Avril / Mai 2012 - José Navas/Compagnie Flak

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Avril/mai 2012
Un an à peine avant la première de sa version de Giselle, José Navas confirme son talent pour le ballet contemporain avec
une soirée complète pour les danseurs de Ballet BC, où il est chorégraphe en résidence. Composée de trois œuvres d’une
trentaine de minutes, Bliss sera présentée du 10 au 12 mai au Queen Elizabeth Theatre de Vancouver. Le point sur cette
aventure qui ouvre de nouvelles voies de création.
Bliss, trois façons de savourer la danse
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Pour Emily Molnar, la directrice artistique de Ballet BC, et José Navas, il était évident que ce programme
triple devait se clore par la pétillante The bliss that from their limbs all movement takes, créée en 2010 pour
les 15 danseurs de la compagnie et acclamée tant par le public que par la critique. C’est la même distribution
qui ouvre la soirée avec Annunciations, une œuvre sur pointes de facture très classique. La composition
chorégraphique est enlevée et fluide comme les trois Trios pour piano et cordes de Mozart qui l’accompagne.
L’écriture est formelle mais l’émotion affleure. Canalisé dans la pureté des lignes classiques, le lyrisme de José
Navas se livre tout en subtilité.
© Ballet BC
A thousand ways to meet you tenderly succède à cette pièce claire comme du cristal. Pieds nus, quatre couples
surgis de la période de l’après-guerre goûtent sans relâche le bonheur des retrouvailles sur la Symphonie des
chants plaintifs de Górecki. Sensible et organique, l’œuvre témoigne d’une esthétique plus contemporaine.
Elle exalte la personnalité des danseurs à travers une poétique de la rencontre humaine. Entre classicisme et
métissage, les trois œuvres s’enchaînent dans une logique naturelle, entraînant le spectateur dans un voyage
spirituel aux paysages changeants.
Une vocation cachée
© Chris Randle
Quiconque a suivi la carrière solo de José Navas et connaît les œuvres de groupe de Compagnie Flak peut
s’étonner de cet intérêt nouveau pour la danse classique et le ballet abstrait. Pourtant, ce désir taraude le
créateur depuis ses tout débuts. En 2010, l’invitation d’Emily Molnar à créer une première pièce pour le
Ballet BC lui offre donc l’occasion de donner forme à un vieux rêve. « De plus en plus, je sens que ma force
est dans l’écriture formelle et que j’ai construit ma carrière pour être chorégraphe de ballet. Pourquoi ne
pas le devenir avant la cinquantaine ? », demande en souriant celui qui révère l’audace de Balanchine et
cite Benjamin Millepied et David Dawson comme maîtres du ballet contemporain. « Le défi avec la danse
classique, c’est qu’elle ne permet aucune faiblesse dans la structure d’une pièce et aucune incohérence
dans son langage. C’est extrêmement stimulant ! »
Dario Dinuzzi
Au rythme de Ballet BC
© Michael Slobodian
Être chorégraphe en résidence dans une compagnie de ballet a bien des avantages : une équipe de soutien,
un bureau à soi, un précieux assistant pour prendre des notes et agir comme répétiteur, des apprentis
pour continuer à travailler quand un interprète à besoin de repos et des danseurs salariés, virtuoses et
super entraînés. De quoi stimuler la créativité et l’enthousiasme de n’importe quel chorégraphe ! De quoi,
aussi, travailler vite et bien. En quatre semaines, José Navas et les danseurs de Ballet BC ont créé deux
œuvres de 25 et 26 minutes et ils les ont peaufinées après les avoir présentées à un premier public invité
en studio.
Le chorégraphe ne tarit pas d’éloges sur les danseurs qui lui permettent de réaliser un vrai travail d’orfèvre.
« Ils sont comme les musiciens d’un orchestre symphonique à qui il suffit de donner une partition pour
que ça marche, dit-il. Quand tout le monde est ensemble, c’est comme si l’espace devenait plus grand.
C’est comme un monde qui s’ouvre. » Avec une Giselle en gestation pour 2013 avec Ballet BC et une
invitation à créer pour 25 danseurs d’une compagnie coréenne, c’est indubitablement l’univers du ballet
qui s’ouvre au chorégraphe.
+1 514-876-1313
José Navas @_JoseNavas
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