Portfolio DS1 : La grande arche de glace
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Portfolio DS1 : La grande arche de glace
49 Un iceberg : La grande arche de glace 51 PORTFOLIO Observer et comprendre les climats 2 LA GRANDE ARCHE DE GLACE CCYYCCLLEE 33 HISTOIRE-GÉOGRAPHIE SCIENCES PHYSIQUES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE TECHNOLOGIE Programme de cycle 3 : Thème de la matière À l’école, la météorologie et la climatologie n’apparaissent pas en tant que disciplines ; cependant l’étude de cette photographie peut s’inscrire tout naturellement dans l’enseignement scientifique (en CM1 ou CM2). On peut travailler, dans le domaine de la matière, sur les états de l’eau, et plus particulièrement sur la solidification de l’eau. L’analyse d’une photographie permet de développer des compétences en langage oral (exposer ses propositions de réponses) et en éducation civique quant au respect de la parole d’autrui. Ce travail permet de rassembler les représentations initiales des enfants et doit s’inscrire dans une progression des apprentissages et une démarche expérimentale concernant le sujet. Il peut s’ensuivre une série d’expériences et de comptes rendus à rédiger sur la solidification puis sur les autres changements d’état de l’eau. BIEN VU, BIEN LU QUESTIONS © Cnes – S. Lévin La grande arche de glace Un iceberg en forme de pont. C’est la photo prise lors d’une mission dans le Haut Arctique canadien. La glace occupe la moitié de ce cliché dominé par l’absence de couleurs vives, avec, au premier plan, le gris sombre de l’océan. L’oiseau, au centre, donne une idée de la grande dimension de l’iceberg dont environ un dixième de la masse totale émerge. Composé d’eau douce, il flotte dans l’eau salée de l’océan. Cette image représente un iceberg photographié lors d’une mission au Nunavut, dans le Haut Arctique canadien. Cette mission effectuée par Stéphane Lévin, s’inscrit dans le cadre de la préparation de l’expédition « Voyageurs des glaces », en partenariat avec le Cnes, programmée en 2006. L’explorateur toulousain, déjà aguerri aux milieux les plus hostiles de notre planète, avait emmené dans son périple arctique six jeunes. Un voyage en traîneau à chiens le long de la banquise, à la rencontre des Inuits et dans le but de réaliser des expériences scientifiques en lien avec les problèmes de réchauffement climatique. La densité de l’eau salée est supérieure à celle de la glace, ce qui explique la flottaison de l’iceberg, laissant émerger environ le dixième de sa masse totale. Ballottée par la houle, la plateforme de glace dérive au gré des courants vers des zones moins froides. Elle est battue par les vagues dont les coups de boutoir sculptent et creusent la glace. Ce long travail d’érosion agrandit les failles et les fissures. La remontée des températures accentue le phénomène. La glace se fragmente et l’iceberg se disloque ● Décrivez cette image ; comment se nomme ce bloc de glace ? Dans quel pays a été prise cette photographie ? Pourquoi trouve-t-on de la glace aux pôles ? Quelle est la taille et quelle est la forme de cet iceberg ? D’où provient cet iceberg ? RÉPONSES Sur la photographie on voit de l’eau, un oiseau, un bloc de glace, le ciel et les nuages. Le bloc de glace est appelé « iceberg ». (On peut chercher sa définition exacte dans le dictionnaire). On voit aussi des « petits glaçons » qui flottent au pied de l’iceberg. Il y a beaucoup de luminosité, le ciel est assez clair. Dans un pays froid, sur la banquise, au pôle Nord dans l’océan Arctique ou au pôle Sud dans l’océan Antarctique. La légende nous précise ici : au Nunavut (dans le Haut Arctique canadien). Aux pôles, la température atteint des valeurs négatives, très souvent importantes, donc bien en dessous de 0 °C. Or à 0 °C, l’eau liquide se transforme en eau solide (la glace). Ce changement d’état s’appelle « solidification ». On devine qu’il est très gros car on peut comparer sa taille à celle de l’oiseau. De plus, la partie immergée de l’iceberg est, en moyenne, dix fois plus importante que celle de la partie émergée. On observe un trou dans l’iceberg, sous forme d’arc. De plus, cet iceberg semble formé de plusieurs couches ; sa surface n’est pas lisse. Il provient d’un glacier d’où un bloc de glace s’est détaché. Il est ensuite emporté vers la mer et flotte à la surface de l’eau, où l’érosion et le réchauffement finiront par le disloquer. 