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Communication
du canton de Berne
Chancellerie d’Etat
Manifestation
Fête en l’honneur de Marc Jost, nouveau président du Grand Conseil
Sujet
Discours du président du Grand Conseil
Date
1er juin 2015
Orateur
Président du Grand Conseil Marc Jost
Madame la présidente sortante du Grand Conseil,
Monsieur le Président du Conseil-exécutif,
Chers membres du Grand Conseil et du Conseil-exécutif,
Monsieur le maire,
Mesdames, Messieurs,
Chères et chers habitants de Thoune,
Merci beaucoup aux précédents orateurs et précédentes oratrices pour leurs paroles
positives et leurs vœux généreux !
Soyez les bienvenus à Thoune! C’est un grand honneur pour moi de me trouver aujourd’hui
ici, devant vous, et de partager avec vous ce grand moment d‘émotion. Le Grand Conseil
bernois m’a accordé sa confiance cet après-midi en m’élisant à sa présidence pour une
année. Je tiens à l’en remercier chaleureusement!
C’est un grand honneur également pour mon parti, le Parti évangélique, que le président du
Grand Conseil sorte cette année de ses rangs. Les petits partis doivent patienter un peu plus
longtemps avant que ce soit leur tour. D’ailleurs, en ce qui nous concerne, c’est la deuxième
fois seulement.
Et bien sûr, mon élection est particulièrement bienvenue pour la belle région de Thoune.
Vous vous demandez peut-être pourquoi un natif de Spiez s’installe à Thoune. Vous
connaissez le fourche-langue du pape qui a demandé son couvert trop tard à Spiez, « Dr
Papst het ds Spiez ds Späck-Bsteck spät bstellt ». Eh bien, je n’ai pas réussi à le dire. Que
voulez-vous, le jeu de mot sur Thoune est plus facile, « Thun ist schön, nichts tun in Thun ist
noch schöner », sachant que « tun » en allemand veut dire « faire »: [Thoune c’est beau,
mais ne rien faire à Thoune est encore plus beau].
Mais foin de jeux de mots, je vous assure que Thoune vaut vraiment le détour. Le nom de la
ville provient du mot celtique «dūnon» (latinisé dūnum), ce qui signifie «forteresse, fort». En
allemand, cela a donné le mot «Zaun», clôture, en anglais «Town», donc ville. Autrement
dit, Thoune est une ville, comment s’en étonner, une ville de tradition et d’histoire. Les
Cette documentation est aussi disponible sur Internet à l’adresse www.be.ch/communiques
Fête en l’honneur de Marc Jost, nouveau président du Grand Conseil du 1er juin 2015
premières traces de population à Thoune remontent à 2 500 avant Jésus Christ. Aujourd’hui,
la ville compte quelque 44 000 habitantes et habitants, l’agglomération s’approche des
100 000.
Vous savez tous et toutes que Thoune est la porte de l’Oberland bernois. Mais la prochaine
fois que vous prendrez la route pour aller à Interlaken ou à la montagne, ne passez pas
simplement votre chemin, arrêtez-vous à Thoune, car la ville est elle-même une attraction
touristique et ses charmes sont nombreux. De plus, Thoune est connue loin à la ronde
comme ville militaire. Et n’oublions pas le football ! Le FC Thun joue depuis de nombreuses
années en Super League et s’y défend très bien, et en 2005/2006, l’équipe a même
représenté l’Oberland Bernois en Ligue des Champions. Et bientôt, notre équipe se
retrouvera en Ligue Europa. Depuis 2011 Thoune a un nouveau stade de foot, la Stockhorn
Arena, qui peut accueillir 10 000 spectatrices et spectateurs. Ce lieu n’accueille pas
seulement des matches de foot, mais aussi des événements culturels, diverses autres
manifestations sportives, des congrès et des expositions.
Ou vous voulez peut-être voir une production musicale de carrure mondiale? Voyez alors
l’un des spectacles du lac de Thoune, cette année, c’est Roméo et Juliette.
Thoune invite aussi à flâner. Les rues piétonnes du centre-ville, les jolis magasins, la
promenade sur les rives du lac ou le long de l’Aar. Les cafés et les restaurants accueillants
confèrent à la ville un charme méditerranéen à la belle saison, toute entourée qu’elle soit de
hautes montagnes. Nous sommes heureux de vivre et de travailler à Thoune, parfois elle est
même trop belle pour que l’on y travaille!
L’an dernier, le Seeland a eu l’honneur de présenter la présidente du Grand Conseil,
Béatrice Struchen. Cette année, c’est au tour de l’Oberland bernois. Ces deux régions
illustrent déjà à elles seules toute la diversité de notre canton.
