Strategie regionale partagee - DRIHL Ile-de
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Strategie regionale partagee - DRIHL Ile-de
1/15 Stratégie de l'hébergement et du logement en Île-de-France adoptée en Comité Régional de l’Hébergement et du Logement le 13 juin 2013 Les franciliens sont confrontés à une pénurie de logements adaptés à leurs besoins qui se traduit par des coûts élevés, par des conditions d'habitat indigne et des quartiers qui n'offrent pas un cadre de vie satisfaisant. Et les plus démunis d'entre eux peuvent avoir besoin d'être hébergés et/ou accompagnés dans leur projet d'accéder à un logement ou à une solution la plus adaptée à leur situation sans étape imposée pour ceux qui sont dépourvus de logement. Malgré l'ensemble des efforts fournis par l’État et les collectivités locales (dans leurs compétences obligatoires et facultatives), les partenaires associatifs et les acteurs économiques, ces conditions dégradées de logement et d'hébergement handicapent durablement le développement économique et social du Grand Paris et de l'ensemble de la région. ---La transformation du CRH en CRHL Les solutions recherchées pour résoudre les graves tensions dont souffrent l’Île-de-France et ses habitants dans les domaines de l’hébergement et du logement ne doivent pas être obérées par la complexité qui résulte de la multiplicité des intervenants. Parce que l'acte de construire ou de loger est à la fois un acte de cohésion sociale, un acte d'aménagement du territoire, un acte économique, un acte individuel et un acte collectif, nul ne détient et ne détiendra seul l’ensemble des clés; il appartient à l’ensemble des acteurs, institutionnels, associatifs et privés, d’apporter à ces situations des réponses coordonnées. Il s'agit de dépasser les frontières entre les deux secteurs (hébergement et logement) pour être en capacité, sur la base de l'observation et de la connaissance, de décrire voire expliquer les mécanismes de détresse sociale liée au logement, de partager les pratiques vertueuses et de construire aussi une chaîne de réponses adaptées. Le présent document construit une stratégie régionale collective d'action en faveur de l'hébergement et du logement des franciliens qui puisse être partagée par l'ensemble des acteurs. DRIHL 17 juin 2013 2/15 Ce projet est nourri par les nombreuses concertations et contributions reçues ces derniers mois de la part de l’ensemble des acteurs, par les travaux et études engagées y compris dans le cadre des états généraux du logement en Île-de-France et de la conférence régionale de l'hébergement, des travaux menés en 2010 pour l'élaboration d'un plan régional de l'accueil, de l'hébergement et de l'insertion (PRAHI), des deux commissions du CRH mises en place début 2012 et par les diverses réflexions engagées sur la gouvernance. Ce projet prend en compte la dizaine de contributions reçues à la suite de la séance du 4 octobre 2012 du CRHL, les actualisations nécessaires, et aussi les réactions des membres du CRHL effectuées en séance du 4 octobre 2012. L’ensemble de ces contributions est rendue disponible. Si, pour des raisons de cohérence, il ne peut reprendre à la lettre les textes communiqués (et notamment certaines contributions très générales ou très sectorielles), il vise à reprendre les propositions partagées. Ce projet a été également complété en annexe par un bilan résumé des actions 2012 et une proposition 2013 des principaux axes de progrès à partager et mener collectivement. Ce projet de stratégie est également nourri par les 2 années d'innovation administrative ayant conduit à regrouper au sein des services de l’État le pilotage des politiques de logement, d'hébergement, et d'accès au logement (DRIHL dans la suite du regroupement de ces politiques au sein d'un même ministère et de la création de la DIHAL). Le retour d'expérience montre l'évidente imbrication des politiques d'action sociale et de logement pour parvenir à garantir un toit à chacun des franciliens mais aussi une certaine méconnaissance des enjeux et/ou des référentiels d'action – très différents – entre les acteurs, alors même que beaucoup estiment en toute bonne foi comprendre l'enjeu collectif et souhaitent ou pensent travailler de façon coordonnée avec ses interlocuteurs. Enfin, ce projet de stratégie vise à fédérer les politiques locales menées par l’ensemble des collectivités de la région et à s’inscrire dans la mise en œuvre du programme d’investissement pour le logement annoncé par le Président de la République, des lois votées ou en cours de préparation relatives au logement et à l’urbanisme, du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale et de la réforme de la politique de la ville.. Cette intégration des politiques d'hébergement et de logement nécessite évidemment des articulations avec les politiques d'urbanisme et de transport , avec les politiques de cohésion sociale et de santé, avec les politiques énergétiques et environnementales. Pour mettre en oeuvre cette stratégie, il est proposé de s'appuyer sur le comité régional de l'habitat (CRH) élargi à des partenaires en charge de l'hébergement pour le transformer en un comité régional de l'hébergement et du logement (CRHL) capable de développer une vision globale de la chaine de l'hébergement et du logement, d'être un lieu de dialogue et de construction des politiques publiques partagées entre tous les acteurs. Ce projet de stratégie a été présenté aux membres du CRHL le 10 octobre 2012. Le présent document reprend et synthétise les contributions reçues et actualise ce projet. Il est proposé d'organiser la stratégie régionale de l'hébergement et du logement d'Île-de-France autour de deux axes : 1. Construire et rénover des logements pour tous 2. Mettre à l'abri, héberger et loger les plus démunis Pour chaque sujet, il est proposé d'identifier les conditions de réussite des projets engagés et les enjeux à partager. Les deux commissions déjà installées du CRH qui réunissent des professionnels et des collectivités locales ont été recentrées autour de ces deux thématiques et seront mandatées pour détailler ce projet de stratégie, ainsi que de le décliner en programmes d'actions, en utilisant les éléments de constat d'ores et déjà réunis lors des premières réunions. Le comité régional de l'hébergement et du logement devra en assurer le suivi. Après réalisation d’un diagnostic 360°, le plan régional d'accueil, d'hébergement et d'insertion (PRAHI) rénové sera DRIHL 17 juin 2013 3/15 la déclinaison opérationnelle des axes de cette stratégie relevant plus spécifiquement de son champ. Il est attendu de cette démarche un partage du diagnostic, des objectifs et des actions opérationnelles à conduire par chacun des acteurs, un échange d'expériences et de bonnes pratiques, la