53 PORTFOLIO PORTFOLIO Observer et comprendre les climats Observer et comprendre les climats 2 LA GRANDE ARCHE DE GLACE 2 LA GRANDE ARCHE DE GLACE CYCLE 3 H I S TO I R E - G ÉOGRAPHIE SCIENCES PHYSIQUES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE TECHNOLOGIE CYCLE 3 HISTOIRE-GÉOGRAPHIE SCIENCES PHYSIQUES PHYSIQUES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE TECHNOLOGIE Programme de 6e : Thème des grands domaines climatiques et biogéographiques L’étude de cette photographie peut être insérée dans le programme de sixième, au cours du premier trimestre. Cette étude peut être aussi étudiée vers la fin de l’année scolaire, dans le cadre de l’étude des paysages de faible occupation humaine. Elle permettra de sensibiliser les élèves au milieu polaire et à la connaissance des océans tout en leur donnant des notions de glaciologie… Programme de 5e : Thème des changements d’état de l’eau Cette illustration peut apporter un complément original à la partie classique de la conservation de la masse et de la non-conservation du volume lors de la fusion/solidification. Notions à acquérir et contenus : états physiques de la matière ; changements d’état ; mesure de volumes, de masses ; conservation de la masse lors des changements d’état et non-conservation du volume ; repérage d’une température, unité. QUESTIONS Décrivez la photographie. Qu’est-ce qu’un iceberg ? Quelle est l’origine de sa formation ? Comment se déplace un iceberg ? Combien de temps peut dériver un iceberg ? Comment peut-on expliquer les irrégularités dans la forme de l’iceberg ? BIEN VU, BIEN LU BIEN VU, BIEN LU RÉPONSES Une énorme masse blanche (l’oiseau donne l’échelle), un iceberg, flotte sur l’océan. Une arche s’est formée sous laquelle on aperçoit plus loin d’autres icebergs moins volumineux. Un iceberg est un morceau de glacier (constitué d’eau douce) tombé dans la mer (eau salée) et parti à la dérive. Les glaciers glissant jusqu’à l’océan se trouvent dans les régions polaires, ils descendent des hauteurs du Groenland, des îles du Spitzberg, de la terre de Baffin et d’Ellesmere, dans l’hémisphère nord, et du continent antarctique, dans l’hémisphère sud. Parti à la dérive, l’iceberg se déplace au gré des courants vers des eaux plus chaudes. Sa vitesse de fonte dépend de son volume, de la vitesse de son déplacement et des température et latitude des océans qu’il parcourt… Il peut mettre plusieurs années à fondre… Son volume apparent n’est que le dixième de son volume total, les neuf autres dixièmes sont sous le niveau de la mer. L’arche peut s’expliquer par une fissure qui a pris naissance sous la ligne de flottaison et qui s’élargit sous l’effet de la houle, des pressions et mouvements sous-marins, du rayonnement solaire (relatif) et sans doute de la plus grande friabilité de la glace à cet endroit. En effet, un iceberg est un morceau de glacier, or un glacier est constitué de neige, tombée surtout l’hiver, accumulée et tassée année après année. Des conditions de ces chutes (froid, abondance de neige, réchauffement relatif lors des mois d’été) dépendent la dureté et la cohérence de la glace. On remarquera que la voûte de glace est sérieusement fissurée sur la gauche et que cette voûte s’effondrera bientôt. Ce qui signifie que l’iceberg se divisera en deux morceaux qui basculeront avant de se rééquilibrer. Au pied du bloc, il existe des stries qui correspondent à d’anciennes lignes de flottaison. En effet, la partie supérieure de l’iceberg (à l’air libre) fond plus vite que la partie inférieure (dans l’eau), donc l’ensemble « remonte » peu à peu au-dessus du niveau zéro et laisse apparaître ces lignes sculptées par les vagues. Le fait que ces lignes ne soient pas parallèles démontre aussi que l’iceberg bascule lentement vers la gauche (de la photo). QUESTIONS Citez les deux états physiques de la matière qui apparaissent sur la photo. La banquise, en arrièreplan, est en train de fondre