327.4 ko - La France au Niger
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DOCUMENT CADRE DE PARTENARIAT ENTRE LA FRANCE ET LE NIGER 2013-2016 SOMMAIRE 1. INTRODUCTION.....................................................................................................................3 Dialogue politique .......................................................................................................................3 Stratégie de développement du Niger..........................................................................................3 Résumé des principaux axes du partenariat.................................................................................4 2. AXES PRIORITAIRES DU PARTENARIAT......................................................................6 2.1. SOUTENIR LA STABILITE ET LA SECURITE .............................................................6 2.1.1. Soutien aux institutions démocratiques .....................................................................6 2.1.2. Renforcer la sécurité .................................................................................................8 2.2. CONTRIBUER AU DEVELOPPEMENT DURABLE (secteur de concentration) ...........9 2.2.1. Soutien aux infrastructures ........................................................................................9 2.2.2. Promotion du secteur privé......................................................................................10 2.2.3. Préservation de l’environnement, gestion durable des ressources naturelles et recherche scientifique ........................................................................................................11 2.3. PROMOUVOIR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN (secteur de concentration) ...........12 2.3.1. Éducation, formation professionnelle et enseignement supérieur ...........................12 2.3.2. Santé ........................................................................................................................13 2.3.3 Jeunesse et emploi ....................................................................................................14 2.4. RENFORCER LA SECURITE ALIMENTAIRE ET LE DEVELOPPEMENT RURAL (secteur de concentration)..................................................................................................15 2.5. CONFORTER LA DIVERSITE CULTURELLE ET LA FRANCOPHONIE ................16 3. EFFICACITE DU PARTENARIAT .....................................................................................17 2 1. INTRODUCTION Dialogue politique Les relations entre la France et le Niger sont solides et anciennes, et se sont encore renforcées depuis la fin du dernier document cadre de partenariat. Les deux pays sont liés par les accords de coopération monétaire qui lient la France à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Avec l’élection du président Mahamadou Issoufou en 2011, le Niger a retrouvé la voie de la démocratie et de la stabilité politique. Durant la période 2009-2011, la France n’a pas interrompu sa coopération avec le Niger et a maintenu le dialogue avec l’ensemble des acteurs nigériens. La mise en place d’institutions pérennes en 2011 a sans conteste permis aux relations franconigériennes de prendre un nouveau départ. A cette amélioration du climat politique nigérien s’est ajoutée une proximité de vues sur la situation au Sahel, la crise malienne et la lutte contre le terrorisme. Les contacts se sont multipliés à haut niveau pour mettre en commun les efforts diplomatiques de la France et du Niger. Aujourd’hui, cette alliance se traduit aussi par une coopération de sécurité et de défense inédite, tant dans son volume que dans sa forme, comme en atteste l’engagement militaire conjoint au Mali. Pour assurer un suivi au plus haut niveau de la relation franco-nigérienne et faire en sorte que la coopération soit à la mesure des intérêts stratégiques et économiques que le Niger et la France ont en partage, les deux ministres des Affaires étrangères, sur instruction des présidents de la République, ont lancé le 3 mai 2013 à Paris la première session du dialogue intergouvernemental franco-nigérien. Ce document cadre de partenariat servira de point de repère aux gouvernements de la France et du Niger pour apprécier l’appui apporté par la France dans les quatre prochaines années, et l’ajuster si nécessaire. Stratégie de développement du Niger Le Gouvernement nigérien a validé en août 2012 un plan de développement économique et social (PDES) pour les années 2012 à 2015. Cadre de référence pour le Gouvernement et l’ensemble des partenaires techniques et financiers auxquels il a été présenté à la table ronde de Paris en novembre 2012, il succède à la stratégie de réduction et de lutte contre la pauvreté. Le PDES présente une vision globale en intégrant l'ensemble des stratégies et programmes existants dans les différents secteurs et domaines du développement. Il consacre une place importante à l'initiative « les Nigériens nourrissent les Nigériens » (I3N), adoptée par le Gouvernement en avril 2012 et à la stratégie de développement et de sécurité dans les zones sahélo-sahariennes, adoptée également par le Gouvernement en octobre 2011 et convergente avec 3 la stratégie Sahel de l'Union européenne. Avec le PDES, le Niger veut s’engager dans une stratégie de développement qui vise l’accélération de la croissance inclusive, le développement social et la gestion durable des ressources naturelles, dans un environnement de bonne gouvernance et de sécurité. Ces objectifs globaux se traduisent par les cinq axes stratégiques suivants : (i) la mise en place des conditions de durabilité d’un développement équilibré et inclusif, (ii) la consolidation de la crédibilité et de l’efficacité des institutions publiques, (iii) la sécurité alimentaire et un développement agricole durable, (iv) le soutien à une économie compétitive et diversifiée, (v) la promotion du développement social. Cette stratégie a reçu le soutien de la communauté internationale des bailleurs, qui s’est notamment exprimé par des annonces de contributions de plus de 4 milliards de dollars à la table ronde de Paris des 13 et 14 novembre 2012. L’enjeu, aujourd’hui, pour les autorités nigériennes, est de consolider la stabilité