mobilisation de chacun des partenaires autour d'un plan d'action et, in fine, l'apport de solutions coordonnées aux difficultés rencontrées par les franciliens. La construction des outils de mise en œuvre de cette stratégie et des moyens à mobiliser, au niveau régional et sur chacun des territoires est essentielle. Ce partage de diagnostics nécessite bien sûr la mise en commun entre les acteurs d'éléments d'observation et d'analyse, et en particulier de développer une observation sociale et une observation des marchés du logement visant à: • partager l'analyse du fonctionnement des marchés du logement, sous l'angle de l'économie du foncier et de la construction, sous l'angle de la solvabilisation des ménages et sous l'angle de la qualité urbaine, • développer l'observation sociale conduisant à apprécier les modifications des conditions socioéconomiques des ménages afin, chaque fois que possible , d'intervenir en amont de la désinsertion sociale. Développer les indicateurs sur les réponses apportées et leur évolution, • mieux connaître les publics recourant aux dispositifs d'accueil d'hébergement et d'insertion, les personnes victimes d'expulsion: caractéristiques socio-démographiques, de santé ou de parcours de vie, facteurs qui conduisent à la rupture des liens sociaux conduisant à la rue; facteurs humains , sociaux et économiques qui conduisent à l'expulsion; mieux connaître les freins à la réinsertion sociale, les facteurs qui favorisent le retour au droit commun. L'évolution des publics, de la nature de leurs demandes, l'évolution des réponses apportées (nature et qualité des services ou prestations proposées) modifient considérablement les conditions d'exercice des professionnels du logement et de l'action sociale quel que soit leur lieu d'exercice. Cette réelle mutation touche à la fois les professionnels intervenant dans le champ de la production et de l'attribution de logements, de la veille sociale, de l'hébergement et de l'insertion, les travailleurs sociaux des collectivités territoriales œuvrant dans l’accompagnement et le suivi des publics en difficulté sociale ou intervenant auprès des bailleurs sociaux. La nécessité d'une culture commune entre l'ensemble de ces intervenants est à construire de façon durable, grâce à l'information, la formation initiale et continue. Parmi les chantiers à conduire de manière prioritaire figure l'exploitation, l'optimisation et le croisement des sources d'information qui se développent avec la mise en place ou l'amélioration des systèmes d'information et de fichiers rendant possibles la création d'un observatoire opérationnel du logement en Île-de-France, tout en garantissant de façon rigoureuse la confidentialité des données sociales individuelles. DRIHL 17 juin 2013 4/15 1- Construire et rénover des logements pour tous 1.1- Développer l'offre de logements en ouvrant les droits à construire nécessaires et en mobilisant le foncier public L'objectif de 70.000 logements par an est inscrit dans la loi, sa territorialisation a été arrêtée, et l'enjeu désormais est de s'assurer de l'organisation de la mise en œuvre de ces objectifs par les SCOT, les PLH, les CDT et de la déclinaison des actions opérationnelles ainsi prévues par les PLU, sous le contrôle du CRH(L). Un meilleur chaînage de ces différents documents de planification de l’urbanisme et de programmation du logement est essentiel en privilégiant l’approche intercommunale. Au regard de l'objectif du SDRIF de 1994, il manque 328.000 logements: passer d'une production annuelle de 40.000 logements à 70.000 logements annuels est un enjeu largement partagé qui nécessite de mobiliser l'ensemble des outils de l'aménagement et de densification: L'enjeu est d'ouvrir et mettre en œuvre les droits à construire nécessaires permettant d'atteindre les objectifs quantitatifs et d'agir sur les prix, de façon privilégiée dans les zones déjà urbanisées en détaillant les attentes de densification préférentielle du SDRIF, en mobilisant rapidement le foncier public pour les logements et leurs équipements avec décote ou bail emphytéotique selon les dispositions de la loi du 18 janvier 2013, en construisant une véritable stratégie foncière et d’aménagement s'appuyant sur les EPF et EPA existants. Un dispositif de soutien au financement des équipements publics et d'aide aux maires bâtisseurs serait utile. La transformation de bureaux en logements, la mobilisation du foncier dans certaines zones commerciales sont également des axes de travail à partager. Une démarche d'information et de pédagogie serait également opportune pour montrer la réalité de la construction neuve, sa qualité et sa contribution à la qualité de vie des zones urbanisées. Dans le cadre de la mise en œuvre du Grand Paris, les démarches de labellisation d'éco-quartiers, d'appels à projets innovants en matière de matériaux nouveaux et procédés de construction et de mise en valeur de la qualité architecturale des projets participeront utilement à cette démarche. 1.2- Développer le parc locatif social dans une logique d'égalité des territoires et mobiliser au mieux le parc existant L'accroissement du parc locatif social Malgré un effort important des bailleurs sociaux aboutissant à la multiplication en 10 ans par 2 de la production annuelle de logements locatifs sociaux PLUS/PLAi hors PLS et Icade), le parc reste insuffisant pour répondre aux besoins, en particulier pour les logements accessibles aux ménages les plus démunis ; en atteste la poursuite de l’augmentation des ménages dont le relogement est reconnu prioritaire et urgent (DALO). Et 62 communes restent en constat de carence pour l'application de la loi SRU. Le renforcement des exigences et des sanctions de la loi SRU permettra une meilleure équité territoriale. Le comité régional de l'habitat a demandé que la pénalité maximale soit appliquée aux communes qui n'atteignent jamais leurs objectifs triennaux. Les enjeux portent sur une meilleure répartition territoriale (mise en œuvre du renforcement de la loi SRU avec l’objectif de 25 % à atteindre désormais en 2025, mobilisation des EPF) et une augmentation de la production de logements sociaux et notamment très sociaux (PLAi) familiaux, le cas échéant intégrant une gestion locative adaptée et un accompagnement social correspondant aux difficultés du ménage, en priorité par construction neuve, en priorité dans les territoires déficitaires, soit au sein d'opérations mixtes soit par petites opérations bien intégrées, en complémentarité entre bailleurs sociaux et maîtrise d'ouvrage d'insertion, sur le développement de la mobilité au sein du parc locatif social, sur le recours aux PLS ciblés sur les territoires les plus en tension dans lesquels ils répondent à la demande et sur les territoires dans lesquels