Les Actes de Catholicité - Mairie de Layrac sur Tarn

Transcription

Les Actes de Catholicité - Mairie de Layrac sur Tarn
 Les Actes de Catholicité à Layrac sur Tarn Notre village a le privilège de conserver dans deux registres reliés, les cahiers d’actes dits de Catholicité renfermant baptêmes, mariages et sépultures de Layrac et sa succursale La Magdelaine. Les différents prêtres recteurs de la paroisse, écrivent sur des cahiers, fort bien tenus, les Noms, prénoms voire surnoms, âges et heures précises de l’établissement des actes et complètent par les noms des Parrains et Marraines, leur qualités, les témoins des personnes décédées… C’est par l’édit de VILLERS‐COTTERETS en 1539 que François 1er institue la tenue des registres dans toutes les paroisses de France… Ils nous sont parvenus certes incomplets, nous sert pour l’historien, une source fondamentale pour les études économiques, sociales et démographiques. On y retrouve les périodes de la petite glaciation de l’ère de Louis XIV 1698‐
1700‐‐ 1709‐1710, la mortalité infantile, un enfant sur deux n’atteint pas l’âge de dix ans ; l’amélioration des conditions de vie sous Louis XIV , des mariages plus tardifs et la fin 1724 des grandes épidémies (Peste) ainsi que la famine, malgré des périodes de disette. Pour Layrac les années s’étalent de 1692 à 1750… Une étude exhaustive et statistique permet de voir l’amélioration des conditions de vie, les mariages plus tardifs et le début de l’instruction sous Louis XV. L’on retrouve la pérennité des patronymes, les mariages endogamiques se font dans la même paroisse ou celles d’alentour, d’où des Cousinages multiples et l’obligation d’indiquer les lieux des Brousses Favre Favarel… Le plus souvent il n’est pas préciser la qualité, ni l’impôt par tête la Capitation. La plupart sont manouvriers ou brassier c'est‐à‐dire ne disposent que d’une masure, un lopin de terre, peut être un cochon et des volailles à l’enceinte du Laboureur, riche paysan qui possède au moins un attelage de bœuf… Les propriétaires des Terres sont parfois dits Foréens, c'est‐à‐
dire ne demeurent pas dans le Village… Les professions anti sociales voire libérales sont sous représentées. Chaque année, le Conseiller du Roy de la Jugerie de Villelongue (hameau proche de Dieupentale 82) authentifie les actes. « Nous Jacques VAQUIER, conseiller du Roy, Lieutenant principal en la judication de Villelongue Siège Royal de Villemur, Certifions avoir acté et paraphé par premier et dernier feuillet papier timbré pour servir à écrire les Baptêmes, Mariages et Mortuaires des églises de Lairac et de La Magdelaine son annexe, la présente année ». 16 92 ‐‐ 52 Actes 16 94 ‐‐ 90 Actes 16 95 ‐‐ 54 Actes 16 97 ‐‐ 56 Actes La France en cette fin de siècle vit un petit épisode glaciaire, un désastre économique, une guerre contre l’Europe, des étés secs et rigoureux, une misère fort bien décrite par La Bruyère. Quelle en est l’impact à Layrac. Regardons l’année 1692. L’année 1692 renferme 52 Actes 6 Baptêmes : 2 en Octobre, Novembre, Décembre. Il s’agit essentiellement de nouveaux nés, la crainte justifiée d’une mortalité des premières heures, voir des premiers jours incitaient à l’ondoiement dés la naissance et au baptême les premiers jours car on craignait l’errance des âmes de ces petits êtres qui non délivrés du péché originel (péché d’orgueil rappelant Adam et Eve voulaient se saisir du fruit, la pomme de l’arbre de la connaissance pour revêtir le caractère divin.) Ils trouvaient dans un entre deux le Ciel et l’Enfer, les limbes dont on ne connaissait la destinée le jugement dernier. Les Parrains et Marraines, des proches grands Parents, oncle ou tante, voisins parfois d’un milieu social plus élevé. Les prénoms les plus communs sont Jean, Martin, Antoine, Jacques, Pierre et André chez les garçons. chez les filles. Antoinette, Guillemette, Jeanne et Marie Les Patronymes sont présents aujourd’hui. Ainsi 10 Avril 1692 Jean Brousse baptisé ce jour, né le 10 Mars fils de Jacques qualifié de ‘’ Travailleur’’ et de Catherine CRUSEL. Parrain Jean CRUSEL Marraine Bertrane CRUSEL Signé CATEILHAN Curé L’on retrouve Pierre TIMBAL, Jeanne CRUBILHE, Guillemette GAY, les noms de SALESSES, BROUSSE, GARY, AMAT, LAFONT. LES MARIAGES Les Bans devaient être publiés trois semaines avant la date au moins afin de déceler tout empêchement. Rapport de parentés, mauvaises mœurs, désaccords familiaux….Les mariages consistaient à unir la famille au travers de la maintenance et de l’accroissement des biens fonciers pour l’essentiel, l’inclinaison des futurs époux n’y avait pas de part prédominante… 22 Mariages. Il importe que les futurs mariés soient de la même condition ou légèrement plus élevé, nous sommes dans un système d’ où l’ascenseur social demande plusieurs générations, les biens des deux familles sont équivalents, à moins que des rapports de parenté suppléent au manque… LA MORTALITE Elle est très élevée : 23 Actes pour la seule année 1692 contrastant avec le petit nombre de baptêmes. Rappelons la misère de nos campagnes, l’âge trop précoce de la maternité et les morts des suites de couche. L’âge s’étale d’un jour et demi à celui canonique de 64 ans. Jeanne BROUSSE âgée d’un jour et demi à 3 heures du matin enterrée au Cimetière de Layrac. Père Travailleur. Le 12ème jour du mois de Mai est décrété Antoine DELCASSE enseveli dans l’Eglise de Layrac le 13ème jour du mois. Les témoins ne savent pas signer. Les mauvaises récoltes, le temps pourri, hivers rudes et sécheresse des étés expliquent cette forte mortalité reposant sur une hygiène de vie dont nous n’avons plus conscience. LES METIERS L’on retrouve quelques notables artisans, laboureur, mais l’essentiel a le qualificatif de Travailleur, la bourgeoisie n’est pas représentée, une seule indication noble. Gabriel Félix de POUZOLS décède à l’âge de 17 jours, fils de noble Guillaume de POUZOLS et Demoiselle de la CROIX. Conclusion Les actes sont parfaitement tenus, les cahiers en bon état, l’écriture fort lisible… Le curé CARTEIHAN reste cependant laconique sur l’état de ses paroissiens, leur âge. Il précise cependant l’inhumanité au sein de l’Eglise qui critique aboli qui par Louis XVI peu avant la Révolution. Nos aïeux vivaient quotidiennement la religion, croyant fermement à l’enfer, désireux en accomplissant leur Pâques de gagner le salut éternel. Robert MOSNIER