la terreur du boomerang
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la terreur du boomerang
LA TERREUR DU BOOMERANG de Anne Kawala mise en scène : Emilie Rousset création avec le Collectif de La Comédie du mercredi 27 janvier au jeudi 4 février 2010 mardi, vendredi à 20h30 ! mercredi et jeudi à 19h30 ! samedi à 18h30 tarifs : 5 à 20! La Comédie de Reims L’Atelier Centre dramatique national ! direction : Ludovic Lagarde 3 chaussée Bocquaine ! 51100 Reims L’Atelier ! 13 rue du Moulin Brûlé ! 51100 Reims tel : 03 26 48 49 00 ! www.lacomediedereims.fr contact presse MYRA ! Rémi Fort et Elisabeth Le Coënt 01 40 33 79 13 ! [email protected] ! www.myra.fr La Terreur du Boomerang texte Anne Kawala mise en scène Emilie Rousset dramaturgie scénographie assisté par lumière costume musique vidéo Marion Stoufflet Antoine Vasseur Elodie Dauguet Sébastien Michaud Fanny Brouste David Bichindaritz Jonathan Michel avec Mohand Azzoug Constance Larrieu Julie Lesgages Déborah Marique Sylvain Sounier Julien Storini Elsa Grzeszczak production La Comédie de Reims – CDN avec la participation du Jeune Théâtre National avec le soutien du Fonds d’insertion pour jeunes artistes dramatiques, DRAC et région Provence - Alpes - Côte d’Azur avec la participation du Théâtre National de Bretagne Résumé de la pièce Ohnenheim, pavillon de banlieue & pendaison de crémaillère. C'est la fête en Alsace. Les invités arrivent, Bob va ouvrir, série de portraits, Ada amène les cocktails, Bloody Mary, musique. Et puis pan, un mat 49, coup de feu – meurtre ou suicide ? Alors on se planque derrière les stores d'un Formule 1. Autoroute A4. Ou bien on prend la fuite, en musique et en couple. Traverser les USA en voiture, un rêve romantique ça s’essaie. Road trip. Partir ou rester ? Trouver des issus.... A chacun son rêve américain. Deux Amishs traversent un champ de maïs transgénique, mangent un sandwich. Paysage. Emilie Rousset et Marion Stoufflet Note d’intention J’ai entendu Anne Kawala lire ses textes lors d’une soirée organisée par sa maison d’édition, Le clou dans le fer. Je ne la connaissais pas mais immédiatement, j’ai été frappée par la vivacité de sa langue à l’oral. Une écriture vivante et drôle, qui assemble des éléments très différents. Montage de matériaux disparates, glissements et coq-à-l’âne, contrepoints d’où naissent l’humour. Dans ses textes se mêlent des poésies, des textes scientifiques, des récits de vacances, une photo de Jean Renoir, des correspondances, un essai sur le suicide de David Hume, la description de sa maison de famille... A la lecture de F.aire L.a F.euille, son premier livre, on se retrouve face à un objet plastique où aux textes s'adjoignent des photographies, des gravures, des jeux typographiques. A l’intérieur de cette matière visuelle, sonore, fragmentée, se reconstruit une cohérence inattendue : un récit. Et sur scène, où pourrait nous mener un tel dispositif d’écriture ? J'étais séduite par l'univers et la démarche de Anne Kawala et le projet de Ludovic Lagarde pour l’Atelier de la Comédie de Reims me permettait d’imaginer un mode de travail différent. J’ai donc proposé à cette auteur d’écrire un texte pour la scène – et de là commencer à imaginer ensemble comment la représentation pourrait être infléchie par cette écriture. La pièce est donc destinée à la troupe des sept jeunes acteurs du Collectif. Mouvement et paysage, questions intuitivement contradictoires avec les exigences classiques du théâtre, ont mis la pièce en branle. Déjà, il y a des histoires d’amour, de voyage – initiatique ? ; quitter l’Alsace et traverser les USA – lieu commun vieilli ?– et puis une fête chez Bob et des Amish dans un champ de maïs transgénique. Extraits de textes en lien avec le projet Quant au reste, la première vue me suffisait et quand je voulais raconter quelque chose il me fallait inventer ; et parce que mon imagination était encore ignorante de tout, j’ajoutais à toutes choses, mensongèrement, des caractéristiques particulières, comme pour établir un signalement. Ces marques particulières alors remplaçaient des paysages entiers, des rapports entre les choses et des destinées. (… ) Cela m’énervait de nous sentir nous déplacer ainsi, on avait la sensation d’être arrêtés, moteur en marche. (….) Et je commençai à compter les bornes entre nous, car c’était elles maintenant la seule chose qui changeaient dans ce paysage perpétuellement semblable. Peter Handke, Une courte lettre pour un long adieu Extraits du texte Extrait 1 5. Tourner à gauche sur OK-3. 