité. Il y a des lacs
très vastes formant de véritables mers intérieures. C’est aussi une zone fortement marquée par la sismicité, il y a des séismes
mineurs tous les mois, mais aussi des séismes majeurs qui laissent des plaies tragiques dans nombreux coins du pays. Ce pays
a connu beaucoup de vicissitudes car cet isthme central de l’Amérique est une zone de passage. Les premiers occupants
connus étaient des peuples venus du Mexique mais comme il n’y a pas eu de brassage ethnique il y eut de nombreux
affrontement interethniques.
Au début du XVIème siècle Christophe Colomb fait un bref passage chez les indiens Mosquitos, suivi plus
tard par « Gil Gonzalès d’Avila » qui explore la côte et convertit des autochtones au christianisme
Francisco Fernandez de Cordoba en 1523 envahit le Nicaragua et fonde les villes de Granada et de Léon
d’où le nom de la monnaie actuelle. Les maladies spécifiquement européennes grippe, rougeole et variole vont décimer les
amérindiens =, les suivants seront décimés par les affrontements armés. Les réserves d’or, d’argent et de pierres précieuses
vont exciter la convoitise des grands pays et le Nicaragua sera tiraillé entre l’Espagne et l’Angleterre.
Le Nicaragua devient indépendant en 1821 en se libérant de la tutelle espagnole. Immédiatement le Mexique
l’annexe, mais l’empire mexicain s’effondre et le Nicaragua intègre en 1823 la fédération des Provinces unies d’Amérique
Centrale. Le Nicaragua devient une république en 1838. Les Etats-Unis sont très intéressés par le pays pour tracer un canal
inter océanique. Ceci provoque un affrontement entre anglais et américains pour asseoir le monopole sur la région. Les
américains finissent par l’emporter et tracer une route transocéanique dessinée par Cornelius Vanderbilt (Accesory Transit
Compagny) le transport se faisait par voie maritime de New York jusqu’à Greetouwn –(actuellement San Juan Del Norte) puis
par le lac, ensuite par la route jusqu’à San Juan et par voie maritime jusqu’en Californie. Ce trajet était bien moins perilleux
que la traversée d’Est en Ouest des Etats Unis et plus court que le passage par le Sud de l’Amérique. C’est alors que William
Walker (encore un) eut l’idée de conquérir pour le compte des Etats Unis l’Amérique Centrale (Ronald Reagan finalement ne
faisait que suivre le même plan !). Il tente de devenir président du Nicaragua, mais se fait battre militairement et expulser. Il
va tenter diverses expéditions et sera exécuté à Trujillo en 1860.
Le pays va louvoyer entre guérillas et périodes de stabilité jusqu’au 1er janvier 1937 où arrive, par la force
du coup d’état, la dynastie des Somoza qui va exercer un contrôle dictatorial sur le pays. Le général Anastasio puis Luis, son
frère,, puis retour de Luis et enfin retour de Anastasio prirent en main les destinées du pays et en profitent pour mettre en
coupe réglée le pays(en détournant même l’aide financière internationale). La popularité des Somoza s’effondra et une
organisation qui prit le nom de front sandiniste, celle-ci et d’obédience marxiste et qui bien sûr gêne beaucoup le grand voisin
du Nord. Le nom de Sandiniste vient de Augusto César Sandino qui lors de la rébellion libérale de 1926 continua la lutte
contre les conservateurs qui étaient soutenus par les Etats-Unis , lesquels intervenaient sans cesse au point que la rébellion
sandiniste s’identifie quelque peu à un antiaméricanisme soutenu par les paysans nicaraguayens. Le facteur déclenchant de la
rébellion fut l’assassinat en 1978 du journaliste Charnoiro qui critiquait ouvertement Somoza, l’assassinat fut suivi d’une
grève générale et en août 1978 des commandos armés Sandinistes s’emparent du Palacio National et obtiennent des
concessions du gouvernement. Somoza tente de reprendre le contrôle, et une véritable guérilla apparut avec un point
culminant en 1979 et le 17 juillet de la même année le front sandiniste s’empare de Managua et installe un gouvernement
révolutionnaire de 3 sandinistes (dont Daniel Ortéga) et 2 représentant bourgeois. C’est la fin de 45 ans de dictature brutale
mais le pays porte encore les traces des blessures reçues. Le nouveau gouvernement se rapproche de Moscou et de la Havane
donc hurlement des américains ; d’autant plus que les réformes s’accompagnent d’un partage équitable des ressources et
d’une campagne d’alphabétisation. Après l’élection de Ronald Reagan le ton monte avec les Etats Unis qui utilisaient la
branche la plus conservatrice des politiciens du Nicaragua pour faire critiquer le gouvernement sandiniste . De plus, ils
infiltrent 2500 contre révolutionnaires pour faire tomber le gouvernement. La guérilla qui s’installe use les ressources
financières des sandinistes et les empêche de réaliser les réformes prévues et les oblige à restreindre certaines libertés et la
guérilla, inversée cette fois, reprend. Les américains voyant poindre la disette au Nicaragua imposent alors un embargo
commercial pour affamer un plus le pays et en rendre responsable les sandinistes. Ronald Reagan continue à entretenir les
« contras » (contre révolutionnaires) ce qui valut l’énorme scandale de « l’Iran-Gate » Washington vendait clandestinement
des armes à l’Iran et avec cet argent finançait les contras à l’insu du "congrès" !
