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MIG WP hF MIGRATION INTERNATIONALE POUR L'EMPLOI Document de Travail L'ADMINISTRATION DU TRAVAIL DE L'IMMIGRE EN SITUATION IRREGULIERE EN ESPAGNE, EN GRECE ET EN ITALIE par S. Ricca Note: Ce document de travail, élaboré par he Service des Migrations internationales pour l'Emploi, est distribué de façon non officiehle, en un nombre himité d'exemplaires, a seule fin d'encourager les échanges d'idées et de susciter observations et critiques. Ii n'est pas destine a une diffusion générale et ne doit pas être cite sans autorisation. Janvier 1984 Copyright Organisation internationale du Travail, 1984 ISBN 92—2—203676—X Les designations utilisées dans cette publication, qui sont conformes a la pratique des Nations Unies, et la présen— tation des données qui y figurent n'irnpliquent de Ia part du Bureau international du Travail aucune prise de position quant au statut juridique de tel ou tel pays ou territoire, ou de ses autorités, ni quant au trace de ses frontières. Les articles, étudeset autres textes signés n'engagent que leurs auteurs et leur publication ne signifie pas que le Bureau international du Travail souscrit aux opinions qui y sont exprimées. TABLE DES MATIERES Page A. AVANT—PROPOS B. L'ADMINISTRATION DU TRAVAIL DE L'IMMIGRE EN SITUATION IRREGULIERE EN ESPAGNE, EN GRECE ET EN ITALIE iii I. INTRODUCTION 1 II. LA REALITE ADMINISTRATIVE A DES MOMENTS IMPORTANTS DE LA VIE DE L'IMMIGRE ILLEGAL 2 a) L'entrée de l'immigrant illegal dans le pays 2 b) L'insertion dans le monde du travail 3 c) Le depistage de l'itnmigration en situation irrégulière 5 d) Les sanctions 7 i) ii) iii) e) La Les sanctions a Les sanctions a Les sanctions a l'égard l'égard Pégard de l'employeur de l'intermédiaire des travailleurs IMPORTANCE ET CONTENU DE LA LEGISLATION IV. LES CONDITIONS ET LES OBSTACLES A LA MISE EN OEUVRE D'UNE ADMINISTRATION EFFICACE DU TRAVAIL DE L'IMNIGRE 8 9 13 ENSITUATIONIRREGULIERE 15 LA COOPERATION INTERNATIONALE 18 INTERNATIONAL MIGRATION FOR EMPLOYMENT 072 7d—v .4 7 10 . III. V. C. v * 21 — 111 — A. AVANT—PROPOS Le present cahier constitue un document de travail publié par le Service de la Migration internationale pour 1'Emploi. Les objectifs de ce Service sont de contribuer a (1) l'évaluation, la formulation et la mise en oeuvre de politiques de migration internationale conformes aux buts sociaux des gouvernements et des organisations d'employeurs et de travailleurs; et a (2) l'extension de l'égalité de chance et de traitement des migrants, et la protection de leurs droits et de leur dignité. sont: Les moyens d'action du Service a) la recherche et la production de rapports; b) la fourniture d'avis techniques; c) les activités de cooperation technique; d) l'organisation de reunions; e) divers travaux relatifs aux normes internationales du travail. En outre, le Service rassemble, analyse et diffuse des informations relatives aux questions de migrations internationales pour l'emploi et fait fonction de source de renseignement a l'égard des pays Membres, des Services du Bureau et de tout autre intéressé. Suite a une série d'études qui ont porte sur les causes et les formes et de l'emploi illégaux, en particulier sur les mesures de régularisation (voir liste des documents de travail en annexe), le present document se propose de mettre en lumière les contraintes administratives aux— quelles se trouvent confrontés les pays en matière d'un contr6le, a la lois efficace et humain, de l'entrée, du séjour et de l'emploi des étrangers démunis des autorisations requises. Dans une large mesure, ces contraintes peuvent être liées, d'une part, aux défauts de l'appareil législatif, qui favorise une pratique arbitraire ou laxiste, et d'autre part aux insuffisances du système d'inspection du travail. Les pays étudiés — l'Espagne, la Grèce et l'Italie — présentent, en l'espèce, un cas particulièrement instructif, en ceci qu'ils ne peuvent s'engager, en tant que pays démocratiques et sans porter atteinte a l'industrie du tourisme, dans une pratique de contrôles draconiens des étrangers. Aussi parce que la presence d'un nombre significatif d'étrangers en situation - iv irrégulière qui est due a des facteurs internes au pays, relève d'un phénomène recent et encore inexploité. De surcroIt, 1'Espagne et 1'Italie semblent subir aujourd'hui les contrecoups des decisions qu'ont prises l'un après l'autre les pays traditionnels situés au Nord des Alpes, de fermer leurs frontières aux travailleurs étrangers et de dépister de manière plus rigoureuse les imrnigrés illégaux. Janvier 1984 W.R. Böhning B. L'ADMINISTRATION DU TRAVAIL DE L'IMMIGRE EN SITUATION IRREGULIERE EN ESPAGNE, EN GRECE ET EN ITALIE par S. Ricca (Bureau international du Travail, Genève, Suisse) L'ADMINISTRATION DU TRAVAIL DE L1IMI4IGRE EN SITUATION IRREGULIERE EN ESPAGNE, EN GRECE ET EN ITALIE par Sergio RICCA I. INTRODUCTION que soulève Cette étude propose un examen ordonné de l'ensemble des en situation Elle travailleurs irrégulière. de l'immigration de le s'écarte des nombreuses publications existantes, qui portent sur la mesure du économiques, sociaux ou politiques qu'il phénomène ou sur l'analyse des pour une fois, sur aspects entraine1. La réflexion proposée portera, les pureinent administratifs et institutionnels du contr6le de la part des pouvoirs publics des pays d'accueil. Une hypothèse évidente sous—tend lensemble de cette au deineurant fort réaliste, selon laquelle le pays réflexion: c'est d'accueil entend privilégier les intéréts du travailleur national par rapport ceux d'étrangers ayant décidé de trouver des inoyens de subsistance dans d'autres pays que les leurs. contr6le Les considerations qui suivront sont basées sur l'examen des situations et la Grece concretes existant dans trois pays d'Europe du Sud: l'Espagne, l'Italie. La presentation et le rapprochement d'expériences semblables pourront, on l'espere, étre source de réflexion et d'enseignement pour tous ceux qui, a Un titre ou connattre ou maltriser le un autre dans ces pays ou ailleurs, ont ph énomène. Le travail immigré clandestin est sans doute moms significatif dans les trois pays choisis d'Europe du Sud que celui d'autres pays d'Europe habitués a accueillir depuis bien plus longtemps d'importants contingents de populations inunigrés. Si le choix s'est tout de méme porte sur ces trois pays, c'est en raison la sauvegarde de l'intérét que suscitent leur recherche de l'équilibre entre stricte des intéréts nationaux immédiats et la defense de principes qu'ils ont longtemps invoqués lorsqu'il s'agissait d'améliorer le sort de leurs propres ressortissants émigrés. Il a paru en outre que les pays offrent la caractéristique particulière (du moms pour deux d'entre eux, l'Espagne et l'Italie), de servir de premiere terra d'accueil è des travailleurs destinés è d'autres pays d'Europe (ou de terre de repli pour les travailleurs refoulés de ces autres pays), alors méme que d'importants courants de retour de nationaux émigrés exigent des mesures urgentes de réinsertion. L'inexpérience relative dont ces pays font preuve face è leur cas de celul de nombreux pays en ce nouveau phénomène rapproche enf in développement, qui éprouvent les plus grandes peines a connaltre puis è maflriser les flux d'immigrés clandestins2. Les sections suivantes aborderont une è une les étapes qui jalonnent le douloureux itinéraire du travailleur immigré et qui appellent, du point de vue des pouvoirs publics, un mode dtintervention particulier: l'entrée en pays d'accueil, l'insertion dans le monde du travail, le dépistage du travail clandestin, les les dernières sanctions, la régularisation. En guise de considerations finales, sections tenteront d'ideotifier les conditions nécessaires ou les obstacles è la mise en oeuvre d'un système de contrôle C la fois efficace et humain du travail immigré illegal. 072 7d—v.4 —2— LA REALITE ADMINISTRATIVE A DES MOMENTS IMPORTANTS II. DE LA VIE DE L'IMMIGRE ILLEGAL a) L'entrée de is immigrant illegal dans le pays Le tout premier moyen auquel l'on songe pour tenter d'enrayer le effectuer un contrôie aux d'immigration illégale est ceiui qui consiste frontières du pays. Ce n'est pas celui qu'einploient en priorite lea trois pays dtEurope du Sud. A cela sans doute trois raisons. La premiere tient a la configuration géographique de ces Etats très largement ouverts sur la mer, lieux de passage et d'échange depuis les temps les plus reculés. A la r&ticence d'un contrôle strict aux frontières heurtant des traditions historiques et culturelles s'ajoute probablenient la conscience du fait qu'C moms d'y consacrer des ressources considérables, ce moyen a moms de chances que d'autres de se révéler dissuasif. La deuxième raison eat liée l'importance qu'accordent ces pays au tourisnie. En 1982, i'Espagne et l'Italie ont comptabilisé chacun environ 120 millions de passages leurs frontieres. Un contrôle rapproché m&ne occasionnel aux frontières piacées stir les voies de surface (gares ou routes), peut provoquer en très peu de temps et quel que soit le nombre d'agents de contr6le impliqués, de désastreux embouteiliages qui risquent de ternir i'image de pays accueiliant qu'ils tiennent donner d'eux—mêmes. De toute &vidence, i'avantage attendu de cette mesure, en termes de nombre de travailleurs sans autorisations arrétés aux frontières, compense mal dommages les possibles stir une activité économique autrement importante. La troisieme raison tierit au fait que le probleine de i'immigration illégale n'a pas encore atteint, dans les trois pays concernés, les niveaux d'alerte que connaissent d'autres pays d'Europe (la France, la République fédérale d'Allemagne, la Belgique notamment), et ne justifie donc pas une mesure de contr6le considérée conune draconienne. Les chiffres donnés du volume de 1'immigration clandestine sont évidemment des estimations approximatives mais le phénomène se situe peut—être autour de 40.000 immigrés en situation irreguliere en Grèce, 300.000 en Espagne et 600.000 en Italie, sur tine population active respectivement de 3, 13 et 20 millions de persormes. Le taux de croissance de cette population semble rapide mais n'est pas considéré comine inquiétant par tous les mulieux politiques. A titre d'exempie, le gouvernement de l'Espagne. issu des elections de 1982, n'a pas inclu de revision de la legislation sur lea étrangers peru les quelque 100 projets de loi qu'il entend