ils contribuent à la mixité sociale (territoires de rénovation urbaine notamment), sur une véritable articulation des règles d'intervention des différents financeurs qui faciliterait le montage des opérations (socle commun) et une mobilisation de crédits européens, sur l'examen de l'intérêt de recourir à l'usufruit locatif social, sur le recours ciblé à la vente pour démultiplier les capacités d'autofinancement. L’augmentation des programmes de logements sociaux passe par une plus grande visibilité sur les perspectives financières et des programmations pluriannuelles. DRIHL 17 juin 2013 5/15 1.3- Diversifier la production et permettre l'accès au logement de tous Plus du tiers des logements neufs actuellement construits en Île-de-France sont des logements sociaux. En complément de cet effort, l'enjeu est à la fois de développer le logement locatif pour les classes intermédiaires, permettre l'accession sociale à la propriété, et encadrer la hausse des loyers. Le décret encadrant les hausses de loyer à la relocation est publié et un texte plus large est annoncé pour 2013. Les ventes autour des programmes de rénovation urbaine restent soumis à une TVA réduite (7%). De nombreuses collectivités locales ont mis en place des aides à l'accession sociale à la propriété en complément du PTZ. La loi de finances 2013 prévoit de nouvelles modalités de soutien à l'investissement locatif permettant de privilégier des loyers sociaux (actualisation des zonages à examiner), sur les incitations fiscales à la libération du foncier. Il revient également aux partenaires réunis au sein du CRHL de mutualiser leurs connaissance, leurs moyens d'action et leur expérience afin de faciliter la construction de logements « libres », en accession ou en location, qui contribueront au desserrement du marché du logement et au développement de la Région. • Les résidences sociales et résidences hôtelières à vocation sociale Forte de plus de 50 000 places, cette offre de logement temporaire apporte une réponse indispensable pour des personnes en décohabitation, en mobilité professionnelle, et de façon plus générale pour un certain nombre de publics dont l’accès au logement automne demande une étape intermédiaire. Outre l'accueil des publics spécifiques (jeunes, travailleurs migrants...) il est dorénavant nécessaire de poursuivre l’intégration du segment « résidence sociale » dans le parcours résidentiel des personnes accueillies en hébergement ou mal logées en menant plus particulièrement les réflexions sur les modalités d’accompagnement qui peuvent être mises en place et sur l’évaluation des coûts et loyers au regard des capacités des publics concernés. Les résidences hôtelières à vocation sociale constituent une opportunité à développer pour offrir une solution temporaire à des publics isolés en formation ou transition professionnelle et, de façon complémentaire, à des publics en voie d'accession à un logement autonome. • Les foyers de travailleurs migrants: Après avoir traité les foyers dont les chambres étaient de 4,5 m², et un partie des ceux ayant des chambres à lit multiples, il reste en Île-de-France une soixantaine de FTM à rénover pour plus de 16.000 places. Certains foyers très emblématiques restent encore à traiter et la problématique des migrants vieillissants dans les foyers doit être prise en compte. • Gens du voyage: Au cours des deux dernières années, 6 schémas directeurs départementaux ont été mis en révision et 2 sont à nouveau en cours d'élaboration suite à leur annulation (93 et 94). A la date de septembre 2012, deux schémas ont été approuvés (93 et 95) et un autre (75) est en phase de finalisation. Les diagnostics réalisés à l'occasion de ces révisions/élaborations ont fait apparaître une réalisation partielle de leurs obligations par les communes concernées en matière de réalisation d'aires d'accueil, des contraintes juridiques à prendre en compte (sites classés par exemple) une croissance de la sédentarisation des gens du voyage (en particulier sur la petite couronne), des besoins exprimés par les associations en matière d'aires de grand passage (en particulier en grande couronne) ou en matière d'habitat adapté (dans toute l'Ile de France). La valorisation de l'expérience acquise en matière de gestion des aires d'accueil, les difficultés de financement des aires d'accueil programmées hors délai, des logements adaptés (opérations coûteuses) et d'identification de terrains supplémentaires de grand passage, l’articulation avec les questions d’insertion sociale et professionnelle constituent des pistes de travail. La plupart des conseils généraux sont impliqués dans le pilotage et/ou le financement de l’accueil des gens du voyage. Un équilibre territorial des réponses apportées doit être assuré. DRIHL 17 juin 2013 6/15 • Étudiants et jeunes: Les jeunes sont confrontés à des difficultés particulières d'accès au logement liées à la fois à une précarité économique et à des parcours de vie particuliers: souhait ou obligation d'une décohabitation, nécessité de trouver un logement plus ou moins pérenne et pour une durée limitée dans le temps pour poursuivre ses études, entrer en apprentissage, faire des stages de plus ou moins longue durée. Cela suppose la possibilité d'accéder à un logement qui réponde à ces contraintes de niveau économique, de sécurisation du bailleur et de durée. Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention État/CRIF sur le logement des jeunes et des étudiants, il est nécessaire de travailler sur l'adéquation entre les produits logement leur niveau de loyer ou de redevance et les besoins et les taux d'effort admissibles de l'ensemble des jeunes ayant besoin d'un logement, l’articulation avec les politiques locales socio-éducatives. Le développement de la colocation doit être accompagné pour ces publics. D'autres populations ont des besoins particuliers justifiant de modalités d'accès à un hébergement ou un logement selon des conditions adaptées, un accompagnement spécifique. Pour autant leur cadre de vie ne justifie pas en soi des aménagements différents du droit commun. 