économique et sociale. L’objectif de croissance inclusive et durable implique une modernisation de l’administration, une augmentation des ressources propres de l’Etat et une utilisation plus efficace des fonds publics. Le développement de l’économie formelle et du secteur privé, priorité du Gouvernement du Niger, passe également par un climat des affaires attractif. Par ailleurs, la sécurité alimentaire, ainsi que la gestion de la transition démographique et la promotion de la jeunesse, sont autant de défis à relever pour le pays. Résumé des principaux axes du partenariat Le présent partenariat porte sur la période 2013-2016. Il a été élaboré en concertation avec le Gouvernement, la société civile nigérienne, les acteurs locaux français et les partenaires techniques et financiers. Il est complémentaire des secteurs de concentration proposés par l’Union européenne pour le 11e Fonds européen de développement et de ceux des autres Etats membres et grands partenaires multilatéraux. Il s’inscrit dans le processus de programmation conjointe entre les Etats membres et l’Union européenne qui devrait se concrétiser au Niger à partir de 2015. L’une des particularités de la coopération franco-nigérienne réside dans la multiplicité des outils financiers de mise en œuvre. Depuis 2011, l’appui en subvention apporté par la France au Niger est conjugué avec l’octroi de prêts concessionnels à l’État, aux conditions du Fonds monétaire international (FMI). La mise en œuvre de garanties ou de bonifications pour les banques permet également de faciliter le soutien au crédit pour les entreprises. L’octroi d’appuis budgétaires au Niger permet à la fois renforcer l’aide française sur certains secteurs d’interventions et d’appuyer l’amélioration de la gouvernance financière de l’Etat. Les outils techniques sont également diversifiés : l’assistance technique et le fonds de solidarité prioritaire (FSP) viennent principalement en soutien au renforcement de capacités et à l’appui institutionnel tandis que la coopération décentralisée et le soutien des collectivités locales françaises ou l’appui aux activités menées par les organisations non gouvernementales permet de soutenir la décentralisation et le renforcement de capacités de la société civile. La présence d’établissements français comme le lycée La Fontaine de Niamey ou l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le partage de la gestion d’établissements culturels, d’éducation et de recherche comme le Centre culturel franco-nigérien de Niamey et Zinder, les Alliances françaises d’Agadès et Maradi permettent à la coopération française une présence pérenne et des activités 4 partagées avec les autorités nigériennes. Le maintien de la possibilité d’utiliser cette large palette d’instruments, notamment s’agissant des prêts souverains et de l’aide budgétaire, est lié à la poursuite de bonnes relations entre le Niger et les institutions financières internationales, et plus particulièrement par le respect du programme avec le FMI. La capacité du Niger à préserver la soutenabilité de sa dette est également nécessaire pour continuer à octroyer des prêts souverains. Compte tenu des priorités du gouvernement nigérien, de l’expertise, de l’expérience et des avantages comparatifs de l'aide française mise en œuvre lors du précédent partenariat, ainsi que des interventions de la communauté des bailleurs de fonds intervenant au Niger, le présent partenariat entre la France et le Niger s’articule autour de cinq axes prioritaires : (i) la stabilité et la sécurité, (ii) le développement durable, (iii) le développement humain, (iv) la sécurité alimentaire et le développement rural et (v) la diversité culturelle et la francophonie. Il se concentrera financièrement sur trois secteurs : (i) le développement durable, (ii) le développement humain, (iii) la sécurité alimentaire et le développement rural. La France soutiendra par ailleurs l’insertion du Niger dans le concert régional politique et économique par une coopération active de l’ensemble des acteurs. La France soutiendra en particulier la stratégie Sahel de l’Union européenne et l’initiative AGIR Sahel pour la sécurité alimentaire lancée à Ouagadougou en décembre 2012, en lien avec les institutions régionales à vocation générale ou à vocation spécialisée. Les interconnexions électriques ou les projets d’infrastructures dans l’eau ou les transports nécessiteront un dialogue régional accru. Sera également promue la coopération régionale par une mutualisation des outils de l’aide française en appui aux institutions régionales, notamment dans les secteurs de la santé, de l’audiovisuel ou de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les aides régionales apportées par la France aux institutions de l’UEMOA, ainsi que la garantie de convertibilité accordée au franc CFA, contribueront au développement et à la stabilité du Niger. 5 2. AXES PRIORITAIRES DU PARTENARIAT 2.1. SOUTENIR LA STABILITE ET LA SECURITE La gouvernance est une priorité partagée par le Niger et la France. Elle correspond au premier axe stratégique du PDES. La France souhaite renforcer son appui sous toutes ses formes (politique, administrative, financière, locale) afin d’améliorer la capacité d’absorption et le renforcement de capacités du pays. 2.1.1. Soutien aux institutions démocratiques Le soutien dans ce domaine se matérialise déjà par des actions de renforcement de l’Etat de droit (sécurité, justice et droit de l’homme, code rural), de coopération sur la gouvernance financière et d’appui à la gouvernance locale (décentralisation). La France est un des rares pays, aux côtés du Programme des Nations unies pour le développement et de l’Union européenne, à être autant engagé sur ce secteur transversal au Niger. Coopération judiciaire La France, partenaire historique du secteur judiciaire, apporte une valeur ajoutée reconnue et appréciée, en appui à la politique nationale de la justice. Elle intervient également sur la mise en place d’outils de lutte contre le terrorisme et les grands trafics en renforçant les services spécialisés, en appuyant les services centraux du ministère et en développant une coopération régionale, notamment avec le projet FSP mobilisateur JUSSEC de justice et de sécurité en zone sahélo-saharienne. Une expertise