Les Proverbes 2 prenons notre vie en mains

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Les Proverbes 2 prenons notre vie en mains
Les Proverbes (2) : prenons notre vie en main INTRO CULTE Psaume 90 : 12 « Fais–nous comprendre que nos jours sont comptés. Alors nous acquerrons un cœur sage ». Je vous propose de commencer ce 2ème message sur le livre des Proverbes par une parabole se trouvant dans le NT. Juste au cas où nous aurions encore un doute quant à la cohérence d’ensemble de la Bible : Luc 16 : 1-­‐8 « Jésus dit aussi à ses disciples : Un homme riche avait un économe, qui lui fut dénoncé comme
dissipant ses biens. Il l’appela, et lui dit : Qu’est–ce que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton
administration, car tu ne pourras plus administrer mes biens. L’économe dit en lui–même : Que
ferai–je, puisque mon maître m’ôte l’administration de ses biens ? Travailler à la terre ? je ne le
puis. Mendier ? j’en ai honte. Je sais ce que je ferai, pour qu’il y ait des gens qui me reçoivent dans
leurs maisons quand je serai destitué de mon emploi. Et, faisant venir chacun des débiteurs de son
maître, il dit au premier : Combien dois–tu à mon maître ? Cent mesures d’huile, répondit–il. Et il
lui dit : Prends ton billet, assieds–toi vite, et écris cinquante. Il dit ensuite à un autre : Et toi,
combien dois–tu ? Cent mesures de blé, répondit–il. Et il lui dit : Prends ton billet, et écris quatre–
vingts. Le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi en homme avisé. Car les enfants de
ce siècle sont plus avisés à l’égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière ».
C’est une parabole qui a fait couler beaucoup d’encre et pour cause puisque Jésus semble louer ici une attitude somme toute peu morale. Son auditoire ne devait pas s’attendre à une pareille chute et nous non plus. Si nous sommes honnêtes, la fin de cette parabole nous choque aussi. Pourquoi ? Eh bien justement parce qu’au lieu de condamner l’attitude de son serviteur, le maitre de la parabole la loue, il félicite son serviteur. Soyons clair, cet intendant, tout en ne volant pas directement pour lui-­‐même les biens de son maitre, l’a tout de même spolié d’une partie de ses biens en vue de son intérêt personnel, en vue de pouvoir survivre après son licenciement. Un licenciement au demeurant mérité. Mais alors, qu’est-­‐ce que le maitre loue en définitive dans l’attitude de son serviteur ? Ce que le maitre loue, c’est que confronté à une situation difficile, à savoir la perte de son emploi, le serviteur a réfléchi et a agi. Il a fait face à son problème et y a apporté une solution. Ce n’est donc pas la qualité morale de cette solution qui est ici encensée par le maître, puisque celle-­‐ci n’est pas morale du tout, mais bien le fait que ce serviteur a pris l’initiative de résoudre son problème. Il a pris sa vie en mains ! Ça parait évident, non ? Si on a un problème, on doit essayer de trouver une solution, puis l’appliquer. Ça tombe sous le sens ! En fait, dans la réalité, peu de gens agissent ainsi. Il est bien plus facile de s’asseoir et de se plaindre de l’injustice de la vie ou de l’état pitoyable du monde moderne. Pourquoi prendre l’initiative de résoudre nos problèmes alors qu’il est si facile de blâmer nos parents, notre conjoint, nos enfants, nos amis, notre employeur, nos professeurs, notre gouvernement et même Dieu ou l’église… On peut aussi, au lieu de prendre des initiatives, croire confusément que les choses finiront par s’arranger d’elles-­‐mêmes. De nombreuses personnes passent leur vie à ne rien faire en attendant tacitement que leur destin s’améliore d’un coup de baguette magique : « Un jour, ma vie va changer, un jour, j’aurai ce que je veux ». Et elles rêvent encore et encore. C’est ce qu’on appelle communément « être un enfant ». Ces personnes n’ont pas une vision adulte de la réalité. Croyez-­‐moi, cet état d’esprit est plus répandu qu’on ne le pense. « Un jour, je ferai quelque chose de ma vie…Un jour, je me lèverai plus tôt…Je cesserai de gaspiller mon argent et mon énergie dans des bêtises… Un jour, mon patron me remarquera…Je rencontrerai le prince charmant ou la femme idéale. Peut-­‐être même qu’un jour on oubliera de me demander de payer mes factures. Mon mariage se métamorphosera et j’aurai une silhouette de rêve… Je cesserai de