1.4- Améliorer et mieux mobiliser le parc privé existant L'évolution sur 10 ans des prix de vente et de location conduit à ce que de nombreux ménages (revenus médians par exemple) n'aient plus d'autres solutions que le parc locatif social. Pourtant le parc privé est en mesure d'apporter une réponse à un large public y compris une partie du public démuni. Mobiliser les logements vacants: Même si le gisement de logements vacants est sans commune mesure avec l'ampleur des besoins de construction (70.000 logements par an), la mobilisation des logements vacants doit être poursuivie: au-delà des outils existants de repérage, d'aide à la remise sur le marché par le financement de travaux et d'intermédiation locative, le renforcement annoncé de la taxe sur les logements vacants devra être suivi et accompagné. Le bail à réhabilitation aurait besoin d'être plus diffusé. Les acteurs de la maîtrise d’ouvrage d’insertion constituent un appui pertinent. Aider les propriétaires modestes: Outre la lutte contre l'habitat indigne, les priorités suivantes mobilisent prioritairement les aides de l'Anah avec les collectivités locales: La réhabilitation des logements très dégradées organisée dans le cadre d'opérations programmées permet de mettre en place une ingénierie technique, sociale et financière auprès des propriétaires. Le programme Habiter mieux destiné à faciliter la rénovation thermique des logements occupés par des propriétaires modestes pour diminuer leurs charges énergétiques n'a pas atteint le niveau attendu et nécessite un effort renouvelé d'information, de repérage des ménages potentiellement concernés et d'appui technique et financier auprès d'eux. L’implication de plus en plus forte des collectivités territoriales (communes, EPCI et départements) et particulièrement du conseil régional devrait permettre d’améliorer les résultats. Les aides aux syndicats de copropriétés en difficulté dans le cadre des plans de sauvegarde ou dans les OPAH copropriétés dégradées représentent près de 65% des engagements de l'Anah en Île-de-France. Parmi les propositions du sénateur D. Braye (janvier 2012) et du sénateur C. Dilain (avril 2013) figure la mise en place d’un état de pré-carence pour les copropriétés en danger et d'un cadre public d'intervention à titre expérimental dans un premier temps. Il permettrait d'encourager et de soutenir, sous pilotage des collectivités territoriales, des démarches d'observation et de prévention dans le cadre des politiques de l'habitat, grâce à un cofinancement en ingénierie. D'une manière plus générale le portage apparaît aujourd'hui comme le chaînon manquant, ou insuffisant, d'une action sur les copropriétés, quel que soit leur stade de difficulté. DRIHL 17 juin 2013 7/15 1.5- Amplifier la lutte contre l'habitat indigne La lutte contre l'habitat indigne est un enjeu social et humain pour garantir aux familles la sécurité et la santé dans un habitat décent. Les pôles départementaux de lutte contre l'habitat indigne en sont des outils essentiels, notamment de coordination des acteurs, dont il convient de conforter l'action. Mais à l'instar des résultats très significatifs obtenus à Paris, l'enjeu est aussi de démultiplier le processus en petite et grande couronne avec la stratégie de saisir l'opportunité des déclarations d'insalubrité pour enclencher non plus seulement des travaux sur le seul logement concerné avec une approche par l'urgence et la mise en œuvre de mesures de police mais des opérations de rénovation complète des immeubles ou des ilots, le cas échéant par acquisition, ce qui nécessite une mobilisation conjointe de l’État, des collectivités locales et des opérateurs et des outils d'action foncière, d'aménagement et de construction. Cette stratégie (validée en CRHL) qui inscrit également la lutte contre l'habitat indigne dans un enjeu urbain de rénovation des quartiers anciens permettant de contribuer à l'offre de logements est utilisée dans les opérations d'amélioration de l'habitat et de renouvellement urbain ( OPAH RU) notamment dans les quartiers anciens du PNRQAD. Elle ne saurait toutefois se substituer aux financements et moyens de police et justice à mobiliser conjointement. Le développement de ces processus en petite et grande couronne doit être accompagné par des moyens adaptés et dédiés, et notamment l’accompagnement des occupants sur des problématiques d’accès aux droits, aux soins ainsi qu’au logement, au minimum pour la période des travaux (avec une réflexion sur la mobilisation de logements tiroirs), voire de manière pérenne. 1.6- Mener à bien le programme de rénovation urbaine et inscrire ses résultats dans la durée Le programme de rénovation urbaine lancé en 2004 a conduit à un effort très important : 15 milliards d'euros de travaux pour le traitement de 121 quartiers. Environ 40.000 logements sociaux ont été ou seront démolis et reconstruits, près de 90 000 réhabilités. 77% de ces opérations sont d'ores et déjà engagées et environ 40 % achevées. Les enjeux sont à la fois d'achever le programme de rénovation urbaine sur l'ensemble des opérations programmées à ce jour en s’inscrivant dans une démarche globale d’aménagement qui intègre les quartiers er leurs habitants au reste du bassin d’emploi et de vie, de veiller à l’équilibre des démolitions et des reconstructions au final et aussi en continu, de s'assurer qu'une gestion urbaine de proximité efficace permettra de maintenir le niveau de qualité des investissements réalisés, de piloter les attributions de logements locatifs sociaux afin d'éviter de concentrer dans ces quartiers les ménages en difficulté, de mobiliser là où cela est possible une offre privée complémentaire – en intensification urbaine – afin de renforcer la mixité des quartiers concernés, de compléter certaines opérations par des investissements complémentaires, et de préparer la mise en œuvre de la réforme de la politique de la ville, concentrant les moyens de droit commun sur les quartiers prioritaires, révisant les zonages de façon plus resserrée, mettant en place des contrats de ville de nouvelle génération au niveau intercommunal, arrêtant une nouvelle génération d’opérations de renouvellement urbain et transformant l’image des quartiers concernés et de leurs habitants. 1.7- Réduire les consommations pour maîtriser les charges et les impacts environnementaux La réduction des consommations de chauffage et d'eau est essentielle pour maîtriser les charges qui pèsent sur le budget des ménages et pour réduire les impacts environnementaux (atténuation et adaptation au changement climatique). Le résidentiel étant le premier secteur consommateur d'énergie en Île-de-France (37% de la consommation finale) et le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre (33%), il est indispensable que les acteurs du logement continuent de contribuer, parmi l'ensemble des acteurs de la DRIHL 17 juin 2013 8/15 construction, à la réduction de ces impacts environnementaux. Le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) fixe deux objectifs majeurs en la matière d'ici 2020: un triplement du rythme de réhabilitation des logements (passer à 125.000 logements par an, dont 40.000 dans l'individuel privé, 50.000 dans le collectif privé et 35.000 dans les logements sociaux, avec 35% de réhabilitations de niveau intermédiaire et 25% de niveau BBC) et une augmentation de 40% du nombre de logements raccordés à des réseaux de chaleur (+450.000 équivalent-logements). Concernant