Dossier RAP

Transcription

Dossier RAP
Cefedem Bretagne – Pays de la Loire
Réalisation Artistique Personnelle
Le son pop-rock
Camille Férotin
Promotion 2010-2012
SOMMAIRE
Introduction
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I Le choix d’un sujet
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1. Différents projets
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2. Une identité
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II L’interdisciplinarité
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1. L’accompagnement
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2. Le texte
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3. La mise en place
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III Une représentation induite par un contexte
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1. Les bars
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2. Un public connu
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3. L’absence
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Conclusion
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Introduction
La Réalisation Artistique Personnelle est un projet imposé à l’étudiant
d’élaborer une représentation scénique artistique dans laquelle ses habitudes
entrent peu en jeu : il s’agit, pour l’élève, de sortir des chemins artistiques qu’il a
l’habitude de prendre, et d’aller explorer d’autres esthétiques ou autres disciplines
artistiques, afin d’en extraire un temps de spectacle cohérent.
Cette RAP m’apparaît comme un espace d’extrême liberté, mais également
jalonné de contraintes : la liberté réside dans la forme de cette représentation, son
contenu et la date de réalisation ; malgré cela, les contraintes sont les choix que
l’on fait dans les idées qu’on peut avoir, entre le domaine du rêve et celui de la
réalité, entre ce qu’on voudrait faire et ce qu’on peut réellement faire.
C’est cette dimension du possible et de l’impossible que je souhaite mettre en
avant dans ce dossier, puisque c’est là qu’ont résidé mes difficultés : canaliser mes
différentes idées.
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I Le choix d’un sujet
1. Différents projets :
Je suis partie tout azimut dans cette réalisation avec plusieurs projets en tête.
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Un premier traitait de la transversalité entre les partitions de musiciens et
danseurs, et j’aurais souhaité mettre en avant les rapports graphiques entre les
partitions de danse contemporaine et celles de musique, notamment des partitions
extrêmement graphiques comme celles de Boucourechliev, Cardew et d’autres
encore. Malheureusement, le programme des danseurs est très prenant cette année,
et je n’ai pas sollicité leur aide assez tôt pour amorcer ce travail.
•
Le second était de m’inclure à un groupe de musiques actuelles de type
rock, chanson française... Outre que les annonces pour des violonistes sont assez
rares, je me suis aperçue que mes différents projets au Cefedem, principalement
les projets de groupe, me prenaient beaucoup de temps les soirs et les weekends,
et qu’il serait assez compliqué de trouver des horaires de répétition en plus de
ceux-ci.
•
Mon dernier projet, quant à lui, se présente comme une synthèse de la
transversalité et de l’adaptabilité des horaires : proposer un programme de reprises
de chansons pop-rock et chansons françaises.
Cette dernière direction, tardive, me laissait le choix de mes horaires de répétition,
sans dépendre des horaires d’autres personnes et également de tenter une
incursion dans un domaine et une esthétique qui ne sont pas les miens : la
chanson.
2. Mon identité :
Au-delà de ces recherches et de la présentation de ma RAP, je souhaitais
mettre en avant une certaine cohérence quant à ma personnalité artistique.
Les musiques actuelles font partie de mon quotidien et j’écoute avec plus de
facilité la radio et des chaînes spécialisées dans celles-ci, que des disques de
musique « savante ». Cela relève d’un constat que je me fais régulièrement du
besoin de calme et de disponibilité que requiert pour moi l’écoute de musique
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classique, que ne nécessitent pas, toujours de mon point de vue, les musiques
actuelles.
Aussi on peut me reprocher un manque de culture dans mon domaine
d’enseignement que je peux nettement compléter par mes connaissances en
d’autres esthétiques musicales qui m’apparaissent comme complémentaires dans
ma culture personnelle, mais également comme une ouverture certaine quant à
l’environnement sonore de mes futurs élèves..
II L’interdisciplinarité
Le support de ma réalisation artistique personnelle m’a amenée à travailler sur
différents plans pour me permettre de gérer seule ce projet.