Aux élections de février 1990 les sandinistes sont battus par des électeurs déçus et épuisés par les combats
incessants et c’est la frange conservatrice néo libérale avec Violetta Chamorro qui arrive au pouvoir avec Daniel Ortéga. La
remise en état du pays s’avère difficile car le pays est dans un grand désordre, les contras et sandiniste sont deux forces
opposées mais presque égales. Aux élections de 1996 le parti néolibéral d’Arnoldo Aléman arrive en tête suivi du front
sandiniste. Aléman devient président et pratique une politique de droite qui réduit tout ce qui est social, de nombreuses
malversations vont entacher la vie politique et économique et le 4 novembre 2001, dans le calme et l’ordre Enrique Bolanos
est élu président, il prend ses fonctions en janvier 2002 et ouvre des procès contre Alemàn et ses acolytes !!! et le 12 décembre
2002 Aléman, bien que président de l’Assemblée Nationale, est en garde à vue ! et son immunité parlementaire levée ; l’espoir
se lève enfin sur le Nicaragua….si l’on excepte la maxime si loin de Dieu, mais si près des Etats Unis…..
Managua est « une ville à la campagne »entourée par une jungle broussailleuse, mais aussi piquetée
d’espaces verts ou d’espaces inoccupés. Elle porte les traces des tremblements de terre, de 1931 et 1972 , de la révolution
sandiniste mais conserve l’architecture coloniale. A partir de 1990 Aleman a essayer d’améliorer l’esthétique de cette ville de
2 millions d’habitants mais il a aussi occulté toutes les réalisations de la période sandiniste. Les dernière retouches de style
américain ne cachent pas la pauvreté de l’ensemble. Le maire sandiniste modéré élu en 2000 et très respecté par tous les
acteurs politiques essaye de remettre en état et de restaurer certains secteurs de la ville, mais la tempête de 2002 a fait
beaucoup de dommages dans les parcs et les aires récréatives qui avaient été créées. La ville de Managua est très étendue,
très chaude et très sale.
Commençons la visite par un tour d’horizon depuis la colline de l’ancien palais présidentiel détruit par un
tremblement de terre, nous voyons l’étendue énorme de la ville, bordée d’un côté par le lac immense et de l’autre par un lac
caldeira (cône d’un volcan éteint transformé en lac). Descendons voir la cathédrale (fermée aux visiteurs= en 1929 elle avait
résisté au séisme mais le cataclysme de 1972 n’a laissé debout que les murs et la façade. On a tenté la restauration en 1996
en réparant les carreaux de céramiques et l’énorme autel de marbre. Le plafond est transparent et laisse passer la lumière du
jour, mais nous devons nous contenter de voir le tout de l’extérieur.
Une autre construction de la plaza de la République a mieux résisté c’est le téatro National Ruben Dario qui
fait la somme des activités culturelles du pays bien qu’au Sud de la plaza il y ait aussi le centre culturel de Managua et à
l’extrémité, le Palacio Nacional de la cultura, aux imposantes colonnes et on peut y suivre dans les vitrines multimédia toute
l’histoire naturelle du pays fortement marqué par la tectonique.