doucement. Pourquoi ? La banquise, qui se forme à la surface de la mer, est-elle un corps pur ? La température de fusion de la banquise est-elle de 0 °C ? On prétend que la fonte des glaces va entraîner l’augmentation du niveau des océans. Quelle expérience réaliser pour vérifier cela ? RÉPONSES Il s’agit des états solide (glace) et liquide (mer). La température de la banquise est suffisante pour que commence la fusion (la banquise fond). L’augmentation de la température peut être naturelle et accentuée par le phénomène du réchauffement climatique dû aux activités humaines. Non, la banquise n’est pas un corps pur. Il s’agit d’un mélange d’eau et de sel : la banquise est de l’eau salée sous forme solide. Une fois gelée, la banquise en s’épaississant se sépare de son sel, qu’elle rejette dans l’eau de mer. L’iceberg est un morceau d’eau douce gelée qui peut provenir d’un glacier. Non, la température de fusion de l’eau salée est différente de celle de l’eau pure. Pour le vérifier, réalisons une expérience en enfermant au congélateur (–5 °C à –10 °C) deux bouteilles en plastique : une d’eau douce et une autre d’eau de mer (ou d’eau salée de même concentration massique). Au bout de quelques heures dans le congélateur, on constate que l’eau salée n’est pas totalement solidifiée, contrairement à l’eau pure. Lorsque l’eau passe de l’état liquide à l’état solide, son volume augmente. Mais que se passe-t-il quand on laisse fondre des glaçons dans un récipient déjà rempli d’eau à ras bord ? Le niveau change-t-il ? Réalisons l’expérience suivante : – plaçons un cristallisoir dans une grande bassine et remplissons-le, à ras bord, d’un mélange eau-glaçons ; – ajoutons délicatement de l’eau chaude dans la bassine qui va réchauffer lentement le mélange eau-glaçons du cristallisoir (par bain-marie) ; – observons qu’il n’y a pas de débordement de l’eau hors du cristallisoir lors de la fonte des glaçons. Donc la fonte de la glace arctique en elle-même ne contribuera pas à la montée des océans, mais c’est l’augmentation de la température de l’eau (+1 °C au moins selon les estimations) qui va provoquer la dilatation (c’est-à-dire l’expansion du volume d’un corps occasionnée par son réchauffement) de l’eau liquide et donc l’augmentation du niveau de l’océan. Cependant, les glaces terrestres qui fondent et s’écoulent dans l’océan contribuent également à cette augmentation. 55 PORTFOLIO PORTFOLIO Observer et comprendre les climats 2 LA GRANDE ARCHE DE GLACE Observer et comprendre les climats 2 LA GRANDE ARCHE DE GLACE SCIENCES DE DE LA LA VIE ET DE CYCLE 3 HISTOIRE-GÉOGRAPHIE SCIENCES PHYSIQUES SCIENCES DE LA LA TERRE TERRE TECHNOLOGIE SCIENCES DE DE LA LA VIE ET DE CYCLE 3 HISTOIRE-GÉOGRAPHIE SCIENCES PHYSIQUES SCIENCES DE LA LA TERRE TERRE TECHNOLOGIE Programme de 6e : Thème des caractéristiques de l’environnement proche et répartition des êtres vivants Parmi les notions à acquérir, les êtres vivants observés ne sont pas répartis au hasard ; leur répartition dépend des caractéristiques de l’environnement. La répartition peut aussi dépendre de l’action de l’Homme. Identifier les composantes de l’environnement. Le peuplement d’un milieu L’Homme influe sur le peuplement du milieu selon ses choix d’aménagement, ses besoins alimentaires ou industriels. Compétence : reconnaître une influence directe ou indirecte de l’activité humaine sur le peuplement d’un milieu proche. Gros plan : Les Ours blancs de la baie d’Hudson Durant l’hiver et le printemps, les Ours blancs (Ursus maritimus) se nourrissent des phoques qu’ils chassent sur la banquise. En été, la glace fond et ils ne peuvent plus chasser les phoques, donc les Ours blancs doivent vivre sur les réserves qu’ils ont faites pendant l’hiver et le printemps. Les températures au printemps augmentent depuis les vingt dernières années ce qui provoque la fragmentation de la glace et sa fonte trois semaines plus tôt qu’il y a vingt ans. On constate que les ours polaires de la baie d’Hudson sont plus légers qu’il y a vingt ans en fin de printemps. Le nombre de naissances d’Ours blancs diminuerait peutêtre. Cependant, les Ours blancs sont confrontés à d’autres problèmes tels que