1. L’accompagnement :
Les choix des titres des différents morceaux se sont imposés après de
longues recherches sur internet, notamment sur « Youtube ».
Je souhaitais principalement me concentrer sur des artistes actuels, tout en prenant
conscience des limites de ce que je pouvais produire : choisir d’être seule sur
scène, c’est aussi faire le choix d’un instrument unique. Il est difficile de
s’accompagner harmoniquement en faisant des percussions. C’est ce qui a dirigé
mon choix de chansons principalement vers des ballades.
Pour m’accompagner, je n’ai disposé que d’un instrument harmonique : le piano.
J’ai donc du adapter mon accompagnement en fonction des caractères des
chansons, mais également du type d’instrument qui est utilisé (accompagnements
à la guitare ou au piano). Je ne peux cacher mon choix de chansons avec des
accompagnements majoritairement pianistiques.
La moitié du travail effectué au niveau de la partie de piano a été de
repiquer les accompagnements des morceaux que j’ai choisis. C’est pourquoi les
qualités de support ont été des éléments constructifs : suivant les enregistrements
en studio, les live... les différences d’accompagnement était flagrantes, mais
également l’audibilité de chaque partie. Par exemple, pour retranscrire la partition
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de Turning Tables d’Adele, je me suis principalement appuyée sur un
enregistrement de mauvaise qualité ou le son assourdi du piano m’offrait une
facilité d’écoute de celui-ci.
De l’autre côté, j’ai travaillé les accompagnements que j’ai pu en tirer de manière
séparée du chant, afin de pouvoir m’accompagner sans être dérangée par des
difficultés pianistiques.
Etant autodidacte au niveau du piano, il a fallu une vraie concentration pour ne
pas avoir à recourir tout le temps à une partition. Les différents supports que je me
suis créé, tant au niveau des mélodies, que des paroles, n’ont pas laissé la place à
une vraie partition, ce qui m’a permis une certaine liberté dans l’interprétation,
avec des repères plutôt similaires à des tablatures.
2. Le texte :
La principale direction de ma recherche vocale a été un travail de diction
effectué sur les chansons que j’ai retenues.
Il a tout d’abord fallu retranscrire les textes (avec l’aide d’internet, j’ai rapidement
pu mettre la main sur les transcriptions de la majorité des chansons, il ne me
restait plus qu’à en vérifier la pertinence). Puis le travail de diction a pu
commencer. M’attachant principalement à la prononciation de ces phrases, ma
démarche s’est avérée un enchaînement de répétitions, en chantant, de celles-ci,
afin d’en traduire le plus d’inflexions possibles. C’est un travail de fourmi qui
prend un temps considérable, puisqu’il faut se rappeler de la moindre ouverture de
chaque voyelle, de la moindre prononciation des suites de consonnes. C’est, pour
les chansons en langue anglaise, un travail plus fastidieux que je ne l’aurais
imaginé.
En second, je me suis attachée à la rythmique de chaque phrase. Une des
caractéristiques des chansons, en général, est que l’appropriation du texte par le
(la) chanteur(se) met en avant une liberté de la rythmique mélodique. C’est une
des caractéristiques que j’avais pu soulever dans des chansons moins récentes, et
dans d’autres conditions, avec l’exemple de C’est quand qu’on va où de Renaud,
où le fait de devoir transmettre, à une classe de musiciens, la mélodie avec les
paroles s’est avéré être un vrai casse-tête, du fait des irrégularités des pieds des
phrases et du rythme des paroles.
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3. La mise en place :
Pour arriver à la mise en commun de ces deux éléments, chant et
accompagnement, j’ai fait un dernier travail « sur partition », qui a été de
transposer les différents chants dans la tessiture que je souhaitais.
Non seulement ma tessiture ne couvre pas forcément celle des différents
interprètes -je pense notamment aux artistes masculins- mais j’ai essayé de mettre
en avant différents timbres de ma voix (avec plus ou moins de succès n’étant pas
chanteuse) par l’utilisation de différents registres : ce jeu de voix m’aurait permis
de mettre en relief différents textes, différents plans de compréhension, mais
également et plus simplement, différentes manières d’articuler la voix autour d’un
piano ou le piano autour d’une voix.