presenter en priorité au parlement dans les délais de la présente legislature. La facilité relative avec laquelle lea étrangers sont admis dans ces trois pays explique donc le fait que la grande majorité des immigrés en situation irrégulière traversent tout fait légalement les frontières des pays d'accueii. Leur situation d'illégalité commence avec is violation des dispositions concernant le séjour normalement consenti aux étrangers. donner une façade légaie Mais lea motifs de tourisme ne sont pas les seuls demande de personnes décidées de s'installer illégalement pour des périodes plus ou moms longues dana lea pays daccueil. En Grèce, par exemple, une bonne partie du contingent de leurs iminigrés illégaux est constituée a l'origine de gens de mer qui, empioyés dana des navires marchands aussi bien nationaux (lea lois sur la marine marchande admettent que jusqu'a 30 pour cent de l'équipage subalterne de navires battant pavilion grec soient étrangers) qu'étrangers, décident de ne pas regagner lea navires sur lesquels us étaient embarqués. En Italie, un certain l'aide nombre d'illégaux sont d'anciens séminaristes entrés dans le pays grke d'ordres religieux, dans i'intention déclarée de parfaire leur formation la vie a is 072 7d—v.4 —3— ecclésiastique. Dans les trois pays un bon nombre d'illégaux sont des étudiants étrangers ayant décidé de s'installer dans le pays au terme de leurs etudes. La pénétration de l'Immigré illegal en Grèce, en Espagne et en Italie est rarement le fait de passeurs son absente mais totalement professionnels. La figure du passeur n'est pas attribue lui celui qu'on délit rarement est communénient. Ce délit porte sur un dotnaine autre que le passage illegal des le frontières ou se manifeste hors du territoire de ces trois pays. Ainsi, de l'Intérieur d'Italie a démantelé un racket de passeurs dont le délit recruter dans certains pays en développement des jeunes filles et, consistait sous couvert agence de voyage officielle, les faire d'abord passer pour séjourner illégalement en les les contraindre par la suite touristes et impliquant dans les filières de Ia prostitution. De méme, des travailleurs de pays en développement légalement entrés en qualité de touristes en Espagne ou en Italie peuvent solliciter par la suite les services de passeurs, dont le rôle consiste faciliter leur entrée illégale en France ou en Suisse. Au regard des lois des deux pays de premier accueil, l'Espagne et l'Italie, ces passeurs tie commettent pasde compliquer singulièrement le contr6le de l'immigration délit, ce qui contribue illégale quand celle—ci est nourrie par des passeurs se trouvant dans des pays de transit. Ces pays d'Europe du Sud sont conscients de pouvoir disposer, en cas de se révélaient insuffisantes, besoin ou au cas oti les autres mesures de d'une panoplie de moyens encore inutilisés leur permettant de sont largement utilisés dans aux frontières. Ces moyens meilleurs d'autres pays. Ii s'agit de conditions plus strictes dans la délivrance de visas certains pays de consulaires situées dans des representations de la part provenance d'immigrês illégaux, de l'application de mesures de verification touchant le voyage de retour ou les moyens de subsistance de touristes soupconnés d'être candidats l'innnigration illégale, de l'application de visas en forme de diptyque supposes pouvoir suivre l'entrée et la sortie des visiteurs. b) L'insertion dans le inonde du travail Pour les législateurs des trois pays en question, l'acte d'illégalité majeur part de l'étranger se manifeste lorsqu'il établit un rapport de travail dépendant avec un employeur sans être muni de permis de travail, ou lorsque simplement ii exerce une activité rémunérée de caractère indépendant. Les lois sanctionnent la relation de travail illégale en frappant tout d'abord l'einployeur de peines pécuniaires plus ou moms sévères (et donc plus ou moms dissuasives). Selon les terines de la loi, la sanction l'employeur est applicable méme lorsque celui—ci fait état de son ignorance de la situation d'irrégularité du travailleur embauché ou de sa bonne foi. L'état d'illégalité est établi des l'instant l'embauche ne saccompagne pas d'une declaration aux services du travail et aux services de sécurité sociale. En effet, contrairement aux pratiques en vigueur la situation Suisse notamment), Etats—Unis et la dans d'autres pays (les d'illégalité d'un étranger (aussi bien l'égard du séjour que du permis de la sécurité sociale de la part travail), exclut toute possibilité d'affiliation Vacte d'embauche égard, les sanctions qui frappent de cet étranger. A cet travailleur le que l'employeur, indifféremment illégale sont applicables embauché soit national ou étranger. de la sanctionne ensuite la relation de travail illégale en frappant le travailleur étranger qui est passible d'une série de poursuites pouvant aller La loi l'expulsion (voir sections suivantes). Pour des raisons évidentes, les interinédiaires entre le demandeur d'ernploi en situation irreguliere et l'employeur potentiel ne sont pratiquement jamais les 072 7d—v. 4 —4— c'est—à—dire les services publics de l'emploi. traditionnels, intermédiaire8 Pourtant la fonction de mise en relation entre offre et demande d'emploi illégales se realise de manière plus ou moms organisée. Assez rarement, la mise en relation est fait d'intermédiaires illégaux bien nationaux qu'étrangers le (aussi légalement établis) qui, suivant la sinistre pratique connue dans ce genre de conanerce, rassemblent (en allant parfois lea chercher dans leur pays d'origine et d'un en les aidant a entrer coimne touriste) lea travailleurs, lea placent ou plusieurs employeurs, allant parfois juaqu'à s'arroger le droit de percevoir et ensuite de leur reverser une partie de leurs salaires. Quelquefois, relation la mise en grace l'intervention d'organisme8 (laIcs ou religieux), d'entraide aux personnes déplacées qui, soucieux avant tout de leur assurer un réconfort immédiat et qui, sans faire du placement a proprement parler, leur se fait facilitent Ia recherche d'un emploi. Le plus souvent, la mise en relation entre offre et deinande d'empioi s'établit grace aux mule et un canaux de la solidarité individuelle que les inmiigrés illégaux déjà "instailés" manifestent a l'égard de membres proches de leurs families ou de leur cominunauté restéea au pays. Dana chacun des trois pays en examen, 11 existe parmi les observateurs les mieux informés de fortes présomptions qui font croire a la prépondérance d'un systeme de mises en relation effectué par les anciens immigrés en faveur de nouveaux. Le fait tout d'abord que lea groupes d'inimigrés illégaux de méme nationalité se concentrent dans des zones précises du pays3 autour de certains métiers (par exempie les équipages égyptiens dans des bateaux de péche grecs, lea lea grandes villes d'Italie, des Philippines dans lea de maison empioyés travailleurs agricoles marocains dans la campagne et que les catalane), populations d'immigrés illégaux se répandent progressivement autour d'une premiere zone d'installation, indique bien le caractere spontané de la pénétration de la population iinnngré illégale. Le fait ensuite que les nouveaux arrivants soient munis avant méme le depart de leur pays d'inforinations assez précises concernant leur lieu de destination et leur emploi éventuel ajoute a is conviction que l'immigration illégale s'organise en suivant les fulieres de l'entraide mutuelle caractéristique de presque toutes lea populations de migrants du monde. L'observation, méme imparfaite, de la réaiité des trois pays d'Europe du Sud permet d'affirmer que deux conditions favorisent i'insertion de la population immigrée illégale dana le monde du travail et contribuent du taux de croissance de cette population. du méme coup a l'augmentation La premiere condition est ceile du nombre et du type de métiers délaissés par la main—d'oeuvre nationale et que l'itmnigr& eat prêt a accepter. En Italie, par exemple, le rétrécissement de la cellule fainiliale dana lea grandes villes, s'insérer dans la vie professionnelle et l'absence l'aspiration des femmes parallèle de centre d'accueil en nombre suffisant pour les enfants en de personnel domestique qui ne préscolaire ont créé une formidable demande pouvait être satisfaite par is pénurie main—d'oeuvre nationale. Cette de i'immigration auquel main—d'oeuvre a constitué une sorte d'appel irresistible répondent un nombre croissant de jeunes filles du tiers monde. La deuxieme condition qui favorise l'insertion de l'immigré clandestin eat celle concernant lea chances qu'estime avoir le candidat a l'émigration illégale d'échapper aux sanctions de l'Etat, et surtout a is plus redoutée d'entre elies, l'expulsion. Si, dans le calcul de l'émigré, les risques de sanction moindres que ses chances d'en échapper, ii iui semblera possible d'accumuler un nombre suffisant d'années de residence métne illégales, lui conféreront qui, definitive éventuelie en inévitablement, a sea yeux, des droits a situation de légalité. Ce tres vieux et logique calcul eat sans doute a la base de l'installation la decision de nombre de migrants de choisir un pays de destination plutôt qu'un autre. Il est evident que les chances de l'immigré de s'insérer durablement dans le monde du travail du pays d'accueil seront d'autant plus grandes qu'existera 0727d—v. 4 —5— déja vaste secteur de travail clandestin national qui constituera le terreau de l'imniigration clandestine pourra se greffer et naturel dans lequel le se développer. L'insertion de l'imrnigré en situation dans le monde du travail types de métiers dits dans des pourra se réaliser, et se realise en fait indépendants, notamment le commerce ambulant. Le nombre d'inimigrés clandestins impliqués dans ce genre d'activité est probablement infiniment plus restreint que celui de personnes engagées dans une relation de travail dépendant. Ce type d'insertion intéresse les individus dotes d'un certain capital initial, sans doute ceux qui acceptent le risque dtune activité plus exposée, ainsi que ceux moms insertion definitive dans le pays d'accueil. attires par la possibilité Mais, tout cotmne l'insertion dans une relation de travail dépendant, l'iniportance de la population immigrée illégalement engagée dans une activité indépendante l'égard de dépendra de la tolerance que inanifesteront les autorités de l'Etat leur activité. c) Le dépistage de l'immigration en situation irrégulière