technique résidente auprès du ministre de la Justice apporte son concours à la modernisation de la justice, à l’affirmation de son indépendance et aux réformes du secteur de la justice (états-généraux, journal officiel, textes législatifs, formations…) et complète l’appui de l’Allemagne et de l’Union européenne par le biais d’un important programme d'appui à la justice et à l'Etat de droit (PAJED). Code rural La coopération française poursuivra également son appui au secrétariat permanent du Code rural, compte tenu des enjeux de la politique foncière et des acquis du Code rural au Niger, l’un des plus avancés en Afrique. Celui-ci constitue un outil stratégique pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire de l’I3N, préserver la paix sociale et protéger les droits fonciers, notamment des plus vulnérables. Une assistance technique poursuivra l’appui à l’évolution du dispositif en cohérence avec les partenaires techniques et financiers. Gouvernance financière La France vient également en appui aux réformes des finances publiques à travers une assistance technique résidente (direction générale des Impôts et direction générale des Douanes) et une partie de l’aide budgétaire globale 2012-2013 affectée au renforcement des capacités au ministère des 6 Finances. Le financement se poursuivra jusqu’en 2014, par un projet d'appui à la gouvernance financière (AGOFI) au Niger, destiné aux réformes nécessaires de la chaîne de la dépense publique et au renforcement de capacité des agents du ministère des Finances. La France continuera à jouer un rôle actif dans le cadre partenarial des finances publiques. Elle poursuivra son engagement auprès du chef de file (Union européenne) en s’impliquant dans le groupe de travail spécifique travaillant sur le programme de réforme des finances publiques, le partenariat PEFA (Public Expanditure and Financial Accountability – dépense publique et responsabilité financière) et l’aide budgétaire. Elle maintiendra de l’expertise technique et des efforts en faveur de la formation continue des agents des régies financières dans les écoles financières françaises et sous-régionales. Décentralisation et modernisation de l’Etat La décentralisation et le transfert des compétences sont des priorités majeures du Gouvernement. La décentralisation s’est mise en place en 2005 avec l’installation des communes (265) puis celles de régions (8) depuis 2012. Principalement aux côtés de l’Union européenne, de l’Allemagne et du Programme des Nations unies pour le développement, l’intervention française dans le domaine de la décentralisation se poursuivra, notamment par la poursuite d’une assistance technique résidentielle auprès du Haut commissariat à la modernisation de l’Etat (HCME) et par la mise en œuvre d’un nouveau projet de modernisation de l’Etat et de soutien à la décentralisation au Niger (MEDEN). Les inscriptions aux cycles longs et cycles cours de l’Ecole nationale d’administration (ENA) continueront d’être soutenues. Les financements sectoriels de l’AFD (eau et assainissement, éducation, santé) et l’appui au Code rural contribueront également à l’opérationnalisation des principes de décentralisation. La France est chef de file du groupe « décentralisation et développement local ». La France et le Niger comptent une vingtaine de coopérations décentralisées actives, principalement dans les domaines du renforcement des capacités et de l’accès aux services sociaux de base. Les deux parties souhaitent redynamiser la coopération décentralisée au Niger qui a subi depuis trois ans un recul lié à la détérioration des conditions de sécurité et aux restrictions en matière de déplacement. Soutien à la société civile L’appui à la gouvernance locale se traduit par des programmes de développement local et des appels à projets ciblés sur les priorités définies par les populations, en conformité avec les politiques sectorielles nationales. Une attention particulière sera de nouveau portée au renforcement des capacités des organisations de la société civile (médias, organisations non gouvernementales, coopératives agricoles), en partenariat notamment avec les organisations de solidarité internationale françaises. L’AFD pourra également soutenir l’intervention des organisations non gouvernementales françaises en partenariat avec des organisations nigériennes. En conformité avec les politiques sectorielles nationales, l’appui à la gouvernance locale se traduit par des programmes de développement local et des appels à projets ciblés sur les priorités 7 définies par les populations. Ces interventions seront complétées par le fonds social de développement (FSD), qui appuie chaque année une dizaine de projets d’associations locales. Enfin, la France contribuera au financement de la promotion de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) dans un contexte d’essor des ressources minières dans le pays. Elle soutiendra la formation des journalistes et l’équipement des médias nigériens ainsi que l’ensemble des associations en charge de la promotion des droits de l’homme et de la femme. 2.1.2. Renforcer la sécurité Sécurité intérieure et protection civile A la demande des autorités nigériennes, la France met également l’accent sur le domaine de la sécurité et de la protection civile, en appui notamment à la lutte contre les diverses menaces externes ou internes. Avec l’Union européenne et la coopération américaine, l’aide française poursuivra sa contribution au renforcement d’une police plus visible, plus proche du citoyen et mieux formée. Elle soutiendra également la direction de la Protection civile et l’Ecole nationale de sapeurs-pompiers (sécurité civile et secours aux victimes). Quatre experts techniques sont affectés dans les domaines de la sécurité et de la protection civile. Trois projets inter-Etats, dans les domaines de la sûreté aérienne (ASACA), de la formation des forces de sécurité (AFORMA) et de l’appui à la protection civile (APCA) seront également mis en œuvre. La Douane sera encore appuyée dans sa mission de sécurité par un Expert Technique chargé de lutte contre les trafics, notamment à l’aéroport. Coopération militaire et de défense La coopération militaire et de défense est un axe important de la coopération franco-nigérienne dont l’objectif est d’accompagner l’émergence de forces respectueuses de l’Etat de droit, capables de participer à la sécurité intérieure et de garantir la souveraineté de l’Etat nigérien et lui permettre de tenir un rôle à la mesure de ses ambitions dans la sous-région (participation à la stabilité et aux opérations de maintien de la paix). La France poursuivra son aide à travers sept projets comportant une dizaine de coopérants affectés principalement dans la formation (formation initiale des officiers, armée de l’air, hélicoptères de combat, service de santé des armées), le conseil (état-major des armées) et l’ingénierie de défense (mobilité terrestre, systèmes d’information et de commandement). Cette aide sera complétée par des actions de formation au profit de cadres nigériens des forces armées dans les écoles militaires spécialisées en France ou les écoles nationales à vocation régionale en Afrique. 