boire… j’aiderai les pauvres…Je mènerai 1 une vie chrétienne digne de ce nom… Un jour, les gens seront gentils avec moi dans mon église». Un jour…Vous doutez peut-­‐être de ce que je dis ? Pourtant, croyez-­‐moi, il est au moins une catégorie de personnes qui elle, ne doute pas de cette réalité ; ces personnes, ce sont les publicitaires. Lorsque, par exemple, ils vous vantent les mérites d’une crème amincissante supposée vous faire perdre 2 centimètres de tour de taille en une nuit, ils savent que certaines femmes vont le croire. Vous avez bien entendu remarqué que les femmes qui tournent ces spots publicitaires sont minces et n’ont aucun centimètre superflu à aucun endroit de leur anatomie. Les publicitaires savent bien, eux, que les femmes qui vont se ruer sur ces crèmes « miracles », ce ne sont pas les minces en quête de grammes en trop, mais bien des obèses qui ont des mètres de tour de taille à perdre et qui préfèrent rêver que maigrir, c’est aussi facile que dormir après s’être enduite de crème. C’est plus facile que de décider de se mettre au régime et de faire du sport ! Par contre, le résultat n’est pas tout à fait le même… Un jour, je serai mince tout en continuant à me gaver de saloperies ! Croyez-­‐moi, cet état d’esprit est omniprésent. Mes amis, je vais vous apprendre quelque chose dont vous ne vous doutiez pas : cette façon de fonctionner ne marche pas ! Nous avons tous, et il faut le rappeler, en tout cas, c’est ce que j’ai observé, une tendance naturelle à descendre et non à monter. Ceux qui se laissent bercer par le courant ne vont pas très loin. Cela ne veut bien entendu pas dire que vous n’ayez pas le droit de vous détendre, mais si vous voulez contempler la vue depuis le sommet de la montagne, vous allez d’abord devoir gravir la pente ! Curieusement, les plus beaux panoramas ne se trouvent pas dans des caves ou en dessous du niveau de la mer, mais en hauteur ! Il faut peut-­‐être y voir aussi la raison fondamentale pour laquelle pendant tout un temps, pour rencontrer Dieu, il fallait gravir une montagne ! Comme pour nous dire que rencontrer Dieu, ça se mérite, tout comme contempler un beau paysage! Le livre des Proverbes appelle le genre de rêveurs dont je viens de parler, « des paresseux ». J’ai cherché à savoir à quoi je pourrais bien les comparer pour vous aider à comprendre, et j’ai pensé à la limace : Imaginez une limace parcourant lentement son chemin qui ne la mène nulle part. Parce que, soyons clair, elle ne va nulle part la limace. Elle se déplace mais n’a aucune destination précise en tête. De plus, Il suffit d’un caillou pour l’arrêter, d’une petite vague pour l’emporter. Tout lui parait si difficile, même se reproduire ! C’est pour cela sans doute qu’elle est hermaphrodite, c'est-­‐à-­‐dire qu’elle possède les deux sexes et peut donc se reproduire toute seule. Cela lui évite le labeur de devoir se trouver un partenaire. Lorsqu’on observe une limace, on a une envie folle de lui dire de lâcher prise, mais c’est sans doute inutile : elle l’a déjà fait. Proverbes 6 : 9-­‐11 « Paresseux, jusqu’à quand seras–tu couché ? Quand te lèveras–tu de ton sommeil ? Un peu de
sommeil, un peu d’assoupissement, Un peu croiser les mains pour dormir !… Et la pauvreté te
surprendra, comme un rôdeur, Et la disette, comme un homme en armes ».
Dans le cas évoqué ici, la paresse mène à la pauvreté mais ce n’est là qu’un des aspects de la débâcle du paresseux. Le livre des Proverbes affirme que nous courons quasi tous le risque de devenir paresseux, et il décrit le processus qui mène inexorablement sur le chemin futile et infructueux de la paresse. La 1ère étape de ce processus consiste à remettre à plus tard ce que nous devons faire. Chaque fois que quelqu’un esquive une responsabilité en lançant avec insouciance : « je ferai ça plus tard », il agit en paresseux. Les enfants ont cette tendance à dire lorsqu’on leur demande quelque chose : « Quand j’ai fini mon chapitre papa. Mon émission est presque terminée, je le ferai après. Je joue et je le fais maman ». Mais on peut être adulte et agir de même. 2 La 2ème étape du processus qui mène à la paresse, ce sont les fausses excuses. Le paresseux de Proverbes 22 : 13 a une bonne excuse pour ne pas mettre le nez dehors : Proverbes 22 : 13 « Le paresseux dit : Il y a un lion dehors ! Je serai tué dans les rues ! ».