328 pieds On s’arrête pour déjeuner. s’assoient au bord de la route, encore vêtus des habits, poussière sur longue robe bleue & coiffe, sur chemise blanche, large pantalon & chapeau ; soleil vertical écrasant ; Hannah tend un sandwich ; 6. Tourner à droite sur Old State Hwy 3. 9,4 mi en ont mal aux jambes mais s’en foutent : champs maïs encore, encore ; tentent de rejoindre : la prochaine ville ; ont décidé de partir ensemble, sur les routes : éprouv’foi loi incidents possibles des routes de l’Oklahoma ; mangent en silence ; des voitures passent & ralentissent, deux amish au bord du chemin, ralentissent ; ils n’ont pas idée de faire du stop, se bouchent les oreilles, passer du cheval à la voiture Nous achèterons des vêtements anglais à Ada. Je ne devrais plus porter plus ma coiffe ? Nous verrons comment sont les autres filles. 7. Tourner à droite sur Ahloso Rd. 3,1 mi parlent peu encore, pas encore trouvé l’idée du silence brisé, pas encore les vannes des confidences et des anecdotes, briser les modeste modeste modeste modeste je dois être modeste modeste modeste modeste modeste modeste Extrait 2 Vous voudriez faire un bout de route avec nous ? Pourquoi pas... Mais nous continuons notre Adaesque performance. Notre prochaine étape se situe dans le Kansas. Ada Kansas. Vous avez le temps ? Le temps Vous savez le temps s’est S’était arrêté pour nous depuis le 18 siècle Alors le temps Oui nous avons le temps ème Je vais fermer d’ici 15 minutes Si vous pouviez régler et S’il vous plait, je sais que c’est pas agréable dehors être tout seul et froid non plus c’est l’heurorreur Nous y allons. Il devenait inquiétant ce serveur, vous n’avez pas trouvé ? C’est peut-être ma paranoïa habituelle, peu importe. l’ombre des impossibilités, se disent-ils sans un mot, l’ombre des impossibles, pourtant la journée a été belle, la nuit est tombée bien trop vite, bien seule, bien tôt, bien trop tôt, room 3 – une chambre pour eux deux ?!? ; les impossibilités c’est en même temps s’il y a désir, s’il n’y a pas désir ? provoqué = sacré sac de nœuds, ce sont les vipères de la tête Extrait 3 la loi du BOOOMerang ! une mauvaise action qui ne détruit pas l'adversaire entraîne en retour une vengeance plus terrifiante que l'action qui l'a SUSCITÉE! Biographies Émilie Rousset, née en 1980 Après une formation d'acteur et une année d'études à l'I.N.S.A.S. à Bruxelles, elle intègre en 2002 l'école du Théâtre National de Strasbourg en section mise en scène. Dans le cadre de sa formation, elle est stagiaire à la mise en scène auprès de Stéphane Braunschweig, Kristian Lupa, Luca Ronconi, Lorent Wanson, Jean-François Peyret, Hubert Colas, Odile Duboc... Elle met en scène Excédent de poids, insignifiant : amorphe de Werner Schwab, et puis Calderon de Pierre Paolo Pasolini. Depuis 2006, elle enseigne à l'E.R.A.C. ainsi qu'à l’école de la Comédie de Reims. Elle est assistante d’Hubert Colas, Jean-Baptiste Sastre, Jean-François Peyret... Elle dirige plusieurs lectures de textes contemporains : au festival Première lignes de la Comédie Française, au festival actOral de Montévidéo, ainsi que lors du 61 festival d’Avignon (Personnologue de Sébastien Dicenaire, Chto de Sonia Chiambretto, Criture de Arno Calleja...). Elle met en scène L’étang de Robert Walser (Festival Premières du T.N.S et Berthier 06 organisé par le théâtre de l'Odéon). En résidence à Montévidéo, elle écrit et met en scène Welkom John (festival actOral.6), puis Mario Bros Matériaux (performance donnée lors du festival Il faut brûler pour briller qu'elle co-organise). Elle poursuit son travail d'écriture en collaborant avec Gaëlle Hyppolite, artiste, et Bruno Salamone, illustrateur. Elle fait actuellement partie du collectif artistique de la Comédie de Reims. Dans ce cadre, elle dirige des lectures au Louvre puis lors du festival Reims Scènes d'Europe. Elle débutera un atelier de recherche autour de Masculin Féminin et jouera dans Le Bouc de Rainer Werner Fassbinder mis en scène par Guillaume Vincent. La saison prochaine, elle mettra en scène La Place Royale de Corneille. ème Anne Kawala, née en 1980 Anne Kawala s’est formée aux Beaux-Arts de Lyon, dont elle a gardé une proximité avec le milieu de l’art contemporain. Son premier recueil de poésie, F.aire L.a F.euille, a été publié en juin 2008 (ed. du Clou dans le Fer). Anne Kawala publie également ses textes dans des revues, écrit pour le théâtre ou pour des artistes et réalise des lectures performées dans des manifestations, littéraires comme artistiques. Elle qui défend une critique non universitaire est aussi l'une des initiatrices des revues en ligne KazaK et RoToR. Son prochain recueil, seul rien’existe, accompagné d'un cd, paraîtra en 2010 (ed. du Clou dans le Fer).