Selon les dispositions en vigueur dans les trois pays en examen, le dépistage faire émerger le travailleur immmigré en est Pacte administratif qui consiste situation irrégulière. L'application de la sanction n'est pas nécessairement du viser la meilleure connaissance Celui—ci peut l'objectif du dépistage. avant, par exemple, l'adoption d'une loi sur les étrangers ou la proposition de mesures de régularisation. Une action concertée de dépistage en vue d'une analyse plus approfondie du phénomène n'a en fait été prise par aucune des autorités publiques de ces pays (elle l'a été cependant par des organismes privés de recherche) meme si Ia proposition a été avancée par le niouvement syndical illégaux le bénéfice des services de sante italien d'octroyer aux immigrés publique, afin d'atteindre un double but humnanitaire et de meilleure connaissance du problème. Dans la pratique connue jusqu'ici, l'action du dépistage a visé l'application prévues par la loi. Les mesures de dépistage prévues par les nombre de trois. Les dispositions de Pun deux premieres sont du ressort du ministere de l'Intérieur (en Grèce, le ministère de l'Ordre public), la troisiènie de l'administration du travail. des sanctions ou l'autre de ces trois pays sont au La premiere mesure de dépistage se propose d'atteindre l'immigré en situation imposer que toute location irrégulière et non pas son employeur. Elle consiste ou cession de local d'habitation a un étranger soit notifi&e au ministère de l'Intérieur. L'adoption de cette mesure, applicable en Espagne et en Italie, s'est venus de terroristes de actions les l'origine pour comnbattre justifiée l'égard de tout étranger méme ceux munis d'un permis l'étranger. Elle s'imposait cette mesure n'ont pas, en de séjour. Les sources d'informnation obtenues grke fait, été exploitées pour dépister le simple séjour illegal. Cette méthode de dépistage ne peut de toute manière se considérer connie efficace que si elle est accompagnée d'un service d'inspection et d'un éventail de sanctions susceptibles établir des accords de location de dissuader les propriétaires de logemnents échappant aux dispositions de la loi. Comme la premiere, la deuxième niesure de dépistage vise l'imniigré illegal et réaliser des relève de la competence du ministère de l'Intérieur. Elle consiste operations ponctuelles de contrôle d'identité. Les operations peuvent s'effectuer a l'occasion d'un délit (vol, infraction aux règles de la circulation), prendre la forme de coritrôles organisés dans des zones échantillon, se limiter a un contrôle occasionnel au hasard des rencontres entre agents de police et étrangers, ou s'assimiler des operations "coup de poing" consistant en des descentes d'agents 072 7d—v.4 —6— Aucun des trois dans certains lieux de rassemblement présumé d'immigrés projet de réaliser une operation (en pays en examen n'a pour l'instant en lancer une recherche preparation dans on pays come la France) qui consiste partir du signalement d'un double du visa touristique conserve par les services de police au passage d'entrée de ltetranger par la frontière nationale. En Grèce, Popération de recherche peut s'effectuer a partir d'un signaleinent du ministère l'entrée de Ia Marine marchande tenu de contrôler la composition des équipages et la sortie des navires (et donc des differences entre les deux) des ports l'hostilité déclarée des nationaux. L'application de ces mesures se heurte syndicats, des associations d'entraide et de la majorité de l'opinion. Outre le operations pouss&es de contrôle aux tout come les peuvent, fait qu'elles frontières atteindre le tourisme, elles sont signalées come susceptibles d'encourager des formes de délation (sur lesquelles reposent indéniablement bon nombre de contrôles policiers) qui rappellent les méthodes appliquées des de les regimes ces pays, sous l'histoire récente différentes de époques dictatoriaux. Sans doute, le encore limité du phénomène de l'innnigration soutenir des actions de police illégale ne predispose pas l'opinion nationale tournées contre des personnes simplement soupçonnées de ne pas avoir les papiers en règle. Les mémes services de police estinient que de toute manière ces actions pourraient la rigueur se justifier si elles étaient accompagnées d'une application rapide des sanctions prévues. Comme on le verra dans la section consacrée aux sanctions, les mesures do contrôle policier nont abouti que de manière tres limitée au depart des inunigrés clandestins des pays d'accueil. La mesure de dépistage intéresse les administrations du travail et vise plus l'employeur de l'imniigré illegal que l'immigré lui—même. Cette mesure est celle classique qu'appliquent deja les services de l'inspection du travail de relever dans one certaine mesure de entre autres charges, (et sanctionner) les infractions la legislation do travail en vigueur. C'est cette les publics et administrateurs les législateurs, troisième mesure que les syndicats désignent come étant de loin la principale mesure de dépistage du leurs yeux, offre l'avantage de faire travail iminigré illegal. Cette mesure, reinonter l'action de dépistage au veritable coupable de l'infraction, qui n'est pas tant l'iininigré démuni et sans defense, mais plut8t l'employeur qui l'embauche pour Pexploiter. Il existe cette prise de position a peu près unanime la l'égard de l'immigration illégale conviction que la veritable action dissuasive s'exerce a l'encontre de l'employeur et que si, idéaleinent, ii n'existait pas ii n'y aurait plus embaucher l'étranger sans papiers, d'employeurs préts d' immigrat ion illégale. Les administrateurs do travail des trois pays concernés s'accordent pour leurs services d'inspection du reconnaltre que l'action de dépistage confiée travail n'a pas obtenu de résultats appréciables. Le nombre d'infractions relevées pour cause d'embauche de travailleurs sans papiers semble, en effet, constituer on pourcentage unite par rapport au nombre d'infractions totales. Au moms trois raisons expliquent cette situation. Le travail de Pimmigré en situation irrégulière, s'il se concentre dans certaines zones do pays ou dans certains métiers, se disperse souvent dans one infinite de lieux de travail que le simple inspecteur a du mal a toucher dans son programme ordinaire de visites. Les employees de maison se trouvant dans une très grande quantité de foyers individuels des grandes villes d'Italie, les équipages de bateaux de péche partant de nuit d'une infinite de petits ports d'une infinite d'Iles de la Grèce, les travailleurs engages daris les travaux des champs en Catalogne constituent, on le voit bien, one population de travailleurs extrémement fluide et donc a méme d'échapper a la vigilance de la mieux intentionnée et de la mieux organisée des inspections (aussi longtemps du moms qu'elle ne disposera pas dteffectifs ou de moyens sensiblement accrus). 072 7d—v.4 —7— travail de l'immigré en situation se trouve le plus souvent i.e non pas aux côtés du travailleur legal dans la grande entreprise répertoriée et fréquenunent visitée, mais dans de petits ateliers, travaillant en situation de clandestinité. Le travail d'inspectiori suppose donc des actions de recherche qui Penquéte policière que de l'inspection au sens se rapprochent davantage de traditionnel. Ici, la difficulté que rencontre l'inspecteur du travail a l'égard des iminigrés illégaux est bien la inême que celle, déja connue, qu'il rencontre l'égard du dépistage du travail clandestin4. Bien qu'aucune preuve formelle ne puisse étre avancée sur la question) les administrateurs du travail des trois pays sont persuades qu'il existe une correlation directe entre importance du travail clandestin et importance de l'immigration illégale. Sur la question de l'imniigration illégale, l'inspection du travail ne peut compter avec la collaboration des syndicats et des comités d'entreprise pourtant dénoncer les irrégularités dont us prennent connaissance dans d'autres domaines. Dons ce mmanque de collaboration, ii existe sans doute une reticence viscérale a dénoncer une situation qui, même si elle vise l'employeur, peut se retourner contre un inimigré. Mais ii existe également le fait que dons les trois pays d'Europe ici examines, le travailleur ill&gal est occupé a des métiers dits non concurrentiels que n'occuperaient de toute inaniare pas de travailleurs nationaux mêine chômeurs. Ii existe enfin le fait que, comme on vient de le voir, l'immigré illegal exerce ses activités dans des lieux de travail est absente toute forme d'organisation syndicale. préts Pour ces trois raisons donc, le moyen principal que se donne l'administration pour dépister le travail de l'immigré en situation irrégulière se revale en fait incapable d'effectuer une action de contrôle en profondeur. d) Les sanctions Selon les dispositions des lois en vigueur dans les trois pays, le dépistage Papplication de sanctions qui peuvent frapper travail illegal aboutit immigré l'etnployeur (qu'il soit national) ou inimigré resident, ou illegal), l'intermédiaire entre employeur et immigré illegal, ou directement le travailleur iminigré illegal. Les trois paragraphes suivants de cette section traiteront séparément de chacune de ces trois formes de sanction. du i) Les sanctions l'égard de l'employeur Les legislations en vigueur dons les trois pays d'Europe du Sud prévoient des pécuniaires a l'égard des employeurs s'étant rendus coupables d'avoir établi une relation de travail avec un travailleur en situation de séjour illegal. L'application de cette peine suppose donc que la verification de l'état de légalité du travailleur embauché est a la charge de l'employeur. Selon l'esprit de de verification qui est pénalisé autant Ia loi, c'est done un manquement a peines l'acte que l'ernbauche elle—méme. La sanction qui attend l'employeur (on entend par employeur dans ce cas, l'employeur est lui—méme un legal; si l'employeur national ou le resident immigrant illegal, ii est possible en plus des sanctions prévues a Pencontre des iinmigrés en séjour illegal), est de caractare pécuniaire. Elle est applicable et calculée pour chaque travailleur embauché. Ces peines sont plus sévères que celles qui frappent l'employeur lorsqu'il établit une relation de travail non déclarée (et donc illegole) avec un travailleur national. Mais les modalités d'application Pinspecteur du de la peine (surtout en ce qui concerne l'autorité accordée travail) et les voies de recours