« Il y a un lion dehors ! Il risque de me tuer ». Ou peut-­‐être se cherche-­‐t-­‐il de bonnes excuses pour ne pas faire ce qu’il a à faire. Rien ne dit qu’il n’y aura pas de lion sur la route, mais rien ne dit qu’il y en a un ou qu’on ne peut pas l’éviter. Les femmes congolaises qui habitent près du fleuve Congo s’y rendent quasi tous les jours parce qu’elles n’ont pas le choix, même si le risque de se faire attaquer par un crocodile existe bel et bien. Mais va-­‐t-­‐on s’arrêter de faire ce qui est nécessaire sous prétexte que des obstacles potentiels existent ? Ce sont-­‐là de fausses excuses. Mais s’il y a vraiment un lion dans la rue allez-­‐vous peut-­‐être me dire? Eh bien, il faut rejoindre le clan des chasseurs ! Seul le paresseux reste oisif tout au long de sa vie sous prétexte que de dangereux obstacles jalonnent sa route. Il y aura toujours des lions dans la rue, des défis d’apparence insurmontable, des déceptions qui brisent le cœur. Mais seul le paresseux multipliera les excuses pour fuir ses responsabilités. Pensez à votre vie, avez-­‐vous tendance à justifier votre manque de performance, d’assiduité, d’efforts, de discipline à grand renfort d’excuses bidon ? Les Proverbes donnent une description saisissante de cette vie de non implication : Proverbes 19 : 24 « Le paresseux plonge sa main dans le plat ; il ne la ramène même pas à sa bouche ».
Nous sommes bien entendu ici dans le domaine de la caricature et de l’exagération, mais le message communiqué est clair : « Moins on en fait, moins on en fera ». Ceci étant, peut-­‐être nous disons-­‐nous que nous ne sommes pas concernés par le danger de la paresse. Vous vous placez peut-­‐être vous-­‐mêmes dans la catégorie des « bourreaux de travail » ou des hyper actifs. Vous vous considérez peut-­‐être même comme un (ou une) surmené(e) ou quelqu’un qui n’arrête jamais et donc vous vous dites : « Paresseux, moi ? Jamais ! ». Je crois au contraire que beaucoup de ceux ou celles qui semblent être des modèles d’activité et de zèle souffrent d’une maladie cachée que j’appellerais « la paresse sélective », qui se caractérise par l’existence de domaines dans notre vie soigneusement délimités, où la paresse règne en maitre. Des îlots de laisser-­‐aller qui peuvent sembler insignifiants et passer presque inaperçus aux yeux des autres et qui pourtant finissent par produire de la souffrance dans nos vies. Quel genre de personne souffre de paresse sélective ? L’étudiant qui réussit à merveille sur le plan des relations sociales ou sur le plan sportif, mais omet de travailler son esprit. Le père de ou la mère de famille qui réussit sur le plan professionnel mais qui ne comble aucun besoin affectif de son conjoint et de ses enfants. La mère de famille qui assume vie professionnelle et vie de famille mais néglige totalement sa relation avec Dieu. Ça ne vous arrive jamais de vous dire après une journée de travail difficile qu’à la maison, il faudra que tout tourne comme vous voulez ou ça va être la guerre ? On justifie notre manque d’accueil de l’autre, de nos enfants, de notre conjoint sous prétexte « qu’on a déjà donné aujourd’hui ! ». Franchement, ça ne vous rappelle rien ? Il y a aussi les hommes et les femmes qui sont toujours entourés d’une foule d’amis mais qui ne labourent jamais le sol de leur vie intérieure. Jamais ils ne regardent en face les leviers affectifs et psychologiques qui régissent leur comportement, affectent leurs objectifs et influent sur leurs relations. Ne pas se remettre en question est d’ailleurs la plus dangereuse des formes de paresse. Ou encore ceux qui dépensent plus d’argent qu’ils n’en gagnent et qui prétendent qu’à l’avenir, ils établiront un budget, mais qui ne le font jamais. Et il y a, bien entendu, les chrétiens qui hochent la tête, dimanche après dimanche, lorsque le pasteur les incite à s’engager plus profondément avec Dieu, mais qui reprennent leurs vieilles habitudes dès qu’ils sont sortis du culte. Mes amis, si la paresse sélective est redoutable, c’est parce que d’autres domaines de notre vie semblent assez bons pour que nous nous persuadions que nous n’avons pas à nous remettre en question. C’est ce que je nomme : « Le syndrome des 9/10 ». « J’assume à 90 %, j’ai quand même le droit de souffler ! ». J’ai connu un gars il y a quelques années qui avait la réputation d’être un