8 2.2. CONTRIBUER AU DEVELOPPEMENT DURABLE (SECTEUR DE CONCENTRATION) La France et le Niger agiront de concert en vue d'accélérer la diversification de l'économie nigérienne, en confortant le secteur privé et en assurant un climat des affaires attractif. 2.2.1. Soutien aux infrastructures Les problématiques de développement durable seront concentrées sur les aménagements d’infrastructures dans les secteurs de l’énergie ainsi que de l’eau et de l’assainissement. Énergie En matière d’énergie, à la demande des autorités nigériennes, la France, à travers l’AFD, participera au financement de programmes visant à accroître la production énergétique dans la perspective de développement économique et d’accès des populations à l’électricité. Elle contribuera à la réalisation du volet hydroélectrique du programme « Kandadji » de régénération des écosystèmes et de mise en valeur de la vallée du Niger. D’une capacité de 130 mégawatts, cette centrale s’inscrit dans l’ambitieux programme du Niger qui vise à faire passer, à moyen terme, le pays d’une position d’importateur (du Nigéria) à celle d’exportateur à travers la dorsale « WAPP » Nigéria, Niger, Burkina Faso, Benin, Togo. Elle appuiera le renforcement et l’extension du réseau de distribution en milieu urbain (Niamey) et en milieu rural, en coordination avec les autres bailleurs de fonds intervenant dans ce secteur. Dans un premier temps, les installations financées seront celles raccordées au réseau géré par la Société nigérienne d’électricité (NIGELEC) en charge du transport et de la distribution de l’électricité au Niger. Cette intervention visera, à travers ses composantes institutionnelles à consolider le rendement technique de la NIGELEC, l’équilibre financier et la pérennisation du dispositif de distribution dans une optique d’accès équitable pour l’ensemble des couches sociales de la population. L’AFD examinera en parallèle les potentialités d’interventions dans le domaine des énergies naturelles renouvelables, notamment l’énergie solaire ainsi que dans la production et distribution d’énergie décentralisée en appuyant les activités de l’Agence d’électrification rurale qui a été créée en avril 2013. Transports Dans le cadre du projet de boucle ferroviaire Niamey-Ouagadougou-Abidjan et NiameyCotonou, l’AFD serait disposée à financer des études complémentaires, visant à établir le montage institutionnel, à vérifier la pertinence technique et la viabilité financière d’une telle opération. Eau et assainissement La France, à travers l’AFD, est un partenaire historique dans le domaine de l’eau et de 9 l’assainissement au Niger. Les deux pays se sont engagés à maintenir leur partenariat dans ce domaine. En milieu urbain, la France entend poursuivre sa contribution au renforcement de la production d’eau potable et à l’extension du réseau de distribution à Niamey en partenariat avec ORIO (Pays-Bas), la Banque européenne d’investissement et FINEXPO (Belgique). En milieu rural, elle poursuivra sa collaboration avec la Banque africaine de développement en matière d’amélioration de l’accès à l’eau des zones rurales. Dans ce cadre, elle participera au programme d’hydraulique villageoise dans les régions de Tillabéry et de Dosso. A travers ces programmes ruraux et urbains, l’AFD continuera d’appuyer le renforcement du cadre institutionnel du secteur et des capacités des partenaires locaux en charge de la gestion de l’eau. Ces programmes seront par ailleurs accompagnés de programmes d’assainissement des eaux usées et des excrétas qui représentent un enjeu sanitaire majeur. La stratégie nationale d’hygiène et d’assainissement, sur le point d’être approuvée, servira de cadre d’intervention des bailleurs dans ce domaine. 2.2.2. Promotion du secteur privé Les deux partenaires s’entendent pour améliorer le climat des affaires et rendre plus stable et transparent le contexte règlementaire fiscal et douanier pour les entreprises. A ce titre, le civisme fiscal sera promu au travers des composantes suivantes : renforcer l’égalité devant l’impôt (élargissement de l’assiette fiscale, lutter contre le secteur informel), améliorer la norme fiscale et douanière (simplifications, renforcement de la sécurité juridique), rétablir une relation de confiance entre l’administration et ses usagers (améliorer la qualité de service, développer le contrôle interne et traiter les risques déontologiques). Ces réformes devraient permettre notamment d’accroître la présence économique française au Niger et sa contribution à la croissance du pays. Au-delà de l’aide publique au développement, le secteur privé français prend une part plus importante à la croissance nigérienne, que ce soit par les quelques grands groupes actuels (Areva, Orange, Veolia, Total, Satom) ou par d’autres entreprises plus modestes dans les secteurs cruciaux pour le pays : mines, énergie, agriculture et agro-industrie, transports et logistique. La France et le Niger ont par ailleurs décidé d’engager une réflexion sur la coopération qui sera engagée dans les secteurs énergétiques et miniers afin de renforcer la contribution de ces secteurs à la création d’emploi et au développement durable. L’AFD poursuivra son appui au secteur privé par différents types d’intervention. Dans un pays faiblement bancarisé comme le Niger où l’inclusion financière constitue un enjeu d’importance, l’AFD favorisera le financement des très petites entreprises en zone urbaine, sources de croissance économique et d’emploi (ACEP Niger), et étudiera les opportunités d’appuyer le développement de la microfinance rurale. 