qui sont reconnues l'eniployeur sont les mêmes la legislation sur l'embauche. que lorsqu'il conunet une quelconque infraction 072 7d—v. 4 —8— donner a is sanction législateurs des trois pays ont manifestement tenu pécuniaire un caractère dissuasif. La loi de février 1983 en Grèce prévoit en Les loi. la dans prévues que celies sévères infiniment plus des peines antérieure. De m&ne, les projets de loi en Italie et en Espagne révisent en hausse is lettre des Bien que l'employeur. imputable la peine montant de le dispositions ne l'indique pas explicitement, ii est manifeste que les législateurs des trois pays, et, en cela, us rejoignent les positions des legislations en vigueur dans d'autres pays d'Europe de l'Ouest, voient dans la sanction contre Pemployeur le principal moyen d'enrayer le phénomène d'embauche de Pimmigré en situation irrégulière. Les administrateurs admettent, pour leur part, l'effet iumière de leur is indéniablement dissuasif de Ia peine pécuniaire, mais, experience, admettent également que ce n'est tant le tnontant de is peine qui est, en soi, dissuasif mais piut6t la capacité que manifeste i'Etat a la faire appliquer. Des amendes moms élevées mais dont l'application constitue une menace réelle pour i'employeur sont infiniment plus dissuasives que des amendes éievées mais dont 1'application est vue par les employeurs conime hautement improbable. La rapidité avec laquelle augmente is population de travailleurs imniigrés illégaux (estimée très grossièrement en Espagne et en Italie a 7 ou 8 pour cent par an), laisse supposer que c'est essentiellement dans un renforcement de dépistage et donc des services d'inspection du travail que doit porter i'effort de recherche d'un veritable effet de dissuasion. Cet effet de dissuasion serait encore accru Si l'inspection du travail pouvait se révéler efficace pour faire appliquer de manière credible les peines plus sévères prévues en cas de récidive. effet n'existe dans la pratique d'aucun des trois pays d'Europe du Sud de relation automatique entre sanction frappant l'einpioyeur et sanction frappant le travailleur en situation irrégulière. En Espagne, par exempie, une infraction a un employeur pour embauche d'immigré illegal ne s'accompagne pas d'une dénonciation Ii de la presence de cet immigré au service des étrangers du ministère de l'Intérieur. On note a cet égard une certaine divergence entre les positions du ministère du Travail et celles du ininistère de l'Intérieur. Selon la pratique du ministère du Travail, et en cela us sont appuyés par les syndicats, l'infraction a l'embauche illégale d'immigrés est imputable essentiellement a l'employeur. L'action de ce niinistère s'épuise des l'instant ott cet employeur eat sanctionné. Le ministere de l'Intérieur dénonce cette approche qu'elle considere limitative. leur avis, s'accompagner soit d'une La sanction a l'égard de l'employeur doit, procedure de régularisation automatique du travailleur impliqué dans is relation de travail, soit d'une procedure d'expuision. Si is régularisation est soumise aux mCmes obstacles at aux mêmes retards que ceux caractérisant procedure la ordinaire, et si, par ailleurs, ie ministère du Travail ne facilite pas la procedure d'expulsion de la part du ininistère de l'Intérieur, l'immigr& en situation irrégulière privé d'emploi ou bien recherche une nouvelie relation de travail, ou bien devient vulnerable aux tentations de is criminalité ordinaire. Face a ce dernier risque et aussi longtemps que dure la pratique du ministère du Travail, le ministère de Plntérieur vient a préférer que la relation de travail entre employeur et immigré illegal, Si elle n'est pas source de crimes contre lea gens ou la propriété, ne soit pas détectée par P inspection du travail. C'est ainsi qu'un manque d'entente sur l'application des sanctions aux travailleurs itmuigrés individuels peut conduire deux administrations dotées chacune de moyens unites a se ii) neutraliser plutôt qu'a mettre leurs moyens en coimnun. Les sanctions a l'égard de i'intermédiaire Pour lea trois pays d'Europe du Sud, ie seul intermédiaire legal entre une un de l'emploi: service national d'emploi est le offre et une demande intermédiaire privé dans une muse en relation légale entre offre et demande est deja passible de sanctions. Si, de surcrott, l'intermédiaire retire un quelconque bénéfice dans une mise en relation de travail, ii se rend coupable d'un délit 072 id—v. 4 —9— passible de sanction Les trois pays sont unanirnes réserver ce genre de délit des peines d'empriaonnenient. Les peines sont en fait assez rarement appliquées, soit figure de parce que dans le monde de la agissant par esprit de lucre est rarement répérabl.e, soit parce en fait, la fonction d'intermêdiaire est éclatée en un nombre aussi grand d'individus que sont les travailleurs immigrés eux—mêmes. que, Lea sanctions iii) l'égard des travailleurs Les trois pays d'Europe du Sud en examen ont ceci de cominun que la sanction frappe le séjour illegal dans le proprement parler. La procedure pays et non pas la relation de travail de sanction est donc conduite sous Ia responsabilité des ministères de l'lntérieur. Elle vise le travailleur autant que le non—travailleur. On peut conipter trois obligatoire, l'expulsion. Le refoulement est une formes de sanction présentent aux frontières du pays passeport, passeport périmé ou ne sont requis). Le voyageur refoulé voie de surface, ou de quitter le par voie aérienne ou maritime. Le sanction. qui Le refouleinent, s'applique aux l'éloignement voyageurs qui se sans document ou sans document en regle (faux portant pas de visas d'entrée lorsque ceux—ci est tenu de rebrousser chemin s'il accede par pays pour une autre destination s'il y accede paiement des frais de depart se decide cas par En général, ces frais sont supportés par le voyageur ou, en cas d'impossibilité, par l'autorité du pays qui refoule. Par la suite, cette autorité se reserve le droit d'en réclamer le remboursement a la representation diplomatique du pays de provenance du voyageur refoulé. le cas de (Dans presentation de faux passeport, ce dernier recours se révèle impraticable et les frais de refoulenient finissent par être supportés par le pays qui decide de cas. refouler). L'éloignement obligatoire est une sanction appliquée en Italie. Elle indique, contrairement a ce que peut suggérer le terme, une mesure d'expulsion acceptée volontairement par l'étrariger pris en situation de séjour illegal. L'imniigré en quitter le territoire national dans un délai situation irreguliere s'engage déterminé, percoit une de depart, accepte que la mention de la sanction soit portée sur son passeport, ainsi que les risques d'une sanction plus sévère (pouvant entramner la detention), au cas oti l'innnigré ne se conformerait pas l'ordre de quitter le territoire national. Cette sanction offre l'avantage d'être acceptée par celui a qui on l'inflige, d'être d'application rapide et, en fin de compte, d'être financièrement plus avantageuse pour le pays d'immigration. Mais cause des abus auxquels elle peut donner lieu. elle a également été critiquée l'immigré en situation L'expulsion est une mesure coercitive imposée irrégulière. Cette sanction implique que l'immigré est conduit la frontière terrestre la plus proche du lieu de dernière residence de l'imtnigré par un représentant du ministère (police) ou au cas le pays frontalier ne un pays du choix de l'iminigré la condition que celui—ci l'accepterait pas, donne la preuve de vouloir l'accepter) ou son pays d'origine. Les dépenses qu'entraIne l'expulsion sont a la charge du pays qui expulse. Les contraintes budgétaires constituent un obstacle majeur l'application de cette sanction. En expulser Espagne, les dispositions en vigueur contraignent l'administration l'immigré illegal seulement vers son pays d'origine. Cette disposition impose l'administration une redoutable contrainte lorsque l'immigré declare avoir perdu son passeport et se présente sous une fausse identité ou une fausse nationalité. Avant de délivrer un nouveau passeport, l'autorité diplomatique du pays auquel l'immigré pretend appartenir demande généralement le temps nécessaire pour 072 7d—v.4 — 10 l'identifier — et pour obtenir les données concernant sa naissance et sa residence. Cette recherche, déja longue en soi, se révèle vaine lorsqusil apparatt que l'imznigré s'est presente sous une fausse nationalité. Ii semble que l'application aux yeux de certains groupes d'iimnigrés de cette disposition soit devenue, la sanction d'expulsion. illégaux avertis, le moyen de prolonger voire d'échapper Dans aucun des trois pays d'Europe du Sud, le simple délit de séjour illegal n'est passible de detention. L'Italie a institué des centres d'hébergement et d'accueil les immigrés illégaux peuvent séjourner librement dans l'attente que son terme. Mais cette facilité accordée la procedure d'expulsion soit portée l'inuaigré ne soustrait pas l'administration aux efforts de recherche lorsque, avant que la procedure ne soit terminée, i'inimigré decide de changer de domicile. Dans lea deux autres pays, de nombreux ordres d'expulsion peuvent rester iongtemps qui us sont destinés quittent leur lieu de sans effet, du fait que les immigrés residence déclarée sans laisser de traces. L'autorité qul prononce en premier la sanction contre l'immigré en situation de séjour illegal est généralement le représentant du gouvernement (préfet) de la des region oti le délit d'illégalité stest manifesté. La sanction est sujette procedures de recours. En et en Italie, la procedure de recours est de type type de épuisées, administratives sont voies lea lorsque administratif et judiciaire. En Espagne, un choix se présente l'immigré illegal entre un recours administratif et un recours judiciaire. En général, sauf en cas de vice de procedure, le recours par vole administrative conduit une confirmation de la recours judiciaire peut, au contraire, premiere decision administrative. Le conduire un assouplissement ou a un report de la decision administrative plus son annulation. Dans les trois pays, Ia presentation d'un recours a rarement pour effet de suspendre l'appiication de la decision de sanction prise par l'instance inférieure. Tout au long de la procedure administrative et judiciaire, l'immigré illegal a droit la defense et, s'il démontre ne pas avoir lea moyens une defense commise d'office. La durée de la procedure de recours de