les charges de chauffage, l'étiquette environnementale est désormais quasi-systématique dans les annonces immobilières. Les bailleurs sociaux se sont engagés dans leurs CUS à réhabiliter 60% des bâtiments classés EFG d'ici 2016. L'enjeu est d'accompagner la mise en œuvre du programme de réhabilitation énergétique des logements locatifs sociaux (voir financements européens, développement du tiers financement,...), de faire converger le cas échéant les éco-conditionnalités, de développer de nouveaux modèles de la performance énergétique de l'habitat, de cibler des actions d'accompagnement des copropriétés dégradées en matière énergétique, de soutenir – à coûts identiques avec les énergies traditionnelles – le raccordement à des réseaux de chaleur à forte composante en énergies renouvelables ou de récupération (ENR & R) et de soutenir les programmes recourant aux éco-matériaux ou limitant les déchets. Les actions ciblées de lutte contre la précarité énergétique (cf. 1.4 ci-avant) doivent être développées, permettant de contractualiser entre l’Etat, et les collectivités territoriales (contrats locaux d’engagement – CLE) le repérage des ménages en situation de précarité énergétique, la réalisation de diagnostics thermiques au domicile, l’accompagnement pour la réalisation de travaux et la mobilisation des aides de l’ANAH. Il serait souhaitable d'imaginer un accompagnement dédié aux personnes les plus démunies et spécifique à la bonne utilisation de ces logements qui recourent de plus en plus à des techniques de gestion très sophistiquées. DRIHL 17 juin 2013 9/15 2- Mettre à l'abri, héberger et loger les plus démunis 2.1- Prioriser et faciliter l'accès au logement social pour les plus démunis L'accès au logement des personnes les plus démunies repose d'abord sur le développement d'une offre à coûts maîtrisés. Au-delà de la maîtrise des charges foncières et tout en garantissant la sécurité, la santé, la performance environnementale et l'accessibilité des logements à tous, la maîtrise des normes est essentielle pour la maîtrise des coûts et au final la maîtrise du loyer et des charges qui pèsent sur les ménages. Il s'agit bien sûr des normes nationales mais aussi des normes induites par les règlements d'urbanisme locaux et des normes ou conditions cumulatives posées par les financeurs du logement. Il conviendrait d'envisager des actions régionales de soutien à l'innovation chez les maîtres d'ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises en termes de diminution des coûts tout en garantissant la qualité et la rapidité des constructions. La demande de logement social: Le fichier du numéro unique régional est désormais opérationnel et permet une vision complète des demandeurs de logement sociaux. Grâce à la mobilisation des communes, le nombre de guichets enregistreurs a été augmenté de 445 à 630 et recense plus de 500.000 demandes de logements sociaux. Les enjeux désormais portent sur la qualité des renseignements fournis, sur l'actualisation en temps réel des demandes et des relogements. 25% des demandeurs sont déjà logés dans le parc locatif social: c'est dire l'importance des stratégies visant à faciliter les mutations internes au parc au delà des cloisonnements liés aux contingents. L’exploitation de la demande de logement social (territoires, populations et leurs ressources) ainsi exprimée doit être partagée au sein du CRHL. La priorisation des attributions et la mise en œuvre régionale de la réforme nationale: Tout en veillant à une vocation généraliste du parc locatif social (réponse aux classes moyennes qui peinent à accéder au parc privé et réponse spécifique aux personnes en situation de précarité) et aux équilibres de peuplement dans les quartiers fragiles notamment, l'efficacité de la politique de logement des ménages les plus démunis dont le relogement de certains est déclaré prioritaire et urgent (DALO) passe par l'achèvement de l'identification des contingents sur lequel les bailleurs sociaux ont beaucoup travaillé (à développer avec les gestionnaires de résidences sociales) et la modernisation des outils de gestion des attributions (État notamment), par un partage avec l'ensemble des réservataires des listes de « ménages DALO », par une mobilisation accrue de l'ensemble des contingents, par le renouvellement des accords collectifs départementaux en se fixant des objectifs ambitieux, en recherchant les convergences possibles et en remettant en cohérence des priorités, par une amélioration grâce aux SIAO de la connaissance des personnes hébergées et en mesure d'accéder à un logement, par une priorisation des demandeurs qui tienne compte non seulement des liens de domicile mais aussi des liens de vie avec les territoires (lieux de travail, déplacements, scolarisation, etc) tout en veillant aux équilibres territoriaux et par une amélioration des possibilités de mobilité interne au parc locatif social. La gestion régionale de la demande de logement social mise en place en Île-de-France devra permettre la mise en œuvre coordonnée des nouvelles mesures de simplification et d’information des usagers. Les PDALPD Les plans départementaux pour l'accès au logement des populations défavorisées constituent un outil essentiel de partage des objectifs et de définition d'actions opérationnelles. A l'occasion de leur actualisation, l'enjeu est de veiller à la prise en compte du PRAHI, à la cohérence des ménages ciblés (critères de ressources notamment), à l'échange de bonnes pratiques et à la cohérence du niveau des actions menées. Les conditions de recours à la gestion locative adaptée (bail glissant, mandat de gestion) et/ou à des agences immobilières à vocation sociale sont à partager. DRIHL 17 juin 2013 10/15 La mobilisation du parc locatif social existant: La recherche de la meilleure mobilisation du parc existant constitue un objectif important au regard des loyers pratiqués souvent plus accessibles que les logements sociaux neufs. L'application ciblée du supplément de solidarité sur les loyers doit permettre à la fois de faciliter la fluidité interne au parc locatif social et à la fois de tenir compte des enjeux d'amélioration de la mixité sociale dans les quartiers ciblés qui le nécessitent. L'information, les garanties: Outre les dispositifs de solvabilisation des ménages par les aides personnelles au logement et les aides facultatives des collectivités locales, il est important que les ménages et en particulier les plus démunis puissent trouver une information juridique fiable sur leurs droits, sur l'avancement de leurs dossiers, sur leurs perspectives d'obtenir une complète satisfaction et les alternatives possibles, sur les dispositifs de garantie existants mis en place par les partenaires, les collectivités locales et l’État. 2.2- Répondre à