Le lendemain accompagné par le volcanologue Alain Creuzot nous allons voir le volcan Masaya, pour cela
nous contournons le lago de Managua En passant au pied du volcan momotombo, lieu mythique, car lespremiers occupants
avaient marché vers le sud à la recherche d’un lac entouré de 3 montagnes, et il se sont donc arrêtés ici pensant la prophétie
réalisée. Nous allons ensuite rentrer dans la ville de Léon, ville coloniale élégante fondée en 1524 qui a fortement résisté à la
dictature de Somoza et qui est devenue une ville universitaire bourdonnante –c’est la ville de l’écrivain poète Ruben Dario –
c’est la ville de Léon tant sur le plan politique qu’administratif c’est la ville libérale qui s’oppose aux conservateurs de
Granada. C’est à Léon que le gouvernement sandiniste provisoire fut proclamé le 18 juillet 1979. Deuxième ville du pays avec
350 000 habitants c’est une ville universitaire aux multiples églises dont la plus célèbre est la Basilica Central de la Ascension
commencée en 1747 retouchée plusieurs fois, restaurée et rénovée en 1992 grâce à l’Espagne (pour le 500ème anniversaire du
débarquement de Christophe Colomb). Elle se veut la plus grande église d’Amérique Centrale, et elle possède beaucoup
d’éléments baroques, un christ en bois de l’époque coloniale (de Pedrarias le Cruel) le tombeau de Ruben Dario. La place
centrale renferme tous les monuments habituels de la ville coloniale espagnole, le palais épiscopal, la mairie, les collèges. Les
ruines du magasin Perrelas Y Serena aux grilles tordues et rouillées sont l’image même des combats révolutionnaires de 1979,
des peintures murales illustrent l’histoire du pays jusqu’en 1979.
Nous continuons notre visite sur Granada, véritable bijou de ville coloniale restaurée surnommée la Gran
Sultana (la grande impératrice) c’est un site très ancien puisque les premiers habitants furent les chontales au VI ème siècle,
chassés par les Niquéranes aux XI ème siècle ; les espagnols trouvent à peu près 8000 habitants lors de leur conquête et
Francisco Hernandez de Cordoba en 1524 fonde la ville de Granada, c’est la plus vieille ville coloniale espagnole au
Nicaragua –c’est là que Fray Bartolomé de las Casas commença depuis le couvent San Francisco sa plaidoirie enflammée
contre les injustices des prêtres dominicains à l’encontre des amerindiens (qui avaient quelques raisons d’être amers !), par
une correspondance abondante avec le roi d’Espagne. Il réussit à obtenir un traitement plus humain pour les indiens
d’Amérique.
Granada est très accessible depuis l’Océan Atlantique par le Lago de Nicaragua et le Rio de San
Juan, aussi en 1665 l’anglais Henri Morgan l’a envahie et partiellement détruite, puis ce fut le tour du fameux William Walker
en 1855 qui en fit son quartier général pendant deux ans où il s’y est même fait élire président du Nicaragua sur le Parque
Central en 1856. Encerclé à la fin de l’année, il anéantit la ville par le feu détruisant ainsi le plus beau fleuron colonial
d’Amérique Centrale, mais ce geste dressa contre lui tous les états voisins qui par la suite reconstruisirent Granada. Elle fut
pillée et restaurée 4 fois. Finalement bien restaurée Granada est une ville charmante aux rues larges et bordées de
constructions en parfait état avec de jolies cours intérieures et en toile de fond se dessine le volcan Mambocho. Le parc
national planté de majestueux palmiers est le centre vital. La cathédrale néo-classique domine le parc, elle est austère malgré
son élégante façade. Il faut se promener dans les rues pour goûter la fraîcheur des intérieurs de maisons et des édifices par
rapport à la chaleur torride de l’extérieur.
Partons pour le volcan Masaya qui est le plus accessible des volcans du Nicaragua, et
aussi le plus impressionnant. Il est au centre d’un ParcNational créé en 1979. C’est un volcan basaltique que nous allons
découvrir grâce à notre guide le vulcanologue Alain Creuzot qui en est le Spécialiste. C’est un volcan basaltique peu commun
en forme de bouclier qui rassemble 5 cratères et qui se manifeste périodiquement. En 1524, c’était un lac de lave, qui fit
penser aux européens qu’il devait y avoir de grandes réserves d’or dans la région. Les cratères forment une large caldeira
vieille de plus de 7000 ans et ils ont donné, sans doute, l’une des plus importantes éruptions jamais survenues à la surface de
la planète. En 1979, il y avait un lac de lave dans le cratère actif (le Santiago) il a disparu depuis, mais il reste un des plus
abondants dégazage du monde : il sort des milliers de tonnes de dioxyde de souffre par … jour d’où les odeurs particulières
quand on approche et qu’on se gare directement en bordure du cratère. Alain Creuzot nous racontera d’ailleurs les
innombrables péripéties qu’il a connues dans l’étude du volcan.
