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DR d P.12 P.13 P.14 P.16 P.18 P.18 P.20 P.22 P.23 o s s i e r Afrique de l’Ouest Conteneurisation africaine : un marché qui pèse 7 % du volume mondial Portugal-Angola : des exportations chaotiques Le marché portuaire africain en devenir Les défis logistiques des agglomérations portuaires africaines Hambourg : des trafics anecdotiques avec l’Afrique de l’Ouest Rotterdam : une activité conteneurisée quasi nulle avec l’Afrique Anvers : un leader européen en matière d’exportations vers l’Afrique Dunkerque : renforcement des relations avec le Sénégal Haropa : Le Havre et l’Afrique, des liens qui se confortent P.24 P.25 P.26 P.28 P.29 P.29 P.30 P.31 P.35 Haropa : Rouen s’affirme comme la plate-forme française du conventionnel Nantes Saint-Nazaire : retour en Afrique de l’Ouest La Rochelle : bois et céréales constituent le socle des trafics africains Bordeaux : montée en puissance des conteneurs Bayonne : quelques imports d’engrais et de grumes exotiques Marseille : le pétrole domine les échanges avec l’Afrique Gênes : l’entente cordiale entre le groupe Messina et l’Afrique de l’Ouest Offre de transport : des changements pour CMA CGM et Grimaldi Amérique-Afrique : diversité de l’offre JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 11 D o s s i e r Afrique de l’Ouest CONTENEURISATION AFRICAINE Un marché qui pèse 7 % du volume mondial L’Afrique peine encore à peser dans le monde de la conteneurisation. Avec 9,5 MEVP échangés en Afrique subsaharienne, ce sont 7 % du volume mondial conteneurisé qui sont échangés avec l’Afrique. Dans ce contexte, le développement de grands ports maritimes jouant le rôle de hub paraît moins évident. S elon les statistiques de CTS (Container Trade Services) publiées dans la lettre hebdomadaire de Dynamar, le trafic conteneurisé avec l’Afrique subsaharienne a progressé en 2014 de 5,6 % à 9,6 MEVP. En prenant en compte le chiffre estimé du trafic mondial conteneurisé qui serait de 135,4 MEVP, le marché de l’Afrique subsaharienne pèse 7 %. Un véritable marché de niche dans la conteneurisation. Un marché émergent qui croît régulièrement © Sefacil Ainsi, les exportations depuis l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 4,3 % en 2014, à 2,7 MEVP. Après une année 2013 de stabilité, le marché africain a repris. Les importations afri- caines ont pour leur part continué leur progression. Avec 6,8 MEVP importés, l’Afrique subsaharienne voit ses entrées augmenter de 6,2 % en 2014. En trois ans, depuis 2012, les importations vers cette région du monde ont augmenté de 16,6 %, ce qui la place dans une bonne position par rapport aux autres régions du monde dont la croissance se tasse ces dernières années. Au final, le déséquilibre du trafic avec l’Afrique tend surtout à croître. Avec 3,8 MEVP d’imbalance, le différentiel entre les deux flux africains a enregistré une hausse de 7,6 %. Il reste malgré tout en diminution par rapport à 2012 quand il représentait 4,1 MEVP. Les chiffres de CTS montrent aussi que le marché intra-africain ne trouve pas encore son essor. La majorité des flux africains proviennent d’autres continents. « Parmi tous les marchés intracontinentaux, le marché intraafricain est le seul à avoir enregistré une baisse de son trafic en 2014 », indique Dynamar dans sa lettre hebdomadaire. Il pèse aujourd’hui 144 000 EVP, soit 0,35 % des trafics intracontinentaux mondiaux. Une goutte d’eau dans l’océan de la conteneurisation quand les flux en intraAsie pèsent 75 % de ces courants, soit quelque 30 MEVP. 2,8 MEVP échangés avec l’Europe Ces chiffres mondiaux se déclinent sur les relations entre l’Afrique et l’Europe qui ont représenté 2,8 MEVP, en hausse de 3,8 %. Les exportations européennes vers l’Afrique ont représenté 2 MEVP, soit une hausse de 5 % en 2014 quand les importations européennes depuis l’Afrique pèsent 789 000 EVP, en progression de 1 %. Dans ces conditions de marché, certes en croissance, l’Afrique a-t-elle besoin d’un hub ? La question se pose régulièrement et la bataille des opérateurs portuaires sur le continent attise cette concurrence. Les autorités portuaires souhaiteraient aussi se placer pour accueillir des navires de dernière génération et jouer un rôle de redistribution sur le continent. Cela signifierait aussi de trouver un nouveau dynamisme au commerce intra régional pour justifier encore plus ce type de ports. Aujourd’hui, la bataille des ports vise à créer des conditions optimales de gestion pour réduire les coûts des produits et combattre la pauvreté du continent. La seconde bataille se joue en faveur des corridors pour desservir les pays enclavés. Celle pour se placer comme hub viendra ensuite. n Hervé Deiss 12 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 D o s s i e r Portugal-Angola : des exportations chaotiques Confronté à une forte chute du prix du pétrole, l’Angola, dont c’est l’une des principales ressources, a dû imposer des mesures de restrictions de ses importations, faute de devises suffisantes. Les produits de première nécessité, regroupés sous l’appellation « panier alimentaire de base », seront limités à 2 Mt. L e Portugal est au premier chef concerné par ces limitations : l’Angola est son cinquième partenaire économique. Lisbonne exporte essentiellement vers Luanda des machines et des outils, des produits alimentaires et des métaux : soit 53,7 % du total exporté. L’appareillage mécanique (472 M€), les machines électriques (371 M€) et les boissons (330 M€) se sont taillé la part du lion en 2014, selon les chiffres fournis par la CCIPA, la chambre de commerce et d’industrie Luso-angolaise à Lisbonne. En janvier 2015, l’Angola a annoncé pour la première fois la création de quotas d’importations. Ils concernent essentiellement les produits alimentaires de base : farines de blé et de maïs, sucre, sel, riz et huile alimentaire. Ensuite on trouve les boissons : eaux, sodas, bière et vins. C’est donc en grande partie le marché (production et transports portugais) qui est affecté. L’Angola a annoncé également son intention de valoriser le transport en vrac afin de dégager une plusvalue, grâce à la transformation sur place. Cinq entreprises se répartissent le fret La majorité du transport de marchandises se fait essentiellement par voie maritime depuis Lisbonne. Cinq entreprises se répartissent le fret : Mærsk, Nile Dutch, PSL, Grimaldi et Eurafs. La situation de manque de devises crée du retard dans l’approvisionnement : une centaine de conteneurs seraient bloqués dans le port de Lisbonne. Ni le port, ni le ministère de l’Économie n’ont souhaité communiquer sur la question. Les chargeurs quant à eux « reconnaissent des retards dans l’ouverture des crédits documentaires », selon le CPC, le conseil des chargeurs portugais. « Les 9 000 entreprises portugaises qui fournissent l’Angola vont devoir s’adapter à la nouvelle réalité. Et par conséquent, les transporteurs également. L’Angola a annoncé son intention d’assurer 60 % de ses besoins alimentaires. La solution pour le Portugal passera sans doute par une meilleure implication ou une implication diversifiée des entreprises sur le territoire angolais », explique Paulo Varela, qui dirige la CCIPA. Actuellement, l’Angola envisage de développer le port de Lobito (à 700 km au sud de Luanda, la capitale). « Grâce au réseau de chemin de fer de la région de Benguela, les pays limitrophes de l’Angola pourront disposer d’un accès maritime. Le savoir-faire portugais sera très intéressant en la matière », a confirmé l’ambassadeur Marie-Line Darcy d’Angola au Portugal. n JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 13 D o s s i e r Afrique de l’Ouest Le marché portuaire africain en devenir Le continent africain a longtemps souffert de sous-dimensionnements. Alors que le gigantisme naval stimulait les modernisations portuaires sur la plupart des autres grandes routes maritimes internationales, les trades africains se caractérisaient par des navires de petites tailles qui faisaient des sauts de puce portuaires pour collecter et saupoudrer des volumes de trafics restreints. A H.D. u début 2000, les trafics portuaires africains ne représentaient pas 3 % des manutentions portuaires mondiales. Ces marchés africains, qualifiés de niches, demeuraient la chasse gardée d’opérateurs maritimes historiques, ancrés localement et fins connaisseurs des logistiques terrestres et portuaires. Qu’en est-il aujourd’hui en 2015 ? Tanger Med, Las Palmas, Durban et Port Saïd constituent une sorte de quadrature du cercle africain pour améliorer la connectivité maritime mondiale du continent. Ces points focaux du transbordement stratégique ne doivent pas occulter la mise en opération de près de 25 nouveaux terminaux