Refléter le goût du public

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Refléter le goût du public
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LA CULTURE Théâtre
Bon a savoir
«Summerstage»
On ne change pas un festival qui
gagne. La Ville de Dudelange et le
Centre culturel opderschmelz remettent donc le couvert d'été ces
10, 11 et 12 juillet au kiosque restauré du Parc Le'h, Place Marc Zanussi, histoire de réunir tous les
publics autour d'une affiche musicale éclectique et divertissante.
Ouverture des festivités avec le
duo Jake & Elwood, le meilleur
Blues Brothers Tribute d'Angleterre, et par Isaac Roosevelt, le
soul man américain d'Allemagne,
également chanteur du groupe
luxembourgeois Funky P, qui mettra le feu aux planches dudelangeoises. Le lendemain, la scène sera
100% luxembourgeoise et se partagera entre Serge Tonnar, son Legotrip, ses chansons folk-world et
le jeune trio hip-hop De Läb.
La soirée de clôture, elle, amènera des vents du Portugal avec le
fado-pop du quartette de Lisbonne
Deolinda qui, à la suite de Madredeus, croise tradition et modernité
avec humour, tendresse et panache
et invente le fado du XXIe siècle.
Infos: www.opderschmelz.lu
du 10.7 au 16.7.2014
Refléter le goût du public
Survol de la nouvelle saison du Théâtre d'Esch *
Le théâtre d'Esch
s'ouvre au public avec
un taux de
fréquentation de 78 %.
La programmation s'inscrit dans
la continuité en insistant sur la diversification des spectacles – théâtre, théâtre jeune public, danse,
théâtre musical – qui traduit l'hétérogénéité ainsi que les attentes
des spectateurs qui se conjuguent
du classique au populaire.
Le directeur Charles Muller précise que sa maison accueille aussi
de jeunes acteurs de la scène culturelle luxembourgeoise qui reviennent au pays après leurs études à
l'étranger; en 2014/15 la costumière Kathelijne Schaaphok figure
dans deux productions.
La création sera davantage présente avec trois spectacles: Waarden op de Godot de Samuel
Beckett, traduction de Guy Wagner et mise en scène de Charles
Muller; C'est le printemps, il fait
beau, les oiseaux chantent, les arbres
bourgeonnent et il est tombé du troisième étage de Serge Basso de
March, dans une mise en scène de
Marion Poppenborg et, en souvenir de la Première Guerre mondiale, Gier.14-mortuum regnat
vita! vivo, un triptyque sur la folie
de la guerre, mis en musique de
Henryk Gorecki et Igor Stawinky,
direction artistique et mise en
scène de Stefan Bastians.
Folie guerrière
Le thème de la violence et de la
cruauté de la guerre parcourt la
programmation avec e. a. Journal
d'un Poilu de Henri Laporte, adaptation et mise en scène de Didier
Brice et Stéphane Cabel, et Blessé
de la face de et avec Dominique
Thomas, dans une mise en scène
de Juan Conchillo.
Parmi les spectacles d'accueil, citons encore le délicieux one man
show Alex Lutz - Tout public ou
pas, mise en scène de Tom Dingler. Yuri Kordonsky met en scène
Die Möwe, insistant sur les forces
et les faiblesses des personnages
d'Anton Tchekhov. L'affrontement de Bill C. Davis, mise en
scène de David Suissa avec Francis
Huster et Davy Sardou, montre un
face-à-face plein d'humour entre
un vieux prêtre respectueux des
principes et un jeune séminariste
fougueux. Rot de John Logan, avec
Dominique Horwitz et Benno
Lehmann, mise en scène de Tors-
ten Fischer, est un hommage à l'artiste Rothko et une réflexion sur
l'art du XXe siècle.
Du côté de la danse, relevons, à
côté de spectacles des créateurs
luxembourgeois Bernard Baumgarten, Gianfranco Celestino,
Jean-Guillaume Weis, la River
North Chicago Dance Company,
chorégraphie de Frank Chaves, et
son énergie débordante; Le soleil
juste après, une création de la
Compagnie Orphelia Théâtre de
Grenoble, dans une mise en scène
de Laurent Poncelet, un spectacle
total (danse, théâtre, musique, cirque) monté avec de jeunes artistes
des favelas du Brésil.
Faites votre choix!
J OSEE Z EIMES
*
Programme
www.theatre.esch.lu
détaillé:
Le 12 juillet, à Lasauvage et au
Fond-de-Gras, 11e édition du festival «Blues Express». Soit, 44
concerts de groupes internationaux et régionaux sur 11 scènes –
en têtes d'affiche: Steven Seagal
(USA), Jimmie Vaughan (USA),
The Brew (UK), Thorbjørn Risager & The Black Tornado (DK) et
Budda Power Blue –, hormis différentes expos dont «Konscht am
Minett 8» regroupant 36 artistes
et «Blues Express 2013» du photographe Claude Piscitelli, sans
oublier le Musée Eugène Pesch.