Après un spectacle de danses traditionnelles très gracieuses en soirée et une nuit à Granada nous partons
pour la frontière du Costa-Rica. Quel folklore ! il faut payer pour parcourir les 500 mètres de la ville frontalière (10 $) il
paraît pour faire une route bitumée (cela fait des années que cela dure !).. Nous pataugeons dans une boue collante, les
formalités de passage s’accompagnent toujours de paiements (officiels 32 $) Nous traversons la frontière, toujours dans la
boue, transfert du véhicule nicaraguayen au véhicule Costaricien et passation de pouvoirs entre notre guide Alain Creuzot et
la blonde Allemano-Hollando-constaricienne notre guide au Costa-Rica.
Le Costa Rica est une des régions sismiques les plus actives au monde. Ceci est dû au phénomène de
subduction de la plaque Pacifique sous la plate forme continentale, qui a donné naissance à l’apparition de la chaîne des
volcans. Ils sont apparus au miocène (130 millions d’années) sous la forme d’îles (un peu semblable aux Galàpagos actuels),
peu à peu ils font émerger un sol (85 millions d’années) celui-ci sera riche en or, argent, magnétite, manganèse et bauxite. La
situation particulière du pays vient de la position entre 2 continents et 2 océans sur 51 000 km² de superficie. IL y a encore 6
volcans en activité dans la chaîne centrale. Aucun point n’est à plus de 120 km d’une côte. Celles-ci sont idylliques avec
l’ambiance caraïbe ou la douceur du Pacifique, des plages rocheuses ou sableuses aux cocotiers qui s’inclinent vers les
vagues qui sont souvent quasi désertes. Ce milieu naturel est propice à une faune et une flore riche et variée (225 espèces
d’arbres pour 10 000 km²). Les parcs nationaux vont donc représenter un attrait particulier et la forêt tropicale qu’elle soit
humide, pluvieuse ou nuageuse offre de multiples aspects de formation végétales. Nous entrons par le poste frontière de Pénas
Blancas et nous nous dirigeons vers la péninsule de Nicoya dans le Guanacaste, sur le Pacifique. Très vite nous abordons la
côte Pacifique avec une série de plages magnifiques Playa Brasilito nous offre, les pieds dans l’eau, un somptueux repas avec
une langouste de 1kg par personne, grillée ! Nous passons la nuit un peu plus loin, plage tranquille, au calme, entourés
d’iguanes
C’est la plage Pan de Azucar.
Le matin nous partons vers l’intérieur du pays, vers Monteverde. La route qui monte à Monteverde est une
piste carrossable. Le Costa-Rica ne veut pas la bitumer car le papys tient à conserver et à préserver ce milieu écologique
tropical qui est une vraie merveille et donc éviter un afflux de touristes qui le dénaturerait. IL faut 4 heures pour parcourir les
200 km ; les clôtures ici sont originales car les piquets sont en bois de Yucca et ceux-ci une fois plantés se mettent à
repousser. Les clôtures se transforment alors en haies vives ,et il y a une profusion de fleurs de toutes sortes.
A Monteverde, il y a une autre curiosité, c’est le « ranario » (rana=grenouille) c’est un musée d’élevage de
plus 200 espèces de grenouilles, il faut le visiter dans l’obscurité et certains spécimens nécessitent d’une bonne vue pour les
apercevoir. Elles présentent une remarquable adaptation au milieu et une défense parfaitement adaptée aux prédateurs, par la
couleur ou leur venin.
Le matin suivant nous partons à la découverte de la forêt nuageuse. Le couvert végétal est énorme et la
pénombre règne dans le sous bois, le degré hygrométrique de l’air est très élevé, par contre nous apprécions l’absence de
moustiques. Notre guide nous montre divers végétaux, Broméliacées (épiphytes) cannas, cordyline, costas, fougères,
hélioconia, hibiscus, orchidées (épiphytes), préjubaye. Nous allons même rencontrer une magnifique tarentule, et surtout un
oiseau devenu très rare : un Quetzal. Du fond de la forêt nous arrivent des hurlements à glacer le sang. Ce sont des singes
hurleurs qui défendent leur territoire contre les intrus.
