Homosexuel - "Oublié

Transcription

Homosexuel - "Oublié
L’envoi des homosexuelhomosexuelles dans les camps de
concentration
Le
«Homosexuel«Homosexuel-les sous
la croix gammée»
Dans les années 1930, des établissements, diverses organisations de
défense des homosexuel-les (Institut de
sexologie de Magnus Hirschfeld) et
organes de presse homosexuels sont
tolérés par le régime. Berlin est alors
considérée comme la capitale de la
liberté homosexuelle.
Pour les dirigeants nazis, l’homosexuel
est
d’abord
un
«mâle
non
reproducteur ».
Himmler
voit
en
l'homosexualité un problème en terme
de danger pour l’avenir de la race et du
peuple allemand.
sort des homosexuels (triangle rose)
dans les camps de concentration est mal
connu, celui des lesbiennes (triangle noir
dans la catégorie asocial) l’est encore
moins.
Souvent victimes de mauvais traitements et
d'insultes de la part des nazis, des kapos
voire aussi de certains déportés, les
homosexuels doivent faire face à une
hostilité générale est due au fait qu'ils sont
considérés comme coupables d'un vice
contre nature.
Leurs conditions de vie sont souvent celles
des détenus au plus bas de l’échelle
concentrationnaire.
Les nouveaux arrivés sont immédiatement
intégrés à des commandos de travail
spéciaux chargés d'exécuter des tâches
particulièrement dures et humiliantes.
Les homosexuel-le-s sont par ailleurs des
cobayes de choix pour les nazis dans leurs
expériences «scientifiques» sur l'étude du
paludisme, du typhus, ou encore de stérilisation féminine et castration masculine.
IN MEMORIAM
100 000 personnes ont été inquiétées ou fichées
pour infraction au Paragraphe 175
51 000 ont été traduites en justice ou arrêtées
10 000 ont été envoyées dans les camps nazis
6 000 y sont mortes
(selon l’United States Holocaust Memorial Museum)
Après la guerre, la très grande majorité des
déporté-e-s homosexuel-le-s a disparu dans
l'anonymat. Pour beaucoup d'entre eux, en
effet, le retour à la liberté s'accompagne
d'une autocensure justifiée par une
législation hostile restée en vigueur (jusqu'en
1981 en France et jusqu'en 1994 en
Allemagne) et la difficulté sociale, familiale
ou professionnelle de divulguer le motif
exact de leur déportation.
Un certain nombre de rescapés ont souhaité
témoigner, après un long silence, en
hommage à leurs camarades, dont ils ont
partagé les épreuves, et à destination des
jeunes générations en particulier afin de
décrire leur histoire et passer un appel à la
vigilance.
Pierre SEEL
Pierre
SEEL
(1923
2005) fut le seul déporté
français
pour
motif
d'homosexualité à avoir
témoigné et revendiqué
publiquement des raisons
de sa déportation. Il fut
interné six mois (répression au titre du § 175
de l'ancien code pénal allemand) au camp
de Schirmeck (en Alsace).
C’est à la suite d’une première étude dont
les conclusions font l’objet d’un rapport
déposé en 2002, que la déportation pour
homosexualité est officiellement reconnue
en France et que le triangle rose figure
désormais au même titre que les autres sur
l’oriflamme mise en place lors des
célébrations au mémorial national de la
déportation de l’Ile de la Cité à Paris.
En 2001, Lionel Jospin, premier Ministre et
en 2005, Jacques Chirac, Président de la
République, franchiront un pas historique en
reconnaissant la déportation de français
pour motif d’homosexualité.
Voici certains de nos Témoins de l'Histoire :
[Biographies complètes disponibles sur notre site]
Rudolf BRAZDA
La répression juridique
et policière
Dès les premiers mois de 1933, Berlin
devient le théâtre d'une active
répression : les boîtes de nuit, les lieux
de rencontre, les cafés et les bars
homosexuels sont fermés.
Le 26 juin 1935, les juristes nazis
aggravent les peines prévues par le
paragraphe 175 du code pénal allemand
qui
prévoit
des
peines
d’emprisonnement en cas de rapports
homosexuels.
La
déportation
français
pour
d’homosexualité
de
motif
63 déportés français arrêtés
pour motif d’homosexualité :
22, arrêtés en Alsace et Moselle
35, arrêtés au sein de l’Alt Reich
6, arrêtés en zones occupées
11 ne survivent pas à leur internement.
[Travaux de recherches historiques de la Fondation pour la
Mémoire de la Déportation (octobre 2007)]
Rudolf BRAZDA (né en
1913) est dans l'état actuel
des
connaissances
le
dernier survivant de la
Déportation
pour
motif
d'homosexualité (répression
au titre du § 175 de l'ancien
code pénal allemand). Il fut
interné près de trois ans au
camp de concentration de Buchenwald où
il porta le triangle rose. Tchécoslovaque à
l’époque de sa déportation, naturalisé
français en 1960, Rudolf soutien le travail
de mémoire de notre association.
Aujourd'hui, pour la poursuite de la
transmission de la mémoire de la déportation
pour
motif
d’homosexualité,
notre
association marque sa solidarité de mémoire
par sa participation à des commémorations
rendant hommage aux victimes de la
Déportation et de la Seconde Guerre
Mondiale.
Elle œuvre pour l’harmonisation de la
mémoire de la Déportation en France et
soutien
les
travaux
historiques
de
recherches en France et à l’étranger.