HOMMAGE A FRANçOIS
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HOMMAGE A FRANçOIS
Hommage de Monsieur le Maire lors de la cérémonie d’obsèques de Monsieur François SEGAS, 1er Adjoint à la commune de TILH, le lundi 13 décembre 2010. « Ginou, Manuel, Corinne, Valérie, Patricia, Delphine, Les petits enfants, Toute la famille de François Aujourd'hui, si vous avez perdu un époux, un papa, un papi, un frère, un oncle, croyez que moi j'ai perdu un ami, un vrai, de ceux avec qui on partage les bons moments mais surtout de ceux sur qui on peut compter dans les moments difficiles de la vie. Et, en voyant la foule qui est venue accompagner François pour son dernier voyage, ils sont nombreux à avoir perdu un copain, un ami, un ami d'aujourd'hui, un ami d'hier, un ami de toujours. Parce que François, c'était d'abord quelqu'un de bonne compagnie, quelqu'un de joyeux, quelqu'un qui avait toujours un mot pour rire, le sourire au bord des lèvres, même les derniers jours lorsque, rongé par le mal, il réagissait encore à un prénom qu'il chérissait ou à un sujet qui le passionnait. C'était sa façon à lui d'être poli, respectueux de ses interlocuteurs, ça faisait partie d'une certaine élégance de son être, élégance qu'il savait cultiver. Ça ne l'empêchait pas de rester lucide et de bon conseil en toutes circonstances. Et pourtant, sa vie n'a pas toujours été ni simple, ni facile. Issu d'une famille de 13 enfants, une famille de modestes agriculteurs, dans son enfance, il n'a pas souvent connu l'abondance. Mais il a découvert très jeune la solidarité familiale et acquis très tôt, forcément, le sens du partage, le sens de l'entraide, le sens de la convivialité, des valeurs dont il était imprégné au plus profond de son être. Il avait aussi compris la nécessité et l'importance du travail pour réussir dans la vie. L'entraide? Combien de fois François a-t-il prêté un outil, du matériel? Combien de fois a-t-il pris de son temps pour aider quelqu'un, souvent au détriment de son propre travail? Combien de fois François a-t-il rendu service ? Souvent, très souvent! Et puis, on ne rendait pas visite à François sans prendre le verre de l'amitié dans la cuisine, en haut de cet escalier que tant de personnes ont gravi. D'ailleurs, à une époque, sur un petit panneau fixé au mur, il était écrit: « un ami arrive toujours trop tard et s'en va toujours trop tôt! ». Tout un symbole de son état d'esprit. Et puis François était un homme courageux, travailleur. Il a débuté dans la vie, très jeune, avec rien ou presque. Tout le monde sait combien il a travaillé le jour, mais aussi la nuit pour parvenir à monter une exploitation agricole viable, avec une étable qui était moderne il y a 30 ans et un atelier de gavage conséquent. Il est vrai qu'il a été bien aidé par son épouse aussi courageuse que lui. De plus, comme s'il n'avait pas assez d'occupations chez lui, il accepta tout jeune d'assumer la présidence du Foyer de la Jeunesse Tilhoise, succédant à Monsieur Saint Laurent, l'ancien Directeur de l'école de Tilh, parti à la retraite et qui vient lui aussi de nous quitter. Je peux vous affirmer que c'était un plaisir de travailler et surtout d'oser et d'entreprendre avec François, d'organiser des voyages en Camargue, en Alsace, au Portugal, mais aussi des soirées avec des artistes renommés. Il fut aussi membre du Conseil d'Administration de la société de chasse. Il adorait se promener dans la campagne, observer la nature dont il était un fin connaisseur. De la commune de Tilh, les chemins, les champs, les bois, les ruisseaux, peu de choses lui échappaient. Alors, un homme comme ça, ne pouvait pas rester à l'écart de la vie municipale. C'est ainsi que le minot qu'il était fut élu dès 1971 conseiller municipal en compagnie de Pierre Dufourcq (de Guiraut), de Raoul Dubroca (de Layan), tous les deux disparus, d'André Lassalle (de Grisère) et de Gilbert Domenger (du Sin). A l'époque, ces 5 conseillers constituaient la minorité du Conseil formé de 13 élus, Monsieur Roger Dubrasquet étant Maire. Il fut réélu et chaque fois nommé 1° adjoint en 1977, Monsieur Pierre Lalanne étant Maire, en 1989 et 1995 sous la magistrature de Monsieur Marcel Dubrasquet et en 2001 et 2008 avec votre serviteur. Il en était à son 6ème mandat d'élu, son 5ème mandat de 1° adjoint; il a connu 4 maires. Peu d'élus peuvent se targuer d'une telle longévité. Et pourtant, il ne maniait pas toujours la langue de bois, mais il savait bien à propos donner un avis pertinent. A l'école, il ne s'est guère attardé; mais ce dont je suis certain c'est que grâce à sa curiosité, son imagination, ses qualités de réflexion, il avait développé une grande intelligence pratique, une intelligence de terrain, et une grande connaissance des gens, de leur psychologie. Il savait se mettre à la place de l'autre pour comprendre sa démarche, ses réactions. Je dois avouer que ses avis sur la commune et sa population m'ont été très utiles. Il s'occupait plus particulièrement de la voirie et chacun a pu constater qu'à Tilh les chemins sont en bon état, la preuve qu'il a fait du bon travail même s'il en reste toujours à faire. Au Conseil Municipal, ses interventions étaient écoutées avec beaucoup d'attention. Il était aussi délégué de Tilh à la Communauté des Communes de Pouillon. Ses mérites ont été reconnus en haut lieu puisqu'il a reçu en 2009, la médaille d'honneur départementale des mains de Monsieur le Préfet des Landes. Alors, on peut se demander pourquoi il n'a jamais été Maire. Ce poste ne l'intéressait pas. Il n'aimait pas se trouver au premier rang, seulement rendre service. Il n'aimait pas les honneurs. Mais aujourd'hui, je ne pouvais pas éviter de lui rendre hommage, il le méritait. Maintenant, il était à la retraite et aurait pu profiter longtemps de sa famille, de son jardin où il passait beaucoup de temps. Le destin, cruel, en a décidé autrement. De toi, François, je conserverai l'image de l'homme dynamique, dévoué, chaleureux, souriant. En mon nom personnel, je te dis merci pour ce que tu m'as appris, merci pour ta collaboration, et au nom de la commune de Tilh, je te dis merci beaucoup pour tout ce que tu as apporté à la collectivité. J'espère simplement que les valeurs de partage, d'entraide, de solidarité qui t'habitaient inspirent la jeune génération pour conduire notre société vers un monde meilleur, agréable à vivre. A Ginou et à toute la famille Ségas, j'adresse mes condoléances attristées et à toi François je te dis : « Salut l'Ami ». Et maintenant, la famille vous invite à écouter une chanson « Mon Alter Ego » de Jean Louis Aubert dédiée à tous les amis qui ont accompagné François dans sa vie, plus particulièrement à ceux qui sont venus, le distraire, le soutenir, le réconforter quand il était malade. « Mon Alter Ego » Le 13 décembre 2010 Jean-Jacques CARRAU