L’après-midi sera consacré à une longue promenade sur la canopée (strate supérieure de la forêt tropicale)
……Nous allons Faire une périple de plus de 5 km sur des passerelles qui vont être parfois à 75 m du sol et qui nous font
passer à la hauteur de la cime des arbres et nous pouvons aussi voir cette forêt pluviale depuis le haut, nous voguons sur une
sorte de mer verte avec les tâches de couleurs que sont les arbres en fleurs. La forêt tropicale se décompose en étages. Nous
sommes sur la canopée c’est-à-dire la voûte continue formée par la partie supérieure de la strate arborée (arbres de 40 à 50 m
de haut), au dessous il y a la strate arborée (20 à 30 m) qui constitue l’étage moyen, l’étage au-dessous est la strate arbustive
(10 à 20 m) encore au dessous la strate arborescente (o à 10 m) formée de fougères géantes et au sol la végétation à parfois
du mal à se développer dans cette zone de pénombre. Cette forêt si puissante est cependant fragile car la décomposition au sol
est très rapide en milieu chaud et humide, les sols sont lessivés donc épuisés dans l’horizon humus et si l’on coupe cette forêt
ombrophile, le sol se dégrade et la forêt ne peut se régénérer
OR CETTE FORET ABSORBE LE GAZ CARBONIQUE ET REJETTE DE L’OXYGENE c’est le poumon de la planète,
il est donc grand temps d’en prendre soin si nous ne voulons pas être réduit à respirer de l’oxygène de synthèse chimique. !
Il existe une forme plus sportive et plus spectaculaire de découvrir la canopée : la tyrolienne. Le visiteur est
attaché par des sangles à un filin d’acier sur lequel il circule par le biais d’une poulie. Ainsi suspendu à plus de 40 m du sol et
se déplaçant à une vitesse variant de 10 à 60 km/h de plate forme en plate forme il peut visiter de façon sportive la canopée .
Nous repartons au matin vers le volcan Arenal dans la vallée Centrale.Nous allons séjourner aux pieds du volcan. A
midi nous déjeunons à Tabacon, une halte sur un rio qui descend du volcan Arénal. L’eau de ce cours d’eau sort du volcan,
elle passe donc en sous sol, près du magma qui la chauffe, et elle est à 60° à la sortie, elle se charged’hydrogène sulfuré et de
sels minéraux. Le restaurant a donc ainsi 22 piscines naturelles avec des eaux thermales dont la température varie de 40° à
22°.
Tout en déjeunant, nous entendons le crépitement de la lave qui descend sur les flancs du volcan et qui se refroidit, nous
voyons, à chaque averse de pluie, la vapeur d’eau remonter dans l ’atmosphère car la lave est à 600°.
La richesse en minéralité de l’eau a permis de constituer Un jardin magnifique avec des arbres de toutes sortes et des fleurs
absolument extraordinaires, la perle des fleurs étant la « rose de porcelaine » C’est le volcan le plus actif Du Costa-Rica, très
pointu à son cône menaçant. Le sommet qui n’est pas tronqué car il a eu 3000 ans d’inactivité mais en 1968, il a rajeuni. Il y
eut d’abord un séisme puis une éruption importante qui détruisit un village à l’ouest.
Depuis on entend en permanence des grondements sourds, des explosions et dans la nuit on voit les coulées
incandescentes de laves en fusion et les projections de rochers semblables à des bombes rougeoyantes . Le sommet de ce
monstre est souvent caché par les nuages. On ne peut entreprendre l’ascension, ni s’approcher du cratère à cause de plusieurs
accidents qui y ont eu lieu. Nous allons à l’observatoire du volcan, et le sismographe, en fonction, nous montre bien les
brusques poussées de pression magmatique qui font penser à un gigantesque coeur qui bat. Nous allons faire une promenade
dans la forêt luxuriante qui profite de l’énorme quantité de sels minéraux qu’à secrété le volcan et là encore nous
rencontrons une tribu de singes hurleurs qui n’apprécie pas notre intrusion. Dans la nuit, au petit matin, les plus courageux
verront le cône du volcan incandescent.