Nous connaissons tous et toutes le canton de Berne, nous y habitons, nous y travaillons, il
se peut même que nous y passions nos vacances. Notre canton est d’une diversité
incroyable, bien sûr, vous le savez. Vous pensez certainement au canton de Berne comme à
une Suisse en miniature, pour ainsi dire, composée de trois grandes régions géologiques: le
Jura, le Mittelland et les Alpes. Vous songez aux nombreux lacs et rivières, aux montagnes
mondialement connues comme l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau, et peut-être à Berne en tant
que canton de la capitale.
Le canton dans lequel nous vivons est grand, le deuxième en Suisse par la taille, pour être
tout à fait précis. Grosso modo, il s’étend de de Moutier à Meiringen. La charmante ville de
Moutier se situe à 86 km de Meiringen à vol d’oiseau, ou à 154 km par la route. Une sacrée
distance, géographiquement parlant! Deux heures en voiture, trois heures en train, à pied,
deux ou trois jours. Si vous faites le trajet dans votre imagination, vous verrez toute la
diversité de notre région. Mais qu’est-ce autrement qui sépare ces deux communes? Ce
n’est pas le nombre de mètres au-dessus de la mer, puisqu’il est comparable. Question
superficie, Meiringen s’étend sur 40 km², pratiquement le double de Moutier, qui se contente
de 20 km². Pour ce qui est de la population en revanche, Moutier dépasse Meiringen de très
loin: quelque 7 600 habitants et habitantes pour la première, contre environ 4 700 pour la
seconde.
La différence la plus manifeste, c’est la langue et la culture. La majorité de la population
cantonale risque de rencontrer dans ces deux communes un sérieux problème de
compréhension. A Moutier, la majorité parle français, certes la deuxième langue officielle du
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canton, mais quand même une langue étrangère pour beaucoup. A Meiringen on parle le
Haslitiitsch, une langue qui ne m’est certes pas étrangère, mais uniquement parce que j’ai
passé trois années dans les parages. D’autres y auront les mêmes difficultés qu’avec l’italien
ou le romanche …
Si j’ai fait cette petite digression, c’est simplement pour vous montrer la diversité de notre
canton et la grande valeur de nos différences. J’en ai parlé cet après-midi au Grand Conseil:
je voudrais que mon année présidentielle soit dédiée à l’estime pour l’autre, au respect. Je
tiens beaucoup à ce que chacun soit estimé à sa juste valeur, quel que soit le domaine, et à
ce que chacun soit respecté même si ses convictions sont différentes des nôtres. Car c’est
quand deux contraires se rencontrent que naît le respect. L’estime que l’on a pour l’autre est
à la base du bon fonctionnement d’une société.
C’est ainsi que j’espère pouvoir rendre justice durant mon année présidentielle à la diversité
de notre canton, car je veux être à l’écoute aussi bien des 86 pour cent de Germanophones
que des 11 pour cent de Francophones.
Je ferai de mon mieux pour visiter le plus possible de régions de ce canton, qui s’étend
quand même sur 6 000 km², et rencontrer le plus de personnes possible et m’entretenir avec
elles. Car il faut également de l’estime et du respect dans les échanges entre les politiques
et les citoyens et citoyennes. On entend parfois que la politique s’éloigne de la population,
qu’à Berne, ils font de toute façon ce qu’ils veulent et que la politique est avant tout au
service des intérêts particuliers, plutôt qu’à celui des intérêts de la collectivité.
Les autorités politiques ont la lourde responsabilité de veiller à ce que la population ne
perçoive pas les choses ainsi. Je ferai mon possible pour que la politique se fasse au plus
près de la population afin que nous prenions de bonnes décisions et que nous puissions
motiver ces décisions d’une manière compréhensible et sensée. Je vous invite en même
temps à participer à ces décisions. Nous venons de recevoir les documents pour la votation
du 14 juin prochain. Profitez de cette occasion, dans deux semaines ce sera passé. Dans de
nombreux pays, on nous envie nos privilèges de citoyens et citoyennes.
Les médias jouent dans ce contexte un rôle important. Ils informent l’opinion publique et
c’est une lourde responsabilité. Il est particulièrement réjouissant de trouver l’équilibre et
l’objectivité dans un article ou un compte rendu. C’est l’une des missions des médias.
L’autre, c’est de faire le commentaire critique de ces comptes rendus et de rendre ainsi les
politiques attentifs aux problèmes réels. C’est important et à nos latitudes, cela fonctionne
plutôt bien me semble-t-il, si l’on oublie quelques fléchissements du niveau.