conteneurisés en Afrique subsaharienne sur la dernière décennie. Les « Big Ones » ne représentent plus seulement les grands prédateurs de la savane, mais bien les opérateurs 14 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 globaux de terminaux qui s’allient avec les armements les plus puissants pour investir les futures interfaces africaines. Dernièrement, pas moins de 12 consortiums internationaux ont été « short listés » pour le second terminal de Mombasa au Kenya. Perspectives économiques et démographiques, démocratisation et stabilisation politiques, consolidations bancaire et financière, tertiarisation et industrialisation des potentiels africains : les ingrédients de la nouvelle attractivité internationale du continent sont identifiés. Changement d’échelle Quand MSC annonce en 2014 la reconfiguration du service Africa Express entre l’Asie et l’Afrique avec 10 unités de 6 500 EVP et même un 8 450 EVP, un changement d’échelle s’opère qui pose plusieurs questionnements stratégiques : - MSC devient-il le premier armement à articuler une vraie logique de hub maritime en Afrique de l’Ouest avec l’utilisation du nouveau terminal de Lomé comme unique touchée stratégique sous-régionale ? - Qui de Lomé, Abidjan, Téma, « les ports de Lagos », Kribi ou encore Pointe-Noire pourrait devenir un vrai hub portuaire ouest et centrafricain ? - Et y a-t-il un avenir portuaire régional sans être un hub ? Un hub maritime répond à une logique organisationnelle maritime avec un armement (ou un pool d’armement, voire une alliance) qui va utiliser un terminal stratégique pour optimiser le déploiement de « mother ships » en les alimentant par une myriade de feeders sous-régionaux. Pour l’Afrique de l’Ouest, Abidjan avait commencé à jouer ce rôle pour CMA CGM/Delmas avant que la crise ivoirienne ne perturbe cette organisation maritime depuis le terminal SETV. Pour les autorités portuaires ouest et centrafricaines, le changement de paradigme est total : devenir un hub régional devient une marque de différenciation stratégique fondamentale. S’imposer en tête de pont portuaire signifie que les infrastructures doivent être calibrées pour recevoir les plus grosses unités actuelles, et surtout à venir. Fiabilité, qualité et sécurité doivent se conjuguer avec des personnels qualifiés, des équipements optimaux sur les superstructures, des profondeurs nautiques garanties, des services aux navires sans faille, des systèmes d’information garantissant fluidité et traçabilité, etc. Cela constitue en quelque sorte un saut technologique et même idéologique majeur que pratiquement toutes les autorités portuaires cherchent à revendiquer. Or, même avec des perspectives à 10, 12 ou 15 millions de conteneurs sur la rangée Dakar-Pointe-Noire, seules quelques places portuaires disposeront des volumes pour servir des armements maritimes qui n’ont pas encore entamé de sérieuses collusions stratégiques sur les trades africains. Un hub portuaire, même régional, se nourrit d’une position géostratégique à la confluence entre plusieurs o s s i e r DR D routes maritimes. Or, Europe/Afrique d’une part et Asie/Afrique de l’autre ne se marient pas en mode « crosstrade ». Le feedering ouest et centrafricain n’en est encore qu’à ses balbutiements malgré de très grosses opportunités pour les années à venir avec la stimulation des échanges entre nations africaines. Reste à voir si Amérique latine/Afrique ou même un « effet Panama » pourraient ajouter une dose de complexité dans les futurs agencements stratégiques des armements. Une chose est claire : les marchés africains vont continuer de grandir et stimuler de nouvelles hiérarchies portuaires… et maritimes. n Yann Alix, Fondation Sefacil JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 15 D o s s i e r Afrique de l’Ouest Les défis logistiques des agglomérations portuaires africaines Les villes portuaires ouest-africaines apparaissent comme de véritables laboratoires logistiques. Avec les croissances économique et démographique, elles doivent composer avec des logistiques urbaines et des logistiques maritimo-portuaires qui apportent leur lot de contraintes mais aussi d’opportunités. Les défis sont multiscalaires mais finissent par se cumuler d’un point de vue spatial à l’interface entre le cœur de ville et les terminaux maritimes. L H.D. es ports sont des poumons économiques vitaux. Les villes cristallisent tous les espoirs de populations en quête de mieux-vivre. Pour les logisticiens, la gestion des « derniers kilomètres » devient très problématique. D’une part, les terminaux enchâssés dans les agglomérations apparaissent de plus en plus comme des culs-de-sac logistiques où les marchandises se cumulent sans toujours pouvoir être évacuées efficacement. L’implantation de solutions de délestage comme des ports secs ou des dépôts intérieurs ne s’envisage qu’à 16 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 l’extérieur des concentrations urbaines. Cela ne résout que très partiellement l’effet d’engorgement spatial. De l’autre, les populations aisées des centres urbains consomment de plus en plus de produits manufacturés. À l’instar des pratiques occidentales, les livraisons à domicile de petits colis via des commandes internet continuent de se développer. Cela génère de nouveaux types de flux intra-urbains avec des logiques logistiques qui n’ont rien à voir avec celles des flux « classiques » issus du port et du transport maritime. La conséquence en demeure une accumulation problématique de tonnes/kilomètres et de franc CFA/kilomètres au cœur des grandes villes portuaires africaines. L’échelle nationale et sous-régionale Les villes portuaires sont les réceptacles naturels des marchandises importées et exportées depuis les foyers de consommation nationaux non côtiers. Ces mêmes villes portuaires constituent des fenêtres logistiques essentielles pour les territoires enclavés. Il en résulte sur le plan logistique une gestion urbano-portuaire complexe. En effet, la logistique des flux saisonniers des 3 C (café, cacao, coton) n’a pas grand-chose à voir avec la gestion stratégique de l’importation de riz, de céréales, de clinker, de produits pétroliers raffinés ou de produits manufacturés à valeur ajoutée très variable. Gestion des stocks, sensi- D o s s i e r bilité au temps de transit, température contrôlée, services à la marchandise constituent quelques exemples d’une typologie logistique complexe. Or, la croissance constante de l’offre et de la demande domestiques (tant dans le sens importation qu’exportation) exige des réponses en termes de planification foncière et d’aménagement du territoire. Les grandes villes portuaires africaines n’ont pas de vision planificatrice à moyen et long terme pour anticiper ces futures problématiques logistiques. Les agglomérations portuaires africaines mutent rapidement. Elles deviennent des centres financiers et bancaires avec des services concurrentiels internationaux. Elles veulent accroître leur attractivité logistique par la création de services sur les produits d’exportation : flux forestiers du Bassin Congo, production DR L’échelle internationale cacaoyère ouest-africaine, industrie textile issue de la culture du coton africain, autant de filières internationales qui génèrent leurs propres complexités logistiques. La compétitivité internationale de ces filières dépend de la maîtrise des coûts de transport et de logistique sur le continent. Cela constitue un défi logistique que tous les acteurs des chaînes de valeur africaine doivent relever, édiles, urbanistes et planificateurs des agglomérations inclus. n Brigitte Daudet, professeur à l’EM Normandie (avec le soutien scientifique de la Fondation Sefacil) JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 17 D o s s i e r Afrique de l’Ouest Hambourg : des trafics anecdotiques avec l’Afrique de l’Ouest Les flux conteneurisés représentent moins d’1 % de l’ensemble de l’activité. Avec 75 000 EVP manutentionnés l’an dernier, un constant s’impose : les trafics conteneurisés entre Hambourg et les ports d’Afrique de l’Ouest sont anecdotiques. L es trafics conteneurisés entre Hambourg et les ports d’Afrique de l’Ouest représentent à peine 0,8 % de l’ensemble des flux. Un résultat qui est par ailleurs en baisse de 20 % par rapport à 2013. « Une ligne régulière a été fermée, expli- que un responsable de l’agence de promotion du port. Et avec elle, un cinquième des volumes s’est envolé. » Preuve que les liens entre la ville hanséatique et les ports de la côte ouest-africaine ne sont pas très étroits : Hambourg ne tient aucune statistique détaillée sur les autres types de trafics. Ni sur les vracs (importation de cacao, bois, caoutchouc ou coton, exportation de céréales), ni sur