la payer, peut être plus ou moms longue; une moyenne approximative la situe autour d'une année. ne Contrairement ce qui se passe dans d'autres pays, la procedure de recours pas droit automatiqueuient a la délivrance d'un permis de séjour donne droit dexercer une activité rétribuée. En Italie, coimne provisoire assorti d'un ii a été dit l'immigré peut séjourner dans des centres d'accueil spécialement En Espagne et en Grèce, l'immigré illegal se volt réservés cet effet. un jugement reconnaftre un statut hybride suivant lequel ii garde concraire Un Ctat d'illégalité, mais son délit ne peut être sanctionné. Lea contraintes de la financier qui accompagnent type procédurier et procedure d'expulsion expliquent le fait que cette sanction n'est appliquée que de façon fort limitée. En 1982, 1'Espagne a expulsé environ 2.800 étrangers, dont 30 pour cent avaient commis des délits pius graves que le simple séjour illegal. La même année, 1'Itaiie en a expulsé environ 5.000 (sans compter ceux soumis une environ 15.000). Selon a mesure d'éloignement obligatoire qui s'éievaient certaines estimations, pendant la méme période, au moms dix fois plus d'immigrés l'intention de s'y installer. Le pays dans le illégaux sont arrives dana rapprochement entre les chiffres d'entrée et de sortie des immigrés illégaux inspire a certairis milieux de 1'adniinistration des sentiments de découragement: us se voient commune contraints de vider avec une cuiller un énorine tonneau que remplit un puissant jet d'eau. e) La régularisation régulariser Peu de mesures suscitent autant d'unanimité que celles visant situation des immigrés iiiégaux5. Les administrateurs y voient la mnanière d'annuler les insurmontables problèmes qu'entratnent le dépistage et l'application la 0727d—v.4 — 11 — des sanctions. Les syndicats, qui en la sont ceux qui s'expriment avec le plus de chaleur en faveur de cette mesure, lui attribuent le double avantage de la des exploiteurs et les employeurs soustraire les ilnmigrés de se servir d'eux pour remettre en cause les avantages acquis par leur mouvement. Les immigrés, enf in, la considèrent comme la meilleure réponse a leurs aspirations de vivre (pas nécessairement de manière definitive) sans se cacher dans un pays leur offrant de nieilleures conditions de vie que celles qu'ils connaissent dans le leur. La procedure de régularisation n'est pas seulement une mesure de type remédier, acte exceptionnel prise pour par un unique, aux de l'ammigration illégale. C'est aussi une procedure courante prise dans le cadre des dispositions en vigueur mais dont l'objectif reste de légaliser la situation de cas plus ou moms nombreux d'immigrés individuels. Les paragraphes suivants aborderont successivement la question de la régularisation comme mesure courante et celle de la régularisation comme mesure générale d'exception. La procedure courante de régularisation diffère selon que l'on entend régulariser le droit au séjour ou bien la relation de travail. L'octroi du droit au séjour n'exempt pas l'immigré de l'effort de régulariser par is suite sa relation de travail, mais le met tout de suite l'abri d'expulsion. Au contraire, la régularisation de sa relation de travail lul confère, presque sirnultanénient, un droit de séjour liinité, ii est vrai, au temps nécessaire pour exercer son activité dans le cadre d'un contrat de travail bien déterminé. Les voles par lesquelles un immigré peut prétendre obtenir la légaiisation de son séjour sont communes aux trois pays: ce sont essentiellement le manage avec un citoyen du pays d'immigration ou un étranger ayant droit de séjour, la reconnaissance du statut de réfugié, la reconnaissance du titre d'étudiant; la reconnaissance de is paternité ou de la maternité d'un enfant ayant droit la nationalité ou au séjour peut également, dans la pratique administrative, donner droit au permis de séjour. Ii est evident dans ce cas que la decision de l'octroi de permis de séjour se juge sur la base de dossiers et de situations individuelles. Les immigrés sont souvent aides dans leur déinarche par des associations nationales d'entraide financées par des contributions bénévoles ou, comine c'est le cas en Italie, par les syndicats de travailleurs. Les administrations chargées de la gestion des dossiers individuels sont les ministères de l'intérieur ou leur equivalent, qui prévoient tout coinme les ministères du travail, leurs propres voies de recours. En général, une assez grande marge de discretion est reconnue a cette autorité pour octroyer ou au contraire flier le permis de séjour. Dans la pratique, en effet, ces permis peuvent étre niés niéme lorsque les dossiers des requérants sont appareinment en règle avec les dispositions en vigueur. C'est le cas, par exemple, de dossiers qu'un manage après enquëte, de l'lntérieur peut démontrer, le contracté ou l'inscription une école sont fictifs. Les risques qu'encourt un immigré dont la demande de légalisation de séjour est rejetée sont évidenunent grands puisqu'il devient passible de la sanction dtexpulsion, aussitôt la procedure terminée. La procedure courante de régulanisation de relation de travail est la administrée dans les trois pays d'Europe du Sud, cotnme du reste dans la plupart des autres, par les ministères du travail dans le cadre de leur fonction de délivrance de permis de travail aux étrangers. Dans les trois pays, cette fonction est exercée par des services spéciaux du ministère et non pas, comme ii arrive officiel d'octroi est dans d'autres pays, par les services de l'empioi. Le de nature professionnelie: le permis de travail est accordé a un étranger quand Ce permis aucun demandeur d'emploi national n'est en mesure de l'exercer. s'octroie donc ou se nie après avis des services de l'emploi. Dans les trois pays, 072 7d—v.4 — 12 — pénurie de la main—d'oeuvre dana le métier que demande d'exercer l'étranger l'étranger demande de doit être reconnue seulement su niveau de la region la demande de permis s'effectue, en principe, et en Italie, travailler. En avant que se noue la relation de travail entre l'eniployeur national et l'étranger. faire apparaltre conune La recherche de La régularisation revient, dana ce cas, nouvelle une relation de travail déja établie illégalement depuis quelque tempa. En Espagne, au contraire, l'octroi d'un permis de travail peut se decider en fonction d'un contrat de travail déja établi et, si le perinis est finalement ou légalisation forme de une peut constituer la procedure délivré, d'assainissement d'une relation de travail commencée irrégulièrement. La qui l'on nie, au terme de la Dana aucun des trois pays le travailleur procedure, le permis de travail n'est automatiquement dénoncé au ministère de la sanction d'expulsion. Si le permis de 1'Intérieur. Ii ne s'expose donc pas travail lui est octroyé il peut réclamer un permis de séjour qui, sauf contre indication des services internes de sécurité, lui est octroyé mais uniquement pour la durée et dans le cadre de son contrat de travail. Un iinmigré illegal qui son employeur et régularise sa situation par cette procedure reste donc lie s'engage donc, en principe, quitter le pays aussit6t que cease sa relation de travail. Dans La pratique, on Pa dit, lea perinis de travail sont octroyés suivant des un long autres que professionnels. Ainsi, en Italie, les étudiants séjour d'études dans le pays peuvent se voir reconnaftre un régime de faveur dans leur demande d'octroi d'un permis de travail. De méme en va—t—il des étrangers ayant droit de séjour mais démunis de moyens ou des cadres et des personnels hautements qualifies désireux de réaliser des investissements ou charges de réaliser, pour le compte d'une firme autorisée opérer dana le pays des travaux l'éventail de situations eat tel que le spécialisés. En fait, du Travail se voit conférer un grand pouvoir de discretion dans la délivrance de permis de travail. La procedure de régularisation peut étre l'effet d'un acte administratif (ou juridique) unique, tendant admettre et légaliser la presence des iinmigrés illégaux entrés dans le pays avant une date déterminée. Cette decision peut précéder l'entrée en vigueur de nouvelles dispositions visant un contrôle accru du sinon l'arrét total de nouveaux arrivants. Des trois pays analyses, consultation (et dans une certaine mesure seule L'Italie a pris cette mesure sous Is precsion) des syndicats et avant l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi sur les étrangers dont le texte avait été présenté au parlement après avoir fait l'objet de vastes négociations. Un arrété gouvernemental a donc été approuvé et régulariser leur situation. Contre lance comme un appel aux iminigrés illégaux toute attente cet appel n'a pas eu l'effet escompté et seuls quelques milliers d'immigrés illégaux sur lea centaines de niilliers prévus y ont répondu. Quelques raisons, avancées postériori, ont tenté d'expliquer ce relatif proprement parler insuccès. L'arrété se proposait de légaliser non pas le séjour de l'immigré mais sa relation de travail. Mais cet arrété gouvernemental n'a pas voulu (ou pu) annuler les dispositions d'une loi précédente concernant les sanctions imposer l'employeur qui établit une relation de travail irrégulière. Ainsi, La procedure de légalisation régularisait bien le travailleur inunigré mais n'exemptait pas lea employeurs du paiement de l'arriéré de la peine pécuniaire la relation de travail avec le travailleur immigré a calculée depuis le moment été établie de fait. La inesure s'est donc heurtée la reticence des employeurs qui ont probablement exercé toute sorte de pressions pour que leurs employés illégaux ne se manifestent pas aux autorités du du Travail. Ce pays mesure de si La de cette experience: leçons avoir tire quelques semble régularisation implique l'annulation temporaire des dispositions d'une loi, elle doit être légitimée par une autre loi et non pas par un simple acte du 0727d—v. 4 — 13 — gouvernement. La régularisation est une inesure d'amnistie qui, pour favoriser les immigrés illégaux ne dolt pas pénaliser leurs employeurs. La mesure de légalisation devra donc probablement étre répétée en Italie d'autant plus que la loi sur les étrangers présentée au parlement n'a pas encore été approuvée par les deux chambres du parlement. III. IMPORTANCE ET CONTENU DE LA LEGISLATION Ii est largement reconnu que le contenu des lois determine la nature et souvent Pefficacité de l'action administrative. Les