Parfois, cependant l’image que l’on se fait de nous à l’étranger est trop idéalisée. On l’a bien
vu lors de la visite d’une délégation du Grand Conseil en Saxe. L’image que nos voisins ont
de nous est plutôt romantique. Nous y sommes décrits comme un peuple heureux de payer
des impôts, qui vit dans une démocratie directe enviable, qui vote pour refuser
l’augmentation du nombre de semaines de vacances et qui gère de façon exemplaire les
questions de l’asile et des étrangers. Evidemment nous avons tenté de corriger quelque peu
cette image d’Epinal. Mais il est vrai que nous avons l’habitude depuis l‘enfance de nous
mouvoir entre les langues et les cultures. Les Bernoises et Bernois que nous sommes n’en
ont pas vraiment conscience. Quand j’étais jeune, il était parfaitement normal de vivre dans
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un pays ou même dans un canton où coexistent plusieurs langues et plusieurs cultures.
C’est plus tard que j’ai compris que dans d’autres pays, c’est loin d’aller de soi. A Dresde et
environs, par exemple, on n’a pas conscience de la multiplicité des langues et des cultures.
Aujourd’hui encore, la population étrangère y est minime, deux pour cent seulement. C’est
après la réunification que les réfugiés sont devenus un thème de discussion, et la crise en
Syrie place ce Land devant des défis totalement inédits.
Pour nous aussi, inutile de le dire, c’est un défi de taille. Mais malgré toutes les difficultés, la
compréhension, la disponibilité et la générosité se manifestent quand des multitudes de
personnes en fuite cherchent refuge dans le canton de Berne. Et c’est aussi dû à la diversité
dans laquelle nous vivons, à l’habitude que nous avons de côtoyer des personnes dont la
langue, le système de valeurs, la manière de réfléchir sont différents.
N’oublions pas cette force qui est la nôtre, mettons-la au service de notre bien à tous. Car
l’estime et le respect sont les fondements de la vie et d’une heureuse collaboration politique.
Dans ma vie professionnelle aussi, je me rends compte du privilège que c’est de vivre dans
le canton de Berne. Les deux langues et les différentes cultures nous permettent de jeter un
pont entre la Suisse alémanique et la Suisse latine. Quand nous jouons ce rôle, les Bernois
que nous sommes sont généralement appréciés.
Certains de mes semblables me demandent parfois avec compassion comment je supporte
de faire de la politique ? Sûrement, il y a des activités plus gratifiantes que cela ? Est-ce je
n’en ai pas parfois assez ? Franchement, je réponds que non, les défis que je suis amené à
relever m’apportent le plaisir des contacts avec les politiques et avec la population. Mais il y
a quelque temps, j’ai trouvé un texte qui m’aide parfois. Voici quelques lignes des Dix
commandements paradoxaux :
« Les gens sont déraisonnables, illogiques et égocentriques.
Aimez-les quand même.
Si vous êtes désintéressé, les gens vous prêteront des motifs égoïstes et calculateurs.
Soyez désintéressé quand même.
Si vous réussissez, vous gagnerez de faux amis et de vrais ennemis.
Réussissez quand même.
( …)
L'honnêteté et la franchise vous rendent vulnérable.
Soyez honnête et franc quand même.
Les gens aiment les petites gens, mais préfèrent suivre les puissants.
Luttez pour les petites gens quand même.
( …)
Si vous donnez au monde le meilleur de vous-même,
vous risquez d'y laisser des plumes.
Donnez le meilleur quand même. »
Voilà pour le texte de Keith Kent
Avant de passer à la fête proprement dite, je tiens encore à remercier toutes celles et tous
ceux qui ont rendu cette journée possible et qui m’ont apporté leur soutien.
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Tout d’abord, je pense à ma famille, à ma femme Denise et à nos enfants Micha, Noemi,
Salome et Timea, qui méritent un très grand merci pour la force de leur soutien, pour leur
compréhension.
Je remercie aussi la population de Thoune pour son appui toutes ces années.
Je remercie également la ville de Thoune pour la parfaite organisation de cette fête. Et bien
sûr, je remercie tout particulièrement toutes les personnes infatigables qui ont donné de leur
temps et de leur énergie pour que cette fête puisse avoir lieu.
Mes remerciements vont bien sûr à mon parti, le PEV, qui m’a pressenti pour ce mandat.
Et je remercie les membres du Grand Conseil de m’avoir élu et de m’avoir ainsi témoigné
leur confiance.
Merci également à mes employeurs, le Réseau évangélique suisse et INTERACTION, pour
leur indulgence devant mes nombreuses heures d’absence.
Et enfin merci à mes amis et à mes proches qui m’ont accompagné et suivi toutes ces
années.
Merci!
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