l'urgence sociale L'accueil des personnes en détresse médicale, psychique et sociale est inconditionnel et la continuité de la prise en charge doit être assurée. L’Île-de-France est confrontée à une augmentation continue de la demande d’hébergement et à la persistance de publics enfermés dans l’urgence malgré l’augmentation continue des capacités en structures ou en hôtels. La veille sociale unique: La veille sociale unique en Île-de-France décidée par le législateur se caractérise aujourd'hui par un réseau de plateformes téléphoniques 115, d'accueil de jour et d'équipes mobiles mises en œuvre par les associations et le GIP Samusocial de Paris. Ces interventions sont coordonnées au sein des Services intégrés d'accueil et d'orientation (SIAO) dédiés à l'urgence et organisés par département. L'enjeu désormais est de progresser dans la coordination opérationnelle des SIAO urgence, le ciblage des 115 sur les primo-arrivants, la convergence des outils d'évaluation dans le respect de la confidentialité et du secret professionnel partagé, l’harmonisation des règles de prise en charge pour assurer d’une équité de traitement dans les territoires, l'efficience du système informatique (SI-SIAO) et la construction des liens avec les partenaires de l'action sociale en amont comme en aval des décisions de prise en charge. Concernant les SIAO insertion, l'enjeu est d'inscrire les personnes hébergées dans un processus d'insertion dans les territoires, et pour cela de progresser dans les articulations d'une part entre les différents SIAO insertion entre eux et d’autre part avec les SIAO urgence et enfin avec les acteurs du logement (y compris du logement adapté), dans la garantie de la réalisation du diagnostic puis du passage à l'évaluation. Une attention particulière doit être portée aux évaluations sociales des personnes accueillies pendant l'hiver et des sorties de cette période. L'approche régionale est essentielle pour permette de sortir des phénomènes artificiels de transfert et d'instabilité territoriale des lieux de vie des personnes hébergées. L'enjeu est de créer une régulation régionale (veille sociale unique en Île-de-France). Une conférence régionale des SIAO dotée d'un secrétaire général doit permettre de conduire ce travail de convergence progressive vers un outil régional intégré de régulation en lien avec les partenaires opérationnels locaux. L’importance des enjeux appelle une coordination accélérée interdépartementale dans la zone métropolitaine. L'accompagnement sanitaire des personnes en grande précarité: La détresse dans laquelle se trouvent les ménages ayant eu à vivre des situations de grande précarité va fréquemment de pair avec des problèmes de santé somatiques voire psychiques et l'impossibilité, pour les enfants, de bénéficier des conditions de développement physiologique et psychologique satisfaisant. Inversement, la maladie, le handicap peuvent induire ou accélérer des processus de désocialisation qui peuvent conduire à la rue. Aussi, les conditions d'accès aux soins psychiatriques et somatiques pour les personnes à la rue, hébergées ou accompagnées doivent pouvoir être organisées, territorialisées et DRIHL 17 juin 2013 11/15 coordonnées avec les dispositifs de veille sociale et d'hébergement. Les cloisonnements institutionnels et les limites de compétences propres à chaque structure sociale , médico sociale et sanitaire restent des facteurs d'exclusion de publics fragiles en grande précarité, les réponses en terme de lits halte-soins-santé (LHSS), lits d'accueil médicalisés (LAM), appartements de coordination thérapeutique (ACT) demeurent partiels. Ce constat appelle à poursuivre et renforcer les démarches partenariales entre les établissements de santé et les opérateurs, rechercher la mise en place de dispositifs expérimentaux en s'appuyant sur les savoirs faire d'acteurs reconnus (Samusocial de Paris, équipes mobiles santé précarité, psychiatrie, équipes mobiles tuberculose, permanences d'accès aux soins de santé...), renforcer l’accès aux soins des sans-abri, notamment le suivi de traitements lourds en ambulatoire, en particulier pour les personnes souffrant de problèmes psychiatriques ou encore pour les personnes en situation de handicap, la prise en charge des addictions, le suivi sanitaire des personnes installées dans des campements et autres habitats informels.. La maîtrise du recours à l'hébergement hôtelier: Le recours à l'hébergement en hôtel concerne désormais près de 14.000 personnes (et 5.000 demandeurs d'asile en sus) pour ce qui concerne l’État (hors hébergement hôtelier par les collectivités locales – ASE –). Quelles que soient les personnes accueillies, l’hôtel, du fait de ses différentes contraintes, n’offre pas des conditions de vie satisfaisantes . Le recours à l’hôtel est d’autant plus inquiétant pour les familles et met en péril le développement des enfants. Il coûte cher aux pouvoirs publics et les capacités de réserver des places supplémentaires se heurtent à la saturation du parc hôtelier francilien. Paris attire des familles en demande d'hébergement qui n'ont aucun lien avec Paris. Le développement d'une offre de logements d'intermédiation locative (Solibail, Louez solidaires) est une bonne alternative sociale et économique qui est toutefois venue compléter et non se substituer aux places d'hôtels pour le moment. L'enjeu est de réserver l'hôtel à une réponse d'urgence aux familles qui sont en détresse médicale, psychique et sociale mais de faire en sorte que dans les plus brefs délais une alternative puisse être trouvée, de rééquilibrer la répartition des hôtels mobilisés sur le territoire francilien (Seine-Saint-Denis excessivement sollicitée), de mieux organiser le travail social de proximité auprès des ménages concernés et les inscrire dans les dispositifs territoriaux de domiciliation et d'insertion vers le logement (appel à projets à lancer en 2013), de mutualiser la réservation hôtelière pour faciliter la stabilisation des familles dans les territoires, mettre fin aux incohérences de gestion des réservations hôtelières, de renforcer le suivi de la qualité des hôtels et bénéficier des meilleurs tarifs, de généraliser une participation financière des usagers adaptée à leurs ressources visant à aider les familles à s'inscrire dans un parcours d'autonomie et d'accès au logement. 