Le programme "Run for fun" est lancé

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Le programme "Run for fun" est lancé
Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
Décembre 2012 /219
Le programme "Run for fun" est lancé
Le mythe de la callipyge est mort. Face à la sédentarisation moderne et son manque d'activité physique
afférent, l'engouement pour les programmes de remise en forme physique apparaît comme une sorte
d'antidote sociétal. Tant l'embonpoint du bon vivant que les replets de la femme sans complexes semblent
vouloir disparaître du nuancier esthétique. A la bonne heure, diront certains, puisque l'activité physique
voire la pratique régulière d'un sport se posent, dit-on, en enjeu de santé publique. En 2010, un sondage
commandité par la direction générale de l'éducation et de la culture de l'Europe mettait en lumière qu'un
Belge sur deux déclarait ne jamais pratiquer d'activité physique* ou rarement. Prise de poids, surpoids
et obésité sont, en outre, devenus des termes stigmatisant alors qu'une affinité avec le sport promet le
nirvana : amélioration du bien-être émotionnel et physique, de la qualité de vie et de la perception de soi.
Question de santé
"Je cours pour ma forme", le programme de promotion du sport dans les écoles né en 1994 a de plus
en plus la cote. L'idée était de promouvoir une activité physique inter-écoles saine, pendant les heures
scolaires. A l'heure actuelle, plus de 57 000 enfants belges participent avec leur professeur d'éducation
physique au jogging inter-écoles et plus de 100 communes accueillent le programme de mise en condition
physique par la course à pied pour débutants… adapté aux adultes, par l'entremise d'un magazine de
course à pied. Signe de l'effet de mode : on ne parle plus de jogging mais de running.
Loin de vouloir morigéner ceux de la communauté universitaire qui se trouvent en situation de "décrochage
sportif", Boris Jidovtseff, chargé de cours au département des sciences de la motricité, a voulu mettre
sur pied, dans le cadre du cours "conceptualisation de l'entraînement" dispensé aux étudiants de 1er
master en sciences de la motricité, une activité de course à pied qui répondait à une demande publique
de plus en plus importante. Le projet "Run for fun" est ainsi né d'une approche pédagogique réflexive où
les étudiants devaient jongler avec les notions d'entraînement (construction d'un programme, planification
des entraînements, prévention des blessures, etc.), d'organisation et d'intervention (méthodologie
d'encadrement, adaptation à la population rencontrée, etc.) vues aux cours. Avec un maître-mot : faire
le lien entre la théorie et la pratique. « Les étudiants, qui sont sportifs, réalisent difficilement que des
personnes très sédentaires ont du mal à courir pendant une minute. Ce constat les aide à affiner leur
approche pédagogique », relève Boris Jidovtseff.
En attendant l'Urban Tour à Liège
Tous les mardis et jeudis, de 12h15 à 13h15, en collaboration avec le RCAE, une trentaine d'inscrits se
retrouvent dans deux groupes, aux centres sportifs du Sart-Tilman, avec pour objectifs d'arriver à courir
respectivement 5 et 10 kilomètres d'une seule traite. Encadrés par des étudiants et Boris Jidovtseff, ils
suivent un programme adapté à leur niveau. Les débutants (objectif 5 km) commencent par alterner course
et marche alors que les plus expérimentés (objectif 10 km) découvrent des formes d'entraînement plus
variées (Fartlek, intervalle training, accélérations, etc.). Un nouveau cycle de 12 semaines recommencera
en janvier. « Il s'agit d'activité physique et pas de sport puisqu'il n'y a pas d'optique de performance ou de
compétition, insiste le chercheur. 80 % des participants sont des femmes, plus attirées que les hommes
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Le 15e jour du mois, mensuel de l'Université de Liège
par la sociabilité et la sécurité induites par la course en groupe. » En plus : des conseils techniques pour
l'équipement et, évidemment, pour la prévention des blessures.
Fabrice Terlonge
* http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_334_fr.pdf
Contacts : tél. 04.366.38.94, courriel [email protected]
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