10 Pour appuyer le financement de l’investissement productif et l’accès au crédit des petites entreprises, il est important d’assurer le développement d’outils de partages de risques adaptés au risque « TPE » (faiblesse des sûretés réelles, obstacles réglementaires en matière de recouvrement, carence des informations financières). A ce titre l’AFD continuera de promouvoir auprès des banques et des institutions de microfinance son offre de garantie des risques (mécanisme « ARIZ »), complémentaire du fonds national SAHFI, soit sous la forme de garanties de projet, soit sous la forme de garanties de portefeuille. Elle étudiera par ailleurs la possibilité de mettre en place des lignes de crédits aux banques pour financer des opérations dans le secteur des énergies renouvelables et/ou de l’habitat durable. Enfin, l’opportunité d’interventions de PROPARCO, filiale privée du groupe AFD, sera étudiée. 2.2.3. Préservation de l’environnement, gestion durable des ressources naturelles et recherche scientifique En matière d’environnement, l’action de la France au Niger s’inscrit principalement dans un cadre régional et par le canal du Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM). Les thématiques développées concernent l’adaptation au changement climatique, la gestion partagée et intégrée des ressources en eau et la gestion durable des terres, par le biais des organisations à vocations continentales et régionales, telles que le Comité permanent Inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), l’Autorité du bassin du Niger (ABN), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et quelques organisations non gouvernementales. Au niveau national, une attention particulière est apportée au changement climatique, à la gestion des terres arides ainsi qu’à la gestion de l’eau et des cultures, notamment dans le domaine de la recherche scientifique avec l’appui de l’Institut de recherche pour le développement et du Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Malgré les conditions de sécurité handicapantes pour les travaux de terrain, la France poursuivra son soutien à la recherche en facilitant les interventions et les partenariats des opérateurs français de recherche : Institut de recherche pour le développement, Agence nationale de recherches sur le Sida (ANRS), Institut Pasteur, CIRAD. Un nouveau « programme d’appui à la recherche en réseau en Afrique » permettra de soutenir ce programme en complément d’appels à projets qui seront promus et facilités. La France poursuivra également son soutien aux différents instituts de recherche qui lui sont liés et où travaillent plusieurs experts techniques internationaux : Centre de recherche médicale et sanitaire (CERMES), centre AGHRYMET et Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD). Le travail de ces instituts est soutenu par des projets français du Fonds français pour l’environnement mondial et promeut l’excellence des travaux dans des secteurs importants pour le Niger et la région comme la santé publique, l’adaptation au changement climatique et la lutte contre l’insécurité alimentaire pour ne citer que ces biens publics régionaux fondamentaux au Sahel. 11 2.3. PROMOUVOIR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN (SECTEUR DE CONCENTRATION) 2.3.1. Éducation, formation professionnelle et enseignement supérieur Education de base La France et le Niger collaborent depuis très longtemps sur les questions liées à l’éducation. La France soutient l’articulation entre l’éducation de base, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur et partage les objectifs prioritaires du PDES en termes d’insertion professionnelle des jeunes. A travers l’AFD, la France poursuivra son appui au secteur de l’éducation et notamment au programme sectoriel de l’éducation et de la formation 2014-2024 en cours de finalisation par les autorités. Dans ce cadre, elle joindra son appui financier à celui du Partenariat mondial pour l’éducation supervisé par la Banque mondiale. Ces appuis, centrés sur les cycles de base 1 et 2 viseront d’une part l’apport d’intrants (manuels, fournitures) et l’investissement (constructions et équipement de salles de classe) et d’autre part le renforcement des capacités administratives et pédagogiques à travers notamment l’appui au pilotage du système éducatif et l’accompagnement de réformes essentielles (formation et allocation des enseignants, élargissement du cycle de base). Alors que le français est la langue principale d’enseignement, il n’est maîtrisé que par 10% au plus de la population, 30% le parlant partiellement. Un projet sur fonds de solidarité prioritaire dans le domaine du français pourrait porter sur trois axes principaux : le renforcement des capacités des enseignants de français tout au long de la vie scolaire et universitaire ; le renforcement des compétences en dotation et gestion de ressources documentaires et bibliographiques francophones, avec inclusion d’un volet numérique ; le renforcement de capacité des cadres des ministères (Education nationale et Enseignement supérieur). Par ailleurs, la France soutiendra les programmes mis en œuvre par nos partenaires multilatéraux francophones (Organisation internationale de la francophonie et Agence universitaire de la francophonie), dans le cadre de l’initiative « écoles et langues nationales en Afrique » (ELANAfrique) et de l’initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM), programmes qui contribuent à la mise en œuvre du programme sectoriel nigérien. Formation professionnelle En matière de formation professionnelle, et en cohérence avec le programme sectoriel de l’éducation et de la formation, la France, en concertation avec les coopérations luxembourgeoise, suisse ainsi que la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, contribue à la structuration et au développement d’une politique nationale de formation professionnelle. Dans ce cadre, l’AFD appuie le renforcement du dispositif de formation professionnelle en finançant la mise en place de l’Institut de formation des ressources industrielles en association avec le secteur privé (groupe