2.3- Organiser l'offre pour mieux prendre en compte les besoins des personnes démunies et les populations spécifiques: a- L'offre d'hébergement en structure: Il s'agit de proposer à un public qui s'est largement diversifié au cours de ces dernières années, des réponses dignes, adaptées à chaque situation, se rapprochant au maximum des conditions de vie du droit commun. Le parc des structures d'hébergement fait l'objet de modernisation, d'humanisation et d'adaptation aux besoins (quelques appels à projets sur publics spécifiques) en tenant compte de la pérennisation de plus de 1.400 places en 2013. L'enjeu porte sur une meilleure répartition territoriale (taux d'équipement à Paris supérieur à tous les autres départements) à élaborer et partager dès 2013 en fonction des solidarités interdépartementales et des stratégies possibles d'insertion (disponibilité de PLAi), sur la participation des structures aux dispositifs de fluidité tant au sein du parc d'hébergement que vers le logement adapté ou le logement autonome, sur l'anticipation des charges ultérieures de fonctionnement dès la programmation de la construction ou de la rénovation des structures, sur l'optimisation du recours à l'allocation de logement temporaire, en inscrivant les évolutions dans une visibilité suffisante au moyen des outils adaptés de planification (PRAHI, PDAHI), de contractualisation, de mesure et de maîtrise des coûts. La perspective d'un dispositif d'accueil calibré à DRIHL 17 juin 2013 12/15 l'identique en hiver et en été (fin de la gestion au thermomètre) est souhaitable mais ne pourra pas être mise en œuvre immédiatement: la prochaine campagne hivernale à nouveau doit être anticipée, et la sortie de l'hiver préparée. Les enjeux de rééquilibrages doivent être poursuivis à l'occasion de la modernisation de structures existantes et de l’adaptation du parc hôtelier. b- le développement des réponses en matière de logement adapté ou temporaire • L'intermédiation locative: L'intermédiation locative permet d'héberger des familles dans des conditions de vie satisfaisantes, pour un coût inférieur à l'hôtel et facilite l'accès au logement. A la fin 2012, près de 3.000 logements sont gérés en intermédiation locative par l' État (avec l'appui du GIP-HIS et des associations) et près de 800 par la ville de Paris (sortants d’hôtels et sortants « contrats jeunes majeurs »); le conseil régional développe également un outil d'intermédiation locative spécifique aux jeunes. L'enjeu est de poursuivre le développement de cette offre, en harmonisant les modalités et conditions de financements entre les dispositifs et en favorisant les équilibres géographiques. • Pensions de famille et résidences accueil: Le développement d'un parc de maisons relais / pensions de famille doit être poursuivi pour offrir une solution d'hébergement à des publics isolés ne pouvant accéder rapidement à un logement autonome et qui nécessite un accompagnement sanitaire renforcé: 2.580 places financées, 1.750 ouvertes, et objectif de 3.300 en 2014. Il devra être recherché dans ces places encore à créer la possibilité de répondre prioritairement par ce type de produits à la prise en charge des personnes en souffrance psychique en lien avec les services de santé et services médico-sociaux adéquats (ARS, conseils généraux/handicap). c- les besoins de certaines populations spécifiques à prendre en compte • Les sortants de prison ou bénéficiaires d'alternatives à l'incarcération: Le développement de peines alternatives suppose de pouvoir disposer d'un lieu de vie fixe clairement identifié. De même en fin de peine, les personne sortant de prison peuvent avoir perdu tout contact ou souhaiter rompre avec leur milieu familial. Il est essentiel de ne pas abandonner ces personnes au risque de faciliter une nouvelle rupture de suivi et réduisant le travail réalisé auparavant. La nécessité de trouver un hébergement ou un logement suppose une mobilisation de l'ensemble des départements, en lien avec l'administration pénitentiaire, et ne peut reposer uniquement sur les communes ou départements sites de centres de rétention. • Les mineurs étrangers isolés: Parmi l’ensemble des départements confrontés à l’augmentation du nombre de mineurs isolés étrangers, deux départements, Paris et la Seine-Saint-Denis, connaissent un afflux important de mineurs isolés étrangers qui pèse lourdement sur leurs budgets et rend impossible la réponse à l’ensemble des demandes: une meilleure répartition territoriale de leur prise en charge est attendue par les acteurs concernés. La Chancellerie conduit actuellement une réflexion nationale sur l'accueil et l'accompagnement des mineurs isolés étrangers. • Les demandeurs d'asile: La demande d'asile en Île-de-France représente plus de 40% de la demande d'asile en France pour 17% des places de CADA. La proportion des familles demandeuses d'asile est particulièrement importante notamment à Paris. Or, malgré un dispositif national (Dispositif National d'Accueil) permettant de ré-adresser dans les autres régions les demandeurs d'asile d'Île-de-France, le nombre de personnes demandeuses d'asile hébergées à l'hôtel est maintenant supérieur à celles hébergées en structures en Ile de France. Dans ces conditions, elles sont réparties très inégalement en Ile de France et ne disposent pas toujours des conditions d'accompagnement suffisantes en proximité. Une nouvelle organisation doit être mise en place afin de leur permettre d'être accompagnées et domiciliées dans les départements où elles sont hébergées. L’importance du nombre de personnes concernées au sein du dispositif d’hébergement appelle une articulation forte entre politique d’accueil, politique migratoire et lutte contre la grande exclusion. DRIHL 17 juin 2013 13/15 • Les femmes victimes de violence: Elles justifient de réponses adaptées à leur situation pour un hébergement en urgence garantissant leur sécurité, éventuellement dans un autre département que celui de leur résidence, un accompagnement prenant en compte ces circonstances particulières et permettant la reconstruction de leur parcours vers le droit commun. Une réflexion sur l'orientation et l'accompagnement pluridisciplinaire de ces femmes doit être poursuivie et le nombre de places offertes aux femmes sera accru. • L'aide sociale à l'enfance: La répartition des responsabilités entre l’État et les conseils généraux au titre de l'aide sociale à l'enfance est l’objet d’approches différenciées. • Les populations marginalisées dans les campements illicites: Au-delà du respect des décisions de justice relatives à des installations de personnes sans droit ni titre sur des propriétés publiques ou privées et des mesures prises pour assurer la sécurité des personnes, il convient également d'assurer un traitement égal et digne de toute personne en situation de détresse sociale dans ces campements. Il appartient à l'ensemble des pouvoirs publics, et en particulier à l’État, de se mobiliser de manière ciblée et efficace pour que la réponse la plus adaptée soit apportée aux situations humaines souvent très difficiles qui se retrouvent dans ces campements (problématiques d'hébergement, de logement, de santé, d'emploi, d'éducation...). Le nécessaire renforcement des moyens d’évaluation a été mis en place. La mobilisation de fonds européens sera un appui utile. Une articulation avec les dispositifs d’insertion économique notamment sont à développer. 