la pollution de leur nourriture (liée à l’activité industrielle), l’augmentation de la chasse… Par ailleurs, ces Ours blancs semblent migrer vers le nord pour retrouver des conditions de vie qui leur conviennent mieux, ce qui expliquerait la probable diminution de leur nombre dans la baie d’Hudson. BIEN VU, BIEN LU QUESTIONS Indiquez les éléments de l’environnement observés sur la photo. Regroupez ces éléments en deux catégories. Que sont les gaz à effet de serre ? Recherchez les hypothèses des scientifiques concernant la responsabilité de ces gaz à effet de serre sur le réchauffement climatique. Quel peut être l’impact du réchauffement sur la Sterne arctique et les autres êtres vivants ? RÉPONSES Les éléments de l’environnement observés sont l’eau, la glace, un oiseau, des nuages, des roches (au fond) et l’air. Deux catégories sont identifiables : – les êtres vivants : cette catégorie est représentée par l’oiseau. Cet oiseau pourrait être un Pétrel blanc ou une Sterne arctique (Sterna paradisea). C’est un oiseau visible au-dessus des eaux polaires car il plonge à pic afin de capturer des poissons ou des crustacés. La Sterne arctique est un grand migrateur. Vivant en colonies, elle migre des régions polaires nord où elle se reproduit l’été au bord de l’eau, vers les régions polaires sud qui lui servent d’habitat d’hiver ; – les composantes minérales : eau, glace (eau sous forme solide), nuage (petites gouttes d’eau en suspension dans l’air), air, roche. D’après les scientifiques du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le réchauffement climatique est lié à l’activité humaine. Les gaz à effet de serre, tel le dioxyde de carbone, sont rejetés en grande quantité dans l’atmosphère par les activités humaines (gaz d’échappement des voitures, gaz rejetés par des usines…). De ce fait, l’effet de serre sur Terre est plus intense qu’il ne devrait l’être. Le réchauffement entraîne un changement des conditions de vie, donc il peut modifier la répartition des êtres vivants. Il peut, ainsi, perturber le cycle migratoire de la Sterne arctique. L’Homme a une action indirecte sur le peuplement des Sternes arctiques : la diminution du nombre de poissons liée à la pollution des eaux et à la pêche abusive met en danger la survie de ces oiseaux. Que provoque le réchauffement climatique dans cette région ? Quelle en est la conséquence pour les ours de la baie d’Hudson ? En conclusion, quel est l’impact de l’activité humaine sur le peuplement de ces ours polaires ? Le réchauffement climatique est à l’origine de la fonte des glaces plus tôt dans l’année qu’il y a vingt ans. Cette fonte de la glace diminue le temps et la surface de banquise dont les Ours blancs disposent pour chasser le phoque. De ce fait ils mangent moins de phoques et sont donc moins gros (ils n’arrivent pas à faire suffisamment de réserves de graisse), ce qui pose des problèmes de reproduction car ils sont plus faibles. L’Homme a une action indirecte sur le peuplement des ours polaires : les gaz à effet de serre qu’il rejette provoquent un réchauffement climatique à l’origine de la fonte des glaces donc de la diminution de naissances des ours et de la modification de leur répartition puisqu’ils migrent du fait de ce réchauffement. D’autres actions indirectes de l’activité humaine peuvent être envisagées en relation avec la pollution de la nourriture des ours par exemple. Par conséquent, quelle que soit la conclusion issue de l’étude plus récente sur ces ours, une action indirecte de l’activité humaine est responsable des modifications observées. CONCLUSION En modifiant son environnement, l’Homme modifie le peuplement du milieu proche. Par exemple : les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone rejetés en grande quantité dans l’atmosphère par les activités humaines sont en partie responsables du réchauffement climatique. Autre exemple : l’Homme a une action indirecte sur le peuplement des sternes arctiques. La diminution du nombre de poissons liée à la pollution des eaux et à la pêche abusive mettent en danger la survie des Sternes arctiques qui manquent alors de nourriture. ☛ Retrouvez les Ours blancs sur www.docsciences.fr