Les deux sites Lasauvage et
Fond-de-Gras sont reliés par la fameuse «Minièresbunn», qui traverse une ancienne galerie minière
allant jusqu'à 90 mètres sous terre,
celle-ci fonctionnera pendant
toute la nuit du festival. Le «Train
1900», et de nombreux bus, feront la navette entre les différents
sites. Infos: www.bluesexpress.lu
Photo: © Barbara Braun
«Blues Express» gratuit
«Rot», avec Dominique Horwitz, est un hommage à l'artiste Rothko et une réflexion sur l'art du XXe siècle
«Pour tous les goûts»
La nouvelle saison du Centre des arts pluriels d'Ettelbruck*
La programmation
2014/15 aurait du être
présentée par celle qui
l'a conçue. Mais
Ainhoa Achutegui a
entretemps posé ses
valises à l'Abbaye de
Neumünster.
L'exercice est donc
revenu à son
successeur, Carl
Adalsteinsson.
Diversité. Telle pourrait être le
résumé en un mot de la saison qui
s'annonce. Diversité des arts – musique, théâtre, danse et arts plastiques – pour un public tout aussi
diversifié – amateurs, néophytes,
grands et petits (CAKU, en collaboration avec le Mierscher Kulturhaus).
La saison s'ouvrira le 26 septembre en musique, la pierre angulaire
de la programmation du CAPe.
Sur un concert de l'Ensemble Inégal & Prague Baroque Soloists entièrement dédié à Jan Dismas Zelenka, l'un des plus grands compositeurs baroques tchèques, dont
l'inspiration musicale n'est pas très
éloignée de celle de Jean-Sébastien
Bach.
Pluridisciplinaire
Le deuxième rendez-vous de musique classique le plus attendu sera
sans conteste le concert de l'Orchestre
philharmonique
du
Luxembourg, lequel sera pour la
dernière fois dirigé par Emmanuel
Krivine. Pour l'occasion, un répertoire de grands – Beethoven,
Haydn et Mozart (6 décembre).
La musique de chambre connaîtra
son heure de gloire le 10 mai 2015,
lors d'un concert donné par l'Ensemble Scharoun fondé par des
membres de l'Orchestre philharmonique de Berlin.
A côté de ces valeurs sûres, trois
surprises alléchantes. La première
est une création du Luxembourgeois Marcel Reuter qui sera interprétée le 12 octobre par Pascal
Meyer dans le cadre du festival
«Chopin+». La deuxième est une
mise en scène du Luxembourgeois
Jacques Schiltz, coproduite par le
Théâtre national du Luxembourg,
de Pierrot lunaire d'Arnold Schönberg (19 octobre). La troisième est
la mise en scène par le Landestheater Burghofbühne Dinslaken du
toujours actuel 1984, le célèbre roman de science-fiction de George
Orwell.
Côté danse, le festival biennal
«Printemps Danse» fait son retour. Rappelons combien celui de
2011 avait marqué les esprits en
proposant au public luxembourgeois pour la première fois une
chorégraphie de Jérôme Bel. Celui
qui s'annonce donne envie d'aller
découvrir deux nouvelles pièces de
deux chorégraphes luxembourgeois, chacune faisant la part belle
au piano, Duo con Piano de Gianfranco Celestino (20 et 21 mars
2015), soit une déclinaison de son
Solo con Piano de 2005, et Play
Time de Jean-Guillaume Weis,
dont le titre laisse penser que le
spectateur fera une incursion dans
le monde de Jacques Tati.
Le Foyer, l'endroit tant apprécié
avant, après les spectacles et pendant l'entracte de par son bar, sera
à deux reprises métamorphosé. En
novembre-décembre par Doris
Drescher qui a en 2001 représenté
le Luxembourg à la Biennale de
Venise, puis en janvier-févriermars par Justine Blau pour la 9e
édition de la série «Portrait de
jeunes artistes luxembourgeoises».
F LORENCE B ECANNE
* 1 place Marie-Adélaïde, Ettelbruck, réserv. tél.: 26.81.21-304, infos: www.cape.lu
NOUVEAUX HORIZONS
Carl Adalsteinsson occupe le
poste de directeur artistique du
CAPe depuis quelques semaines
à peine. Il était jusque-là – depuis
2005 – attaché au directeur général et chef du département
production à la Philharmonie. La
première programmation dont il
sera l'auteur sera celle de 20152016.
A priori, les cycles existants perdureront, tout comme l'offre pluridisciplinaire de la maison. Mais
ses missions, en tant que centre
culturel régional, devraient
connaître un fort développement
social. Vers une intégration par la
culture, là serait l'énorme défi
que Carl Adalsteinsson est prêt à
relever.