Nous abandonnons notre généreux mais dangereux ami (il ne faut pas oublier que ce sont les volcans qui ont
créé la vie sur terre par le biais de l’atmosphère) et nous allons à San José, la Capitale du papys depuis 1823, date de
l’indépendance. La ville est cernée de montagnes bleues à force d’être vertes en raison des plantations de café. Cette capitale
a un air provincial, avec des rues un peu défoncées et surtout d’énormes grilles à toutes les issues de maisons. Nous déjeunons
dans la vieille ville au centre de San José au milieu de boutiques d’artisanat avant d’aller faire un tour de ville sur la plaza de
la cultura et visiter le musée national qui est très bien fait. On peut y suivre les épisodes de la civilisation costaricienne. La
partie consacrée à la civilisation précolombienne est très riche et on peut y voir les points communs avec celle de l’Amérique
du Nord ainsi qu’avec celle de l’Amérique du Sud et on voit bien qu’on est dans la zone de contact entre deux civilisations. Le
soir nous avons droit à un spectacle costaricien qui nous évoque les différentes provinces de ce petit pays à travers des danses
très typiques. Dommage que la direction du restaurant/spectacle ait cru nécessaire de nous plonger dans une température plus
proche du pôle nord que de l’équateur !
Le lendemain matin, 1 h 30 de vol nous conduisent dans un monde complètement différent : celui de la
civilisation contemporaine américaine. Nous arrivons à Panama-City sur la côte pacifique. C’est la capitale d’un petit pays de
75 650 km² peuplé de 3 millions d’habitants dont 800 000 vivent dans la capitale. Dans la partie la plus étroite il n’y a que
51,4 km à vol d’oiseau entre les deux océans. Par contre ce pays est très étiré en longueur puisqu’il forme un S couché reliant
les 2 Amériques, d’une longueur de 750 km. C’est un pays ici aussi piqueté de volcans puisque le point culminant est le volcan
Barù (3475 m) c’est une partie très récente du monde puisque sa naissance ne remonte qu’à 3 ou 4 millions d’années. Elle a
pour origine une collision entre la plaque tectonique des cocos et celle des Antilles, celle-ci a fait naître ce « pont » entre les
deux continents.
La ville de Panama-City est à « l’américaine » Le Down Town écrase tout le reste de ses immeubles tous
majestueux. Cependant en arrivant dans la ville (dans une terrible chaleur moite) nous retrouvons la première phase de la
Construction qui date de 1519 par Pedrarias Dàvila ; elle apparaît sous le nom de Nuestra Senora de la Asuncion de
Panama ; les ruines maintenant ont été baptisées Panama Viejo. Ce modeste établissement connaît un lent développement car
il n’y a que de petites quantités d’or, mais après la découverte de l’or du Pérou, et de la mine d’argent du Potosi,, Panama
devient une plaque tournante de transit entre les 2 océans, elle devient le 1er comptoir européen sous le nom de Ciudad Réal en
1521 et donc devient très prospère attisant les convoitises des grandes puissances et des ….pirates. En 1671 le pirate Henry
Morgan (un gallois !) la pille et la laisse en ruine. En 1673, la ville se reconstruit un peu à l’ouest sous la houlette de Don
Fernando de Cordoba mais va souffrir de nombreux incendies. L’acte d’indépendance de la « nouvelle grenade » mettra un
frein au développement de la ville jusqu’au creusement du canal des deux océans en 1880.
Nous allons visiter la ville de la période coloniale qui n’était quelque peu délabrée mais qui connaît une
réhabilitation rapide par une intense spéculation due à un phénomène de mode. Ce vieux quartier ne renferme-t-il pas
le….palais présidentiel ! Il est vrai que la présidente est une dame dynamique et qui a beaucoup de goût et de …modestie. Elle
se déplace sans escorte et sans protection et n’hésite pas à aller faire ses courses dans les magasins. Dans ce domaine au
moins elle ne calque pas sa conduite sur le grand vizir du nord. Nous allons faire une longue promenade dans le Casco Viejo
en suivant l’Avenida Central ,nous arrivons au Cabo San Félipe où se font face la statue de Ferdinand de Lesseps
et….l’ambassade de France. Nous passerons devant l’iglesia de la Merced de style baroque (1860) et elle est bien différente
de la « catedral »(plaza de la ’independencia) qui a une façade complexe : la partie centrale est construiteavec des pierres de
l’église de la merced qui avait été détruite après avoir été le quartier général d’Henry Morgan ! De part et d’autre deux tours
pyramidales blanches encadrent la façade sombre. Les cloches sont particulières : la reine Isabelle de Castille ayant assisté à
leur fusion aurait jeté sa bague dans le métal en fusion, ceci aurait conféré aux cloches une sonorité particulière pourtant on
ne peut pas penser qu’une tête de reine puisse rai ou (ré) sonner.