Je ne peux pas nier m’être énormément servie de mon sujet de médiation, qui
posait clairement la question de l’importance ou non des paroles dans la chanson,
dans la réflexion de la réalisation de mon projet.
En second, j’ai du faire face à l’absence de clavier à mon domicile et
inventer un travail sur table en mimant les mouvements des accompagnements
pour un premier « jet » de mise en place. J’ai ainsi pu travailler sur la coordination
des mouvements des mains au piano et du fait d’apposer la voix au-dessus.
En troisième, et par intermittence, j’ai travaillé avec de vrais claviers au
Cefedem, parfois même avec un piano à queue ! C’est là que j’ai découvert qu’il
me fallait être insonorisée pour cette représentation.
III Une représentation induite par un contexte
1. Les bars :
M’arrêtant finalement sur mon projet de chansons, j’ai choisi de me
produire dans un contexte en parallèle de cette esthétique et décidé de démarcher
différents bars proposant une scène.
Je me suis vite heurtée aux plannings de ceux-ci qui n’avaient plus de moments
disponibles pour que je puisse me produire sur scène, mais également au manque
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de matériel présent : pour jouer, j’avais besoin d’un clavier et d’un micro. Or,
pour les quelques cafés qui restaient intéressés par ma proposition, ces deux
éléments manquaient. Sachant que je devais me filmer, le transport d’un
synthétiseur ; d’un micro ; d’un ampli ; d’une caméra et d’un pied de caméra
m’ont coupée net dans mon élan de recherche.
Je me suis alors tournée vers la facilité du lieu-où-il-y-a-tout...
2. Un public connu :
Comme quelques uns de mes camarades, j’ai envisagé de me produire dans
les locaux du Cefedem : les RAP de certains groupes nécessitaient tellement de
matériel qu’il leur était également impossible de se déplacer (éclairages, écran de
projection...).
Je devais alors inscrire mon programme dans une globalité : chaque RAP était une
unité, et j’avais à proposer une somme de morceaux sans liens les uns avec les
autres. Je devais alors imaginer un travail supplémentaire de mise en scène,
raconter une histoire...
Je me suis trouvée vite débordée par cette activité supplémentaire qui prenait le
pas sur la qualité des interprétations que je souhaitais livrer.
3. L’absence :
Toutes ces réflexions m’ont amenée à envisager une absence de public
lorsque je viendrais à jouer mes morceaux.
Je ne souhaitais pas m’inscrire dans une logique de concert où chaque pièce est
applaudie et l’absence de public m’a permis de réaliser cela : seule, devant la
caméra.
N’étant ni chanteuse ni pianiste j’avais également fait l’expérience du
stress provoqué par la scène dans des activités que je ne maîtrise pas, et m’était
retrouvée, face à un public, dans l’incapacité de sortir un son lors d’un solo de
gospel.
Je dois avouer que ç’a été un réel soulagement pour moi de décider de ne pas me
produire en public et je pense que mon travail s’en ressent plus facilement à
travers les enregistrements que j’ai faits.
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Conclusion
Je me rends compte, au sortir de cette expérience, que ce que je prenais
pour quelque chose d’assez naturel (une esthétique que j’aime et je côtoie
quotidiennement ; le fait d’apprécier de chanter dans différentes situations ; jouer
du piano pour m’accompagner...) s’est révélé être un véritable challenge pour moi,
autant au niveau de la recherche de réalisation qu’au niveau de la structuration de
mon travail que ça a demandé.
Je n’imaginais pas devoir recourir à autant d’astuces pour arriver à ce résultat (la
plus drôle étant de chanter et jouer du « piano-table » face à mon mini-ordinateur),
et je suis assez heureuse de l’ironie qui a guidé mon travail tout au long de ces
tâtonnements.
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