causes des faiblesses, dont on accuse un peu trop facilement les administrations face la montée du de l'immigration illégale, peuvent donc découler de la façon dont se présentent les lois qui régissent la matière6. Les paragraphes qui suivent s'efforceront d'illustrer, par des exeinpies précis, la relation existant entre contenu des lois et action administrative et tenteront du méme coup de signaler, do point de vue de l'administration, le type d'approche qui, en matière legislative, est le plus susceptible de maximiser Ia portée de leur action. Une loi ne peut se contenter d'énoncer les principes sur lesquels elle se fonde. Elle doit pouvoir dire également lequel des principes énoncés prévaut sur l'autre quand us sont en conflit. Les principes qui inspirent aujourd'hui les lois en vigueur ou en preparation sont en fait clairs: sauvegarder Pintérét du travailleur national; assurer en méme temps la dignité du travailleur illégalement linmigré, ainsi que ses droits la defense et au recours. Comme on le verra dans les positions du législateur les suivent, moms claires sont exemples qui lorsqu'il s'agit de privilégier un de ces principes par rapport l'autre. Claire dans Pénoncé des principes, une loi dolt l'être également dans celui des definitions. En ce qui nous concerne, elle ne peut se limiter définir l'irrégularité par difference après avoir défini tous les statuts possibles de l'etranger (touriste, étudiant, réfugié, conjoint de resident ou travailleur est un concept légalement inimigré). En fait, le concept de situation qui renferine trois types possibles imprécis ou cuinule d'irrégularités: l'irrégularité du séjour, la de du passage l'irrégularité Pirrégularité dans la relation de travail. Ii est evident qu'il existe, de ce fait, différentes forrnes d'irrégularité et que les mémes dispositions (surtout celles concernant les sanctions et les voles de recours) ne peuvent s'appliquer uniformément au visiteur temporaire qui, ayant rendu quelques menus services et ayant prolongé, grace la rémunération reçue son séjour au—delà du délai legal consenti aux touristes, ou au travailleur ayant scieinment violé des dispositions concernant la fois l'entrée dans le pays, le séjour et Ia relation de travail. pour éviter s'attendre, légitiniement fait L'administration peut done tout l'arbitraire d'une decision administrative ne reposant pas sur des dispositions que la loi tienne compte de ces différentes formes d'irrégularité qui suivre dans impliquent différents degrés de gravité et qu'elle indique la vole légales, chaque cas. Ce besoin de clarté dans les definitions est souvent contrarié par le falt que les dispositions concernant le séjour et la délivrance de permis de travail, quoique complénientaires, ne relèvent pas do méme corps de lois et, parfois, ne sont pas vues sous une méme optique. Les liens manifestes entre droit au séjour et droit au penis de travail s'établissent souvent au niveau de la pratique administrative plutôt que dans les dispositions légales. Or, pour bien centrer le concept d'irrégularité, ii est nécessaire de définir les cas oii l'octroi de l'un conditionne Poctroi de l'autre. Ainsi, le conjoint d'un étranger muni d'un penis de travail peut s'attendre se voir refuser un permis de travail pour une occupation ou une profession pour lesquelles la main—d'oeuvre nationale est 072 7d—v. 4 — 14 — excédentaire sans que soit remis en question son droit au séjour dans le pays. Mais permis un de travail octroyé un technicien d'une société étrangère réalisant des travaux pour le compte de l'Etat doit pouvoir conditionner presque automat iquement un permis de séjour correspondant. dispositions Des détaillées supposent une connaissance préalable des multiples mécanismes par lesquels s'organise l'immigration illégale. Il semble reconnu a l'heure actuelle que les connaissances acquises par chacun des trois pays concernés, ou par des pays voisins connaissant des situations comparables, soient suffisamment étendues pour permettre au législateur de réaliser son oeuvre. Mais se sont surtout les situations économiques particulières b chaque pays qui doivent determiner le type de disposition concernant l'imiuigration illégale. Les trois pays d'Europe du Sud, 1'Espagne, la Grèce et 1'Italie, ont en conimun d'etre la formation du produit des pays oti le tourisme de masse contribue fortement national brut et la recherche de l'équilibre de is balance des paiements. Des dispositions touchant l'immigration illégale ne devraient être jugées comme efficaces que dans la mesure elles ne stoppent pas les courants de visiteurs et ne lèsent pas l'activité touristique nationale. Des dispositions assez libérales concernant l'entrée d'étrangers dans le pays devraient obéir cette exigence. Des en de contrôler l'immigration irrégulière devraient, proposant se lois consequence, mettre l'accent non plus telleinent sur le contrôle aux frontières mais sur les actions de dépistage, de dissuasion et de sanctions et accepter de ce fait de payer le prix d'une action administrative plus complexe et Ainsi, les administrateurs ant—us raison quand us réclament non seulenient des lois claires mais égaleinent des dispositions cohérentes par rapport aux priorités déclarées et aux choix économiques du pays. La coherence absolue d'une loi constitue sans doute un objectif difficile a Elle l'est encore plus lorsqu'il s'agit de mettre en harmonie les lois de deux ou plusieurs pays impliqués dans le méme phenomane de 1' immigration L'exemple le plus frappant que l'on cite a cet égard eat celui illégale. concernant les travailleurs immigrés en transit. Lea pays de transit (notoirement l'Espagne et l'Italie) se trouvent dana une situation qui devrait les conduire a faire appliquer a leurs frontières is réglementation sur l'entrée des étrangers en vigueur dans lea pays de destination finale des imniigrés (la France, la Suisse ou d'autres pays d'Europe centrale). En réalité l'absence d'accords concernant la réglementation sur les visas ou la difference dana le type méme de contrôles frontières administrativement effectués aux conduisent a des situations de transit ont a subir lea effets inextricables, iorsque lea pays d'une réglenientation plus sévère ou seulement différente du pays de destination atteindre. finale et se transforment, par Ia force des choses, en pays d'accueil involontaires pour des migrants soudain devenus irréguliers du fait d'avoir éte refoulés par ces pays de destination finale. Lea administrateurs charges de gérer l'immigration clandestine ressentent le besoin de disposer de nones détaillées concernant la délivrance des penis de travail. Lea textes, mémes anciens, avancent bien le principe qui veut que le des travailleurs exerçant des métiers pour permis de travail doit étre délivr& lesquels n'existent pas du tout de demandeurs d'emploi nationaux, ou pour lesquels n'existent pas de demandeurs nationaux suffisamment qualifies. L'application de ce principe implique l'existence d'un outil permanent d'analyse du niarché du travail permettant de déceler, par métiers et par regions, lea deficits et les surplus de main—d'oeuvre nationale. Ii se révèle en fait que le seul énoncé de ce critare soit parce que lea n'est pas suffisant pour guider l'action administrative, services de l'emploi ne sont pas en mesure de produire des analyses assez fines ou irréfutables sur les surplus et lea deficits des métiers, soit parce que les administrations du travail ne sont pas en mesure de remettre en question les positions de certains employeurs concernant les qualifications exigées de la main—d'oeuvre etrangare. La réalité indique, de surcrott, que de nombreuses autres 072 7d—v.4 — 15 — muni d'un doivent entrer en ligne de compte (pré8ence du travailleur dans le permis de séjour mais dépourvu de moyens, importance d'une demande un projet d'investissement étranger etc.,) pour juger de itopportunité de délivrer ou non un permis de travail. Ainsi, défaut de critères précis indiqués peut s'installer une pratique selon laquelle la recevabilité des par les lois, demandes de permis de travail est jugée au niveau administratif. Ce genre de pratique a pour effet inevitable de surcharger le contentieux et, si elle se révèle rejeter restrictive, dans l'illêgalité des trop peut contribuer travailleurs étrangers qul, avec des critères de délivrance de permis plus clairenient énoncés, auraient Pu mieux estimer leurs chances de prétendre un pays liée statut de légalité. Pour permettre une action de contrôle de l'itmnigration irrégulière, une loi doit définir ce qu'elle entend par délit de violation des dispositions concernant le séjour. Elle doit notamment indiquer si ce délit est passible ou non de detention dans l'attente que soit instruit le cas du travailleur trouvé en situation de séjour illegal. Deux approches sont possibles en la une approche libérale qui refuse d'imposer la detention du travailleur séjournant illégalement, alors que l'éventuel employeur qui Va illégalement embauché n'est une approche plus des peines pécuniaires; soumis le plus souvent, lui, restrictive qui recherche la dissuasion et qui impose la detention du travailleur afin de faciliter l'instruction du cas et l'application de la sanction. Les trois pays d'Europe du Sud adoptent sur cette question l'approche libérale. Ii en cause méme de la mobilité du travailleur en résulte une plus grande difficulté, situation de séjour irrégulier, faire appliquer la sanction (surtout lorsqu'il s'agit d'une sanction d'explusion) prescrite en cas de violation des dispositions sur le séjour. Le choix de cette approche libérale, tout fait l'honneur des pays qui l'ont fait et nullement mis en question, devrait cependant s'accompagner par coherence, de dispositions accordant plus de moyens au pouvoir administratif pour engager les poursuites et faire appliquer la sanction. En fait la coherence fait souvent défaut en la et ii arrive même que le nombre limité de illégalement immigrés soit l'encontre de travailleurs sanctions appliquées signalé comme une faute imputable une administration jugée trop laxiste et responsable du taux élevé d'accumulation de la population immigrée en situation L'idéal traitant de de Padministrateur serait tous les statuts possibles disposer d'un seul corps de loi population étrangère7 (réfugié, inunigré legal, touriste, etc.), indiquant pour chacun de ces statuts les droits et lea travail, définissant