l’activité d’exportations de voitures d’occasion. Ebola n’a rien arrangé DR Et le virus Ebola n’a rien arrangé. Au plus fort de l’épidémie l’automne dernier, certaines compagnies comme Hapag Lloyd ont facturé une surtaxe pour compenser un temps d’attente en port plus long que d’habitude à cause des contrôles sanitaires. « Cela a eu un impact sur le trafic », assure la fédération allemande des armateurs (VDR), qui n’en précise pas l’ampleur exacte. Si les trafics avec la côte ouest-africaine sont en berne, Hambourg l’assure : pas question de tourner le dos au continent africain dans son ensemble. Les trafics, bien que sans commune mesure avec l’Asie, y sont d’ailleurs dynamiques, en hausse de 24 % en 2014, par rapport à l’exercice n précédent. Paul Achilli Rotterdam : une activité conteneurisée quasi nulle avec l’Afrique C ompte tenu d’un trafic conteneurisé quasiment nul avec l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Sud, l’activité de Rotterdam se limite à du vrac sec et conventionnel sur les grands ports africains. Au global, les transbordements ont porté sur 14 Mt de marchandises, selon les derniers chiffres disponi18 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 bles remontant à 2013. Pour les trafics avec l’Afrique du Sud, principalement des fruits, du vin et des pièces détachées automobiles), les volumes ont atteint 3,3 Mt pour les arrivages de marchandises et 3,6 Mt pour les expéditions vers ce pays. L’activité avec l’Afrique de l’Ouest a porté sur 7,1 Mt réparties entre 2,7 Mt débarquées à Rotterdam et 4,4 Mt embarquées vers les ports côtiers de cette région. Quant à l’activité conteneurisée, elle s’est limitée à moins de 3 EVP (0,3 EVP sur l’Afrique de l’Ouest et 2,5 EVP sur l’Afrique du Sud). n Didier Burg D o s s i e r Afrique de l’Ouest Anvers : un leader européen en matière d’exportations vers l’Afrique S’il est vrai que de nombreux pays africains ont développé leurs échanges commerciaux avec l’Asie, plus particulièrement la Chine, ce qui se traduit par d’importants volumes d’importations asiatiques, il s’avère néanmoins que les exportations européennes vers ce continent sont encore au même niveau. Le port d’Anvers, depuis des décennies le partenaire de l’Afrique, témoigne de cette situation. S DR ous la rubrique « Afrique », les statistiques du port scaldien couvrent 37 pays, allant de l’Afrique du Nord à l’Afrique du Sud. En ce qui concerne ce secteur géographique, la conteneurisation a représenté l’année dernière 613 866 EVP, soit 9,24 Mt, dont 408 650 EVP à l’exportation, soit 5,95 Mt. Le cap des 400 000 EVP a été franchi en 2012. Le trafic à la sortie d’Anvers s’est depuis stabilisé à ce niveau, toutefois une tendance à la hausse s’est manifestée dans le courant des premiers mois de 2015. Les données relatives aux autres catégories de marchandises n’étaient pas disponibles. Si l’on se limite au secteur de l’Afrique de l’Ouest, c’est-à-dire du secteur allant de la Mauritanie à l’Angola, le trafic prend d’autres proportions. Les conteneurs ont représenté l’année dernière un volume de 182 576 EVP à l’entrée et 201 565 EVP à la sortie, soit quelque 3,1 Mt. Force est de constater que la conteneurisation à l’import est en baisse (287 601 EVP en 2010), ce qui reflète une évolution dans les pays africains qui conteneurisent progressivement certaines de leurs productions. Le fret non-conteneurisé a atteint 13,7 Mt, dont 11,41 Mt à l’export et 2,30 Mt à l’import. L’exportation au départ d’Anvers est en progression constante. De 5,44 Mt, ce trafic est passé à 7,66 Mt en 2012, puis à 9,66 Mt l’année suivante. En dehors du fret conteneurisé, ce trafic à la sortie se composait notamment de vracs liquides (6,53 Mt), de conventionnel (1,56 Mt), de machines et autres véhicules (1,01 Mt), de vracs secs (398 320 t), de produits métalliques (169 614 t), de produits alimentaires (47 868 t), produits agricoles (49 289 t) et autres diverses. Un rôle prépondérant Le port scaldien a toujours été très présent à l’exportation, principalement à destination de Dakar, Abidjan, Douala, Pointe-Noire, Matadi/Boma, le Nigeria et des ports angolais. C’est en outre le premier port nord-européen en roulier pour l’Afrique de l’Ouest, trafic qu’il est difficile de quantifier car il concerne tant le conventionnel sur mafis que les colis lourds, et même des conteneurs, trafic qui va de pair avec une valeur ajoutée. En outre, Anvers joue un rôle prépondérant pour les projets industriels on shore (équipements, infrastructures portuaires et de transport terrestre) et offshore (deep sea, gaz et pétrole). Si la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar et du yen n’a pas encore d’incidence, pour l’instant, en ce qui concerne les exportations asiatiques vers l’Afrique de l’Ouest, dans certains milieux de chargeurs anversois et d’armements on s’interroge sur l’impact que commence à avoir la chute considérable des prix du pétrole sur l’économie de pays producteurs comme le Nigeria, l’Angola, qui voient leurs disponibilités financières fortement diminuer. Les projets en cours seront menés à terme, mais d’ores et déjà de nouveaux projets sont reportés, d’où la crainte d’une chute des exportations européennes via le port scaldien. n Bernard Van den Bossche 20 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 D o s s i e r Afrique de l’Ouest Dunkerque : renforcement des relations avec le Sénégal Avec 1 Mt, dont 882 400 t à l’importation, les échanges maritimes avec les ports ouest-africains représentent un peu plus de 2 % de l’activité du port de Dunkerque. Encore ce chiffre réalisé en 2014 estil en hausse de 61 % par rapport à l’année précédente. S © Didier Carette ur ce million de tonnes, les vracs représentent 789 000 t (près de 80 %) dont 774 800 t en vracs solides et 14 000 t en liquides. Il ne faut cependant pas s’y tromper. Les transbordements et le tramping ont la part belle avec par exemple 720 000 t de solides importées de Mauritanie, du Liberia et du Gabon. On peut observer la même chose pour les vracs liquides en provenance du Sénégal et de Gambie (7 700 t). « En fait, explique Daniel Deschodt, directeur commercial de Dunkerque Port, les touchées directes sont essentiellement assurées par CMA CGM (Delmas) et MSC sur le Sénégal (Dakar) et la Côte d’Ivoire (Abidjan) ». Les autres ports du range (de l’Angola n Dunkerque traite majoritairement des vracs solides avec l’Afrique et développe maintenant une activité conteneurisée. 22 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 à la Mauritanie) sont desservis en transbordement. Autre opérateur, Safmarine MPV (Mærsk) offre une touchée mensuelle par mois (importexport) pour les ports angolais, gabonais et congolais. Le conteneur règne en maître Désormais, le conteneur règne en maître, même là où le conventionnel et le roulier avaient fait les beaux jours des relations avec l’Afrique (plus de 4 Mt dans les années 1980). « Le bois arrive toujours, mais il est débité et conteneurisé », souligne par exemple Daniel Deschodt. Au total, les marchandises conteneurisées représentent un peu plus de 250 000 t dont 155 000 t à l’importation. En tête : la Côte d’Ivoire (115 000 t), le Cameroun (56 000 t), le Sénégal (29 000 t) et le Gabon (15 000 t). Le Nord-Pas-deCalais exporte essentiellement des produits agroalimentaires industriels. Mais ses installations logistiques spécialisées pour les produits frais le placent particulièrement bien pour les fruits et légumes ouest-africains qui trouvent ainsi une efficace plateforme d’éclatement. Cela se vérifie encore avec le projet « FOB DK » que les dirigeants dunkerquois et leurs homologues sénégalais viennent de présenter, le 23 janvier, à Dakar. Il s’agit de faciliter l’exportation, au départ du port sénégalais, de produits horticoles vers les marchés est et nord-européens. Alors que, selon la direction du port de Dakar, la plupart de ces produits exportés vers l’Europe perdent leur label en quittant Dakar, le Grand port maritime de Dunkerque jouerait un rôle de prolongement du port africain. Il pourrait aussi permettre de trouver des débouchés à des produits non exportés de Casamance. Parallèlement, Dakar annonce la construction d’un terminal fruitier sur ses quais. n Philippe Allienne D o s s i e r Haropa : Le Havre et l’Afrique, des liens qui se confortent «L es trafics avec l’Afrique se développent à raison d’une croissance de 10 % par an. Ils portent principalement sur le conteneur, le roulier et le conventionnel. Le marché est très concurrentiel mais nous avons de bonnes offres. Nous avons pu reconstituer une filière avec les exportations de véhicules neufs ou d’occasions, par exemple. Les acteurs qui sont présents sur ce marché sont Grimaldi, ERL ou encore NMT Shipping », explique Hervé Cornède. « Nous jouons également un rôle de hub pour nos clients japonais ou indiens qui cherchent à se développer sur l’Afrique », ajoute le responsable. Depuis cinq ans, la croissance est donc au rendez-vous entre Le Havre et l’Afrique. Pour séduire les clients, Haropa Port du Havre joue sur ses services et les transit times. Pour le seul trafic de voitures d’occasion, deux nouveaux services ont récemment vu le jour au Havre avec Grimaldi et ERL France. « ERL France a été créée il y a un an. C’est une filiale d’European RoRo Lines. Nous avons généré douze emplois. Notre siège est au Havre. Nous faisons essentiellement du petit roulier, de la voiture aux gros utilitaires qui sont acheminés par DR Le port du Havre et plus largement Haropa tissent depuis plusieurs années des liens étroits avec l’Afrique. Dernier exemple en date, une délégation conduite par Hervé Cornède, le directeur commercial et marketing du GPMH et d’Haropa, était présente en mars au Sénégal, à Dakar, pour y rencontrer 200 clients. route de notre terminal de Gennevilliers jusqu’au port du Havre. Notre principal partenaire africain est le Bénin mais nous couvrons également l’Afrique francophone, de la Mauritanie au Congo. Nous faisons également la Guinée équatoriale. Nos rotations se font à raison de deux escales par mois », témoigne Karim Chami, le directeur général d’ERL France. JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 23 D o s s i e r Afrique de l’Ouest La filière des fruits et légumes est également un exemple d’échanges pour les clients africains qui souhaitent exporter vers l’Europe. Pour le Sénégal, il peut s’agir de tomates cerises, de mangues ou plus généralement de fruits exotiques que l’on retrouvera sur les marchés de Rungis. Les pays africains, qui ont traditionnellement des liens étroits avec Le Havre, sont par ordre d’importance la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Sénégal, le Cameroun, le Gabon et l’Angola. « Nous avons au sein d’Haropa une cellule qui s’occupe des échanges Nord-Sud. C’est une business unit. » En 2014, le port du Havre a enregistré un trafic conteneur de 230 000 EVP sur l’Afrique. « Pour Haropa, le trafic conteneur sur l’Afrique est en hausse de 5,5 % en 2014 », complète Hervé Cornède. Pour le seul trafic conventionnel, Le Havre est le premier port français pour l’Afrique. « Avec Rouen, nous avons une offre complémentaire. C’est un package qui comprend éga- lement les systèmes d’information avec l’entreprise havraise Soget. Et les clients y sont sensibles. Les résultats sont là. À l’import comme à l’export, le seul trafic pour le Sénégal a progressé de 13 % pour Haropa. De manière plus générale, Haropa c’est deux départs par jour sur l’Afrique. » Pour conforter les liens avec l’Afrique, de nouvelles missions commerciales sont prévues en fin d’année au Ghana, n au Bénin ainsi qu’au Togo. Jacques Laurent Haropa : Rouen s’affirme comme la plate-forme française du conventionnel L’Afrique de l’Ouest figure depuis des dizaines d’années au premier rang des régions partenaires du port de Rouen. Cette spécialisation vaut au port d’être connu par le slogan « Rouen, le port de l’Afrique ». F ortement orienté vers les trafics conventionnels, Haropa Port de Rouen a suivi le mouvement de conteneurisation des trafics et génère des échanges conteneurisés significatifs. En 2014, les échanges entre Rouen et les ports africains du range Mauritanie/ Angola ont totalisé un peu plus d’1 Mt. Par rapport à 2013, le volume s’est contracté de 11,7 %, une situation qui s’explique par une diminution conjoncturelle de deux postes de trafics, les céréales et la farine. Concernant les céréales, la baisse est liée au caractère hétérogène de la récolte 2014, situation qui a pesé sur les volumes embarqués au second semestre. La farine subit pour sa part la lente érosion des volumes du fait de l’implantation de moulins sur place. Patrick Bret, responsable du pôle Afrique/DOM-TOM au sein d’Haropa, souligne : « Nous observons depuis le début de cette année un mieux. Les conteneurs ont progressé de 2,5 % tandis que le conventionnel a vu ses tonnages 24 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 s’accroître de 20 %. » Dans le secteur des conteneurs, Rouen génère annuellement un trafic de l’ordre de 30 000 EVP. Ce volume, entièrement constitué de trafics nationaux (pas de transbordements), couvre à la fois des volumes manutentionnés directement sur navires à Rouen même, et des conteneurs pré ou post-acheminés avec Le Havre. Les armements conventionnels tous présents Mais la grande force de Rouen dans ses échanges avec l’Afrique se trouve dans sa capacité à gérer et développer les trafics de conventionnel. Lors d’une récente réunion commerciale organisée conjointement par Haropa Port de Rouen et l’Union portuaire rouennaise (UPR), cette spécialisation rouennaise a été mise en valeur. « Un port conventionnel est un port riche, qui demande une main-d’œuvre qualifiée, explique Patrick Bret. Une tonne de conventionnel, c’est de la valeur ajoutée et de l’emploi portuaire. » Ce type de trafic est bien connu et par- faitement maîtrisé par les entreprises rouennaises (matériels de manutention en adéquation avec les besoins, main-d’œuvre qualifiée, etc.). Plusieurs armements assurent des escales régulières à Rouen sur ce créneau : NMT-Africa pour le fret roulier et conventionnel, Safmarine MPV, Bocs (Bremen Overseas Chartering & Shipping) ou encore Hartmann Project Lines pour les trafics polyvalents (vracs, matériel industriel, conventionnel, conteneurs, roulant). « Pourquoi Rouen ? Parce que la marchandise est à Rouen, souligne Jean-Marc Thiebaut, directeur général de Safmarine MPV. La France a une industrie qui exporte, Rouen est la porte de l’Afrique. » Le long de la côte ouest-africaine, plusieurs pays représentent des volumes importants. En 2014, le Sénégal s’est positionné au premier rang des partenaires ouest-africains du port normand devant le Cameroun, le Gabon, l’Angola et la Côte d’Ivoire. Il est également important de souligner que les pays intérieurs échangent également avec Rouen, plusieurs d’entre eux ayant enregistré de fortes hausses n de tonnages l’an passé. Jean-Claude Cornier D o s s i e r Nantes Saint-Nazaire : retour en Afrique de l’Ouest DR « Vers le sud, nous nous améliorons en permanence. » Jean-Baptiste Goüin, directeur de la relation client au port de Nantes Saint-Nazaire, décrit l’Afrique comme une nouvelle terre de mission. U ne situation paradoxale. Nantes Saint-Nazaire entretient historiquement un trafic important vers l’Afrique. C’est sa troisième grande région de trafic après l’Asie et les Antilles : 15 % de son trafic, soit 20 000 EVP sur 180 000 EVP. Les trois grands du conteneur sont là : Mærsk, CMA CGM, MSC. Delmas aussi avec sa ligne hebdomadaire vers Tanger, Abidjan, Libreville. En raison de sa situation géographie, Nantes Saint- Nazaire propose de bons transit times : huit jours pour Dakar, 12 jours pour Abidjan, 19 jours pour Libreville, 27 pour le Cap, 26 pour Durban. Les trafics ne cessent d’augmenter : +8 % en cinq ans. « Nous y retournons en mission commerciale au 2e semestre alors que nous n’y avons plus mis les pieds depuis longtemps, explique Jean-Baptiste Goüin, et nous n’y allons pas seulement pour consolider nos trafics existants mais pour en développer d’autres avec les industriels de notre région déjà implantés en Afrique. » Jusqu’ici, l’agroalimentaire domine, conformément à l’identité économique de l’ouest de la France ; en exportation de produits finis de la grande distribution vers l’Afrique de l’Ouest, du Sénégal au Gabon, et en importations de conserves de poisson en provenance essentiellement de la Côte d’Ivoire. Il y a aussi l’énergie, trafic essentiel à Nantes SaintNazaire. Des importations de pétrole brut du Ghana, du Nigeria, du Congo, de l’Angola (2 Mt). Des importations de gaz naturel du Nigeria et de Guinée équatoriale. Des exportations d’essence et de gazole vers le Togo, le Nigeria. Autre trafic en plein essor à Nantes SaintNazaire, les céréales qui s’exportent aussi vers le Sénégal et la Mau ritanie. Le port n’a que peu d’échanges avec l’Afrique du Sud : des importations de charbon (300 000 t) et de pétrole (66 000 t). Encore moins vers l’Afrique de l’Est : à peine quelques conteneurs vers Djibouti, le Kenya, la Tanzanie. Les prochaines missions commerciales tenteront de développer l’exportation de pron duits industriels. Hubert Heulot JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 25 D o s s i e r Afrique de l’Ouest La Rochelle : bois et céréales constituent le socle des trafics africains Si les expéditions de céréales se font sans problème vers l’Afrique de l’Ouest, le commerce