Association nationale des puéricultrices(teurs) diplômé(e)
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Association nationale des puéricultrices(teurs) diplômé(e)
Paris, le 1er mars 2016 A l’attention de Monsieur le Premier Ministre, Manuel Valls, 57 rue de Varennes, PARIS Monsieur le Premier Ministre, Nous faisons suite aux conclusions de la Grande Conférence de Santé du 11 février 2016, l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) et le Comité d’Entente des Ecoles Préparant Aux Métiers de l’Enfance (CEEPAME) pour solliciter votre attention concernant la formation des infirmières puéricultrices en France, ainsi que l’évolution de leur exercice professionnel. La spécialité de puéricultrice compte aujourd’hui plus de 18 000 professionnels en exercice hospitalier et extra-hospitalier (Protection Maternelle et Infantile, Etablissement d’Accueil de Jeunes Enfants, secteur ambulatoire…). Et, chaque année, environ 1 000 étudiants sont inscrits pour suivre la formation dans l’une des 34 écoles de puéricultrices de France. Cette formation reste très attractive : le référentiel de formation des infirmiers de 2009 ayant exclu tout enseignement de pédiatrie, la spécialité est une évidence pour les nouveaux infirmiers, afin de développer leurs compétences spécifiques dans ce domaine. L’exercice infirmier auprès des enfants nécessite une formation spécifique, comme l’affirment la convention internationale des Droits de l’Enfant et la charte européenne de l’enfant hospitalisé : les enfants ont droit à des soins de qualité par des professionnels formés à cet effet. Il s’agit d’ailleurs d’une recommandation reprise par la Haute Autorité de Santé dans les mesures de certification des établissements de santé. Depuis 2008, l’ANPDE et le CEEPAME ont activement participé aux travaux de réingénierie du diplôme d’Etat de puéricultrice, organisés par la DGOS. Les référentiels d’activités et de compétences ont été validés début 2009. Le référentiel de formation initié à la suite, avec la contribution de la Conférence des Présidents d’Université, reste inabouti : aucune réunion de réingénierie n’a eu lieu sous le mandat de ce gouvernement. Or, le programme de formation de la spécialité, datant de 1983, n’intègre pas toutes les avancées en santé, les spécificités des populations prises en charge actuellement, et les nouvelles missions confiées aux infirmières puéricultrices ces 30 dernières années (suivi des assistants maternels et des structures d’accueil de jeunes enfants, prévention, maladie chronique, éducation thérapeutique, nouvelles technologies, analyse des pratiques professionnelles,…). Les instituts de formation s’efforcent d’adapter ce programme, avec le peu de marge de manœuvre dont ils disposent. Les inégalités sociales se creusent pour les étudiants de la spécialité : diminution du nombre de prises en charge financière par les établissements employeurs et augmentation considérable des coûts de formation (de 250 à plus de 10 000 € l’année de formation selon les instituts). A cela s’ajoute le temps de travail personnel de l’étudiant non considéré, et nous pouvons vous témoigner des conditions de vie étudiante de plus en plus précaires dans notre spécialité. Plusieurs rapports font état de la nécessité de faire évoluer l’exercice de la profession, avec le soutien des pédiatres, afin de répondre aux besoins en santé actuels et futurs des enfants et de ANPDE 132 avenue du Général Leclerc 75014 PARIS CEEPAME 26 Boulevard Brune 75014 PARIS leur famille1,2, ainsi que des préconisations des dernières lois de santé, d’autant que la réforme du diplôme d’Etat d’infirmier de 2009 ne comporte plus d’enseignement en pédiatrie. Les infirmières puéricultrices font le constat d’un manque de considération de leur Ministère en charge de la santé : aucun groupe de travail n’est à l’ordre du jour, que ce soit au sujet de la formation comme de l’exercice, et des signaux négatifs de la part de la DGOS, notamment dans le projet de convention de la future Agence Nationale du Développement Professionnel Continu où les puéricultrices ne sont plus considérées comme une spécialité infirmière. L’ANPDE et le CEEPAME attendent l’arbitrage sur l’avenir de la spécialité de puéricultrice, en adéquation avec les mesures prises lors de la Grande Conférence de Santé. A ce titre, les deux associations avaient proposé de : 1) Finaliser la réingénierie en incluant les représentants de l’Enseignement Supérieur, pour une formation cohérente avec les recommandations universitaires et l’exercice actuel et futur du métier. 2) Réformer l’entrée en formation des spécialités infirmières pour l’intégration dans le système universitaire et l’égalité des chances entre les candidats. 3) Opérer une régulation quantitative dans les formations, basée sur des données démographiques fiables, avec un réajustement du nombre d’étudiants à former, au regard des missions supplémentaires confiées aux infirmières puéricultrices durant ces 30 dernières années. 4) Organiser la mutualisation d’enseignements théoriques entre les spécialités infirmières, à la condition de disposer d’une base commune de formation dans le système LMD (4 semestres et grade Master pour IADE, IBODE et infirmières puéricultrices) 5) Réduire les inégalités sociales imposées par les coûts de formation pour les étudiants puériculteurs. 6) Développer, reconnaitre et valoriser une offre de santé en ambulatoire par des infirmières puéricultrices, dans un parcours de santé en collaboration avec les pédiatres et les médecins généralistes, afin de réduire les durées et le nombre d’hospitalisations et de favoriser au maximum le maintien de l’enfant dans son environnement familial et social. A vous qui venez de créer un Ministère en charge de l’Enfance au sein de votre gouvernement, la profession d’infirmière puéricultrice réclame une reconnaissance à la hauteur de son utilité sociale depuis près de 70 ans dans le système de santé français. Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’assurance de notre respectueuse considération. Sébastien Colson, Président de l’ANPDE Tel : 06.83.50.05.28. E-mail : [email protected] 1 2 Anne Dannenmuller, Présidente du CEEPAME Tel : 06 80 32 17 50 Mail : [email protected] http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/ONDPS_Prise_en_charge_de_la_sante_de_l_enfant_mars_2013.pdf http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Parcours_de_soins_des_enfants_atteints_de_maladies_chroniques.pdf ANPDE CEEPAME 132 avenue du Général Leclerc 26 Boulevard Brune 75014 PARIS 75014 PARIS