Nous passons aussi devant l’église San Francisco et le couvent qui y est accolé, c’est une église blanche avec
un clocher baroque. Le couvent a une très belle façade de style salamanque. La statue de Bolivar (bi face) « el libertador »
trône sur la place – grâce à notre statut d’étranger ,la police nous permet de passer devant le palacio présidenciel, ancien
bâtiment colonial de 1673, restauré en1922,.La cour centrale est de style mauresque avec une fontaine entourée de plusieurs
hérons nonchalants (d’où le surnom du Palais). Par contre, nous logeons dans un hôtel de Down Town au 19 ème étage avec
une vue à 180° sur la ville. Seul inconvénient ici aussi, on veut nous conserver longtemps en bon état car la climatisation est à
…18° alors qu’au dehors il fait 38° brr…
L’après-midi sera consacrée à l’écluse de Gatùn c’est-à-dire à une approche du canal. Il mesure 80 km de
long et comporte 3 séries d’écluses (Miraflores, Pedro Miguel, Gatùn) Elles compensent la variation des marées d’un océan à
l’autre pendant 11 mois de l’année (excepté février). La côte pacifique a des marées de 7 m. l’Atlantique peu. Depuis son
ouverture le 15 août 1914 plus de 750 000 bateaux ont pris le chemin du Canal, le passage est permanent (éclairé la nuit sur
tout le parcours). Le lac de Gatùn 425km² est le second plus grand lac du monde. Les écluses de Gatùn permettent d’élever les
bateaux 26.52 m au dessus du niveau de la mer les portes des écluses pèsent 750 tonnes.
Aux écluses de Miraflores, il suffit de 15 minutes pour élever de plus de 9 mètres un navire, il faut 100 000
tonnes d’eau douce du lac pour remplir le sas des écluses. Les petits trains (appelés las mulas par les panaméens) tirent les
bateaux avec leurs 47 tonnes et stabilisent le bateau. Il faut 24 heures à un bateau pour franchir l’intégralité du Canal, en
comptant les 12 h d’attente à l’entrée.
Quelques records : le plus gros bateau ayant traversé est le Juan Prospector 299 m de long. La taxe de
passage la plus élevée : 141 088 $ pour le passage du Régal Princess (octobre 1992) la plus faible : Richard Halliburton a
payé 36 cents pour pouvoir traverser le canal à la nage ! <<<la taxe étant fonction du poids et de la taille du bateau », il faut
préciser que les navires battant pavillon panaméen ont un tarif spécial…. Le Panama a la 1er flotte du monde….
Ce canal est né dans l’esprit des français, fort du succès du Canal de Suez qui mettent à profit (pour une
fois !) les hésitations des américains et ils concluent un accord pour 100 ans avec le gouvernement colombien qui prévoit la
cession de 5 km de terrain de chaque côté du tracé du Canal et le creusement de celui-ci ainsi que son administration
Ferdinand de Lesseps fait adopter son projet en août 1879. Il veut utiliser le cours du Rio Grande et du Rio Chagres en
passant de la baie de Limon à la baie de Panama. Durée prévue des travaux huit ans, ils commencent en 1880 sous la
direction de la compagnie universelle du Canal. Or, 9 ans après, surprise ! la société est déclarée en faillite par l’Etat
français ! Des hommes politiques, des financiers sont traînés devant la justice. Une des origines de l’échec est la
méconnaissance des conditions sanitaires (5000 hommes meurent de fièvre jaune et de paludisme) mais il y a aussi la
corruption, les malversations….. Il y eut en tout 22 000 décès par accidents et maladies.
Les français tentent de relancer la société mais les souscripteurs ne lui font plus confiance. La compagnie
revend alors ses concessions aux Etats-Unis pour 40 millions de $ en 1903. Curieusement à ce moment là, la bourgeoisie de
Panamà (région) se souleva contre le pouvoir central colombien et obtient la proclamation de la République du Panama le 3
novembre 1903, mais cette fois les droits sur le canal et sur les 5+5 km de large sont concédés à …..perpétuité. L’accord
prévoit aussi une éventuelle intervention des Etats-Unis dans les affaires intérieures ou Panama en échange de la garantie de
l’indépendance de la jeune république face à la Colombie – une indemnité de 10 millions de $ puis un versement de 250 000$
par ans à partir de la 18 ème année sont prévus.