du bois devient quant à lui de plus en plus difficile. Le port tend à trouver d’autres sources d’approvisionnement. ble ». Enfin, la Chine est devenue un énorme concurrent des importateurs français, et beaucoup moins regardant sur les règles d’exploitation des forêts africaines ni même sur la légalité des coupes. Plus gênant encore, rendu en Europe, le contreplaqué fabriqué en Chine avec des essences d’Afrique coûte moins cher que celui fabriqué en Afrique à partir de ces mêmes essences… DR Manifestations de Greenpeace L es deux grands postes d’échanges avec l’Afrique de l’Ouest s’appuient sur le bois en importation, le grain en exportation. Le trafic de céréales représente 1,67 Mt, soit 39 % des expéditions totales de céréales à partir de La Rochelle. Les principaux pays destinataires sont le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Nigeria, la Mauritanie et, plus timidement, la Guinée Conakry et la Gambie. La quasi-totalité de ces chargements concernent du blé. Ce trafic existe depuis de nombreuses années. Pour les pays francophones, il est fortement lié à la transmission des savoirfaire en matière de panification et, aujourd’hui, aux relations fortes qui unissent moulins français et africains. À l’importation, c’est le bois qui domine. Même si les volumes sont sans commune mesure aujourd’hui avec ceux d’il y a dix ou vingt ans, La Rochelle reste le premier port français pour le bois. Les grumes poursuivent leur inexorable baisse. En 2006, quand le port est devenu autonome, elles représentaient 270 000 t. L’an dernier, le chiffre était tombé à 26 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 40 000 t. Les autres produits, sciages et placages, se maintiennent mieux, mais l’Afrique de l’Ouest se fait supplanter par d’autres pays fournisseurs. Sur 850 000 t de produits forestiers, le trafic en provenance d’Afrique de l’Ouest ne représente plus que 129 000 t, soit 15 %. Les deux principales origines sont le Gabon (52 000 t) et le Cameroun (51 000 t), suivis du Congo (10 000 t), de la république démocratique du Congo (8 000 t) et de la Côte d’Ivoire (5 000 t). À l’exception du Gabon, dont les importations restent stables, tous les autres pays ont vu leurs trafics vers La Rochelle se réduire l’an dernier de 10 % à 35 %. L’activité est clairement en perte de vitesse. Plusieurs raisons à cela. Pour les grumes, certains pays ont désormais interdit leur exportation, ceci dans le but de conserver sur place la plus-value de la première transformation. D’autre part, les règles pour l’entrée en Europe se font de plus en plus strictes. Ces règles garantissent les coupes, les méthodes d’exploitation de la forêt et leur qualité « dura- Viennent en plus les problèmes logistiques : faible tirant d’eau dans certains ports, délais d’attente trop long dans d’autres. Les difficultés croissantes liées à l’approvisionnement en Afrique ont poussé certains clients traditionnels, et notamment les dérouleurs présents dans le marais poitevin, à se tourner désormais vers des essences locales comme le pin maritime ou le peuplier. Le port de La Rochelle a vu l’an dernier débarquer à deux reprises des militants de Greenpeace venus dénoncer les trafics de bois tropicaux en provenance du Congo. Début mars de cette année, Greenpeace a encore déposé une grume présentée comme illégale devant le ministère de l’Écologie et qui aurait été achetée à La Rochelle. Pourtant, « le bois qui entre dans le port a été vérifié, cadré », assure Dominique Marquis, directeur de la relation client. Le RBUE, règlement bois de l’Union européenne, est appliqué et, depuis début mars, l’association des importateurs et négociants français est habilitée à délivrer un blanc-seing sur ces importations. « Cela devrait mettre fin aux escarmouches. » Le port va encore au-delà et prépare une charte de fonctionnement avec les négociants en bois, ceci dans le cadre de la charte de développement durable du trafic portuaire. n Myriam Guillemaud-Silenko D o s s i e r Afrique de l’Ouest Bordeaux : montée en puissance des conteneurs Chaque année, entre 250 000 t et 300 000 t de marchandises transitent par le port de Bordeaux vers ou en provenance des pays de l’Afrique australe et de l’Ouest et, dans une moindre mesure, de l’Afrique centrale et de l’Est. Plus précisément, en 2014, ces trafics ont atteint les 257 000 t. P esant environ 3 % du trafic total du Grand port maritime de Bordeaux, ces flux africains sont restés relativement stables. « Sur ces cinq dernières années, la baisse avoisine les 8,6 % avec comme tendance nette des exports qui prennent le pas sur les imports. Alors que les sorties représentaient 31 % de ces trafics en 2010, ils s’élèvent désormais à 52 % », indique Didier Domens, du département du développement et de la promotion au port de Bordeaux. Plus de la moitié de ces trafics, soit 182 000 t, import/export compris, concerne l’Afrique australe. L’Afrique du Sud génère ainsi un trafic à l’import de quasiment 100 000 t de charbon par an. « C’est l’un des rares gros trafics de vracs qui perdure, et qui, suivant les variations annuelles, va impacter plus ou moins le volume global des trafics vers ou en provenance de l’Afrique », analyse Didier Domens. Les conteneurs ont pris en effet le pas, ces dernières années, sur le profil type des marchandises transitant par le port avec ces zones géographiques. Ainsi, toujours en Afrique australe, 35 000 t en conteneurs sont exportées vers La Réunion, 6 000 t vers Madagascar et 4 000 t vers Mayotte, nouveau marché apparu depuis 2010. Renforcer les flux © M.P. Les flux avec l’Afrique de l’Ouest s’établissent à plus de 84 000 t, entrées et sorties comprises. La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus dynamiques dans ces échanges avec 44 000 t de conteneurs et de petits tonnages de céréales en vracs, suivie par le Nigeria (conteneurs), le Bénin (conteneurs) et la Guinée (conteneurs et engrais manufacturés). L’Afrique centrale avec 24 000 t, et l’Afrique de l’Est avec 4 300 t (notamment le Kenya) présentent des tonnages plus modestes. L’Afrique centrale engendre des trafics essentiellement de conteneurs via le Gabon, le Cameroun et le Congo, « remplaçant un trafic plus historique de bois exotiques à l’import en provenance du Cameroun qui a périclité en raison de conditions élevées de traçabilité imposées aux exportateurs », précise Didier Domens. Globalement, à part le charbon importé d’Afrique du Sud, les trafics vracs secs ou liquides ont bel et bien laissé la place aux trafics conteneurs. Pour Didier Domens, le projet de création d’un terminal conteneurs unique et modernisé sur le terminal du Verdon « devrait sans doute renforcer les flux avec ces pays d’Afrique identifiés comme des zones à forte progression ». n Marianne Peyri 28 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 D o s s i e r Bayonne : quelques imports d’engrais et de grumes exotiques Les marchés avec l’Afrique, hors Afrique du Nord, se révèlent très minimes sur le port de Bayonne et plus spécifiquement en 2014 puisque ces trafics n’ont atteint que 8 500 t. C es flux, basés uniquement sur des imports, concernent deux types de marchandises : les grumes exotiques et les engrais. En 2014, les entrées de grumes exotiques en provenance de Guinée équatoriale ont ainsi représenté près de 6 000 t. L’année précédente, ce volume affichait un niveau supérieur avec 11 000 t d’imports et des provenances plus diversifiées : la Guinée équatoriale toujours, mais aussi le Cameroun et le Liberia. Cette baisse entre 2013 et 2014 s’inscrit pourtant dans un contexte où le port de Bayonne – qui a épuisé ses ressources locales en bois liées à la tempête Klaus de 2009 dans le massif landais – s’est remis à l’import de bois, passant de 11 600 t en 2013 à 47 400 t en 2014, mais en se tournant vers des marchés autres qu’africains. Un volume modeste Les engrais, destinés à l’hinterland agricole, constituent le second pôle d’import issu de pays africains. En 2014, 2 400 t de DAP (phosphate d’ammoniac) ont ainsi été acheminés à Bayonne depuis le Nigeria. Un volume somme toute très modeste en comparaison des imports globaux d’engrais via Bayonne qui, en 2014, ont représenté 450 000 t. En 2013, le port a reçu un volume supérieur d’engrais (de l’urée) en provenance du Nigeria à hauteur de 18 000 t. Avec 30 000 t au total en 2013 contre 8 500 t en 2014, les marchés avec l’Afrique de l’Ouest, du Sud et de l’Est semblent donc en perte de vitesse. Sans compter que 2013 a généré un petit trafic à l’export de colis lourds n vers le Congo et le Gabon. Marianne Peyri Marseille : le pétrole domine les échanges avec l’Afrique S ur la côte occidentale africaine, Marseille-Fos ne bénéficie que de trois services directs (MSC, Grimaldi et Messina/Marguisa), représentant huit escales par mois. La région étant majoritairement desservie en transbordement via Algésiras, Valence et Gênes avec un total de douze lignes hebdomadaires (Mærsk Line/Safmarine, Seago Line, CMA CGM/Delmas, Zim, Marguisa, CHL, Arkas, Mol, UASC et Messina). Les échanges avec la côte ouest-africaine sont dominés par les importations de pétrole brut nigérian (7 267 t en 2014), par les raffineries de l’Étang de Berre. Sur un trafic total de 11 000 t en 2014 avec l’Afrique de l’Ouest, les trafics à l’import représentent 9 622 t. L’export se résume à 1 463 t, dominé une fois de plus par les vracs liquides (1 154 t de produits raffinés). Le trafic conteneurisé qui était de 33 470 EVP (lingots d’aluminium du Cameroun et d’uranate de Cotonou à l’import) devrait augmenter en 2015 avec l’annonce en mars du groupe Canavese de basculer une partie de ses trafics de bananes ivoiriennes sur les bassins Est de Marseille. CMA CGM dessert désormais tous les mardis au Med Europe Terminal via un transbordement à Tanger pour un DR Les trafics entre Marseille-Fos et les ports de la côte occidentale africaine se maintiennent autour de 10 Mt à 11 Mt par an. Les importations de pétrole brut du Nigeria représentent la moitié de ces flux. À la marge, les trafics rouliers et conteneurs sont en recul et les services se dégradent au bénéfice de l’Europe du Nord où l’offre maritime vers l’Afrique abonde. transit time de 21 jours (Abidjan, Tanger, Ghazaouet et Marseille). « Depuis l’abandon du service direct Diams sur la côte occidentale africaine, il y avait un chaînon manJMM 4975 vendredi 17 avril 2015 29 D o s s i e r Afrique de l’Ouest quant à Marseille lié aux contraintes économiques. La ligne n’étant pas rentable. En s’engageant sur des volumes, Canavese nous a incités à revenir sur Marseille. Cette escale a besoin de flux supplémentaires pour être pérennisée, en particulier dans le sens Europe-Afrique. Je suis convaincu que Canavese va créer un effet d’entraînement et que les concurrents vont se poser la question de savoir quel est leur métier cible », explique Ludovic Rozan. Le vice-président des lignes Afrique de CMA CGM adresse une allusion à peine voilée à la Compagnie fruitère qui exploite ses propres navires reefers entre la Côte d’Ivoire et Port-Vendres. « Nous essayons d’augmenter les volumes avec notamment des exportations de poissons du Sénégal, des patates douces, des haricots verts qui aujourd’hui arrivent dans d’autres ports méditerranéens, à Dunkerque et au Havre », complète Fatiha El Amrani, trade manager chez CMA CGM. À noter également, en février dernier, l’introduction d’un nouveau navire Grimaldi sur le Mediterranean Express Service qui a permis de réduire la fréquence de 14 à 11 jours. L’armement italien dessert également Sète depuis le début de l’année. Sur l’Afrique du Sud et de l’Est, Marseille-Fos bénéficie d’un service direct conro (une escale tous les 15 jours) assuré par Messina, et de dix services hebdomadaires en transbordement (via Gênes, Algesiras, n Las Palmas, Khorfakkan…). Nathalie Bureau du Colombier Gênes : l’entente cordiale entre le groupe Messina et l’Afrique de l’Ouest Pour le groupe Messina, l’Afrique est un excellent chapitre dans son livre comptable. Même si au Nigeria, le pays le plus important pour la compagnie en termes de chiffre d’affaires, la présence de Boko Haram risque de compromettre la situation pour les Italiens. as de concurrents directs en Italie et une situation plutôt consolidée sur le terrain. Pour le coup, le port de Gênes – ou plus exactement la compagnie maritime Messina – voit l’avenir comme un long fleuve tranquille. L’an dernier, le volume global de marchandises déplacées en direction de l’Afrique de l’Ouest a représenté 28 146 EVP. À cela s’ajoute le nombre de voitures, camions et autobus d’occasion qui représentent quelque 10 000 mètres linéaires sur Dakar et un chiffre identique pour Abidjan. « Certes, nous avons des problèmes notamment au niveau des produits alimentaires car la situation a bougé depuis quelques années », confie Roberto Bova, le directeur du département Afrique de l’Ouest. Finalement, en effet, les conseils prodigués pendant des années par les organisations onusiennes, notamment la FAO, la Banque mondiale ou encore le PAM (programme alimentaire mondial) pour combattre la dépendance alimentaire, l’im30 JMM 4975 DR P vendredi 17 avril 2015 migration clandestine et le chômage, ont été mis en pratique par certains pays. « En Afrique, la production et la transformation de certains produits comme la tomate, par exemple, est en train de se développer. Du coup, nos exportations sont automatiquement revues à la baisse », explique Roberto Bova. En revanche, le secteur lié au bâtiment, comme le carrelage par exemple, l’une des grandes spécialités italiennes, fonctionne très bien en termes de transport. Si dans l’ensemble la situation est satisfaisante en ce qui concerne les transports sur cette partie du continent africain, le groupe constate toutefois que sa position est particulièrement consolidée dans quatre pays. À savoir, dans l’ordre, le Nigeria (« avec ses 170 millions d’habitants, ce pays représente automatiquement un excellent marché », note Roberto Bova), suivi du Ghana et de la Côte d’Ivoire, et enfin, le Sénégal. La présence au Sénégal et au Ghana de nombreux entrepreneurs italiens, la fameuse deuxième et troisième génération depuis l’arrivée des premiers « colons » après la fin de la Seconde Guerre mondiale, a aussi permis au groupe Messina de renforcer ultérieurement sa position sur le terrain. Dans un contexte globalement optimiste, reste toutefois l’inconnue « Nigeria ». La présence de l’organisation terroriste de Boko Haram, qui tente de déstabiliser le pays, a un impact certain sur les activités de la compagnie de navigation. « Avec les élections, il y a eu un ralentissement dû à un effet de prudence sur la consommation. Et puis, comme en Europe, il y a le problème de l’appauvrissement. » confie Roberto Bova. n Ariel F. Dumont D o s s i e r Offre de transport : des changements pour CMA CGM et Grimaldi Depuis notre dernière présentation de l’offre de transport parue en juin 2014, les liaisons Europe/côte occidentale d’Afrique ont connu quelques évolutions. C’est ainsi que le groupe Delmas/CMA CGM a réorganisé sa desserte ouest-africaine autour de cinq liaisons. Deux services hebdomadaires sont assurés en direct depuis l’Europe du Nord et comportent l’un et l’autre des touchées à Tanger-Med, tandis que trois autres sont proposés depuis le hub de la compagnie à Tanger-Med (Euraf 3,4 et 5). Ce nouveau schéma de dessertes a été mis en place à partir de fin janvier. L’armement italien Grimaldi a pour sa part amélioré la fréquence de son service Southern Express, devenu hebdomadaire, grâce à l’adjonction d’un septième navire, tandis que la ligne Méditerranean Express bénéficiait de l’apport d’une quatrième unité conro. Tour d’horizon des principaux services proposés par les différents transporteurs. Sont repris dans ce panorama les éléments habituels constituant ces liaisons (escales directes). Il est toujours possible qu’un ou plusieurs ports viennent s’ajouter dans les rotations en fonction des voyages. ABU MEHRI LINES Service : Anvers, Dakar, Conakry, Abidjan, Tema, Lomé, Cotonou, Douala, Malabo, Pointe-Noire, etc. Un départ/mois – navires rouliers (4 500 véhicules). AFRICA EXPRESS LINE Service NN Cam North : Anvers, Dakar, Abidjan, Douala, Tema, Abidjan, Dakar, Portsmouth, Anvers. Départs hebdomadaires – quatre navires polyvalents/frigo (10 400 tpl). Service SS Cam Med : Port-Vendres, Vado, Agadir, Dakar, Abidjan, Douala, Tema, Abidjan, Dakar, Port-Vendres. Départs hebdomadaires – quatre navires polyvalents/frigo (10 600 tpl). Service : Tarragone, Valence, Tanger-Med, Algésiras, Dakar, Lagos, Bata, Malabo, Tema, Takoradi, Abidjan, Tarragone. Départs hebdomadaires – six porte-conteneurs (2 400/2 750 EVP). Arkas Line assure également une desserte entre Las Palmas, Dakar et les ports de Mauritanie (Nouakchott et Nouadhibou). BOCS (Bremen Overseas Chartering & Shipping) Bocs a développé ses liaisons régulières entre l’Europe de l’Ouest et l’Afrique de l’Ouest en mettant en place successivement deux nouveaux navires polyvalents, les Waf-Passion en novembre et Waf-Motion début mars. La mise en place de ces deux unités supplémentaires permet de couvrir davantage de ports le long de la côte ouest-africaine. Bocs dispose sur son service habituel des trois navires du type African (Wind, Forest et River). Service : Anvers, Rouen, Abidjan, Port-Gentil, Libreville, Douala, La Rochelle, Nantes et Nordenham (éventuellement), Anvers. Départs tous les 20 jours – trois navires polyvalents (28 450 tpl, 1 690 EVP). Les deux autres navires (Waf-Motion et Waf-Passion) touchent Anvers, Rouen, un port espagnol (Bilbao notamment), Dakar, © A.L.D. ARKAS - MARGUISA Tema/Takoradi, Lagos, Libreville, Port-Gentil, Douala, etc. Casablanca (éventuellement), Viana do Castelo, La Rochelle, Caen et Anvers. BOLUDA LINES ACS (Africa Canarias Service) : 1- Las Palmas, Dakar, Nouadhibou, Las Palmas. Départ tous les 10 jours – un navire (780 EVP, 8 200 tpl). 