séjour et au face au l'étranger de les devoirs différentes formes et signalant les procedures et les moyens de vis des choix économiques, l'enrayer. Ce corps de loi devrait étre coherent vis vis d'un pouvoir administratif qui devrait sociaux et politiques du pays, et vis de de la d'irrégularité être dote des moyens correspondant aux options prises. La meilleure des lois serait done une loi actuelle exhaustive et cohérente. Ce serait également une loi ayant fait l'objet d'un large débat et ayant été adoptée sinon par consensus, du moms par vole démocratique par les plus hautes instances législatives du pays. A cet égard, les ordonnances gouvernementales et lea circulaires ministérlelles ne pourraient étre vues que comine complement et non pas conune substitut La réalité d'autres bien en IV. legislative est actuellement de cet ideal. dans ces trois pays la loi. comme dans LES CONDITIONS ET LBS OBSTACLES A LA MISE EN OEUVRE D'UNE ADMINISTRATION EFFICACE DU TRAVAIL DE LINNIGRE EN SITUATION IRREGULIERE Ii découle de évidente de l'analyse faite jusqu'ici que les administrations des trois pays d'Europe du Sud ne sont pas en mesure de faire 072 7d—v. 4 — 16 — front Ces aux nombreux problèmes que pose la gestion de l'immigration administrations sont bien conscientes du fait que, si la population en situation irrégulière continuait de croltre au taux actuel et si le chômage ne se résorbait pas de nianière significative, leurs pays connattraient bientôt les mémes tension8 que connaissent d'autres pays d'Europe de 1'Ouest è population immigrée plus nombreuse et plus ancienne. Mais us admettent en même temps que l'arsenal de le mesure et les moyens dont us disposent ne leur perinettent pas de phénomène de manière significative. sans doute lieu d'envisager, dans le cadre strict des procedures des moyens d'accrottre l'efficacité de l'action administrative: une meilleure coordination entre les branches du gouvernement responsable de la mise Ii y a actuelles, dispositions en oeuvre des vigueur, action plus en profondeur de une l'inspection du travail, une meilleure information de l'opinion sur la portée du phénomène et les risques encourus par ceux qui violent les dispositions sur l'embauche. Ii y a lieu également d'envisager la mise en oeuvre de mesures supplémentaires de caractère préventif et dissuasif l'égard de l'immigré potentLel) appliquées dans d'autres pays d'Europe. Ces mesures pourraient comprendre: une plus grande rigueur dans la délivrance des visas d'entrée de Ia part des representations consulaires consistant par exemple en un contrôle plus strict des raisons du voyage des visiteurs étrangers, des moyens financiers dont disposent ces visiteurs et de l'existence d'un titre de voyage leur permettant le retour dans leur pays; la mise en oeuvre d'un système informatisé de visas en forme de diptyque dont une premiere face livrée par le visiteur è la frontière d'entrée daris le pays et l'autre celle de sortie, permettrait d'identifier automatiquement les visiteurs restés dans le pays après le délai legal reconnu aux visiteurs temporaires; l'identification des points les plus frequents de passage des inunigrés illégaux et des contr8les ponctuels plus frequents de la part des en agents d' immigration. l'on en juge par les effets provoqués dans les pays elles sont en l'adoption de ces dernières mesures de contrôle est propre è jeter une ombre sur l'image de pays d'accueil que veut se donner un pays (image qui peut être par ailleurs tout fait incompatible avec une activité touristique) et è susciter un néfaste climat de suspicion l'égard de tous les re8sortissants des pays qui l'on impose ces mesures de contrôle. I]. est facile de comprendre Si vigueur, pourquoi, dans ces conditions, écoutant la voix de très nombreux milieux syndicaux et d'anciens émigrés, les pays d'Europe du Sud bésitent è imposer aux autres des mesures proches de celles que leurs nationaux ont eu è subir pendant les longues étaient exportateurs de main—d'oeuvre. Mais d'autres milieux, années impliqués dans la gestion quotidienne de l'immigration, soutiennent au contraire des actions de type que, si le contrôle du travail inimigré devait se limiter administratif (dans les limites bien entendu du respect de la dignité de la personne), aucune inesure ne peut être retenue priori conune superflue. Se fondant sur les experiences acquises dans d'autres pays d'immigration, us avancent l'argument selon lequel ii convient non seulement de mettre en oeuvre le plus grand nombre possible de mesures de contrôle, mais de les mettre en oeuvre simultanément avec une vigueur égale, la simultanéité d'actions diverses pouvant seule, è leurs yeux, aboutir a un résultat final significatif. us On est en droit d'exprimer de sérieux doutes sur la valeur d'une augmentation fondée uniquement sur des considerations de type administratif. L'analyse du succès ou de l'insuccès avec lequel un pays maltrise le phénomène de l'immigration dépasse le simple regard sur la panoplie des mesures administratives. Bien d'autres conditions et contraintes doivent être prises en ligne de compte en amont du domaine de l'administration avant de prétendre avancer des propositions un tant soit peu crédibles concernant le contrôle de l'immigration illégale. La relative inefficacité de l'action administrative peut être d'abord le résultat d'une certaine inconsequence entre la générosité des lois et l'exiguIté des moyens mis è 072 7d —v.4 — 17 — la disposition des administrations pour les appliquer. Une approche humaine de contrôle de l'imniigration est une approche coateuse. Elle demande du personnel pour traiter les dossiers dans le méandre des voies de recours, des avocats pour assurer Ia defense des immigrés sans ressources ou des centres pour les héberger, des agents ou des inspecteurs pour d&ecter l'immigré en situation irrégulière nm d. ou de travail, de8 juges pour prononcer lea sanctions, agents et des fonda spéciaux de voyage pour lea faire appliquer. II est d'autres législateura des trois pays d'Europe du Sud n'aient pas fort possible que les se sortir de cette évidente contradiction: celle qui consiste, d'une part, suivre dans leurs lois les plus louables des inspirations en assurant l'inmiigré en situation irrégulière et lésiner, toutes les garanties de droit d'autre part, sur les moyens matériels consentis a l'administration pour les qui l'on demande de suivre des procedures mettre en oeuvre. line administration réussi regard des moyens dont elle dispose juge inapplicables au est l'arbitraire, soit au nécessairement une administration que l'on pousse, soit intéressant de verifier, calculs a l'appui, laxisine. Ii serait sans doute fort qu'elle fautes dont ces deux laquelle l'hypothèse selon administrations sont en fait, du moms en partie, gouvernent leur action. on accuse parfois imputables aux lois les qui Pour être efficace, une administration qui a la charge du contr6le de l'inimigration illégale doit compter avec un outil d'analyse qui fait sensiblement défaut aux pays d'Europe du Sud: ii s'agit des données régulières sur les surplus et lea deficits de main—d'oeuvre exprimés par professions et par qualifications. Avec un taux de pénétration sur le marché des offres d'emploi qui se situe autour 8 pour cent, les services de l'emploi ne sont pas en mesure de proposer, de 6 l'heure actuelle, des données exhaustives. A défaut de telles données, et mains verrouiller une fois pour d'adopter une politique de l'immigration consistant toutes les marches du travail nationaux, les administrations ne sont pas en mesure les travailleurs de proposer des mesures de légalisation qui tie lasent pas nat ionaux. faire front administrations doivent trois En fait, les problèmes la réinsertion des émigrés celui de du chômage, celui étroitement imbrigués: nationaux de retour, celui, enfin, du contrôle de l'iinrnigration illégale8. A un premier stade, ii est sans doute vrai que l'immigration illégale n'interfère pas avec les deux autres données puisque l'immigré illegal s'insère spontanément dans métiers désaffectés par les nationaux. Mais passé ce stade, les problèmes risquent fort de se heurter et de provoquer, comme cela peut s'observer dana ].es d'autres pays d'irnmigration, de néfastes tensions. Un outil permanent et credible d'analyse sur le marché de l'emploi permet tout d'abord de localiser lea métiers structuralement déficitaires et de tenter d'adopter, sur cette base, des mesures de revalorisation des métiers désaffectés. Les experiences sont deja nombreuses qui montrent que des mesures sur le paiement des allocations—chômage, sur les salaires, la durée des contrats, l'élimination des contraintes sur l'embauche ou les licenciements peuvent rendre attrayants aux chômeurs des métiers jusque th désertés. Un outil permanent d'analyse du marché du travail permet ensuite de signaler le sens vera lequel doivent s'orienter les actions de formation, de recyclage ou la fois le chôrnage et lea d'orientation professionnelle, en vue de résorber émigrés de retour. La connaissance du marché du travail permettra, enfin, de localiser lea activités pour lesquelles aucune main—d'oeuvre nationale ne peut être véritablement disponible et pour laquelle donc l'appel a l'imniigré peut se révéler nécessaire. C'est en effet sur la base d'une connaissance de cette nature l'on peut valablement justifier des mesures d'immigration légale ou de que légalisation d'immigrés deja existants (qui s'articuleraient alors dana leurs composantes habituelles, c'est—a—dire des mesures concernant les contingents, la 072 7d—v. 4 — 18 — durée du séjour, le retour, l'insertion graduelle, etc.). L'absence de données une politique selective et une action progrannnée sGres nie toute possibilité d'ouvertures des frontières, autorise les prises de position intransigeantes qut refusent que l'inunigration coexiste avec le chômage national, fait l'impasse sur des mesures de fermeture questions des métiers déficitaires, pousse les arbitraire du marché du travail au travailleur étranger. Une fermeture décidée dans ces conditions, alors que subsistent de vastes poches de métiers désertés, et coinpliquer de ce revient en fin de compte encourager l'immigration de Vadministration chargée de la contrôler'. fait la V. LA COOPERATION INTERNATIONALE du contrôle de l'immigration clandestine &est plus désormais du a ii déja été suggéré administration nationale. Comme précédenzment (voir