bon mari, un bon père et un bon ouvrier. C’est déjà pas mal, non ? Seulement, il disait qu’il avait besoin de se changer les idées et pour ce faire, il faisait de la moto. Et comme c’est souvent le cas, il roulait trop vite. Trop vite en tout cas ce fameux jour pour éviter un camion. Vous pensez vraiment que ses enfants et sa femme à l’enterrement se 3 sont dit : « ce n’est pas grave, on a eu papa au 9/10ème, il avait bien le droit d’en avoir 1/10ème pour lui, même si c’est ce 10ème qui l’a tué ! ». Un homme de l’AT est un bon exemple dans le domaine de la paresse sélective, je veux parler d’Eli. Il était un homme estimé du peuple qui le considérait comme un modèle d’intégrité, mais au cours de ses dernières années, son ministère fut réduit à néant à cause d’un domaine dans lequel il faisait preuve de paresse. Son point faible, c’était l’éducation de ses fils. Ses deux garçons étaient des vauriens et bien qu’il ait eu l’intention de les élever dans l’intégrité et la droiture, il eut à faire à une si forte résistance de la part des deux cocos en question, qu’il y renonça. Avec le temps, les deux petits vauriens devinrent de grands vauriens qui finirent par causer la perte de leur père et la leur. Une fois de plus le syndrome des 9/10 avait frappé et c’est bien le 1/10 restant, le 10ème où il était paresseux, qui causa sa perte. Si nous grattons un peu le vernis de notre vie, nous découvrirons presque tous, au minimum, un îlot de nonchalance, un petit domaine qui peut sembler sans importance, dans lequel nous nous laissons aller. Si c’est le cas, que faut-­‐il faire ? Les Proverbes nous suggèrent une réponse en nous proposant un modèle de zèle : Proverbes 6 : 6-­‐8 « Va vers la fourmi, paresseux ; Considère ses
voies, et deviens sage. Elle n’a ni chef, Ni
inspecteur, ni maître ; Elle prépare en été sa
nourriture, Elle amasse pendant la moisson de
quoi manger ».
Tu veux prendre des cours d’initiative ? Tu souhaites acquérir du zèle ? Va à l’école des fourmis ! C’est assez incroyable lorsqu’on y pense que des créatures auxquelles nous ne portons aucune attention et que nous prenons même souvent un malin plaisir à écraser, connaissent des choses que nous avons besoin d’apprendre. Tout d’abord, la fourmi sait que si vous avez besoin d’une motivation extérieure pour accomplir votre tâche, vous êtes en danger. Si vous dépendez d’un chef, d’un inspecteur, d’un professeur, d’un surveillant, d’une épouse, d’un mari ou d’un pasteur pour travailler, que deviendrez-­‐vous en tant que personne lorsque ces gens auront le dos tourné ? Ce que je pense avoir compris de la fourmi, c’est qu’elle garde perpétuellement en mémoire son objectif. En ce qui la concerne, celui-­‐ci peut se résumer en un mot : nourriture ! Toute sa vie est focalisée sur son objectif et rien ne l’en fait dévier. La deuxième leçon que nous pouvons apprendre de ce petit insecte extraordinaire, c’est la prévoyance. Elle sait que pour avoir assez de nourriture en hiver, elle doit travailler dur tout l’été. Ça ne vous rappelle pas une certaine fable, d’un certain Jean de la Fontaine ? La Cigale et la Fourmi La Cigale, ayant chanté -­‐Tout l'été,-­‐ Se trouva fort dépourvue -­‐ Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine -­‐ Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter -­‐ Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. "Je vous paierai, lui dit-­‐elle, Avant l'Oût, foi d'animal, -­‐ Intérêt et principal. " La Fourmi n'est pas prêteuse : C'est là son moindre défaut. Que faisiez-­‐vous au temps chaud ? Dit-­‐elle à cette emprunteuse. -­‐ Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. -­‐ -­‐ Vous chantiez ? j'en suis fort aise. -­‐ Eh bien! dansez maintenant. 4 Ce qui est interpellant, c’est qu’à l’époque de la Fontaine, c’était la fourmi qui était louée dans cette fable. Aujourd’hui, on est tout triste pour cette pauvre cigale paresseuse ! Interpellant, non ? Y aurait-­‐il eu renversement des valeurs ? La fourmi ne remet jamais sa tâche à plus tard, elle ne se cherche jamais d’excuse. Réflexion faite, il y a cinq domaines dans lesquels nous devons faire preuve de l’esprit d’initiative et du zèle de la fourmi. Si vous voulez savoir de quels domaines il s’agit, vous devrez être là dimanche prochain. « ne remets pas à demain ce que tu peux faire le jour même ». Benjamin Franklin 5