AREVA), dispositif inédit visant à rapprocher l’offre et la demande de formation professionnelle dans les métiers des industries extractives. Elle étudiera également les besoins en financement de formations dans les filières de l’agro-industrie à forte valeur 12 ajoutée pour le pays en terme économique et d’emplois. La France continuera d’appuyer les formations mises en place dans le secteur de la culture, dans le cadre de l’Agence de promotion des entreprises et industries culturelles (créée en 2011), seule agence de ce type en Afrique de l’Ouest, dont le but est de dynamiser la création, l’entreprenariat culturel et artistique et de promouvoir le développement des industries et entreprises culturelles, ainsi que dans le cadre de l’Institut national des arts et de la culture (INAC), créé en 2009, qui va permettre de développer les échanges universitaires et les formations dans les domaines artistiques et culturels. Enseignement supérieur Le soutien au système universitaire nigérien, comme à l’éducation primaire et secondaire, est un enjeu majeur pour le développement du pays. En matière d’enseignement supérieur, la France renforcera la coopération universitaire, notamment à travers le soutien à la professionnalisation des formations, et les études en France. La coopération universitaire s’articulera principalement autour du projet de modernisation de l’Université de Niamey et des universités provinciales récentes et du travail de l’assistant technique, mais également auprès d’autres instituts de formation supérieure comme l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM). Parallèlement, les deux pays souhaitent conforter l’envoi en France d’un nombre raisonnable d’étudiants nigériens afin de leur permettre un accès à des formations non disponibles sur place. La France poursuivra sa politique d'octroi de bourses d'études au niveau Master 2 et de thèse en alternance ou codirection. La possibilité de financer des bourses d’excellence pour des formations d’ingénieurs de certains jeunes bacheliers pourra être envisagée. Il sera également important de créer des liens et des réseaux entre anciens étudiants et boursiers nigériens en France. 2.3.2. Santé En matière de santé, la France appuie l’Etat du Niger depuis de nombreuses années par les canaux multilatéraux et bilatéraux. Le Niger bénéficie de financements en provenance des fonds spécialisés verticaux comme le Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, la Facilité internationale d’achat de médicaments UNITAID et l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation GAVI auxquels la France est un contributeur de premier ordre. Par le dispositif de l’Initiative 5%, la France appuie le renforcement des capacités du pays, ciblées sur l’accès et la mise en œuvre des financements du Fonds mondial. La santé des mères et des enfants est une priorité de la France au Niger. Dans le cadre des engagements pris par la France au G8 de Muskoka en faveur de la santé maternelle et infantile, réaffirmés lors de la Conférence régionale de Ouagadougou en février 2011, la France finance, via un projet bi-multi, des activités mis en place entre l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Fonds des Nations unies pour la population 13 (UNFPA) et l’Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU-Femmes). Un accent est mis sur l’accès des femmes à la planification familiale. Dans le cadre des engagements de Muskoka, l’AFD appuie la mise en œuvre du programme national de développement Sanitaire 2011-2015. Ce soutien porte principalement sur les axes numéro un et deux du programme, relatifs à l’extension de la couverture sanitaire et au développement des services de santé et de la reproduction. Fondatrice du fonds commun « santé » avec la Banque mondiale, elle utilise cet instrument pour son intervention aux côtés de l’Espagne, de l’UNICEF et de l’alliance GAVI. Les deux pays se sont engagés à poursuivre leurs efforts pour renforcement de la santé maternelle et infantile ; et à ce titre, l’AFD continuera à soutenir les activités qui permettent l’accès des femmes à la planification familiale dans le cadre du partenariat de Ouagadougou et la santé des enfants. Enfin, la France a annoncé la mobilisation d’une partie du produit de la taxe française sur les transactions financières pour le financement d’une initiative en faveur de la santé des enfants de moins de cinq ans dans six pays du Sahel (Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad). Le Niger fera donc partie des pays bénéficiaires de cette initiative qui vise à favoriser l'accès aux soins des enfants de moins de cinq ans. 2.3.3 Jeunesse et emploi Le Gouvernement du Niger a fait de la jeunesse l’une de ses principales priorités dans un pays en pleine mutation et où 64 % de la population a moins de 25 ans. Il s’est engagé à répondre aux problèmes des jeunes, en particulier en matière d’éducation, d’emploi, de citoyenneté et d’accès aux loisirs. La France a pris conscience de l’importance que représente la jeunesse au Niger et soutiendra ainsi la mise en œuvre des politiques locales de jeunesse en développant les structures éducatives non formelles du Niger qui jouent un rôle de premier plan en matière de formation des jeunes. La France a initié début 2013 un nouveau projet d’appui à la jeunesse en soutenant la mise en place de 54 centres de jeunes sous tutelle des collectivités locales (2013-2015). Le français langue de l’employabilité constitue par ailleurs un axe de travail, à mettre en œuvre à travers l’appropriation par nos partenaires éducatifs des outils de français sur objectifs spécifiques (FOS) développés dans le cadre du projet « 100 000 professeurs pour l’Afrique ». 