2- Las Palmas, Nouakchott, Mindelo, Agadir, Las Palmas. Départ tous les 10 jours – un porte-conteneurs (320 EVP). BREADBOX SHIPPING LINE Services : Breadbox Shipping Line propose plusieurs liaisons entre l’Afrique et l’Europe, un service frigo entre Flessingue, Nouakchott et Dakar, une liaison mensuelle Maurex Express (Mauritania Express) entre Aberdeen, Anvers, Nouakchott, Nouadhibou et Dakar. Breadbox assure en outre des liaisons entre ports de la côte d’Afrique avec des unités de taille moyenne (3 000 tpl à 4 700 tpl). JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 31 D o s s i e r Afrique de l’Ouest CONTAINER HISPANIA LINE Service 1 : Tarragone, Valence, Tanger-Med, Algésiras, Dakar, Lagos, Bata, Malabo. Départ hebdomadaire – six porte-conteneurs (2 400/2 750 EVP) Service 2 : Valence, Livourne ou Gênes (en alternance), Bata, Malabo. Départs hebdomadaires – quatre navires ro-ro (2 200 ml). CONTILINES (CONTI HORIZON) Service : Anvers, Rouen, La Rochelle, Bilbao, Dakar, Abidjan, Lagos, Douala, Luanda. Dessertes d’autres ports possibles. Service conventionnel (navires de 20 000/30 000 tpl). COSCO CONTAINER LINES Med West Africa Service : Naples, La Spezia, Gênes, Castellon Dakar, Lagos, Tema, Takoradi, Abidjan, La Spezia. Départs bimensuels – trois porte-conteneurs (1 740/1 900 EVP). Euraf-3 : Tanger-Med, Nouakchott, Conakry, Freetown, Monrovia, Buchanan (1/2), Banjul, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – quatre porte-conteneurs (1 460/2 000 EVP). Euraf-4 : Tanger-Med, Lomé, Cotonou, Port-Gentil, Libreville, Lomé, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – cinq porte-conteneurs (2 000/2 700 EVP). Euraf-5 : Lisbonne, Leixões, Tanger-Med, Pointe-Noire, Luanda, Lobito, Namibe, San Pedro, Tanger-Med, Lisbonne. Départs hebdomadaires – sept porte-conteneurs (2 000/2 260 EVP). Autres services : Delmas propose également une liaison hebdomadaire Guinea Express qui tourne entre Tanger-Med, Bata, Malabo et retour (porte-conteneurs), un service bimensuel Tanger-Med, Nouakchott, Nouadhibou et retour (un porte-conteneurs) ainsi que plusieurs services feeders en côte d’Afrique (comme le service hebdomadaire Douala Feeder). EAS LINES (Marguisa) DELMAS (groupe CMA CGM) © É.H. La desserte de l’Afrique de l’Ouest par Delmas/CMA CGM a été réorganisée en début d’année. La compagnie propose depuis deux liaisons directes conteneurisées en direct depuis l’Europe du Nord. Elle s’accompagne d’une redistribution des services basés à TangerMed. L’ensemble des liaisons escale à Tanger-Med, hub desservi également par plusieurs lignes feeders avec plusieurs ports ouesteuropéens ou méditerranéens. Les services Delmas ont adopté une terminologie en Euraf (Europe/Afrique). Le nouveau service Euraf-1 (six navires de 3 500 EVP) a démarré avec la rotation du CSDiscovery de Dunkerque le 22 janvier, l’Euraf-2 (six navires de 2 600 EVP) avec celle du Frisia-Helsinki d’Anvers le 25 janvier. Euraf-1 : Dunkerque, Anvers, Le Havre, Montoir, Tanger-Med, Dakar, Abidjan, Dakar, Tanger-Med, Dunkerque. Départs hebdomadaires – six porte-conteneurs (3 500 EVP en moyenne). Euraf-2 : Anvers, Hambourg, London-Gateway, Algésiras, TangerMed, Lagos/Tin-Can, Tema, Abidjan, Lisbonne, Anvers. Départs hebdomadaires – six porte-conteneurs (2 500 EVP). 32 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 Services : 1- Valence, Livourne, Marseille, Lomé, Cotonou, Bata, Malabo, Douala, Abidjan, Dakar, Valence. 2- Valence, Gênes, Sète, Marseille, Dakar, Abidjan, Lomé, Lagos, Cotonou, Fos, Valence. Départs hebdomadaires – quatre navires conros (9 200 tpl, 2 200 ml). EUROAFRICA SHIPPING LINES Service : Euroafrica propose des départs depuis plusieurs ports du secteur Anvers/Saint-Petersbourg vers Abidjan, Tema, Takoradi, Lagos, Bata etc. Cinq navires conventionnels (9 600 tpl). EUROPEAN RORO LINES Service : Le Havre, Anvers, Nouakchott, Dakar, Abidjan, Lomé, Cotonou, Douala, Bata, Malabo, Libreville, Port-Gentil, Pointe-Noire, La Rochelle, Le Havre. Dessertes d’autres ports ouest-africains en fonction des voyages. Départs bimensuels – deux navires rouliers (3 500 véhicules). European Roro Lines assure également une desserte de Pointe-Noire depuis Anvers. D o s s i e r EVERGREEN LINE/HANJIN SHIPPING/UNITED ARAB SHIPPING COMPANY West Africa Service : Algésiras, Lagos, Tema, Cotonou, Lomé, Abidjan, Tanger-Med, Algésiras. Départs hebdomadaires – cinq porte-conteneurs (2 800/3 500 EVP). FERON AFRICA LINE Service conteneurs Nord : Anvers, Rotterdam, Le Havre (+ connexions depuis Rouen, Dunkerque et Montoir) vers l’ensemble des ports de côte d’Afrique (de Nouadhibou à Pointe-Noire). Service conteneurs Sud : Fos, Livourne, Gênes, Naples, Barcelone, Valence vers l’ensemble des ports de côte d’Afrique. Services ro-ro et conventionnels : Anvers, Rouen, Marseille, Gênes, etc., vers les ports du secteur Dakar/Pointe-Noire. Grimaldi Lines a renforcé son service Southern Express en septembre. Avec l’adjonction d’une nouvelle unité, cette ligne est devenue hebdomadaire. Par ailleurs, la compagnie napolitaine a mis en ligne un quatrième navire sur le service MEX (Mediterranean Express), ce qui a permis de ramener la fréquence des départs d’un tous les 14 jours à un tous les 11 jours. Les différents services de Grimaldi sont interconnectés via ses deux hubs de Dakar et Lagos. © É.H. GRIMALDI LINES Abidjan/San Pedro, Tema/Takoradi, Onne Seaport, Lagos, SaoTomé, Port-Gentil, Pointe-Noire, Luanda, Takoradi, Anvers. Départs tous les 15/20 jours – trois navires polyvalents (17 500 tpl, 1 078 EVP). LIGNES MARITIMES CONGOLAISES Southern Express : Hambourg, Anvers, Le Havre, Leixões (1/2), Lisbonne, Casablanca, Dakar, Abidjan, Luanda, Pointe-Noire, Libreville, Douala, Hambourg. Départs hebdomadaires – sept navires conro (800/1 360 EVP, 24 000/27 000 tpl). Central Express : Hambourg, Tilbury (1/2), Anvers, Cotonou, Lagos, Lomé, Tema, Monrovia, Freetown, Amsterdam (1/2), Hambourg. Départs tous les six jours – six navires conro (1 300/1 800 EVP, 26 000/31 300 tpl). Cette liaison assure également une desserte de Malabo et Bata via Cotonou. Northern Express : Hambourg, Tilbury, Anvers, Dakar, Conakry (1/2), (côte Atlantique de l’Amérique du Sud), Dakar, Hambourg. Départs décadaires – six navires conros (700/1 350 EVP, 25 000/27 200 tpl). Mediterranean Express : Valence, Sète, Marseille, Gênes, Livourne, Salerne, Casablanca, Dakar, Banjul, Abidjan, Lagos, Cotonou, Lomé, Valence. Départs tous les 11 jours – quatre navires conros (1 300/1 500 EVP, 23 000/25 000 tpl). HAPAG-LLOYD/MITSUI-OSK LINES WAX-1 (West Africa Express-1)/ ARN (African Rainbow North) : Anvers, Hambourg, London-Gateway, Algésiras, Tanger-Med, Lagos/Tin-Can, Tema, Abidjan, Lisbonne, Anvers. Départs hebdomadaires – six porte-conteneurs (2 500 EVP). WAX-2 (West Africa Express-2)/ ARS (African Rainbow South) : Anvers, Le Havre, Tanger-Med, Dakar, Abidjan, Dakar, Tanger-Med, Anvers. Départs hebdomadaires – six porte-conteneurs (3 500 EVP). HARTMANN PROJECT LINES Service Mauritanie : Anvers, Rouen, Bilbao/Santander, Nouadhibou, Nouakchott, Anvers. Départs tous les 15 jours – deux navires polyvalents (7 500 tpl et 5 700 tpl, 370/260 EVP). Service Afrique de l’Ouest : Anvers, Sherness, Rouen, Leixões, Service : Anvers, Boma, Matadi, Viana do Castelo, Caen, Anvers. Départs bimensuels – deux navires polyvalents (18 100 tpl, 700 EVP). MAERSK LINE/SAFMARINE West Africa 1 (WAF-1) : Algésiras, Tanger-Med, Onne Seaport, Lomé, San Pedro, Algésiras. Départs hebdomadaires – six porte-conteneurs (1 400/1 700 EVP). West Africa 3 (WAF-3) : Tanger-Med, Algésiras, Lagos, Cotonou, Douala, Lomé, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – neuf porteconteneurs (2 400/2 800 EVP). West Africa 5 (WAF-5) : Vigo, Leixões, Lisbonne, Algésiras, Luanda, Lobito, Walvis-Bay, Conakry, Algésiras, Vigo. Départs hebdomadaires – huit porte-conteneurs (1 700/2 500 EVP). West Africa 6 (WAF-6) : Tanger-Med, Algésiras, Lagos/Apapa, Cotonou, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – cinq porte-conteneurs (2 800 EVP). West Africa 7 (WAF-7) : Tanger-Med, Algésiras, Conakry, Monrovia, Freetown, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – quatre porteconteneurs (2 500 EVP). West Africa 8 (WAF-8) : Tanger-Med, Algésiras, Dakar, Nouakchott, Banjul, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – quatre porte-conteneurs (1 800/2 500 EVP). West Africa 9 (WAF-9) : Lisbonne, Leixões, Algésiras, Mindelo, Praia, Bissau, Tanger-Med, Lisbonne. Départs bimensuels – deux porteconteneurs (1 400 EVP). West Africa 10 (WAF-10) : Tanger-Med, Algésiras, Pointe-Noire, Libreville, Bata, Malabo, Takoradi, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – six porte-conteneurs (1 700/2 500 EVP). West Africa 13 (WAF-13) : Tanger-Med, Algésiras, Dakar, Tema, Abidjan, Dakar, Tanger-Med. Départs hebdomadaires – quatre porte-conteneurs (3 400/3 600 EVP). JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 33 D o s s i e r Afrique de l’Ouest MEDCOA LINE Service : Sète, Marseille, Lomé, Cotonou. Départs tous les 20/21 jours. Navires rouliers (2 000 ml). MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY MESSINA LINE West-Africa Roro Service : Valence, Gênes, Sète, Marseille, Dakar, Abidjan, Lagos. Départs tous les 20 jours – deux navires rouliers (2 000 ml). West-Africa Lolo Service : La Spezia, Gênes, Castellon, Dakar, Lagos, Tema, Takoradi, Abidjan, La Spezia. Départs bimensuels – trois porte-conteneurs (1 700/1 900 EVP). Marseille via Gênes. NILEDUTCH Service : Anvers, Le Havre, Leixões, Lisbonne, Abidjan, PointeNoire, Luanda, Lobito, Namibe, Anvers. Départs hebdomadaires – sept porte-conteneurs (2 500/3 500 EVP). Niledutch assure par ailleurs via Pointe-Noire des dessertes de Douala, Malabo, Bata et Libreville et via Luanda de Boma, Matadi, Soyo et Cabinda. DR Service Nord-Europe : Anvers, Felixstowe, Le Havre, Las Palmas, Lagos/Tin-Can, Tema, Abidjan, San Pedro. Départs hebdomadaires – sept porte-conteneurs. Service Méditerranée : Fos, Gênes, Livourne, Valence, Las Palmas, Dakar, San Pedro, Lomé, Lagos/Tin-Can. Départs hebdomadaires – cinq porte-conteneurs. Service Angola Express : Sinès, Las Palmas, Luanda, Dakar. Départs hebdomadaires – quatre porte-conteneurs. Autres : MSC assure par ailleurs de nombreuses liaisons feeders depuis Las Palmas, San Pedro et Lomé. 2 100 EVP. Une liaison complémentaire est proposée entre Luanda, Soyo, Cabinda et retour à Luanda avec un porte-conteneurs de 650 EVP. SAFMARINE MPV Energy Service : Anvers, Aberdeen, Rouen, Leixões, Bata, PortGentil, Sonils, Luanda, Matadi, Boma, Soyo, Anvers. Départs tous les 18 jours – navires polyvalents (18 500 tpl, 1 050 EVP). Industry Service : Anvers, Rouen, Leixões, Sao-Tomé, Malabo, Douala, Onne, Pointe-Noire, Anvers. Départs toutes les trois semaines – navires polyvalents (12 500/18 500 EVP, 700/1 050 EVP). SALLAUM LINES Service : Anvers, Dakar, Conakry, Freetown, Abidjan, Tema, Lomé, Cotonou, Lagos, Douala, Pointe-Noire – 4/5 départs/mois – navires PCTC (3 700/4 100 véhicules). NMT SHIPPING TRANSINSULAR Service : Bremerhaven, Sherness, Anvers, Rouen, Dakar, Abidjan, Tema, Lagos, Pointe-Noire – 2/3 départs/mois – navires PCTC. Africa Express : Leixões, Lisbonne, Tanger-Med, Las Palmas, Mindelo, Praia, Bissau, Leixões. Départs bimensuels – deux porte-conteneurs (1 130 et 1 577 EVP). Cette ligne est connectée aux ports d’Europe du Nord et de Méditerranée. Barlavento : Leixões, Lisbonne, Las Palmas, Nouakchott, Sal, BoaVista, Leixões. Départs bimensuels – un navire de 375 EVP. PORTLINE CONTAINERS I N T E R N AT I O N A L Portline est un acteur traditionnel des liaisons Portugal/îles du Cap Vert/Guinée-Bissau. En novembre, cette compagnie a mis en place sur son service principal, la Guiver Line, un nouveau navire, le Manatee, de 1 577 EVP, en remplacement d’une unité de taille inférieure. Guiver Line : Leixões, Lisbonne, Tanger-Med, Las Palmas, Mindelo, Praia, Bissau, Leixões. Départs bimensuels – deux porte-conteneurs (1 130 et 1 577 EVP). Cette ligne est connectée aux ports d’Europe du Nord et de Méditerranée. Morabeza Line : Leixões, Lisbonne, Las Palmas, Palmeira, Sal-Rei, Leixões. Départs bimensuels – un navire de 375 EVP. PSL NAVEGACAO Service : Leixões, Lisbonne, Sao-Tomé, Luanda, Lobito, Namibe, Leixões. Départs tous les 20 jours– deux porte-conteneurs de 34 JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 UNIVERSAL AFRICA LINES Service 1 : Aberdeen, Anvers, Takoradi, Port-Harcourt/Onne, Malabo, Luba, Port-Gentil, Abidjan, Anvers. Départs tous les 15/20 jours environ – navires polyvalents (8 400/12 900 tpl). Service 2 : Anvers, Aberdeen, Luanda, Lobito, Soyo, Banana, PointeNoire, Porto-Amboim, Anvers (autres ports en fonction des rotations) – 2/3 départs/mois – navires polyvalents de 8 400/12 900 tpl (300/700 EVP). Z I M I N T EG R AT E D SH I P P I N G SERVICES Med-Africa Line : Tarragone, Valence, Tanger-Med, Algésiras, Dakar, Lagos, Tema, Abidjan, Tarragone. Départs hebdomadaires – six porteconteneurs (2 400/2 750 EVP). D o s s i e r Amérique-Afrique : diversité de l’offre Si les offres de transports entre l’Asie et l’Afrique de l’Ouest, ou encore entre le souscontinent indien, le Moyen-Orient et l’Afrique de l’Ouest sont plutôt abondantes, et généralement orientées vers l’acheminement de conteneurs, l’offre existante de services directs entre les Amériques et l’Afrique de l’Ouest apparaît assez limitée et plutôt diversifiée. On peut penser que si les lignes tout-conteneurs sont peu fréquentes sur cet axe, cette situation est probablement due au fait que les services transatlantiques sont nombreux et permettent des transbordements efficaces vers l’Afrique de l’Ouest, soit en Europe de l’Ouest, soit dans les hubs sud-européens. Amérique du Nord Afrique de l’Ouest Amérique du Sud Afrique de l’Ouest La relation Amérique du Sud/Afrique de l’Ouest fait l’objet d’une desserte très concentrée. Deux services représentent l’essentiel de l’offre, la liaison conro de Grimaldi d’une part, le service conteneurisé NileDutch/Delmas d’autre part. Dans le cadre de son service hebdomadaire Northern Express/South America, Grimaldi touche Dakar tant southbound que northbound. Les conros de la compagnie (700/ 1 350 EVP, 25 000/27 200 tpl) font escale à Vitoria, Rio de Janeiro, Santos, Montevideo, Zarate, Paranagua, etc. À Dakar, cette ligne est connectée aux autres services Grimaldi escalant dans ce port (Southern Express, Mediterranean Express et North America, ce qui permet une large couverture de ports ouest-africains. NileDutch/Delmas relie toutes les deux semaines les ports d’Amérique du Sud (Buenos-Aires, Rio Grande, Itajai, Santos, Rio de Janeiro), ceux d’Afrique du centre (Pointe-Noire, Luanda, Lobito) et retour à BuenosAires (porte-conteneurs de 2 500 EVP à 3 500 EVP). Mærsk/Safmarine propose également une liaison entre la côte Atlantique de l’Amérique du Sud, le Congo et l’Angola (service Wafex). n DR Sur cet axe, l’offre de transport est essentiellement constituée par des navires conros ou PCTC et des unités polyvalentes. Dans la première catégorie, on trouve principalement Grimaldi, MOL-Roro, Hoegh Autoliners, NMT Shipping, Eukor et Swiss Shipping Line. Grimaldi propose depuis déjà plusieurs années une liaison régulière entre les États-Unis et l’Afrique. Dotée de quatre navires conros de 800/1 300 EVP et 24 000/26 000 tpl, cette ligne bimensuelle touche Jacksonville, Savannah, Baltimore, New-York, Dakar, Cotonou, Lagos et Tema, avant de revenir vers l’Amérique. Les autres ports ouestafricains sont relayés via les hubs de la compagnie (Dakar et Lagos). Pour sa part, MOL-Roro propose deux départs mensuels par navires PCTC (5 200 à 6 400 véhicules de capacité) depuis Boston, Bayonne (NY), Brunswick, Wilmington, Baltimore et Jacksonville principalement vers Cotonou. Hoegh Autoliners est également présent sur cette relation avec un départ tous les 15/20 jours depuis New York, Baltimore, Jacksonville et Galveston vers Cotonou et Lagos (navires de 4 300 voitures). En complément, il y a également également la présence de Eukor (1-2 départs/ mois), NMT Shipping (3-4 départs/ mois) et Swiss Shipping Line (2/mois). Pour ce qui concerne les transports polyvalents, ils sont proposés par deux armements, Safmarine MPV d’une part, et Universal Africa Line (UAL) d’autre part. Safmarine MPV, qui vient d’élargir sa couverture à la desserte du Congo et de l’Angola, assure environ un départ mensuel depuis Houston vers le Nigeria (Lagos et Onne Seaport) et maintenant le Congo (Pointe-Noire) et l’Angola (Luanda/Sonils). Safmarine MPV utilise sur cet itinéraire des unités de 12 000/18 500 tpl (700/1 050 EVP). Universal Africa Lines (UAL) propose 2/3 départs mensuels principalement depuis Houston vers Pointe-Noire, Luanda, Lobito et Soyo d’une part, Malabo, Luba, Douala, Onne Seaport, Port-Gentil et Takoradi d’autre part. UAL emploie des navires de 8 300 tpl à 11 000 tpl (300/680 EVP). Jean-Claude Cornier JMM 4975 vendredi 17 avril 2015 35