pp. 27—28 ci—dessus) son efficacité dépendra en grande mesure de d'accueil plusieurs de pays qu'auront administrations de capacité Ia s'entendre, car les mesures qu'adopte un pays d'accueil a des incidences certaines, et les faits sont pour le prouver, sur les flux d'immigrés qu'aura accueillir le pays voisin. Un pays qui adopte des dispositions plus généreuses ou qui a une administration plus libérale verra arriver non seulement le flux d'inunigrés qui lui était destine, mais également celui destine un pays voisin et une administration plus mais qu'auront détourné une legislation plus intransigeante. Les forces qui poussent la migration sont en effet telles que le pays dtaccueil le plus difficile n'arréte pas véritablernent le flux de migrants mais le détourne vers d'autres pays d'accueil plus aisés. C'est is raison pour subir laquelle les administrations des pays d'Europe du Sud, pour ne pas avoir sur leur territoire les consequences des mesures restrictives adoptées par la République fédérale d'Allemagne, is Suisse et maintenant La France, peuvent juste titre prétendre un accord entre pays d'accueil pour tenter d'harmoniser, sinon is legislation, du moms les pratiques administratives10. seul Le ressort d'une Jusqu'ici les institutions régionales comme le Conseil de l'Europe, l'OCDE et n'ont pas offert le cadre propice la signature legislations se sont, orientêes dans des Les entre—temps, directions assez divergentes (quoiqu'il senible exister un accord sur les trois effort d'insertion l'&gard de l'immigration, principes d'une politique en faveur des immigrés légaux, refus d'accueiiiir de nouveaux arrivants, reconnaissance des droits et de la dignité de l'iimnigrant illegal), pour pouvoir songer dans l'imniédiat de possibles harmonisations. Mais ii existe sans doute des ententes peuvent s'établir au niveau des administrations tout un domaine nationales. L'une d'elies pourrait, par exemple, toucher la question épineuse des migrants en transit, ainsi que la question annexe des refoulements ou des les Cominunautés de tels accords. expulsions vers des pays frontaliers qui n'a pas été résolue et qui, dans la pratique, en l'absence d'ententes, semble pénaliser ies pays d'Europe du Sud. Une manière erif in de rendre plus aisé le contr6le du travail de i'immigré en établir des accords bilatéraux situation irrégulière est celle qui consiste entre pays de provenance et pays de destination. L'itmnigration illégale, au fond, peut étre vue comme Ia plus déchirante des tentatives pour redistribuer les revenus entre pays nantis et pays pauvres. Si les pays nantis acceptaient de redistribuer une part significative de leur revenu au moyen de programmes de cooperation ou d'aide au développement, us pourraient concevoir d'étabiir des accords oti l'octroi de fonds pour le développement pourrait s'assortir de mesures de meilleure insertion des travailleurs nationaux dans leur pays, ce qui aurait pour effet de réduire le nombre de personnes forcées d'émigrer. Nul n'ignore les difficultés l'application d'une telle approche, mais si elle se révélait praticabie, elle contribuerait de traiter le de la migration 0727d—v.4 — 19 — Ia source et éviterait de faire retomber la responsabilité uniquenient sur les administrations des pays dtaccueil. de sa solution Notes 1Pour une analyse plus générale sur en Italie, voir F. Calvanese et les caractéristiques de E. Pugliese: "Emigrazione ed l'immigration immigrazione in Italia; Tendenze recenti", Economia e lavoro (Rome, Marsilio Editori), janv—mars 1983, pp. 147—158. Voir égaleinent: Ricerca sulle tendenze piu recenti dei Flussi italiani, Volume secundo, Imniigrazione (Straniere) in Italia (Rome, rapport de l'Istituto Fernando Santi, juillet 1981). En ce qui concerne l'Espagne, voir: A. Fernandez; "Immigrantes en "Carts de (Madrid), septembre 1983, pp. 12—18. Voir également: Mas de tnedio Mill6n de extranjeros viven o trabajan en (Madrid, rapport de la Confederación Sindical de Coniisiones novembre 1981). Un article vu sous l'angle de l'harmonisation des Obreras, pratiques en d'immigration peut étre en outre signalé. Ii s'agit de F. J. Casas Alvarez: "Trabajadores extranjeros en Espafla bajo la 6ptica de la adhesion o la CEE", Revista de instituciones europeas (Madrid), Enero Abril 1981, inigratori pp. 67—80. 2La question des immigrants sans documents ou en situation irrégulière a fait récemment l'objet d'un séniinaire organisé par le Coniit& intergouvernemental pour les migrations (CIME) Genève en avril 1983 auquel des représentants de noinbreux pays en développement ont présenté des contributions nationales. Voir International Migration, Vol. XXI, No.2, 1983. l'échelle régionale en Italie donnent une idée 3Deux etudes réalisées precise de la concentration des itnmigrés par nationalité de provenance, par métier et par lieu de destination, ii s'agit de: P. Merella (sous is direction de): Immigrati del terzo Mondo in Liguria (Rome, Eurostudio pocket, 1981), ainsi que C. Caldo: Immigrati arabi in Sicilia, (Rome, Eurostudio pocket, 1980). 4Une référence la question de l'inspection face au travail clandestin trouver dans R. de Grazia: Le travail clandestin (Cenève, BIT, 1983), peut se pp. 81—83. 5Pour une voir; réflexion plus générale sur la question de la régularisation, the irregular", International Migration "Regularising Vol. XXI, No.2, 1983, pp. 159—174. W. R. Bblining; travail des le 6A l'exception de la Grèce qui a adopté une loi sur au moyen étrangers en février 1983, l'Italie et l'Espagne réglementent la de dispositions anciennes ou fragmentées. En Italie, le travail des étrangers est régi par de nombreuses circulaires ministérielles dont celle de décembre 1963 (modifi.ée et complétée plusieurs fois) sur l'entrée et le travail des étrangers ne faisant pas partie de la Communauté économique européenne, et celle de décembre par une deuxième circulaire de mars traitant des 1979 (complétée 1980) Une affecter aux domestiques. services travailleurs extra—communautaires proposition de lol complétant et intégrant les diverses dispositions a été et approuvée par le Sénat de la i'initiative du gouvernement présentée république en novembre 1982 sur l'emploi en Italie des travailleurs (loi subordonnés étrangers autres que les citoyens de la communauté). Les questions touchant le séjour des étrangers soot régies par les dispositions du Titre V de la (Pubblica Sicurezza) d'avril 1926 et par le décret royal de ioi unique de juin 1931. A l'initiative du gouvernement, un projet de loi a également été présenté au parleinent réglementant le séjour et le contrOle des étrangers en juin 1980. Aucun des deux projets de lol n'a cependant Pu suivre en entier la procedure 072 7d—v.4 20 — parleuientaire d'approbation et n'a Pu de ce fait entrer en vigueur avant la fin de legislature (mars 1983). En Espagne, les questions d'emploi et de relation de travail des etrangers (autres que ceux membres de la Coimnunauté ibéro—américaine, philippine et guinéenne qui sont régies par deux lois de décembre 1969 et novembre 1980) sont réglementées par la loi du 20 juin 1968 complétée par le décret du 27 juillet de la tnême année, ainsi que par deux décrets royaux du 26 juillet 1978 et 3 niai 1980. En revanche, la question de Pentrée et du séjour des étrangers est régie par le décret du 14 février 1974 complétée par le décret de juillet 1981 relatif aux compétences des autorités régionales qui traitent, entre autres, de la competence de ces autorités en de séjour des étrangers. Deux projets de loi se proposant d'intégrer l'ensemble de la matière ont été présentés au parlement mais, pour des raisons différentes, n'ont pas éte l'initiative du gouverneinent sur les droits et les approuvés. L'un présenté libertés des étrangers en Espagne a été présenté en avril 1981 mais n'a Pu être débattu avant la fin de la legislature. L'autre, portant sur la protection et l'assistance des travailleurs migrants (aussi bien espagnols qu'étrangers en Espagne), a été présenté au parlement en mai 1983 l'initiative des députés du parti communiste espagnol mais n'a pas été inclus dans l'ordre du jour des travaux de la commission compétente. la 7Sur la nécessité d'intégrer et de rendre cohérente la legislation Sur l'immigration en Italie, voir C. Ripa di Meana: Legalizzare e disciplinare l'immigrazione in Italia, Avanti Europa (Rome, Istituto F. Santi), no 2, 1983, pp. 53—54. 8Pour une réflexion sur les liens existant entre immigration, emploi et Sistema des réinsertion émigrés de retour, voir: Galve: C. Alvarellos institucional y normativo del emplo (Madrid, Instituto de Estudios laborales y de la Seguidad Social, 1983), pp. 583—594. 9Pour une ref lexion propos de l'incidence sur les migrations illégales d'une pratique restritive de migrations légales, voir: C. Calvaruso: "Migrazioni spurie", Affari Sociali Internationali (Milano), 9(2) 1981, pp. 133—145. convention 10La sur les travailleurs migrants (dispositions coinplémentaires) no 143, adoptée par la Conference internationale du Travail en juin 1976, prévoit dana son article 4; "Les Meinbres (pour lesquels la présente convention eat en vigueur) doivent notamment adopter, sur le plan national et international, les mesures nécessaires pour étabiir ce sujet des contacts et des échanges systématiques d'information avec les autres Etats, en consultation avec les organisations representatives d'employeurs et de travailleurs." L'Italie, Chypre, le Portugal, la Suede et la Yougoslavie sont les seuls pays européens qui ont ratifié la partie de cette convention relative la suppression des migrations clandestines et de l'emploi illegal de migrants. des 11Une proposition de directive CEE sur le "rapprochement des legislations Etats membres concernant la lutte contre les migrations clandestines et illegal" a été é]aborée des avril 1978 mais n'a jamais vu le jour. 072 7d—v.4 - 21 C. - INTERNATIONAL MIGRATION FOR EMPLOYMENT Working Papers 1. International labour migration and international development, by C.W. Stahl, Jan. 1982 (out of print). 2. Towards a system of recompense for international labour migration, by W.R. Böhning, Feb. 1982 (out of print). 3. Contract migration policies in the Philippines, by L.S. Lazo, V.A. Teodosio and P.A. Sto. Tomas, Mar. 1982. 4. Contract migration in the Republic of Korea, by S. Kim, Apr. 1982. 5. Emigration of scarce skills in Pakistan, by M. 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