2.4- Organiser la fluidité des parcours et prévenir les expulsions et retours à la rue L'articulation des SIAO avec le secteur du logement La qualité de la réponse sociale au besoin d'hébergement et l'exigence de maîtrise budgétaire nécessitent un effort important en faveur de la fluidité des parcours de l'hébergement vers le logement, sans étape inutilement imposée. Les SIAO sont opérationnels et assurent l'orientation des personnes vers les places d'hébergement d'insertion. L'enjeu désormais est d'assurer la continuité de la prise en charge par le dispositif de veille sociale au moyen d’un fonctionnement plus intégré des 115, d'articuler le travail des SIAO avec celui des bailleurs sociaux et des gestionnaires de résidences sociales dans chaque territoire. La coordination opérationnelle interdépartementale des SIAO insertion doit être approfondie au sein de la conférence régionale des SIAO afin d'éviter les ruptures d'insertion et améliorer l'accompagnement vers et dans le logement, notamment des personnes hébergées à l'hôtel. La prévention des expulsions Au-delà des mesures existantes et/ou à l’étude de renforcement de la garantie des risques locatifs, et au-delà de la création des CCAPEX qui doivent être articulées avec le pilotage des chartes de prévention des expulsions et qui doivent permettre la mobilisation de chaque acteur et l'amélioration de son efficacité, l'amélioration de la prévention des expulsions nécessite une bonne articulation avec le droit au logement opposable (circulaire du 26 octobre 2012) et une nouvelle dynamique organisée autour de l'identification du problème dès le premier impayé, de la relance de protocoles d'accord permettant la mise en place de plans d'apurement des dettes et de mesures d'accompagnement social, autour de l'organisation du travail social dès le premier impayé et de la garantie d'un travail social direct à domicile en dernier recours, autour enfin des possibilités de mutation et relogement permettant de stabiliser la situation du ménage. 2.5- Développer un accompagnement social adapté Pour de nombreux ménages, l'accès au logement passe non seulement par le développement d'une offre adaptée et leur solvabilisation mais aussi par un accompagnement social adapté. Les outils d'accompagnement social dédié au logement sont multiples (FSL, AVDL, LHI) et le GIP-HIS apporte à l’État un appui essentiel pour le relogement des ménages dans la résolution des situations de crise notamment et DRIHL 17 juin 2013 14/15 peut utilement contribuer à l'échanges de bonnes pratiques. La judiciarisation croissante du droit au logement ou à l'hébergement ne saurait remplacer l'apport adapté de l'accompagnement vers et dans le logement quelle qu'en soit la forme ou l'opérateur qui le réalise. L'enjeu désormais est de diffuser des savoir-faire en matière d'accompagnement des ménages vers et dans le logement (AVDL et ASLL) en mobilisant les acteurs de la formation des travailleurs sociaux et les associations ou collectivités qui les emploient. L'enjeu est également de bien articuler dans chaque département et au niveau régional, en fonction des responsabilités de chacun, la mobilisation des différents outils d'accompagnement social (notamment ASLL et AVDL), de façon lisible pour l'ensemble des acteurs. Un travail est engagé avec les organismes de formation des travailleurs sociaux pour développer la connaissance des outils d'accompagnement. DRIHL 17 juin 2013 15/15 Stratégie régionale de l’hébergement et du logement en Île-de-France Bilan 2012 et axes de progrès 2013 La présente note, volontairement très succincte, ne saurait se substituer au bilan d’actions 2012 présenté en CRHL le 15 mars ni détailler l’ensemble des actions à mener en 2013, mais identifie les principaux axes de progrès menés ou à mener collectivement. Rappel 2012 1. Création expérimental d’un comité régional de l’hébergement et du logement et proposition d’une stratégie d’action 2. Validation de la territorialisation des objectifs de construction de logements (TOL) 3. Signature des dernières conventions d’utilité sociale (CUS) 4. Création d’une mission régionale de lutte contre l’habitat indigne 5. Négociation des conventions de réservation 6. Déploiement du numéro unique régional de demande de logement social et coordination du réseau de guichet enregistreur 7. Rénovation des outils de gestion du contingent préfectoral et des secrétariats de commission de médiation 8. Appel à projets pour l’accompagnement vers et dans le logement des ménages DALO et démarche innovante de réflexion sur ce métier avec les instituts de formation en travail social 9. Achèvement de l’installation des SIAO et 1ers déploiements des outils informatiques 10. Formation-action des acteurs de l’hébergement à l’enquête nationale des coûts et la contractualisation 11. 1er programme d’accompagnement de la fermeture des centres hivernaux Axes de progrès 2013 1. Finalisation de la négociation des contrats de développement territorial (objectifs de construction de logement) 2. Préparation de la mobilisation des nouveaux outils destinés à faciliter la construction de logements prévus par ordonnance et projet de loi urbanisme logement 3. Mobilisation nouvelle des crédits d’Action logement 4. Mise en œuvre du renforcement des obligations de création de logements locatifs sociaux, réorganisation du dispositif de prélèvement sur ressources fiscales et d’utilisation des fonds 5. Mise en œuvre du programme de mobilisation du foncier public destiné au logement 6. Mise en œuvre du programme de mobilisation de logements vacants (réquisitions) 7. Développement de la stratégie régionale de lutte contre l’habitat indigne et renforcement du programme de lutte contre la précarité énergétique 8. Meilleure priorisation des propositions d’attributions de logements sociaux 9. Articulation des politiques de prévention des expulsions et de reconnaissance du droit au logement opposable 10. Renforcement des SIAO et installation d’une conférence régionale des SIAO 11. Élaboration et mise en œuvre d’un plan territorial de sortie de l’hiver 12. Création de 1.461 places supplémentaires en structure en sus de l’augmentation des places d’hôtels 13. Mutualisation de la réservation de nuitées hôtelières 14. Poursuite de Solibail et redéploiements géographiques 15. Développement de la contractualisation régionale avec les acteurs d’hébergement 16. Appel à projets pour l’accompagnement social des familles à l’hôtel 17. Analyse des déséquilibres territoriaux de l’offre d’hébergement 18. Articulation des PLH et PLU DRIHL 17 juin 2013