Les travaux reprennent en 1904, avec en projet les 3 ensembles d’écluses et la création du lac artificiel de
Gatùn. En même temps on éradique la malaria et la fièvre jaune en utilisant une énorme quantité d’insecticides.
Techniquement des énormes « pelles »mécaniques et une voie de chemin de fer permettent de déplacer 259millions de m3 de
terre. En 1914 c’est la fin des travaux et le 15 août le canal est inauguré. Il faudra attendre 1931 pour que 2 traversions
relient le nord du pays le sud du pays, remplacés en 1942 par un pont tournant par dessus les écluses de miraflores et en
octobre 1962 le « Puente de Las Américas » est inauguré rétablissant ainsi le relations nord/sud.
L’accord Torrijo-Carter en 1977 abolit de traité de 1903 et restitue la totalité de la zone du Canal au Panaméens, mais en
1979 le congrès US vote une loi lui réservant le droit d’assurer la protection du canal. Peu à peu le nombre d’employés
américains diminue pour faire place aux panaméens l’activité du canal représente 10 % du PNB panaméen.
Le lendemain nous partons pour le fort San Lorenzo à travers une forêt tropicale dense et fortement peuplée
de papillons. Ce fort est dans un décor magnifique à l’embouchure du Rio Chagres. Il fut construit au XVIème siècle sous
Philippe II. Il contrôle la voie de communication la plus importante de l’époque, puisque toutes les richesses extorquées à
l’Amérique andine passaient par là. La forteresse sera attaquée en janvier 1671 et occupée par le pirate Joseph Bradley,
lieutenant de Henri Morgan. Morgan vient prendre sa place, à la mort de son lieutenant, et prépare l’attaque de la capitale en
remontant le fleuve avec une trentaine de bateaux. C’est là qu’il va attaquer et piller la ville de Panama. Il abandonne la
forteresse après l’avoir détruite pour se réfugier à la Jamaïque. Le fort est reconstruit par les espagnols mais subit une
nouvelle attaque en 1740 par Sir Edward Vernon. Mais cette fois c’est un conflit hispano-britannique. Le fort est détruit par
les anglais et définitivement abandonné. Nous avons retrouvé l’ancienne poudrerie, les salles d’entrepôt, de vieux canons,
cernés par des vautours qui nous faisaient penser aux grandes puissances face aux petits pays.
Le dernier jour sera consacré à la visite de la tribu des Emberas. Pour cela nous devons arriver à la rivière
Chagres, embarquer en glissant beaucoup dans une pirogue et remonter la rivière pendant plus de 2 heures pour arriver chez
des indiens qui n’ont jamais accepté une quelconque assimilation, ni le moindre mélange avec les populations noires locales
et qui se sont retirés dans la forêt du Darièn. Les Emberas sont 14000 environ mais ne vivent pas en communauté et se
répartissent le long du cours d’eau. Ils n’ont pas de chef, ni de structures politiques ou économique et vivent en famille de
chasse, pêche et d’agriculture . Leur origine se situerait en Amazonie, d’où ils auraient émigré en Colombie, qu’ils auraient
fui pour des raisons de combats et ils se sont réfugiés dans le Darién. Ils sont retrouvés englobés dans le Parc National mais
ont bénéficié de leur installation primitive. Ils ont quelques difficultés pour la chasse et la culture, aussi ils ouvrent leur village
aux touristes qui leur fournissent ainsi un minimum vital. Nous déjeunons de poissons de rivière avec des bananes cuites, ainsi
que des ananas et des papayes. Une courte visite du village, des danses d’adieu et nous repartons vers notre hôtel climatisé.
Ce séjour dans les 3 pays d’Amérique Centrale revêt un aspect particulièrement intéressant car nous
connaissons peu de choses (peut-être un peu plus sur le Costa-Rica) de ces pays à l’histoire agitée et mouvementée sous la
pression des grandes puissances et surtout du grand voisin du Nord qui y voit un approvisionnement facile en fruits et produits
agricoles, une zone stratégique, un voie de passage en quelque sorte une antichambre à bon marché du paradis américain
c’est pourquoi ils sont loin de Dieu, mais trop près des Etats-Unis.
L’explorateur M MARTY