14 2.4. RENFORCER LA SECURITE ALIMENTAIRE ET LE DEVELOPPEMENT RURAL (SECTEUR DE CONCENTRATION) Dans le secteur du développement rural et de la sécurité alimentaire, qui emploie une très grande part de la population active du pays, la France et Niger poursuivront leurs efforts communs. En soutenant l’initiative « les Nigériens nourrissent les Nigériens » (I3N) validée par le Gouvernement en avril 2012, 3e axe du PDES, un accent particulier sera porté sur (i) la poursuite de son engagement dans le secteur rural avec les entrées agro-pastoralisme, marchés céréaliers, irrigation raisonnée et gestion des bassins versants (ii) l’appui conséquent à l’amélioration de la gouvernance et des réformes administratives dans ce secteur via des appuis au bilan et à la relecture du Code rural, le renforcement des collectivités territoriales ou encore (iii) le renforcement du dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires et des catastrophes naturelles. L’AFD s’impliquera plus particulièrement dans les volets développement local et irrigation du programme « Kandadji » de régénération des écosystèmes et de mise en valeur de la vallée du Niger. A travers ces contributions, elle renforcera et capitalisera son partenariat dans les domaines du pastoralisme et de la gestion intégrée de bassins versants. Elle poursuivra ses interventions pour l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages avec comme objectif de combiner urgence et développement en accompagnant les populations dans une démarche de résilience aux changements climatiques et de reconquête de leur environnement. Cette approche vise à être capitalisée au sein de l’I3N et dans le dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires et catastrophes naturelles dont les capacités seront renforcées à travers la mise à disposition par l’AFD d’une expertise spécialisée. La France poursuivra son soutien aux plus vulnérables et à la lutte contre la malnutrition aigüe et modérée par des appuis au Programme alimentaire mondial, à l’UNICEF et à quelques grandes organisations non gouvernementales internationales et au dispositif de prévention des crises alimentaires. La France inscrira également son action dans le cadre européen. En réponse à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition chroniques qui touchent le Niger et plus largement l’ensemble de la bande sahélienne, la France soutiendra l’initiative « AGIR » au Sahel de l’Union européenne. Lancée à Ouagadougou le 6 décembre 2012 par les organisations régionales ouest-africaines (Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel, Union économique et monétaire des États d’Afrique de l’Ouest, et Club du Sahel de l’OCDE), avec le soutien des donateurs volontaires, cette initiative vise à promouvoir une plus grande résilience des populations vulnérables en harmonisant les réponses aux situations d’urgence et aux causes structurelles. 15 2.5. CONFORTER LA DIVERSITE CULTURELLE ET LA FRANCOPHONIE Le soutien relatif à la diversité culturelle et à la francophonie correspond au 5ème axe stratégique du PDES. D’un commun accord entre la France et Niger, il s’agira de poursuivre des actions communes dans le domaine de la diversité culturelle et de la francophonie et consolider notre réseau culturel au Niger : - le lycée La Fontaine, établissement de référence à Niamey, qui a fêté cette année ses 50 ans et constitue une référence dans le pays ; - le Centre culturel franco-nigérien avec ses deux sites de Niamey et Zinder et les deux Alliances françaises de Maradi et Agadez, dont le rôle doit être conforté. La France et le Niger poursuivront le soutien de quelques grands évènements nationaux et pérennes à rayonnement international structurant dans le domaine des industries culturelles comme le salon de l’artisanat féminin (SAFEM) ou le festival du film documentaire. Un accent particulier sera consacré au Centre culturel franco-nigérien dans son rôle de promotion des artistes nigériens, d’ouverture sur le monde mais également de structuration et de professionnalisation du secteur culturel notamment par un appui aux artistes et à des opérateurs locaux via diverses actions de formation et aides à la création. Le Centre culturel continuera à soutenir les grandes manifestations culturelles nationales et s’associera davantage aux Instituts français de la région pour mutualiser le plus possible d’évènements. Il poursuivra enfin ses efforts en faveur de la culture scientifique et technique et du débat d’idées, mais aussi de la mobilité d’artistes. La coopération en faveur des médias (pluralisme, régulation, contenu) sera poursuivie par des initiatives concrètes et de renforcement de capacités. Le Niger a ratifié, le 14 mars 2007, la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005, qui permet notamment de postuler aux appels à projet du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC). La mise en place de cette convention doit inciter les autorités nigériennes à structurer encore davantage le secteur des industries culturelles et encourager les organisations non gouvernementales et les opérateurs culturels à proposer des projets répondant aux critères du FIDC. 16 3. EFFICACITE DU PARTENARIAT La France et le Niger, signataires de la déclaration de Paris de 2005 et du Programme d’action d’Accra de 2008 ont réitéré et approfondi leurs engagements dans le Partenariat de Busan de 2011 articulé autour de quatre grands principes : l’appropriation des priorités de développement par les pays en développement, l’orientation vers les résultats, des partenariats pour le développement ouverts à tous et enfin la transparence et la redevabilité réciproque. En appuyant le Plan de développement économique et social 2011-2015 du Niger la France est engagée dans une aide cohérente avec les politiques nationales et plus compatible avec les systèmes nationaux en place. L’harmonisation de l’aide et la coordination avec l’ensemble des bailleurs constitueront une préoccupation permanente du partenariat franco-nigérien. La coopération française participera aux instances de dialogue pilotées par le Niger et aura un rôle actif dans les secteurs où elle dispose d’une expertise reconnue. Les possibilités de cofinancements seront systématiquement explorées. Le partenariat franco-nigérien répondra également au principe d’ouverture à tous les acteurs de la coopération. Il encouragera la construction de partenariats avec le secteur privé et les coopérations décentralisées avec les collectivités locales, les communautés de migrants en France et plus généralement les partenariats entre organisations non gouvernementales des deux pays. Les deux pays seront mutuellement redevables des engagements pris dans le cadre de ce partenariat. Le Niger s’engage notamment à soutenir les axes d’intervention définis ci-dessus à travers la mobilisation de contreparties, financières, administratives ou logistiques. 3.1. Concertation entre le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers La réponse de l’Union européenne et de ses Etats membres aux défis du Niger se fondera dans les années à venir sur les priorités du PDES. De nombreux Etats membres révisent actuellement leur stratégie de coopération, alors même que l’Union européenne prépare un nouveau cycle de programmation et que la Banque mondiale révise sa stratégie d’invention 2013-2016. Depuis fin 2012, trois groupes de travail ont été mis en place au niveau européen sur la sécurité alimentaire, les secteurs sociaux et la gouvernance (ce dernier étant piloté par la France). Ces groupes doivent permettre une mise en œuvre cohérente et concertée du 11e Fonds européen de développement et la préparation de la prochaine programmation conjointe. Depuis 2011, les partenaires techniques et financiers ont organisé leur concertation interne par un groupe piloté par le système des Nations unies et la Banque mondiale. Il a pour objet de conduire un dialogue de haut niveau avec le Premier ministre et les ministres du Plan et de l’Economie et des Finances sur le suivi du PDES. La France participe régulièrement à ce groupe. Les cadres de dialogue sectoriel couvrent la plupart des secteurs du développement. Ils sont coprésidés par un membre du gouvernement et un chef de file tournant des partenaires. Ils sont le lieu de concertation privilégiée entre l’administration, les partenaires et la société civile pour 17 l’élaboration, le suivi et l’évaluation des politiques et stratégies sectorielles. La France contribue aux chantiers pour la coordination des bailleurs, la division du travail et la réflexion autour des appuis budgétaires. Elles pilotent plusieurs groupes de concertation sectorielle (justice et droits de l’homme, décentralisation et développement local, eau et assainissement). 3.2. Modalités de suivi et d’évaluation Le dialogue entre les deux parties sera maintenu et renforcé dans le cadre du comité stratégique franco-nigérien qui se réunit au niveau ministériel une fois par an pour approfondir les discussions bilatérales sur les sujets stratégiques d’intérêts communs. Un comité paritaire technique se réunira une fois par an et à l’issue du partenariat en vue d’en effectuer le suivi. Il regroupera les différentes administrations, la société civile nigérienne, les opérateurs français et les partenaires techniques et financiers. Les indicateurs de résultat prévus à l’annexe 2 seront renseignés annuellement. Fait à ………….. , le ……………. , en deux exemplaires originaux. Pour le Gouvernement de la République Française Pour le Gouvernement de la République du Niger Le Ministre des Affaires étrangères Le Ministre d'Etat, Ministre des Affaires étrangères, de la coopération, de l'intégration africaine et des Nigériens à l'extérieur M. Laurent Fabius M. Mohamed Bazoum 18 ANNEXE 2 – Indicateurs de résultat Axes prioritaires Objectifs Stabilité et sécurité État de droit et sécurité Lutter contre les trafics et le terrorisme Droits de l’homme et de la femme Mettre en œuvre les recommandations des Etats généraux de la justice Gouvernance économique & financière Accompagner des réformes Indicateurs Nombre d’affaires constatées, instruites et jugées conformément aux règles de droit Nombre d’avancées législatives en faveur des femmes Prise en compte des perspectives pluriannuelles de la politique des dépenses publiques dans la planification budgétaire (indicateur PEFA) Mobiliser les ressources domestiques (amélioration Respect des délais de rapports pour les opérations de rapprochement des de l’analyse, CDMT, fiscalité locale) comptes (indicateur PEFA) Développement durable Augmenter la capacité d’absorption Taux de pression fiscale (norme UEMOA : 17%). Gouvernance locale Renforcer les capacités des communes et des régions Renforcer l’efficacité des services publics locaux Taux de satisfaction des usagers des services publics locaux Nombre de coopérations décentralisées effectives Taux des ressources propres des communes et des régions amélioré Gouvernance foncière Nombre de structures du Code rural mises en place Nombre de textes de lois adoptés Exploiter de manière durable et transparente les ressources minières et renforcer les capacités des administrations publiques et de la société civile Nombre d’évènements et de formations effectuées relatives à la diffusion des bonnes pratiques en matière de transparence de la gestion des ressources minières Accroître la production énergétique dans une optique de croissance économique et d’accès des populations à l’électricité Nombre de personnes ayant accès à l'électricité Puissance énergétique installée supplémentaire Développement humain Agriculture et sécurité alimentaire Développer l’accès à l’eau et l’assainissement Proportion de la population ayant accès à une source d’eau potable en milieu rural et semi-urbainProportion de ménages ayant accès à un système d’assainissement amélioré Développer et améliorer l’offre en matière d’éducation de base Taux d’achèvement du primaire (CB1) (cible 2016 : 65% global - 62% filles) Taux brut de scolarisation au collège (CB2) (cible 2016 : 27%) Contribuer à l’amélioration de la santé maternelle et infantile Taux de mortalité maternelle (cible 2015 : 405/100 000) Taux de mortalité infantile (cible 2015 : 114/1 000) Taux de prévalence contraceptive (cible 2015 : 25%) Contribuer à la sécurité alimentaire des Pourcentage de terres agricoles bénéficiant de techniques de gestion populations par le développement d’une agriculture durable des terres durable Pourcentage de ménages couvrant chaque année 12 mois de leurs besoins alimentaires Renforcer les filières vivrières Diversité culturelle Promouvoir les activités du réseau culturel francoet francophonie nigérien Promouvoir la langue française, vecteur de développement, d’intégration régionale et de renforcement des solidarités Capacités de transformation des produits vivriers (équipements) Part des produits vivriers mis en marché (local et régional) Nombre de manifestations soutenues Nombre de partenariats initiés Nombre de formations effectuées Nombre de cadres et de formateurs ayant bénéficié d’une formation Nombre d’heures par élèves dispensés par le Centre culturel et les Alliances françaises 20